Alfred Mézières
Alfred Mézières, né le à Réhon (alors en Moselle, aujourd'hui en Meurthe-et-Moselle) et mort le dans la même commune, est un universitaire, écrivain, historien de la littérature, journaliste et homme politique français.
Alfred Mézières | |
Alfred Mézières en 1914. | |
Fonctions | |
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Sénateur | |
– (14 ans, 10 mois et 28 jours) |
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Élection | (partielle) |
Réélection | |
Circonscription | Meurthe-et-Moselle |
Prédécesseur | Adrien Volland |
Successeur | Albert Lebrun |
Député | |
– (19 ans et 15 jours) |
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Élection | 21 août 1881 |
Réélection | 4 octobre 1885 22 septembre 1889 20 août 1893 8 mai 1898 |
Circonscription | Meurthe-et-Moselle |
Législature | IIIe, IVe, Ve, VIe et VIIe (Troisième République) |
Prédécesseur | Étienne de Ladoucette (arr. de Briey) |
Successeur | Albert Lebrun (arr. de Briey) |
Président du conseil général de Meurthe-et-Moselle | |
– (8 ans) |
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Prédécesseur | Adrien Volland |
Successeur | Albert Lebrun |
– (3 ans) |
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Prédécesseur | Charles Comon |
Successeur | Ernest Bichat |
Conseiller général de Meurthe-et-Moselle | |
– (41 ans) |
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Circonscription | Canton de Longwy |
Prédécesseur | Étienne Offel |
Successeur | Alexandre Dreux |
Biographie | |
Nom de naissance | Alfred Jean François Mézières |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Réhon (France) |
Date de décès | (à 88 ans) |
Lieu de décès | Réhon (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | Républicains modérés |
Profession | Professeur des universités Écrivain Historien Journaliste |
Religion | Catholicisme romain |
Biographie
Origines
Alfred Mézières est le fils d'un recteur de l'académie de Metz et d'une fille d'officier du génie.
Formation
Alfred Mézières fait ses études au collège de Metz puis à l'École normale supérieure, où il entre en 1845. Il est reçu troisième à l'agrégation de lettres en 1848[1].
Il participe à la révolution de 1848 comme aide de camp des généraux Jacques Léonard Clément-Thomas et Jean Baptiste Fidèle Bréa, qui meurt pendant les journées de juin.
Activités professionnelles
Mézières est nommé à l'École française d'Athènes en 1849, avant de passer son doctorat de lettres et de devenir professeur de rhétorique au lycée de Toulouse en 1853.
La faculté des lettres de Nancy le charge d’un cours de littérature étrangère en 1854, puis il est chargé provisoirement du cours de littérature étrangère à la Sorbonne de 1861 à 1863, où il devient par la suite professeur de littérature étrangère[1] (il parle plusieurs langues dont l'italien, l'anglais et l'allemand). Il publie des études sur Shakespeare, Pétrarque, Dante et Goethe.
Il est élu à l'Académie française le . Il représente l'université de Paris aux jubilés de Shakespeare en 1864 et de Dante en 1865. Il préside également le collège des conservateurs du musée Condé à Chantilly.
Journaliste, il participe à la fondation du journal Le Temps en 1864 et préside l'association des journalistes parisiens. Il collabore également avec la Revue des Deux Mondes[1].
Il sert comme officier dans un bataillon de marche pendant la guerre franco-allemande de 1870.
Élu local
En 1874, Alfred Mézières est élu conseiller général dans le canton de Longwy en tant que républicain modéré. Il est président du conseil général de Meurthe-et-Moselle de 1889 à 1892 puis de 1898 à 1906[2]. Il reste conseiller général pendant plus de 40 ans, jusqu’à sa mort.
Député de Meurthe-et-Moselle
Proche du Centre gauche, il se présente aux élections législatives de 1877 dans l’arrondissement de Briey, mais il est battu de justesse par le député conservateur sortant, Étienne de Ladoucette. En 1881, à nouveau candidat dans le même arrondissement — où ne se représente pas Étienne de Ladoucette, qui a opté pour les Ardennes —, il est élu député de Meurthe-et-Moselle[3] - [4].
À la Chambre des députés, où il est constamment réélu jusqu’à son élection au Sénat en 1900[3], Alfred Mézières s'intéresse surtout aux questions littéraires, industrielles et militaires. Il préside d’ailleurs la commission de l'armée de la Chambre en 1898.
Attaché à sa terre natale annexée, il participe à la création de la Ligue des patriotes mais s’éloigne de Paul Déroulède en 1886. Durant l'affaire Dreyfus, il est tout de même contre la révision du procès et s’oppose au gouvernement de Waldeck-Rousseau.
Sénateur de Meurthe-et-Moselle
En 1900, il est élu sénateur de Meurthe-et-Moselle à la faveur d'une élection partielle ; à la Chambre, il est remplacé par son disciple, Albert Lebrun, qu'il lance en politique[5]. Il continue de travailler sur les questions militaires et vote contre la loi de séparation des Églises et de l'État, ce qui le conduit à se rapprocher de la droite.
Réélu en 1906, il devient vice-président de la commission de l'armée du Sénat. Il est particulièrement actif dans les cercles universitaires parisiens ainsi que dans ceux de la presse et des affaires : il siège au conseil d'administration du Crédit foncier, de l'Urbaine-accidents, de l'Urbaine-vie et de l'Urbaine-incendie.
Malade, il se rend moins souvent au Sénat à partir de 1910, mais soutient le gouvernement de Raymond Poincaré et son élection à la présidence de la République.
Détention et mort durant le conflit mondial
À l’été 1914, alors que la guerre mondiale éclate, Alfred Mézières installe un dispensaire dans sa propriété de son village natal de Réhon. En , les Allemands occupent sa maison et lui interdisent de rentrer à Paris. Durant quatorze mois et malgré les interventions d'ambassadeurs de pays neutres, en particulier ceux d'Espagne en Allemagne, il est retenu en otage. Le , il est autorisé à partir en échange d'un consul allemand prisonnier.
Il meurt quelques jours plus tard, le , alors qu’il est le doyen d'âge et d'élection de l'Académie française. Il est remplacé au Sénat, en 1920, par Albert Lebrun.
Œuvres
- De Fluminibus inferorum, thesim proponebat Facultati litterarum parisiensi (1853)
- Étude sur les œuvres politiques de Paul Paruta (1853)[6]
- Mémoires sur le Pélion et l'Ossa (1853)[7]
- Description de la Laconie (1853)
- Shakespeare, ses œuvres et ses critiques (1860)[8]
- Prédécesseurs et contemporains de Shakespeare (1863)[9]
- Contemporains et successeurs de Shakespeare (1864)[10]
- Le Jubilé de Shakespeare, souvenirs de Stratford-sur-Avon (1864)
- Dante et l'Italie nouvelle (1865)[11]
- Pétrarque (1868)[12]
- La Société française : le paysan, l'ouvrier, la bourgeoisie ; l'aristocratie ; les femmes, études morales sur le temps présent (1869) [13]
- Le Siège de Strasbourg en 1870 (1870)
- Récits de l'invasion : Alsace et Lorraine (1871) [14]
- W. Goethe : Les œuvres expliquées par la vie (1872-1873)[15]
- Éducation morale et instruction civique à l'usage des écoles primaires (1883)[16]
- En France, XVIIIe et XIXe siècles (1883)
- Hors de France. Italie, Espagne, Angleterre, Grèce moderne (1883, 1907) [17]
- Le Collège Sainte-Barbe et les réformes universitaires (1885)
- Morale et Patrie, lectures à l'usage des écoles primaires (1885) en collaboration avec Charles Rinn[18]
- Vie de Mirabeau (1892)[19]
- Morts et Vivants (1897)
- Au temps passé (1906)[20]
- Hommes et femmes d'hier et d'avant-hier (1907)
- Silhouettes de soldats (1907)
- De tout un peu (1909)
- Sites délaissés d'Orient (1911)
- Ultima verba (1914)
Hommages et postérité
Le lycée[21] public général et technologique de Longwy, porte son nom ainsi qu'une rue de Nancy où est localisé le Collège d'Enseignement Secondaire (CES), qui porte son nom.
Décorations
Notes et références
- Christophe Charle, « 83. Mézières (Alfred, Jean, François) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1, , p. 134–136 (lire en ligne, consulté le )
- « Les anciens présidents », sur cg54.fr (consulté le ).
- « Élections » [PDF], sur archives.meurthe-et-moselle.fr (consulté le ).
- « Élections législatives : résultats complets des départements », Le Petit Parisien, no 1763, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- Le , Alfred Mézières est l'un des témoins au mariage d'Albert Lebrun et de Marguerite Lebrun.
- Étude sur les œuvres politiques de Paul Paruta (1853) lire en ligne sur Gallica
- Mémoires sur le Pélion et l'Ossa (1853) disponible sur Google Livres
- Shakespeare, ses œuvres et ses critiques (1860) disponible sur Internet Archive
- Prédécesseurs et contemporains de Shakespeare (1863) disponible sur numelyo
- Contemporains et successeurs de Shakespeare 4e édition (1905) lire en ligne sur Gallica
- Dante et l'Italie nouvelle (1865) disponible sur Internet Archive
- Pétrarque (1868) disponible sur numelyo
- La Société française : le paysan, l'ouvrier, la bourgeoisie ; l'aristocratie ; les femmes, études morales sur le temps présent (1869) lire en ligne sur Gallica
- Récits de l'invasion : Alsace et Lorraine (1871) lire en ligne sur Gallica
- W. Goethe : Les œuvres expliquées par la vie (1872-1873) Vol I & Vol. II disponibles sur Google Livres
- Éducation morale et instruction civique à l'usage des écoles primaires (1883) lire en ligne sur Gallica
- Hors de France. Italie, Espagne, Angleterre, Grèce moderne (1907) lire en ligne sur Gallica
- Morale et Patrie, lectures à l'usage des écoles primaires (1885) en collaboration avec Charles Rinn lire en ligne sur Gallica
- Vie de Mirabeau (1892) lire en ligne sur Gallica
- Au temps passé (1906) lire en ligne sur Gallica
- « Lycée Alfred Mézières », sur ac-nancy-metz.fr (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- « Alfred Mézières », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- « Alfred Mézières », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
- Dir. Jean El Gammal, François Roth et Jean-Claude Delbreil, Dictionnaire des Parlementaires lorrains de la Troisième République, Metz, Serpenoise, (ISBN 2-87692-620-2, OCLC 85885906), p. 173-175
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
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