Centre gauche (groupe parlementaire)
Le Centre gauche est le nom de deux groupes parlementaires à la Chambre des députés et au Sénat, lors des débuts de la Troisième République. Ses figures principales sont Adolphe Thiers, Émile de Marcère et Jules Dufaure.
Centre gauche | |
Chambre | Chambre des députés et Sénat |
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Législature(s) | Ire et IIe (Troisième République) |
Fondation | 1871 |
Disparition | 1885 |
Fusionné dans | Union des gauches |
Positionnement | Centre gauche puis centre |
Idéologie | Républicanisme Libéralisme économique Conservatisme social |
Vers 1883, le groupe ne compte plus que 26 députés, la majorité ayant quitté le groupe pour l'Union démocratique[1].
Histoire
Créé en 1871, au début de la Troisième République, pour soutenir Adolphe Thiers, le centre gauche désigne un groupe parlementaire rassemblant des héritiers de la tradition libérale et orléaniste ralliés à la République[2] - [3]. Il fut actif entre février 1871, date de l'arrivée de Thiers au pouvoir, et décembre 1879, ne donnant pas moins de la moitié des ministres[4]. En 1882, la majorité des membres entre dans la Gauche républicaine pour former l'Union démocratique[5]/ Il conservera jusqu'en 1882, date à laquelle il cesse d'être la première force sénatoriale, une grande influence dans les choix politiques du gouvernement républicain[3].
Parmi ses grandes figures, on peut citer Édouard de Laboulaye, Jules Dufaure, Charles de Rémusat, William Henry Waddington, Léon Say, Agénor Bardoux, Émile de Marcère, Auguste Casimir-Perier, Jean Casimir-Perier, Edmond Schérer, Jules Barthélemy-Saint-Hilaire, Georges Picot et Albert Christophle. Une grande partie de ces figures politiques appartient à la grande bourgeoisie d'affaires, établissant ainsi un « contrat républicain » entre le pouvoir politique et le pouvoir économique qui a joué un rôle primordial dans l'adoption définitive de la République[3].
Le journal Le Parlement (1879-1884), fondé par Jules Dufaure avec Alexandre Ribot et Georges Picot, sera l'organe quasi officiel du groupe Centre gauche avant d'être repris par le Journal des débats, également proche de cette mouvance et codirigé alors par Léon Say. À partir de 1889, le centre gauche est structuré par l'Union libérale républicaine, qui participe à la création de la Fédération républicaine en 1903.
Parmi les héritiers d'une certaine tradition centre gauche figurent également les républicains modérés Alexandre Ribot, Raymond Poincaré et Louis Barthou et à ses débuts politiques (1885-1889) le député du Tarn Jean Jaurès. Celui-ci siège alors au centre gauche parmi les républicains opportunistes, qui occupent désormais, selon le phénomène du sinistrisme, cette place dans l'échiquier politique.
Membres
Assemblée nationale (1871-1876)
Bibliographie
- Jean Garrigues, « Les élus du centre gauche en 1871 », Parlement[s], Revue d'histoire politique, no 16,‎ , p. 23-32 (lire en ligne).
Notes et références
- Grévy, Jérôme., La république des opportunistes, 1870-1885, Paris, Perrin, , 415 p. (ISBN 2-262-01344-6 et 978-2-262-01344-8, OCLC 40053309, lire en ligne), p. 377
- Jean Garrigues, « Les élus du centre gauche en 1871 », Parlement(s) : revue d'histoire politique,‎ , p. 23 à 32 (lire en ligne).
- Jean Garrigues, Léon Say et le centre gauche : 1871-1896 : la grande bourgeoisie libérale dans les débuts de la Troisième République, (lire en ligne)
- Émile de Marcère, Le seize mai et la fin du septennat, Plon-Nourrit et cie, , p. 8
- Gilles Le Béguec, Naissance et développement des groupes parlementaires sous la IIIe République dans Parlement[s], Histoire et politique n°0, 2003, p. 5