Jungholtz
Jungholtz est une commune française située dans l'aire d'attraction de Mulhouse et faisant partie de la collectivité européenne d'Alsace (circonscription administrative du Haut-Rhin), en région Grand Est.
Jungholtz | |
L'Ă©cole et la mairie. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Thann-Guebwiller |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Région de Guebwiller |
Maire Mandat |
Guy Habecker 2020-2026 |
Code postal | 68500 |
Code commune | 68159 |
DĂ©mographie | |
Population municipale |
917 hab. (2020 ) |
Densité | 229 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 47° 53′ 10″ nord, 7° 11′ 45″ est |
Altitude | Min. 297 m Max. 881 m |
Superficie | 4 km2 |
Type | Commune urbaine |
Aire d'attraction | Mulhouse (commune de la couronne) |
Élections | |
DĂ©partementales | Canton de Guebwiller |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace et fait partie de la communauté de communes de la région de Guebwiller.
GĂ©ographie
Le village de Jungholtz se trouve à 2 km à l'ouest de la ville de Soultz. Il fait partie du canton de Soultz-Haut-Rhin, et de l'arrondissement de Thann-Guebwiller. Le ruisseau du Rimbach arrose le village. Les habitants de Jungholtz sont nommés les Jungholtziens.
C'est une des 188 communes[1] du Parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Cours d'eau
- Le Rimbach.
Lieux-dits et Ă©carts
- Saint-Anne ;
- Thierenbach.
Urbanisme
Typologie
Jungholtz est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mulhouse, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (65,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (65,6 %), zones agricoles hétérogènes (20,3 %), zones urbanisées (11,4 %), prairies (2,6 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Histoire
Origine du nom
Le nom est vraisemblablement dérivé de l'allemand jung, jeune et de Holtz, bois. L'origine du nom désigne certainement le reboisement d'un terrain défriché. Aux VIe et VIIe siècles, le domaine est occupé par les Mérovingiens. L'abbaye d'Ebersmunster reçoit une partie de la vallée du Rimbach du duc Etichon-Aldaric. Le village fait partie, tout comme Wuenheim du canton de Soultz jusqu'en 1880 où il se sépare pour devenir une commune à part. Le village doit son nom au château attesté depuis le XIIIe siècle et servant à protéger le prieuré de Thierenbach. Entre 1455 et 1656 des rivalités opposent les autorités de Soultz et les habitants de Jungholtz concernant le territoire de la commune.
Le château de Jungholtz
En 1220, le domaine est occupé par les chevaliers Jungholtz qui fondent le village vers 1259. Ce château qui dominait depuis le XIIIe siècle est aujourd'hui en ruine. D'abord aux mains de la famille qui en prit le nom, il passe ensuite entre les mains de plusieurs familles nobles avant de parvenir en 1493 à Reinhart Von Schauenburg[9] et sa famille. Pendant longtemps Jungholtz fait partie de la commune de Soultz pour la partie gauche du Rimbach. La rive gauche du Rimbach relevant du fief des Habsbourg. Le château est détruit au cours de la Révolution.
Un village juif
Au XVIIIe siècle, le village est occupé par des Juifs sur la partie de la rive gauche du Rimbach.Le , les Juifs obtiennent l'autorisation d'inhumer leurs morts sur un terrain appartenant aux nobles des Schauenburg,connu sous le nom de Thiergarten, se trouvant dans les fossés du château[10].
Le démarrage de l'industrie
La proximité de la rivière et la présence de la forêt vont provoquer l'implantation de l'activité industrielle : tissage et constructions métalliques. En 1856, une aiguiserie de broches est installée au lieu-dit « Bachmatten ». L'intense activité industrielle va provoquer le la création de la commune de Jungholtz et de sa séparation avec celle de Soultz.
La Première Guerre mondiale
Les bombardements français de 1915 et 1918 détruisent une grande partie du village. Il sera reconstruit en 1920. Jungholtz reste essentiellement un village ouvrier.
La commune a été décorée le de la croix de guerre 1914-1918[11].
La Seconde Guerre mondiale
La proximité de la frontière amène ses cortèges de malheurs. Jungholtz subit des bombardements. Le village sera finalement libéré le par les Spahis marocains.
HĂ©raldique
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Les armes de Jungholtz se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
Budget et fiscalité 2014
En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[13] :
- total des produits de fonctionnement : 523 000 €, soit 567 € par habitant ;
- total des charges de fonctionnement : 418 000 €, soit 453 € par habitant ;
- total des ressources d’investissement : 329 000 €, soit 357 € par habitant ;
- total des emplois d’investissement : 488 000 €, soit 529 € par habitant.
- endettement : 394 000 €, soit 427 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
- taxe d’habitation : 10,10 % ;
- taxe foncière sur les propriétés bâties : 12,44 % ;
- taxe foncière sur les propriétés non bâties : 41,01 % ;
- taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
- cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Liste des maires
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1871. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[16].
En 2020, la commune comptait 917 habitants[Note 3], en augmentation de 0,77 % par rapport Ă 2014 (Haut-Rhin : +1,01 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
L'INSEE dénombre 912 habitants à Jungholtz en 2008[19].
Après une longue période de stabilité, la population a fortement augmenté (+ 39 %) dans les années 2000. La densité a donc elle aussi fortement augmenté de 164 hab/km², en 1999, à 228 hab/km2, en 2008, soit + 39 %. La densité est supérieure à celle de la moyenne du département du Haut-Rhin (211,6).
Politique
Au 1er tour de la présidentielle de 2007, le taux de participation des citoyens résidents à Jungholtz a été de 86,3 % (contre 82,8 % en moyenne dans le Haut-Rhin), soit seulement 13,6 % d'abstention[20].
Aux élections municipales de 2008, le taux de participation au 1er tour a été de 78,5 %, soit 21,5 % d'abstention[21].
Lieux et monuments
Prieuré de Thierenbach
Prieuré de Thierenbach. Vue intérieure de la nef vers le chœur. Autel secondaire de la Vierge de Thierenbach. Orgue Didier-Fischer-Krämer (1923-1992).
Chapelle Sainte Anne
Cette chapelle aurait été d'abord construite à une date inconnue, par des ermites, puis restaurée en 1685. Elle sera ensuite, en 1728 complètement reconstruite par le fils du bourgmestre de Soultz, François-Maurice Schmidt. Un ancien soldat, Peter Lugenbihler devenu franciscain va occuper le lieu qu'il rachètera finalement en 1791. Le gendre de Lingenbihler, transforme la chapelle en auberge vers 1878, puis en 1894 elle est agrandie et aménagée en pension. L'ensemble est détruite au cours de la Première Guerre mondiale, puis reconstruit en 1920-1922. En 1928 elle devint une maison de convalescence[22].
Cimetière israélite
La présence d'un cimetière israélite est évoquée dès le XIIIe siècle[23].
En 1623, l'évêque de Strasbourg dont dépend la ville de Soultz, interdit aux Juifs de posséder une synagogue ou une école confessionnelle. Les juifs ont cependant l'autorisation de pratiquer leur culte à condition que cela se fasse dans la discrétion et dans leur demeure. Les seigneurs laïcs sont cependant plus tolérants envers les juifs que l'abbé de Murbach et l'évêque de Strasbourg qui mettent des barrières infranchissables envers les juifs. La famille de Schauenburg, propriétaire du château de Jungholtz accorde aux communautés juives de Jungholtz, Ribeauvillé, Soultz et Guebwiller, le , le droit d'inhumer leurs morts dans le fossé du château appelé "Thiergarden".
Tout près de là , à Uffholtz les choses ne se passent pas aussi bien. En 1673, les juifs de Uffholtz sont accusés d'entretenir une synagogue sur les terres faisant partie de la principauté de Murbach. Le cimetière de Jungholtz (47° 53′ 03″ N, 7° 11′ 46″ E) fut agrandi à plusieurs reprises et est actuellement le plus ancien conservé dans le Haut-Rhin.
Entre 1798 et 1804 les communautés juives vont acquérir par lots successifs l'ensemble du cimetière. Mais à partir du XIXe siècle plusieurs autres communautés juives font finir par acquérir d'autres cimetières. Celui de Jungholtz ne sert alors plus qu'aux défunts de la commune et des environs proches. Le cimetière est vandalisé entre 1940 et 1945 par les Nazis. Quatre cents pierres sont détruites. En 1952 un mémorial est érigé en souvenir des Juifs déportés de la région.
Personnalités liées à la commune
- Gaspard Strauhmeyer, Bailli des Schauenburg Ă Jungholtz en 1620[30].
Annexes
Bibliographie
- Baquol : L'Alsace ancienne et moderne. Dictionnaire topographique, historique et statistique du Haut-Rhin et du Bas Rhin,1865
- Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN 2-7165-0250-1)Jungholtz, pp. 184 à 186
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)Jungholtz, p. 631
- "Les mutations successives d'un espace enclavé et déshérité. Industrialisation et désindustrialisation dans la vallée du Rimbach du XVIIIe siècle à nos jours", Thèse soutenue par Bertrand Risacher pour l’obtention du grade de Docteur en Histoire.
- Bertrand Risacher, « Une dynastie de petits capitaines d’industrie face aux vicissitudes de l’histoire : les Latscha de Jungholtz (1834-1920) », Revue d'Alsace, t. 140,‎ , p. 275-320 (lire en ligne)
- Bloch, Maurice: L'Alsace juive depuis la RĂ©volution de 1789, 1907
- Bloch, G.R. Joseph : Les Ă©coles juives en Alsace, 1932
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Jungholtz sur le site de la Communauté de Communes de la Région de Guebwiller
- Jungholtz sur le site de l'Institut géographique national
- (fr)Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
- (fr) Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL)
- L'histoire de la communauté juive
- Visitez le site dédié aux festivités du 65e anniversaire de la libération du village, avec de nombreux textes retraçant la Seconde Guerre mondiale
- Histoire de Jungholtz
- Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet
- Inventaire national du patrimoine naturel de la commune
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Mulhouse », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Les Schauenburg sont inhumés dans la basilique de Thierenbach
- « Château fort, Cimetière de Juifs dit Château des Jungholtz », notice no IA00111914, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918
- Archives DĂ©partementales du Haut-Rhin
- Les comptes de la commune « Copie archivée » (version du 23 mars 2015 sur Internet Archive).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Source : "Jungholtz (68159 - Commune) - Thème : Évolution et structure de la population", insee.fr, 27 juin 2010
- Source : 20minutes.fr
- Source : leparisien.fr
- « Ermitage Sainte-Anne, puis maison de convalescence », notice no IA00111919, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Le cimetière israélite de Jungholtz
- « Cimetière », notice no IA00111913, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Monument aux morts : Conflits commémorés1914-18 et 1939-45
- Monument aux Morts devant le cimetière, Plaque commémorative de la Fédération des sociétés catholiques de chant et de musique d'Alsace
- « Oratoire », notice no IA00111920, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Croix monumentales », notice no IA00111911, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IM68004013, base Palissy, ministère français de la Culture borne
- Les Strauhmeyer