Accueil🇫🇷Chercher

Ian Thorpe

Ian James Thorpe, médaillé de l'ordre d'Australie, né le à Sydney, est un nageur australien. Il est, avec cinq titres olympiques, l'Australien ayant remporté le plus de médailles d'or olympiques. De plus, ses onze médailles d'or aux championnats du monde en font le deuxième nageur le plus titré dans cette compétition, derrière l'Américain Michael Phelps. Surnommé « Thorpedo » en anglais ou la « torpille » en français, il est l'un des deux nageurs à avoir reçu à quatre reprises le titre de nageur de l'année, récompense décernée par le mensuel américain Swimming World Magazine et fut nommé nageur australien de l'année de 1999 à 2003. Ses exploits sportifs, sa générosité caritative et son image intègre ont fait de lui le sportif le plus populaire d'Australie, un succès qui se traduit en 2000 lorsqu'il est officiellement nommé Australien de l'année.

Ian Thorpe
Image illustrative de l’article Ian Thorpe
Ian Thorpe en décembre 2012
Informations
Nages Nage libre, quatre nages
Période active 1996 — 2006
2011 — 2013
Nationalité Australienne
Naissance
Lieu Sydney, Nouvelle-Galles du Sud (Australie)
Entraîneur Doug Frost
Tracey Menzies
Guennadi Touretski
Records
Grand bassin 100 m nl. : 48 s 56
200 m nl. : 1 min 44 s 06
400 m nl. : 3 min 40 s 08
Petit bassin 200 m nl. : 1 min 41 s 10
400 m nl. : 3 min 43 s 63
Palmarès
Distinctions
Quatre fois nageur mondial de l'année (1998-99, 2001-02)

Ă€ seulement 14 ans, il devient le plus jeune athlète de l'histoire Ă  reprĂ©senter l'Australie en compĂ©tition internationale et sa victoire sur 400 m nage libre quelques mois plus tard, lors des championnats du monde de 1998, le consacre plus jeune champion du monde de tous les temps. Après cette victoire, Thorpe domine l'Ă©preuve du 400 m nage libre, remportant l'or Ă  chaque reprise lors des Jeux olympiques, des championnats du monde, des jeux du Commonwealth ou des championnats pan-pacifiques, ceci jusqu'Ă  son retrait de la compĂ©tition deux ans après les Jeux olympiques de 2004. En plus de ses 17 records du monde individuels, dont 13 en grand bassin, il faut ajouter, grâce Ă  ses participations Ă  des Ă©preuves de relais, six autres records du monde. Lors des Jeux olympiques d'Athènes, ses victoires aux Ă©preuves du 200 m et du 400 m, et sa mĂ©daille de bronze au 100 m nage libre en font le seul nageur de l'histoire Ă  remporter une mĂ©daille dans chacune de ces disciplines.

Après cette dernière compétition, Thorpe prend une année sabbatique et programme sa rentrée sportive pour les jeux du Commonwealth de 2006 à Melbourne. Cependant, en raison d'une mononucléose, il doit abandonner sa préparation et annonce son retrait définitif de la compétition le , à l'âge de 24 ans, arguant d'une baisse de motivation. En 2011, il annonce une nouvelle fois sortir de sa retraite, avec pour ambition de participer aux Jeux olympiques de Londres, sous l'égide de l'entraîneur Guennadi Touretski, mais ne parvient pas à se qualifier. Il annonce en 2013 abandonner l'espoir de participer aux Jeux olympiques de Rio.

Jeunesse

Premières années

Ian Thorpe naĂ®t le dans la banlieue de Sydney Ă  Milperra, ville oĂą il grandit au sein d'une famille dans laquelle la pratique du sport de haut niveau est une tradition[1]. Ken Thorpe, le père de Ian, fut un prometteur joueur de cricket en juniors, reprĂ©sentant notamment le club de Bankstown au niveau scolaire[1] - [2]. SpĂ©cialiste du poste de batteur, il obtint une saison la meilleure moyenne Ă  la batte en devançant notamment Bob Simpson, futur capitaine puis entraĂ®neur de l'Ă©quipe d'Australie de cricket[1] - [2] - [3]. Cependant, la rigueur autoritaire de ses parents lui fit perdre son enthousiasme et il arrĂŞta ce sport Ă  26 ans. La mère de Ian Thorpe, Margaret, pratiquait quant Ă  elle le netball[2]. Si ses parents Ă©taient adeptes des sports collectifs, Ian Thorpe n'a pas pour autant les mĂŞmes dispositions, tout comme sa sĹ“ur aĂ®nĂ©e de trois ans, Christina, dont la passion est la natation. Performante sur des disciplines de demi-fond en nage libre, 400 et 800 m nage libre, elle est mĂŞme sĂ©lectionnĂ©e en Ă©quipe nationale ; Ian, qui l'accompagnait lors de ses compĂ©titions, semble alors suivre ses traces[2] - [4].

Ne pouvant nager dans une piscine Ă  cause d'une allergie au chlore[5], ce n'est qu'Ă  sept ans qu'il dispute sa première course, qu'il remporte, bien qu'il doive garder la tĂŞte hors de l'eau. Progressivement dĂ©barrassĂ© de ces problèmes allergiques, il gagne en technique et se dĂ©marque de ses adversaires grâce Ă  sa taille[1] - [6]. En , l'enfant remporte neuf mĂ©dailles d'or aux championnats juniors de Nouvelle-Galles du Sud[7]. EntrĂ© au collège en 1995[1], il cĂ´toie sa sĹ“ur Ă  l'entraĂ®nement et suit les premiers conseils de Doug Frost. Christina est sĂ©lectionnĂ©e en Ă©quipe nationale pour participer aux championnats pan-pacifiques 1995 organisĂ©s Ă  Atlanta. Son frère, mesurant dĂ©jĂ  1,80 m, participe lui Ă  ses premiers championnats d'Australie dans sa catĂ©gorie d'âge. Il y remporte deux mĂ©dailles de bronze sur 200 et 400 m nage libre avant de gagner dix mĂ©dailles d'or aux championnats d'État juniors[5] - [8] - [9].

Premières apparitions nationales

En 1996, Thorpe participe aux championnats nationaux juniors organisĂ©s Ă  Brisbane oĂą il dĂ©croche cinq mĂ©dailles d’or, deux mĂ©dailles d’argent ainsi que deux mĂ©dailles de bronze[10]. Plus encore, les temps qu’il rĂ©alise sur 400 mètres nage libre et sur 200 m dos lui permettent de se qualifier pour les championnats d’Australie Ă©lite, compĂ©titions ayant pour enjeu les sĂ©lections nationales pour les Jeux olympiques d’Atlanta. Doug Frost, l'entraĂ®neur du jeune nageur, ne se faisait pas d’illusion quant aux chances de son protĂ©gĂ© alors âgĂ© de 13 ans et 6 mois ; le voyage Ă  Sydney devait seulement permettre Ă  Thorpe d'emmagasiner de l'expĂ©rience. Les rĂ©sultats finaux ne sont guère surprenants puisqu'il n'obtient qu’une 23e place au 400 m et une 36e sur le 200 dos, deux classements insuffisants pour dĂ©crocher une sĂ©lection[11]. Ă€ la fin de l'annĂ©e, Thorpe se qualifie pour les championnats d'Australie en petit bassin Ă©lite, une nouvelle chance pour lui de se qualifier pour un rendez-vous international, les Mondiaux en petit bassin prĂ©vus en Ă  Göteborg. QualifiĂ© pour la finale nationale du 400 m quatre nages au bĂ©nĂ©fice du second temps des qualifications, il rĂ©alise un temps plus lent lors de sa première finale nationale en carrière, l’empĂŞchant ainsi d’obtenir sa qualification pour la rĂ©union planĂ©taire[12].

Aux championnats d'État de , il abaisse de huit secondes son meilleur temps au 400 m nage libre en 3 min 59 s 43, devenant ainsi le premier Australien de 14 ans Ă  passer sous la barre des quatre minutes sur la distance. Quatrième performeur avant les championnats d'Australie organisĂ©s Ă  Adelaide[12], il peut lĂ©gitimement prĂ©tendre Ă  une sĂ©lection en Ă©quipe nationale pour les prochains championnats pan-pacifiques 1997. Avec pour objectif un top-3 et un temps minimum requis, Ian Thorpe se concentre sur le 400 m nage libre d’autant plus que Kieren Perkins et Daniel Kowalski, deux mĂ©daillĂ©s olympiques australiens, sont absents pour blessures. Thorpe parvient Ă  remporter la mĂ©daille de bronze en amĂ©liorant son meilleur temps (en 3 min 53 s 44), juste derrière le nageur du Queensland Grant Hackett alors âgĂ© de 16 ans. Cette course est l’occasion pour Thorpe de devenir le nageur le plus rapide de sa catĂ©gorie d’âge sur 400 m en nage libre, mais c’est Ă©galement la première d’une longue sĂ©rie de confrontations avec Hackett[13].

À 14 ans et 5 mois, Ian Thorpe devient surtout le plus jeune nageur sélectionné en équipe nationale[5] déclassant le record de précocité de John Konrads d’un mois[14]. Pour Frost, cette sélection est la conséquence du choix de son élève de se concentrer sur les épreuves en nage libre. Le nageur confirme sa bonne forme à l’occasion des championnats nationaux de sa catégorie d’âge où, aligné dans douze épreuves, il enlève dix médailles d’or et deux médailles de bronze tout en réalisant six records nationaux[2] - [13].

Début de la carrière internationale

DĂ©buts internationaux

En , deux mois avant les championnats pan-pacifiques de Fukuoka, Thorpe est contraint de suspendre sa prĂ©paration deux semaines Ă  la suite d'une appendicite[15]. Dès sa première course dans ces championnats, il amĂ©liore son record personnel du 200 m nage libre en 1 min 51 s 46, rĂ©sultat cependant insuffisant pour se qualifier en finale puisqu’il ne prend que la quatrième place de sa sĂ©rie. Il est nĂ©anmoins sĂ©lectionnĂ© pour nager au sein du relais 4 Ă— 200 m nage libre australien. Avec Michael Klim, Ian van der Wal et Hackett, il remporte la mĂ©daille d’argent et devient le plus jeune mĂ©daillĂ© de l’histoire des championnats. Lors de sa première finale individuelle au niveau international disputĂ©e sur le 400 m nage libre, Thorpe parvient Ă  passer de la cinquième place aux 300 mètres Ă  la seconde place finale Ă©chouant seulement derrière Hackett dans un temps de 3 min 49 s 64[5] - [16]. Une fin de course très rapide, marquĂ©e au Japon lors des deux dernières longueurs de bassin, constitue plus tard sa signature. Auteur d’un temps qui lui aurait permis de remporter l’argent aux derniers Jeux olympiques, Thorpe bouscule soudainement la hiĂ©rarchie mondiale[2] - [17]. En Ă  Brisbane, quelques jours avant son quinzième anniversaire, Thorpe dispute les Ă©preuves qualificatives pour les championnats du monde de natation 1998. Il se qualifie pour le rendez-vous de Perth en terminant respectivement quatrième puis deuxième des 200 et 400 m nage libre, en amĂ©liorant chaque fois ses meilleurs temps personnels[18].

Championnats du monde 1998

Ian Thorpe commence ses championnats par l’épreuve du relais 4 Ă— 200 m nage libre. Troisième relayeur derrière Klim et Hackett, il distance son concurrent amĂ©ricain Tom Malchow, champion olympique du 200 m papillon, et termine son parcours en 1 min 47 s 67, temps qui avait permis Ă  Grant Hackett de remporter la mĂ©daille d’or sur le 200 m nage libre en individuel. Après le relais de Thorpe, les Australiens ont deux secondes d’avance sur le record du monde et trois sur les AmĂ©ricains. MĂŞme si le dernier relayeur australien Daniel Kowalski termine la course au-dessus du record mondial, c’est la première fois depuis 1956 que l’Australie remporte cette course au niveau mondial[10]. Ian Thorpe figure au quatrième rang des meilleures performances mondiales de l'annĂ©e avant la finale du 400 m nage libre, menĂ©e dès le dĂ©but par Grant Hackett. Aux 300 mètres de course, ce dernier bĂ©nĂ©ficie d’une confortable avance de plus de deux secondes, qui diminue de moitiĂ© aux 350 mètres. Grâce Ă  une dernière longueur de bassin plus rapide, Thorpe dĂ©passe son compatriote et dĂ©croche sa première mĂ©daille d’or mondiale individuelle. Plus jeune nageur masculin champion du monde, il rĂ©alise la quatrième meilleure performance de l’histoire[5] - [16] - [19].

Ce succès conquis sur le sol australien génère une immédiate médiatisation du nageur alors âgé de 15 ans. Désormais sollicité par la télévision australienne et par ses premiers admirateurs, il met sa nouvelle notoriété au service de l’association Children’s Cancer Institute, d’autant plus que le futur mari de sa sœur Christina est alors atteint d’un cancer[20].

Jeux du Commonwealth 1998

La compĂ©tition suivante de Ian Thorpe se dĂ©roule en Ă  l’occasion des championnats d’Australie de Melbourne qui sont qualificatifs pour les jeux du Commonwealth de 1998 prĂ©vus en Malaisie. Les progrès du jeune nageur se manifestent lorsqu’il bat son compatriote Grant Hackett au 200 m nage libre dans un temps plus rapide que celui que ce dernier avait rĂ©alisĂ© pour conquĂ©rir la couronne mondiale au dĂ©but de l’annĂ©e. Auteur d’un nouveau record du Commonwealth, il dĂ©croche le premier titre national de sa carrière. Il confirme son nouveau statut en remportant le 400 m nage libre puis en rĂ©alisant 50 s 36 sur le 100 m nage libre. Ce temps lui permet de dĂ©crocher la mĂ©daille d'argent pour son premier 100 m Ă  un tel niveau, mais aussi d'obtenir sa sĂ©lection sur cette distance pour les prochains jeux du Commonwealth en plus des 200 et 400 m[21].

L'ascension de Ian Thorpe se poursuit Ă  l'occasion de cette compĂ©tition multisport organisĂ©e Ă  Kuala Lumpur en . Dès son premier rendez-vous, le 200 m nage libre, Thorpe mène la course de bout en bout pour n'Ă©chouer finalement qu'Ă  un centième de seconde du record du monde dĂ©tenu par l'Italien Giorgio Lamberti. AssociĂ© par la suite Ă  Klim, Kowalski et Matthew Dunn, il contribue Ă  la conquĂŞte d'un nouveau record du monde du 4 Ă— 200 m nage libre, le quatuor australien effaçant de neuf centièmes de seconde l'ancienne rĂ©fĂ©rence du relais de l'Équipe unifiĂ©e champion olympique en 1992[22]. RelĂ©guĂ© au pied du podium lors de la finale du 100 m nage libre malgrĂ© un nouveau record personnel (50 s 21), il renoue avec le succès au sein du relais 4 Ă— 100 m nage libre australien. Enfin, il remporte une quatrième mĂ©daille d'or en gagnant le 400 m nage libre, grâce Ă  un temps une demi-seconde plus lent que le record du monde de son compatriote Kieren Perkins[10] - [23] - [5] - [24].

Ian Thorpe annonce alors qu'il arrête ses études. Cette décision inquiète son entourage qui craint que la seule pratique du sport l'épuise alors qu'il n'est encore qu'un adolescent. Ian Thorpe les rassure puisqu'il poursuit finalement ses études en dehors du cadre officiel. Nageur le plus en vue des jeux, double champion du monde et ce à moins de 16 ans, Ian Thorpe est désigné nageur de l'année par le renommé mensuel américain Swimming World Magazine[25] - [26].

Le temps des records

Les attentes des mĂ©dias ne cessant de croĂ®tre, l'annĂ©e 1999 est pleine d'enjeux et d'espoirs de records du monde sur les deux Ă©preuves de prĂ©dilection du nageur, les 200 et 400 m nage libre ; et ce d'autant plus que la croissance physique du sportif se poursuit. La première occasion intervient Ă  la fin du mois de mars 1999 lors duquel se dĂ©roulent les championnats d'Australie qualificatifs pour les championnats pan-pacifiques 1999 prĂ©vus quelques mois plus tard. Thorpe gagne le titre national du 400 m nage libre mais le record mondial de Perkins lui Ă©chappe de nouveau, de cinq centièmes de seconde cette fois. Sur le 200 m nage libre, Thorpe perd son titre national face Ă  Grant Hackett qui, une fois n'est pas coutume, rĂ©alise une meilleure dernière longueur de bassin[16]. Le lendemain, Hackett s'approprie le record du monde du 200 m lors du premier relais de la course du 4 Ă— 200 m nage libre[27]. De son cĂ´tĂ©, Thorpe achève ses championnats en descendant pour la première fois sous les 50 secondes au 100 m (48 s 98). Quelques jours plus tard, il prend la direction de Hong Kong pour disputer les championnats du monde en petit bassin. Vainqueur du 200 m nage libre, il y bat le premier record du monde individuel de sa carrière en effaçant des tablettes le plus vieux record mondial de la natation dĂ©tenu jusqu'alors par Giorgio Lamberti[5] - [28]. C'est le dĂ©but d'une pĂ©riode de trois annĂ©es au cours desquelles il Ă©tablit treize records du monde individuels en grand bassin, mène les relais australiens Ă  des victoires inĂ©dites et obtient des succès historiques face aux AmĂ©ricains. Ian Thorpe atteint son apogĂ©e lors des championnats du monde 2001 en devenant la première personne Ă  gagner six mĂ©dailles d'or sur un mĂŞme championnat mondial, en battant trois records du monde et en aidant l'Australie Ă  terminer pour la première fois en tĂŞte du tableau des mĂ©dailles d'un Ă©vĂ©nement sportif mondial depuis 1956. Au cours de cette pĂ©riode, Thorpe est dĂ©signĂ© Ă  trois reprises nageur de l'annĂ©e par le Swimming World Magazine[29] - [30] - [10].

Championnats pan-pacifiques 1999

Les championnats pan-pacifiques 1999 se dĂ©roulent en aoĂ»t au cĹ“ur du Sydney Olympic Park donnant ainsi Ă  la compĂ©tition l'ambiance d'une rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale Ă  un an des Jeux olympiques d'Ă©tĂ© prĂ©vus au mĂŞme endroit. Les espoirs du public et des mĂ©dias fondĂ©s sur le jeune nageur Ă©tant immenses, les images de la première compĂ©tition internationale de Thorpe Ă  Sydney sont retransmises en direct Ă  la tĂ©lĂ©vision australienne, une première. La soirĂ©e inaugurale de compĂ©titions voit Thorpe confrontĂ© Ă  son compatriote Hackett et au Sud-Africain Ryk Neethling lors de la finale du 400 m nage libre. Le trio se dĂ©tache sur les bases du record du monde Ă  mi-course. Aux 300 mètres, Thorpe occupe la tĂŞte de la course 1 s 86 plus rapide que le record mondial ; il conserve presque deux secondes d'avance sur ce record Ă  l'issue des 400 mètres qu'il nage en 3 min 41 s 83. Les rĂ©actions enthousiastes des observateurs vis-Ă -vis de ce record sont presque unanimes[31] tandis que le nageur fait immĂ©diatement don de sa prime de 25 000 dollars australiens Ă  des Ĺ“uvres de charitĂ©[30] - [5]. Plus tard dans la soirĂ©e, Ian Thorpe emmène le relais australien 4 Ă— 100 m nage libre Ă  un historique succès devant le quatuor amĂ©ricain toujours victorieux dans cette Ă©preuve depuis la première Ă©dition de ces championnats. Le lendemain soir, lors des demi-finales du 200 m nage libre, Thorpe amĂ©liore de 33 centièmes de seconde le record du monde de Grant Hackett, arrĂŞtant le chronomètre Ă  1 min 46 s 34[10] - [32]. Le lendemain, il rĂ©Ă©dite la performance en finale en abaissant le record Ă  1 min 46 s 00[10] - [33]. Il achève ses championnats en emmenant le relais australien 4 Ă— 200 m nage libre composĂ© de Klim, Hackett et Bill Kirby Ă  la victoire, record du monde Ă  la clĂ©. AlignĂ© sur quatre courses disputĂ©es sur quatre journĂ©es, Ian Thorpe a remportĂ© autant de mĂ©dailles d'or et battu quatre records du monde[5] - [10] - [16] - [34] - [35].

Peu de temps après ces championnats, l'entourage de Thorpe annonce avoir signé un contrat de partenariat avec l'équipementier sportif allemand Adidas, une association dont le montant n'est pas révélé. Toutefois, l'équipe nationale australienne ayant un contrat d'exclusivité avec l'Australien Speedo, plusieurs mois de négociations commencent pour préciser les modalités du contrat du jeune nageur[36]. À ces démêlés commerciaux s'ajoute une blessure en fin d'année puisqu'il se casse un os de la cheville au cours d'un jogging[37]. Néanmoins, cette année riche en succès est couronnée par un nouveau titre de nageur de l'année décerné par le Swimming World, la Fédération australienne de natation faisant de même. Par ailleurs, il est désigné Young Australian of the Year, Sports Star of the Year par ABC, et Athlete of the Year aux Australian Sports Awards[5] - [38] - [39].

Préparation olympique

Ian Thorpe commence l'annĂ©e 2000 avec l'ambition d'ajouter une troisième Ă©preuve individuelle Ă  son programme olympique personnel. Il se teste avec succès au 1 500 m nage libre lors des championnats de Nouvelle-Galles du Sud disputĂ©s en janvier. Il s'envole par la suite pour l'Europe afin d'engranger de l'expĂ©rience sur le circuit de la coupe du monde de la FINA. Cette tournĂ©e est perturbĂ©e par les accusations de dopage profĂ©rĂ©es par l'entraĂ®neur allemand Manfred Thiesmann[40] - [41]. De mĂŞme, les difficultĂ©s s'intensifient Ă  l'occasion de l'Ă©tape de Berlin oĂą plusieurs nageurs dont Thorpe Ă©mettent des objections Ă  propos des mĂ©thodes utilisĂ©es lors des contrĂ´les antidopage qui ne respectent pas les règles de sĂ©curitĂ© lors de l'Ă©tape allemande. Une fois la polĂ©mique passĂ©e[42], le nageur enlève une seconde et demie Ă  son record du monde du 200 m nage libre en petit bassin[43], une performance qu'il considère comme la meilleure de sa carrière en raison du contexte hostile[44]. Ă€ son retour d'Europe, il se dĂ©barrasse d'un souci en obtenant l'autorisation de porter la combinaison Adidas[45].

La prĂ©paration de Ian Thorpe se focalise dĂ©sormais sur les sĂ©lections olympiques australiennes prĂ©vues en Ă  Sydney. Il y bat une nouvelle fois son propre record du monde du 400 m dès la première soirĂ©e de compĂ©tition[10] - [46]. Le lendemain, il bat Ă  deux reprises le record du monde du 200 m nage libre le faisant passer de 1 min 46 s 00 Ă  1 min 45 s 69 puis Ă  1 min 45 s 51[47] - [10] - [48]. Cependant, il Ă©choue Ă  se qualifier pour une troisième course individuelle en ne terminant que quatrième de la finale du 100 m nage libre puis en se retirant du 1 500 m[49] - [50].

Jeux olympiques de Sydney

vue d'une piscine, avec dans le fond des tribunes, vides.
L'International Aquatic Centre de Sydney, lieu des compétitions de natation aux Jeux olympiques d'été de 2000

Pour le public australien, remporter des mĂ©dailles d'or olympiques agrĂ©mentĂ©es de records du monde serait presque une formalitĂ© pour Ian Thorpe comme l'illustre la Une du quotidien australien The Daily Telegraph titrant au tout dĂ©but des jeux « Invincible ». Le programme de Thorpe dĂ©bute dès la première matinĂ©e de compĂ©tition avec les sĂ©ries du 400 m nage libre dans lesquelles le nageur australien Ă©tablit dĂ©jĂ  un nouveau record olympique, une performance qui a pour effet de faire passer sa cote Ă  50 contre 1 auprès des bookmakers de Sydney[51]. Dans la soirĂ©e au cours de laquelle la finale de cette Ă©preuve doit se dĂ©rouler, la pression est montĂ©e d'un cran, le pays hĂ´te n'ayant toujours pas remportĂ© la moindre mĂ©daille d'or. La course est finalement menĂ©e de bout en bout par Thorpe et, mĂŞme si l'Italien Massimiliano Rosolino n'est qu'Ă  une longueur de corps aux 300 mètres, le finish de l'Australien lui permet d'accroĂ®tre son avance Ă  trois longueurs Ă  la fin de la course. Celle-ci est nagĂ©e en 3 min 40 s 59, nouveau record du monde[52]. Il devance Rosolino, mĂŞlĂ© par la suite Ă  une affaire de dopage aux hormones[53] et l'AmĂ©ricain Klete Keller qui accuse une quinzaine de mètres de retard quand Ian Thorpe gagne la course[54]. Il est alignĂ© plus tard dans la soirĂ©e aux cĂ´tĂ©s de Michael Klim, Chris Fydler et Ashley Callus pour conclure le relais 4 Ă— 100 m nage libre, un rendez-vous que les AmĂ©ricains ont toujours remportĂ© au niveau olympique. Après les trois premiers relais, les Australiens n'ont qu'une mince avance sur le relais amĂ©ricain mais Thorpe, après le plongeon et la coulĂ©e, met Ă  bonne distance son concurrent Gary Hall Jr.. Ce dernier, meilleur sur les courtes distances, revient sur Thorpe et le double avant l'ultime longueur de bassin oĂą l'Australien effectue son effort caractĂ©ristique et arrĂŞte en premier le chronomètre affichant un nouveau record du monde, 19 centièmes de secondes devant le quatuor amĂ©ricain. Il s'ensuit une explosion de joie parmi les spectateurs, en grande majoritĂ© acquis Ă  la cause de ses nageurs[10] - [52]. Ian Thorpe lui-mĂŞme, d'habitude peu expressif, sort immĂ©diatement de la piscine fĂŞter cette victoire avec ses partenaires[55].

Le lendemain matin, Thorpe Ă©tablit un nouveau record olympique lors des sĂ©ries du 200 m nage libre, record qui ne tient que quelques heures puisque le NĂ©erlandais Pieter van den Hoogenband le bat lors des demi-finales, abaissant d'une seconde son record personnel (en 1 min 45 s 35[56]). Lors de la finale, tout le pays attend de Thorpe qu'il remporte une troisième mĂ©daille d'or après la double victoire de la veille[57]. Au coude Ă  coude tout au long de la course, les deux nageurs passent aux 150 mètres dans le mĂŞme temps. Mais Thorpe, parti plus rapidement qu'Ă  son habitude cède dans les derniers mètres et laisse « VDH » remporter l'or tandis qu'il se contente de l'argent dans un temps moins rapide que celui rĂ©alisĂ© lors des demi-finales[58]. Le nageur australien renoue avec la victoire le lendemain Ă  l'occasion de l'Ă©preuve du relais 4 Ă— 200 m nage libre oĂą il est premier relayeur. Avec Klim, Kirby et Todd Pearson, il Ă©tablit un nouveau record du monde, cinq secondes devant les AmĂ©ricains, la plus large marge dans un relais aux J.O. depuis un demi-siècle[59] - [60]. Ian Thorpe termine ses Jeux olympiques en nageant les sĂ©ries du relais 4 Ă— 100 m quatre nages, lui permettant de rĂ©colter une mĂ©daille quand ses compatriotes prennent la deuxième place derrière les AmĂ©ricains en finale[10]. Les performances du jeune nageur ayant fait de lui l'Australien le plus mĂ©daillĂ© des trois semaines de compĂ©titions, le ComitĂ© olympique australien le dĂ©signe porte-drapeau de la dĂ©lĂ©gation pour la cĂ©rĂ©monie de clĂ´ture. Ă€ la fin de l'annĂ©e, il est de nouveau dĂ©signĂ© Swimmer of the Year par la Swimming Australia mais se fait ravir le titre de nageur de l'annĂ©e du Swimming World par Pieter van den Hoogenband[61].

Championnats du monde 2001

Ă€ l'occasion des championnats d'Australie 2001 tenus Ă  Hobart, Ian Thorpe ajoute Ă  son programme le 800 m nage libre, une Ă©preuve que la FINA a inscrite au calendrier masculin des championnats du monde suivants prĂ©vus Ă  Fukuoka. Il commence sa campagne nationale en conservant son titre du 400 m nage libre grâce Ă  un temps seulement supĂ©rieur de 17 centièmes Ă  son record du monde[62]. Le lendemain lors du 800 m nage libre, il bat de plus de quatre secondes le record du monde de Kieren Perkins Ă©tabli en 1994[10] - [63]. Il gagne une troisième couronne nationale sur le 200 m en abaissant de 66 centièmes de secondes le record du monde de van den Hoogenband[10] - [64]. Cette performance permet Ă  l'Australien de devenir le troisième nageur masculin de l'histoire Ă  dĂ©tenir trois records du monde individuels simultanĂ©ment après John Konrads et Tim Shaw. Pour finir, Thorpe remporte un quatrième titre sur le 100 m nage libre, record personnel Ă  la clĂ©. Cette performance d'ensemble est de bon augure Ă  l'approche des Mondiaux oĂą il a l'occasion de retrouver Pieter van den Hoogenband[10] - [65] - [30] - [66].

ArrivĂ© au Japon, l'Australien est choisi pour ĂŞtre la tĂŞte d'affiche des mondiaux par le diffuseur local TV Asahi. Dès la première soirĂ©e, le programme du nageur est chargĂ© puisqu'il dispute les finales du 400 m nage libre et du relais 4 Ă— 100 m nage libre. En retard de deux secondes sur son record aux 200 mètres de course, il semble Ă©conomiser son Ă©nergie mais n'accuse plus qu'une seconde de retard aux 350 mètres. Après une dernière longueur de bassin très rapide, il arrĂŞte le chronomètre 42 centièmes de seconde en dessous de son prĂ©cĂ©dent record du monde. Quelques minutes plus tard, il est lancĂ© en tant que dernier membre du relais 4 Ă— 100 m nage libre après Michael Klim, Ashley Callus et Todd Pearson. Ayant plongĂ© une fraction de temps plus tĂ´t, l'AmĂ©ricain Jason Lezak dĂ©passe tout d'abord l'Australien mais Thorpe rattrape son retard et, au bĂ©nĂ©fice du relais lancĂ© le plus rapide de sa carrière nagĂ© en 47 s 87[67], permet Ă  son pays de remporter une nouvelle mĂ©daille d'or. Lors de la finale du 800 m, Thorpe reste dans la vague de Grant Hackett durant les 750 premiers mètres avant d'accĂ©lĂ©rer et de dĂ©passer son adversaire lors de l'ultime longueur de bassin et de battre un nouveau record du monde, deux secondes plus rapidement que son ancien temps de rĂ©fĂ©rence[68]. Lors du 200 m nage libre, Thorpe opte pour une stratĂ©gie moins offensive en laissant Pieter van den Hoogenband mener la première moitiĂ© de course puis, après avoir accĂ©lĂ©rĂ© lors de la seconde, touche le mur final le premier avec un nouveau record du monde deux longueurs devant VDH[69]. La vague du succès s'interrompt toutefois momentanĂ©ment lors du 100 m nage libre que Thorpe termine au pied du podium malgrĂ© un record personnel de 48 s 81. NĂ©anmoins, l'Australien renoue avec la victoire au sein du relais 4 Ă— 200 m nage libre qui remporte l'or avec un nouveau record mondial son dauphin italien Ă©tant relĂ©guĂ© Ă  six secondes[30] - [70]. Ayant dĂ©logĂ© Michael Klim du statut de meilleur sprinteur en nage libre du pays, Thorpe est sĂ©lectionnĂ© pour effectuer le relais de nage libre lors du 4 Ă— 100 m quatre nages. Après Matt Welsh, Regan Harrison et Geoff Huegill, Thorpe s'Ă©lance avec une demi-longueur de retard sur le nouveau champion du monde du 100 m nage libre, l'AmĂ©ricain Anthony Ervin. Après 50 mètres, Thorpe est en retard Ă  cause d'un dĂ©part lent comme Ă  son habitude ; les AmĂ©ricains nagent vers la victoire mais Thorpe parvient Ă  refaire son retard dans les tout derniers mètres et Ă  dĂ©passer le dernier relayeur d'un quatuor amĂ©ricain disqualifiĂ© après coup pour faux dĂ©part dans le dernier relais[71]. Ultime Ă©preuve de Ian Thorpe, ce relais permet au jeune Australien de devenir le premier nageur Ă  gagner six mĂ©dailles d'or dans une mĂŞme Ă©dition des championnats du monde[10] - [14]. Ses performances contribuent grandement Ă  la nouvelle domination de l'Australie sur les États-Unis au tableau des mĂ©dailles. L'Australie n'avait pas Ă©tĂ© Ă  pareille fĂŞte depuis les Jeux olympiques de 1956[72]. Ă€ titre individuel, Ian Thorpe prĂ©fère minimiser l'opinion d'observateurs le voyant atteindre voire dĂ©passer le record olympique de sept mĂ©dailles d'or de l'AmĂ©ricain Mark Spitz[73].

L'année 2002, un palmarès enrichi et les premières inquiétudes

Thorpe retrouve la compĂ©tition en Ă  l'occasion des championnats nationaux ayant lieu Ă  Brisbane et sĂ©lectifs pour les Jeux du Commonwealth de 2002 organisĂ©s Ă  Manchester et pour les championnats pan-pacifiques 2002 prĂ©vus Ă  Yokohama. Bien que vainqueur du 400 m nage libre, son temps infĂ©rieur Ă  son record du monde suscite des doutes sur ses dispositions d'alors Ă  battre ses meilleurs temps. De mĂŞme, s'il remporte les 100 et 200 m nage libre, il n'amĂ©liore pas ses records personnels, une première dans un grand rendez-vous depuis 1999[74]. Par ailleurs, l'Australien se teste sur le 100 m dos en obtenant la mĂ©daille d'argent, une deuxième place suffisante pour obtenir sa qualification dans une septième Ă©preuve pour les deux Ă©vĂ©nements internationaux de l'annĂ©e. Dès lors, les mĂ©dias du pays Ă©voquent de plus en plus la possibilitĂ© pour Thorpe d'Ă©galer le fameux record de Mark Spitz aux jeux du Commonwealth suivants[75].

Entre-temps, des tensions apparaissent entre Thorpe et son entraĂ®neur Doug Frost. Alors que le jeune nageur a toujours dĂ©clarĂ© prĂ©fĂ©rer le plaisir de nager et de se surpasser pour battre des records, Frost est lui plus attirĂ© par l'esprit de compĂ©tition ce qui engendre des dĂ©clarations publiques souvent contradictoires. De mĂŞme, Thorpe ignore les conseils de son entraĂ®neur et prend kg pour atteindre les 105 kg durant cette pĂ©riode, cette masse faisant de lui le plus gros nageur de haut niveau de l'histoire. Le choix de prĂ©fĂ©rer la force Ă  la souplesse suscita d'ailleurs plusieurs prĂ©occupations quant Ă  cette nouvelle stratĂ©gie sur le plan physiologique[76]. Lors de la première journĂ©e de l'Ă©vĂ©nement rĂ©unissant les pays du Commonwealth Ă  Manchester, le nageur amĂ©liore son record du monde du 400 m nage libre de 9 centièmes de seconde pour le porter Ă  3 min 40 s 08[10] - [74] avant de mener le relais 4 Ă— 100 m nage libre Ă  une nouvelle mĂ©daille d'or[77]. Juste avant le 200 m nage libre, Thorpe est aperçu en train de se disputer avec Frost dans la zone d'Ă©chauffement. Thorpe gagne la course mais est anormalement furieux de ne pas avoir battu son record personnel dĂ©clarant après celle-ci qu'il « n'Ă©tait pas dans sa course » et que l'Ă©chauffement l'ayant prĂ©cĂ©dĂ© avait Ă©tĂ© le pire de sa carrière[77]. Plus tard, l'Australien amĂ©liore son record personnel sur le 100 m nage libre qu'il remporte en 48 s 73, avant d'amener les relais 4 Ă— 200 m nage et 4 Ă— 100 m quatre nages Ă  de confortables succès[77]. Quand il dĂ©croche l'argent pour son premier 100 m dos au niveau international, nouveau record personnel Ă  la clĂ©, Thorpe est contraint de repousser l'enthousiasme des mĂ©dias le comparant Ă  Spitz. Bien que Thorpe affirme qu'il ne peut atteindre le record de l'AmĂ©ricain, son entraĂ®neur le contredit en affirmant que son protĂ©gĂ© pourrait remporter neuf mĂ©dailles en une seule Ă©dition des Jeux olympiques.

Ă€ peine un mois plus tard, les mĂ©dias ne cessent d'entretenir des suppositions quant aux relations tendues entre Thorpe et son entraĂ®neur alors que dĂ©butent les championnats pan-pacifiques Ă  Yokohama. Le nageur commence sa campagne avec une victoire sur Hackett dans un 400 m nagĂ© cinq secondes plus lentement que son record personnel. Par la suite, les deux nageurs gagnent ensemble le 4 Ă— 100 m nage libre, Thorpe ayant pris le dessus sur l'AmĂ©ricain Jason Lezak dans les 50 derniers mètres[78]. Vainqueur du 200 m nage libre, il remporte une quatrième mĂ©daille d'or au titre du relais 4 Ă— 200 m nage libre[79]. Quatrième Ă  mi-course du 100 m nage libre, l'Australien parvient Ă  gagner sa cinquième couronne dans un temps de 48 s 84[74] - [80]. Les championnats de Ian Thorpe se terminent par un Ă©chec relatif puisqu'il remporte la mĂ©daille d'argent au sein du relais 4 Ă— 100 m quatre nages, lui-mĂŞme rĂ©alisant alors le deuxième plus rapide relais de nage libre lancĂ© de l'histoire en 47 s 20[81] - [82].

Une nouvelle ère

Ian Thorpe, assis dans un avion, posant pour une photo avec deux enfants.
Ian Thorpe durant un voyage en avion.

Peu de temps après les championnats pan-pacifiques, Ian Thorpe annonce sa séparation d'avec son entraîneur Doug Frost pour rejoindre l'une de ses assistantes, Tracey Menzies qui n'avait alors aucune expérience internationale. Admettant l'existence de tensions avec Frost, le nageur déclare pour autant que cette séparation s'est faite à l'amiable mais que celle-ci était nécessaire s'il voulait continuer de nager[83]. Cette rupture provoque le scepticisme d'observateurs tel l'ancien entraîneur australien Don Talbot qui craint que le nageur soit entamé physiquement et moralement ; d'autres estiment que le nageur pourrait prendre lui-même les décisions importantes dans le couple entraîneur–entraîné[84] - [85] - [14]. Malgré une année perturbée, Ian Thorpe est de nouveau récompensé par le titre de nageur de l'année décerné par le Swimming World[74].

Outre ce changement, Ian Thorpe indique vouloir progresser dans les Ă©preuves de sprint choisissant ainsi d'abandonner le 800 m nage libre, dont il est champion du monde et dĂ©tenteur du record du monde. Cependant, la nouvelle collaboration avec Menzies est critiquĂ©e lorsque Thorpe, reprenant la compĂ©tition, rĂ©alise des temps bien infĂ©rieurs aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Ces critiques perdurent jusqu'aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2004 oĂą l'Australien parvient Ă  les faire taire bien qu'il n'ait battu aucun record du monde depuis sa sĂ©paration d'avec Frost[86].

Championnats du monde 2003

Le premier test majeur de Ian Thorpe et de son nouvel entraĂ®neur se dĂ©roule Ă  Sydney en mars 2003 lors des championnats nationaux. L'Australien ne menace aucun de ses records mondiaux sur les 200 et 400 m nage libre nageant respectivement Ă  une et deux secondes de ses meilleurs temps. Bien qu'il dĂ©fasse une nouvelle fois Grant Hackett pour conserver ses deux titres[87], Thorpe admet ĂŞtre déçu par ses performances chronomĂ©triques. De mĂŞme, lorsqu'il gagne le 100 m nage libre Ă  Ă©galitĂ© avec Ashley Callus, le quotidien The Sydney Morning Herald pointe les limites du nageur en sprint puisqu'il n'a pu faire que jeu Ă©gal avec un Callus alors malade. Ian Thorpe trouve du rĂ©confort en Ă©tablissant un nouveau record du Commonwealth lors du premier 200 m quatre nages de sa carrière disputĂ© en compĂ©tition en grand bassin (2 min 0 s 11, ce qui l'aurait placĂ© Ă  la cinquième place des bilans mondiaux de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente[88]). Forfait pour raison mĂ©dicale lors de la première exhibition australo-amĂ©ricaine du Duel in the Pool, Ian Thorpe est Ă  nouveau l'objet des critiques des mĂ©dias mĂŞme s'il a consacrĂ© ce temps libre Ă  des Ĺ“uvres Ă  but caritatif[89] - [90].

Les championnats du monde 2003 organisĂ©s Ă  Barcelone constituent la première apparition de Ian Thorpe après la vague de critiques ayant Ă©maillĂ© les derniers championnats d'Australie. Durant la première soirĂ©e de compĂ©tition, il bat son compatriote Hackett lors du 400 m grâce Ă  un temps supĂ©rieur de deux secondes et demie Ă  son record du monde[91], et devient le premier Ă  remporter trois couronnes mondiales consĂ©cutives sur la mĂŞme Ă©preuve[10]. Après un 400 m nagĂ© relativement lentement, Thorpe est sous pression lors du 200 m puisque Pieter van den Hoogenband passe sous les temps du record du monde Ă  mi-course. Thorpe parvient cependant Ă  le dĂ©passer et Ă  dĂ©crocher une deuxième mĂ©daille d'or[92]. Par la suite, il trouve la rĂ©compense de son engagement Ă  l'entraĂ®nement pour le sprint en remportant sa première rĂ©compense mondiale sur le 100 m nage libre qu'il termine troisième en 48 s 77[93]. Pourtant, si les rĂ©sultats sont prĂ©sents, l'ensemble de ses temps rĂ©alisĂ©s en nage libre sont infĂ©rieurs Ă  l'ère Frost. Il termine son programme individuel sur une prometteuse deuxième place lors du 200 m quatre nages avec un record personnel de 1 min 59 s 66[94]. AlignĂ© au sein du relais 4 Ă— 200 m nage libre avec Hackett, Nicholas Sprenger et Craig Stevens, il gagne une troisième mĂ©daille d'or, les AmĂ©ricains obtenant la mĂ©daille d'argent moins de deux secondes derrière les Australiens[10] - [95]. Michael Klim ayant dĂ©clarĂ© forfait, Thorpe et ses trois compatriotes ne peuvent conserver leur titre mondial du 4 Ă— 100 m nage libre et doivent se contenter d'une quatrième place[91] - [96]. Après une annĂ©e difficile dans et hors des bassins, le Swimming World ne le place que quatrième dans son classement annuel mais il est de nouveau dĂ©signĂ© nageur australien de l'annĂ©e conjointement avec Grant Hackett[97].

Jeux olympiques d'Athènes

Après les exploits qui confirmèrent son potentiel lors des championnats du monde prĂ©cĂ©dents, le prodige amĂ©ricain Michael Phelps se voit proposer un million de dollars par Speedo s'il atteint le record de mĂ©dailles d'or de Mark Spitz. Ian Thorpe choisit lui d'Ă©liminer de son programme olympique la dernière Ă©preuve qu'il avait adoptĂ©e, le 200 m quatre nages, affirmant qu'une telle ubiquitĂ© Ă©tait impossible[98]. Les championnats nationaux organisĂ©s Ă  Sydney en sont l'occasion pour Thorpe de valider sa qualification pour les Jeux olympiques d'Athènes. Pourtant, dès le 400 m nage libre, le nageur connaĂ®t une improbable mĂ©saventure. Aux ordres du starter lors de sa sĂ©rie, sur son plot de dĂ©part, le nageur se penche trop et tombe Ă  l’eau. ConsidĂ©rĂ©e comme un faux dĂ©part, cette faute est immĂ©diatement sanctionnĂ©e par une disqualification Ă©cartant d'emblĂ©e la possibilitĂ© pour le nageur de dĂ©fendre son titre olympique[10]. Cette surprenante erreur entraĂ®ne un intense dĂ©bat faisant Ă©mettre l'idĂ©e d’accorder un passe-droit Ă  Thorpe et d'effectuer une entorse aux règles de qualification[99]. En Australie oĂą la natation est très mĂ©diatisĂ©e, cette affaire touche jusqu'au sommet de l'État, le Premier ministre John Howard dĂ©crivant la situation comme une « tragĂ©die »[100]. Pour assurer sa sĂ©lection pour les jeux, Ian Thorpe se concentre avec succès sur les 100 m et 200 m nage libre. Mais pendant ce temps, Craig Stevens, deuxième du 400 m nage libre et donc qualifiĂ© pour Athènes, subit les pressions du public australien pour qu'il cède sa place Ă  Thorpe. InvitĂ© dans une Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e pour laquelle il a Ă©tĂ© payĂ©, Stevens annonce renoncer Ă  la sĂ©lection au profit de Ian Thorpe[10]. Thorpe et son entourage sont alors critiquĂ©s puisque soupçonnĂ©s d'avoir payĂ© Stevens pour son retrait[101] - [102].

Dans le programme olympique de Ian Thorpe, une course paraĂ®t particulièrement relevĂ©e : le 200 m nage libre. Avec Thorpe, Pieter van den Hoogenband, Grant Hackett et le tout jeune amĂ©ricain Michael Phelps, cette Ă©preuve est mĂŞme dĂ©signĂ©e par les mĂ©dias comme « La course du siècle » et ce bien avant son dĂ©roulement. Remarquant les progrès de Thorpe sur le 100 m, ces mĂŞmes mĂ©dias spĂ©culent sur la vulnĂ©rabilitĂ© de ce dernier contre Hackett sur le 400 m nage libre. Lors de la finale de cette Ă©preuve, Ian Thorpe effectue un dĂ©part lent nageant les cent premiers mètres Ă  une seconde de son temps de rĂ©fĂ©rence. Après que plusieurs nageurs ont occupĂ© la première place, Ian Thorpe se dĂ©tache et prend une longueur d’avance aux 350 mètres. Bien qu'approchĂ© par Hackett dans les toutes dernières longueurs, Thorpe conserve 26 centièmes d'avance et remporte la mĂ©daille d'or grâce Ă  un temps trois secondes plus lent que son record du monde. Fait inhabituel, le nageur, Ă©mu après la course, admet avoir Ă©tĂ© marquĂ© par la controverse sur sa sĂ©lection[103] - [104].

Avec Michael Klim, de retour après deux annĂ©es d'absence pour blessure et sans Ashley Callus alors malade, Thorpe ne peut obtenir qu'une sixième place en finale du relais 4 Ă— 100 m nage libre[105]. Pieter van den Hoogenband prend le meilleur dĂ©part en finale du 200 m nage libre, une seconde plus rapidement que le record du monde et une demi-longueur devant Thorpe. Revenant progressivement sur le NĂ©erlandais, l'Australien parvient Ă  inverser la tendance et Ă  remporter la « course du siècle », nouveau record olympique Ă  la clĂ© en 1 min 44 s 71[106]. Ayant remportĂ© une course qui lui avait Ă©chappĂ© quatre ans auparavant, Ian Thorpe explose immĂ©diatement de joie après la course[107]. Le lendemain, le relais australien 4 Ă— 200 m nage libre perd son titre olympique au profit des AmĂ©ricains qui mettent fin Ă  six annĂ©es d'invincibilitĂ© aussie. LancĂ© une seconde et demie derrière l'AmĂ©ricain Klete Keller, Thorpe ne peut effacer totalement son retard et Ă©choue finalement Ă  13 centièmes de la mĂ©daille d'or[108] - [109]. Lors de son ultime Ă©preuve, le nageur obtient la mĂ©daille de bronze sur le 100 m nage libre grâce Ă  un nouveau record personnel de 48 s 56[86] - [110]. Il devient alors le premier nageur mĂ©daillĂ© sur les 100, 200 et 400 m aux Jeux olympiques[10]. Après le rendez-vous d'Athènes, Thorpe choisit de prendre de la distance avec la natation et dĂ©clare forfait pour les championnats du monde 2005 prĂ©vus Ă  MontrĂ©al.

Tentative de retour et retraite sportive

Portrait de trois quart de Ian Thorpe.
Ian Thorpe en janvier 2008.

Ian Thorpe effectue son retour Ă  la compĂ©tition en dĂ©cembre 2005 lors des championnats d'État mais annonce son intention d'arrĂŞter la compĂ©tition Ă  l'issue des Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2008 organisĂ©s Ă  PĂ©kin[111]. Il choisit par ailleurs de se concentrer encore davantage sur le 100 m nage libre et ainsi d'abandonner son Ă©preuve fĂ©tiche, le 400 m nage libre. Le nageur se qualifie pour les jeux du Commonwealth de 2006 en remportant les titres nationaux des 100 et 200 m nage libre en . Déçu cependant par ses performances chronomĂ©triques, Thorpe reconnaĂ®t avoir mal organisĂ© son programme d’entraĂ®nement[112] - [113]. Il doit renoncer plus tard Ă  sa participation aux Ă©preuves des jeux du Commonwealth Ă  cause d'une bronchite Ă  laquelle s'ajoute une mononuclĂ©ose[114] - [115]. Après s'ĂŞtre cassĂ© la main, il part s'entraĂ®ner durant l'Ă©tĂ© 2006 aux États-Unis. Il est pressĂ© de changer d'entraĂ®neur par les mĂ©dias[116] qui Ă©voquent mĂŞme un dĂ©clin progressif du nageur[117] - [118]. Ă€ son retour en Australie, le nageur renonce aux sĂ©lections pour les championnats du monde 2007 pourtant organisĂ©s Ă  Melbourne. Bien qu'ayant retrouvĂ© la forme, la motivation n'est plus lĂ  et il annonce la fin de sa carrière le , un choix « rĂ©flĂ©chi » mais « effrayant » car ce sport constitue pour lui une vĂ©ritable « couverture de survie[119] ».

Second retour : objectif Londres 2012

Depuis sa retraite en 2006, Ian Thorpe dément régulièrement des rumeurs concernant son retour. Il finit par changer d'avis au mois de , à la suite de sa visite de la piscine olympique qui accueillera les Jeux de Londres prévus deux ans plus tard : « C'est un endroit extraordinaire, et j'ai pu y goûter, c'est quelque chose que je n'avais pas ressenti depuis très, très longtemps. » Thorpe pense donc reprendre l'entraînement entre Abou Dabi et l'Europe jusqu'à être éligible pour participer à une compétition officielle, le règlement antidopage de la FINA imposant un préalable de neuf mois de suivi longitudinal. Se projetant déjà vers les Jeux, Ian Thorpe précise se concentrer avant tout sur les épreuves en relais, sans définitivement exclure les courses individuelles, ce qui donne déjà lieu dans la presse à des spéculations quant à un futur duel avec l'Américain Michael Phelps[120].

En , un mois après l'officialisation de son retour, Thorpe annonce qu'il sera entraĂ®nĂ© par l'Australo-Russe Guennadi Touretski. Figure importante de la natation des annĂ©es 1990, Touretski s'est illustrĂ© en menant aux sommets les nageurs Aleksandr Popov et Michael Klim, multiples champions olympiques et dĂ©tenteurs de records mondiaux. Thorpe le rejoint Ă  Tenero-Contra en Suisse pour s'y entraĂ®ner la majeure partie de l'annĂ©e, avec des dĂ©placements prĂ©vus Ă  Abou Dabi et en Australie pour des entraĂ®nements spĂ©cifiques[121]. Après deux mois d'entraĂ®nement, Thorpe retrouve le poids qu'il affichait lors des Jeux olympiques de 2004, 98 kilos, alors qu'il Ă©tait montĂ© au-delĂ  de 110 depuis sa retraite. Touretski se montre confiant pour la suite, affirmant que Thorpe pourra nager plus vite qu'Ă  sa meilleure Ă©poque. Les objectifs annoncĂ©s du nageur sont le 100 m, le 200 m, et le relais du 4 Ă— 100 m nage libre, abandonnant ainsi la distance du 400 m qu'il dominait dans le passĂ©. Ian Thorpe pourra reprendre la compĂ©tition dès le mois de novembre[122]. Thorpe doit figurer dans les deux premiers de son championnat national pour se qualifier dans ces Ă©preuves individuelles, et dans les six premiers pour le relais. Il Ă©choue dans ses objectifs, se classant douzième des championnats d'Australie du 200 mètres[123] puis vingt-et-unième du 100 mètres nage libre. MalgrĂ© cette non-qualification, il annonce vouloir continuer sa carrière[124].

Dans son autobiographie, This Is Me parue en , Thorpe révèle avoir souffert pendant de longues années de dépression et d'alcoolisme. Il annonce également qu'il continue à s'entraîner avec comme objectif les championnats du monde 2013 à Barcelone[125] puis les Jeux du Commonwealth de 2014 à Glasgow ainsi que les Jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro. Cependant, il annonce en qu'une blessure à une épaule ne lui permet pas de continuer la compétition[126].

Style

plateau mural avec les empreintes de mains de Thorpe, sous lesquelles figurent des plaquettes avec son palmarès.
Les empreintes de mains de Ian Thorpe Ă  l'Aquatic Centre de Sydney.

Les succès de Ian Thorpe sont gĂ©nĂ©ralement attribuĂ©s Ă  la rigueur de ses entraĂ®nements, Ă  sa force mentale, Ă  sa combativitĂ©, Ă  sa capacitĂ© d'accĂ©lĂ©ration en fin de course ainsi qu'Ă  des prĂ©dispositions physiques Ă  la natation. L'ancien patron de la natation australienne Don Talbot le qualifie de « plus grand nageur que le monde ait connu ». Le Swimming World met en avant une technique « extraordinaire » et « supĂ©rieure »[127]. Don Talbot pense en revanche que la masse de travail fournie par Thorpe a beaucoup fatiguĂ© ses bras durant sa carrière. Le fameux entraĂ®neur pointe Ă©galement quelques faiblesses dans sa gestion du travail et dans sa capacitĂ© Ă  rĂ©cupĂ©rer et enchaĂ®ner les courses durant un grand rendez-vous[128]. En plus de contribuer Ă  sa renommĂ©e, sa pointure (environ 52) permet de mettre en avant des caractĂ©ristiques physiques favorables Ă  la pratique de la natation[14] - [129] (il mesure 1,95 m et a une masse corporelle Ă©voluant autour des 100 kg).

Après la retraite de Ian Thorpe, Bob Bowman, entraîneur de l'Américain Michael Phelps, le présente comme le « plus grand nageur de demi-fond de l'histoire et l'un des plus grands nageurs de relais qu'il ait vu ». Il met également l'accent sur la popularité et l'entrée d'argent dont a bénéficié ce sport grâce à l'Australien, une image publique dont s'inspire le protégé de Bowman. John Coates, président du Comité olympique australien, déclare que « pendant 50 ans encore, les Australiens continueront de s'émerveiller devant les exploits de l'ancien nageur », saluant au passage son action en faveur du mouvement olympique. Dawn Fraser, la première triple championne olympique sur une même épreuve de natation, voit en Thorpe « le plus grand nageur du monde » mais regrette le fait qu'il ne puisse égaler son exploit[130] - [129].

Accusations de dopage

Les succès de Ian Thorpe ont souvent fait l'objet d'allégations, de suspicions et de rumeurs de dopage. C'est en , que ces accusations prennent le plus d'ampleur. En effet, quelques mois avant les Jeux olympiques de 2000, le nageur est accusé par l'entraîneur de l'équipe allemande de natation Manfred Thiesmann d'utiliser des stéroïdes anabolisants, affirmant même que les caractéristiques physiques hors normes du nageur étaient des symptômes révélateurs[14] - [41]. Plus tard dans l'année, ces accusations trouvent un écho dans les déclarations du capitaine de l'équipe olympique allemande de natation Chris-Carol Bremer. Ce dernier suppose en effet un lien entre la taille anormale des pieds et des mains du nageur avec une consommation d'hormones de croissance[131]. Ian Thorpe réagit à ces dires en encourageant l'introduction de contrôles sanguins et en affirmant être prêt à se soumettre à un prélèvement qui serait congelé pour prouver son innocence à l'avenir. Si des contrôles anti-EPO sont mis en place dès les jeux de Sydney, l'ensemble des tests réalisés sur le nageur se révèlent négatifs[41] - [132].

Le , le quotidien sportif français L'Équipe révèle sur son site Internet qu'un contrôle effectué en mai 2006 présente des résultats anormaux à l'égard de deux substances interdites[133]. L'Agence australienne antidopage (ASADA) confirme plus tard que le nageur fait l'objet d'une enquête à cause de valeurs anormales de testostérone et d'hormone lutéinisante, toutes deux produites naturellement par le corps cependant[134]. Devant les incertitudes scientifiques, l'ASADA abandonne l'enquête à l'encontre du nageur[135], ce à quoi s'oppose la Fédération internationale de natation qui porte réclamation auprès du Tribunal arbitral du sport. Mais devant l'absence d'éléments suffisants, la FINA décide finalement d'abandonner la procédure à l'encontre de Ian Thorpe, alors jeune retraité, qui est définitivement blanchi[136].

L'Australien a de nombreuses fois critiqué la politique de la FINA en matière de dopage[137] - [138], pointant notamment la décision de celle-ci de refuser de pratiquer des tests d'EPO aux mondiaux 2001. Il renouvelle ses critiques lors des rendez-vous planétaires suivants. De même, les Nations unies le choisissent pour mener une campagne contre les drogues au Japon[139], en plus d'un engagement similaire auprès de l'UNICEF[140].

Activités en dehors des piscines

Thorpe, assis avec Cathy Freeman, à côté d'un présentoir derrière un homme est debout.
Ian Thorpe au côté de Cathy Freeman lors d'une conférence sur les Aborigènes d'Australie intitulée Close the Gap (avril 2007).
Des bouteilles de boisson portant la marque Torpedo, avec des affiches représentant Thorpe.
Commercialisée au Japon, une boisson énergétique utilisant l'image et le surnom du nageur.

Ian Thorpe est l'un des sportifs les plus populaires d'Australie. Bien que s'étant illustré dans un sport dans lequel la grande majorité des pratiquants de haut niveau ne s'enrichissent pas, la multiplication des contrats de partenariat a permis à Thorpe de surpasser nombre de footballeurs références en la matière[141]. Hormis son partenariat personnel avec Adidas pour les combinaisons, Thorpe est sponsorisé par quelques-unes des plus grandes entreprises australiennes comme Qantas, Telstra et par la Seven Network[142] - [143]. Lié par contrat à Adidas à partir de 1999, Ian Thorpe est le premier à nager avec une combinaison intégrale en compétition la même année. En 2003, il est la tête d'affiche de la campagne de publicité d'une nouvelle combinaison intégrale qualifiée de « révolutionnaire » par l'équipementier qui a dès le début associé le nageur au développement de ce nouveau produit. Même après la fin de sa carrière, il est l'une des personnalités sportives choisies en 2007 pour vanter les mérites de la marque allemande lors d'une campagne publicitaire intitulée « Impossible is Nothing » — Rien n'est impossible — dans laquelle il évoque l'allergie au chlore dont il souffrait plus jeune[144]. En 2005, il signe un contrat de quatre années, estimé à 1 million de dollars, avec le groupe australien de télécommunications Foxtel, lui ouvrant ainsi des perspectives de carrière dans l'univers de la télévision[145].

Connu pour son intérêt porté à l'industrie de la mode, il est ambassadeur de la maison Armani[1] et a ses propres lignes de bijoux et de sous-vêtements. Régulièrement amené à voyager pour ces différentes associations commerciales, le nageur échappe de peu aux attentats du 11 septembre 2001 en quittant le World Trade Center quelques minutes avant les impacts pour récupérer une caméra vidéo à son hôtel alors qu'il visitait le bâtiment[1]. Attaché aux États-Unis où il regrette que la natation ne soit que très peu médiatisée[146], il soutient la candidature new-yorkaise pour les Jeux olympiques d'été de 2012 et promet même de différer sa retraite sportive si la ville venait à gagner, ce qui n'arrive pas[147]. En plus de participations à des émissions de télé-réalité en 2002 et 2007[148], vivement critiquées[142] - [149], il fait une brève apparition en 2000 dans la série américaine Friends[1] - [150]. En sport, il commente la natation aux Jeux olympiques de Londres pour la BBC[126] et s'engage à commenter les Jeux du Commonwealth de 2014 pour une chaîne australienne quelques semaines après avoir été hospitalisé en raison d'une infection survenue après une intervention chirurgicale de son épaule gauche[151]. Il est consultant pour un média australien à l'occasion des championnats du monde en petit bassin 2022 de Melbourne[152].

La popularité de Ian Thorpe est remarquable en Asie et plus particulièrement au Japon où il a de nombreuses sollicitations publicitaires pour la télévision[30] - [153], la promotion du tourisme[154] ou pour des produits dérivés[155]. À Sydney, un complexe aquatique porte le nom du nageur quintuple champion olympique[156].

En 2003, il est le sujet principal du DVD Beneath the Suit[157] (sous la combinaison), consacré au perfectionnement en natation. Celui-ci n'est disponible qu'en langue anglaise.

Ian Thorpe met par ailleurs cette popularité au service d'associations et d'œuvres caritatives en faveur des enfants malades[158], des orphelins ou des Aborigènes d'Australie[30] - [159]. Enfin, l'ancien nageur s'engage à sensibiliser la population à la protection de l'environnement par le biais d'émissions télévisées[160].

Thorpe reçoit en 2013 la distinction honorifique de docteur honoris causa en lettres de l'université occidentale de Sydney. L'année suivante, il obtient la même distinction de la part de l'université Macquarie[161] - [162].

Le , il accorde un entretien télévisé au présentateur britannique Michael Parkinson, dans lequel il se confie en évoquant, notamment, son homosexualité[163].

Palmarès

Plaque murale ronde, avec le palmarès de Thorpe.
Plaque commémorative détaillant le palmarès de Ian Thorpe sur les murs de l'Aquatic Centre de Sydney.

Les tableaux suivants détaillent le palmarès international de Ian Thorpe. Pour ces statistiques, l'indication « RM » signifie record du monde, « RO » record olympique, « RC » record des championnats.

Jeux olympiques d'été

En deux participations aux Jeux olympiques d'été, Ian Thorpe a remporté 9 médailles dont 5 en or[164]. Sur ses 5 titres olympiques, 2 ont été remportés au sein de relais. Femmes incluses, l'Australien est le huitième nageur le plus médaillé de l'histoire de la natation aux Jeux olympiques.

Épreuve / Édition Sydney 2000 Athènes 2004
100 m nage libre—Bronze
48 s 56
200 m nage libreArgent
1 min 45 s 83
Or
1 min 44 s 71 (RO)
400 m nage libreOr
3 min 40 s 59 (RM)
Or
3 min 43 s 10
4 Ă— 100 m nage libreOr
3 min 13 s 67 (RM)
6e
3 min 15 s 77
4 Ă— 200 m nage libreOr
7 min 7 s 05 (RM)
Argent
7 min 7 s 46
4 Ă— 100 m quatre nagesArgent[165]—

Championnats du monde de natation

Durant sa carrière, Ian Thorpe a remporté 16 médailles aux championnats du monde de natation. 13 de ces médailles ont été obtenues en grand bassin, les 3 autres ayant été gagnées lors de son unique participation aux mondiaux en petit bassin. En grand bassin, l'Australien est le quatrième nageur le plus médaillé de l'histoire après Michael Phelps (33 médailles), Ryan Lochte (25 médailles) et Grant Hackett (19 médailles). Pour les médailles d'or, Thorpe est troisième avec 11 titres derrière Lochte, 16 titres et Phelps, 26 titres. Il est le troisième nageur le plus titré en relais avec 5 couronnes mondiales derrière Lochte avec 6 et Phelps, 11. Avec ses 6 titres en individuels, il se classe à la cinquième place derrière Hackett, Peirsol (7 titres), Lochte (10 titres) et loin derrière Phelps, 15[166].

Épreuve / Édition Grand bassin Petit bassin
Perth 1998 Fukuoka 2001 Barcelone 2003 Hong Kong 1999
100 m nage libre—4e
48 s 81
Bronze
48 s 77
—
200 m nage libre—Or
1 min 44 s 06 (RM)
Or
1 min 45 s 14
Or
1 min 43 s 28 (RM)
400 m nage libreOr
3 min 46 s 29
Or
3 min 40 s 17 (RM)
Or
3 min 42 s 58
Argent
3 min 35 s 64
800 m nage libre—Or
7 min 39 s 16 (RM)
——
200 m quatre nages——Argent
1 min 59 s 66
—
4 Ă— 100 m nage libre—Or
3 min 14 s 10
4e
3 min 15 s 67
Or
3 min 11 s 21
4 Ă— 200 m nage libreOr
7 min 12 s 45
Or
7 min 4 s 66
Or
7 min 4 s 66
—
4 Ă— 100 m quatre nages—Or
3 min 35 s 35
——

Autres compétitions

Voici le palmarès de Ian Thorpe dans les deux autres compétitions internationales disputées par le nageur durant sa carrière, les Championnats pan-pacifiques et les Jeux du Commonwealth.

Palmarès de Ian Thorpe aux Championnats pan-pacifiques et aux Jeux du Commonwealth.
Compétition / Épreuve Nage libre Dos Relais
100 m 200 m 400 m 100 m 4 Ă— 100 m NL 4 Ă— 200 m NL 4 Ă— 100 m 4N
Championnats pan-pacifiques Fukuoka 1997 — — Argent
3 min 49 s 64
— — Argent
7 min 15 s 72
—
Sydney 1999 — Or
1 min 46 s 00 (RM)
Or
3 min 41 s 83 (RM)
— Or
3 min 16 s 08
Or
7 min 8 s 79 (RM)
—
Yokohama 2002 Or
48 s 84
Or
1 min 44 s 75 (RC)
Or
3 min 45 s 28
— Or
3 min 15 s 15
Or
7 min 9 s 00
Argent
3 min 34 s 84
Jeux du Commonwealth Kuala Lumpur 1998 — Or
1 min 46 s 70
Or
3 min 44 s 35
— Or
3 min 17 s 83
Or
7 min 11 s 86 (RM)
—
Manchester 2002 Or
48 s 73
Or
1 min 44 s 71
Or
3 min 40 s 08 (RM)
Argent
55 s 38
Or
3 min 16 s 42
Or
7 min 11 s 69
Or
3 min 36 s 05

Records

Records personnels

Ces tableaux détaillent les records personnels de Ian Thorpe en grand et petit bassin à son retrait de la compétition en 2006.

Records personnels en grand bassin[167]
Épreuve Temps Compétition Lieu Date
100 m nage libre 48 s 56 Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2004 Athènes, Grèce
200 m nage libre 1 min 44 s 06 Championnats du monde de natation 2001 Fukuoka, Japon
400 m nage libre 3 min 40 s 08 Jeux du Commonwealth de 2002 Manchester, Royaume-Uni
800 m nage libre 7 min 39 s 16 Championnats du monde de natation 2001 Fukuoka, Japon
100 m dos 55 s 38 Jeux du Commonwealth de 2002 Manchester, Royaume-Uni
200 m quatre nages 1 min 59 s 66 Championnats du monde de natation 2003 Barcelone, Espagne
Records personnels en petit bassin[167]
Épreuve Temps Compétition Lieu Date
200 m nage libre 1 min 41 s 10 Coupe du monde en petit bassin Berlin, Allemagne
400 m nage libre 3 min 34 s 63 Coupe du monde en petit bassin Stockholm, Suède

Records du monde battus

Ce tableau détaille les 17 records du monde individuels battus par Ian Thorpe durant sa carrière. 13 d'entre eux sont des records en grand bassin.

Records du monde individuels battus par Ian Thorpe
Épreuve Temps Compétition Lieu Date
200 m nage libre en grand bassin 1 min 46 s 34 Championnats pan-pacifiques 1999 Sydney, Australie
1 min 46 s 00 Championnats pan-pacifiques 1999 Sydney, Australie
1 min 45 s 69 Championnats d'Australie Sydney, Australie
1 min 45 s 51 Championnats d'Australie Sydney, Australie
1 min 44 s 69 Championnats d'Australie Hobart, Australie
1 min 44 s 06 Championnats du monde de natation 2001 Fukuoka, Japon
200 m nage libre en petit bassin 1 min 43 s 28 Championnats du monde en petit bassin 1999 Hong Kong, Chine
1 min 42 s 54 Coupe du monde en petit bassin Sydney, Australie
1 min 41 s 10 Coupe du monde en petit bassin Berlin, Allemagne
400 m nage libre en grand bassin 3 min 41 s 83 Championnats pan-pacifiques 1999 Sydney, Australie
3 min 41 s 33 Championnats d'Australie Sydney, Australie
3 min 40 s 59 Jeux olympiques d'été de 2000 Sydney, Australie
3 min 40 s 17 Championnats du monde de natation 2001 Fukuoka, Japon
3 min 40 s 08 Jeux du Commonwealth de 2002 Manchester, Royaume-Uni
400 m nage libre en petit bassin 3 min 39 s 32 Championnats d'Australie[168] Perth, Australie
800 m nage libre en grand bassin 7 min 41 s 59 Championnats d'Australie Hobart, Australie
7 min 39 s 16 Championnats du monde de natation 2001 Fukuoka, Japon

Outre ces 17 records du monde individuels, Ian Thorpe a battu plusieurs records du monde en relais :

Notes et références

  1. (en) « Did you know ? », The Sydney Morning Herald, (consulté le )
  2. (en) Michael Cowley, « A career that sets the gold standard », The Sydney Morning Herald, (consulté le )
  3. Hunter 2004, p. 1–6
  4. Hunter 2004, p. 102
  5. (en) Malcolm Andrews, Australia at the Olympics, Sydney: Australian Broadcasting Corporation, , 487 p. (ISBN 0-7333-0884-8), p. 434-436.
  6. Hunter 2004, p. 19–22
  7. Hunter 2004, p. 36–39.
  8. Talbot et Berry 2003, p. 302,224–225
  9. Hunter 2004, p. 46–49
  10. (en) « Ian Thorpe - Career at a glance », Australian Broadcasting Corporation, (consulté le )
  11. Hunter 2004, p. 65–70
  12. Hunter 2004, p. 72–73
  13. Hunter 2004, p. 73–76
  14. « Ian Thorpe: On course to sink Athens opposition », Australian Broadcasting Corporation, (consulté le )
  15. Hunter 2004, p. 82
  16. Andrew 2000, p. 191–192.
  17. Hunter 2004, p. 75
  18. Hunter 2004, p. 91–92
  19. Hunter 2004, p. 96–102
  20. Hunter 2004, p. 95–102
  21. Hunter 2004, p. 110–113
  22. (en) « 1998 Commonwealth Games », Swimming World Magazine, 15 septembre 1998. (consulté le )
  23. (en) « 1998 Commonwealth Games: Day 4 », Swimming World Magazine,, 16 septembre 1998. (consulté le )
  24. Hunter 2004, p. 121–123
  25. Hunter 2004, p. 130–133
  26. (en) « Swimming World's - World Swimmers of the Year », Swimming World Magazine, (consulté le )
  27. (en) « Hackett Breaks 200 m Freestyle World Record », Swimming World Magazine, 24 mars 1999. (consulté le )
  28. Hunter 2004, p. 137–139
  29. Hunter 2004, p. viii
  30. (en) « Ian Thorpe profile », Grand Slam International (consulté le )
  31. Don Talbot, entraîneur de l'équipe nationale australienne de natation de 1989 à 2001 déclara alors qu'Ian Thorpe « est le plus grand nageur que l'Australie ait connu ». De même, l'ancien nageur américain Rowdy Gaines qui commentait pour la NBC salua cette course comme « la plus étonnante qu'il ait vue ». Enfin, par le biais de comparaisons statistiques entre les différents records du monde, l'International Swimming Statisticians Association attribua à ce record un nombre de points supérieur à tous les autres records alors en vigueur.
  32. (en) Stephen J. Thomas, « 1999 Pan Pacific Championships: Day 2 », Swimming World Magazine, 23 août 1999. (consulté le )
  33. (en) Stephen J. Thomas, « 1999 Pan Pacific Championships: Day 3 », Swimming World Magazine, 24 août 1999. (consulté le )
  34. (en) Stephen J. Thomas, « 1999 Pan Pacific Championships: Day 4 », Swimming World Magazine, 25 août 1999. (consulté le )
  35. Hunter 2004, p. 147–157
  36. Hunter 2004, p. 162–166
  37. (en) « Thorpedo Torpedoed », Swimming World Magazine, 21 octobre 1999. (consulté le )
  38. Hunter 2004, p. 170–173
  39. (en) « Thorpe, Heyns Named 1999 World Swimmers of the Year », Swimming World Magazine, 7 décembre 1999. (consulté le )
  40. Manfred Thiesmann soupçonne Ian Thorpe d'utiliser des stéroïdes.
  41. Talbot et Berry 2003, p. 156
  42. (en) « Thorpe's Stand Vindicated », Swimming World Magazine, 1er mars 2000. (consulté le )
  43. (en) « 000 FINA World Cup IX: World Record For Krayzelburg », Swimming World Magazine, 10 février 2000. (consulté le )
  44. (en) Michael Cowley, « Only now does he realise just how good he was », The Sydney Morning Herald, 22 novembre 2006. (consulté le )
  45. Hunter 2004, p. 175–191
  46. (en) Stephen J. Thomas, « Aussie Trials Day One: The Thorpedo Strikes Again », Swimming World Magazine, 13 mai 2000. (consulté le )
  47. (en) Stephen J. Thomas, « Aussie Trials Day 2: Thorpe lowers the 200 free world record, Huelgill breaks the 50 fly mark », Swimming World Magazine, 14 mai 2000. (consulté le )
  48. (en) Stephen J. Thomas, « Thorpe Does It Again--3 Days, 3 World Records », Swimming World Magazine, 15 mai 2000. (consulté le )
  49. (en) Stephen J. Thomas, « Aussie Trials Day 5: Susie O'Neill Finally Breaks Mary T's 200 Fly Record », Swimming World Magazine, 17 mai 2000. (consulté le )
  50. Hunter 2004, p. 192–195
  51. (en) Phillip Whitten, « Olympic Day 1 Prelims - Complete », Swimming World Magazine, 16 septembre 2000. (consulté le )
  52. (en) Phillip Whitten, « Olympics - Day 1 Finals (Complete) », Swimming World Magazine, 16 septembre 2000. (consulté le )
  53. (en) P.H. Mullen, Gold in the Water : the true story of ordinary men and their extraordinary dream of Olympic glory, New York, Thomas Dunne Books, , 355 p. (ISBN 0-312-31116-8), p. 319
  54. Hunter 2004, p. 210–217
  55. Ian Thorpe chambre même l'Américain Gary Hall Jr. en mimant de l'air guitar le second ayant déclaré avant la course qu'ils [les Américains] « fracasseraient » (« smash ») les Australiens « comme des guitares ». Hunter 2004, p. 218–225 Talbot et Berry 2003, p. 194–195
  56. (en) Phillip Whitten, « Olympic Prelims : Day Two », Swimming World Magazine, 17 septembre 2000. (consulté le )
  57. (en) Phillip Whitten, « Olympic Day 2 Finals », Swimming World Magazine, 17 septembre 2000. (consulté le )
  58. (en) Phillip Whitten, « Olympic Day 3 Finals - Complete », Swimming World Magazine, 18 septembre 2000. (consulté le )
  59. (en) Phillip Whitten, « Olympic Day 4 Finals », Swimming World Magazine, 19 septembre 2000. (consulté le )
  60. Talbot et Berry 2003, p. 196
  61. Hunter 2004, p. 226–234
  62. (en) « Aussie World Champs Trials : Thorpe Just Misses Breaking Own 400 Free World Record », Swimming World Magazine, 24 mars 2001. (consulté le )
  63. (en) Ian Hanson, « Aussie Nationals : Ian Thorpe Destroys World Record in the 800 ; Hackett Also Under Old Mark », Swimming World Magazine, 24 mars 2001. (consulté le )
  64. (en) Belinda Dennett, « The Thorpedo Does It Again!! New World Record in the 200 m Free », Swimming World Magazine, 27 mars 2001. (consulté le )
  65. Hunter 2004, p. 253–257
  66. (en) Belinda Dennett, « Aussie Nationals : Thorpe Wins Fourth Gold », Swimming World Magazine, 29 mars 2001. (consulté le )
  67. (en) Craig Lord, « Thorpe Sets WR, Wins Two Gold on First Day of Competition at World Champs », Swimming World Magazine, 22 juillet 2001. (consulté le )
  68. (en) Craig Lord, « Thorpe, Phelps Set World Records; Haley Cope Wins in an Upset », Swimming World Magazine, 24 juillet 2001. (consulté le )
  69. (en) Craig Lord, « The Thorpedo Strikes Again--Another Awesome World Record », Swimming World Magazine, 25 juillet 2001. (consulté le )
  70. (en) Craig Lord, « Aussies Smash 800 Relay WR; USA Celebrates with Wins by Ervin, Peirsol, Bowen », Swimming World Magazine, 27 juillet 2001. (consulté le )
  71. (en) « FINALS Results : July 28 », Swimming World Magazine, 28 juillet 2001. (consulté le )
  72. Hunter 2004, p. 264–275
  73. (en) « Thorpe targets drug cheats », BBC, 12 avril 2002. (consulté le )
  74. (en) Philipp Whitten, « 2002 Year in Review », Swimming World Magazine, 30 décembre 2006. (consulté le )
  75. Hunter 2004, p. 289–292
  76. Talbot et Berry 2003, p. 228–229
  77. (en) « Thorpe's six of the best », BBC, 2 août 2002. (consulté le )
  78. (en) « Thorpe does just enough », BBC, 24 août 2002. (consulté le )
  79. (en) « Thorpe on target », BBC, 26 août 2002. (consulté le )
  80. (en) « Thorpe bags fifth gold », BBC, 28 août 2002. (consulté le )
  81. (en) « US sets new world best », BBC, 29 août 2002. (consulté le )
  82. Hunter 2004, p. 307–309
  83. (en) « Thorpe splits with coach », BBC Sports, 12 septembre 2002. (consulté le )
  84. Hunter 2004, p. 311–313
  85. Talbot et Berry 2003, p. 232–233
  86. Hunter 2004, p. 389–398
  87. (en) Stephen J. Thomas, « Aussie Champs: Jones Lowers Breast Mark Again, Thorpe Unhappy With 8th Fastest 200 Free », Swimming World Magazine, 24 mars 2003. (consulté le )
  88. (en) Stephen J. Thomas, « Aussie Champs: Hackett Swims 7th Fastest 800; Thorpe Breaks Commonwealth Record in 200 IM », Swimming World Magazine, 27 mars 2003. (consulté le )
  89. (en) Tarrah Smith Pollaro, « Thorpe to skip Mutual of Omaha duel in the pool », Comité national olympique américain, 28 mars 2003. (consulté le )
  90. Hunter 2004, p. 325–330
  91. (en) Stephen J. Thomas, « World Champs, Day One Finals: Jenny Thompson Anchors US Women... », Swimming World Magazine, 20 juillet 2003. (consulté le )
  92. (en) Stephen J. Thomas, « Phelps Sets World Record, Three Championship Marks Tumble », Swimming World Magazine, 22 juillet 2003. (consulté le )
  93. (en) Stephen J. Thomas, « World Champs, Day 5 Finals: Two World Records and 3 Championship Records Set, Popov Upsets Hoogie to Highlight Day 5 », Swimming World Magazine, 25 juillet 2003. (consulté le )
  94. (en) Stephen J. Thomas, « Michael Does It Again, Destroys 200 IM Mark », Swimming World Magazine, 23 juillet 2003. (consulté le )
  95. (en) Stephen J. Thomas, « World Champs, Day 4 Finals: Phelps, Aussie 800 Free Relay Take Gold... », Swimming World Magazine, 24 juillet 2003. (consulté le )
  96. Hunter 2004, p. 337–342
  97. Hunter 2004, p. 346–347
  98. Hunter 2004, p. 349–350
  99. qui attribuent les places qualificatives aux deux nageurs arrivés aux deux premières places en finale des championnats nationaux.
  100. (en) Mark Bannerman, « Thorpe's tumble divides nation », Australian Broadcasting Corporation, 29 mars 2004. (consulté le )
  101. (en) Mark Bannerman, « Stevens announcement raises financial questions for world sport », Australian Broadcasting Corporation, 26 avril 2004. (consulté le )
  102. Hunter 2004, p. 354–359
  103. (en) « Thorpe, Hackett quinella 400 m free », Australian Broadcasting Corporation, 15 août 2004. (consulté le )
  104. Hunter 2004, p. 384–388
  105. (en) Stephen J. Thomas, « South African Men Take a Historic Relay Victory in 400 free– Smash World Record », Swimming World Magazine, 15 août 2004. (consulté le )
  106. (en) Stephen J. Thomas, « The Thorpedo Triumphs over Hoogie in the “Race of the Century”, Phelps Takes the Bronze », Swimming World Magazine, 16 août 2004. (consulté le )
  107. (en) « Thorpe makes history in 200 m free », Australian Broadcasting Corporation, 17 août 2004. (consulté le )
  108. (en) Stephen J. Thomas, « USA Downs Aussies in 800 Freestyle Relay in American Record 7:07.33 Italy Takes the Bronze », Swimming World Magazine, 17 août 2004. (consulté le )
  109. (en) « US too good in 4×200 m relay », Australian Broadcasting Corporation, 18 août 2004. (consulté le )
  110. « Van den Hoogenband wins 100 », BBC, 18 août 2004. » (consulté le )
  111. (en) « Thorpe Not Planning Beyond 2008 », Swimming World Magazine, 27 janvier 2006. (consulté le )
  112. (en) Stephen J. Thomas, « Australian Commonwealth Games Trials: Day Two Finals: ... », Swimming World Magazine, 31 janvier 2006. (consulté le )
  113. (en) Stephen J. Thomas, « Australian Commonwealth Games Trials: Day Four Finals: ... », Swimming World Magazine, 2 février 2006. (consulté le )
  114. (en) « Thorpe is Out of Commonwealth Games », Swimming World Magazine, 7 mars 2006. (consulté le )
  115. (en) Jim Wilson, « Ian Thorpe turns to gymnastics », Herald Sun, 6 octobre 2006. (consulté le )
  116. (en) Nicole Jeffery, « City of Angels full of answers for Thorpe », The Australian, 5 octobre 2006. (consulté le )
  117. (en) Rebecca Wilson, « Thorpe - Me, LA and gay rumours », Herald Sun, 20 août 2006. (consulté le )
  118. (en) « Thorpe fitness weighs on Australian minds », Reuters, 4 août 2006. (consulté le )
  119. (en) « Thorpe announces retirement », Australian Broadcasting Corporation, (consulté le )
  120. (en) « Ian Thorpe ends retirement for London 2012 Olympic bid », BBC Sport, 2 février 2011. (consulté le )
  121. (en) « Ian Thorpe to work with Russian coach Gennadi Touretski », BBC Sport, (consulté le )
  122. (en) Michael Cowley, « Back to the future for a leaner Thorpe », sur theage.com.au (consulté le )
  123. (en) Tom Biddington, « Ian Thorpe finishes 12th in 200m freestyle at the Australian Swimming Championships », sur heraldsun.com,
  124. (en) Wayne Smith, « Ian Thorpe's Olympic dream ends, after failing to make the 100m freestyle semi-finals », sur theaustralian.com,
  125. « Thorpe a été «déprimé et alcoolique» », sur lequipe.fr,
  126. (en) Jessica Halloran, « Ian Thorpe gives up on Olympic dreams after shoulder injury », sur dailytelegraph.com.au, The Daily Telegraph,
  127. (en) « World Cup VIII: German Coach Accuses Thorpe of Doping », Swimming World Magazine, 3 février 2000. (consulté le )
  128. Talbot et Berry 2003, p. 221–229
  129. (en) Christopher Clarey, « Ian Thorpe, Australian hero, throws in the towel », sur nytimes.com, 21 novembre 2006. (consulté le )
  130. Nicole Jeffery, « World bids adieu to pool pioneer », The Australian, 22 novembre 2006. (consulté le )
  131. (en) « Huge feet cause flap », BBC, 13 juillet 2000. (consulté le )
  132. Hunter 2004, p. 198-202
  133. « Le nageur à la retraite Ian Thorpe rattrapé par une affaire de dopage », Le Monde, 31 mars 2007. (consulté le )
  134. Jacquelin Magnay, « Thorpe likely to be cleared », The Age, 6 avril 2007. (consulté le )
  135. « Natation: Ian Thorpe innocenté dans une affaire de dopage », Le Point, 31 août 2007. (consulté le )
  136. « Dopage : L'affaire Thorpe classée », sur sport365.fr, 7 novembre 2007. (consulté le )
  137. (en) « Hall backs Thorpe over drug use claims », Australian Broadcasting Corporation, 4 août 2004. (consulté le )
  138. Hunter 2004, p. 379
  139. Hunter 2004, p. 250
  140. Hunter 2004, p. 279
  141. Hunter 2004, p. vii–viii
  142. (en) Saltau, Chloe, « The magnetic Mr Thorpe », The Age, (consulté le )
  143. Hunter 2004, p. 90,140,168
  144. (en) Duncan Macleod, « Adidas Uses Stars Paint and Animation To Say Impossible is Nothing », sur theinspirationroom.com, (consulté le )
  145. (en) « Ian Thorpe's Foxtel contract not renewed », sur news.com.au, (consulté le )
  146. Hunter 2004, p. 280–281
  147. (en) Jacquelin Magnay, « Ian Thorpe 'to rescue NY Olympic dream », The Age, (consulté le )
  148. (en) Lionel Lim, « Ian Thorpe’s recipe for success », sur theurbanwire.co, (consulté le )
  149. Hunter 2004, p. 294–295
  150. Hunter 2004, p. 244
  151. « Ian Thorpe se soigne et va devenir commentateur », sur lequipe.fr, L'Équipe,
  152. Sophie Greuil, « Avec les Championnats du monde en petit bassin, l'Australie reprend goût au grand bain », sur lequipe.fr, L'Équipe, .
  153. Hunter 2004, p. 236,249,257–260
  154. Hunter 2004, p. 292–293
  155. (en) « Yakult to sell Ian Thorpe sports drink », sur japantimes.co.jp, (consulté le )
  156. (en) « Ian Thorpe Aquatic Centre », sur cityofsydney.nsw.gov.au, City of Sydney (consulté le )
  157. (en) « Ian Thorpe - Beneath the Suit Review », sur dvd.net.au
  158. Hunter 2004, p. 248
  159. Hunter 2004, p. 331–333
  160. (en) « Thorpe in training for environment show », sur news.com.au, (consulté le )
  161. (en) « Swimmer Ian Thorpe collects honorary doctorate », sur uws.edu.au,
  162. « Ian Thorpe devient docteur en lettres », sur lequipe.fr, L'Équipe,
  163. « Ian Thorpe fait son « coming out » », Le Monde,
  164. « Profil de Ian Thorpe », Comité international olympique (consulté le )
  165. Ian Thorpe participe aux sĂ©ries de relais 4 Ă— 100 m quatre nages mais n'est pas alignĂ© au sein du quatuor australien en finale. Il remporte cependant une mĂ©daille d'argent.
  166. [PDF]Historique des championnats du monde de natation, document de la FINA.
  167. Fiche statistiques de Ian Thorpe, sur swimrankings.net.
  168. « Thorpe sets world record », dans The Independent, 26 septembre 1998, p. 27.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Greg Hunter, Ian Thorpe : The Biography, Sydney, Macmillan, (ISBN 0-7333-0884-8).
  • (en) Malcolm Andrew, Australia at the Olympics, ABC Books, , 487 p. (ISBN 0-7333-0884-8).
  • (en) Don Talbot et Kevin Berry, Talbot : Nothing But the Best, Lothian, , 302 p. (ISBN 0-7344-0512-X).
  • (en) Ian Thorpe, This Is Me: The Autobiography, Simon & Schuster, 2013, 336 pages

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.