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Aleksandr Popov

Aleksandr Vladimirovitch Popov (en russe : АлДĐșŃĐ°ĐœĐŽŃ€ Đ’Đ»Đ°ĐŽĐžĐŒĐžŃ€ĐŸĐČоч ĐŸĐŸĐżĐŸĐČ), connu en dehors de son pays sous le nom d'Alexander Popov, est un ancien nageur soviĂ©tique puis russe, spĂ©cialiste des Ă©preuves de sprint en nage libre (50 m et 100 m). NĂ© le Ă  Sverdlovsk, il est surnommĂ© « le Tsar » ou « la fusĂ©e russe » en raison de sa domination sur le sprint mondial dans les annĂ©es 1990. Dossiste de formation, il se spĂ©cialise dans la nage libre afin de mettre un terme Ă  l'hĂ©gĂ©monie amĂ©ricaine sur le sprint.

Aleksandr Vladimirovich Popov
Image illustrative de l’article Aleksandr Popov
Aleksandr Popov en août 2008 à Pékin lors des Jeux olympiques
Informations
Nages Nage libre
PĂ©riode active 1991-2004
Nationalité Russe
Ex-Soviétique
Naissance
Lieu Sverdlovsk, URSS
Taille 1,97 m, 2,01 m[1]
EntraĂźneur Gennadi Touretski
Records
Grand bassin 50 m nl. : 21 s 64
100 m nl. : 48 s 21
Petit bassin 50 m nl. : 21 s 50
100 m nl. : 46 s 74
PalmarĂšs
Jeux olympiques 4 5 0
Ch. du monde grand bassin 6 4 3
Ch. d'Europe grand bassin 21 3 2
Distinctions
Deux fois nageur européen de l'année (1994 et 2003)
International Swimming Hall of Fame (2009)

En 1992, il rĂ©ussit le doublĂ© 50–100 m nage libre pour ses premiers Jeux olympiques, en s'imposant devant les AmĂ©ricains Matt Biondi et Tom Jager. Quatre ans plus tard, Ă  Atlanta, il parvient Ă  conserver ses deux titres olympiques, une performance rare. RentrĂ© Ă  Moscou aprĂšs les Jeux, il se fait poignarder dans une rue au cours d'une bagarre. Il rĂ©ussit nĂ©anmoins Ă  revenir au haut niveau et Ă  dĂ©fendre ses titres europĂ©ens avec succĂšs un an plus tard.

TombĂ© de son piĂ©destal en 1999 puis en 2000, oĂč il perd son titre olympique sur 100 m au profit du NĂ©erlandais Pieter van den Hoogenband de sept ans son cadet, Aleksandr Popov rĂ©ussit Ă  dominer celui-ci trois ans plus tard, Ă  l'Ăąge de 31 ans, lors des mondiaux de Barcelone. En 2004, il participe Ă  ses quatriĂšmes Jeux olympiques, Ă  AthĂšnes, au cours desquels il ne monte pas une seule fois sur le podium.

À un tournant de l'histoire de son pays et de son sport, Aleksandr Popov s'est construit un palmarĂšs considĂ©rable sur les Ă©preuves de sprint. Sur 50 et 100 m libre, il possĂšde notamment quatre titres olympiques, cinq titres mondiaux, et dix titres europĂ©ens, en Ă©tant restĂ© invaincu en grande compĂ©tition sur la pĂ©riode 1991-1997.

AprÚs avoir pris sa retraite sportive, Aleksandr Popov a entamé une carriÚre au sein du Comité international olympique.

Biographie

Jeunesse

Aleksandr Popov naĂźt le Ă  Sverdlovsk. Il passe son enfance Ă  LesnoĂŻ, une ville fermĂ©e oĂč ses parents travaillent en tant qu’ouvriers. À l’ñge de six ans, il dĂ©couvre l’eau lors de sĂ©ances d’initiation Ă  la piscine du quartier, oĂč il ne fait pas plus que barboter avec les autres enfants. Quelques mois plus tard, son pĂšre le pousse vers de vrais cours de natation, Ă  cause de ses problĂšmes de pneumonie et « pour qu’il sache au moins nager »[2]. Popov intĂšgre alors le Fakel Club, un club omnisports de la ville. À l’époque, il n’est pas tellement motivĂ© par la nage et commence Ă  s’esquiver des leçons pour aller jouer avec ses camarades. Le dĂ©clic survient lors des Jeux olympiques de Moscou en 1980 : Popov, ĂągĂ© de huit ans, passe tout l’étĂ© devant la tĂ©lĂ©vision. Il retourne alors Ă  ses leçons, qui deviennent peu Ă  peu des entraĂźnements, oĂč il commence Ă  progresser[3]. Il nage sa premiĂšre compĂ©tition Ă  neuf ans, un 25 m dos. Plus les compĂ©titions s’enchaĂźnent et plus il prend goĂ»t Ă  ce sport. Son entraĂźneur de l’époque, Galina Witman, prĂ©dit qu’il deviendra spĂ©cialiste de la nage libre, alors que lui ne s’intĂ©resse qu’au dos[4].

S’enchaĂźnent ensuite les camps d’entraĂźnement et, Ă  quatorze ans, ses premiers championnats nationaux, oĂč il nage le 100 m dos en min s. À seize ans, il descend sous la minute (59 s) et intĂšgre l’universitĂ© de Volgograd[5]. En 1988, quelques mois aprĂšs les Jeux olympiques de SĂ©oul, Popov apprend qu’il est dĂ©jĂ  dans les plans de l’entraĂźneur soviĂ©tique rĂ©putĂ© Gennadi Touretski pour la prochaine Ă©dition. Touretski avait repĂ©rĂ© le nageur l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente lors des championnats juniors de l’URSS. Toutefois, il juge Popov encore trop jeune pour son Ă©quipe et prĂ©fĂšre attendre avant de le prendre avec lui[6]. Cette attitude qui consiste Ă  laisser mĂ»rir les nageurs juniors dans leur catĂ©gorie d’ñge Ă©tait, selon Touretski, une tradition soviĂ©tique[7]. Il fallait un sprinteur soviĂ©tique capable de dĂ©trĂŽner l’AmĂ©ricain Matt Biondi, double champion olympique sur 50 et 100 m Ă  SĂ©oul, ainsi que recordman du monde sur ces distances. Popov devait remplir ce rĂŽle[8].

Rencontre avec Gennadi Touretski

En , on propose finalement au jeune Popov de rejoindre le groupe de Gennadi Touretski, ce qui Ă©quivaut Ă  une vraie promotion, mais il doit se spĂ©cialiser dans la nage libre. DĂšs les dĂ©buts, il est surpris par son approche particuliĂšre de l’entraĂźnement : de longues marches et de l’escalade, peu de musculation et, dans l’eau, des jeux de ballons en guise d’échauffement et un kilomĂ©trage trĂšs lĂ©ger. AprĂšs trois semaines de camp, Popov ne sait pas vraiment Ă  quoi s’en tenir avec Touretski, qu’il juge « dĂ©routant »[9]. À ce stade, Aleksandr Popov a complĂštement dĂ©laissĂ© le dos au profit de la nage libre.

Deux mois plus tard, Popov participe Ă  la Coupe de l'Union soviĂ©tique. Il remporte le 100 m libre et passe pour la premiĂšre fois sous la barre des 23 s sur 50 m. Les championnats du monde ont lieu en 1991 Ă  Perth mais Popov n’est pas qualifiĂ©. Il reste donc seul avec Gennadi Touretski, ce qui lui permet de dĂ©couvrir un homme atypique qui, hors de l’eau, prĂ©fĂšre lui parler musique ou littĂ©rature plutĂŽt qu’entraĂźnement[10]. Cette relation que Popov entame avec son entraĂźneur prend beaucoup d’importance pour le nageur, qualifiant plus tard cette amitiĂ© de « plus grande fiertĂ© de sa carriĂšre »[11] - [12]. AprĂšs les championnats, le groupe de Touretski comporte cinq nageurs : Alexander Popov, Vladimir Pychnenko, Juri Mukhin, Gennadi Prigoda et Veniamine TaĂŻanovitch. L’esprit et la dynamique de groupe font aussi partie des prioritĂ©s de l’entraĂźneur. Prigoda, en quelque sorte leader avant l’arrivĂ©e de Popov, commence Ă  Ă©pauler celui-ci[13].

Révélation et sacre olympique

Le drapeau de l'Équipe unifiĂ©e est celui des Jeux olympiques.

À l’étĂ© 1991, Alexander Popov a dix-neuf ans et fait partie de l’équipe soviĂ©tique pour les championnats d’Europe qui se dĂ©roulent Ă  AthĂšnes. Son but Ă  l’époque est surtout de « ne pas Ă©chouer »[11]. Pourtant, il fait bien plus que cela, en remportant la mĂ©daille d’or sur le 100 m nage libre avec Ă  la clĂ© un record d’Europe Ă©galĂ©. Il obtient Ă©galement deux mĂ©dailles d’or avec les relais soviĂ©tiques sur 4 × 100 m libre et 4 × 100 m 4 nages[14]. Pour son premier Ă©vĂ©nement international, Popov totalise donc trois titres de champion d’Europe et se fait un nom sur la scĂšne europĂ©enne. Il remporte aussi la mĂȘme annĂ©e la coupe du monde en petit bassin, dans la catĂ©gorie sprint en nage libre[15].

Mais la vĂ©ritable Ă©chĂ©ance se situe l’annĂ©e suivante : les Jeux olympiques de Barcelone. Un mois avant le dĂ©but de ceux-ci, Alexander Popov confirme son potentiel lors du Mare Nostrum en battant le record d’Europe du 50 m nage libre : il nage la longueur en 22 s 31 Ă  l’étape de Canet-en-Roussillon. En juillet commencent donc les Jeux de Barcelone. Ceux-ci constituent les premiers depuis longtemps Ă  ne pas subir de boycott ; pour la premiĂšre fois depuis 1972, toutes les nations majeures sont prĂ©sentes. En raison de la dissolution de l’URSS en 1991, une « Équipe unifiĂ©e » est crĂ©Ă©e, regroupant douze des quinze anciennes rĂ©publiques soviĂ©tiques, dont la Russie[16]. C’est donc sous ces couleurs que Popov nage durant la compĂ©tition. Il s’aligne sur 50 et 100 m nage libre ainsi que sur les relais 4 × 100 libre et 4 × 100 4 nages.

La piscine olympique de Barcelone, lieu de la consécration pour Popov.

L’AmĂ©ricain Matt Biondi est favori sur la course reine, le 100 m libre : il est champion olympique, champion du monde en titre, et dĂ©tenteur du record du monde de la distance en 48 s 42. Popov rĂ©alise le meilleur temps lors des sĂ©ries et se voit donc octroyer la ligne d'eau centrale. En finale, Popov s’impose en 49 s 02 devant le BrĂ©silien Gustavo Borges et le Français StĂ©phan Caron[17]. Biondi termine seulement cinquiĂšme, une dĂ©ception de plus pour le camp amĂ©ricain[18]. Sur le 50 m, la donne au dĂ©part est la mĂȘme, avec un Biondi champion en titre et dĂ©tenteur du record olympique. Le duel est annoncĂ© entre Biondi et son compatriote Tom Jager, qui dĂ©tient le record du monde en 21 s 81[19]. Lors des sĂ©ries, Aleksandr Popov bat son propre record d’Europe en nageant 22 s 21. En finale, il surclasse les deux AmĂ©ricains, avec un nouveau record d’Europe Ă  la clĂ© (21 s 91). Biondi et Jager sont relĂ©guĂ©s respectivement Ă  18 et 39 centiĂšmes[20]. Alexander Popov rĂ©alise ainsi le doublĂ© olympique pour sa premiĂšre participation, alors qu’il a seulement vingt ans. Il obtient par ailleurs deux mĂ©dailles d’argent sur les relais, l’Équipe unifiĂ©e s’inclinant deux fois face aux États-Unis[21] - [22].

À l’issue des Jeux, Gennadi Touretski, dont le groupe a obtenu cinq mĂ©dailles d’or et quatre en argent, est sollicitĂ© par plusieurs pays. Il signe alors un contrat de quatre ans avec l’Institut national des sports de Canberra et prend ses fonctions Ă  la fin de 1992. Popov se retrouve donc momentanĂ©ment sans entraĂźneur, mais Touretski ne tarde pas Ă  l’inviter Ă  le rejoindre en Australie. Popov accepte sans hĂ©siter, tout en gardant sa nationalitĂ© russe. ArrivĂ© lĂ -bas, il dĂ©couvre un pays de passionnĂ©s du sport, qui contraste beaucoup avec ce qu’il a connu en Russie[23].

Des championnats


Les quatre annĂ©es suivantes voient Alexander Popov maintenir une domination totale sur le sprint mondial. De 1993 Ă  1996, il reste invaincu en grande compĂ©tition sur ses distances de prĂ©dilection, le 50 et le 100 m libre. Il s’octroie sur cette pĂ©riode six titres majeurs, toutes compĂ©titions confondues. C’est aussi Ă  partir de 1993 que Popov nage sous les couleurs de la Russie, et ce jusqu’à la fin de sa carriĂšre. Il aura ainsi nagĂ© pour trois entitĂ©s diffĂ©rentes : l’Union soviĂ©tique, l’Équipe unifiĂ©e, et enfin la Russie. Sur le plan personnel, Popov voit trĂšs peu sa fiancĂ©e, Daria « Dasha » Shmeleva, nageuse de 4 nages, puisqu’il s’entraĂźne en Australie et elle en Russie[24].

En 1993, Popov participe aux championnats d’Europe Ă  Sheffield. Il conserve ses titres sur 100 m libre, 4 × 100 m libre et 4 × 100 m 4 nages glanĂ©s lors de l’édition prĂ©cĂ©dente, et remporte en plus la mĂ©daille d’or sur 50 m libre[14]. C’est aussi en 1993 que Popov franchit pour la premiĂšre fois la barre symbolique des 49 secondes sur 100 m : il Ă©tablit un nouveau record d’Europe en nageant 48 s 93. Il rĂ©alise cette performance le , Ă  l’étape de Canet-en-Roussillon du Mare Nostrum[25]. Le record du monde de Matt Biondi en 48 s 42, dĂ©jĂ  vieux de cinq ans, est encore loin.

L’annĂ©e suivante est marquĂ©e par les records. Le nageur s’illustre en coupe du monde petit bassin en battant Ă  quatre reprises le record du monde du 100 m libre en autant d’étapes : 47 s 83 Ă  Hong Kong, 47 s 82 Ă  PĂ©kin, 47 s 12 Ă  Desenzano del Garda et 46 s 74 Ă  Gelsenkirchen, soit un gain de plus d’une seconde sur une pĂ©riode de trois mois. Il remporte ainsi pour la deuxiĂšme fois la coupe du monde petit bassin aprĂšs l’avoir fait en 1991[15]. Mais surtout, Alexander Popov bat au mois de juin le record du monde du 100 m libre en grand bassin, lors de l’étape de Monaco du circuit Mare Nostrum : il nage en 48 s 21, soit 19 centiĂšmes de mieux que le record Ă©tabli par Matt Biondi six ans plus tĂŽt[26].

En ont lieu Ă  Rome les championnats du monde. Popov remporte ses deux premiers titres mondiaux sur 50 m et 100 m libre, chaque fois devant l’AmĂ©ricain Gary Hall Jr., et obtient deux mĂ©dailles d’argent avec les relais russes. C’est Ă  cette Ă©poque que commence la rivalitĂ© entre Alexander Popov et Gary Hall Jr., ce dernier ayant dĂ©clarĂ© avant les championnats qu’il allait dĂ©trĂŽner le Russe[27].

En 1995, Popov remporte sur ces mĂȘmes Ă©preuves quatre mĂ©dailles d’or, cette fois aux championnats d’Europe Ă  Vienne[14].


 aux Jeux olympiques

Au vu de ses rĂ©sultats, Alexander Popov est le grand favori des Jeux olympiques d’Atlanta de 1996, au contraire de l’édition prĂ©cĂ©dente oĂč il faisait office de prĂ©tendant. Il prĂ©pare cette Ă©preuve dans l’optique de rĂ©ussir le doublĂ© olympique sur 50 et 100 m libre.

ArrivĂ© Ă  Atlanta, Popov trouve l’organisation vraiment mauvaise : pas de place pour les bagages dans les chambres du village olympique, une cantine qui ne propose au menu que des hamburgers, et la piscine « un vaste hangar rempli d’eau qui aurait trĂšs pu bien abriter un concert de Michael Jackson. »[28] L’ambiance est Ă©galement difficile pour lui puisque, en terre amĂ©ricaine, tout le public se range derriĂšre son nouveau champion, Gary Hall Jr. Arrive enfin la finale du 100 m nage libre, la course reine. La rivalitĂ© entre Popov et Hall est palpable Ă  l’annonce des nageurs : l’AmĂ©ricain, qui ignore complĂštement le Russe, galvanise la foule en boxant dans le vide, l’air dĂ©contractĂ©, avant que son adversaire ne le gratifie d’un regard appuyĂ©, comme Ă  Rome[29]. Au terme d’une course trĂšs serrĂ©e, Popov finit par l’emporter sur Hall : c’est l’AmĂ©ricain qui vire en tĂȘte aux 50 mĂštres mais le Russe remonte peu Ă  peu et s’impose Ă  la touche. Un jeune Hollandais de dix-huit ans atteint la quatriĂšme place de la finale, Ă  plus d’une seconde du vainqueur : Pieter van den Hoogenband, future star de la natation mondiale mais encore novice Ă  cette Ă©poque. Sur le 50 m libre, Popov s’impose une nouvelle fois sur Gary Hall Jr. et rĂ©alise un « double doublĂ© » historique. La presse compare ainsi Popov Ă  « Tarzan », en rĂ©fĂ©rence Ă  Johnny Weissmuller qui avait remportĂ© deux fois le titre olympique du 100 m libre en 1924 et en 1928[30].

DĂšs la fin de la semaine de natation, les nageurs russes doivent quitter Atlanta, sans pouvoir assister aux Ă©preuves d'athlĂ©tisme[31]. Gary Hall Jr. est contrĂŽlĂ© positif Ă  la marijuana lors de la compĂ©tition[32], contrĂŽle sans consĂ©quence car l’interdiction de la substance, imposĂ©e par la FINA juste avant les Jeux, ne prend effet qu’à la fin de ceux-ci[33]. Les Jeux d’Atlanta ont Ă©galement vu une petite rĂ©volution se dĂ©rouler au sein du ComitĂ© international olympique (CIO). En effet, une quinzaine d’athlĂštes a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e comme dĂ©lĂ©guĂ©e pour reprĂ©senter leurs pairs lors de commissions. Popov en fait partie[34].

Agression Ă  Moscou

De retour Ă  Moscou, Aleksandr Popov doit patienter trois jours pour une rĂ©ception prĂ©sidentielle le 26 aoĂ»t. N’ayant pas d’appartement dans la capitale, il se fait hĂ©berger chez un ancien nageur russe. Le soir, vers 22 heures, Popov et sa fiancĂ©e Dasha se promĂšnent dans les rues, en compagnie de son hĂ©bergeur et d’une autre femme. Celle-ci, sous l’influence de l’alcool, provoque une bagarre avec des marchands de pastĂšques azerbaĂŻdjanais. Popov essaye de calmer le jeu mais, pris dans la bagarre, se fait poignarder dans l’abdomen sans voir venir les coups. Les trois marchands reviennent Ă  la charge Ă  coups de barres Ă  mine puis finissent par prendre la fuite[35]. Par la suite, deux ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s et emprisonnĂ©s mais l’auteur des coups de poignard n’a jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©.

Popov et ses compagnons parviennent Ă  trouver un taxi et se rendent aux urgences. Bilan : beaucoup de sang perdu Ă  cause d’une hĂ©morragie interne, diaphragme percĂ©, et une artĂšre sectionnĂ©e. Le chirurgien en service, Avtandil Manvelidze, dĂ©cide de ne pas retirer les organes abĂźmĂ©s (un muscle et le rein gauche), contrairement Ă  la procĂ©dure. AprĂšs trois heures, l’intervention se rĂ©vĂšle un succĂšs[36]. Plus tard, alors que le Premier ministre Viktor Tchernomyrdine annonce avoir tout fait pour que le nageur soit placĂ© dans les meilleures conditions possibles, Popov est transfĂ©rĂ© Ă  l’hĂŽpital du Kremlin, un endroit surveillĂ© oĂč sont soignĂ©s les dirigeants du rĂ©gime[37]. Le mĂ©decin traitant du nageur annonce par la suite Ă  son entraĂźneur Gennadi Touretski qu’il pourra reprendre sa carriĂšre mais ne doit pas approcher les bassins avant trois mois. Sur une suggestion d’Alexandre Kareline, lutteur russe multiple champion olympique, Popov dĂ©cide de se faire baptiser au sein de l’Église orthodoxe[38].

Aleksandr Popov commence alors sa convalescence. À l’hĂŽpital, il reçoit des lettres d’encouragement du monde entier ; son rival Gary Hall Jr. lui aurait pour sa part envoyĂ© une poupĂ©e tenant dans la main une pastĂšque et dans l’autre un couteau[39]. La Suisse propose mĂȘme de prendre le nageur en charge et le prĂ©sident du CIO Juan Antonio Samaranch d’affrĂ©ter un avion pour le transfert[40]. Touretski, peu rassurĂ© Ă  l’idĂ©e que son nageur reste Ă  Moscou, se rend donc en Suisse pour prĂ©parer sa venue, mais celui-ci finit par prĂ©fĂ©rer rester en Russie avec sa famille[41]. Un mois et demi aprĂšs l’opĂ©ration, Popov subit une visite mĂ©dicale indispensable pour que Touretski accepte de le reprendre, avec succĂšs[42]. Sur ce, il retourne en Australie, cette fois accompagnĂ© de sa fiancĂ©e — pour qu’ils vivent ensemble —, afin d’entamer sa rĂ©Ă©ducation. ArrivĂ© lĂ , il offre sa mĂ©daille d’or du 100 m d’Atlanta Ă  son entraĂźneur en guise de remerciement[43].

Reprise de la compétition

Popov reprend progressivement l’entraĂźnement dans la piscine de l’Institut australien des sports ; Ă  ses cĂŽtĂ©s se trouvent le jeune espoir australien Michael Klim, surnommĂ© « Lumpy » (grassouillet), lui aussi dans le groupe de Gennadi Touretski, ainsi que Matt Dunn, alias « Dunny ». Fin fĂ©vrier, Popov participe Ă  une premiĂšre compĂ©tition, sans enjeu, et s’impose devant Klim ; son entraĂźneur est confiant pour les prochains championnats d’Europe, l’étĂ© suivant[44]. La vie personnelle de Popov est Ă©galement quelque peu chamboulĂ©e puisqu’il se marie avec sa fiancĂ©e et que celle-ci attend un enfant.

GrĂące Ă  une inspiration de Touretski — alterner trois semaines de travail intensif et deux semaines de repos —, Popov rĂ©cupĂšre enfin son poids de forme, qu’il n’avait plus depuis son opĂ©ration[45]. Durant les temps morts de l’entraĂźnement, Popov honore diverses sollicitations, dont une remise de prix par l’AcadĂ©mie des sports Ă  Paris[44]. À cette occasion, il dĂ©clare en interview au sujet de Gary Hall Jr. : « Il dit dĂ©jĂ  qu’il sera Ă  Sydney et qu’il gagnera les deux titres en sprint. Je ne sais pas comment il peut dire ça. Son pĂšre n’était pas champion olympique, et lui ne le sera pas non plus. Ils sont une famille de perdants ! »[46] C’est l’escalade verbale lorsque Hall rĂ©plique par mĂ©dia interposĂ© : « C’est un modĂšle de conduite non sportive. Alexander devrait prendre sa retraite maintenant car la route va ĂȘtre longue et difficile, ou alors apprendre les paroles de l’hymne amĂ©ricain car c’est ce que le public des Jeux olympiques va entendre pour les annĂ©es Ă  venir. [
] Alexander a peur de moi et de ce que je suis capable d’accomplir. »[47]

Nouveaux titres

Popov enchaĂźne les meetings pour sa prĂ©paration et se prĂ©sente finalement aux championnats d’Europe de SĂ©ville en , son premier vrai test depuis son agression Ă  Moscou. Pourtant, Ă  SĂ©ville, personne ne peut rien faire contre le Russe qui, un an aprĂšs l’agression de Moscou, remporte un troisiĂšme quadruplĂ© europĂ©en consĂ©cutif : sur 50 m et 100 m nage libre, et sur les relais 4 × 100 m nage libre et 4 × 100 m 4 nages[14].

L’objectif suivant se situe dĂšs le mois de janvier : les championnats du monde Ă  Perth. Popov, rassurĂ© sur lui-mĂȘme grĂące Ă  ses rĂ©centes victoires Ă  SĂ©ville, doit toutefois gĂ©rer quelques difficultĂ©s : sa paternitĂ© rĂ©cente Ă  concilier avec les entraĂźnements, mais aussi l’absence de Touretski, accaparĂ© par les nageurs locaux qui veulent rĂ©ussir leurs championnats, en particulier Michael Klim[48]. Il voit ainsi beaucoup moins son entraĂźneur, mĂȘme s’il participe aussi Ă  des stages en groupe avec les Australiens. Un autre Ă©cueil s’érige entre Popov et les mondiaux : Vladimir Pychnenko et deux nageuses russes sont contrĂŽlĂ©s positifs en octobre aux stĂ©roĂŻdes anabolisants[49]. Or, le rĂšglement de la FINA stipule que si quatre sportifs d’une mĂȘme fĂ©dĂ©ration sont contrĂŽlĂ©s positifs en l’espace d'un an, tous les nageurs de la fĂ©dĂ©ration peuvent Ă©coper de jusqu’à quatre ans de suspension[50]. Popov est donc sur la corde raide, mais il n’y a plus de contrĂŽle positif. Toutefois, Pychnenko, membre du relais russe, est bel et bien interdit de championnats[49], bien qu’il clame son innocence en avançant l’hypothĂšse de la machination : il aurait mangĂ© un gĂąteau empoisonnĂ© aux stĂ©roĂŻdes. Les trois nageurs Ă©copent finalement de deux ans de suspension[50].

ArrivĂ© Ă  Perth, Popov, qui a maintenant un statut de star bien Ă©tabli, se prĂȘte Ă  diverses opĂ©rations pour son sponsor Omega et, en confĂ©rence de presse, Ă©carte toute idĂ©e de rivalitĂ© ou de tension avec son Ă©quipier d’entraĂźnement Michael Klim, malgrĂ© l’insistance des journalistes[51]. La compĂ©tition commence et le Russe remporte le 100 m devant Klim, avec un temps sous les 49 secondes (48 s 93), aprĂšs une course oĂč il a pourtant mal gĂ©rĂ© son effort en partant trop vite[52]. Cependant, sur le 50 m, il effectue un trĂšs mauvais dĂ©part et n’atteint que la seconde place, derriĂšre l’AmĂ©ricain Bill Pilczuk. Il obtient enfin une mĂ©daille de bronze avec le relais russe sur le 4 × 100 m nage libre[53]. Seize mois aprĂšs l’épisode de Moscou, Alexander Popov est bien revenu au plus haut niveau.

Émergence de la concurrence

Le NĂ©erlandais Pieter van den Hoogenband, premier Ă  battre Popov sur 100 m en grande compĂ©tition.

L’annĂ©e 1999 est une charniĂšre dans la carriĂšre du nageur russe. Le calendrier des compĂ©titions Ă©tant trĂšs peu chargĂ©, il dĂ©cide de se faire opĂ©rer du genou pour rĂ©gler un problĂšme qui le suit depuis un accident survenu douze ans plus tĂŽt. Il subit ainsi une arthroscopie pour Ă©viter que son genou ne se dĂ©grade encore plus au fil des compĂ©titions[54].

En aoĂ»t, il subit la premiĂšre dĂ©faite de sa carriĂšre sur 100 m en grande compĂ©tition. À l’occasion des championnats d’Europe d’Istanbul, il se fait en effet prendre son titre par le NĂ©erlandais Pieter van den Hoogenband. Ensuite, il n’atteint que la troisiĂšme place sur 50 m en 22 s 32, derriĂšre Lorenzo Vismara (22 s 21) et le vainqueur van den Hoogenband (22 s 06) ; le NĂ©erlandais rĂ©alise une grosse performance lors de ces championnats en remportant six mĂ©dailles d’or. Les relais russes perdent aussi leurs titres sur 4 × 100 libre (mĂ©daille d'argent) et 4 × 100 4 nages (mĂ©daille de bronze). Ceci met fin Ă  l’hĂ©gĂ©monie de Popov et de son Ă©quipe aux championnats d’Europe, qui durait depuis 1991. Popov veut vite oublier ces championnats et cette saison, ayant vĂ©cu une baisse de motivation depuis le dĂ©but de l’annĂ©e[55]. En 1999, trois autres nageurs ont franchi la barre des 49 s sur 100 m libre : Pieter van den Hoogenband, Fernando Scherer et Michael Klim[56].

Préparation aux Jeux de Sydney

L’an 2000 est l’annĂ©e des Jeux olympiques de Sydney, ce qui rĂ©jouit le nageur. En avril, Popov part en stage en altitude Ă  Colorado Springs. Sur place, il nage un 50 m d’entraĂźnement en 21 s 42, alors que le record du monde Ă©tabli par Tom Jager en 1990 est de 21 s 81[57]. AprĂšs le stage, il retourne en Europe enchaĂźner les meetings, qui le remettent en confiance, pour arriver Ă  Moscou disputer les sĂ©lections olympiques, en juin[58]. Sur le 50 m, Popov est perturbĂ© par un faux dĂ©part et nage en 21 s 99. Déçu par ce temps alors qu’il a de bonnes sensations, il demande aux organisateurs la possibilitĂ© de tenter un record du monde, lors d’un 50 m hors compĂ©tition. Il demande aussi que les lignes d’eau adjacentes Ă  la sienne soient laissĂ©es libres, pour Ă©viter que ses voisins ne le ralentissent[59]. Le lendemain, la course a lieu et Popov bat le record du monde en 21 s 64, abaissant la prĂ©cĂ©dente marque de 17 centiĂšmes[60]. Ce record n’est battu qu’en 2008 par l’Australien Eamon Sullivan[61]. Popov remporte aussi le 100 m en 48 s 27 mais il nourrit des regrets d’avoir relĂąchĂ© avant la fin : Gennadi Touretski estime qu’il aurait pu nager en 47 s 70[62].

Dans la foulĂ©e des sĂ©lections, Popov participe aux championnats d’Europe Ă  Helsinki, sans les avoir spĂ©cialement prĂ©parĂ©s[11]. Il y rĂ©alise le sans faute : il domine Pieter van den Hoogenband sur 50 et 100 m libre, dans des temps respectivement de 21 s 95 et 48 s 91. Il gagne aussi le 4 × 100 m nage libre et le 4 × 100 m 4 nages avec les relais russes[14]. Toutefois, Gennadi Touretski n’est pas satisfait : une nouvelle fois, il considĂšre que Popov aurait pu profiter de sa forme pour battre son record du monde du 100 m ; au cours de la demi-finale, il a nagĂ© en 48 s 34 en Ă©tant facile. Les doutes sur sa capacitĂ© Ă  gĂ©rer un 100 m se ravivent dans l’esprit du nageur, mais il n’en dit rien Ă  son entraĂźneur[63]. Neuf semaines le sĂ©parant des Jeux olympiques, Popov en profite pour intĂ©grer Ă  son entraĂźnement des sĂ©ances de rĂ©Ă©ducation pour se redresser le dos, ayant les Ă©paules lĂ©gĂšrement voĂ»tĂ©es, sous la direction de l’ex-gymnaste AndreĂŻ Kravtsov[64].

Trois semaines aprĂšs un dernier meeting Ă  Melbourne, les Jeux olympiques de Sydney vont commencer. Popov doit non sans mal gĂ©rer la pression[64], puisqu’il cherche Ă  remporter le titre olympique pour la troisiĂšme fois consĂ©cutive, performance alors uniquement rĂ©alisĂ©e par les nageuses Dawn Fraser (sur 100 m libre en 1956, 1960, et 1964) et Krisztina Egerszegi (sur 200 m dos en 1988, 1992, et 1996).

DĂ©sillusion

À Sydney, Popov est enthousiasmĂ© par l’organisation des Jeux et les soins accordĂ©s aux athlĂštes, par contraste avec ce qu’il a connu Ă  Atlanta quatre ans plus tĂŽt. Il partage sa chambre au village olympique avec son compatriote Denis Pimankov, village oĂč existe d’ailleurs une avenue Alexander Popov[65]. En 2000, le paysage de la natation a bien changĂ©, avec la gĂ©nĂ©ralisation des combinaisons. CensĂ©es gainer les muscles et procurer de meilleures sensations aux nageurs qui les portent, rares sont ceux qui n’en sont pas Ă©quipĂ©s pour ces Jeux. Popov, lui, a dĂ©cidĂ© de continuer Ă  nager avec le traditionnel slip de bain, ne se sentant pas Ă  l’aise dans les combinaisons qui compriment le corps des nageurs[11]. Au sujet de ces « Fastskins » (peaux rapides), il plaisante en disant qu’il a « sa propre peau »[66].

L’International Aquatic Centre de Sydney. « À croire que la piscine est maudite », dixit Alex Popov[67].

La compĂ©tition de Popov commence avec le relais 4 × 100 m nage libre. Faute d’effectif, l’équipe russe comporte un nageur au pied blessĂ©, tenant grĂące aux anti-inflammatoires[68]. Sur la course, les Australiens et les AmĂ©ricains sont au-dessus du lot ; l’équipe menĂ©e par Michael Klim et Ian Thorpe finit par l’emporter au terme d’une course Ă©pique, mettant fin Ă  l’invincibilitĂ© amĂ©ricaine sur l’épreuve. Michael Klim, qui s’est Ă©lancĂ© en premier, a battu le record du monde du 100 m de Popov, en nageant en 48 s 18[69]. La Russie est disqualifiĂ©e[70].

Deux jours plus tard, Popov participe aux sĂ©ries du 100 m nage libre. En demi-finale, il nage en 48 s 84 et atteint la deuxiĂšme place, derriĂšre Michael Klim en 48 s 80. Sorti de l’eau, il assiste Ă  l’autre demi-finale et voit le NĂ©erlandais Pieter van den Hoogenband pulvĂ©riser le record du monde du 100 m que Klim venait juste d’établir lors du relais : Hoogenband rĂ©alise un temps de 47 s 84 et devient le premier nageur de l’histoire Ă  descendre sous les 48 secondes. La finale arrive et van den Hoogenband l’emporte devant Popov qui obtient la mĂ©daille d’argent. Gary Hall Jr. complĂšte le podium avec seulement un centiĂšme d’avance sur Michael Klim[71]. Popov Ă©choue ainsi dans sa tentative de triplĂ© olympique du 100 m. Reste Ă  nager le 50 m, mais le Russe ne se fait pas d’illusions[72]. Il atteint la sixiĂšme place, dans une course remportĂ©e par son rival Gary Hall Jr. ex-aequo avec son compatriote Anthony Ervin[73]. L’équipe russe du 4 × 100 4 nages ne s’étant pas qualifiĂ©e pour la finale (sans Popov), c’est la fin des Jeux de Sydney pour « le Tsar »[74].

À la fin de la compĂ©tition, l’heure est au bilan. Popov explique cet Ă©chec par le manque de compĂ©tition juste avant les Jeux, ce qui a peu Ă  peu dĂ©gradĂ© sa condition physique, ainsi que par l’absence de son entraĂźneur pris par ses obligations dans l’équipe australienne[75]. Touretski est d’accord sur ce dernier point mais pense aussi que son nageur s’est peut-ĂȘtre surestimĂ©[76]. Alors que la presse suppose que le nageur a disputĂ© ses derniĂšres finales olympiques[77], Popov plaisante en interview en dĂ©clarant qu’il va « se punir en continuant jusqu’aux Jeux d’AthĂšnes. » En fait, il n’a jamais vraiment envisagĂ© d’arrĂȘter sa carriĂšre Ă  l’issue des Jeux de Sydney, de crainte qu’un arrĂȘt aussi brutal soit nĂ©faste Ă  sa santĂ© ; il estimait ainsi avant les Jeux nager encore deux ans[78].

Deux saisons en dedans

Juste aprĂšs la compĂ©tition de Sydney naĂźt le second fils de Popov, Anton, en octobre. Pendant les deux mois qui suivent la fin des Jeux, le nageur russe continue l’entraĂźnement, n’en manquant pas la moindre session. En dĂ©cembre, il participe Ă  l’étape de Coupe du monde de natation FINA ayant lieu Ă  Shanghai. Il y remporte le 100 m libre en 49 s 11 devant Scott Tucker ainsi que le 50 m libre en 22 s 18 devant Bill Pilczuk[79]. À la question de savoir combien de temps il va continuer Ă  nager, il rĂ©pond que Gennadi Touretski estime qu’il peut rester Ă  haut niveau jusqu’à 37 ans, plaisantant Ă  moitiĂ©[80].

En , un petit coffre-fort est volĂ© au domicile de Gennadi Touretski lors d’un cambriolage. Le coffre est retrouvĂ©, contenant les mĂ©dailles d’or offertes par Popov et Michael Klim, mais aussi dix tablettes de Stanozolol, un stĂ©roĂŻde anabolisant facilement dĂ©tectable. Touretski, qui avait signalĂ© le vol, affirme la machination, mais risque six mois de prison et est suspendu par l’Institut australien des sports, son employeur. ImmĂ©diatement, l’Agence australienne antidopage annonce que ses athlĂštes vont ĂȘtre systĂ©matiquement contrĂŽlĂ©s dans la semaine[81], soit 250 contrĂŽles[82]. Popov et Klim dĂ©fendent tous deux fermement leur entraĂźneur[83].

Les championnats du monde de Fukuoka se profilant, Popov en pleine prĂ©paration participe au circuit Mare Nostrum, en juin. Il s’adjuge la victoire sur 50 m[84] et 100 m nage libre[85] Ă  l’étape de Barcelone ainsi qu’à celle de Canet-en-Roussillon[86] - [87]. À Monaco, il remporte le 50 m[88] mais est battu sur 100 m par Lars Frolander[89]. Les mondiaux de Fukuoka sont prĂ©vus pour le mois de juillet. Entre-temps, Alexander Popov participe Ă  une rĂ©union du CIO Ă  Moscou au sujet des Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2008. Dans la salle de l’hĂŽtel oĂč les membres du comitĂ© sont rĂ©unis, il ne supporte pas la climatisation et contracte une infection Ă  la gorge qui le conduit Ă  l’hĂŽpital pour quelques jours. En consĂ©quence, il doit dĂ©clarer forfait pour les championnats du monde[90]. La saison 2001 est terminĂ©e pour lui, premiĂšre saison de sa carriĂšre internationale oĂč il ne remporte aucune mĂ©daille. En septembre, bonne nouvelle pour lui, Gennadi Touretski est blanchi par la justice faute de preuve convaincante. Il reprend donc ses fonctions au sein de l’Institut australien des sports. Popov est toujours en train de rĂ©cupĂ©rer de sa maladie[91].

Alexander Popov ne reprend la compĂ©tition qu’en Ă  l’occasion des championnats du monde petit bassin, Ă  Moscou[92]. Popov est peu habituĂ© Ă  participer aux compĂ©titions en petit bassin, mais celle-ci est particuliĂšre puisqu’elle se dĂ©roule dans son pays natal. Il explique ainsi : « Les fans et mes partenaires de l’équipe russe ne m’auraient pas compris si je n’étais pas venu. Pour ĂȘtre clair, je n’avais pas d’autre choix que d’ĂȘtre ici parce que c’est le premier Ă©vĂ©nement international de natation ayant lieu Ă  Moscou depuis les Jeux olympiques de 1980[93]. » Sur place, il remporte la mĂ©daille de bronze sur 50 m libre ex-aequo avec Olexander Volinets, derriĂšre l’Argentin JosĂ© Meolans et le Britannique Mark Foster. Il termine aussi Ă  la troisiĂšme place du relais 4 × 100 m libre avec l’équipe russe[94].

Au mois de juillet, Popov participe aux championnats d’Europe Ă  Berlin, en grand bassin cette fois, et y remporte deux mĂ©dailles : une mĂ©daille d’argent sur 100 m libre oĂč il est une nouvelle fois dominĂ© par Pieter van den Hoogenband (auteur d’un trĂšs bon 47 s 86, Ă  seulement deux centiĂšmes de son record du monde), et une mĂ©daille d’or sur le relais 4 × 100 m 4 nages[14]. Il termine cinquiĂšme sur 50 m nage libre[95].

C’est aussi en juillet que son entraĂźneur, Gennadi Touretski, est dĂ©finitivement dĂ©mis de ses fonctions Ă  l’IAS, pour cause de comportement jugĂ© inacceptable lors d’un vol entre Singapour et Sydney. Touretski se rend alors en Europe travailler pour la fĂ©dĂ©ration suisse de natation[96]. Au mois de novembre, Alex Popov annonce qu’il va aussi dĂ©mĂ©nager en Suisse, d’une part pour se rapprocher du CIO Ă  Lausanne et arrĂȘter les aller-retours incessants, et d’autre part car il envisage de se reconvertir pour son sponsor suisse une fois sa carriĂšre terminĂ©e, l’Australie ne lui offrant que peu d’opportunitĂ©s[97]. Il dĂ©mĂ©nage ainsi Ă  Soleure en janvier 2003 aprĂšs avoir vĂ©cu en Australie depuis 1993[98].

Triplé mondial à 31 ans

DĂ©but 2003, Alexander Popov annonce qu’il prendra sa retraite aprĂšs les Jeux olympiques d’AthĂšnes l’annĂ©e suivante[99]. Fin avril, il participe aux championnats de Russie en vue de se qualifier pour les mondiaux de l’étĂ©. Il se qualifie sans forcer en remportant le 50 m en 22 s 17 et le 100 m en 49 s 27, chaque fois devant Denis Pimankov[100]. Encore quelques courses au Mare Nostrum au mois de juin, oĂč Popov s’impose Ă  Monaco[101] et Ă  Barcelone, oĂč Pieter van den Hoogenband est forfait. Dans la ville espagnole, il dĂ©clare ne faire aucun pronostic sur les mondiaux imminents, avouant avoir commis quelques erreurs lors de ses courses. Ses temps ne sont pas exceptionnels mĂȘme s’ils ont suffi pour la victoire : 49 s 35 sur 100 m et 22 s 22 sur 50 m libre[102]. À l’étape de Canet, il est de nouveau premier sur 100 m (49 s 64)[103] et sur 50 m ex-aequo avec Salim Iles (22 s 82)[104].

Les championnats du monde ont lieu au mois de juillet Ă  Barcelone. Popov commence sa compĂ©tition par la premiĂšre mĂ©daille d’or mondiale de sa carriĂšre sur le relais 4 × 100 m nage libre. Dernier Ă  s’élancer, il jouit d’une bonne avance au dĂ©part et nage son relais en 47 s 71 pour conclure. Les AmĂ©ricains et les Australiens de Ian Thorpe, habituellement favoris, sont relĂ©guĂ©s respectivement Ă  la seconde et Ă  la quatriĂšme place[105]. Deux jours plus tard, Popov participe aux sĂ©ries du 100 m nage libre : il nage la sienne en 48 s 94, tandis que van den Hoogenband a le meilleur temps des sĂ©ries avec 48 s 86. L’AmĂ©ricain Jason Lezak nage Ă©galement sous les 49 secondes (48 s 94) et l’Australien Thorpe signe le quatriĂšme meilleur temps, un cran en dessous des autres avec 49 s 17[106]. En demi-finale, Popov confirme en signant une nouvelle fois le second meilleur temps (48 s 51), toujours derriĂšre van den Hoogenband[107]. Le lendemain, en finale, Popov montre qu'il est bien montĂ© en puissance en nageant encore plus vite : il gagne la course en 48 s 42 devant un Pieter van den Hoogenband qui avait pourtant rĂ©ussi 48 s 39 la veille. Le prodige australien Ian Thorpe complĂšte le podium et Jason Lezak termine Ă  la quatriĂšme place[108]. Ces quatre nageurs ont dominĂ© les dĂ©bats de bout en bout de la compĂ©tition.

Les championnats se poursuivent par le 50 m nage libre. Popov survole les sĂ©ries en Ă©tant le seul Ă  nager sous les 22 secondes : il arrĂȘte le chronomĂštre Ă  21 s 98, nouveau record de la compĂ©tition[109]. AprĂšs un autre temps probant en demi-finale (21 s 99)[110], Popov remporte la mĂ©daille d’or sur 50 m libre devant Mark Foster et Pieter van den Hoogenband. TrĂšs fair-play, le NĂ©erlandais dĂ©clare : « Ça ne me dĂ©range pas d’ĂȘtre battu par lui, je le respecte tellement[111]. » Ce respect mutuel entre les deux nageurs contraste beaucoup avec la rivalitĂ© qui rĂ©gnait entre Popov et Gary Hall Jr. dans les annĂ©es 1990. Avant les Jeux de Sydney, Popov dĂ©clarait au sujet du jeune NĂ©erlandais : « Si Pieter peut poursuivre ce qui est une tradition maintenant de ramener tous les titres sur 100 m en Europe, ce sera parfait[11]. » Le 27 juillet, Popov conclut ses championnats avec une mĂ©daille d’argent sur le relais 4 × 100 m 4 nages[112].

Alexander Popov ajoute ainsi trois nouveaux titres de champion du monde Ă  son palmarĂšs, malgrĂ© un Ăąge avancĂ© dans un sport oĂč les plus jeunes peuvent Ă©merger dĂšs 14-15 ans au plus haut niveau[113]. Il devient de fait Ă  31 ans et 253 jours le plus vieux champion du monde de l’histoire, record battu en 2005 par l’Allemand Mark Warnecke et ses 35 ans[114]. À un an de l’échĂ©ance d'AthĂšnes, Popov prouve qu’il est toujours prĂ©sent mais il ne s’emballe pas pour autant, estimant que beaucoup de nageurs auraient pu aller plus vite lors de ces championnats[111].

Derniers Jeux

L’annĂ©e 2004 est la derniĂšre ligne droite dans la carriĂšre du nageur. Fin avril, il participe Ă  un meeting Ă  Vienne oĂč le niveau n’est pas trĂšs Ă©levĂ© : il s’adjuge la victoire sur 50 m en 22 s 86 et termine second du 100 m en 50 s 48[115]. C’est aussi au mois d’avril que Popov se prĂ©sente Ă  l’élection au poste de prĂ©sident de la fĂ©dĂ©ration russe de natation, arguant que peu de choses ont changĂ© dans la gestion du sport depuis ses dĂ©buts en 1991. Battu par Gennadi Alyoshin avec 33 voix contre 40, il est finalement dĂ©signĂ© vice-prĂ©sident de sa fĂ©dĂ©ration[116]. De retour dans les bassins au mois de juin Ă  l’occasion du Mare Nostrum, il nage le 100 m en 49 s 86 Ă  Canet[117] et en 49 s 83 Ă  Barcelone[118].

Popov en octobre 2008 lors d'une conférence de presse au Kremlin.

Les Jeux olympiques d’AthĂšnes, quatriĂšmes Jeux consĂ©cutifs d’Alexander Popov, dĂ©butent Ă  la mi-aoĂ»t. Le 17 aoĂ»t, Popov obtient le huitiĂšme temps des sĂ©ries du 100 m nage libre avec 49 s 51[119]. Il se fait ensuite Ă©liminer aux portes de la finale, en nageant 49 s 23 ; la derniĂšre place qualificative ayant Ă©tĂ© gagnĂ©e par Ian Thorpe pour seulement deux centiĂšmes de seconde. Le niveau des demi-finales n’était pourtant pas excessivement Ă©levĂ©, puisque seuls trois nageurs ont nagĂ© sous les 49 s, parmi lesquels Pieter van den Hoogenband[120]. C’est ce dernier qui remporte le titre olympique du 100 m, pour la deuxiĂšme fois consĂ©cutive. Il devient ainsi le quatriĂšme nageur de l’histoire Ă  rĂ©ussir cette performance, aprĂšs Popov, Johnny Weissmuller et Duke Kahanamoku. Les sĂ©ries du 50 m sont anecdotiques, oĂč « le Tsar » ne peut faire mieux que 22 s 58, temps insuffisant pour atteindre les demi-finales[121]. C’est son ancien rival Gary Hall Jr. qui remporte le titre olympique de l’épreuve. Enfin, l’équipe de Russie Ă©choue Ă  la quatriĂšme place des relais 4 × 100 m nage libre et 4 × 100 m 4 nages[122]. Popov termine donc ses Jeux sans mĂ©daille, des Jeux qui ont Ă©tĂ© ceux de l’AmĂ©ricain Michael Phelps et ses six mĂ©dailles d’or.

Alexander Popov termine ainsi sa carriĂšre de nageur lĂ  oĂč il l’avait commencĂ©e, Ă  AthĂšnes, ville oĂč, treize ans plus tĂŽt, il se rĂ©vĂ©lait en remportant trois titres de champion d’Europe. Il laisse derriĂšre lui un palmarĂšs considĂ©rable : en comptant les relais, il est quatre fois champion olympique (cinq fois vice-champion), six fois champion du monde (quatre fois vice-champion) et vingt-et-une fois champion d’Europe (trois fois vice-champion). Son retrait est officialisĂ© dĂ©but 2005[123].

AprĂšs-carriĂšre

Popov Ă  Rio de Janeiro en 2016

Aleksandr Popov poursuit ses activitĂ©s au sein de la commission des athlĂštes du ComitĂ© international olympique. Le , il est rĂ©Ă©lu pour un nouveau mandat de huit ans[124]. En septembre de la mĂȘme annĂ©e, il est nommĂ© au comitĂ© d’évaluation des Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2016. Le comitĂ© doit notamment analyser les candidatures des villes et faire des inspections sur le terrain[125].

Popov est également président de la commission des athlÚtes des Jeux olympiques d'hiver de 2014 prévus à Sotchi[126].

Profil

Technique et entraĂźnement

L'approche de l'entraĂźnement de Gennadi Touretski est souvent jugĂ©e peu orthodoxe par les observateurs extĂ©rieurs. Souvent, il se contente de quelques instructions, d'un hochement de tĂȘte, et laisse ensuite le nageur travailler Ă  sa guise et trouver lui-mĂȘme la meilleure maniĂšre d'appliquer les directives[127]. Le travail mental est largement laissĂ© aux soins de Popov, puisque celui-ci connaĂźt de longues pĂ©riodes oĂč il est seul[128].

Le style de nage d'Alexander Popov repose sur l'opposition complĂšte des bras : un bras achĂšve sa phase de pĂ©nĂ©tration dans l'eau (Ă  l'avant) Ă  l'instant oĂč l'autre ressort (Ă  l'arriĂšre)[129]. Popov travaille ce style Ă  l'aide d'un exercice consistant Ă  la mise en mouvement d'une pagaie de kayak[127]. Le style de Popov est largement reconnu comme excellent, voire techniquement parfait[130]. Il donne aux observateurs l'impression de faire moins d'efforts que ses concurrents, nageant tout en glisse avec une rĂ©sistance Ă  l'eau amoindrie.

Cette technique trĂšs au point constitue le point central de l'entraĂźnement du nageur. Ainsi, les volumes d'entraĂźnement d'Aleksandr Popov sont dĂ©terminĂ©s par la distance qu'il peut parcourir sans s'effondrer techniquement[131]. En 1996, Popov nageait tout de mĂȘme 2 000 km par an Ă  l'entraĂźnement et prenait une centaine de dĂ©parts de 100 m en compĂ©titions[132]. Cette technique lui permet de dĂ©velopper beaucoup moins d'Ă©nergie que ses concurrents (environ 30 % en moins)[133], et donc de moins se fatiguer. En parallĂšle, Touretski estime que ce qui a permis Ă  son nageur de dominer le sprint durant trĂšs longtemps est sa capacitĂ© Ă  nager la seconde longueur d'un 100 m en dessous des 25 secondes. Il explique que Popov avait deux gĂ©nĂ©rations d'avance sur ses concurrents, un retard que ceux-ci n'ont comblĂ© que vers l'an 2000[134]. Un point important de la technique de Popov, largement travaillĂ© Ă  l'entraĂźnement oĂč il effectue de longues sĂ©ries Ă  vitesse lente et en dĂ©composant ses mouvements, est le relĂąchement de ses bras, en maintenant une glisse maximale[127]. Le but est d'appliquer ce que Johnny Weissmuller avançait dĂ©jĂ  dans les annĂ©es 1920 : « le grand secret pour avoir du succĂšs en sprint est le relĂąchement Ă  vitesse maximale[135]. »

L'efficacitĂ© de cette technique ressort dĂ©jĂ  en 1992 Ă  l'occasion des Jeux olympiques de Barcelone : lors de sa victoire sur 50 m libre face Ă  Matt Biondi, Aleksandr Popov effectue 33 mouvements de bras contre 36 pour l'AmĂ©ricain. Ainsi, l'astuce consiste Ă  allonger l'amplitude du mouvement plutĂŽt que d'en augmenter la frĂ©quence[127]. DĂ©jĂ  bien en place, Popov fait encore Ă©voluer sa technique en , en rĂ©duisant encore lĂ©gĂšrement son ratio de coups de bras par longueur. Quelques mois plus tard, il bat pour la premiĂšre fois le record du monde du 50 m nage libre[136].

La technique et les principes de la nage d'Aleksandr Popov ont été étudiés par d'autres entraßneurs, comme Bob Bowman, l'entraßneur de l'Américain Michael Phelps, octuple médaillé d'or aux Jeux olympiques de 2008. Bowman s'est inspiré du Russe en proposant à son nageur une série d'exercices similaires à ceux de Popov, en particulier pour augmenter la distance parcourue par coup de bras et la quantité d'eau tirée[137].

Compétition

Pour approcher les compĂ©titions, Aleksandr Popov s'est inspirĂ© de l'AmĂ©ricain Matt Biondi. Il aperçoit ce dernier Ă  l'Ɠuvre pour la premiĂšre fois lors d'une Ă©tape de coupe du monde en 1991 : dĂ©contractĂ© et trĂšs calme, il lisait un livre en s'Ă©tirant dans un coin. Depuis, Popov s'adonne Ă  la lecture avant ses compĂ©titions, en particulier aux Ɠuvres de LĂ©on TolstoĂŻ, qui lui fait redĂ©couvrir ses racines. Il considĂšre ainsi la lecture comme faisant partie intĂ©grante de sa prĂ©paration mentale[138], un mental trĂšs fort chez lui qui aime Ă  dire : « Dans un bon jour, personne ne peut me battre. Dans un mauvais jour, personne ne peut me battre[139]. »

Concernant la stratĂ©gie, son entraĂźneur Gennadi Touretski est trĂšs effacĂ©, d'abord parce qu'il a souvent Ă©tĂ© occupĂ© par ses fonctions mais aussi par choix : il ne veut pas interfĂ©rer avec l'instinct, l'approche naturelle qu'a son nageur de la course. Ainsi, en 1996, annĂ©e oĂč Popov rĂ©ussit un nouveau doublĂ© 50–100 m nage libre aux Jeux olympiques, Touretski explique avoir fait le travail prĂ©-olympique en avril-mars avant les Jeux, pour ne plus aborder le sujet avec lui ensuite[132].

Toutefois, lors des compĂ©titions, l'entraĂźneur peut s'avĂ©rer dĂ©cisif et trouver les solutions aux problĂšmes de son nageur. Ainsi, en 1997, lors des championnats d'Europe de SĂ©ville, il constate que Popov n'est pas bien dans sa technique. Il lui fait alors exĂ©cuter une sĂ©rie de sprints, pendant vingt-cinq minutes, aprĂšs les qualifications du 100 m nage libre du matin. Popov, qui ne voit pas oĂč il veut en venir, s'exĂ©cute et, plus tard dans la journĂ©e, remporte la finale, toutes ses sensations retrouvĂ©es[140]. En 1998, Ă  l'occasion des championnats du monde 1998, Popov effectue d'aprĂšs lui une course « calamiteuse » lors des sĂ©ries (bien qu'il ait obtenu le second temps). Touretski juge alors qu'il n'utilise que 60 % de ses possibilitĂ©s techniques. Encore une fois, il finit par trouver les bons mots en intimant Ă  son nageur « d'activer son systĂšme nerveux, sans trop penser Ă  la technique, et en faisant sa propre course ». Popov remporte la finale du 100 m peu aprĂšs[141].

Au niveau du matĂ©riel, Popov est un nageur atypique. Longtemps rĂ©fractaire Ă  la technologie, il nage pendant dix ans en simple slip de bain, Ă©quipĂ© en tout et pour tout de lunettes : il ne porte pas de bonnet malgrĂ© ses cheveux relativement longs, lĂ  oĂč ses adversaires sans bonnet se les coupaient trĂšs courts. Si cette attitude Ă©tait celle de tous les nageurs en 1991, ce n'est plus le cas en 2000 oĂč les combinaisons sont gĂ©nĂ©ralisĂ©es. Ainsi, lors des Jeux olympiques de Sydney, en finale du 100 m, il reste le seul nageur Ă©quipĂ© d'un maillot de bain basique, tous ses concurrents ayant optĂ© pour des Ă©quipements plus modernes (combinaisons sur les jambes ou intĂ©grales)[142]. Par la suite, Popov finit par porter un pantalon (type legskin) de son sponsor Arena, dont il s'Ă©quipe pour la premiĂšre fois lors des championnats du monde 2003[143] et par la suite aux Jeux olympiques d'AthĂšnes en 2004.

Aleksandr Popov peut aussi se targuer d'une grande régularité de ses performances au cours de ses années de compétitions. Le tableau suivant reprend ses meilleurs temps sur une période de dix ans[144] :

Meilleurs temps en nage libre
AnnĂ©e 50 m 100 m
1991 22 s 78 49 s 18 RE
1992 21 s 91 RE 49 s 02 RE
1993 22 s 27 48 s 93 RE
1994 22 s 17 48 s 21 RM
1995 22 s 30 49 s 10
1996 22 s 13 48 s 74
1997 22 s 30 49 s 02
1998 22 s 27 48 s 74
1999 22 s 06 48 s 82
2000 21 s 64 RM 48 s 27

Sponsors et revenus

En 1993, Aleksandr Popov quitte la Russie pour aller s'entraĂźner en Australie. Au cours des annĂ©es suivantes, la question de sa nationalitĂ© se pose Ă  de multiples reprises, Ă©tant donnĂ© ses excellents rĂ©sultats sportifs : la citoyennetĂ© australienne lui permettrait de nager sous les couleurs Aussies, ce qui pourrait lui rapporter beaucoup plus d'argent que son pays d'origine, Ă  l'image de Ian Thorpe ou Michael Klim. À l'aube des Jeux de Sydney, un agent sportif estime que Popov pourrait gagner prĂšs d'un million de dollars australiens par an, revenu qu'il est loin d'approcher en nageant pour la Russie[145]. MalgrĂ© cela, Popov reste fidĂšle Ă  son pays natal, ce qui fera dire Ă  Alain Mimoun : « Des comme lui, il n'y en a pas beaucoup aujourd'hui ! C'est peut-ĂȘtre mĂȘme le dernier[146]... » Pourtant, le nageur indique n'avoir pas reçu le moindre argent de la part de la fĂ©dĂ©ration russe depuis 1996, et ce sans explication. Ce fait n'est pas tout Ă  fait dĂ©nuĂ© d'intĂ©rĂȘt pour le nageur, plutĂŽt content d'ĂȘtre libĂ©rĂ© de ses obligations de prĂ©sence aux diffĂ©rents camps d'entraĂźnement organisĂ©s par la fĂ©dĂ©ration. De son cĂŽtĂ©, le ministĂšre russe des sports lui verse l'Ă©quivalent de 1 200 francs par mois, un revenu qu'il juge insuffisant pour une prĂ©paration olympique ; Ă  l'Ă©poque, il doit ainsi se sĂ©parer du studio qu'il possĂšde Ă  Volgograd[147].

Malgré tout, Aleksandr Popov a collaboré avec quelques sponsors au cours de sa carriÚre. Depuis 1997, il est ambassadeur de la marque de montres Omega[148], collaboration qui est toujours effective en 2008 bien qu'il ait achevé sa carriÚre sportive quatre ans plus tÎt[149]. Il est aussi sponsorisé par l'équipementier Arena[150].

Une référence de la natation

Au-delĂ  de son palmarĂšs, Aleksandr Popov occupe une place particuliĂšre dans l'histoire de la natation, en ce qu'il a Ă©tabli les derniers temps de rĂ©fĂ©rence sur sprint avant l'avĂšnement des combinaisons. MĂȘme s'il opte pour la technologie dans les derniĂšres annĂ©es de sa carriĂšre, c'est bien en maillot de bain que Popov a Ă©tabli ses deux records du monde sur 50 et 100 m nage libre, respectivement en 2000 et en 1994.

Eamon Sullivan en LZR Racer, tombeur du record du 50 m de Popov.

En 2008, l'Ă©quipementier Speedo propose une combinaison intĂ©grale rĂ©volutionnaire dotĂ©e de plaques de polyurĂ©thane, la LZR Racer. ImmĂ©diatement, l'adoption de cette combinaison mĂšne Ă  une vĂ©ritable pluie de nouveaux records du monde ; en particulier, l'Australien Eamon Sullivan amĂ©liore le record du 50 m de Popov de quelques centiĂšmes. Ceci pousse les acteurs du monde de la natation Ă  s'interroger, voire Ă  remettre en cause la lĂ©gitimitĂ© de ces records et de ces combinaisons. Ainsi, le sprinteur amĂ©ricain Jason Lezak qualifie la situation de « ridicule » et ajoute : « Le record de Popov de 21 s 64 est restĂ© pendant huit ans, et maintenant, tout soudainement, vous ĂȘtes sept dixiĂšmes plus rapides. Ça n'a aucun sens, ce n'est pas bon pour notre sport. Il devrait y avoir des Ă©volutions en sport, mais pas aussi grandes, pas aussi rapides[151]. »

Aleksandr Popov, retraitĂ© depuis quatre ans, continue d'ĂȘtre impliquĂ© dans la natation et possĂšde un avis particulier sur la question. MĂȘme s'il n'eut pas voulu porter de combinaison Speedo, prĂ©fĂ©rant « quelque chose de plus fascinant, en faisant plus d'efforts plutĂŽt que d'utiliser une aide extĂ©rieure », il n'Ă©prouve aucune espĂšce de sympathie pour les nageurs qui blĂąment leurs adversaires de les avoir battus grĂące aux combinaisons. Pour lui, des « nageurs forts » peuvent remporter des courses sans la combinaison de Speedo[152].

En 2009 se produit une seconde rĂ©volution ; cette fois, les nouvelles combinaisons sont entiĂšrement constituĂ©es de polyurĂ©thane. Le Français FrĂ©dĂ©rick Bousquet, Ă©quipĂ© d'une Jaked J01, franchit le mur symbolique des 21 secondes en nageant le 50 m en 20 s 94, soit plus de 30 centiĂšmes de mieux que le dernier record. Le record de Bousquet finit par ĂȘtre validĂ© par la FINA, ce qui ne manque pas de laisser certains observateurs sceptiques. Ainsi, Craig Lord du site SwimNews.com considĂšre toujours Popov comme le nageur le plus rapide de l'histoire, arguant que le « vrai » record de la distance est celui du Russe en 21 s 64[153]. John Craig, du Swimming World Magazine, Ă©crit qu'il aimerait bien voir les nageurs en maillots de bain lors des championnats du monde de 2009, Ă  Rome, pour voir ce qu'ils valent vraiment face au temps de rĂ©fĂ©rence de Popov[154].

PalmarĂšs

Jeux olympiques

En quatre participations aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ©, Aleksandr Popov remporte neuf mĂ©dailles dont quatre en or obtenues dans des Ă©preuves individuelles. Quatre de ses mĂ©dailles sont remportĂ©es dans des Ă©preuves de relais. Il est le seul nageur avec l'AmĂ©ricain Matt Biondi Ă  avoir rĂ©alisĂ© le doublĂ© 50–100 mĂštres nage libre, qui plus est Ă  deux reprises pour le Russe, performance unique.

Épreuve Édition
Barcelone 1992 Atlanta 1996 Sydney 2000 AthĂšnes 2004
50 m nage libreOr
21 s 91 RO
Or
22 s 13
6e
22 s 24
18e temps en séries
22 s 58
100 m nage libreOr
49 s 02
Or
48 s 74
Argent
48 s 69
9e temps en demi-finale
49 s 23
4 × 100 m nage libreArgent
3 min 17 s 56
Argent
3 min 17 s 06
Disqualification4e
3 min 15 s 75
4 × 100 m 4 nagesArgent
3 min 38 s 56
Argent
3 min 37 s 55
—4e
3 min 35 s 91

Championnats du monde

En trois participations aux Championnats du monde de natation en grand bassin, Aleksander Popov a remporté onze médailles dont six en or (cinq en individuel et une en relais). Cinq de ses médailles sont remportées dans des épreuves individuelles, les autres l'étant dans des épreuves de relais. Il ne participe qu'une fois aux Championnats du monde en petit bassin, en 2002 à Moscou. Il y remporte deux médailles en bronze. Il compte donc treize médailles dans des championnats du monde organisés par la FINA, ce qui en fait le cinquiÚme nageur le plus médaillé de l'histoire aprÚs l'édition 2007.

Épreuve / Édition Grand bassin Petit bassin
Rome 1994 Perth 1998 Barcelone 2003 Moscou 2002
50 m nage libre Or
22 s 17
Argent
22 s 43
Or
21 s 92
Bronze
21 s 55
100 m nage libre Or
49 s 12
Or
48 s 93
Or
48 s 42
—
4 × 100 m nage libre Argent
3 min 18 s 12
Bronze
3 min 18 s 45
Or
3 min 14 s 06
Bronze
3 min 11 s 24
4 × 100 m 4 nages Argent
3 min 38 s 28
6e
3 min 41 s 85
Argent
3 min 34 s 72
—

Championnats d'Europe

En huit participations aux Championnats d'Europe en grand bassin, Aleksandr Popov a remportĂ© vingt-six mĂ©dailles dont vingt-et-une en or. Treize de ses rĂ©compenses ont Ă©tĂ© remportĂ©es dans des Ă©preuves individuelles dont dix en or. En relais, le Russe a Ă©galement dĂ©crochĂ© treize mĂ©dailles dont onze du mĂ©tal le plus prĂ©cieux. Par ailleurs, il n'a participĂ© qu'Ă  une seule Ă©dition des Championnats d'Europe en petit bassin, en 1991, remportant deux mĂ©dailles d'or (50 m nage libre et relais 4 × 50 m 4 nages).

Remarque : pour les championnats de 1991, Aleksandr Popov nage pour les couleurs de l'Union soviétique. DÚs les championnats suivants, il devient Russe.
CompĂ©tition / Édition Épreuve
50 m nage libre 100 m nage libre 4 × 100 m nage libre 4 × 100 m 4 nages
Athùnes 1991 — Or
49 s 18
Or
3 min 17 s 11
Or
3 min 39 s 68
Sheffield 1993 Or
22 s 27
Or
49 s 15
Or
3 min 18 s 80
Or
3 min 38 s 90
Vienne 1995 Or
22 s 25
Or
49 s 10
Or
3 min 18 s 84
Or
3 min 38 s 11 – RE
SĂ©ville 1997 Or
22 s 30
Or
49 s 09
Or
3 min 16 s 85 – RE
Or
3 min 39 s 67
Istanbul 1999 Bronze
22 s 32
Argent
48 s 82
Argent
3 min 19 s 49
Bronze
3 min 41 s 18
Helsinki 2000 Or
21 s 95
Or
48 s 61
Or
3 min 18 s 75
Or
3 min 39 s 29
Berlin 2002 5e
22 s 35
Argent
48 s 94
— Or
3 min 36 s 21
Madrid 2004 Or
22 s 32
— — —

Records

Records du monde battus

Ce tableau détaille les sept records du monde individuels battus par Alexander Popov durant sa carriÚre. Deux sont battus en grand bassin, les cinq autres en petit bassin. Il bat son premier record planétaire le et son dernier le . Plus aucun de ses records n'est en vigueur actuellement. Le , l'Australien Eamon Sullivan bat le dernier record du monde encore détenu par le Russe, sur 50 mÚtres nage libre.

Records du monde individuels battus par Alexander Popov
Épreuve Temps CompĂ©tition Lieu Date Record battu
50 m nage libre en grand bassin 21 s 64 Championnats de Russie 2000 Moscou, Russie 16/06/2000 Eamon Sullivan le 17/02/2008
21 s 56
50 m nage libre en petit bassin 21 s 50 Coupe du monde 1994 Desenzano del Garda, Italie 13/03/1994 Mark Foster le 13/12/1998
21 s 48
100 m nage libre en grand bassin 48 s 21 Mare Nostrum 1994 Monte-Carlo, Monaco 18/06/1994 Michael Klim le 16/09/2000
48 s 18
100 m nage libre en petit bassin 47 s 83 Coupe du monde 1994 Hong Kong 01/01/1994 Lui-mĂȘme
47 s 82 Coupe du monde 1994 PĂ©kin, Chine 05/01/1994 Lui-mĂȘme
47 s 12 Coupe du monde 1994 Desenzano del Garda, Italie 12/03/1994 Lui-mĂȘme
46 s 74 Coupe du monde 1994 Gelsenkirchen, Allemagne 19/03/1994 Ian Crocker le 27/03/2004
46 s 25

Records personnels

Ces tableaux détaillent les records personnels absolus d'Alexander Popov à la fin de sa carriÚre.

Records personnels en grand bassin[155]
Épreuve Temps CompĂ©tition Lieu Date
50 m nage libre 21 s 64 Championnats de Russie 2000 Moscou, Russie 16/06/2000
100 m nage libre 48 s 21 Mare Nostrum 1994 Monte-Carlo, Monaco 18/06/1994
Records personnels en petit bassin[155]
Épreuve Temps CompĂ©tition Lieu Date
50 m nage libre 21 s 50 Coupe du monde 1994 Desenzano del Garda, Italie 13/03/1994
100 m nage libre 46 s 74 Coupe du monde 1994 Gelsenkirchen, Allemagne 19/03/1994

Annexes

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Alexander Popov, Nager dans le vrai, Paris, le cherche midi Ă©diteur, , 220 p. (ISBN 2-86274-879-X). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Liens externes

Notes et références

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