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Histoire du Congo belge pendant la Seconde Guerre mondiale

La participation du Congo belge (aujourd’hui la République démocratique du Congo) à la Seconde Guerre mondiale commença avec l'invasion allemande de la Belgique en . Malgré la capitulation de la Belgique, le Congo resta dans le conflit aux côtés des Alliés, et fut administré par le gouvernement belge en exil, et fournit des matières premières indispensables, notamment de l'or et de l'uranium, à la Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Un clairon congolais de la Force publique, en 1943. Son visage porte des signes de scarifications rituelles.

Les troupes congolaises de la Force publique se battirent aux côtés des forces britanniques dans la campagne d’Afrique de l'Est, et une unité médicale congolaise servit à Madagascar et lors de la campagne de Birmanie. Des formations congolaises furent également affectées à des tâches de garnisons en Égypte, au Nigeria et en Palestine.

Les pressions croissantes exercĂ©es sur la population congolaise par les autoritĂ©s coloniales pendant la guerre, cependant, provoquèrent des grèves, des Ă©meutes et d’autres formes de rĂ©sistance, notamment de la part des autochtones. Elles furent rĂ©primĂ©es, souvent violemment, par les autoritĂ©s coloniales belges. La prospĂ©ritĂ© comparĂ©e du Congo pendant le conflit conduisit Ă  une vague d'immigration après-guerre depuis la Belgique, ce qui porta la population blanche Ă  100 000 hommes en 1950, ainsi qu’à une pĂ©riode d'industrialisation qui se poursuivit tout au long des annĂ©es 1950. Le rĂ´le jouĂ© par l'uranium congolais pendant les hostilitĂ©s fit que le pays fut un des centres d'intĂ©rĂŞt de l'Union soviĂ©tique pendant la guerre froide.

Contexte

Fonctionnaires coloniaux, dont le gouverneur général Pierre Ryckmans, à Léopoldville en 1938.

Après la Première Guerre mondiale, la Belgique possĂ©dait deux colonies en Afrique, le Congo belge, dont il avait le contrĂ´le depuis l’annexion de l'État indĂ©pendant du Congo en 1908, et le Ruanda-Urundi, une ancienne colonie allemande dont le mandat avait Ă©tĂ© donnĂ© Ă  la Belgique en 1924 par la SociĂ©tĂ© des Nations[1]. L'armĂ©e coloniale belge comptait 18 000 soldats, ce qui en faisait l'une des plus importantes armĂ©es coloniales en Afrique Ă  l'Ă©poque[2]. Le Congo connut un essor Ă©conomique dans les annĂ©es 1920. Les mines, les plantations et les rĂ©seaux de transport furent grandement dĂ©veloppĂ©s. La Grande DĂ©pression entraĂ®na un effondrement des prix des produits de base, sapant l'Ă©conomie de la colonie basĂ©e sur les exportations et entraĂ®nant une forte rĂ©duction de ses revenus et du taux d'emploi. La seule industrie qui se dĂ©veloppa au cours de la pĂ©riode Ă©tait centrĂ©e sur la production de coton[3].

Le gouvernement belge suivit une politique de neutralité entre les deux guerres. L'Allemagne nazie envahit la Belgique le et, après 18 jours de combats, le , la Belgique se rendit et fut occupée par les forces allemandes. Le roi Léopold III, qui s’était rendu aux Allemands, fut gardé prisonnier jusqu’à la fin de la guerre[4]. Juste avant la chute de la Belgique, son gouvernement, incluant le ministre des Colonies Albert de Vleeschauwer, fuit tout d’abord pour Bordeaux en France, puis à Londres, où il forma le gouvernement belge en exil en [4].

Le gouverneur général du Congo, Pierre Ryckmans, décida le jour de la capitulation de la Belgique que la colonie resterait fidèle aux Alliés, contrairement aux colonies françaises qui annoncèrent plus tard leur allégeance au gouvernement pro-allemand de Vichy[5]. Le Congo fut donc administré depuis Londres par le gouvernement belge en exil pendant la guerre[6].

Malgré cette assurance, des craintes éclatèrent dans la ville de Stanleyville (maintenant Kisangani, dans l'est du Congo) parmi la population blanche, paniquant à propos de l'avenir de la colonie et de la menace d'une invasion italienne[7].

Contribution Ă©conomique

Un pilote belge dans la Royal Air Force, en 1942. Son avion Spitfire avait été financé par des contributions du Congo, et reçut le nom de la ville congolaise de Luvungi.

Peu après l'arrivée du gouvernement belge en exil à Londres, des négociations commencèrent entre les Belges et les Britanniques sur le rôle que le Congo pourrait jouer dans l'effort de guerre des Alliés[8]. Les Britanniques étaient déterminés à ce que le Congo ne tombât pas aux mains de l'Axe, et prévoyaient d’envahir et d’occuper la colonie si un arrangement avec les Belges n’était pas possible. Ceci était surtout dû au fait qu’après la chute des colonies hollandaises et britanniques en Extrême-Orient face au Japon, les Alliés avaient désespérément besoin de matières premières comme le caoutchouc que le Congo pouvait produire en abondance[8]. Finalement, les deux parties parvinrent à un arrangement par lequel pratiquement toutes les demandes britanniques furent acceptées, y compris une dévaluation du franc congolais de 30 %[8].

Avec l'accord et la déclaration officielle congolaise de soutien aux Alliés, l'économie du Congo, et en particulier sa production de matières premières cruciales, fut mis à la disposition des autres gouvernements, en particulier à celui de Grande-Bretagne et des États-Unis:

« Le Congo belge est entré au service des Alliés. Sa doctrine et ses pratiques économiques ont été rapidement adaptés au nouveau contexte et, alors que tout a été fait pour maintenir le potentiel de richesse du Congo, il n’y a aucune hésitation lorsqu'il s’agit de sacrifier des richesses en faveur de l'effort de guerre.

- Albert De Vleeschauwer, ministre des Colonies, 1942[9] »

Le Congo Ă©tait devenu de plus en plus Ă©conomiquement centralisĂ© pendant la Grande DĂ©pression des annĂ©es 1930, le gouvernement belge ayant encouragĂ© la production du coton, qui avait de la valeur sur le marchĂ© international[1]. Le plus grand intĂ©rĂŞt Ă©conomique du Congo Ă©tait liĂ© aux matières premières. Entre 1938 et 1944, le nombre de travailleurs employĂ©s dans les mines de l'Union minière du Haut Katanga (UMHK) Ă©tait passĂ© de 25 000 Ă  49 000 pour faire face Ă  l’accroissement de la demande[10]. Afin d'augmenter la production pour l'effort de guerre, les autoritĂ©s coloniales augmentèrent le temps de travail et la productivitĂ© auxquels les travailleurs, europĂ©ens et africains, Ă©taient astreints Ă  travailler. Cela conduisit Ă  l'augmentation des conflits liĂ©s au travail dans la colonie[11]. Le mĂ©contentement parmi la population blanche augmenta Ă©galement lors de la mise en place d’un « impĂ´t de guerre » de 40 %[8]. Des impĂ´ts Ă©levĂ©s et le contrĂ´le des prix furent appliquĂ©s Ă  partir de 1941, limitant les bĂ©nĂ©fices possibles et freinant les profits de guerre[12].

La grande majoritĂ© des ressources premières produites au Congo Ă©tait exportĂ©s vers d'autres pays alliĂ©s. En 1942, l'ensemble de la production de la colonie de cuivre, d'huile de palme et de diamants industriels Ă©taient exportĂ©s vers le Royaume-Uni, alors que presque tout le bois de la colonie Ă©tait envoyĂ© en Afrique du Sud[13]. Les exportations vers les États-Unis augmentèrent Ă©galement de 600 000 $ au dĂ©but de 1940 Ă  2,7 millions de dollars en 1942[14].

Les recettes fiscales du Congo belge permirent au gouvernement belge en exil et aux Forces belges libres de se financer, contrairement à la plupart des autres États en exil, qui fonctionnaient grâce à des subventions et des dons de gouvernements amis[10]. Cela signifiait aussi que les réserves d'or belges, qui avait été déplacé à Londres en 1940, n’étaient pas indispensables pour financer l'effort de guerre, et furent donc encore disponibles à la fin de la guerre[10].

L'uranium

Le Congo possédait d'importants gisements d'uranium et était l'une des rares sources d’uranium à la disposition des Alliés[15]. L'uranium extrait de la mine d'uranium désaffectée de Shinkolobwe, détenue par l'UMHK au Katanga dans le sud du Congo, joua un rôle dans le développement de la bombe atomique durant le projet Manhattan. Le directeur de l'UMHK, Edgar Sengier, envoya secrètement la moitié de son stock d'uranium à New York en 1940; et en , il le vendit à l'armée de terre américaine[16].

Sengier s’installa Ă  New York, d'oĂą il dirigea les opĂ©rations de l'UMHK pendant le reste de la guerre[17]. Le gouvernement amĂ©ricain envoya des soldats du Corps du gĂ©nie de l'armĂ©e des États-Unis Ă  Shinkolobwe en 1942 pour restaurer la mine et amĂ©liorer ses liaisons de transport en rĂ©novant les aĂ©rodromes et les installations portuaires locales[18]. En 1944, les AmĂ©ricains acquirent 1 750 t de minerai d'uranium supplĂ©mentaire provenant de la mine qui venait de rouvrir[19].

Implication militaire

La Force publique Ă©tait une force de police et militaire combinĂ©s du Congo et du Ruanda-Urundi. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il constitua la majeure partie des Forces belges libres[2], comptant 40 000 hommes[20]. Comme les autres armĂ©es coloniales de l'Ă©poque, la Force Publique connaissait la sĂ©grĂ©gation raciale[21]; il Ă©tait dirigĂ© par 280 officiers et sous-officiers blancs, mais comprenaient des Africains noirs[22]. La Force Publique n’avait jamais reçu les matĂ©riels les plus modernes fournis aux forces armĂ©es belges avant la guerre, et devait donc utiliser des armes et des Ă©quipements obsolètes comme le mortier Stokes et de la canon Saint Chamond de 75 mm[23].

Campagne d'Afrique de l'Est

Soldats congolais de la Force Publique, en 1943.

Trois brigades de la Force Publique furent envoyées en Afrique orientale italienne aux côtés des forces britanniques pour lutter contre les Italiens en . Cela fut fait, en dépit des réserves du gouvernement en exil, pour montrer son allégeance à la cause des Alliés et en représailles au déploiement de bombardiers italiens sur les bases de la côte en Belgique occupée[4].

La 1re brigade belge coloniale opĂ©ra dans la rĂ©gion de Galla-Sidamo dans le secteur Sud-Ouest[24]. En , près de 8 000 hommes de la Force Publique, sous le commandement du major-gĂ©nĂ©ral Auguste-Édouard Gilliaert, rĂ©ussirent Ă  couper la retraite des troupes italiennes du gĂ©nĂ©ral Pietro Gazzera Ă  Saio, dans les hauts plateaux Ă©thiopiens après avoir marchĂ© plus de 1 000 km depuis leurs bases situĂ©es dans l'ouest du Congo[7]. Les troupes souffrirent de paludisme et d'autres maladies tropicales, mais rĂ©ussirent Ă  dĂ©faire les Italiens dans un certain nombre d'engagements[7]. Plus tard, Gilliaert accepta la reddition de Gazzera et de 7 000 soldats italiens dans un certain nombre de petits engagements[24]. Au cours de la campagne d’Abyssinie, la Force Publique reçut la reddition de neuf gĂ©nĂ©raux italiens, 370 officiers de haut rang et 15 000 hommes de troupes coloniales italiennes avant la fin de 1941[25]. Les forces congolaises en Abyssinie subirent environ 500 pertes[2].

Après la victoire des AlliĂ©s en Abyssinie, la Force Publique fut rebaptisĂ©e 1re brigade motorisĂ©e coloniale belge. Sa garnison Ă©tait en Égypte et en Palestine mandataire en 1943 et 1944[26]. La colonie britannique du Nigeria, qui avait Ă©tĂ© utilisĂ© comme base arrière pour une invasion planifiĂ©e du Dahomey alors contrĂ´lĂ© par Vichy (qui ne se produisit pas)[7], fut Ă©galement une garnison pour 13 000 soldats congolais[2].

Soutien médical

Une unité médicale du Congo, le 10e poste de secours avancé (10th (Belgian Congo) Casualty Clearing Station), fut formé en 1943, et servit aux côtés des forces britanniques lors de l'invasion de Madagascar et en Extrême-Orient au cours de la campagne de Birmanie[27]. L'unité comptait 350 personnels noirs et 20 blancs, et continua à servir avec les Britanniques jusqu'en 1945[28].

Vie quotidienne dans le Congo belge

Au dĂ©but de la guerre, la population du Congo s’élevait Ă  environ 12 millions de Noirs et Ă  30 000 Blancs[29]. Le gouvernement colonial sĂ©para la population selon des critères raciaux et il y avait très peu de mĂ©lange entre les populations[30]. La population blanche de LĂ©opoldville vivait dans un quartier de la ville sĂ©parĂ©e de la majoritĂ© noire, et tous les Noirs de la ville devaient respecter un couvre-feu[31].

L'éducation était largement dispensée par les missions protestantes et catholiques, qui étaient également chargé de fournir un soutien médical aux Congolais ruraux. L’alimentation ne fut pas rationnée pendant la guerre, seules les ventes de pneumatiques et de voitures furent restreintes par le gouvernement[13]. L'une des conséquences de la mobilisation économique du Congo pendant la guerre, en particulier pour la population noire, fut l’importante urbanisation. Seuls 9 % de la population autochtone vivaient dans les villes en 1938, en 1950, ce chiffre s’élevait à près de 20 %[32]. Les autorités coloniales arrêtèrent les étrangers ennemis au Congo et confisquèrent leurs biens en 1940[6].

Troubles

Grèves

Les exigences du gouvernement colonial envers les travailleurs congolais pendant la guerre provoquèrent des grèves et des émeutes de travailleurs. Les Blancs de la colonie furent autorisés à former des syndicats pour la première fois pendant la guerre, et leurs demandes de meilleurs salaires et conditions de travail étaient souvent imités par les travailleurs noirs. En , les travailleurs blancs dans la colonie tentèrent vainement une grève générale à travers la colonie[33].

Pourquoi un homme blanc devrait être payé plus d'un noir, quand tout homme blanc reste debout, donnant des ordres, ses bras derrière son dos et avec sa pipe dans sa bouche? Nous devrions prendre nos droits, ou nous ne travaillerons pas demain.

Léonard Mpoyi, décembre 1941[34]

En , les mineurs noirs sur diffĂ©rents sites, dont Jadotville et Élisabethville, se mirent en grève, exigeant que leur salaire soit augmentĂ© de 1,50 francs Ă  2 francs pour compenser la hausse du coĂ»t de la vie[35] - [36]. La grève commença le , et le lendemain 1 400 travailleurs avaient cessĂ© le travail[37]. Tous les sites de l’UMHK furent touchĂ©s le [34]. La grève fut Ă©galement alimentĂ©e par d'autres griefs contre l'ordre et la sĂ©grĂ©gation coloniale.

Dès le début, les autorités coloniales tentèrent de convaincre les grévistes de se disperser et de retourner au travail. Face à leur refus, ils n'hésitèrent pas à ouvrir le feu sur eux. À Jadotville, 15 grévistes furent abattus par les militaires[34]. À Élisabethville, les grévistes, dont leur chef Léonard Mpoyi, furent invités à des négociations au stade de la ville, où ils obtinrent diverses concessions, dont une augmentation de salaire de 30 %[34].

Lorsque les travailleurs refusèrent, le gouverneur du Katanga, Amour Maron, tira sur Mpoyi, et le tua. Le gouverneur ordonna ensuite à ses soldats de tirer sur les autres grévistes dans le stade[38]. Entre 60 et 70 grévistes furent tués lors de la manifestation[36] - [39], bien que l'estimation officielle fut d'environ 30 morts[40]. Les mineurs reprirent le travail le [38].

De nombreuses petites grèves éclatèrent au Congo plus tard durant la guerre, mais pas sur la même échelle qu'en 1941. En 1944, des grèves éclatèrent au Katanga et au Kasaï, provoquée par la conscription des mineurs et par la détérioration des conditions de travail. En 1945, des émeutes et des grèves eurent lieu parmi les dockers noirs dans la ville portuaire de Matadi[32] - [35].

Mutinerie de Luluabourg

Le gouvernement colonial au Congo dépendait de l’armée pour maintenir l'ordre civil et, surtout, il dépendait de la fidélité des troupes indigènes qui constituaient l'essentiel de la Force Publique. Les sous-officiers noirs dirigés par le Premier sergent-major Ngoie Mukalabushi, un vétéran de la campagne d’Afrique de l'Est[41], se mutina à Luluabourg dans la province congolaise du Kasaï central en [41]. Le déclencheur de cette mutinerie fut un plan pour vacciner les troupes qui avaient servi au front, les soldats étaient également mécontents de ce qui leur était demandé et de leur traitement par leurs officiers blancs[41].

Les mutins firent irruption dans l'arsenal de la base sur la matinée du et pillèrent le quartier blanc de la ville[41]. Les habitants de la ville fuirent, et un officier belge et deux civils blancs furent tués[41]. Les mutins attaquèrent des symboles visibles des autorités coloniales et proclamèrent leur désir d'indépendance[41]. Les mutins se dispersèrent dans leurs villages d'origine, pillant sur leur chemin[41]; ils échouèrent cependant à propager l'insurrection aux garnisons voisines[38]. Deux mutins, dont Mukalabushi, furent exécutés pour leur rôle dans l'insurrection[41].

HĂ©ritage

Médailles décernées pour le service dans la Force Publique (à gauche) et à la contribution à l’effort de guerre coloniale (à droite).

En raison de la prospĂ©ritĂ© comparĂ©e du Congo pendant le conflit, la pĂ©riode d'après-guerre connu une vague d'immigration depuis la Belgique. En 1950, 100 000 Blancs vivaient au Congo[1]. Cependant, la guerre mit en Ă©vidence la prĂ©caritĂ© de l'administration coloniale, conduisant le gouverneur Ryckmans Ă  remarquer, en 1946, que «les jours du colonialisme sont passĂ©s »[42]. Dans les annĂ©es suivant la guerre, le gouvernement colonial subit une rĂ©forme en profondeur[42]. Les Noirs obtinrent beaucoup plus de droits et de libertĂ©s, conduisant Ă  la croissance d'une classe dite « Ă©voluĂ©e »[43].

Après les perturbations industrielles, les syndicats de travailleurs noirs furent constitués en 1946, mais ils manquaient de puissance et d'influence[42]. Les travailleurs de l'UMHK continuèrent à exiger des salaires plus élevés, et les grèves furent fréquentes dans la colonie durant la décennie suivante[38]. Néanmoins, les salaires et les conditions de vie s’améliorèrent de manière significative dans l’immédiat après-guerre[42]. La guerre avait initié une seconde vague d'industrialisation qui dura jusqu'à l'indépendance du Congo en 1960[44].

Le massacre d’Élisabethville de 1941 est un thème récurrent dans l'art et le folklore congolais, et fut par la suite incorporé dans le récit populaire anticolonial congolais[45]. L'importance de l'uranium congolais pendant la guerre fit que l'Union soviétique s’intéressa au Congo; il fut par la suite une zone d'intérêt soviétique pendant la guerre froide[46].

Voir aussi

Références

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  11. (en) Jean-Michel Veranneman, Belgium in the Second World War, Barnsley, Pen and Sword, , 205 p. (ISBN 978-1-78337-607-0, lire en ligne), p. 82.
  12. Various authors, The Belgian Congo at War, New York, Belgian Information Center, (lire en ligne), p. 8.
  13. Various authors, The Belgian Congo at War, New York, Belgian Information Center, (lire en ligne), p. 11.
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Pour approfondir

Sources primaires
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Études thématiques
  • Natasja Peeters, Lisolo na Bisu, 1885–1960 : "Our History" the Congolese Soldier of the "Force Publique", Bruxelles, KLM-MRA, (ISBN 978-2-87051-049-0 et 2-87051-049-7).
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