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HMS Petard (G56)

Le HMS Petard est un destroyer de classe P en service dans la Royal Navy pendant la Seconde Guerre mondiale.

HMS Petard
illustration de HMS Petard (G56)
Le Petard photographié depuis le porte-avions HMS Formidable en décembre 1943.

Type Destroyer
Classe P
Histoire
A servi dans Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Constructeur Vickers-Armstrongs
Chantier naval Newcastle upon TyneAngleterre
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Désarmé le
Équipage
Équipage 176 (212 en 1943)
Caractéristiques techniques
Longueur 110,57 m
MaĂ®tre-bau 11 m
Tirant d'eau 3,5 m
DĂ©placement 1 570 tonnes
Port en lourd 2 175 tonnes
Propulsion 2 turbines Ă  vapeur Ă  engrenages Parsons
2 chaudières Admiralty
2 hélices
Puissance 40 000 ch (30 000 kW)
Vitesse 37 nœuds (69 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 4 Ă— canons QF Mk V de 120 mm
1 Ă— canon AA "pom-pom" Mk.VII
4 Ă— canons 20 mm Oerlikon
8 Ă— tubes lance-torpilles de 533 mm
4 Ă— lanceurs et 2 Ă— supports pour 100 charges de profondeur
Électronique Radar ASDIC Type 272, 282, 285 et 291
Sonar Type 123A et 127
Rayon d'action 3 850 milles marins (7 130 km) Ă  20 nĹ“uds (37 km/h) (497 tonnes de gaz-oil)
Carrière
Indicatif G56
F26

Il est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrongs de Newcastle upon Tyne le , il est lancĂ© le et mis en service le .

Il eut la particularitĂ© d'avoir coulĂ© un sous-marin dans chacune des trois marines de l'Axe : l'U-559 de la Marine de guerre allemande, l'Uarsciek de la Marine royale italienne et l'I-27 de la Marine impĂ©riale japonaise.

Historique

Théâtre méditerranéen

Après ses essais, le Petard escorte Ă  la fin de un convoi Ă  destination du Moyen-Orient, effectuant un ravitaillement Ă  Simon's Town, en Afrique du Sud, pour un retour en Europe en passant au large de Madagascar et Ă  travers la mer Rouge, oĂą il passe sans incident le canal de Suez afin d’opĂ©rer en MĂ©diterranĂ©e Ă  compter de la fin d'aoĂ»t.

Après une escorte de convoi, le Petard rejoint la 12e flottille de destroyers Ă  Port-SaĂŻd le . Deux jours plus tard, il fait feu pour la première fois contre trois avions Ju 88, sans succès. Les jours suivants, le Petard et le destroyer grec Vasilissa Olga participent conjointement Ă  des patrouilles anti-sous-marine avec des sous-marins alliĂ©s. Le , il escorte en compagnie de l'Onslow le croiseur lĂ©ger Arethusa d'HaĂŻfa Ă  Alexandrie. Le , il prend part Ă  l'interception avortĂ©e d'une force allemande se dirigeant vers Chypre.

Dans la nuit du , le Petard, qui protège un convoi, dĂ©couvre le sous-marin allemand U-559 et le pousse Ă  faire surface au large de la cĂ´te Ă©gyptienne. Les grenades anti-sous-marine des destroyers Pakenham, Hurworth et Dulverton soutiennent cet effort. L'Ă©quipage allemand doit abandonner le navire, quatre membres sont morts dans les explosions ou noyĂ©s. Convaincu que leur navire coulerait, l'Ă©quipage organise le sabordage mais ne rĂ©ussit pas Ă  briser les livres-codes et la machine Enigma M4. Les hommes sont apprĂ©hendĂ©s par les troupes britanniques qui rĂ©cupĂ©reront quelques livres-codes avant que le submersible ne sombre dĂ©finitivement.

Le Petard participe Ă©galement Ă  d'autres opĂ©rations en MĂ©diterranĂ©e, dont l'approvisionnement de Malte depuis l'Égypte après la fin du blocus de l'Ă®le en novembre. Durant l'opĂ©ration Stoneage (couverture du passage du convoi MW13) du 16 au , il porte assistance avec le Javelin au croiseur Arethusa sĂ©rieusement endommagĂ© par une torpille aĂ©roportĂ©e italienne. Dans l'après-midi du , le Petard est attaquĂ© sans succès par quatre Ju 88, en larguant des bombes, dont la plus proche explosa Ă  seulement 14 mètres de lui.

Après sa participation Ă  l'opĂ©ration Portcullis en , il coule en compagnie du destroyer grec Reine Olga le sous-marin italien Uarsciek, près de Malte le . En 1943, il escorte des convois et patrouille en MĂ©diterranĂ©e. Le , il est mitraillĂ© par un avion inconnu qui tue sur le coup quatre hommes d'Ă©quipage. Un cinquième dĂ©cĂ©dera de ses blessures Ă  Malte et dix autres furent blessĂ©s. Dans la nuit du 3 au , les Paladin, Nubian et Petard coulent le torpilleur italien Perseo et le grand navire marchand qu'il escortait, transportant des bombes, des mines terrestres et des vĂ©hicules Ă  moteur. Quelques jours plus tard, le destroyer prend part Ă  l'opĂ©ration Retribution.

Lors de l'opĂ©ration Husky en juillet, le Petard est endommagĂ© par un tir de char alors qu'il bombardait une route près de Catane, en Sicile. Participant Ă  d'autres bombardements, il Ă©vite de justesse une torpille aĂ©rienne, avant d'ĂŞtre de nouveau endommagĂ© le , cette fois-ci en entrant en collision avec le cuirassĂ© Warspite Ă  toute allure. Le destroyer fait route vers Malte pour des rĂ©parations. Le mois suivant, il reprend ses fonctions d'escorte et rejoint une force de 23 destroyers protĂ©geant les porte-avions Illustrious et Formidable et les cuirassĂ©s Nelson, Rodney, Warspite et Valiant

En septembre, durant l'opĂ©ration Avalanche, il sert de sentinelle au cuirassĂ© Warspite, avec qui il entre de nouveau en collision dans la soirĂ©e du , pendant un bombardement allemand et une attaque Ă  la torpille. Un obus de six pouces, que l'on croyait provenir du cuirassĂ©, explosa sur le pont du Petard, tuant deux hommes d'Ă©quipage et en blessant six autres. En octobre, le destroyer opère dans la zone des Ă®les du DodĂ©canèse. Durant la campagne, il fut attaquĂ© Ă  de nombreuses reprises et assiste Ă  la destruction de nombreux navires opĂ©rant Ă  ses cĂ´tĂ©s. Sa dernière mission en MĂ©diterranĂ©e dĂ©bute le , lorsqu'il prend part Ă  l'Ă©vacuation des forces britanniques de Leros. Ă€ la fin de l'annĂ©e, il reçoit l'ordre de rejoindre l’ExtrĂŞme-Orient afin d'engager les Japonais.

Théâtre extrême-oriental

En , il rejoint l'Eastern Fleet et arrive Ă  Trinquemalay le , oĂą il reprend ses fonctions d'escorte. Le , il fait partie de l'escorte accompagnant le convoi de troupes KR-8 de Kilindini Ă  Ceylan. Lors de l'opĂ©ration de convoyage en compagnie du Paladin, il coule au cours d'une contre-attaque le sous-marin japonais I-27 après avoir coulĂ© de deux torpilles le cargo Khedive Ismail (en) au sud de l'atoll Addu (1 297 morts). S'ensuivent des missions de convoyage sans incidents jusqu'en , date Ă  laquelle il participe Ă  l'opĂ©ration Cockpit. Le Petard rejoint ensuite la Task Force 69 et participe au bombardement d'installations japonaises. Fin juillet, il escorte un convoi des Seychelles Ă  Aden avant de naviguer seul pour la Grande-Bretagne ; la plupart des membres de l'Ă©quipage n'Ă©tant pas revenus au pays depuis plus de deux ans. Après avoir transitĂ© par le canal de Suez sans incidents, le destroyer localise et sauve l'Ă©quipage du Liberty ship amĂ©ricain Samslarnia torpillĂ© par un sous-marin en MĂ©diterranĂ©e orientale.

Théâtre Atlantique

Après une escale d'une nuit Ă  Plymouth, le Petard arrive Ă  Portsmouth le oĂą il entre en cale sèche. Il appareille du chantier pour rejoindre la base navale de Scapa Flow avec un nouvel Ă©quipage dĂ©but 1945. Durant son transit, il obtient 13 contacts ASDIC avec des U-boote en mer d'Irlande, tirant des charges de profondeur sans rĂ©sultat. Lors de son transit en vue de rejoindre un convoi russe, le destroyer retourne en cale sèche Ă  North Shields pour rĂ©parer les dommages Ă  son hĂ©lice qui avaient apparemment Ă©tĂ© causĂ©s par ses propres charges de profondeur.

Retour en ExtrĂŞme-Orient

Lorsque la guerre en Europe s'achève, le Petard part une nouvelle fois pour l'ExtrĂŞme-Orient oĂą il rejoint Trinquemalay. Il devait participer Ă  l'opĂ©ration Zipper qui fut annulĂ©e Ă  la suite des bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki. Après la capitulation du Japon en , le Petard stationne dans la zone afin d'aider Ă  maintenir l'ordre et d'empĂŞcher les pillages. Il escorte ensuite le croiseur Cleopatra et le croiseur de la marine indienne Bengale dans le dĂ©troit de Malacca. Par la suite, le Petard prend part aux opĂ©rations de dĂ©minage et reçoit l'ordre d'intercepter le destroyer japonais Kamikaze. Il accompagne ensuite le Cleopatra aux Indes orientales, oĂą il fut le premier navire arrivant dans la base nouvellement reconquis de Singapour. EnvoyĂ© Ă  Batavia, dans les Indes nĂ©erlandaises, le Petard fait partie d'une force comprenant le croiseur Cumberland. Le destroyer reprend ses missions d'escorte oĂą il fait notamment face Ă  un typhon, puis est impliquĂ© dans le soulèvement de Java ; les prisonniers de guerre japonais de Tandjongh Priok sont transportĂ©s vers une Ă®le près de Singapour. 

Au total, le Petard traversa Ă  huit reprises l'Équateur dans la rĂ©gion des Indes nĂ©erlandaises avant de repartir vers Trincomalee Ă  la fin de . Deux mois plus tard, il retourna Ă  Portsmouth.

Après-guerre

Il est placĂ© en rĂ©serve Ă  Harwich en septembre 1946 puis transfĂ©rĂ© Ă  Chatham en . En 1953, il est convertie en frĂ©gate anti-sous-marine rapide de type 16 (en). Le nouveau pennant number F26 lui est attribuĂ©. Le  dĂ©bute les travaux Ă  Belfast par la sociĂ©tĂ© Harland & Wolff. AchevĂ©s en , il opère depuis sa base de Southampton jusqu'Ă  son dĂ©sarmement Ă  Devonport en 1960. Cependant, il est remis en service la mĂŞme annĂ©e et sert au sein de la Home Fleet en tant que navire d'entraĂ®nement en mer pour les aspirants du shore establishment (en) HMS Ganges.

Vendu en , le Petard rejoint la base de Devonport le pour son dĂ©sarmement, avant d'ĂŞtre dĂ©mantelĂ© Ă  compter de 1967 par la sociĂ©tĂ© de dĂ©molition P.W. McLellan Ă  Bo'ness.

Commandement

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • G.G. Connell, Fighting Destroyer : The Story of HMS Petard, William Kimber & Co., (ISBN 978-0-7183-0444-7, lire en ligne)
  • John English, Obdurate to Daring : British Fleet Destroyers 1941–45, Windsor, UK, World Ship Society, , 216 p. (ISBN 978-0-9560769-0-8)
  • Stephen Harper, Capturing Enigma : How HMS Petard Seized the German Naval Codes, Sutton Publishing, , 194 p. (ISBN 0-7509-3050-0, lire en ligne)
  • Alan Raven et John Roberts, War Built Destroyers O to Z Classes, London, Bivouac Books, (ISBN 0-85680-010-4, lire en ligne)
  • M. J. Whitley, Destroyers of World War Two : An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 320 p. (ISBN 0-87021-326-1, lire en ligne)
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