Gouffre du Saut de la Pucelle
Le gouffre du Saut de la Pucelle ou gouffre de Roumégouse ou perte de Rignac est une cavité souterraine naturelle. Elle se situe sur le territoire de la commune de Rocamadour, dans le Quercy (Lot, Occitanie, France)[3].
Coordonnées |
44° 48′ 03″ N, 1° 40′ 18″ E |
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Pays | |
Région française | |
DĂ©partement | |
Massif | |
Localité voisine | |
Voie d'accès |
D840 |
Type | |
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Altitude de l'entrée |
275 mètres |
Longueur connue | |
Température |
13 °C |
Cours d'eau |
Ruisseau de Rignac |
Situation
Le gouffre du Saut de la Pucelle se trouve à 5 kilomètres au nord-ouest de Gramat et à 400 mètres avant l'embranchement de la route de Rocamadour (D36)[3]. Il marque les limites des communes de Gramat, Rignac et Rocamadour. La route D840 passe juste au-dessus de l'entrée de la cavité dont le porche s'ouvre 10 mètres en contrebas.
Cette perte s'ouvre à la limite des terrains du Limargue (au nord) et du causse (au sud), à l'endroit où le ruisseau de Rignac se perd sous terre, dans une petite vallée encaissée.
Un parcours d'accrobranche est installé depuis 2012 au-dessus de la vallée qui mène au gouffre[4].
Accès et risques
Conditions d'accès
L'entrée du gouffre du Saut de la Pucelle, en forme de grotte, est située dans une propriété privée.
Le , la Fédération française de spéléologie (FFS), représentée par le Comité Départemental du Spéléologie du Lot (CDS46), a établi avec le propriétaire des terrains une convention d'accès à cette cavité au profit des membres de la FFS[5]. Deux panneaux d'information ont été installés le [6].
Risques
L'accès et le parcours dans la cavité présentent des dangers pour des personnes non formées aux techniques spéléologiques ou non encadrées par des personnes compétentes :
- Les risques de crue par temps pluvieux[7]. Dans leur rapport d'exploration de 1945, Brillot et Mouget rapportent au sujet des grandes salles dont le plafond culmine à plus de vingt mètres : « Chose curieuse, tout est recouvert d'une fine carapace de glaise brune, à part quelques poches au plafond, d'un blanc de neige, qui devaient former des poches d'air lors d'une inondation formidable »[8]. Des troncs d'arbres sont souvent coincés à plus de 4 mètres de hauteur dans le plafond de la galerie d'entrée[2]. Des courants d'eau violents, suivis d'un ennoiement total de toute la cavité peuvent bloquer voire noyer les visiteurs ;
- L'Ă©puisement et l'hypothermie dans les parties humides[9] - [10] ;
- les chutes, par temps humide, dans la zone d'entrée ou à l'intérieur de la cavité dans une cascade ;
GĂ©ologie
Le gouffre du Saut de la Pucelle a été creusé par le ruisseau de Rignac dans les calcaires karstifiables du Jurassique[11]. Selon Michel Durand, il s'est formé à la limite entre l'étage du Bajocien, roche calcaire compacte présentant des diaclases et un étage marneux imperméable : le Toarcien[12]. Au nord, l'amont du bassin versant est bordé par une faille d'orientation Est/Ouest et le horst d'Alvignac[11], qui montrent que la zone a été soumise à des contraintes tectoniques importantes.
Hydrologie
Le ruisseau du gouffre du Saut de la Pucelle fait partie du bassin collecteur de la Dordogne.
En amont du gouffre
L'eau qui entre dans la perte est celle du ruisseau de Rignac, long de 14,4 km[13] qui reçoit comme affluent le ruisseau de Mordesson, long de 1,3 km[14]. Le bassin versant élémentaire du ruisseau de Rignac couvre une surface d'environ 20 km2[2]. Son point le plus haut se situe au lieu-dit Causse Nu à 422 m d'altitude, il descend au lieu-dit Darnis plus bas de 123 m avec une pente de 6,8 %[15], puis rejoint le porche d'entrée du gouffre à 2,9 km avec un pente de 0,8 %[16].
Les couches imperméables du terrain n'affleurant pas dans le lit des ruisseaux, les eaux se perdent, par temps sec, bien en amont de l'entrée du gouffre et ne sont visibles à nouveau qu'après les grandes salles, à environ 300 m à l'intérieur.
Parties souterraines
L'entrée du gouffre s'ouvre à l'altitude de 275 m, le point extrême exploré est localisé au Siphon 2, 160 m plus bas à une distance de 2 816 m[17]. Le ruisseau s'écoule par des sections de pente faible séparées par des cascades : Cascade de Dante, Cascade de la Nymphe... La pente générale de cette partie est de 5,6 %.
En 1953, Guy de Lavaur démontra par un coloration à la fluorescéine que les eaux perdues au gouffre du Saut de la Pucelle ainsi que celles du gouffre de Réveillon résurgent aux gouffres du Limon (commune de Meyronne) à environ 10 km[18]. Cette résurgence s'ouvre à 105 m d'altitude[19]. la pente générale dans la partie inconnue est donc très faible : 0,1 %[20].
Fonctionnement des parties noyées
En 1995, l'hydrogéologue André Tarrisse a réalisé le suivi du niveau de l'eau aux résurgences du Limon. Il a remarqué que le niveau de l'eau ne variait pas alors que le débit au gouffre du Saut de la Pucelle augmentait. Cette indépendance des débits prouverait que les gouffres des Limons ne seraient que des trop-pleins du système. Les eaux ressortiraient directement dans les alluvions du lit de la Dordogne[2].
DĂ©bits
Roger Brillot et Louis Berthod ont effectué les mesures de débit suivantes lors de l'expédition de (de l'amont vers l'aval)[8] :
- en extérieur, à la 1re perte : 2 365,20 l/min, à la 2e : 317,40 l/min ;
- dans le gouffre, à l'entrée de la grande salle : 1 524,00 l/min, à la sortie de la Grande Salle : 570,00 l/min, 40 m plus loin : 996,00 l/min à Bidon 5 et après : 750,00 l/min.
Les résurgences du limon ont un débit qui varie de 10 l/s à 5 000 l/s[2].
LĂ©gende
Une légende raconte qu'une jeune fille fut poursuivie et s'échappa en sautant par-dessus le gouffre. Deux versions circulent[21] :
- Dans sa forme traditionnelle et surnaturelle, il y a des siècles, une jeune femme vertueuse était persécutée par le seigneur voisin qui, lui, était loin d'être vertueux. Un jour, il la poursuivit à cheval alors qu'elle circulait sur mule. Elle s'estima perdue, mais sa mule, d'une ruade d'une de ses pattes arrière, ouvrit un gouffre béant dans la terre qu'elle franchit avec aisance avec sa cavalière. Son poursuivant disparut dans l'abîme.
- Dans une version plus romantique, lors de l'occupation anglaise, une orpheline nommée Bertheline de Castelnau retenue prisonnière s'échappa du château de Prangères. Plusieurs cavaliers se lancèrent à sa poursuite dans la nuit. Elle rencontra Bertrand de Terride, son prétendant, qui la fit monter avec lui sur son cheval. Arrivée devant le gouffre, elle fit une prière et leur monture franchit l'obstacle alors que leurs poursuivants se fracassèrent au fond de l'abîme.
Description
La zone d'entrée
Le ruisseau de Rignac coule dans un large vallon qui se resserre en s'approchant de la perte avant de se refermer brutalement et verticalement. La route départementale 840 Cressensac-Rodez et la voie ferrée Brive-Rodez via Capdenac passent au-dessus de la zone d'entrée de la cavité.
Le porche d'entrée est, à notre époque, haut de deux mètres. Il présente sur les côtés des rainures taillées verticalement dans le calcaire. Brillot et Mouget estiment qu'elles auraient pu servir, en y glissant des madriers horizontaux, à établir une retenue d'eau pour l'irrigation ou à interdire, par une barrière, l'accès aux troupeaux. Une petite cavité, située en haut du porche, débouche au bout de deux à trois mètres en plafond de la galerie[8].
La galerie d'entrée, large de quatre mètres et haute de trois, s'agrandit par endroits. Au départ en direction du sud, elle se dirige ensuite vers l'ouest après un coude où se trouve une petite laisse d'eau par temps sec. Le ruisseau dépose au sol de nombreux cailloux.
Des voûtes basses à la cascade de Dante
À 130 m de l'entrée, le plafond s'abaisse. C'est le terminus ou 1er siphon qui a arrêté Martel en 1890. Par temps sec, ce passage ne présente maintenant plus de difficulté. Des petits bassins, peu profonds, mènent à une deuxième voûte basse baptisée passage de l'Ave Maria par Brillot et Mouget[8].
En restant au niveau du ruisseau, un balcon à gauche débouche dans la Grande salle orientée nord-sud, haute de 20 mètres, large de 15 par endroit et longue de plus de 80. À son extrémité, à 252 m de l'entrée, le plafond s'abaisse à hauteur d'homme et le ruisseau part en méandres serrés au nord-nord-ouest. Le ruisseau réapparaît, la galerie devient humide et prend les noms de rivière Calme, parties navigables jusqu'à la Cascade de Dante située à environ 750 m de l'entrée[8].
À la sortie de la Grande Salle, un grand talus très argileux remonte à une partie fossile colmatée appelée la salle du Fond[8].
Galeries humides et cascades
Les parties qui suivent nécessitent d'utiliser une combinaison de plongée, et des équipements de protection individuels contre les chutes.
La galerie des Gours très humide, ponctuée de bassin profonds, conduit à la cascade de la Nymphe située à 1 145 m de l'entrée. Elle est composée de deux chutes d'eau d'une hauteur totale d'une dizaine de mètres. 200 mètres de galerie spacieuse mènent à la faille des Géants longue de 300 mètres, dont les plafonds souvent invisibles culminent à plus de 50 mètres de hauteur.
De nombreuses difficultés aux noms mémorables de lac de la Cascade, Turbine, cascade du Terminus du GSC, grève de la Faim, cascade de l'Espoir, de l'Ogive et enfin du Découragement s'égrainent sur plus d'un kilomètre pour arriver à environ 2 600 m de l'entrée. 50 mètres plus loin, après un grand éboulis, s'ouvre le siphon Terminal.
Études et explorations
Premières références et explorations
Les premiers auteurs estiment, à tort, tout comme le site Géoportail en 2015[22], que le ruisseau de Rignac se dirige tout droit vers la vallée de l'Alzou voisine de 800 m à vol d'oiseau vers le sud :
- En 1831, Jacques-Antoine Delpon décrit dans sa Statistique du département du Lot « le ruisseau de Rinhac qui suit une direction perpendiculaire à celui de Gramat (Alzou), qu'il semble aller joindre lorsqu'il se jette dans un souterrain creusé verticalement »[23] - [12] ;
- En 1856, l'abbé Paramelle écrit : « Je parvins à reconnaître... que les ruisseaux de Rinhac et de Saignes, après avoir disparu sous terre, vont rejoindre l'Alzou »[24] - [12] ;
- En 1880, Lucante l'appelle par son nom[25] - [12] ;
- En 1881, Louis Combarieu cite le « gouffre du Saut de la Pucelle dans lequel disparaît le ruisseau de Rignac »[26] - [12] ;
- le Édouard-Alfred Martel décrit la première exploration connue de cette cavité. Il suit le ruisseau sur 210 m, selon lui et s'arrête au siphon[27]. Dans un ouvrage de 1890, il écrit Le gouffre du Saut de la Pucelle (qui) absorbe le ruisseau de Rignac (...) ne mérite pas une visite[28] - [12]. Il publie un plan sommaire dans "Les Cévennes"[29] - [12] ;
- En 1892, Edward Harrison Barker, accompagné de son voisin Decros, explora la cavité. Il passa l'entrée qui était une voûte basse, admira les stalactites « fantastiques et majestueuses... en pointe fine, d'autres qui ressemblaient à des grappes de raisin, toutes étaient de la blancheur d'un pain de sucre ». Il estima avoir parcouru « trois ou quatre cents mètres » avant d'atteindre le siphon. Il imagina qu'il serait possible, dans un petit canot, de passer sous le rocher et prédit judicieusement que le « profond bassin ne s'étend pas très loin » et que « la particularité de ces ruisseaux souterrains du Causse étant qu'ils forment en général une chaîne de bassins successifs »[21].
Les explorations au XXe siècle
Les premiers explorateurs se sont arrêtés au premier siphon (ou voûte mouillante) à 130 m de l'entrée, mais, au XXe siècle, l'évolution des mentalités dans la société, du contexte social avec les congés payés et la réunion d'individus motivés vont faire avancer la connaissance de la cavité.
En 1923, le plongeur Anglais Elliot Barton, « a forcé, en plongeant au bout de la grotte, trois petits siphonnements successifs sous des voûtes mouillantes et a renoncé devant un quatrième »[30], probablement ce qui est nommé maintenant le 2e siphon (ou passage de l'Ave Maria)[12].
1945 - 1947 : les explorations du Groupe Norbert Casteret
Après la Seconde Guerre mondiale, les membres du Groupe Norbert Casteret (GNC) de Clermont-Ferrand, notamment Roger Brillot et André Fregnale, réalisent trois campagne d'explorations : du 11 au , ils atteignent la grande marmite (à 740 m de l'entrée) ; du 4 au , le 3e siphon (842 m) ; du au , avec Odette Wurmser, la cascade du terminus GNC (1 542 m). Un de leurs problèmes fut de lutter contre le froid lors de la traversée des nombreux passages aquatiques. Pour moins en souffrir, ils s'enduisaient régulièrement le corps avec une pommade à la capsaïcine[8].
Roger Brillot et Pierre Mouget réalisent une topographie, des rapports anecdotiques, des relevés des températures, hygrométrique, hydrotimétrique, entomologique, rapport de santé qui sont publiés par le groupe dans un rapport d'exploration. Ils donnent les noms des premiers repères : Passage de l'Ave Maria (2e siphon à l'entrée), le dragon (lame de rocher horizontale couverte de concrétions représentant un cou et une tête de dragon), Bidon V (Plateforme établie à 500 m de l'entrée), cascade de Dante (1re grande cascade), cascade de la Nymphe (baptisée en l'honneur d'Odette Wurmser)[8]...
Ce sont eux qui ont abaissé le niveau d'eau des deux premières voûtes mouillantes à coups de burin[12].
1952 - 1955 : la ruée vers le siphon terminal
Le GNC ayant disparu, Henry Roques et Jean Lesur reprennent les explorations avec une grande quantité de matériels : échelles souples, cordes en chanvre, canots, matériel de couchage, vêtements de rechange, nourriture, matériel de photo et de cinéma, carbure pour l'éclairage[12]...
Le à 10 heures 30, Henri Roques, Jean Lesur, André Thomas et Jean-Claude Pradelle entrent sous terre avec 14 colis, établissent leur camp après le 3e siphon (842 m) et y passent la nuit. Le lendemain à midi, ils repartent, dépassent le terminus du GNC et s'arrêtent à 23 heures 30 et atteignent la cote 1 835 m. De retour à leur camp, après un repos, ils repartent à 16 heures et sortent du gouffre le à 6 heures 30[12].
Du 2 au , une équipe de soutien, formée de membres du Spéléo-Club de Périgueux, prépare l'exploration du 3. Elle est composée de M. Assan, Charles Laborie, Pierre Vidal, Jean Vieussens, guidés par Henri Roques, qui acheminent le matériel au camp de base de la galerie des Géants (1 400 m). Le , l'équipe de pointe, composée d'Étienne Carchereux, Gilles Delluc, Jean Lesur, Bernard Pierret, Henri Roques et André Thomas, entre sous terre. Ils sont étonnés de trouver à 750 m de l'entrée un inconnu, en short et chemisette, naviguant sur un canot pneumatique, en train de filmer les environs de la Grande Marmite. Il s'agit de Jean Taisne qui refuse de les accompagner au vu de son équipement sommaire. Au camp de base, la deuxième équipe a porté le matériel et ressort. Le 4, l'équipe de pointe,après bivouac, repart. Carchereux se blesse à la main,reçoit les soins de G. Delluc et revient au camp avec Pierret. Au niveau de l'arrêt de l'expédition 1952, ils terminent de lever la topographie et ils atteignent la cascade du découragement (1 400 m), mais subissent une forte crue et décident de sortir au plus vite en ramenant à la surface tout le matériel. Ils sont dehors le 5 après 64 h heures sans sommeil, au total. À l'extérieur, le sol est sec, le ciel est bleu et les témoins leur indiquent qu'il n'a pas plu. En fait, l'étang de Mordesson venait d'être vidangé[12]...
Malgré une météo pluvieuse à la mi-août, l'expédition, fortement préparée, démarre le par l'acheminement de 24 sacs à la cascade de la Nymphe (1 145 m). Le 19 à 16 heures, la première équipe, composée de André Thomas, Jean Vieussens, Pierre Vidal et Otto Steiner rejoint en 28 heures le camp de base établi à la galerie des dalles (1 800 m) et s'y repose. Le 20 vers midi, la deuxième équipe tente de rejoindre la première. Elle est composée du groupe photo-ciné de Gilles Delluc, Pierre Saumade et Jean Taisne et l'équipe topographie de André Delpy, Jacques Dubois et Henri Roques. Ils sont surpris par une violente crue et restent bloqués trois heures à la cascade des marmites à 50 m du camp de base qu'ils atteignent à 3 heures du matin. Malgré l'eau qui monte, la première équipe part vers l'aval à 9 heures du matin pour laisser dormir la seconde et ils reviennent au bout de 4 heures 30. Au vu du débit de 0,5 m3/s, les deux équipes décident de ressortir ensemble. Tous sortent de justesse et épuisés le dimanche à 16 heures 30 en abandonnant leur colis en cours de route. Le terminus 1953 n'a pas été atteint, mais deux films en couleur ont été tournés[12].
En , une équipe légère, composée de Étienne Carchereux, Gilles Delluc, Jean Lesur, Henri Roques, Pierre Saumande et André Thomas, atteignent en 9 heures le terminus 53 puis atteignent le siphon terminal (2 816 m). En septembre, Henri Roques et Jean Lesur organise une autre expédition pour faire découvrir le siphon terminal à Marie-Claude Ferres, Robert Méthou, Philippe Renault, Otto Steiner, Jean Taisne et Pierre Vidal[12].
1993 : Franchissement du siphon terminal
Les moyens techniques ont évolué : les combinaisons néoprènes protègent du froid et permettent de traverser les gours sans canot, les combinaisons protègent mieux, l'utilisation de cordes en fibres synthétiques plus légères allègent les sacs qui contiennent des bidons étanches et flottent. Ce gain de poids entraînent des visites plus courtes, sans bivouac sous terre et repas à emporter. Le gouffre du Saut de la Pucelle devient une cavité dite classique beaucoup plus accessible[2].
Le , les clubs de spéléologie lotois du MIERS (Mouvement Indépendant d’Explorations et de Recherches Spéléologiques) et de Souillac s'unissent pour un portage de bouteilles au siphon terminal. Les plongeurs Laurent Sirieys et Émeric Beaucheron le franchissent (longueur 30 mètres et profondeur 3 mètres). Il parcourent cent mètres de galeries exondées et s'arrêtent sur un siphon de deux mètres par trois[31].
2000 : Escalade dans les plafonds
En 2000, Marc Lenormand, Laurent Lignac et Eric Virgoulay réalisent une escalade dans le plafond de la Galerie des Géants à 1 400 m de l'entrée. Ils découvrent une galerie fossile, ornée de concrétions, longue de 291 m[2].
Anecdotes
- Roger Brillot et Pierre Mouget rapportent leur rencontre avec un automobiliste alors qu'ils sortent du gouffre équipés de leurs casques et tenues à l'aspect militaire. Un dialogue s'engage et ils sont pris pour des aviateurs[8].
- En 1952, au camp du 3e siphon, Jean Lesur a dû installer son matelas de couchage dans l'eau du lit du ruisseau. Il fait alors remarquer que « leur home possède l'eau courante, le gaz (acétylène pour l'éclairage) et l'électricité (par piles) »[12].
Notes et références
- Longueur totale : 3250m = 2816m : Entrée / Siphon 2 + 143m fossile de la salle du fond + 291m en 2000 : escalade Virgoulay et Lenormand
- « Brevet d’État d’Éducateur Sportif option spéléologie : Rivière du Saut de La Pucelle Rignac – Lot(46) », sur http://www.snpsc.org, (consulté le ).
- Jean Taisne, Contribution à un inventaire spéléologique du Département du Lot : coordonnées et situation de plus de 1300 cavités, Labastide-Murat, Comité Départemental de Spéléologie du Lot (CDS46), , 365 p. (ISBN 2-9509260-1-0), p. 136
- « Rocamadour Aventure (Lot 46) », (consulté le )
- Compte rendu de réunion du comité directeur du CDS46 du vendredi 18 septembre 1998 à Montfaucon
- Compte rendu de réunion du comité directeur du CDS46 vendredi 14 juin 2002 à Montfaucon
- « Coincés au fond du gouffre », sur La Dépêche du Midi, (consulté le )
- Roger Brillot et Pierre Mouget, Le Saut de la Pucelle, premières explorations : Rapport des campagnes 1945-1946-1947 sur le Causse de Gramat (Lot) du groupe GNC de Clermont-Ferrand, vol. 23, Paris, Spéléo-Club de Paris CAF, coll. « Mémoire du Spééo-Club de Paris », , 84 p. (ISBN 2-910783-10-3), p. 4-31.
- « Opération de secours Saut de la Pucelle - Rocamadour - Causse de Gramat (Lot - 46) Dimanche 23 avril 2006 », sur Spéléo Secours Français, (consulté le )
- « Opération de secours Saut de la Pucelle (Lot - 46) Dimanche 15 mars 2009 », sur Spéléo Secours Français, (consulté le )
- Hydrogéologie du département du Lot et des Causses du Quercy - Carte au 1/100000e avec fond topographique de l'IGN - Dressée par J.C. Soulé, J. Astruc et R. Vernet - Éditions BRGM
- Jean Lesur et Jean Taisne, « Ne mérite pas une visite... : Les explorations du Saut de la Pucelle », Bulletin du Comité Départemental de Spéléologie du Lot (CDS46), no 9,‎ , p. 71-84Article comprenant 6 pages de vues en plan et coupe, 1 photo à la cascade de l'Ogive.
- SANDRE, « Fiche cours d'eau : Ruisseau de Rignac (P2181130) », sur Site du SANDRE, (consulté le ).
- SANDRE, « Fiche cours d'eau : Ruisseau de Mordesson (P2181140) », sur Site du SANDRE, (consulté le ).
- 123=422-299 ; 6,8%=123/1800, mesuré sur Géoportail.
- 0,8%=(299-275)/2900, mesuré sur Géoportail.
- Laurent Macary et Jean Taisne, « "La" classique du Lot : Le saut de la Pucelle », Magazine Spéléo, Apt, Éditions spéléo, no 22,‎ , p. 14-17Plan de la cavité inclus au format A2.
- « Le Limon n°1 ou Goul Naou », sur http://www.plongeesout.com (consulté le )
- Jean Taisne, Contribution à un inventaire spéléologique du Département du Lot : coordonnées et situation de plus de 1300 cavités, Labastide-Murat, Comité Départemental de Spéléologie du Lot (CDS46), , 365 p. (ISBN 2-9509260-1-0), p. 87
- Différence d'altitude siphon 2 : résurgence = 275-160-105 = 10m ; Pente = 10/10000 → 0,1%
- Edward Harrison Barker et Francis Guichard (préface) (trad. Christiane Devaux-Kay), « Une incursion au Saut de la pucelle en 1892 », Spéléo Dordogne,‎ .
- Institut national de l'information géographique et forestière, « le portail des territoires et des citoyens - échelle > 1/25000 », sur Géoportail, (consulté le )
- Jacques-Antoine Delpon, Statistique du département du Lot, t. 1, Cahors, Bachelier, (réimpr. 1979), 554 p. (ISBN 2-902422-00-8), chap. 4 (« Des Rivières, Ruisseaux et Fontaines du département »), p. 80.
- Jean-Baptiste Paramelle, L'art de découvrir les sources, Paris, Victor Dalmont, , p. 305
- Angel Lucante, Essai géographique sur les cavernes de France (Sud), Angers, Germain & Grassin, , p. 20
- Louis Combarieu, Dictionnaire des communes du Lot, Cahors, Laytou, , p. 105,205
- Édouard-Alfred Martel, Les abîmes : les eaux souterraines, les cavernes, les sources, la spéléologie : explorations souterraines effectuées de 1888 à 1893 en France, Belgique, Autriche et Grèce, Paris, Librairie Ch. Delagrave, , 578 p. (lire en ligne), chap. XVII (« Le Causse de Gramat - Les Goules »), p. 293-294
« Nous y avons suivi le cours du ruisseau (qui coulait assez fort) très aisément, et sans même nous mouiller les pieds, pendant 210 mètres, sous une galerie deux fois coudée à angle droit, large et haute de 3 à 6 mètres. Au bout, le plafond s'abaisse au niveau de l'eau, qui a accumulé là , comme d'habitude, l'argile et les débris divers, et qui ressort indubitablement dans la vallée de l'Alzou, au moulin de Tournefeuille (1 000 mèt. au sud-ouest), par de petites sources jaillissant du rocher. Ici encore, point de traversée possible, malgré le faible éloignement de la rivière prochaine. C'est toujours le même résultat. »
- Édouard-Alfred Martel, Sous terre (3e campagne), coll. « Annuaire du C.A.F. », , p. 201-202
- Édouard-Alfred Martel, Les Cévennes, Paris, Delagrave, , 10e éd. (1re éd. 1889), p. 359
- Édouard-Alfred Martel, La France ignorée : Des Ardennes aux Pyrénées, Paris, Delagrave, , p. 73
- Émeric Beaucheron, « Rivière du Saut de la Pucelle », Spelunca, Fédération française de spéléologie, no 52,‎ , p. 2.
Voir aussi
Articles connexes
- Gouffre de Réveillon, autre perte dont les eaux réapparaissent aux gouffres du Limon à Meyronne
- Rocamadour, Rignac et Gramat, villes voisines du gouffre
- Liste des cavités naturelles les plus longues du Lot