AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Fusillade de Realengo

La Fusillade de Realengo est une tuerie en milieu scolaire qui a eu lieu le 7 avril 2011 dans le quartier de Realengo dans la zone ouest de Rio de Janeiro, au BrĂ©sil. Ce jour-lĂ , un homme ĂągĂ© de 23 ans au moment des faits, Wellington Menezes de Oliveira s'introduit au sein de l'Ă©cole Tasso da Silveira, armĂ© de deux armes de poing. Pendant plus de dix minutes, il assassine douze Ă©tudiants, des filles pour la plupart, et blesse vingt-deux autres personnes. BlessĂ© par balle par un policier, l'auteur se suicide d'une balle dans la tĂȘte[1] - [2].

Fusillade de Realengo
Image illustrative de l’article Fusillade de Realengo
L’école municipale Tasso da Silveira aprĂšs la fusillade

Localisation Rio de Janeiro, Realengo, Drapeau du Brésil Brésil
Cible École municipale Tasso da Silveira
CoordonnĂ©es 22° 53â€Č 02″ sud, 43° 25â€Č 03″ ouest
Date 7 avril 2011, 8h30 - 8h42 (UTC-3) 12 ans, 2 mois et 29 jours
Type Massacre, tuerie en milieu scolaire, meurtre-suicide, tuerie de masse
Armes
  • Revolver Rossi modĂšle 38 de calibre .971
  • Revolver Taurus modĂšle 32 de calibre .73
Morts 13 (y compris l’auteur)
Blessés 22
Auteurs Wellington Menezes de Oliveira

Cette tuerie en milieu scolaire est la premiÚre au Brésil, avant cette tuerie, en Amérique latine, seule l'Argentine avait connu un drame similaire, le 28 septembre 2004. Un élÚve de 15 ans avait tué trois de ses camarades de classe et en avait blessé cinq autres avec un pistolet[3].

DĂ©roulement

Le 7 avril 2011, vers 8h30, Wellington Menezes de Oliveira se rend Ă  pied vers l'Ă©cole municipale Tasso da Silveira, a l'entrĂ©e de l'Ă©cole, il est reconnu par un professeur, du fait que Menezes de Oliveira avait lui-mĂȘme frĂ©quentĂ©e cette Ă©cole en particulier de 1999 Ă  2002[4].

Portant un sac-a-dos, il dit venir ce jour-lĂ  pour donner une confĂ©rence Ă  des Ă©lĂšves. À l'intĂ©rieur de l'Ă©tablissement, Oliveira se dirige instantanĂ©ment vers le troisiĂšme Ă©tage, et entre dans une salle de classe, oĂč se trouvaient des Ă©lĂšves de huitiĂšme annĂ©e[5].

En pĂ©nĂ©trant dans la salle de classe, il salue les Ă©lĂšves prĂ©sents, et pose son sac sur une table, il y sort deux armes Ă  feu, un revolver de calibre 38 et un revoler de calibre 32, avec un certain nombre de chargeurs rapides. Il s'arme des deux revolvers dans chacune de ces mains et commence Ă  tirer, un Ă©lĂšve de 13 ans du nom de Mateus Moraes, qui a survĂ©cu Ă  l'attaque et qui Ă©tait prĂ©sent dans la salle de classe ou s'est rendu en premier temps, a dĂ©clarĂ© que les filles Ă©taient la cible du tireur dans l’attaque de l’école[6].

« Il tuait les filles en leur tirant une balle dans la tĂȘte. Sur les filles, il tirait pour tuer. Chez les garçons, les coups de feu ne devaient que blesser, dans les bras ou les jambes[7] »

Intervention policiĂšre et mort du tireur

Lorsque de nombreux Ă©lĂšves de l'Ă©cole municipale Tasso da Silveira Ă©tait en train de prendre la fuite, deux policiers qui patrouillaient dans la zone ont Ă©tĂ© alertĂ©s de la fusillade par deux garçons qui avaient Ă©tĂ© blessĂ©s au visage. Le sergent Marcio Alexandre Alves, 38 ans, et son collĂšgue se sont alors prĂ©cipitĂ©s dans l'enceinte de l'Ă©cole. En arrivant Ă  l’école, Alves a entendu des coups de feu et est rapidement montĂ© au deuxiĂšme Ă©tage.

LĂ , il a affrontĂ© le tireur lourdement armĂ© qui sortait d’une salle de classe, empĂȘchant le suspect de monter au troisiĂšme Ă©tage, oĂč il y avait un grand nombre d’étudiants qui n'avaient pas pu s'Ă©chapper, Oliveira pointe son arme vers le policier, mais ne tire pas. MĂĄrcio Alexandre Alves tire dans la jambe et dans l'abdomen du tireur, le faisant tomber dans les escaliers, Wellington Menezes de Oliveira finit par se suicider d'une balle dans la tĂȘte[8].

Victimes

Quelques heures aprÚs la fusillade, la liste des victimes a été publiée par la police de Rio de Janeiro, au total, treize personnes ont péri dans la fusillade dont l'auteur, vingt-deux autres personnes ont été blessées par balles. Le cadavre de Wellington Menezes de Oliveira a été retiré de l'école vers 12h20[9] - [10].

  • Ana Carolina Pacheco da Silva, 13 ans
  • Bianca Rocha Tavares, 14 ans
  • GĂ©ssica Guedes Pereira, 15 ans
  • Igor Moraes, 13 ans
  • Karine Chagas de Oliveira, 14 ans
  • Larissa dos Santos Athanasius, 13 ans
  • Laryssa Silva Martins, 13 ans
  • Luiza Paula da Silveira Machado, 15 ans
  • Mariana Rocha de Souza, 13 ans
  • Milena dos Santos Nascimento, 15 ans
  • Rafael Pereira da Silva, 14 ans
  • Samira Pires Ribeiro, 14 ans
  • Auteur (suicide) Wellington Menezes de Oliveira, 23 ans

Certaines familles de quatre enfants assassinĂ©s dans le massacre de l’école municipale ont dĂ©cidĂ© de faire don des organes de leurs proches. Le tissu osseux et les cornĂ©es de Larissa dos Santos AtanĂĄzio, Bianca Rocha Tavares, et Luiza Paula da Silveira Machado, ont Ă©tĂ© donnĂ©s. Certaines parties du corps de Karine Chagas de Oliveira ont Ă©galement Ă©tĂ© transmis[11].

Réactions et conséquences

RĂ©ponses nationales

Le gouverneur de l’État de Rio de Janeiro, SĂ©rgio Cabral Filho, et le maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, parlent de l’incident survenu Ă  l’école municipale Tasso da Silveira, Ă  Realengo.

Le gouverneur de l’État de Rio de Janeiro, SĂ©rgio Cabral, et le maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, se sont adressĂ©s Ă  la presse sur le site de la fusillade quelques heures plus tard. Cabral a dĂ©crit le sergent, les enseignants et les enfants de l’école primaire, qui ont pu appeler les policiers qui se trouvaient Ă  proximitĂ©, comme des « hĂ©ros ». « Sans eux, la tragĂ©die aurait Ă©tĂ© bien pire », a-t-il dĂ©clarĂ©. L’interview a Ă©tĂ© donnĂ©e dans le gymnase de l’école oĂč la tragĂ©die s’est produite[12].

Peu de temps aprĂšs avoir appris l’attaque, Dilma Rousseff, prĂ©sidente du brĂ©sil Ă  l'Ă©poque, a pleurĂ© en racontant ce qui s’était passĂ© lors d'une confĂ©rence, elle a Ă©galement demandĂ© une minute de silence pour les victimes[13] - [14]. La prĂ©sidente fera une dĂ©claration aprĂšs la minute de silence :

« Aujourd’hui, nous devons Ă©galement regretter le fait que cela se soit passĂ© Ă  Realengo avec des enfants sans dĂ©fense. Ce n’était pas caractĂ©ristique du pays d’avoir ce genre de crime. Par consĂ©quent, je considĂšre que tout le monde ici, hommes et femmes, est uni pour rĂ©pudier cet acte de violence, pour rĂ©pudier ce type de violence, en particulier contre les enfants sans dĂ©fense »

— Dilma Rousseff, PrĂ©sidente de la rĂ©publique fĂ©dĂ©rative du BrĂ©sil[15].

Le joueur de football Ronaldinho Gaucho a rendu visite, Ă  l’hĂŽpital Albert Schweitzer, accompagnĂ© de la prĂ©sidente du club, PatrĂ­cia Amorim, et du secrĂ©taire d’État Ă  la SantĂ© et Ă  la DĂ©fense civile, SĂ©rgio CĂŽrtes Ă  deux adolescents blessĂ©s dans la fusillade[16].

La tragĂ©die de l’école Realengo de Rio de Janeiro, qui a entraĂźnĂ© la mort de 12 enfants et du tireur, a poussĂ© le ministĂšre de la Justice Eduardo Cardozo Ă  avancer la campagne nationale de dĂ©sarmement qui Ă©tait prĂ©vu le 6 mai. Le gouvernement a notamment poussĂ© les personnes possĂ©dant des armes Ă  feu Ă  les rendre contre des sommes d'argent, pouvant aller de 100 Ă  300 rĂ©al brĂ©silien[17]. Lors de la derniĂšre campagne de dĂ©sarmement, menĂ©e entre dĂ©cembre 2008 et dĂ©cembre 2009, plus de 40 000 armes ont Ă©tĂ© collectĂ©es dans le pays[18] - [19].

Les trois policiers qui ont répondu à la fusillade ont été décorés pour bravoure par le vice-président brésilien Michel Temer le 12 avril 2011. Le troisiÚme sergent Mårcio Alexandre Alves a été promu au grade de deuxiÚme sergent, les caporaux Denilson Francisco de Paula ainsi que Ednei Feliciano da Silva ont été promus troisiÚme sergent[20] - [21].

RĂ©ponses internationales

A la suite de la fusillade, l'UNESCO a condamnĂ© avec vĂ©hĂ©mence le crime commis Ă  l’école municipale Tasso da Silveira, dans un communiquĂ© sur Twitter : « L’UNESCO rejette les attaques contre l’école de Rio et est solidaire des familles. L’école doit ĂȘtre un lieu de reconstruction de la paix et de la culture »[22].

L’archevĂȘque de Rio de Janeiro, Orani JoĂŁo Tempesta, a reçu une lettre du pape BenoĂźt XVI, ce dernier s'est dit profondĂ©ment affectĂ© par la tragĂ©die, il a Ă©galement demandĂ© Ă  tous les habitants de la ville de « contribuer Ă  construire une sociĂ©tĂ© sans violence et dans le respect mutuel, en particulier pour les faibles et les opprimĂ©s »[23].

Des Ă©lĂšves de l'Ă©cole secondaire columbine, qui a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre de la fusillade de Columbine en 1999, ont envoyĂ© des messages aux victimes de la tragĂ©die Ă  l’école municipale Tasso da Silveira, une grande affiche rĂ©alisĂ©e par des Ă©lĂšves de l'Ă©cole ou des mots de soutien en portugais ont Ă©tĂ© dessinĂ©s, l’affiche a Ă©tĂ© envoyĂ©e Ă  l’école Tasso da Silveira[24].

Hommages et funérailles

Le 10 avril, trois jours aprĂšs la fusillade, un groupe de manifestant, en l’honneur des victimes de la tragĂ©die, ont placĂ© sur le sable de la plage de Copacabana, douze drapeaux brĂ©siliens tachĂ©s de peinture rouge, symbolisant le sang des enfants morts[25]. La manifestation, organisĂ©e par l’organisation non gouvernementale « Rio de Paz » et soutenue par l’ONG Viva Rio, rassemblĂ© environ 70 personnes qui ont appelĂ© Ă  une action gouvernementale plus efficace dans la lutte contre le trafic d’armes et de munitions[26].

Le 11 avril, Ă  la fin d’un concert Ă  SĂŁo Paulo, le chanteur Paul David Hewson, du groupe irlandais U2, a demandĂ© aux 80 360 personnes prĂ©sentes au concert d’allumer leurs briquets et leurs tĂ©lĂ©phones portables. Les lumiĂšres du stade ont Ă©tĂ© Ă©teintes, pendant que les noms des douze enfants morts durant la fusillade dĂ©filĂ©e sur l’écran circulaire[27].

Également, le chanteur dĂ©clarera Ă  propos de la tragĂ©die : « C’est une violence aveugle et dĂ©chirante. Si vous avez des enfants, vous y pensez. Nous essayons d’expliquer l’inexplicable et l’inacceptable »[28]

Le jour suivant la tragédie, le vendredi 8 avril 2011, les corps des enfants tués ont été enterrés. Le maire Eduardo Paes était également présent dans les cimetiÚres de Murundu et de Sulacap, et fera une déclaration :

« Je suis venu ici pour faire un cĂąlin aux familles. C’est une tragĂ©die qui a secouĂ© toute la ville. Tout le monde est trĂšs consternĂ© par ce qui s’est passĂ©. Ce que nous pouvons faire maintenant, c’est essayer de donner un peu d’affection et un cĂąlin, en tant que pĂšre et carioca. C’étaient des enfants qui cherchaient leur avenir dans une Ă©cole et qui, face Ă  un acte brutal, ont perdu la vie. Rien ne va rĂ©parer la perte qu’ils ont subie »

— Eduardo Paes, maire de Rio de Janeiro[29].

Personne n’a assistĂ© Ă  l’enterrement du corps de Wellington Menezes de Oliveira, qui a eu lieu au cimetiĂšre de Caju en toute discrĂ©tion par les autoritĂ©s brĂ©siliennes, sa famille adoptive n'ayant pas rĂ©clamĂ© sa dĂ©pouille[30]. Le jeune homme n’a pas Ă©tĂ© enterrĂ© Ă  cĂŽtĂ© de sa mĂšre adoptive, dĂ©cĂ©dĂ©e deux ans avant l'attaque, ou avec un drap blanc, comme il l’avait demandĂ© dans la lettre qu’il avait laissĂ©e[31].

Un monument en l’honneur des 12 enfants et adolescents tuĂ©s Ă  l’école municipale Tasso da Silveira, a Ă©tĂ© inaugurĂ© le dimanche 20 septembre 2015 sur une place Ă  l’arriĂšre de l’école. Le monument, construit Ă  la demande des familles des victimes, regroupe les sculptures en bronze de 11 enfants et adolescents, d’une hauteur de 1,5 mĂštre. Un papillon reprĂ©sente la 12e victime, car la famille a demandĂ© que le visage de l’enfant ne soit pas reproduit dans le mĂ©morial[32].

Pour effacer les marques de la tragĂ©die, l’école a subi une rĂ©novation le 16 avril. Tous les murs ont Ă©tĂ© peints en blanc, les salles de classes ont reçu de nouveaux meubles, et de nombreux matĂ©riel informatique ont Ă©tĂ© apportĂ©s[33]. Sur la facade de l'Ă©cole Tasso da Silveira, de nombreux Ă©lĂšves ont imprimĂ© leurs empreintes de mains sur le mur et dessinĂ© des fleurs, des cƓurs et des scĂšnes de la vie quotidienne, tel qu'un match de football[34].

Le mercredi 11 mai 2011, une garderie pour enfant portant le nom d'une victime assassinĂ©s dans l’école a Ă©tĂ© inaugurĂ©e au nom de Samira Pires Ribeiro. La garderie a la capacitĂ© d’accueillir 150 enfants de six mois Ă  trois ans, Ă©taient prĂ©sents Ă  l’inauguration le maire de Rio, Eduardo Paes, la secrĂ©taire municipale de l’éducation, Claudia Costin, ainsi que des membres de la famille de la jeune fille Samira[35].

EnquĂȘte policiĂšre

Armes utilisées

Mårcio Alexandre Alves, le policier auteur du coup de feu qui a touché le tireur Wellington Menezes de Oliveira.

Wellington Menezes de Oliveira, a tirĂ© plus de 60 coups de feu avec le revolver de calibre .38, au cours de l’attaque, il a rechargĂ© l’arme neuf fois. Il avait Ă©galement un revolver de calibre .32 attachĂ© Ă  sa ceinture, avec lequel il a tirĂ© quelques coups de feu, a dĂ©clarĂ© la police. Le tireur avait par ailleurs six chargeurs rapides, Ă©quipement utilisĂ© pour recharger le revolver rapidement[36].

Concernant le revolver de calibre .32, deux personnes ont Ă©tĂ© inculpĂ©es hier parce qu’ils Ă©taient soupçonnĂ©s d’avoir vendu Wellington Menezes de Oliveira. Les suspects, Charleston Souza de Lucena, 38 ans, et un gardien au chĂŽmage, IzaĂ­as de Souza, 48 ans, ont admis avoir nĂ©gociĂ© la vente du revolver et de cinq munitions pour la somme de 200 dollars. Le vendeur de l'arme affirme avoir Ă©tĂ© approchĂ© en janvier de cette annĂ©e par Wellington, explicant qu’il avait besoin d’une arme Ă  feu pour se protĂ©ger alors qu’il vivait seul[37].

IzaĂ­as de Souza dĂ©clarera plus tard ses regrets pour avoir vendu l'arme Ă  Oliveira : « Si j’avais su ce qui allait se passer Ă  l'Ă©cole, je n’aurais jamais fait la nĂ©gociation du revolver de calibre .32. J’ai une fille et une belle-fille qui Ă©tudient devant l’école oĂč il vivait et il m’est venu Ă  l’esprit que cela aurait pu se produire lĂ -bas. Laissons la justice faire ce qu’elle a Ă  faire »[38] - [39].

La police civile de Rio de Janeiro arrĂȘtera le jeudi 14 avril 2011, le suspect qui aurait vendu le revolver de calibre .38 Ă  Oliveira. Les experts de la police civile ont pu identifier le numĂ©ro de sĂ©rie du revolver, qui a Ă©tĂ© rasĂ©. Par la numĂ©rotation, les enquĂȘteurs ont trouvĂ© le vendeur de l’arme, des chargeurs rapides et des munitons, Manuel Freitas Louvise, 57 ans[40].

Charleston Souza de Lucena, 38 ans, et IzaĂ­as de Souza, 48 ans, ont Ă©tĂ© transferer a la prison d’Ary Franco Ă  Água Santa, dans la zone nord de Rio le 10 avril 2011. Les deux hommes ont Ă©tĂ© inculpĂ©s de commerce illĂ©gal d’armes et la peine pourrait atteindre huit ans de prison[41].

Motivation présumée

De nombreux psychologues se sont penchĂ©e sur le cas d'Oliveira, notamment Maria de FĂĄtima Franco dos Santos, une psychologue mĂ©dico-lĂ©gale. Selon elle, ce type de crime est invariablement commis par des personnes qui prĂ©sentent des symptĂŽmes de maladie mentale. La psychopathie est un trouble mental grave caractĂ©risĂ© par une dĂ©viation du caractĂšre, l’absence de sentiments authentiques, la froideur, l’insensibilitĂ© aux sentiments des autres, la manipulation et l’égocentrisme.

« D’aprĂšs les informations qui ont Ă©tĂ© publiĂ©es, il ne semblait pas souffrir de schizophrĂ©nie, car il me semblait qu’il Ă©tait assez organisĂ©. Il a prĂ©mĂ©ditĂ© le crime, s’est prĂ©sentĂ© en disant qu’il allait donner une confĂ©rence et paraissait avoir une fascination avec des armes Ă  feu. Il s’est prĂ©parĂ© Ă  l’acte qu’il a commis », a-t-elle dĂ©clarĂ©[42].

Wellington semble Ă©galement s'ĂȘtre intĂ©ressĂ© Ă  l'islam, l’une des sƓurs du tireur a dĂ©clarĂ© Ă  la police que Wellington frĂ©quentĂ© une mosquĂ©e du centre-ville de Rio. Il a fait rĂ©fĂ©rence Ă  de nombreuses reprises de groupe extrĂ©miste, et disait partager son temps entre les priĂšres et les rĂ©flexions sur le terrorisme, dans une des lettres, il dĂ©clarera :

« Je suis hors du groupe, mais je fais tous les jours ma priĂšre de midi qui est celle de la reconnaissance Ă  Dieu et les cinq autres qui sont de dĂ©vouement Ă  Dieu et environ quatre heures de la journĂ©e que je passe Ă  lire le Coran. Pas le livre, parce qu’il est restĂ© avec le groupe, mais des parties que j’ai copiĂ©es pour moi-mĂȘme. Et, le reste du temps, je mĂ©dite sur le 11 septembre »[43].

Le prĂ©sident de l’Union nationale des entitĂ©s islamiques du BrĂ©sil, Jamel El Bacha, a niĂ©, quelques heures aprĂšs la fusillade, que le tireur Wellington Menezes de Oliveira, ait des liens avec la reprĂ©sentation et la religion musulmane. Dans une dĂ©claration officielle, l’entitĂ© a condamnĂ© le crime et a qualifiĂ© l’acte de « fou et inexplicable »[44].

Tous les fichiers de données sur le disque dur de l'ordinateur du tireur, d'une capacité de 80 gigaoctets, ont été récupérés avec un programme utilisé par le FBI, bien que Wellington ait essayé de les supprimer le jour du crime. Toutes les vidéos ont été filmées à l'aide d'une caméra Kodak, sans l'aide d'une personne extérieur[45] - [46].

Dans la lettre, Menezes de Oliveira a saluĂ© la rĂ©ponse violente du garçon australien Casey Heynes Ă  l’intimidation par d’autres Ă©tudiants dans une vidĂ©o largement diffusĂ©e en ligne en mars 2011[47]. Il a Ă©galement qualifiĂ© l’étudiant sud-corĂ©en Cho Seung Hui, qui a tuĂ© 32 Ă©tudiants et professeurs lors de la fusillade de l'universitĂ© Virginia Tech en 2007, de « frĂšre »[48].

Le motif du massacre commis par Wellington Menezes de Oliveira n’est pas connu avec certitude, nĂ©anmoins ce dernier a laissĂ© une lettre dactylographiĂ©e sur son ordinateur. Le texte indique clairement que le garçon avait dĂ©jĂ  prĂ©vu sa propre mort, dans l’une des vidĂ©os, Wellington justifie que l’intimidation a motivĂ© le massacre. En tout, sept photos et cinq vidĂ©os ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans l'ordinateur du tireur. Dans chacune d’eux, il apparaĂźt seul[49]. Dans le dernier enregistrement, il rĂ©vĂšle qu’il quitte son domicile pour se rendre dans un l’hĂŽtel pour se prĂ©parer Ă  l’attaque[50].

Lettre de suicide

« Tout d’abord, vous devez savoir que l’impur ne peut pas me toucher sans gants, seuls les chastes ou ceux qui ont perdu leur chastetĂ© aprĂšs le mariage et ne se sont pas livrĂ©s Ă  l’adultĂšre peuvent me toucher sans porter de gants, c’est-Ă -dire qu’aucun fornicateur ou adultĂšre ne peut avoir un contact direct avec moi, ni rien de ce qui est impur ne peut toucher mon sang, Aucune personne impure ne peut avoir un contact direct avec une vierge sans sa permission, ceux qui s’occupent de mon enterrement doivent enlever tous mes vĂȘtements, me baigner, me sĂ©cher et m’envelopper totalement nu dans un drap blanc qui se trouve dans ce bĂątiment, dans un sac que j’ai laissĂ© dans la premiĂšre piĂšce du premier Ă©tage, aprĂšs m’avoir enveloppĂ© dans ce drap, ils peuvent me mettre dans mon cercueil. Si possible, je veux ĂȘtre enterrĂ© Ă  cĂŽtĂ© de la tombe dans laquelle dort ma mĂšre. Ma mĂšre s’appelle DicĂ©a Menezes de Oliveira et est enterrĂ©e au cimetiĂšre de Murundu. J’ai besoin de la visite d’un fidĂšle disciple de Dieu dans ma tombe au moins une fois, j’ai besoin qu’il prie devant ma tombe, demandant pardon Ă  Dieu pour ce que j’ai fait en priant pour qu’à sa venue JĂ©sus me rĂ©veille du sommeil de la mort Ă  la vie.

J’ai quittĂ© une maison Ă  Sepetiba dont aucun membre de la famille n’a besoin, il y a des institutions pauvres, financĂ©es par des gens gĂ©nĂ©reux qui s’occupent des animaux abandonnĂ©s, je veux que cet espace oĂč j’ai passĂ© mes derniers mois soit donnĂ© Ă  l’une de ces institutions, car les animaux sont des ĂȘtres trĂšs mĂ©prisĂ©s et ont besoin de beaucoup plus de protection et d’affection que les humains qui ont l’avantage de pouvoir communiquer, travailler pour se nourrir, afin que ceux qui s’approprient ma maison, s’il vous plaĂźt avoir du bon sens et rĂ©pondre Ă  ma demande, en rĂ©pondant Ă  ma demande, automatiquement accompliront la volontĂ© des parents qui ont souhaitĂ© transmettre cette propriĂ©tĂ© Ă  mon nom et tout le monde le sait, s’ils ne rĂ©pondent pas Ă  ma demande, ils manqueront automatiquement de respect Ă  la volontĂ© des parents, ce qui prouve que vous n’avez aucune considĂ©ration pour nos parents qui dorment dĂ©jĂ , je crois que vous avez tous un peu de respect pour nos parents, prouvez-le en faisant ce que j’ai demandĂ©. »

— Wellington Menezes de Oliveira[51],[52].

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. (pt) « Massacre de Realengo il y a 2 ans. Des membres de la famille manifestent à Rio. », sur g1.globo.com, .
  2. (en) « Fusillade dans une école au Brésil : un homme armé de Rio de Janeiro tue 12 personnes. », sur www.bbc.com, .
  3. «J'ai peur de retourner à l'école », sur archive.wikiwix.com, .
  4. (pt) « En 2011, le massacre de Realengo a fait 12 morts parmi les étudiants et choqué le pays. », sur www.gazetadopovo.com.br, .
  5. (pt) « Un homme armé entre dans une école à Realengo, tue des élÚves et se suicide. », sur g1.globo.com, .
  6. (en) « Un homme armĂ© tue jusqu’à 20 enfants dans une fusillade dans une Ă©cole brĂ©silienne. », sur www.telegraph.co.uk, .
  7. (pt) « « Il tirait sur les filles pour les tuer », dit un Ă©tudiant qui a survĂ©cu Ă  l’attaque. », sur g1.globo.com, .
  8. « Une école de Rio, théùtre d'une tuerie. », sur www.europe1.fr, .
  9. (pt) « Deux élÚves restent dans un état grave aprÚs une attaque dans une école de rio. », sur g1.globo.com, .
  10. (pt) « Selon la police, 11 enfants sont morts dans une attaque contre une école à Rio. », sur g1.globo.com, .
  11. (pt) « Massacre de Realengo: les familles de quatre morts dĂ©cident de faire don d’organes. », sur web.archive.org, .
  12. (pt) « Cabral classe le tireur comme « psychopathe et animal » », sur memoria.ebc.com.br, .
  13. (pt) « Dilma décrÚte 3 jours de deuil pour les décÚs dans une école de Rio. », sur g1.globo.com, .
  14. (pt) « Dilma décrÚte un deuil officiel de trois jours pour la mort d'étudiant a Realengo. », sur oglobo.globo.com, .
  15. (pt) « Dilma pleure et demande une minute de silence pour les enfants assassinés. », sur g1.globo.com, .
  16. (pt) « Ronaldinho GaĂșcho rend visite aux survivants du massacre de Realengo. », sur memoria.ebc.com.br, .
  17. « SECURITE - Rio lance sa campagne de désarmement. », sur lepetitjournal.com, .
  18. (pt) « Le ministÚre de la Justice prévoit une campagne de désarmement pour mai. », sur memoria.ebc.com.br, .
  19. (pt) « Le gouvernement dĂ©cide d’anticiper la campagne pour le dĂ©sarmement. », sur g1.globo.com, .
  20. (pt) « Les policiers qui ont arrĂȘtĂ© le tireur de l’école sont promus Ă  Rio. », sur g1.globo.com,
  21. (pt) « Rio: Les policiers qui ont empĂȘchĂ© le tireur de l’école seront promus », sur www.terra.com.br,
  22. (pt) « Sur Internet, l’Unesco rĂ©pudie le massacre dans une Ă©cole de Rio . », sur noticias.uol.com.br, .
  23. (pt) « Le pape Benoßt XVI se dit « désolé » aprÚs le massacre dans une école de Rio. », sur noticias.uol.com.br, .
  24. (pt) « Des étudiants de Columbine envoient un message aux victimes de Realengo. », sur g1.globo.com, .
  25. (pt) « Des drapeaux avec du « sang » commémorent les enfants morts à Realengo. », sur g1.globo.com, .
  26. (pt) « Les enfants tués dans une école brésilienne sont commémorés avec des drapeaux rouges à Copacabana. », sur www.emol.com, .
  27. (pt) « U2 rend hommage aux victimes de l’attentat contre l’école Realengo. », sur g1.globo.com, .
  28. (pt) « Au concert de U2 à São Paulo, Bono rend hommage aux victimes du Realengo. », sur g1.globo.com, .
  29. (pt) « Les membres de la famille disent au revoir aux victimes du tireur de Realengo à Rio. », sur g1.globo.com, .
  30. « Rio: le tueur enterré sans sa famille. », sur www.lefigaro.fr, .
  31. (pt) « Le corps du tireur de Realengo est enterré dans le cimetiÚre de Caju. », sur http://noticias.r7.com/, .
  32. (pt) « La place gagne un monument en l’honneur des victimes du massacre de Realengo. », sur http://noticias.r7.com/, .
  33. (pt) « L’école Tasso da Silveira est rouverte en tant qu’établissement modĂšle. », sur veja.abril.com.br, .
  34. (pt) « Les bĂ©nĂ©voles et les anciens Ă©lĂšves peignent le mur de l’école en blanc Realengo. », sur g1.globo.com, .
  35. (pt) « La mairie de Rio inaugure la 1Ăšre garderie nommĂ©e d’aprĂšs une victime de Realengo. », sur g1.globo.com, .
  36. (pt) « Un homme armé a tiré 60 fois sur des étudiants. », sur agora.folha.uol.com.br, .
  37. (pt) « Un duo vendu une arme à feu à un tireur à Rio. », sur agora.folha.uol.com.br, .
  38. (pt) « Des personnes soupçonnĂ©es d’avoir nĂ©gociĂ© avec un homme armĂ© sont inculpĂ©es pour trafic d’armes. », sur g1.globo.com, .
  39. (pt) « Les suspects qui ont donner l'arme au tireur de Realengo disent qu’ils sont dĂ©solĂ©s. », sur agora.folha.uol.com.br, .
  40. (pt) « La police arrĂȘte un homme qui aurait vendu une arme Ă  feu Ă  un tireur; Un homme a admis avoir Ă©galement vendu des munitions. », sur noticias.uol.com.br, .
  41. (pt) « Les hommes qui ont vendu des armes du massacre de Realengo sont dĂ©jĂ  dans la prison d’Ary Franco. », sur extra.globo.com, .
  42. (pt) « Un psychologue médico-légal voit les caractéristiques du psychopathe chez le tireur de realengo. », sur www.jb.com.br, .
  43. (pt) « Des manuscrits de tireurs d’élite montrent une fixation sur le terrorisme », sur g1.globo.com, .
  44. (pt) « Les musulmans nient que l’homme qui a tuĂ© des Ă©tudiants Ă  Rio soit islamique ou ait des liens avec la religion. », sur memoria.ebc.com.br, .
  45. (pt) « Une nouvelle vidĂ©o de tireur a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e avant juillet de l’annĂ©e derniĂšre, selon la police; La sauvegarde de l’ordinateur sera rĂ©cupĂ©rĂ©e. », sur noticias.uol.com.br, .
  46. (pt) « La police publie une nouvelle vidéo de tireur enregistrée il y a au moins 9 mois. », sur g1.globo.com, .
  47. (pt) « Wellington justifie le crime en Ă©tant victime d’intimidation. », sur jornaldebrasilia.com.br, .
  48. (pt) « L’auteur du massacre dans une Ă©cole de Rio a Ă©crit qu’il avait Ă©tĂ© harcelĂ© Ă  l’école. », sur www.elmundo.es, .
  49. (pt) « Le tireur de Realengo avoue dans une nouvelle vidĂ©o que l’intimidation a motivĂ© le massacre. », sur g1.globo.com, .
  50. (pt) « Le tireur de Realengo laisse une vidéo dans laquelle il dit que l'intimidation a motivé le massacre de realengo. », sur oglobo.globo.com, .
  51. (pt) « Auteur de l’attaque contre l’école Realengo laisse une lettre. », sur extra.globo.com, .
  52. (pt) « Tout sur le tireur de realengo, la fusillade de l'école en 2011. », sur canalcienciascriminais.com.br, .
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.