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Extraction de l'or

L'extraction de l'or est l'ensemble des activitĂ©s et opĂ©rations, artisanales ou de haute technicitĂ©, ayant pour but de sĂ©parer l'or de ses minerais ou ceux-ci des sites qui les contiennent. Il peut ĂȘtre fait appel Ă  divers procĂ©dĂ©s, souvent combinĂ©s : broyage, minĂ©ralurgie, procĂ©dĂ©s hydromĂ©tallurgique et pyromĂ©tallurgique[1].

Les mineurs d'or creusent un escarpement érodé avec des jets d'eau dans une mine de placers à Dutch Flat, en Californie, entre 1857 et 1870.

L’extraction d'or Ă  partir d'alluvions est rĂ©alisĂ©e par des techniques liĂ©es Ă  l'exploitation des placiers, permettant la rĂ©cupĂ©ration directe de petites pĂ©pites d'or et de paillettes. Les techniques d'extraction de l'or Ă  partir des placiers depuis le milieu jusqu’à la fin du XXe siĂšcle furent gĂ©nĂ©ralement l’Ɠuvre de mineurs artisanaux. L’exploitation hydraulique fut largement utilisĂ©e lors de la ruĂ©e vers l'or en Californie et impliquait de briser les alluvions avec des jets d'eau Ă  haute pression. Les minerais rocheux forment la base de la majoritĂ© des opĂ©rations commerciales de rĂ©cupĂ©ration de l'or depuis le milieu du XXe siĂšcle oĂč des techniques d'exploitation Ă  ciel ouvert et souterraines sont utilisĂ©es.

Une fois que le minerai est extrait, il peut ĂȘtre traitĂ© comme un minerai entier en utilisant un processus de lixiviation en tas. Ce processus est typique des dĂ©pĂŽts d'oxyde Ă  faible concentration. Normalement, le minerai est concassĂ© et mis en tas avant la lixiviation. Les minerais, Ă  forte concentrations et les minerais rĂ©sistants Ă  la lixiviation au cyanure lorsque la taille de particules est grossiĂšre, nĂ©cessitent un traitement supplĂ©mentaire afin de rĂ©cupĂ©rer les particules aurifĂšres. Les techniques de traitement peuvent inclure un broyage, une concentration, un grillage et une oxydation sous pression avant la cyanuration.

Histoire

La fusion de l'or fut mise en Ɠuvre Ă  partir des environs de -6000 Ă  -3000[2] - [3] - [4]. La technique commença Ă  ĂȘtre en usage en MĂ©sopotamie ou en Syrie[5]. Dans la GrĂšce antique, HĂ©raclite Ă©crivit sur le sujet[6].

Selon de Lecerda et Salomons (1997), le mercure fut pour la premiÚre fois utilisé pour l'extraction aux environs de -1000[7], selon Meech et al. (1998), le mercure fut utilisé pour obtenir de l'or jusqu'à la fin du premier millénaire[8] - [9] - [10] - [11].

Une technique connue de Pline l'Ancien Ă©tait l'extraction par concassage, lavage, et chauffage, permettant d’obtenir de la poudre du matĂ©riau rĂ©sultant[12] - [13] - [14].

Ère industrielle

John Stewart MacArthur développa le procédé d'extraction de l'or au cyanure en 1887.

La solubilitĂ© de l'or dans une solution aqueuse de cyanure fut dĂ©couverte en 1783 par Carl Wilhelm Scheele mais un procĂ©dĂ© industriel ne fut dĂ©veloppĂ© qu'Ă  la fin du XIXe siĂšcle. L'expansion des mines d'or dans le Rand d'Afrique du Sud commença Ă  ralentir dans les annĂ©es 1880, alors que les nouveaux gisements dĂ©couvert avaient tendance Ă  ĂȘtre constituĂ©s de minerais pyriteux. L'or ne pouvait pas ĂȘtre extrait de ce composĂ© avec les procĂ©dĂ©s ou les technologies chimiques alors disponibles.

En 1887, John Stewart MacArthur, travaillant en collaboration avec les frĂšres Robert et William Forrest pour la SociĂ©tĂ© Tennant Ă  Glasgow, en Écosse, dĂ©veloppa le procĂ©dĂ© MacArthur-Forrest pour l'extraction des minerais d'or. En suspendant le minerai broyĂ© dans une solution de cyanure, une sĂ©paration allant jusqu'Ă  96 % d'or pur fut obtenue[15] - [16] - [17] - [18] - [19] - [20] - [21].

Le procĂ©dĂ© fut utilisĂ© pour la premiĂšre dans le Rand en 1890, conduisant Ă  un boom de l'investissement et Ă  l’ouverture de plus grandes mines d'or. En 1896, BodlĂ€nder confirma que l'oxygĂšne Ă©tait nĂ©cessaire pour le processus, chose dont doutait MacArthur, et dĂ©couvrit que du peroxyde d'hydrogĂšne Ă©tait formĂ© comme un composĂ© intermĂ©diaire[22].

La mĂ©thode connue sous l’appellation « lixiviation en tas » fut proposĂ©e en 1969 par le US Bureau of Mines[23] et Ă©tait en usage dans les annĂ©es 1970[24].

Types de minerais

graphe temporel des teneurs en or du minerai
Évolution de la richesse du minerai d'or.

L'or se trouve principalement sous forme de mĂ©tal natif, gĂ©nĂ©ralement alliĂ© Ă  un degrĂ© plus ou moins Ă©levĂ© avec de l'argent (Ă©lectrum) ou parfois amalgamĂ© avec du mercure. L’or natif peut se trouver sous la forme de pĂ©pites de taille importante, sous forme de grains fins ou de flocons dans les dĂ©pĂŽts alluviaux ou sous forme de grains ou de particules microscopiques incorporĂ©s dans d'autres roches.

Les minerais oĂč l'or se combine chimiquement avec d'autres Ă©lĂ©ments sont relativement rares. Ils comprennent la calavĂ©rite, la sylvanite, la nagyagite, la petzite et la krennerite.

Concentration

Pépites d'or trouvées en Arizona.

La concentration gravitaire fut historiquement le moyen le plus important d'extraire le mĂ©tal natif utilisant des battes ou des tables de lavage. L’amalgamation avec le mercure fut utilisĂ©e pour amĂ©liorer la rĂ©cupĂ©ration, souvent en ajoutant directement aux riffles, le mercure est encore largement utilisĂ© dans les petites exploitations Ă  travers le monde. Cependant, les procĂ©dĂ©s de flottation par moussage peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s pour concentrer l'or. Dans certains cas, en particulier lorsque l'or est prĂ©sent dans le minerai sous forme de particules grossiĂšres dispersĂ©es, le concentrĂ© obtenu par gravitĂ© peut ĂȘtre directement fondu pour former des lingots d'or. Dans d'autres cas, en particulier lorsque l'or est prĂ©sent dans le minerai sous forme de fines particules ou ne sont pas suffisamment libĂ©rĂ© de la roche mĂšre, les concentrĂ©s sont traitĂ©s avec des sels de cyanure, un processus connu sous le nom lixiviation par cyanuration, suivie de la rĂ©cupĂ©ration de la solution de lixiviation. La rĂ©cupĂ©ration de la solution implique gĂ©nĂ©ralement l’adsorption sur charbon actif suivie par une concentration de la solution ou d’une rĂ©-extraction et ou d’une Ă©lectrodĂ©position.

La flottation par moussage est gĂ©nĂ©ralement appliquĂ©e lorsque l'or prĂ©sent dans un minerai est Ă©troitement associĂ© Ă  des minĂ©raux sulfurĂ©s tels que la pyrite ou l’arsĂ©nopyrite et quand ces sulfures sont prĂ©sents en grandes quantitĂ©s dans le minerai. Dans ce cas, la concentration des sulfures la concentration en or. En gĂ©nĂ©ral, la rĂ©cupĂ©ration de l'or Ă  partir de concentrĂ©s sulfurĂ©s nĂ©cessite un traitement ultĂ©rieur, gĂ©nĂ©ralement par grillage ou par oxydation humide sous pression. Ces traitements pyromĂ©tallurgiques ou hydromĂ©tallurgiques sont eux-mĂȘmes gĂ©nĂ©ralement suivis par des techniques de cyanuration et d'adsorption par le carbone pour la rĂ©cupĂ©ration finale de l'or.

Parfois, l'or est prĂ©sent en tant que constituant mineur dans un concentrĂ© de mĂ©tal de base (par exemple le cuivre) et on le rĂ©cupĂšre en tant que sous-produit lors de la production du mĂ©tal de base. Par exemple, il peut ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ© dans la boue d'anode pendant un processus de raffinage Ă©lectrolytique.

Lixiviation

Si l'or ne peut ĂȘtre concentrĂ© pour fusion, il est lixiviĂ© par une solution aqueuse :

  1. Le procédé au cyanure est un standard de l'industrie ;
  2. Le lessivage au thiosulfate est reconnu pour ĂȘtre efficace sur les minerais possĂ©dant des valeurs Ă©levĂ©es de cuivre solubles : l'absorption par les composants carbonĂ©s qui absorbent prĂ©fĂ©rentiellement les complexes d'or et d'or cyanurĂ©.

La lixiviation en vrac pour extraire l'or est aussi un procĂ©dĂ© utilisĂ© pour vĂ©rifier les concentrations d'or dans une zone pour oĂč l'or n'est pas immĂ©diatement visible.

Procédés réfractaires

Minerai d'or Ă  haute teneur venant d'une veine de quartz prĂšs d'Alma, au Colorado. L'apparence est typique de trĂšs bons minerais d'or-quartz.

Un minerai d'or « rĂ©fractaire Â» est un minerai qui est naturellement rĂ©sistant Ă  la rĂ©cupĂ©ration par des processus standards de cyanuration et d'adsorption par le carbone. Ces minerais rĂ©fractaires nĂ©cessitent un prĂ©traitement afin que la cyanuration soit efficace pour rĂ©cupĂ©rer l'or. Un minerai rĂ©fractaire contient gĂ©nĂ©ralement des minĂ©raux sulfurĂ©s, du carbone organique, ou les deux. Les minĂ©raux sulfurĂ©s piĂšgent ou englobent souvent des particules d'or, ce qui rend difficile la complexation avec l'or via la lixiviation. Le carbone organique prĂ©sent dans le minerai d'or peut adsorber des complexes or-cyanure dissous de la mĂȘme maniĂšre que le charbon actif. Ce carbone organique Ă©tait emportĂ© parce qu'il est nettement plus fin que les tamis de rĂ©cupĂ©ration de carbone gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©es pour rĂ©cupĂ©rer le charbon actif.

Les options de prétraitement des minerais réfractaires incluent :

  1. Le grillage ;
  2. La bio-oxydation ou oxydation bactérienne ;
  3. L’oxydation sous pression ;
  4. Le broyage ultrafin.

Les procĂ©dĂ©s de traitement de minerais rĂ©fractaires peuvent ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ©s d’une concentration (habituellement flottation sulfurĂ©). Le grillage est utilisĂ© pour oxyder Ă  la fois le soufre et le carbone organique Ă  hautes tempĂ©ratures avec de l'air et/ou de l'oxygĂšne. La bio-oxydation comprend l'utilisation de bactĂ©ries qui favorisent les rĂ©actions d'oxydation dans un environnement aqueux. L’oxydation sous pression est un processus aqueux pour l'Ă©limination du soufre rĂ©alisĂ©e en continu dans un autoclave, fonctionnant Ă  des pressions Ă©levĂ©es et des tempĂ©ratures un peu Ă©levĂ©es. Le broyage ultrafin peut ĂȘtre utilisĂ©e lorsque le caractĂšre rĂ©fractaire vis-Ă -vis de libĂ©ration de particules d'or de la matrice minĂ©rale environnante est la principale caractĂ©ristique du minerai.

Fusion de l'or

Élimination du mercure

Le mercure est un danger pour la santĂ©, en particulier lorsqu'il est sous forme gazeuse. Pour supprimer ce risque, avant la fusion, l'or qui prĂ©cipite par Ă©lectrodĂ©position ou par le procĂ©dĂ© Merrill-Crowe est habituellement chauffĂ© dans une cornue pour rĂ©cupĂ©rer tout le mercure prĂ©sent, qui, sinon se volatiliserait pendant la fusion et provoqueraient des problĂšmes environnementaux et de santĂ©. Le mercure prĂ©sent ne provient gĂ©nĂ©ralement pas du processus d’amalgamation au mercure qui n’est plus utilisĂ© par les entreprises miniĂšres, mais du mercure prĂ©sent dans le minerai qui a suivi l'or Ă  travers les processus de lixiviation et de prĂ©cipitation.

Dans le cas oĂč il y a des niveaux Ă©levĂ©s de cuivre ou d'argent, le lessivage du prĂ©cipitĂ© Ă  l'aide d'acide sulfurique ou nitrique peut ĂȘtre nĂ©cessaire.

Élimination du fer

L'acide nitrique ou l'oxydation dans un four Ă  circulation d’air forcĂ© peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s pour dissoudre le fer des cathodes lors de l’électrodĂ©position avant la fusion. Le produit de la concentration gravitaire peut souvent contenir des teneurs Ă©levĂ©es de broyat d'acier, et leur enlĂšvement utilise des tables vibrantes ou des aimants avant la fusion. Pendant la fusion, le fer peut ĂȘtre oxydĂ© en utilisant du nitre. L'utilisation excessive de nitre corrode le creuset de fusion, ce qui augmente les coĂ»ts d'entretien et le risque de fuites catastrophiques.

Raffinage et séparation de l'or

La sĂ©paration de l’or consiste principalement Ă  retirer l'argent de l'or et donc Ă  augmenter la puretĂ© de l'or. La sĂ©paration de l'or de l'argent Ă©tait rĂ©alisĂ©e depuis les temps anciens, commençant en Lydie au VIe siĂšcle av. J.-C.

Diverses techniques furent mises en Ɠuvre ; la cimentation de sel depuis les temps anciens, la sĂ©paration utilisant des acides minĂ©raux distillĂ©s Ă  l'Ă©poque mĂ©diĂ©vale, et dans les temps modernes avec la chloration en utilisant le procĂ©dĂ© Miller et l'Ă©lectrolyse en utilisant le procĂ©dĂ© Wohlwill.

Voir aussi

  • RĂ©cupĂ©ration de l'or des cartes Ă©lectroniques (en)
  • Mine d'or
  • Fairmined
  • GenĂšse des minerais d'or (en)
  • Lixiviation en vrac de l'or extractible (en)

Références

  1. « Gold Extraction - Gold Mining - Washing, Amalgamation, Leaching, Smelting », geology.com (consulté le )
  2. D'oĂč vient l'or ? Des origines Ă  sa constitution -(aucoffre.com). N CantiĂ© (consultĂ© le 30 mars 2023), aucoffre.com
  3. Carnegie Mellon University Dept. of Material Science and Engineering
  4. G. Leick, Historical Dictionary of Mesopotamia, Scarecrow Press, 16 décembre 2009 (ISBN 0-8108-6324-3)
  5. R.J. Forbes, Studies in Ancient Technology, vol. 1, Brill Archive, 1993 (consulté le 2012-07-01)
  6. M.Y. Treister, The Role of Metals in Ancient Greek History, BRILL, 1996 (ISBN 90-04-10473-9)
  7. B. Lottermoser, Mine Wastes: Characterization, Treatment and Environmental Impacts, Springer, 2 août 2010 (ISBN 3-642-12418-6)
  8. R. Eisler, Mercury Hazards to Living Organisms, CRC Press, 14 mars 2006 (ISBN 0-8493-9212-8)
  9. (Secondaire) L. Drude De Lacerda, W. Salomons, Mercury from Gold and Silver Mining: A Chemical Time Bomb?, Springer, 1998 (ISBN 3-540-61724-8)
  10. (Secondaire) Guido KĂŒstel, Nevada and California processes of silver and gold extraction, F. D. Carlton, 1863.
  11. (Secondaire) A. Tilloch, Philosophical Magazine, vol. 52 (consulté le 2012-07-21)
  12. J.M. Stillman, Story of Alchemy and Early Chemistry, Kessinger Publishing, 1 janvier 2003
  13. (Source primaire Pliny) S. Venable, Gold: A Cultural Encyclopedia, ABC-CLIO, 2011 (ISBN 0-313-38431-2)
  14. (Secondaire) M. Page, The First Global Village: How Portugal Changed the World, Leya, 2006 (ISBN 972-46-1313-5).
  15. « Methods to recover Gold II »
  16. L. Gmelin, Hand book of chemistry, vol. 8, publié pour la Cavendish Society, 1853.
  17. R.G. Bautista (T.B. Drew), Advances in Chemical Engineering, vol. 9, Academic Press, (ISBN 978-0-12-008509-5 et 0-12-008509-7, lire en ligne)
  18. W.H. Brock, William Crookes (1832-1919) and the Commercialization of Science, Ashgate Publishing, 2008 (ISBN 0-7546-6322-1).
  19. R. Eisler, Eisler's Encyclopedia of Environmentally Hazardous Priority Chemicals, Elsevier, 8 août 2007 (consulté le 2012-07-17) (ISBN 0-444-53105-X)
  20. J. Park, The Cyanide Process of Gold Extraction, C. Griffin, limited, 1820.
  21. J. Marsden et I. House, The Chemistry of Gold Extraction, SME, , 651 p. (ISBN 978-0-87335-240-6 et 0-87335-240-8, lire en ligne)
  22. Habashi, Fathi, Recent Advances in Gold Metallurgy
  23. R. Eisler (sourcé à l'origine dans Marsden and House)
  24. G.W. Ware, Reviews of Environmental Contamination and Toxicology, Springer, 15 juillet 2004 (ISBN 0-387-20844-5).
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