Diaspora serbe
La diaspora serbe résulte de départs volontaires ou de migrations forcées, voire d'expulsions violentes. Il y a actuellement 4,5 à 5,5 millions de Serbes de la diaspora dans le monde, sur 12 à 13 millions de Serbes dans le monde, un Serbe sur trois ne vit pas en Serbie, dont 4 millions ont la nationalité serbe[1].
Histoire
On distingue communément six grandes vagues d'émigration :
- La première vague de migrations serbes est due à l'occupation turque entre 1400 et 1800, elle est donc forcée. Elle fut principalement dirigée vers les confins militaires, mais aussi vers tous les pays d'Europe.
- La seconde vague d'émigration quitta la Serbie, entre 1800 et 1941 avant la Seconde Guerre mondiale, principalement à destination des États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Amérique du Sud, plus particulièrement le Chili et l'Argentine. Cette vague n'est pas forcée mais motivée par des raisons économiques.
- La troisième vague de départ résulte de l'occupation de la Yougoslavie pendant la Seconde Guerre mondiale). On incorpore aussi dans cette troisième vague les émigrés politiques de la Yougoslavie communiste de 1945 à 1961. Ce mouvement migratoire est forcé.
- La quatrième vague d'émigration est motivée par une volonté individuelle d'ouverture vers l'extérieur donc pas seulement économique mais aussi politique: le régime de Tito voulait diminuer les risques d'explosion sociale dans le pays, en autorisant les yougoslaves à émigrer. Les serbes se rendaient à l'étranger comme travailleur temporaire, « travailleurs invités » ou « résidents étrangers » entre 1960 et 1989, principalement vers des pays d'Europe ; Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Suède et Royaume-Uni). Une proportion importante de ces Serbes retournera en Yougoslavie dans les années 1980, après avoir capitalisé.
- La cinquième vague migratoire est due aux guerres de Yougoslavie entre 1990 et 1999. Cette migration est une fuite des cerveaux et des travailleurs qualifiés, vers le Canada et les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. La plupart des immigrés serbes en Europe sont dans cette période des Roms ou des paysans serbes sous-qualifiés.
- La sixième vague, de 2000 à nos jours, est une émigration économique.
La puissance économique de la diaspora
La diaspora serbe est proportionnellement la plus importante d'Europe, 1 serbe sur 3 vit hors de Serbie, tous les ans celle-ci réinvestit en Serbie via des transferts, 2,4 milliards de dollars en 2005[2] et 5,5 milliards de $ en 2009[3]. Entre 2000 et 2010, la Diaspora a investi ou dépensé 43 milliards de $ en Serbie[4].
Classement par dons des principales Diaspora [5] :
- Allemagne : 900 millions € en 2018[6] pour 800 000 serbes
- Suisse : 380 millions € en 2016[7] pour 300 000 serbes
- Autriche : 234 millions € en 2016[7] pour 300 000 serbes
- France : 225 millions € en 2016[7], pour 120 000 serbes proportionnellement les plus importants
- Russie : 127 millions[8] en 2016, pour 60 000 serbes.
- États-Unis : 123 millions[8]en 2016, pour 1 million de serbes.
- Australie : 104 millions[8] en 2016, pour 130 000 serbes
- Canada : 102 millions[8] en 2016.
Les serbes de Serbie et la diaspora serbe
Le gouvernement de Belgrade a déclaré que la diaspora serbe comptait 4 millions de personnes[1] - [9]. La Serbie a pu évaluer précisément sa diaspora vivant à l'étranger grâce au renouvellement des pièces d'identité (serbe latin lična karta) lors mise en place de la carte d'identité biométrique au format « carte de crédit » selon les normes UE et US.
- Serbie : 8 537 395 (avec le Kosovo)
- Bosnie-Herzégovine : 1 450 000[10]
- Croatie : 200 000[10]
- Monténégro : 200 000[10]
- Slovénie : 65 000[10]
- Macédoine : 30 000[10]
Europe:
- Allemagne : 800 000[10]
- Autriche : 300 000[10]
- Suisse : 300 000, (71 260 non binationaux en 2015)[11]
- France : 120 000[10]
- Suède : 110 000[10]
- Royaume-Uni : 80 000[10]
- Italie : 70 000[10]
- Russie : 60 000[10]
- Benelux : 50 000
- Albanie : 30 000[10]
- Roumanie : 23 000[10]
- Turquie : 15 000[10]
- Grèce : 15 000[10]
- Hongrie : 10 000[10]
- Danemark : 10 000[10]
- République tchèque : 7 000[10]
- Espagne : 7 000[10]
- Chypre : 5 000
- Norvège : 5 000
- Slovaquie : 5 000[10]
- Malte : 3 000
- Irlande : 2 000
- Pologne : 22 000
- Finlande : 1 000[10]
- Biélorussie : 1 000
- Ukraine : 1 000[10]
- Portugal : 1 000[10]
- Islande : 500[10]
Amériques:
- États-Unis : 1 000 000[10]
- Canada : 250 000[10]
- Argentine : 7 000[10]
- Brésil : 6 000[10]
- Mexique : 1 000[10]
- Venezuela 1 000[10]
Océanie/Afrique:
- Australie : 130 000[10]
- Afrique du Sud : 25 000[10]
- Nouvelle-Zélande : 7 000[10]
Asie:
- Émirats arabes unis : 2 000
- Autres pays asiatiques : 2 000
Notes et références
- Alexis Troude, Géopolitique de la Serbie, éditions Ellipses (ISBN 2-7298-2749-8), page 269
- Encyclopédie Universalis 2008 (données statistiques de la Serbie, le Monde en Chiffres)
- (sr) Beta, « Srpska dijaspora poslala 5,5 milijardi dolara u 2009. », Blic (quotidien), (lire en ligne, consulté le ).
- (sr) « Od dijaspore 4 mlrd. € godišnje », sur B92.net (consulté le )
- (en) « NIŠTA BEZ ROĐAKA IZ DIJASPORE! Gastosi nam u proseku šalju 230 miliona evra MESEČNO! », sur INFORMER (consulté le )
- (sr-Latn) « UPOZORENJE: Pare iz dijaspore neće stizati još dugo », sur Mondo Portal (consulté le )
- (en-US) « Dijaspora šalje novac u Srbiju », sur Ozonpress :: internet portal, (consulté le )
- (sr) « Dijaspora šalje novac u Srbiju », sur Ozonpress :: internet portal, (consulté le )
- (sr) « Дијаспора може да промени Србију », sur Politika (consulté le ).
- (sr) « Дијаспора може да промени Србију », sur Politika (consulté le ).
- Population résidante permanente étrangère selon la nationalité, OFS.