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Deuxième bataille de Charleston Harbor

La deuxième bataille de Charleston Harbor, aussi connue comme le siège de Charleston Harbor, siège de Fort Wagner, ou bataille de Morris Island, s'est dĂ©roulĂ©e au cours de la guerre de SĂ©cession, Ă  la fin de l'Ă©tĂ© 1863 entre une force combinĂ©e de l'armĂ©e de l'Union/Marine et les dĂ©fenses confĂ©dĂ©rĂ©es de Charleston, en Caroline du Sud.

Deuxième bataille de Charleston Harbor
(Siège de Charleston Harbor)
Description de cette image, également commentée ci-après
Photo des casernes orientales et du four pendant le bombardement du fort Sumter le .
Informations générales
Date –[1]
Lieu Charleston, État de Caroline du Sud
Issue Résultat indécis[2]
Forces en présence
*Xe corps (DĂ©partement du sud) *Fort Wagner, garnison
  • Fort Sumter, garnison
  • DĂ©partement de Caroline du Sud, GĂ©orgie et Floride
Pertes
358[3]655[4]

Guerre de SĂ©cession

Batailles

Opérations contre les défenses de Charleston

CoordonnĂ©es 32° 45′ 09″ nord, 79° 52′ 30″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Deuxième bataille de Charleston Harbor(Siège de Charleston Harbor)
GĂ©olocalisation sur la carte : Caroline du Sud
(Voir situation sur carte : Caroline du Sud)
Deuxième bataille de Charleston Harbor(Siège de Charleston Harbor)

Contexte

Après avoir Ă©tĂ© repoussĂ© deux fois en essayant de prendre le fort Wagner en le prenant d'assaut, le major gĂ©nĂ©ral Quincy Adams Gillmore dĂ©cide une approche moins coĂ»teuse et commence Ă  assiĂ©ger le fort.

Forces en présence

Siège

Innovations et difficultés

Commandants des forces au port de Charleston

Dans les jours suivant immĂ©diatement la seconde bataille de fort Wagner, les forces de l'Union assiègent les ouvrages confĂ©dĂ©rĂ©s sur l'Ă®le Morris avec une panoplie de nouveautĂ©s militaires. Les artilleurs de l'Union font usage d'une nouvelle pièce d'artillerie connue comme le canon Requa - 25 canons rayons montĂ©s sur un chariot de campagne. Alors que les sapeurs creusent des tranchĂ©es en zigzag vers le fort Wagner, une deuxième nouveautĂ© est utilisĂ©e—le projecteur au calcium. Les lumières vives sont braquĂ©es sur les dĂ©fenseurs, les aveuglant assez pour diminuer la prĂ©cision de leur tirs, tandis que les artilleurs de l'Union tirent en toute sĂ©curitĂ© derrière les lumières[5]

Les défenseurs confédérés ont aussi des atouts. Le sol que les sapeurs de l'Union creusent est du sable peu profond avec une base boueuse. Les efforts pour le creusement des tranchées commencent également à découvrir accidentellement les morts de l'Union des assauts précédents contre le fort Wagner. La maladie et la mauvaise qualité de l'eau assaillent les soldats des deux côtés.

« La carte du port de Charleston montrant les batteries de l'Union et confédérées en septembre 1863. » Carte de l'époque dessinée par Robert K. Sneden.

Garnison

L'armĂ©e de l'Union maintient une rotation constante de soldats pour armer les tranchĂ©es en avant de la « grande garde ». Au cours de la soirĂ©e du 16 aoĂ»t un obus confĂ©dĂ©rĂ© Ă©clate dans la casemate servant de quartier gĂ©nĂ©ral au colonel Joshua B. Howell, commandant de la grand-garde cette soirĂ©e-lĂ . Un Ă©clat d'obus frappe le colonel Howell, le blessant gravement Ă  la tĂŞte. MalgrĂ© la rĂ©cupĂ©ration rapide de Howell, l'incident incite le commandant de l'Union Ă  utiliser exclusivement des troupes chevronnĂ©es dans les tranchĂ©es Ă  l'avant[6]. Les confĂ©dĂ©rĂ©s maintiennent aussi une rotation constante de soldats dans le fort  Wagner et dans la batterie Gregg. Au cours de la nuit, des bateaux Ă  rames apporteront des troupes fraĂ®ches en provenance du continent, afin de remplacer la garnison. MĂŞme s'ils ont remportĂ© une grande victoire au fort Wagner, les confĂ©dĂ©rĂ©s s'attendent Ă  ce que la campagne se poursuive[7]. Ayant une importante garnison Ă  utiliser, le gĂ©nĂ©ral P. G. T. Beauregard est prĂŞt Ă  continuer la campagne. L'ancien officier de carrière et homme d'affaires de la Caroline du Sud, Roswell S. Ripley est directement au commandement des forces confĂ©dĂ©rĂ©es forces entourant Charleston. Les forces de Ripley sont rĂ©parties tout le long des fortifications entourant le port de Charleston et comprennent une division de la milice locale de Caroline du Sud. Gilmore et l'amiral John A. Dahlgren demandent des renforts au gĂ©nĂ©ral en chef Henry Halleck. Halleck est rĂ©ticent, mais nĂ©anmoins une division de l'armĂ©e du Potomac est transfĂ©rĂ©e vers le sud sous les ordres de George H. Gordon. Le gĂ©nĂ©ral John G. Foster, commandant de l'Union du dĂ©partement de la Caroline du Nord, envoie avec enthousiasme une division de renforts disant Ă  Gilmore « Charleston est trop importante pour ĂŞtre perdue quand elle est si proche d'ĂŞtre prise »[8].

Batteries

Les troupes de l'Union du 1st New York Engineer creusant une sape avec un rouleau de sape sur Morris Island, 1863
Cuirassés de l'Union bombardant le fort Moultrie pris le 8 septembre 1863 par George S. Cook.

En dĂ©pit des conditions marĂ©cageuses sur Morris Island, les forces de l'Union ont construit des batteries de forte puissance pour combattre le fort Wagner. Ces batteries sont souvent nommĂ©es en l'honneur d'officiers morts, tels que les batteries Strong, Reynolds, Kearny et Weed. D'autres sont baptisĂ©es en l'honneur des militaires de haut rang, tels que les batteries Rosecrans et Meade.

Ă€ l'intĂ©rieur du fort Wagner, seul un Columbiad de 10 pouces fait face au large et les quelques canons tournĂ©s vers l'intĂ©rieur sont en mauvais Ă©tat. Pendant qu'il est Ă  la tĂŞte de la garnison confĂ©dĂ©rĂ©e, le colonel Lawrence M. Keitt met en place des stations de signaux sur le mur ouest du fort Wagner pour se coordonner avec les batteries confĂ©dĂ©rĂ©es sur James Island. Remplaçant Keitt, le gĂ©nĂ©ral Johnson Hagood, fait un meilleur usage des tireurs d'Ă©lite et du peu de canons tournĂ©s vers la terre pour empĂŞcher les travaux de siège de l'Union contre le fort. Les confĂ©dĂ©rĂ©s protègent leurs propres armes et casemates mais s'exposent aux tirs navals de l'Union et Ă  la fin, ne peuvent que ralentir la construction les tranchĂ©es de l'Union[9].

Swamp Angel

Le « Swamp Angel »

Le 2 aoĂ»t, sous la direction du colonel Edward W. Serrell, les ingĂ©nieurs de l'Union commencent la construction d'une batterie Ă  l'intĂ©rieur des terres avec l'intention de bombarder directement la ville de Charleston. Le 17 aoĂ»t, la batterie imposante est prĂŞte pour son armement. Le lieutenant Charles Sellmer avec un dĂ©tachement du 11th Maine Infantry est appelĂ© pour armer le canon Parrott de 200 livres dĂ©sormais dĂ©signĂ© comme le « Swamp Angel » (l'ange du marais). Le 21 aoĂ»t, Gilmore envoie un ultimatum Ă  Beauregard qu'il abandonne les forts Wagner et Sumter ou Charleston serait la cible de tirs. Comme Gilmore ne reçoit aucune rĂ©ponse, le lendemain, le premier coup de feu est tirĂ© par le « Swamp Angel » sur Charleston utilisant le clocher de l'Ă©glise St. Michael comme repère[10]. Le 22 aoĂ»t, les batteries confĂ©dĂ©rĂ©es tentent en vain de faire taire le « Swamp Angel »[11]. Beauregard mĂ©prise Gilmore pour avoir tournĂ© ses canons contre la ville civile et demandĂ© l'Ă©vacuation des citoyens. Gilmore respecte un jour de cessez-le-feu, mais profite aussi de l'occasion pour exprimer le fait que Charleston est une cible militaire lĂ©gitime comme centre d'approvisionnement en munitions. Les tirs reprennent, mais au 36e coup le « Swamp Angel » explose et n'est pas remplacĂ© pendant le reste de la campagne. C'est la première fois qu'une population civile est dĂ©libĂ©rĂ©ment ciblĂ©e Ă  des fins militaires pendant la guerre de SĂ©cession[10].

Fort Sumter

Un obus lancé dans le fort Sumter à partir le monitor de l'Union USS Weehawken explosant sur le terrain de parade par George S. Cook.

MalgrĂ© les difficultĂ©s pour creuser les tranchĂ©es, d'ici Ă  la mi-aoĂ»t, Gillmore a ses canons de siège Ă  portĂ©e du fort Sumter. Le 17 aoĂ»t, il ouvre le feu et lors de la première journĂ©e de bombardement près de 1000 obus sont tirĂ©s[12]. Le 23 aoĂ»t, la maçonnerie est transformĂ©e en un tas de ruines et Beauregard enlève le plus de canons du fort qu'il peut. Gillmore envoie un tĂ©lĂ©gramme au dĂ©partement de la Guerre, disant que « le fort Sumter est un informe et une masse inoffensive de ruines »[13]. Toutefois, le bombardement de fort Sumter continuera en gĂ©nĂ©ral jusqu'au 31 dĂ©cembre 1863[14].

Chute du fort Wagner

Attaques contre les trous d'hommes

L'attention de Gillmore retourne vers le fort Wagner. Maintenant, les forces de Gillmore sont assez proches des ouvrages confĂ©dĂ©rĂ©s pour que l'infanterie passe Ă  l'action. Le 21 aoĂ»t, le colonel George B. Dandy mène le 100th New York Infantry dans une charge contre les trous d'hommes du fort Wagner. Les New-Yorkais mettent rapidement en place une ligne de piquets temporaire, mais leur succès est de courte durĂ©e. Le gĂ©nĂ©ral Hagood ordonne une contre-attaque qui repousse les hommes de Dandy[9]. Ă€ la suite de l'attaque de Dandy, les ingĂ©nieurs confĂ©dĂ©rĂ©s commencent Ă  travailler aux renforcement des trous d'hommes, en espĂ©rant obliger l'armĂ©e de l'Union Ă  lancer un autre aussaut coĂ»teux. Avant que les travaux puissent ĂŞtre achevĂ©s Gilmore ordonne au commandant de division, le gĂ©nĂ©ral Alfred H. Terry, de capturer les trous d'hommes. Terry prĂ©pare le 24th Massachusetts Infantry de la brigade du brigadier-gĂ©nĂ©ral Thomas G. Stevenson pour mener l'attaque. Le 3rd New Hampshire Infantry est en soutien. Chaque membre du 24th Massachusetts est Ă©quipĂ© avec deux pelles supplĂ©mentaires pour reconstruire immĂ©diatement les trous d'homme une fois pris. Le soir du 25 aoĂ»t, le gĂ©nĂ©ral Stevenson dirige personnellement l'attaque sous le couvert des tirs de canons requas. L'attaque submerge le 61st North Carolina Infantry, dont beaucoup d'homme se rendent. Le colonel George P. Harrison, commandant le fort, le, ordonne une contre-attaque d'artillerie, mais les trous d'hommes sont dĂ©jĂ  transformĂ©s en une nouvelle ligne du siège. Le 5 septembre, Gillmore et l'amiral Dahlgren attaquent avec un intense bombardement du Fort Wagner pendant 36 heures tuant 100 dĂ©fenseurs qui restent[15].

Évacuation

Les conditions Ă  l'intĂ©rieur du fort deviennent intolĂ©rables, et le commandant de la garnison, le colonel Lawrence M. Keitt, informe le gĂ©nĂ©ral Beauregard qu'il ne lui reste que 400 hommes capables de dĂ©fendre le fort. Par consĂ©quent, le soir du 6 au 7 septembre, Beauregard ordonne aux forces confĂ©dĂ©rĂ©es d'abandonner leurs positions sur Morris Island. Le 7 septembre, les troupes de l'Union occupent le fort Wagner.

Conséquences

Le fort Wagner a rĂ©sistĂ© Ă  60 jours de bombardement constant et repoussĂ© une armĂ©e de l'Union beaucoup plus grande. Pourtant, l'armĂ©e de l'Union et la marine s'emparent d'un poste important Ă  l'embouchure du port de Charleston et rĂ©duisent sa plus redoutable forteresse Ă  l'Ă©tĂ© de ruines. MalgrĂ© cela, la ville de Charleston et le fort Sumter lui-mĂŞme restent sous le contrĂ´le confĂ©dĂ©rĂ© jusqu'Ă  ce que les armĂ©es de William T. Sherman marchent Ă  travers la Caroline du Sud en 1865.

Cartes opérationnelles supplémentaires

Galerie: le siège du port de Charleston de l'Atlas to Accompany the Official Records of the Union and Confederate Armies.

  • Carte 1
    Carte 1
  • Carte 2
    Carte 2
  • Carte 3
    Carte 3
  • Carte 4
    Carte 4

Voir aussi

  • Engagements de troupes de la guerre de SĂ©cession, 1863
  • Liste des batailles terrestres les plus coĂ»teuses de la guerre de SĂ©cession
  • Première bataille de Charleston Harbor
  • Deuxième bataille de Fort Wagner
  • Deuxième bataille de Fort Sumter
  • Bataille de Fort Pulaski
  • Coureurs de blocus de la guerre de SĂ©cession
  • Artillerie de siège durant la guerre de SĂ©cession contre le port de Charleston

Notes

  1. (en) « Archives officielles »
  2. NPS
  3. (en) « Archives officielles », p. 210
  4. (en) « Archives officielles », p. 406-409
  5. Chaitin, pp. 128–29.
  6. Wise p.147
  7. Wise p.137
  8. Wise p. 138
  9. Wise p.168
  10. Civil War Trust: The Swamp Angel
  11. Phelps p.32
  12. Blue and Grey Trail: Siege of Charleston
  13. Chaitin, pp. 130–31.
  14. ABPP: Fort Sumter
  15. Wise p.175

Bibliographie

MĂ©moires et sources primaires

Lectures complémentaires

  • Douglas W. Bostick, Charleston Under Siege : The Impregnable City, Charleston, South Carolina, The History Press, , 158 p. (ISBN 978-1-59629-757-9, lire en ligne)
  • Patrick Brennan, Secessionville : Assault on Charleston, Campbell, California, Savas Publishing Company, , 408 p. (ISBN 1-882810-08-2, lire en ligne)
  • E. Milby Burton, The Siege of Charleston 1861–1865, Columbia, University of South Carolina Press, , 373 p. (ISBN 0-87249-345-8)
  • Rowena Reed, Combined Operations in the Civil War, Annapolis, MD, Naval Institute Press, , 468 p. (ISBN 0-87021-122-6)
  • Stephen R. Wise, Gate of Hell : Campaign for Charleston Harbor, 1863, Columbia, University of South Carolina Press, , 312 p. (ISBN 0-87249-985-5, lire en ligne)
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