Accueil🇫🇷Chercher

Bataille de la Wilderness

La bataille de la Wilderness est une bataille de la guerre de Sécession qui se déroula du 5 au entre les armées du général nordiste Ulysses S. Grant et celle du général sudiste Robert Lee.

Bataille de la Wilderness
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de la Wilderness par Kurz et Allison.
Informations générales
Date 5 -
Lieu ForĂŞt de la Wilderness, en Virginie
Issue Indécise
Forces en présence
101 895 hommes61 025 hommes
Pertes
2 246 morts
12 037 blessĂ©s
3 383 prisonniers ou disparus
1 495 morts
7 928 blessĂ©s
1 702 prisonniers ou disparus

Guerre de SĂ©cession

Batailles

Campagne terrestre

CoordonnĂ©es 38° 18′ 59″ nord, 77° 45′ 35″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Bataille de la Wilderness
GĂ©olocalisation sur la carte : Virginie
(Voir situation sur carte : Virginie)
Bataille de la Wilderness

Contexte

Lors de l'hiver 1863-1864 les armĂ©es nordiste et sudiste avaient hivernĂ© Ă  quelques kilomètres de distance, sĂ©parĂ©es seulement par la Rapidan River. Dès le retour du printemps, le gĂ©nĂ©ral Grant avait tentĂ© sans succès de dĂ©loger Lee de ses positions, mais ce dernier savait que le but du gĂ©nĂ©ral nordiste Ă©tait de l'entraĂ®ner dans la Wilderness, zone forestière sombre et dense de 180 km2, dĂ©jĂ  théâtre de furieux combats lors de la bataille de Chancellorsville un an plus tĂ´t. Lee laissa les fĂ©dĂ©raux traverser la Rapidan River pour pouvoir les attaquer de flanc alors que les nordistes passeraient dans la Wilderness. C'est ainsi que le 5 mai les avant-gardes des deux armĂ©es se rencontrèrent.

DĂ©roulement de la bataille

Le deux corps sudistes allant vers l'ouest croisèrent la route de trois corps nordistes se dirigeant vers le sud. Pour Lee, la confrontation semblait prĂ©maturĂ©e, l'armĂ©e de renfort du gĂ©nĂ©ral James Longstreet (premier corps, 20 000 hommes) n'Ă©tant pas encore arrivĂ©e. Mais malgrĂ© leur supĂ©rioritĂ© numĂ©rique (102 000 nordistes contre 61 000 sudistes), les unionistes ne purent en profiter. Devant la connaissance du terrain qu'avaient les sudistes, ils furent acculĂ©s Ă  la dĂ©fense de l'intersection des deux routes qu'ils devaient absolument tenir s'ils voulaient continuer vers le Sud. Finalement, les fĂ©dĂ©raux rĂ©ussirent Ă  tenir la position.

Le lendemain une contre-attaque sur l'aile droite de Lee fut lancée à travers la forêt qui repoussa les sudistes sur un kilomètre et demi. Le QG de Lee se retrouva aux abords de la ligne de front. Le général sudiste, pour montrer l'exemple, voulut lancer en tête une contre-attaque avec des Texans. Mais ces derniers demandèrent avec véhémence au général de rester en arrière, ce qu'il fit. Ils partirent au combat et stoppèrent les nordistes, qui furent repoussés sur leur ligne de départ sous la pression des hommes de Longstreet qui venaient d'arriver au meilleur moment.

À partir de ce moment, les confédérés refirent jouer l'avantage de leur connaissance du terrain : un terre-plein longeant l'aile gauche des nordistes, érigé pour la construction d'une voie ferrée, ne figurait pas sur les cartes. Un des généraux de Longstreet connaissait la présence de cette butte couverte de fourrés qui la rendait difficilement visible. L'après-midi du 6 mai, quatre brigades confédérées attaquèrent l'aile gauche des unionistes, surpris, qui se trouvèrent rapidement dans une situation difficile. C'est à ce moment que Longstreet fut touché à l'épaule par une balle sudiste. En effet, alors que ses brigades repoussaient les nordistes, elles croisèrent les autres troupes confédérées qui attaquaient de front. Longstreet survécut à sa blessure qui le priva de commandement pour cinq mois.

Malgré les assauts répétés des sudistes, les Yankees tinrent leurs positions. Le moral des sudistes s'amenuisait. Lee en fin d'après-midi tenta de remobiliser ses troupes pour qu'elles continuent leur progression. Un terrible combat eut lieu à un carrefour au milieu d'un feu de forêt. De l'autre côté du front, sur l'aile droite donc le général sudiste John B. Gordon aperçut une brèche dans les lignes nordistes. Mais son supérieur, le général Richard Ewell, refusa de le laisser attaquer et il dut attendre la permission de Lee qui arriva en fin de journée. L'assaut des sudistes repoussa les unionistes d'un kilomètre et demi et deux généraux nordistes furent capturés. Peu à peu, les fédéraux commençaient à abandonner le terrain pensant la bataille perdue. Certains officiers nordistes craignaient que Lee ne recommence la même tactique. Grant sut remotiver ses hommes et il tint ces propos à un officier désespéré :

« J'en ai par-dessus la tête d'entendre ce que Lee va faire ; vous avez toujours l'air de croire qu'il va nous faire un double saut périlleux et atterrir sur nos arrières et nos deux flancs à la fois. Regagnez donc votre commandement et essayez un peu de penser à ce que nous allons faire nous-mêmes plutôt qu'à ce que Lee est en train de penser[1]. »

Les pertes nordistes s'Ă©levaient Ă  17 000 hommes (morts et blessĂ©s) en deux jours, contre 10 000 du cĂ´tĂ© sudiste. Comme ses prĂ©dĂ©cesseurs dans la mĂŞme situation, Grant aurait dĂ» battre en retraite. Mais le gĂ©nĂ©ral nordiste avait assurĂ© au prĂ©sident Lincoln qu'il n'y aurait pas de reculade[2]. Le , la situation Ă©tant bloquĂ©e pour les deux armĂ©es, il choisit le dĂ©sengagement et dĂ©cida le contournement de l'aile droite de Lee avec pour but la prise de Spotsylvania. Ă€ la nuit tombĂ©e, alors que les soldats s'attendaient Ă  un dĂ©part vers le nord, les divisions nordistes marchèrent au sud. Les unionistes furent ainsi revigorĂ©s en voyant leur chef refuser toute idĂ©e de retraite car pour la première fois dans une campagne de Virginie, l'armĂ©e du Potomac restait sur l'offensive après la première bataille.

Bilan

Ă€ la fin de la bataille, les deux armĂ©es n'ont ni progressĂ© ni reculĂ©. Mais pour la première fois depuis le dĂ©but de la guerre, un gĂ©nĂ©ral nordiste, malgrĂ© de lourdes pertes (17 000 nordistes et 10 000 sudistes), ne bat pas en retraite et se prĂ©pare Ă  mener une autre bataille.

La nature du champ de bataille — une forêt — fut la cause de tirs fratricides fréquents. De nombreux incendies furent fatals aux blessés qui n'étaient plus en état de se déplacer.

Notes et références

  1. Horace Porter, Campaining with Grant (New York 1897).
  2. Foote, Civil war, tome III.

Voir aussi

Bibliographie

  • David J. Eicher, The Longest Night: A Military History of the Civil War, Simon & Schuster, 2001 (ISBN 0-684-84944-5)
  • James M. McPherson, La Guerre de SĂ©cession, Ă©ditions Robert Lafont


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.