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Raid de Newburgh

Le raid de Newburgh est un raid rĂ©ussi de partisans confĂ©dĂ©rĂ©s contre Newburgh, dans l'Indiana, le , faisant d'elle la première ville d'un État du nord Ă  ĂŞtre capturĂ©e pendant la guerre de SĂ©cession. Le colonel confĂ©dĂ©rĂ© Adam Rankin Johnson mène le raid en utilisant une force de seulement 35 hommes environ qu'il a recrutĂ©s Ă  proximitĂ© d'Henderson, au Kentucky[1]. Ils confisquent du matĂ©riel et des munitions sans un coup de feu en incitant les dĂ©fenseurs de Newburgh Ă  penser que la ville est entourĂ©e par des canons. En rĂ©alitĂ©, les soi-disant canons sont un assemblage de tuyaux de poĂŞle, un rondin calcinĂ©, et des roues de chariot, immortalisant le surnom d'Adam « Stovepipe » (tuyau de poĂŞle) Johnson au commandant confĂ©dĂ©rĂ©.

Raid de Newburgh
Description de cette image, également commentée ci-après
Canons factices retrouvé après le raid de Newburgh
Informations générales
Date
Lieu Newburgh, État de l'Indiana
Issue Victoire confédérée
Commandants
Union BethellStovepipe Johnson

Guerre de SĂ©cession

Batailles

CoordonnĂ©es 37° 56′ 48″ nord, 87° 24′ 13″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Raid de Newburgh
GĂ©olocalisation sur la carte : Indiana
(Voir situation sur carte : Indiana)
Raid de Newburgh

Le raid convainc le gouvernement fédéral de fournir à l'Indiana une force permanente de soldats de l'armée de l'Union réguliers pour contrer les futurs raids et s'avère être un sérieux coup de pouce pour l'Union pour le recrutement dans l'Indiana[2].

Acteurs de reconstitution de la guerre de SĂ©cession illustrant le raid de Newburgh en juillet 2016

Employant le langage du Partisan Ranger Act confĂ©dĂ©rĂ© de 1862, Johnson se reprĂ©sente lui-mĂŞme dans un livre qu'il a Ă©crit plus tard au cours de sa vie, au sein d'une force militaire opĂ©rant de manière irrĂ©gulière sous l'autoritĂ© d'officiers supĂ©rieurs tels que le gĂ©nĂ©ral Nathan Bedford Forrest et le gĂ©nĂ©ral John C. Breckinridge. Pourtant, au moment du raid, le rĂ©cit de Johnson laisse Ă  penser qu'il n'a aucune nomination officielle en tant qu'officier, qu'il ne porte pas d'uniforme, et commande un groupe de civils rassemblĂ©s Ă  la hâte— Ă©tant plus des guĂ©rillas que les soldats. Les autoritĂ©s de l'Union le considèrent certainement comme rien de plus qu'un brigand, et par la suite rejettent l'autoritĂ© des paroles qu'il a Ă©mises Ă  ses quatre-vingts prisonniers[3].

Cependant, Johnson n'est pas sans une certaine expĂ©rience et autoritĂ©. Avant le raid, il a servi en tant qu'Ă©claireur pour le gĂ©nĂ©ral Forrest, manquant de peu la bataille de Shiloh en , dans le centre-sud du Tennessee, rejoignant Forrest Ă  la base d'opĂ©rations confĂ©dĂ©rĂ©e Ă  Corinth, au Mississippi. Johnson reçoit l'ordre de Forrest d'aller Ă  Henderson, au Kentucky, pour donner un message secret Ă  M. D. R. Burbank, un ancien employeur de Johnson[4]. Juste avant de lancer le raid, les partisans de Johnson campent Ă  la ferme de Soaper Ă  Henderson[5]. Avec trente-cinq hommes selon le dĂ©compte ultĂ©rieur de Johnson (d'autres en compte 32), formĂ©s par la combinaison des gardes de trois hommes pour Breckinridge avec les recrues du Kentucky, Johnson forme un groupe de rangers partisans  qui s'engagera dans la guĂ©rilla[6].

Raid

Johnson et ses hommes traverse la rivière Ohio, le . Johnson et deux subordonnĂ©s, Felix Akin et Frank A. Owen, partagent un bateau et le reste de la force traverse par l'intermĂ©diaire d'un bateau Ă  fond plat. Avant le passage, Johnson place stratĂ©giquement deux « canons Quaker », fabriquĂ©s en fait avec des tuyaux de poĂŞle, des rondins carbonisĂ©s et, des essieux et des roues d'une charrette, sur les collines qui ont une vue sur Newburgh, et vice versa[7]. Johnson n'a pas pu trouver suffisamment d'armes Ă  feu pour l'ensemble de sa force, mais a Ă©tĂ© en mesure d'acquĂ©rir suffisamment de chevaux pour chaque homme devant recevoir une monture. Johnson permet Ă  chacun de ses hommes de refuser de se joindre Ă  lui pour le raid, mais tous sauf un homme veulent l'accompagner[8].

Dans Newburgh, la lĂ©gion de l'Indiana est commandĂ©e par Union Bethell, qui a dĂ©jĂ  eu un succès limitĂ© dans la mobilisation et la formation d'une compagnie locale de la milice de l'État. En consĂ©quence, il stocke les armes fournies dans son propre entrepĂ´t sans surveillance au bord de la rivière, un entrepĂ´t de tabac qui contient Ă©galement 75 sabres et 130 lots de pistolet. Les seuls dĂ©fenseurs disponibles Ă  Newburgh sont les quatre-vingts soldats en convalescence dans un hĂ´pital de fortune qui est situĂ© dans l'hĂ´tel Exchange. Cet hĂ´pital est lui-mĂŞme une cible tentante pour Johnson parce qu'il y a des fournitures mĂ©dicales, des objets d'Ă©conomat, et des armes pour 200 soldats qui sont prĂ©vues pour les deux prochaines compagnies de la lĂ©gion de l'Indiana ; tout ce dont a besoin les forces de Johnson. Lorsque Johnson ouvre la porte de l'hĂ´tel, il est immĂ©diatement mise en joue par des fusils de l'Union, mais il informe rapidement les soldats de l'Union qu'ils sont encerclĂ©s et qu'il n'y a aucun espoir de succès.

Lorsque les raiders frappent, Bethell dĂ©jeune et arrive sur les lieux en tenue civile. Quand il arrive Ă  l'hĂ´tel, il ne fait pas plus que des protestations verbales après que Johnson a soulignĂ© les deux canons placĂ©s derrière la rivière — des canons qui sont en fait des faux, fabriquĂ©s Ă  partir d'un rondin noirci et un morceau de tuyau de poĂŞle qui donne Ă  Johnson son surnom. Johnson dit Ă  BĂ©thel qu'il « bombardera cette ville jusqu'au sol » s'il y a de la rĂ©sistance[9].

Ă€ vingt-quatre kilomètres (quinze miles) de lĂ , Ă  Evansville, en Indiana, cinq compagnies de la lĂ©gion de l'Indiana sont levĂ©es, mais ne seront pas disponibles pour dĂ©fendre Newburgh avant le retrait des confĂ©dĂ©rĂ©s[10]. Par hasard plutĂ´t que par l'action des confĂ©dĂ©rĂ©s, la ligne tĂ©lĂ©graphique de Newburgh Ă  Evansville n'est pas en service. L'information de l'incursion de Johnson prend donc des heures supplĂ©mentaires pour atteindre les autoritĂ©s militaires de l'État et fĂ©dĂ©rales. Après avoir obtenu les objets qu'il voulait, Johnson libère sur paroles les officiers et soldats de l'Union capturĂ©s, et retourne au Kentucky[11]. Newburgh est devenue la première ville d'un État du Nord Ă  ĂŞtre capturĂ©e[12].

Suite et conséquences

Marquer historique sur la rivière Ohio près de l'endroit oĂą le raid de Newburgh a eu lieu.
Rapport du raid dans le Evansville Weekly Gazette du 26 juillet 1862

Lorsque les compagnies de soldats de l'Union Ă  proximitĂ© apprennent enfin le raid, elles sont mises en mouvement pendant plusieurs journĂ©es frĂ©nĂ©tiques. Le Lieutenant-colonel John Watson Foster, en congĂ© du 25th Indiana Infantry, prend le commandement Ă  Evansville. Il fait appel Ă  des volontaires, y compris les soldats en convalescence de l'Union locaux, rĂ©unit une petite flottille de bateaux fluviaux, qui remonte la rivière Ohio jusqu'Ă  l'embouchure de la rivière Green et engage une escarmouche avec un petit groupe de partisans confĂ©dĂ©rĂ©s.

Trouvant quelques dĂ©fenseurs, Foster part ensuite Ă  Newburgh. Une demi-douzaine de rĂ©sidents locaux qui sont perçus comme sympathisants des rebelles sont arrĂŞtĂ©s. L'un d'eux, Andrew Huston, est jugĂ© et acquittĂ© plus tard par un jury d'un tribunal fĂ©dĂ©ral Ă  Indianapolis sur des accusations de trahison et d'aide aux rebelles. Deux autres rĂ©sidents de Newburgh, qui ont aidĂ© les partisans sont tuĂ©s par une foule en colère locale avant le rĂ©tablissement de l'ordre. Six autres rĂ©sidents sont emprisonnĂ©s Ă  Indianapolis et quatre autres quittent dĂ©finitivement la ville[13].

La surprise totale et le succès sans effusion de sang du raid est un choc pour beaucoup de dirigeants Hoosiers et le gouverneur Oliver P. Morton prend bientĂ´t l'initiative. D'abord Ă  Indianapolis, puis Ă  Evansville, il Ă©met des appels rĂ©pĂ©tĂ©s en faveur de volontaires et exhorte pour une riposte militaire vigoureuse. Dans un dĂ©lai de trois jours, les officiers fĂ©dĂ©raux et de l'État envoient environ un millier de soldats rĂ©guliers et volontaires sur place, occupent Henderson, au Kentucky, et font des reconnaissances dans la campagne de la ville. L'une des reconnaissances, menĂ©e par le capitaine Bethell, retrouve une partie des armes volĂ©es Ă  proximitĂ© d'une ferme.

L'occupation d'Henderson s'avère ĂŞtre une consĂ©quence Ă  long terme du raid ; Newburgh ne sera plus menacĂ©e. Survenant au cours d'un appel pour un grand nombre de volontaires, le raid s'avère Ă©galement ĂŞtre un sĂ©rieux coup de pouce pour le recrutement pour l'Union dans l'Indiana. Les volontaires de juillet ont Ă©tĂ© formĂ©s dans une unitĂ© de courte durĂ©e de trente jours, le 76th Indiana Infantry. Des volontaires pour un service plus long formeront des parties du 65th Indiana Infantry et du 78th Indiana Infantry. Plusieurs milliers de volontaires de l'Indiana supplĂ©mentaires rejoignent l'armĂ©e dans les jours et semaines suivants. Déçu par les performances de sa milice, Morton retourne Ă  Indianapolis et consacre beaucoup de temps Ă  l'amĂ©lioration de l'Ă©quipement et de la formation de la milice, et Ă  Ă©tendre le rĂ©seau tĂ©lĂ©graphique le long de la rivière Ohio exposĂ©e.

Le raid de Newburgh permet Ă©galement Ă  Johnson de lever et d'armer un certain nombre de jeunes recrues pour ce qui devient son 10th Kentucky Cavalry (CSA). Après le raid, Braxton Bragg promeut Johnson colonel. Johnson sera toujours surnommĂ© « Stovepipe » pour avoir rĂ©ussi ce raid[14]. Il retourne dans l'Indiana, un an plus tard, en tant que commandant de la brigade du raid de Morgan en 1863.

L'historien et ancien officier unioniste Edmund L. Starling dit du raid : « [Adam] Johnson a sans doute effectuĂ© le coup de maĂ®tre militaire le plus tĂ©mĂ©raire et le plus rĂ©ussi, rĂ©alisĂ© par un commandant d'une autoritĂ© haute ou basse, de chacune des armĂ©es pendant la guerre ». Johnson raconte les Ă©vĂ©nements Ă  de nombreuses reprises, et publie finalement le rĂ©cit, dans ses mĂ©moires, Partisan Rangers of the Confederacy[15]. Rempli d'enthousiasme, de chevalerie sudiste, et d'allusions Ă  des personnes — bien que souvent non confirmĂ©es — ses mĂ©moires assurent que de nombreux commentateurs placent le raid de Newburgh dans le contexte des mouvements confĂ©dĂ©rĂ©s au Kentucky Ă  l'Ă©tĂ© de 1862.

Le musĂ©e de Newburgh commence Ă  mettre en scène une reconstitution du raid en 2016[16]. Dans le passĂ©, l'Ă©vĂ©nement a parfois Ă©tĂ© commĂ©morĂ© par des reconstitutions de la batterie de Cobb's Key Ă  au Sunset Park de Henderson.

Voir aussi

Références

  1. Reid, Richard. Newburgh Raid (Sandefur Printing, 1992) p. 10
  2. « Raid History », Newburgh Museum (consulté le ) Cet article reprend du texte de cette source, qui est dans le domaine public.
  3. Mulesky, Raymond, Jr., Thunder from a Clear Sky: Stovepipe Johnson’s Confederate Raid on Newburgh, Indiana. Lincoln, Neb.: iUniverse Star, 2006.
  4. Reid 5
  5. Civil War in Kentucky
  6. Reid 5, 9
  7. Eicher, David. The Longest Night: A Military History of the Civil War pg.310-311.
  8. Reid 9-11
  9. Eicher 311
  10. Reid 10
  11. Reid 11-13
  12. History « https://web.archive.org/web/20080509135905/http://www.newburgh.org/history1.htm »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?),
  13. Reid 14-16
  14. Reid 6, Eicher 311
  15. Davis, William J., ed., The Partisan Rangers of the Confederate States Army: Memoirs of General Adam R. Johnson. Austin, Tex.: State House Press, 1995. Reprint of the original edition published by Geo. G. Fetter Company, Louisville, 1904.
  16. « Newburgh Remembers » (consulté le )
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