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Raid de Morgan

Le raid de Morgan est une incursion de la cavalerie confédérée dans les États nordistes de l'Indiana et de l'Ohio, qui se déroula du au , sur le théâtre occidental de la guerre de Sécession. Ce raid porte le nom de l'officier qui le commanda, le brigadier-général confédéré John Hunt Morgan.

Guerre de SĂ©cession
Raid de Morgan
Grand Raid de 1863
Description de cette image, également commentée ci-après
Le brigadier-général John Hunt Morgan.
Informations générales
Date 11 juin – 26 juillet 1863
Lieu Tennessee, Kentucky, Indiana, Ohio, Virginie-Occidentale.
Issue Victoire de l'Union.

Batailles

Raid de Morgan

Pendant quarante-six jours, parcourant 1 600 km, Morgan et ses troupes traversèrent une rĂ©gion allant du Tennessee jusqu'au nord de l'Ohio. Sans qu'il y ait de relation stratĂ©gique avec les autres opĂ©rations militaires en cours, le raid coĂŻncidait avec la campagne de Vicksburg et la campagne de Gettysburg. Dans les faits, le raid fut une opĂ©ration de diversion particulièrement efficace, obligeant le commandement de l'Union Ă  dĂ©ployer quelques milliers d'hommes contre les troupes de Morgan. De plus, le raid sema la terreur parmi les populations de plusieurs États du Nord. EmpĂŞchĂ© Ă  plusieurs reprises de revenir sur ses pas par les forces fĂ©dĂ©rales mobilisĂ©es Ă  la hâte et par les milices des États concernĂ©s, Morgan se rendit finalement, avec ce qui restait de ses unitĂ©s, dans le nord-est de l'Ohio. EmprisonnĂ©, il s'Ă©chappa avec quelques-uns de ses officiers et regagna le Sud, oĂą il fut tuĂ©, un an plus tard, par un cavalier de l'Union lors d'une tentative de fuite.

Cette expédition audacieuse derrière les lignes ennemies, célébrée par la presse, passa dans la mémoire de nombreux Sudistes comme « le grand raid de 1863 ». Avec Vicksburg et Gettysburg, le raid de Morgan appartient à la série de défaites subies par la Confédération à l'été 1863. Les journaux du Nord ironisèrent sur le « Calico Raid », en référence à la propension des cavaliers de Morgan à piller les boutiques (de tissu, notamment) qu'ils rencontraient sur leur route.

Tennessee et Kentucky

Itinéraire suivi par Morgan et sa cavalerie pendant le raid.

Le gĂ©nĂ©ral Morgan, accompagnĂ© de 2 460 cavaliers confĂ©dĂ©rĂ©s soigneusement sĂ©lectionnĂ©s et de quatre pièces d'artillerie[1] partit de Sparta, le , avec l'intention de dĂ©tourner l'attention des Nordistes de l'armĂ©e de l'Ohio[2] et soulever les sympathisants de la cause confĂ©dĂ©rĂ©e prĂ©sents dans les États du Nord. Le gĂ©nĂ©ral Braxton Bragg, qui commandait les forces rebelles dans la rĂ©gion, souhaitait que les cavaliers de Morgan fassent diversion en pĂ©nĂ©trant au Kentucky. De son cĂ´tĂ©, Morgan avait confiĂ© Ă  ses officiers qu'ils rĂŞvait depuis longtemps d'envahir l'Indiana et l'Ohio pour porter dans le Nord la terreur de la guerre. Bragg lui avait donnĂ© carte blanche pour un raid Ă  travers le Tennessee et le Kentucky, mais lui avait ordonnĂ© de ne franchir le cours de l'Ohio sous aucun prĂ©texte[3]. Le , quand les FĂ©dĂ©raux de l'armĂ©e du Cumberland entamèrent leurs opĂ©rations contre l'armĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e du Tennessee commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Bragg (campagne de Tullahoma), Morgan dĂ©cida que le moment Ă©tait venu pour lui de faire mouvement au nord, vers le Kentucky.

Le , dans le but de dĂ©truire les lignes de communications de l'Union, Morgan passa la frontière et entra au Kentucky, oĂą les citoyens admiratifs accueillirent Ă  bras ouverts ses cavaliers. Traversant la rivière Cumberland, grossie par les pluies, Ă  hauteur de Burkesville (Kentucky), la division de Morgan s'avança jusque sur les rives de la Green River, mais il dut inflĂ©chir sa course après avoir affrontĂ© la moitiĂ© d'un rĂ©giment fĂ©dĂ©ral (le 25th Michigan Infantry) Ă  la bataille de Tebbs Bend le . Morgan prit par surprise et captura la garnison de Lebanon. Il prit au piège 400 soldats du 20th Kentucky, enfermĂ©s dans le dĂ©pĂ´t de chemin de fer, mais le bâtiment leur offrait une solide protection. Après un combat acharnĂ© de plus de six heures, au cours duquel Thomas, le frère cadet de Morgan, avait Ă©tĂ© tuĂ©, les FĂ©dĂ©raux furent finalement capturĂ©s, pour ĂŞtre ensuite libĂ©rĂ©s sur parole.

EndeuillĂ© par la mort de son jeune frère, Morgan poursuivit vers le nord en direction de Louisville, traversant Springfield, Bardstown, et Garnettsville. Sur leur route, les ConfĂ©dĂ©rĂ©s furent accrochĂ©s Ă  plusieurs reprises par les FĂ©dĂ©raux et par des unitĂ©s de la milice d'État du Kentucky. ArrivĂ© au sud de Louisville, il fit obliquer son effectif vers le nord-ouest et se dirigea vers les rives de l'Ohio. ArrivĂ© Ă  Springfield, Morgan envoya un dĂ©tachement vers Louisville, afin de tromper les Nordistes quant Ă  sa destination rĂ©elle. Le dĂ©tachement franchit l'Ohio Ă  la hauteur de Twelve Mile Island, mais fut fait prisonnier Ă  New Pekin (Indiana), avant d'avoir pu rejoindre Morgan. Toujours dans le but de semer le trouble, Morgan demanda Ă  George « Lightning » Ellsworth (l'Éclair), son tĂ©lĂ©graphiste, de se brancher sur les lignes et, se faisant passer pour un opĂ©rateur nordiste, d'envoyer des messages donnant des directions diffĂ©rentes et des rapports erronĂ©s concernant la taille du contingent de Morgan (faisant Ă©tat de forces allant jusqu'Ă  7 000 hommes). Ellsworth s'y employa tout au long de l'expĂ©dition, particulièrement pendant son passage dans l'Indiana[4].

Indiana

Au mois de juin, Morgan avait envoyé Thomas Hines, un de ses espions, ainsi qu'un groupe de vingt-cinq Confédérés se faisant passer pour une patrouille nordiste, en mission secrète sur le territoire de l'Indiana, afin de sonder les Copperheads sur leurs intentions en cas d'invasion sudiste. Après avoir pris attache avec le leader local des Copperhead, Hines comprit qu'aucun soutien n'était à attendre. Ses éclaireurs et lui-même furent d'ailleurs rapidement démasqués et, à l'occasion d'une escarmouche du côté de Leavenworth (Indiana), il dût abandonner ses compagnons pour se mettre en sûreté en retraversant l'Ohio à la nage sous le feu de ses ennemis. Il erra ensuite pendant une semaine au Kentucky pour retrouver la trace de Morgan.

Le , suivi par un effectif dĂ©sormais rĂ©duit Ă  1 800 hommes, Morgan arriva Brandenburg (Kentucky), une petite citĂ© bâtie sur le cours de l'Ohio, oĂą Hines les rejoignit. Les rebelles dĂ©cidèrent de s'emparer de deux bateaux Ă  vapeur, le John B. McCombs et la Alice Dean. Morgan, en dĂ©pit des ordres formels de Bragg, fit transporter ses hommes sur l'autre rive, sur le territoire de l'Indiana, et toucha terre Ă  l'est de Mauckport. Un petit dĂ©tachement de la milice locale s'opposa Ă  la traversĂ©e en utilisant une pièce d'artillerie, ainsi qu'un bateau muni d'un canon de six livres qui croisait sur la rivière. Morgan dispersa ses agresseurs et en captura un bon nombre, avec leur unique canon. Il incendia la Alice Dean et coupa les amarres du John B. McCombs, puis s'Ă©loigna de la rivière.

Le gouverneur de l'Indiana, Oliver P. Morton tentait frĂ©nĂ©tiquement d'organiser la dĂ©fense de son État, appelant tous les hommes valides en âge de prendre les armes Ă  se mobiliser et Ă  former des milices. Des milliers d'habitants rĂ©pondirent Ă  son appel et se formèrent en compagnies et en rĂ©giments. Le colonel Lewis Jordan prit le commandement des 450 membres de la Home Guard de Harrison County (6th Regiment, Indiana Legion), composĂ©e de civils mal entraĂ®nĂ©s et Ă©quipĂ©s d'armes disparates. Son objectif Ă©tait de retarder Morgan suffisamment longtemps pour permettre aux renforts de l'Union d'arriver sur place.

Le major-gĂ©nĂ©ral Ambrose Burnside, qui commandait le DĂ©partement militaire de l'Ohio basĂ© Ă  Cincinnati, organisa rapidement les troupes fĂ©dĂ©rales prĂ©sentes sur place, ainsi que la milice locale pour couper une Ă©ventuelle retraite de Morgan vers le Sud. Morgan se dirigea vers le nord en empruntant la route de Mauckport, en compagnie d'un autre de ses frères, le colonel Richard Morgan, qui conduisait l'avant-garde. Le , Ă  un kilomètre et demi au sud de Corydon, siège du comtĂ© de Harrison, son avant-garde vint buter sur les miliciens de Jordan, rangĂ©s en ligne derrière une barricade improvisĂ©e avec des troncs d'arbres. Le colonel et ses ConfĂ©dĂ©rĂ©s attaquèrent et, en moins d'une heure, ils prirent en tenaille leurs adversaires et les mirent en dĂ©route. Le nombre de victimes de la bataille de Corydon varie selon les sources, mais il semble que quatre miliciens furent tuĂ©s, dix Ă  douze blessĂ©s et 355 capturĂ©s. Les ConfĂ©dĂ©rĂ©s dĂ©ploraient onze morts et quarante blessĂ©s. Parmi les victimes nordistes figurait un civil, le gardien de barrière de pĂ©age contrĂ´lant la route, tuĂ© Ă  son poste de travail. Les rebelles tuèrent Ă©galement le rĂ©vĂ©rend Peter Glenn, un pasteur luthĂ©rien, sur ses terres situĂ©es Ă  six kilomètres environ du champ de bataille, et volèrent des chevaux Ă  plusieurs autres fermiers.

Le général Morgan fit entrer sa division dans Corydon, où il libéra sur parole ses prisonniers et rançonna la ville pour en obtenir des espèces et du ravitaillement. Ses soldats incendièrent alors le pont et le dépôt de chemin de fer, puis se branchèrent sur les fils télégraphiques. Après avoir passé la nuit à Lexington, ils se dirigèrent vers le nord-est, terrorisant les localités qui se trouvaient sur leur route : Vernon, Dupont, New Pekin, Salem, et Versailles.

À Versailles, les soldats transformés en pillards envahirent la loge maçonnique locale et y dérobèrent des bijoux d'argent. Morgan, qui appartenait lui-même à la maçonnerie, ordonna à ses hommes de restituer leur butin et les sanctionna.

Le , alors qu'il traversait la Blue River à proximité de New Pekin, le capitaine confédéré William J. Davis et ses hommes furent capturés par 73rd Regiment Indiana Infantry et un détachement du 5th U.S. Regulars. Ils furent conduits à New Albany et emprisonnés.

Le , Morgan arriva Ă  Dupont (Indiana), oĂą ses hommes incendièrent l'entrepĂ´t de la ville et s'emparèrent de 2 000 jambons fumĂ©s. Quittant la ville le jour suivant, ils s'aperçurent vite que leur butin attirait une quantitĂ© de mouches et ils s'en dĂ©lestèrent en laissant derrière eux un sillage de jambons que les FĂ©dĂ©raux lancĂ©s Ă  leur poursuite pouvaient suivre Ă  la trace.

Morgan se dirigea alors vers Salem, dont il s'empara, plaçant ses hommes sur les toits et dans les rues. Ses cavaliers incendièrent un grand dĂ©pĂ´t ferroviaire, les locomotives et les wagons ainsi que les deux ponts de chemin de fer Ă  chaque extrĂ©mitĂ© de la ville. Ils exigèrent de percevoir des taxes sur le blĂ© et la farine des environs. Après avoir pillĂ© les boutiques et dĂ©robĂ© quelque 500 $, ils partirent dans l'après-midi. Morgan passa finalement la frontière Ă  Harrison, et quitta l'Indiana, talonnĂ© par la cavalerie fĂ©dĂ©rale.

Ohio et Virginie-Occidentale

Les hommes de Morgan pénètrent dans Washington (Ohio).

Le , les Confédérés pénétrèrent sur le territoire de l'Ohio. Ils y détruisirent des ponts, des lignes de chemin de fer et les dépôts du gouvernement. Leur raid sema la terreur dans le sud et le centre de l'Ohio, où les rumeurs les plus folles circulaient quant à sa destination. Harper's Weekly, un journal nordiste influent, écrivait :

« Le raid du rebelle Morgan en Indiana, qu'il semble accomplir avec une grande audace, a fait brutalement sentir aux habitants de cet État et à ceux de l'Ohio le sentiment du danger. Le 13, le général Burnside a instauré la loi martiale à Cincinnati, ainsi qu'à Covington et à Newport du côté du Kentucky. Toutes les affaires sont suspendues jusqu'à nouvel ordre, et tous les citoyens doivent s'organiser en fonction des directives de l'État et de leurs autorités municipales. On ne sait rien des mouvements de Morgan, mais on suppose qu'il va tenter de contourner la ville de Cincinnati pour franchir la rivière entre Cincinnati et Maryville. La milice se rassemble, comme le lui a ordonné le gouverneur Tod.
— Harper's Weekly, .
»

Évitant les troupes de Burnside qui protĂ©geaient l'accès Ă  Cincinnati par le sud, Morgan emprunta un itinĂ©raire qui lui fit traverser Harrison, New Baltimore, Colerain, Springdale, Glendale et Sharonville. Morgan et ses hommes furent confrontĂ©s Ă  une rĂ©sistance acharnĂ©e lorsqu'ils tentèrent de s'emparer de Camp Dennison, et furent contraints de battre en retraite pour rejoindre une colonne qui s'Ă©tait sĂ©parĂ©e de leur effectif Ă  Montgomery. Ils contournèrent ensuite Camp Dennison en passant par Wards Corner. Morgan poursuivit vers l'est en direction des rives de l'Ohio, pour atteindre un guĂ© situĂ© au nord de Ravenswood, en Virginie, qui lui permettrait de rejoindre cet État. Mais des unitĂ©s fĂ©dĂ©rales commandĂ©es par Edward H. Hobson et Henry M. Judah ainsi que des canonnières se mirent rapidement en route pour empĂŞcher la traversĂ©e. Burnside expĂ©dia Ă©galement un rĂ©giment de la milice depuis Marietta, pour tenir le guĂ© jusqu'Ă  l'arrivĂ©e des forces fĂ©dĂ©rales. Morgan arriva dans la soirĂ©e du , mais, comme la nuit tombait, il dĂ©cida (Ă  tort) de ne pas s'attaquer Ă  la milice. Au matin, la cavalerie et les canonnières Ă©taient arrivĂ©es, barrant la route de Morgan. La bataille de Buffington Island (Virginie-Occidentale), qui s'ensuivit fur une victoire pour l'Union qui fit 750 prisonniers, dont le frère de Morgan, Richard, et un cĂ©lèbre cavalier rebelle, le colonel Basil W. Duke. Morgan et ce qui lui restait de troupes obliquèrent vers le nord-est et l'Ohio. Ils tentèrent Ă  nouveau de traverser, 20 km en amont, en face de Belleville (Virginie-Occidentale) et Ă©chouèrent Ă  nouveau, perdant quelques hommes qui se noyèrent dans les tourbillons pendant que la cavalerie et les canonnières les pressaient de près.

Le colonel confédéré Adam « Stovepipe » Johnson parvint, avec 300 de ses hommes, à gagner la Virginie et à s'y mettre en sûreté, mais Morgan décida pour sa part de rester sur la rive de l'Ohio avec ce qui lui restait d'effectifs. Il fut bousculé lors de nouvelles escarmouches à Gallia County, Coal Hill et Hockingport, y perdant à nouveau des hommes.

Cavaliers de Morgan photographiés après leur capture.
Affiche offrant une récompense pour la capture de Morgan après son évasion.

Comme il s'éloignait de la rivière avec les 400 soldats qui lui restaient, il fit une halte à Nelsonville, un village sur le Hocking Canal. Ses hommes incendièrent une dizaine de barges et mirent le feu au pont couvert pour ralentir leurs poursuivants. Dès qu'ils eurent quitté le village, les habitants se précipitèrent pour éteindre le brasier et purent sauver le pont de la destruction. Deux heures plus tard, la cavalerie de l'Union arrivait, ravie de constater que la population lui avait préparé un festin.

Le , Morgan et ses hommes, ayant pu se reposer sur le domaine d'un dénommé Weaver, à proximité de Triadelphia, le prirent en otage et se firent indiquer un gué sur la Muskingum, d'où ils purent passer à Eaglesport, au sud de Zanesville, avant d'obliquer vers le nord en direction du comté de Guernsey. Morgan espérait toujours pouvoir franchir le cours de l'Ohio et se retirer en sécurité en Virginie-Occidentale. Dans le village de Old Washington, épuisés, ses hommes durent batailler dans les rues avant de repartir en hâte, poursuivis par les cavaliers du brigadier-général James M. Shackelford. Le , les Nordistes les battirent à Salineville et capturèrent finalement Morgan, dans l'après-midi, à proximité de West Point dans le comté de Columbiana. Le prisonniers fut détenu à Wellsville (Ohio), puis transféré, non pas dans un camp de prisonniers, mais au pénitencier de l'Ohio (en) situé à Columbus sur la foi de témoignages qui indiquaient que des prisonniers nordistes avaient reçu le même traitement. La plupart des hommes de Morgan furent, quant à eux, envoyés au camp de prisonniers de Camp Douglas à Chicago.

Morgan et six de ses officiers organisèrent une évasion spectaculaire le en empruntant un tunnel qu'ils avaient creusé depuis leur cellule jusqu'à la cour du pénitencier, puis en escaladant le mur d'enceinte[5]. Seul deux d'entre eux furent repris et les autres regagnèrent le Sud. Morgan fut tué, moins d'un an plus tard, au Tennessee, par un cavalier de l'Union, après avoir refusé de s'arrêter alors qu'il tentait de s'enfuir.

Impact

Pendant son raid, Morgan et ses hommes capturèrent (et libĂ©rèrent sur parole) 6 000 soldats de l'Union et miliciens, dĂ©truisirent trente-quatre ponts, sabotèrent des voies ferrĂ©es Ă  plus de soixante reprises et dĂ©tournèrent des dizaines de milliers de soldats nordistes de leurs tâches du moment. Ils semèrent la terreur sur leur passage, saisirent, dans les commerces, les dĂ©pĂ´ts et les fermes des milliers de dollars de ravitaillement et de fournitures. La coĂŻncidence entre les dates du raid avec celles de John D. Imboden sur Pittsburgh et de la campagne de Gettysburg, fit penser qu'il s'agissait d'un effort coordonnĂ© destinĂ© Ă  perturber le commerce sur l'Ohio et Ă  dĂ©placer la guerre vers le nord. Personne ne comprit que Morgan agissait en violation dĂ©libĂ©rĂ©e des ordres qu'il avait reçus et n'avait aucun lien avec les mouvements planifiĂ©s par Robert E. Lee en Pennsylvanie.

Dans l'Ohio, les raidres de Morgan volèrent 2 500 chevaux et pillèrent 4 375 commerces et domiciles. Le raid coĂ»ta aux contribuables de l'État près de 600 000 $ de dommages et plus de 200 000 $ de soldes Ă  verser aux 49 357 citoyens rĂ©quisitionnĂ©s pour former les 587 compagnies de la milice locale[6].

Selon les soldats de Morgan, en dépit de leurs défaites et de leurs pertes, le raid avait accompli ses objectifs. Le colonel Basil Duke écrivit plus tard : « Les objectifs du raid étaient atteints : Bragg put se retirer sans que ses flancs soient jamais attaqués par l'ennemi et je pense que les militaires qui regarderont les faits concluront que cette expédition a retardé de plusieurs semaines la prise du Tennessee occidental et évité que des renforts ne parviennent à Rosecrans en temps utile pour le soutenir lors de la bataille de Chickamauga[7]. »

Notes et références

  1. (en) [PDF] Indiana in the War of the Rebellion : Report of the Adjutant General. W. H. H. Terrell. Chap. The Hines and Morgan Raids. vol. 1, p. 215. 1869 (Ă©d. 1960).
  2. Official Records
  3. Kelsey, page 323 ; Official Records.
  4. RĂ©cit de Mosgrove dans Southern Historical Society Papers.
  5. Ohio Historical Society.
  6. Harper, page 23.
  7. Duke, page 460.

Bibliographie

  • (en) "An Incident of Morgan's Raid: Valueless Bill Left to Pay for Fine Horse and Wheat Crop", The Zanesville Signal, vol. 28, n° 219 (mardi ), p. 2, col. 4.
  • (en) Duke, Basil Wilson, A History of Morgan's Cavalry. Cincinnati (Ohio) : Miami Printing and Pub. Co., 1867. version en ligne
  • (en) Harper, Robert S., Ohio Handbook of the Civil War. Columbus (Ohio) : The Ohio Historical Society, 1961.
  • (en) Horwitz, Lester V., The Longest Raid of the Civil War. Cincinnati (Ohio) : Farmcourt Publishing, Inc., 1999. (ISBN 0-9670267-3-3).
  • (en) Kelsey, D.M., Deeds of Daring by the American Soldier North and South During the Civil War. New York, Akron, et Chicago : The Saalfield Publishing Company, 1903.
  • (en) Mingus, Scott L., "Morgan's Raid", Charge ! Magazine, volume 4, aoĂ»t, 2004, pages 12–13. Avec la permission de la Johnny Reb Gaming Society.
  • (en) Mosgrove, George Dallas, "Following Morgan's Plume in Indiana and Ohio," Southern Historical Society Papers, vol. XXXV. Janvier–.
  • (en) Ramage, James A., Rebel Raider: The Life of General John Hunt Morgan. Lexington, Kentucky : University Press of Kentucky, 1986. (ISBN 0-8131-1576-0).
  • (en) Simmons, Flora E., A complete account of the John Morgan raid through Indiana and Ohio, in July, 1863., publiĂ© Ă  compte d'auteur, 1863.
  • (en) Thomas, Edison H., John Hunt Morgan and His Raiders. Lexington, Kentucky : University Press of Kentucky, 1975. (ISBN 0-8131-0214-6).
  • (en) U.S. War Department, The War of the Rebellion : A Compilation of the Official Records of the Union and Confederate Armies, 70 volumes in 4 series. Washington : United States Government Printing Office, 1880-1901. On-line version.

Voir aussi

  • (en) Brown, Dee A. Morgan's Raiders. New York : Konecky & Konecky, 1959. (ISBN 0-914427-79-2).
  • (en) Conway, W. Fred. Corydon — The Forgotten Battle of the Civil War. New Albany, IN : FBH Publishers, 1994. (ISBN 978-0-925165-03-9).
  • (en) Conway, W. Fred., and James M. Wells. The Most Incredible Prison Escape of the Civil War. New Albany, IN : FBH Publishers, 1994. (ISBN 978-0-925165-04-6).
  • (en) Funk, Arville L. The Morgan Raid in Indiana and Ohio (1863). Superior Printing Company, 1971. (OCLC 14099212)
  • (en) Mowery, David L. Morgan's Great Raid : The Remarkable Expedition from Kentucky to Ohio. Charleston, SC : History Press, 2013. (ISBN 978-1-60949-436-0).
  • (en) Simms, Jeremiah Hickman, ed. The Last Night and Last Day of John Hunt Morgan's Raid: Eyewitness Accounts of Morgan's Ohio Raid of 1863. West Jefferson, OH : Genesis Publishing, 1997. (OCLC 38070234). First published by the author in 1913.
  • (en) Sharp, William McKinley. "The Raid of General John Hunt Morgan". The Cleveland Plain Dealer. .

Liens externes

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