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Campagne de la Red River

La campagne de la Red River (ou expĂ©dition de la Red River) est une sĂ©rie de manĹ“uvres militaires et de combats livrĂ©s du au le long de la Red River (Louisiane) pendant la guerre de SĂ©cession. La campagne, engagĂ©e Ă  l'initiative de l'Union, impliqua quelque 30 000 soldats de l'Union, sous le commandement du major-gĂ©nĂ©ral Nathaniel Prentice Banks, opposĂ©s aux hommes de l'armĂ©e des États confĂ©dĂ©rĂ©s commandĂ©s par le lieutenant-gĂ©nĂ©ral Richard Taylor, dont le nombre oscilla entre 6 000 et 15 000.

Guerre de SĂ©cession
Campagne de la Red River
Description de cette image, également commentée ci-après
Nathaniel Prentice Banks (à gauche) et Richard Taylor, son adversaire confédéré de la campagne de Red River.
Informations générales
Date –
Lieu Louisiane
Issue Victoire confédérée.

Batailles

Campagne de la Red River

Le plan de campagne avait été conçu par Henry Wager Halleck, le général en chef de l'Union, comme une diversion par rapport à l'offensive contre les confédérés menée par le lieutenant-général Ulysses S. Grant, en utilisant pour ce faire l'armée du Golfe commandée par Banks pour s'emparer de Mobile en Alabama. Caractérisée par une planification défaillante et des décisions contestables, la campagne de la Red River se conclut sur un échec de l'Union qui n'atteint pleinement aucun de ses objectifs. Taylor parvint à défendre la vallée de la Red River avec un effectif réduit. Cependant, le supérieur immédiat de Taylor, le général Edmund Kirby Smith en décidant d'envoyer la moitié de ses forces vers le nord et l'Arkansas, au lieu de lui ordonner de poursuivre Banks vers le sud après la bataille de Mansfield et celle de Pleasant Hill, créa une inimitié durable entre lui et Taylor.

Objectifs de l'Union

L'armée de l'Union s'était fixé quatre objectifs au début de la campagne :

  • dĂ©truire les unitĂ©s confĂ©dĂ©rĂ©es commandĂ©es par Taylor ;
  • s'emparer de Shreveport, quartier-gĂ©nĂ©ral du dĂ©partement confĂ©dĂ©rĂ© trans-Mississippi, contrĂ´ler la Red River vers le nord et occuper l'est du Texas ;
  • confisquer cent mille balles de coton stockĂ©es dans les plantations bordant la Red River ;
  • mettre en place des autoritĂ©s favorables Ă  l'Union dans la rĂ©gion.

Les stratèges de Washington pensaient que l'occupation de l'est du Texas et le contrôle de la Red River détacheraient le Texas du reste de la Confédération. Cet État était en outre une source importantes de ravitaillement, d'armes et de nourriture pour les troupes confédérées[1].

D'autres historiens ajoutent que la campagne Ă©tait Ă©galement motivĂ©e par les inquiĂ©tudes que suscitaient, Ă  Washington, les 25 000 soldats français envoyĂ©s au Mexique par NapolĂ©on III et placĂ©s sous le commandement de l'empereur Maximilien. Les ConfĂ©dĂ©rĂ©s avaient en effet offert de reconnaĂ®tre de gouvernement de Maximilien, en Ă©change d'une reconnaissance de la ConfĂ©dĂ©ration par la France. Ils espĂ©raient Ă©galement avoir accès, Ă  travers cette reconnaissance, aux marchandises qui leur faisaient dĂ©faut[2].

Finalement, le président Abraham Lincoln se déclara néanmoins satisfait de la campagne menée par Banks sur la côte du Texas, entre novembre et décembre 1863, lui écrivant : « Tous mes remerciements pour votre campagne utile et couronnée de succès au Texas[3] ».

Forces en présence

Edmund Kirby Smith. Le supérieur direct de Richard Taylor. Sa décision de prélever trois divisions d'infanterie sur les effectifs de Taylor, pendant la campagne, envenima à jamais les relations entre les deux hommes.
Sterling Price, responsable du DĂ©partement de l'Arkansas.

Confédérés

Les forces confédérées provenaient du Département trans-Mississippi, commandé par E. Kirby Smith[4].

  1. District du Louisiana occidental, commandĂ© par Richard Taylor, avec environ 10 000 hommes et composĂ© de deux divisions d'infanterie, deux brigades de cavalerie et la garnison de Shreveport.
  2. District de l'Arkansas, commandĂ© par Sterling Price, avec environ 11 000 hommes et composĂ© de trois divisions d'infanterie et une division de cavalerie. Au commencement de la campagne, Smith ordonna Ă  deux divisions appartenant Ă  l'infanterie de Price de rejoindre la Louisiane .
  3. District du Territoire indien (Indian Territory, aujourd'hui l'Oklahoma), commandĂ© par Samuel Maxey, avec quelque 4 000 hommes rĂ©partis en trois brigades de cavalerie.
  4. District du Texas, commandĂ© par John Magruder, avec 15 000 hommes, pour la plupart des cavaliers. Au commencement de la campagne, Smith ordonna Ă  Magruder de lui faire parvenir autant d'hommes que possible. Pendant la campagne, près de 8 000 cavaliers arrivèrent du Texas pour soutenir Taylor en Louisiane ; les unitĂ©s arrivèrent cependant lentement, et pas toutes ensemble.

Union

Les forces de l'Union se composaient de quatre éléments, dont les trois premiers coopéraient[5] :

  1. Les troupes du DĂ©partement du Golfe, commandĂ©es par Banks, avec deux divisions d'infanterie du XIIIe Corps, deux divisions d'infanterie du XIXe Corps, une division de cavalerie et une brigade d'afro-amĂ©ricains, soit, au total, quelque 20 000 hommes.
  2. 10 000 hommes des XVIe et XVIIe Corps de l'armĂ©e nordiste du Tennessee commandĂ©s par A. J. Smith.
  3. 7 000 hommes commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Steele et rattachĂ©s au DĂ©partement de l'Arkansas.

Forces fédérales

David DIxon Porter commandait la flotte fluviale fédérale pendant la campagne de la Red River.
Le cuirassé fluvial USS Eastport qui sera sabordé pendant l’expédition.

Pour cette expédition au long de la Red River, l’escadre du Mississippi va détacher un grand nombre de bâtiments, sous le commandement du contre-amiral David D. Porter. On trouve dix cuirassés fluviaux, 3 monitors, 11 « tinclads »[note 1], un « timberclad »[note 2], un bélier[note 3] et un bon nombre de navires de soutien[6].

Forces confédérées

À Shreveport, les sudistes disposent d’un cuirassé fluvial, CSS Missouri, d’une canonnière CSS Cotton et d’un bélier CSS Webb[7].

Étapes de la campagne

Préparatifs

Plans de Halleck pour la campagne de la Red River.

Le plan de Halleck, finalisĂ© en janvier 1864, prĂ©voyait que Banks emmène 20 000 hommes de la Nouvelle-OrlĂ©ans jusqu'Ă  Alexandria (Louisiane), en passant par le Bayou Teche[8], oĂą ils rejoindraient les 15 000 soldats prĂ©levĂ©s sur les effectifs du major-gĂ©nĂ©ral William Tecumseh Sherman et descendus de Vicksburg (Mississippi) sous le commandement du brigadier-gĂ©nĂ©ral A.J. Smith. Les unitĂ©s de Smith ne seraient Ă  la disposition de Banks que jusqu'Ă  la fin du mois d'avril. Elles devraient alors partir vers l'est oĂą elles Ă©taient attendues. Banks prendrait le commandement d'un effectif combinĂ© de 35 000 hommes qui recevrait, en remontant la Red River vers Shreveport, le soutien du vice-amiral David Dixon Porter et de sa flotte de canonnières. Au mĂŞme moment, 7 000 nordistes du dĂ©partement de l'Arkansas conduits par le major-gĂ©nĂ©ral Frederick Steele descendraient de l'Arkansas pour rejoindre Banks au moment oĂą celui-ci lancerait l'assaut contre Shreveport, et serviraient de garnison Ă  la ville après sa capture[9].

Dans les premiers jours de mars 1864, ce plan était prêt à être mis en œuvre, après avoir pris un peu de retard dans les communications confirmant à Sherman et Porter de leurs rôles respectifs dans la stratégie définie par Halleck. Banks envoya à Sherman, Halleck et Porter un rapport préparé par le major David Houston qui démontrait sans équivoque qu'il serait quasiment impossible de tenir Sherveport et l'est du Texas sans disposer de ressources importantes. Le gros des effectifs de Banks, accompagnés par des unités de cavalerie nombreuses, mais mal formées, feraient route vers le nord en direction du cours moyen de la rivière et Banks autoriserait des spéculateurs de l'industrie du coton à l'accompagner, tandis que Porter fournirait des barges capables de stocker le coton réquisitionné.

Les Confédérés mirent du temps à saisir l'objectif réel de la campagne : était-ce la Red River, Mobile (Alabama) ou bien la côte du Texas ? Le général Edmund Kirby Smith, qui commandait le Département trans-Mississippi, n'en déplaça pas moins la plupart de ses hommes dans les environs de Shrevesport.

Combats

Carte de la campagne de la Red River.

Le , le major-général William Buel Franklin se mit en marche, quittant le sud de la Louisiane à la tête de l'avant-garde de l'armée du Golfe (sous Banks). Pendant ce temps, A. J. Smith et ses deux corps d'armée descendaient la rivière pour se rendre de Vicksburg (Mississippi) jusqu'à Simmesport (Louisiane). Le , après avoir marché toute la nuit, les hommes de Smith prirent par surprise la garnison de Fort de Russy, sur la Red River, y firent 317 prisonniers confédérés et s'emparèrent de la seule pièce d'artillerie lourde des rebelles. Cette action marqua le coup d'envoi de la campagne. L'amiral Porter libéra le cours de la rivière, obstrué par un gigantesque train de troncs flottants. Taylor dût battre en retraite, abandonnant Alexandria (Louisiane), et laissant le sud et le centre de la Louisiane aux mains de l'Union[10].

Le , les Fédéraux de A. J. Smith arrivèrent à Alexandria, avec le projet d'y retrouver les forces de Banks placées sous le commandement direct de Franklin. Cependant, Franklin n'arriva sur place que le et Banks, qui avait fait le trajet indépendamment de ses hommes, le . Ces contretemps furent les premiers d'une longue liste de soucis logistiques qui envenimèrent les relations entre Banks et ses subordonnés pendant toute la campagne[11]. Tandis qu'il attendait l'arrivée de Banks, Smith dépêcha le brigadier-général Joseph Anthony Mower contre la cavalerie de Taylor et poste avancé situé à Henderson's Hill, en amont d'Alexandria, mission dont Mower s'acquitta avec succès (). Près de 250 Confédérés et une batterie de quatre canons furent capturés sans qu'un coup de feu ne soit échangé[12].

En arrivant à Alexandria, Banks trouva un message important qui l'attendait. Deux semaines auparavant, le , le général Ulysses S. Grant avait été nommé général en chef des armées de l'Union, en remplacement de Halleck. Dans son message, Grant confirmait qu'il était « important de prendre Shreveport dès que possible », car les unités de A. J. Smith devaient être renvoyées à Sherman pour la mi-avril « même si cela doit vous conduire à abandonner le principal objectif de votre expédition[13]. »

Kirby Smith pouvait lever près de 80 000 hommes, mais il n'arrivait pas Ă  dĂ©cider vers oĂą se diriger pour faire face aux trois contingents nordistes qui avançaient alors sur Shreveport. Ă€ aucun moment pendant la campagne, Taylor n'engagea plus de 18 500 soldats[14].

Ă€ la fin mars, les hommes de Banks avaient atteint Natchitoches, Ă  une centaine de kilomètres seulement au sud de Shreveport. Les hommes de Franklin avaient Ă©tĂ© retardĂ©s d'au moins une semaine par la pluie, mais cela n'avait pas d'importance car l'amiral Porter avait pris lui aussi du retard : la rivière n'ayant pas atteint son niveau de saison, il avait eu des difficultĂ©s Ă  faire passer Ă  ses canonnières les chutes d'Alexandria, parsemĂ©es de mines. Porter avait aussi perdu du temps Ă  essayer de collecter du coton dans l'intĂ©rieur des terres. Taylor Ă©tablit ses troupes Ă  une quarantaine de kilomètres au nord-est, Ă  Pleasant Hill, avec moins de 20 000 hommes. Une semaine plus tard, quand Banks eut assemblĂ© plus de ravitaillement, il reprit sa progression[15].

Depuis le , les escarmouches entre les cavaleries et les escadrilles fluviales des belligĂ©rants n'avaient pas cessĂ©. Le , une division de la cavalerie nordiste, conduite par le brigadier-gĂ©nĂ©ral Albert Lindley Lee, vint buter contre 1 500 cavaliers rebelles texans qui arrivaient sur les lieux. Ces ConfĂ©dĂ©rĂ©s s'opposèrent Ă  l'avancĂ©e des troupes de l'Union. Celles-ci avaient Ă©tĂ© informĂ©es qu'outre les hommes de Taylor et la cavalerie, d'autres unitĂ©s rebelles se trouvaient sur leur route. Les gradĂ©s nordistes ne pensaient pas que les ConfĂ©dĂ©rĂ©s leur opposeraient une rĂ©sistance sĂ©rieuse, exception faite de la flottille fluviale.

L'armée de Banks suivit Taylor et sa cavalerie sous le couvert dense d'une forêt de pins à l'écart de la rivière. L'approche de Pleasant Hill fut particulièrement lente pour les Nordistes, tandis que Taylor continuait à reculer vers Shreveport[16].

Bataille de Mansfield

Le des combats de cavalerie, souvent dĂ©montĂ©e, avait fait rage Ă  Wilson's Farm et Ă  Tenmile Bayou. Le , les Nordistes de Lee chargèrent un petit dĂ©tachement de la cavalerie confĂ©dĂ©rĂ©e Ă  la plantation Moss, Ă  cinq kilomètres au sud de Mansfield, Louisiana, et les chassèrent de Honeycutt Hill. Taylor avait stationnĂ© une division d'infanterie (Mouton) dans les bois le long d'une clairière au nord de Honeycutt Hill et Ă  l'est de la route. Voyant les effectifs ennemis grossir, Lee demanda le soutien de l'infanterie. La division de Landram (2 400 hommes, XIIIe Corps) fut envoyĂ©e en renfort et dĂ©ployĂ©e face Ă  Mouton. Banks arriva sur le front pour Ă©valuer la situation. Pendant ce temps, Taylor positionnait une seconde division d'infanterie (Walker) dans les bois de l'autre cĂ´tĂ© de la route. Son arrivĂ©e donnait Ă  Taylor l'avantage numĂ©rique — 9 000 hommes, contre 5 000 pour Banks — et la ligne de l'Union se dĂ©ployait sur sa droite, face Ă  Mouton, avec une simple brigade de cavalerie pour tenir l'aile gauche[17].

Taylor avait tablĂ© sur une attaque lancĂ©e par Banks, mais un duel d'artillerie le convainquit que les Nordistes Ă©taient en difficultĂ© et ne prendraient pas l'initiative. Vers 16 heures, il ordonna Ă  ses hommes d'attaquer[18]. Le brigadier-gĂ©nĂ©ral Alfred Mouton, entraĂ®nant ses fantassins Ă  travers un champ de 700 mètres de large, attaqua la droite de l'Union, rangĂ©e derrière une clĂ´ture. Tandis que l'assaut de Mouton Ă©tait repoussĂ© par les fantassins de Landram, Taylor fit avancer tout le reste de sa ligne, avec la division de Walker, contre la gauche de l'Union. Les hommes de Walker balayèrent la division de cavalerie et dĂ©bouchèrent derrière le reste des forces nordistes. Banks avait demandĂ© du renfort, mais ils Ă©taient en retard. La ligne des FĂ©dĂ©raux s'effondra et de nombreux soldats appartenant Ă  la division de Landram furent capturĂ©s. Quelques centaines de mètres plus bas, sur la route, les renforts (la division de Cameron) Ă©tablirent une seconde ligne, mais elle fut elle aussi brisĂ©e par les hommes de Taylor, supĂ©rieurs en nombre. Le train d'Ă©quipage de la cavalerie de l'Union obstruait la route et l'artillerie, incapable de s'extraire de la mĂŞlĂ©e, fut capturĂ©e. Les ConfĂ©dĂ©rĂ©s s'arrĂŞtèrent pour piller les fourgons abandonnĂ©s par les Nordistes, ce qui donna aux troupes de Banks le temps dont elles avaient besoin pour se replier[19].

Tandis que le commandement confĂ©dĂ©rĂ© se rĂ©organisait pour lancer la poursuite, les rebelles se heurtèrent Ă  une troisième force de l'Union, les 5 800 hommes du gĂ©nĂ©ral William Emory, installĂ©s de part et d'autre d'une crĂŞte dominant Chatman's Bayou. Les rebelles pressèrent leurs ennemis, mais la division d'Emory leur rĂ©sista. Mais les FĂ©dĂ©raux, en manque d'eau, durent se retirer vers Pleasant Hill pour y retrouver les hommes de A. J. Smith[20].

La bataille de Mansfield Ă©tait terminĂ©e. Les FĂ©dĂ©raux avaient perdu 2 400 hommes, dont la moitiĂ© appartenaient Ă  la division de Landram (deux de ses huit rĂ©giments furent fait prisonniers et ses deux commandants de brigades furent blessĂ©s et capturĂ©s. De leur cĂ´tĂ©, les ConfĂ©dĂ©rĂ©s dĂ©ploraient la perte d'un millier d'hommes, dont Mouton, tuĂ© alors qu'il entraĂ®nait ses hommes lors de la première charge[21].

Bataille de Pleasant Hill

Taylor ne s'aperçut de la retraite de Banks que le lendemain matin. Il ordonna alors aux cavaliers de Green de se lancer immĂ©diatement Ă  sa poursuite. Quand ils arrivèrent Ă  proximitĂ© de la ligne de bataille de Banks, Ă  cĂ´tĂ© de la localitĂ© de Pleasant Hill, Taylor fit reculer la cavalerie Ă  un kilomètre et demi en attendant l'arrivĂ©e de l'infanterie. Celle-ci fit son apparition peu après midi, après avoir couvert 72 km en trente-six heures. Taylor les laissa se reposer deux heures avant de passer Ă  l'attaque[22].

Les fantassins confédérés du brigadier-général Thomas J. Churchill ouvrirent les hostilités contre les Nordistes, pensant frapper leur aile, alors qu'ils s'en prenaient à leur centre. La cavalerie rebelle commit la même erreur fut durement frappée par un tir de flanc. Les hommes de Churchill parvinrent à faire plier le centre de l'Union, mais il se trouvèrent ainsi au milieu d'une ligne en forme de U, les divisions de réserve de A. J. Smith's formant la base du U. Une partie de la droite avancée de l'Union avait également fléchi, mais les unités de Smith et celles de Mower lancèrent une contre-attaque et, avec l'aide des régiments voisins, mirent en déroute les troupes de Taylor qui durent abandonner Pleasant Hill. Quelques pièces d'artillerie furent ainsi reprises[23].

Ă€ court d'eau et de fourrage pour les chevaux, incapable de localiser ses bateaux de ravitaillement et tiraillĂ© entre les avis contradictoires de ses subordonnĂ©s, Banks ordonna une retraite rapide vers l'aval, vers Natchitoches et Grand Ecore. Lors de la bataille de Pleasant Hill, les belligĂ©rants perdirent chacun 1 600 hommes environ. C'Ă©tait une victoire tactique pour les FĂ©dĂ©raux, mais un succès stratĂ©gique pour les ConfĂ©dĂ©rĂ©s, parce que l'armĂ©e de l'Union avait battu en retraite après la bataille[24].

Smith scinde les forces confédérées

Sur la rivière, les Confédérés avait creusé une dérivation afin de faire chuter le niveau, déjà bas, de la Red River. Quand l'amiral Porter, qui remontait lentement le courant, apprit que Banks se retirait, il l'imita. Le , il y eut un bref engagement à côté de l'embarcadère de Blair's Landing, au cours duquel le général de la cavalerie sudiste Thomas Green fut décapité par un obus de marine[25].

À Grand Ecore à côté de Natchitoches, Banks reçut des ordres confidentiels de Grant lui demandant de déplacer son armée vers la Nouvelle Orléans. Le niveau de la rivière continuait à baisser et les transports de ravitaillement durent redescendre vers l'aval. Banks dut bientôt affronter la rancœur de A. J. Smith, de la marine et des autres généraux, tous dépités d'être associés à ce qui était perçu comme une défaite[26].

En dĂ©pit des protestations de Taylor, le gĂ©nĂ©ral Kirby Smith dĂ©cida de prĂ©lever trois divisions d'infanterie sur les effectifs de Taylor et de les conduire vers le nord jusqu'en Arkansas pour Ă©craser l'armĂ©e de Steele. Ce dernier ne rejoignit jamais Shrevesport, en raison des difficultĂ©s d'approvisionnement et des accrochages avec les ConfĂ©dĂ©rĂ©s. L'expĂ©dition de Camden se termina avec la retraite de Steele vers Little Rock. Smith laissa Ă  Taylor une division d'infanterie et la cavalerie, pour qu'il puisse continuer Ă  harceler Banks. Ayant appris que certains des 5 000 hommes de Taylor s'Ă©taient portĂ©s au sud de sa position et que la flotte avait appareillĂ© pour Alexandria, Banks ordonna Ă  ses hommes de se retirer de Grand Ecore. Ă€ la bataille de Monett's Ferry, le , une partie des forces de Banks traversa la Cane River, sur l'aile des ConfĂ©dĂ©rĂ©s et mit en dĂ©route une division de la cavalerie sudiste commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Hamilton P. Bee. Le reste de la marche jusqu'Ă  Alexandria se dĂ©roula sans incident, mais Porter fut pris en embuscade Ă  l'embouchure de la Cane River après qu'il s'est attardĂ© pour faire sauter le USS Eastport qui en encombrait le chenal[27] - [28].

Retraite de Banks

Gravure publiée dans la presse de l'époque, montrant la flotte de Porter au passage de Bailey's Dam.

À Alexandria, les relations entre Banks et son entourage se détériorèrent. Chaque partie s'épanchait et répandait sa version des faits dans les journaux. Le général John Alexander McClernand arriva avec des renforts en provenance du Texas, apportant avec lui les mauvaises relations qu'il entretenait déjà avec A. J. Smith et Porter. Smith n'obéissait qu'aux ordres qui lui convenaient.

Porter ne put faire franchir les chutes d'Alexandria à la plupart de ses cuirassés. Le colonel Joseph Bailey conçut le projet d'un barrage (Bailey's Dam), auquel Banks consacra alors toute son attention. Plusieurs bateaux parvinrent à passer avant l'effondrement partiel du barrage. Un barrage additionnel, installé en amont, permit d'élever le niveau des eaux et de reprendre la navigation. Pendant que les Fédéraux quittaient Alexandria, la ville et ses stocks de coton furent — pour des raisons qui sont toujours débattues — la proie des flammes, au grand dam des spéculateurs[29].

Taylor tenta de tromper le commandement de l'Union en lui faisant croire que ses troupes étaient plus nombreuses, mais il ne chercha pas à empêcher la construction du barrage. Il ferma le cours inférieur de la rivière en attaquant les navires, mais, alors qu'il avait promis de couper la route du repli aux Fédéraux, il ne put empêcher ces derniers de lui échapper. Il accusa Kirby Smith de ne pas lui avoir porté assistance. Sur la route du Mississippi, le , des combats eurent lieu à Mansura, avec très peu de victimes. Le dernier combat de la campagne eut lieu le , dans une forêt en feu, à Yellow Bayou , avec des pertes importantes. Des bateaux de transports de troupes furent liés ensemble pour permettre aux troupes fédérales de traverser le cours de la rivière Atchafalaya. Le général Banks, en arrivant sur les rives du Mississippi, retrouva le général Edward Canby, qui venait d'être nommé, au-dessus de Banks, à la tête d'un nouveau Département militaire régional[30].

Conséquences

La campagne de la Red River fut un échec pour l'Union, mais son issue n'eut pas un impact décisif sur le cours de la guerre. Inversement, il est possible qu'elle ait contribué à prolonger le conflit de plusieurs mois, en détournant les troupes fédérales d'objectifs beaucoup plus importants, comme la capture de Mobile (Alabama), qui ne fut acquise qu'en 1865, alors qu'elle aurait sans doute pu advenir dès juin 1864 sans la mobilisation de la campagne de la Red River[31]

L'échec de la campagne marqua la fin de la carrière militaire de Banks. Ses campagnes pour se faire élire au Congrès, après la guerre, furent polluées par les controverses concernant sa retraite, l'intervention des spéculateurs, l'utilisation de la flotte pour transporter le coton. L'amiral Porter réalisa de gros profits pendant la campagne grâce à la vente du coton, considéré comme prise de guerre[32].

Les Confédérés avaient perdu deux officiers de premier plan : Mouton et Green, et ils avaient subi un niveau de pertes qu'ils ne pouvaient pas se permettre. Qui plus est, les rapports entre Taylor (l'intrépide) et Smith (le prudent) s'étaient définitivement détériorés en raison de la décision de Smith de prélever la moitié de l'effectif de Taylor après Pleasant Hill[33]. Jusqu'à sa mort, Taylor regretta de ne pas avoir saisi l'opportunité qui se présentait à lui de s'emparer de la flotte de l'Union pendant qu'elle se trouvait à sa portée et sans défense, en amont des chutes d'Alexandria. Il était convaincu que Smith lui avait fait perdre l'occasion de paralyser les troupes de l'Union. Le litige entre les deux généraux obligea le commandement sudiste à transférer Taylor, peu de temps après la campagne, à la tête du Département de Louisiane orientale, du Mississippi et de l'Alabama[34].

Notes et références

Notes

  1. Un « tinclad », littéralement cuirassé en fer-blanc, est une variété de cuirassé fluvial dont la cuirasse est en bois recouverte d’une feuille d’acier. Il s’agit en général d’un navire de commerce sommairement transformé en navire de guerre.
  2. Un « timberclad », littéralement cuirassé en bois, est une autre variété de cuirassé fluvial dont la cuirasse n’est qu’en bois. Leur valeur militaire est faible et les destine plus à des tâches d’escorte et de patrouille qu’au combat.
  3. Navire conçu pour éperonner son adversaire.

Références

  1. Brooksher 1998, p. 3-5, 7.
  2. Brooksher 1998, p. 5-7.
  3. The Abraham Lincoln Papers — Library of Congress — Lettre d'Abraham Lincoln à Nathaniel P. Banks, jeudi 24 décembre 1863.
  4. Voir la composition détaillée des forces confédérées dans "Lost For The Cause" de Steven Newton (Savas Publishing, 2000).
  5. See Official Records, Series 1 - Volume 34 (Part I) - Page 167.
  6. Johnson et Buel, Battles and Leaders…, vol 4, page 366.
  7. Official Records of the Union and Confederate Navies in the War of the Rebellion, volume 25, page 773.
  8. En Louisiane, un bayou est un cours d'eau très lent.
  9. Brooksher 1998, p. 26-27, 34.
  10. Josephy, p. 194-196.
  11. Brooksher 1998, p. 55.
  12. Brooksher 1998, p. 55-56.
  13. Hollandsworth, page 180. Citation tirée des Official Government Records of the Civil War — War of the Rebellion, A Compilation of the Official Records of the Union and Confederate Armies, Vol. 34, part. 2 - 494, 610-611, Washington, D.C., Government Printing Office, 1880-1901.
  14. Brooksher 1998, p. 58-60.
  15. Josephy, p. 197, 199.
  16. Brooksher 1998, p. 70-80.
  17. Josephy, p. 200-203.
  18. Brooksher 1998, p. 94.
  19. Josephy, p. 203-205.
  20. Josephy, p. 205-206.
  21. Brooksher 1998, p. 103-104.
  22. Josephy, p. 206-207.
  23. Josephy, p. 207-209.
  24. Josephy, p. 210.
  25. Brooksher 1998, p. 154-157.
  26. Brooksher 1998, p. 163-166.
  27. Josephy, p. 210-215
  28. Brooksher 1998, p. 176-181, 189-193.
  29. Brooksher 1998, p. 198, 209-213.
  30. Brooksher 1998, p. 210-211, 218-221.
  31. Don D. Worth, « Camp Ford, Texas » (consulté le )
  32. Brooksher 1998, p. 236.
  33. Foote, p. 90-91.
  34. Brooksher 1998, p. 234.

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages généraux

  • En français
    • James McPherson (trad. de l'anglais), La Guerre de SĂ©cession : 1861-1865, Paris, R. Laffont, coll. « Bouquins », , 1004 p. (ISBN 2-221-06742-8) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • John Keegan (trad. de l'anglais), La Guerre de SĂ©cession, Paris, Perrin, , 504 p. (ISBN 978-2-262-03249-4) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • en anglais
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Ouvrages spécialisés (en anglais)

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