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Crémant-de-bourgogne

Le crémant de Bourgogne[2] est un vin effervescent d'appellation d'origine contrÎlée produit dans les départements de l'Yonne, la CÎte-d'Or, la SaÎne-et-Loire et le RhÎne. Il s'agit d'une AOC régionale commune à tout le vignoble de Bourgogne.

Crémant de Bourgogne
Image illustrative de l’article CrĂ©mant-de-bourgogne

Désignation(s) Crémant de Bourgogne
Appellation(s) principale(s) crémant de Bourgogne
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis 1975
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion parente vignoble de Bourgogne
Localisation Yonne, CĂŽte-d'Or, SaĂŽne-et-Loire et RhĂŽne
Climat tempéré océanique à tendance continentale
Sol argilo-calcaire
Superficie plantĂ©e 1 115 hectares
Cépages dominants gamay, pinot gris, pinot noir, aligoté, chardonnay, melon, pinot blanc et sacy
Vins produits effervescents blancs et rosés
Production 89 200 hectolitres
Rendement moyen Ă  l'hectare 78 Ă  90 hl/ha[1]

Histoire

Nuits-Saint-Georges est le berceau du crémant de Bourgogne avec Rully et Tonnerre. Au XIXe siÚcle, le goût du public pour le vin pétillant se développe rapidement. Le village de Rully, déjà réputé pour ses vins blancs et rouges, va importer le savoir-faire de Champagne en Bourgogne. C'est cependant à Nuits-Saint-Georges que les vins effervescents et mousseux ont été élaborés dÚs 1819, commercialisation en 1821, sur méthode traditionnelle par la famille Lausseure, obtenant une réputation mondiale avec des comptoirs internationaux[3].

FortunĂ© Joseph Petiot-Groffier, crĂ©ateur de l’ancienne sucrerie de Chalon-sur-SaĂŽne et maire de cette mĂȘme ville, possĂšde des vignobles Ă  Rully. Il prend conscience du potentiel offert par le marchĂ© des vins effervescents, et sollicite en 1822 l’aide d’un jeune champenois de 18 ans, François Basile Hubert. Le vin de Rully se rĂ©vĂšle bien adaptĂ© Ă  la prise de mousse, et dĂšs les premiers tests, le jeune homme obtient un dĂ©licieux breuvage effervescent, riche de goĂ»t et d’esprit.

DĂšs 1826, les FrĂšres Petiot le commercialisent sous le nom de « Fleur de Champagne QualitĂ© SupĂ©rieure »[4]. Le succĂšs est immĂ©diat, les ventes ne cesseront de progresser
 D’abord associĂ© Ă  la Maison Petiot, François Basile Hubert dĂ©cide de voler de ses propres ailes. En 1830, il crĂ©e Ă  Rully la premiĂšre maison spĂ©cialisĂ©e dans l’élaboration de vins effervescents. Il produit d’abord pour les nĂ©gociants bourguignons, qui vendent sous leur nom, avant de commercialiser ses propres vins. Il s’ouvre trĂšs vite Ă  l’exportation, et grĂące Ă  d’importants contrats passĂ©s avec des armateurs marseillais, on retrouve ses bouteilles sur tous les fronts : qu’il s’agisse de la Guerre de CrimĂ©e (1853-1856) ou de la Guerre de SĂ©cession aux États-Unis (1861-1865), les soldats peuvent oublier quelques instants les horreurs de la guerre et dĂ©guster ces fines bulles de la lointaine Bourgogne.

Étymologie

À l'origine, le mot crĂ©mant Ă©tait employĂ© pour dĂ©signer un champagne dont la pression Ă©tait moitiĂ© moindre et qui, par consĂ©quent, prĂ©sentait une mousse plus lĂ©gĂšre dite crĂ©meuse. Depuis 1975, le terme crĂ©mant est rĂ©servĂ© Ă  des vins effervescents d’appellation d’origine contrĂŽlĂ©es autres que l'AOC Champagne, prĂ©parĂ©s obligatoirement selon la mĂ©thode traditionnelle. Le crĂ©mant de Bourgogne a une pression d'environ 6 bars.

Situation géographique

Le crémant de Bourgogne se cultive et s'élÚve dans l'Yonne, la CÎte-d'Or, la SaÎne-et-Loire ainsi que le RhÎne (le Beaujolais faisant partie de la "Grande Bourgogne").

Dans le Chùtillonnais, région frontaliÚre avec l'Aube au nord de la CÎte-d'Or dont l'encépagement relÚve de clones champagne, une route touristique lui est spécialement consacrée : la Route du crémant[5].

Vignoble

Encépagement

Le dĂ©cret d’appellation crĂ©mant de Bourgogne de 2009 donne les cĂ©pages autorisĂ©s : aligotĂ©, chardonnay, gamay, melon, pinot gris, pinot noir, pinot blanc et sacy.

Le décret de 1975 classe les cépages à utiliser dans son élaboration en deux catégories :

Les vins blancs peuvent ĂȘtre produits indiffĂ©remment avec l’un ou plusieurs des cĂ©pages blancs ou rouges. Les vins rosĂ©s peuvent ĂȘtre produits avec l’un ou plusieurs des cĂ©pages rouges, avec ou sans cĂ©pages blancs. En pratique, ce sont les cĂ©pages chardonnay, pinot noir, gamay et aligotĂ© qui interviennent principalement dans l’élaboration des vins de base.

CĂ©page blanc phare de Bourgogne, prend son nom d’une petite commune du MĂąconnais (10 km au sud-ouest de Tournus). PrĂ©sent dans de nombreux vignobles (en France et Ă  l’étranger) : en Champagne, (champagnes blancs de blancs), en Languedoc (crĂ©mant et blanquette de Limoux) et en Alsace, (crĂ©mant d'Alsace). Le chardonnay apporte au CrĂ©mant de Bourgogne fraĂźcheur et Ă©lĂ©gance avec des arĂŽmes de pain grillĂ©, de beurre, de brioches et de noisettes, d’agrumes et de fruits blancs.

Cépage des grands vins de Bourgogne. Planté dans de nombreux vignobles septentrionaux du fait de son mûrissement précoce (Alsace, Champagne mais aussi Loire et Jura
). Il apporte au Crémant de Bourgogne corps, vigueur, structure, vinosité et finesse.

Vieux cĂ©page bourguignon portant le nom d’un village, prĂšs de Puligny-Montrachet. En Bourgogne, ce cĂ©page se retrouve principalement dans les appellations bourgogne-grand-ordinaire et, en assemblage avec le pinot noir, bourgogne-passe-tout-grains. Il apporte au CrĂ©mant de Bourgogne des arĂŽmes lĂ©gers et agrĂ©ables de petits fruits rouges, de pĂȘche de vigne


CĂ©page essentiellement bourguignon. Autrefois cultivĂ© en coteaux, il est descendu dans les plaines, remplacĂ© par le chardonnay. Son vin, lĂ©ger et frais, longtemps associĂ© Ă  la crĂšme de cassis pour constituer le fameux kir. Il apporte de la vivacitĂ© au CrĂ©mant de Bourgogne et des notes citronnĂ©es et d’agrumes.

MĂ©thodes culturales

Les mĂ©thodes culturales manuelles dites classiques : taille, tirage des sarments, rĂ©parations, pliage des baguettes (dans le cas oĂč les vignes sont taillĂ©es en « Guyot simple »), plantation de nouvelles greffes, Ă©bourgeonnage, relevage...

Le travail mécanique avec un enjambeur : broyage des sarments, trou fait à la tariÚre, labourage ou griffage, désherbage, traitements des vignes, rognages...

Pour avoir l'AOC crĂ©mant de Bourgogne, il faut impĂ©rativement que les vignes soient vendangĂ©es Ă  la main[6] et depuis 2008, les parcelles que le producteur veut travailler en crĂ©mant doivent ĂȘtre engagĂ©es dĂšs le printemps Ă  ne produire que du crĂ©mant[6].

Vins

Évaluation du raisin

Avant vendanges, il est nĂ©cessaire de contrĂŽler la maturitĂ© du raisin en mesurant l’équilibre sucres/acides : Si le raisin n’est pas assez mĂ»r, le vin sera trop acide, pas assez fruitĂ© ; s’il est trop mĂ»r, le vin sera trop mou aux arĂŽmes trop lourds.

  • La richesse en sucre du raisin : mesurĂ©e en alcool potentiel (16,83 g/l de sucre donnent 1 % d’alcool), doit ĂȘtre comprise entre 9,5 % et 10,5 %[7].
  • L’aciditĂ© confĂšre un meilleur Ă©quilibre en bouche et une effervescence plus Ă©lĂ©gante. Les raisins servant Ă  l’élaboration du crĂ©mant de Bourgogne doivent ĂȘtre plus acides que les raisins rĂ©coltĂ©s pour les vins tranquilles (vins non effervescents). L’aciditĂ© se mesure grĂące Ă  l’aciditĂ© totale (entre 6 et 10 g/l) et au PH (entre 3 et 3,2)[7].
Vendanges

La cueillette Ă  la main est obligatoire. Elle permet le tri et l’élimination des raisins verts et pourris[7]. Le transport s’effectue en cagettes percĂ©es pour ne pas abĂźmer les grappes et Ă©viter toute macĂ©ration avec la peau du raisin[7].

ContrĂŽle Ă  l’arrivĂ©e

Les raisins subissent diffĂ©rents contrĂŽles Ă  rĂ©ception. Le cĂ©page, le poids, le nom du viticulteur, le nom de la parcelle ou du lieu-dit, la date et l’heure d’arrivage sont scrupuleusement enregistrĂ©s[7].

Pressurage

Les raisins sont ensuite pressĂ©s entiers, tout doucement en Ă©vitant les retrousses. La tenue d’un carnet de pressoir est obligatoire. Le pressurage doit ĂȘtre sĂ©quentiel et fractionnĂ© : le jus du dĂ©but de pressurage dit cuvĂ©e (meilleur car contenant plus de sucres et d’acides) est sĂ©parĂ© de ceux de la fin du pressurage appelĂ©s tailles (moins acides, plus colorĂ©s). L’extraction est limitĂ©e : 150 kg de raisins ne doivent donner que 100 l de vin de base, au-delĂ  de ce coefficient ils sont de mauvaise qualitĂ©[7].

DĂ©bourbage

Le jus de raisin obtenu, appelĂ© Ă©galement moĂ»t, renferme des bourbes en suspension (terre, dĂ©bris de rafles et de pellicules, 
), qui peuvent entraĂźner des mauvais goĂ»ts et alourdir les arĂŽmes fermentaires. Le dĂ©bourbage permet de diminuer les substances de trouble. Il s’agit d’un processus de clarification spontanĂ© : les bourbes se dĂ©posent au fond de la cuve en 18 Ă  24 heures[7].

Vinification et assemblage

La fermentation alcoolique : sucre, alcool, gaz carbonique + levure (contenue naturellement dans le moût) Les levures consomment le sucre ; le transforment en alcool et dégagent du gaz carbonique. Lorsque tous les sucres sont fermentés, la fermentation alcoolique est terminée.

L’assemblage :

  • Vins de rĂ©serve des deux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes
  • CuvĂ©e d’assemblage
  • Vins de l’annĂ©e : diverses cuvĂ©es de vinification, cuvĂ©es ou tailles, diffĂ©rents cĂ©pages.
La vinification

La vinification dĂ©bute par la premiĂšre fermentation alcoolique, qui permet de transformer le moĂ»t (ou jus) de raisin en vin. Le processus est simple : les levures, contenues naturellement dans le moĂ»t, « mangent » les sucres, les transforment en alcool et dĂ©gagent du gaz carbonique. Cette fermentation se dĂ©roule en moyenne en une semaine Ă  une tempĂ©rature de 18 Ă  20 °C[7]. Elle s’arrĂȘte lorsque les levures ont consommĂ© tous les sucres fermentescibles. On obtient alors le vin de base.

L’assemblage

Le crĂ©mant de Bourgogne est un vin d’assemblage : constituĂ© du vin de l’annĂ©e et de vins mis en rĂ©serve les annĂ©es antĂ©rieures. Avant tout assemblage en cuverie, les vins de base sont dĂ©gustĂ©s un par un et chacun est orientĂ© vers un assemblage spĂ©cifique. Puis au cours de ces dĂ©gustations, les Ɠnologues vont dĂ©finir la « recette » de chaque cuvĂ©e, rĂ©vĂ©lant ainsi le style de la Maison.

Fermentation malolactique
  • Elle peut ĂȘtre recherchĂ©e Ă  l’issue de la fermentation alcoolique mais n’est pas obligatoire.
  • But : dĂ©sacidification naturelle des vins, assouplissement gustatif et stabilisation microbiologique
  • Processus : transformation d’un acide fort (acide malique) en acide faible (acide lactique) par des bactĂ©ries contenues naturellement dans le vin.
  • DurĂ©e : 1 mois

L’élĂ©vation du degrĂ© alcoolique liĂ©e Ă  la prise de mousse (deuxiĂšme fermentation en bouteille) nĂ©cessite une parfaite stabilitĂ© tartrique sans quoi les bouteilles risqueraient de prĂ©senter des dĂ©pĂŽts cristallins disgracieux (bitartrate de potassium notamment), gĂȘnant le remuage et pouvant entraĂźner des dĂ©gazages intempestifs Ă  l’ouverture de la bouteille (on dit que les bouteilles « gerbent »). Pour stabiliser les vins vis-Ă -vis du bitartrate de potassium (KHT ou encore crĂšme de tartre), on peut les traiter par le froid. Ce traitement doit intervenir sur les vins assemblĂ©s pour ne pas modifier les paramĂštres du milieu, surtout le pH.

On ensemence les vins avec de la crĂšme de tartre, puis on amĂšne le vin Ă  une tempĂ©rature de −4 °C[7]. Les cristaux de bitartrate de potassium se forment, puis le vin est ensuite filtrĂ© « sur terre ».

AprÚs les vendanges, le raisin est contrÎlé, pressuré, vinifié en cuve inox et assemblé.

Tirage

C’est la premiĂšre Ă©tape vers l’effervescence. On mĂ©lange au vin de base la liqueur de tirage, composĂ©e de sucre (de betterave ou de canne) et des levures, pour provoquer une deuxiĂšme fermentation alcoolique en bouteille (prise de mousse). Le vin est ensuite mis dans sa bouteille dĂ©finitive, fermĂ©e par une capsule en fer (capsule couronne).

  • La population de levures Ă  ajouter au moment du tirage doit ĂȘtre comprise entre 1,5 et 1,8 million de levures / ml (comptage au microscope) pour transformer tout le sucre dans le milieu inhibiteur qu’est l’alcool (11 % Vol.)[7].
  • De la quantitĂ© de sucre ajoutĂ© lors du tirage dĂ©pendra la pression dans la bouteille (en moyenne 22 g/ l pour obtenir une pression en bouteille de 5,5 bars Ă  12 °C)[7].
  • Le choix de la capsule en fer n’est pas anodin car de la nature du joint dĂ©pendra sa plus ou moins grande permĂ©abilitĂ© aux gaz (CO2 et O2), ce qui influe sur l’évolution du vin.
  • Le tirage en bouteille ne peut avoir lieu avant le 1er dĂ©cembre de l’annĂ©e qui suit la rĂ©colte (Art.10, D. 1975).

Les bouteilles sont remplies du mélange de vin de base et de liqueur de tirage (sucre) et de levures. Enfin, elles sont capsulées puis rangées en cave pour la phase de prise de mousse et de vieillissement.

Prise de mousse et vieillissement

La prise de mousse, ou deuxiĂšme fermentation alcoolique en bouteilles, est importante car c’est d’elle que dĂ©pend la qualitĂ© de l’effervescence (finesse des chapelets de bulles, Ă©lĂ©gance du cordon de mousse). Elle se dĂ©roule en bouteilles fermĂ©es et couchĂ©es (« sur lattes »), afin de faciliter les Ă©changes entre les levures et le vin. Le processus est toujours le mĂȘme : les levures « mangent » le sucre et dĂ©gagent du gaz carbonique qui reste enfermĂ© dans la bouteille. Les bulles sont nĂ©es.

Lorsque les levures ont consommĂ© tous les sucres, en 3 Ă  4 semaines, elles meurent faute de nutriments, ce qui crĂ©e alors un dĂ©pĂŽt. Puis, lentement, pendant 9 Ă  24 mois, voire plus, l’élevage du vin sur ses levures donnera alors le goĂ»t typĂ© du crĂ©mant[7].

En cours de vieillissement, les bouteilles sont analysĂ©es et dĂ©gustĂ©es afin de valider leur maturation et l’affectation des cuvĂ©es.

On contrĂŽle le dĂ©roulement de la prise de mousse par mesure de la surpression Ă  l’aide d’un aphromĂštre.

Profil analytique d’un crĂ©mant sur Lattes :

  • 11,8° ≀ Alcool ≀ 12,8°
  • g/l ≀ AciditĂ© totale ≀ 5 g/l
  • 3 ≀ pH ≀ 3,2
  • Sucre < 2 g/l
  • AciditĂ© volatile < 0,5 g/l
  • SO2 (Dioxyde de soufre) libre < 12 mg/l
  • 30 mg/l ≀ SO2 total ≀ 60 mg/l
  • 5 ≀ surpression ≀ 6 bars
  • 12 °C ≀ tempĂ©rature ≀ 16 °C

La prise de mousse dure 3 à 4 semaines et les bouteilles doivent rester au minimum 9 mois en cave pour que le goût du crémant apparaisse.

Remuage

Les remueurs automatiques reproduisent le geste ancestral des cavistes-remueurs. Ils permettent de ramener la durée de remuage de trois semaines à quelques jours.

Le but de cette opĂ©ration est d’obtenir un vin limpide et brillant. Ainsi, en soumettant la bouteille Ă  une sĂ©rie de rotations et d’inclinaisons successives, on rassemble le dĂ©pĂŽt dans le col de la bouteille. Au terme du remuage, les bouteilles se trouvent sur pointe, c'est-Ă -dire goulot en bas.

En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, la durĂ©e de remuage sur les remueurs automatiques n’est que de quelques jours (3 jours)[7].

Au cours de la prise de mousse, deux types de dépÎts sont apparus dans la bouteille : le dépÎt lourd et le dépÎt léger. Le remuage est une opération délicate, qui doit permettre au dépÎt lourd de « ramasser » le dépÎt léger et de les regrouper dans le goulot de la bouteille.

Toutes les cuvĂ©es n’ont pas la mĂȘme aptitude au remuage, en fonction de la composition intrinsĂšque du vin de base. Ainsi, suivant leur teneur en macromolĂ©cules, de type colloĂŻdal, un programme de remuage adaptĂ© doit ĂȘtre mis au point.

AprĂšs le vieillissement, les bouteilles sont transfĂ©rĂ©es dans les caisses de remuage automatique. Les rotations successives de la bouteille permettent d’amener le dĂ©pĂŽt dans le goulot.

DĂ©gorgement

Expulsion du bouchon de glace ; ajout de la liqueur d’expĂ©dition (vin + sucre) ; pose du bouchon et du muselet.

Le dĂ©gorgement permet d’éliminer le dĂ©pĂŽt contenu dans la bouteille. Les goulots sont plongĂ©s dans un liquide rĂ©frigĂ©rant Ă  −25 °C[7]. Un glaçon de cm de haut se forme alors Ă  l’intĂ©rieur du goulot, emprisonnant ainsi le dĂ©pĂŽt de levures. Les bouteilles sont ensuite retournĂ©es et inclinĂ©es Ă  45° pour passer dans une dĂ©gorgeuse qui enlĂšve la capsule[7]. Sous l’effet de la pression, le bouchon de glace et de dĂ©pĂŽt est expulsĂ©.

On ajoute alors la liqueur d’expĂ©dition (vin + sucre). C’est lors de ce dosage que l’on dĂ©termine s’il s’agit d’un crĂ©mant de Bourgogne brut ou demi-sec.

Les bouteilles sont ensuite dirigées vers la boucheuse/museleuse : la boucheuse enfonce le bouchon en liÚge ; la museleuse pose le muselet et impose sa forme définitive au bouchon. Puis, elles sont lavées et séchées.

Le bain réfrigérant dans lequel sont plongés les goulots des bouteilles se compose de glycol alimentaire.

Du dioxyde de soufre (SO2) est ajoutĂ© au vin au mĂȘme moment que la liqueur d’expĂ©dition. En gĂ©nĂ©ral, tous les vins sont traitĂ©s Ă  l'aide de dioxyde de soufre pour leur conservation. Il a en effet des propriĂ©tĂ©s anti-microbiennes et anti-oxydantes, qui permettent de protĂ©ger les arĂŽmes du vin.

Dosage de la liqueur d’expĂ©dition :

  • crĂ©mant de Bourgogne brut : entre 5 et 15 g/l de sucre[7].
  • crĂ©mant de Bourgogne sec : entre 17 et 35 g/l de sucre[7].
  • crĂ©mant de Bourgogne demi-sec : entre 33 et 55 g/l de sucre[7].

Le crĂ©mant de Bourgogne fait l’objet de deux dĂ©gustations d’agrĂ©ment sous le contrĂŽle de l’Institut national des appellations d’origine : aprĂšs l’assemblage des cuvĂ©es et aprĂšs le bouchage dĂ©finitif et la pose du muselet.

TĂȘte en bas, les bouteilles sont plongĂ©es dans un bac de congĂ©lation Ă  −25 °C[7]. Un glaçon se forme ainsi, emprisonnant le dĂ©pĂŽt qui sera expulsĂ©. Les bouteilles sont ensuite bouchĂ©es et muselĂ©es.

Habillage

Les Ă©lĂ©ments d’habillage :

Le capsulateur pose la coiffe et la sertit. Puis l’étiquette, la contre Ă©tiquette (au dos de la bouteille), la collerette (autour du goulot) et, Ă©ventuellement, une mĂ©daille habillent successivement les bouteilles.

Elles sont ensuite marquĂ©es du numĂ©ro de lot pour une plus grande traçabilitĂ© et mises en cartons. Les bouteilles sont prĂȘtes Ă  ĂȘtre expĂ©diĂ©es et enfin dĂ©gustĂ©es.

Type de vins et gastronomie

Le crémant de Bourgogne se décline en quatre couleurs :

  • Le crĂ©mant de Bourgogne blanc est issu d'un assemblage des diffĂ©rents cĂ©pages autorisĂ©s, dont aucun ne prĂ©domine vraiment, mais qui doit compter un minimum de 30 % de Pinot Noir et/ou de Chardonnay. Bien Ă©quilibrĂ©, avec des arĂŽmes complexes, il est le complice de toutes les occasions.
  • Le crĂ©mant de Bourgogne blanc de blancs est Ă©laborĂ© Ă  partir de cĂ©pages blancs uniquement, principalement le Chardonnay. Sa fraĂźcheur et sa vivacitĂ© en font le compagnon idĂ©al de l'apĂ©ritif ou accompagne certains poissons et entremets.
  • Le crĂ©mant de Bourgogne blanc de noirs Ă©laborĂ© Ă  partir du cĂ©page Pinot Noir est plus structurĂ© et vineux. Il se sert Ă  l'apĂ©ritif, mais accompagne aussi idĂ©alement tout un repas.
  • Le crĂ©mant de Bourgogne rosĂ© est composĂ© de Pinot Noir seul ou assemblĂ© avec un peu de Gamay. Le premier, trĂšs pĂąle, aux arĂŽmes lĂ©gĂšrement minĂ©raux est trĂšs Ă©lĂ©gant Ă  l'apĂ©ritif. Le second, trĂšs fruitĂ©, aux arĂŽmes de baies accompagne les entrĂ©es et les grillades des belles soirĂ©es d'Ă©tĂ©. Il sera Ă©galement trĂšs apprĂ©ciĂ© sur un sorbet aux fruits rouges.

Économie

Structure des exploitations

Il y a en 2009, 240 producteurs de crémant de Bourgogne, regroupés autour de l'Union des Producteurs et Elaborateurs de Crémant de Bourgogne (UPECB)[8].

Les bĂątiments de la Veuve Ambal Ă  Montagny-lĂšs-Beaune.

Commercialisation

La commercialisation de cette appellation se fait par divers canaux de vente : dans les caveaux du viticulteur, dans les salons des vins (vignerons indépendants, etc.), dans les foires gastronomiques, par exportation, dans les Cafés-HÎtels-Restaurants (C.H.R), dans les grandes et moyennes surfaces (G.M.S).

Les principaux producteurs

Parmi les principaux vendeurs (producteur-élaborateur ou élaborateur-négociant) de crémant de Bourgogne figurent les entreprises suivantes :

ƒnotourisme

Manifestations et fĂȘtes

La fĂȘte du crĂ©mant ou Tape chaudron a lieu chaque annĂ©e en CĂŽte-d'Or, Ă  ChĂątillon-sur-Seine, le 3e samedi de mars[13].

Route du crémant

Au nord de la CĂŽte-d'Or et aux limites de l'Aube, la Route du crĂ©mant[14] permet de dĂ©couvrir le vignoble chĂątillonnais et en apprĂ©cier des vins de producteurs tout au long des 120 km de ce circuit jalonnĂ© de 74 panneaux conformes Ă  la charte graphique de la Route des Vins de Bourgogne : Route du CrĂ©mant en Ă©criture blanche sur fond marron avec logo du Syndicat viticole.

Ce parcours qui emprunte les vallĂ©es de la Seine, de la Laigne et de l’Ource passe Ă  proximitĂ© des plus grands sites historiques et archĂ©ologiques de la rĂ©gion : ChĂątillon-sur-Seine, Molesme, Vertillum, Vix, Mont Lassois ... et comporte deux musĂ©es de vignerons dĂ©diĂ©s au crĂ©mant Ă  Massingy et Chaumont-le-Bois.

Musées et expositions

Notes et références

  1. Site de LĂ©gifrance, DĂ©cret du 19 octobre 2009.
  2. Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine
  3. Jean-François Bazin (dir.), Le Crémant de Bourgogne, éd. Dunod, .
  4. Le nom « Fleur de Champagne Qualité Supérieure » sera plus tard interdit car l'appellation Champagne est réservée aux vins de la région de Champagne
  5. Site de CÎte d'Or Tourisme, Route du Crémant
  6. Le Journal de SaÎne-et-Loire, édition du mardi 31 juillet 2012, La fraicheur des bulles qui font pétiller la Bourgogne, pp. 10 et 11
  7. Conduite et gestion de l'exploitation agricole, cours d'Ɠnologie du lycĂ©e viticole de Beaune (1999-2001). BaccalaurĂ©at professionnel option viticulture-Ɠnologie.
  8. Site de crémant de Bourgogne, consulté le 31 juillet 2012
  9. Premier producteur de vin de Bourgogne, représentant quelque 6 % du volume de production pour les vins en appellation d'origine contrÎlée (30 % des seuls vins produits dans le vignoble de Mùcon). Source : page consacrée à la Cave de Lugny sur le site internet du guide touristique « Le Petit Futé » (mise à jour 2016)Lire en ligne
  10. Source : Marc Sangoy, président de la Cave de Lugny, dans un entretien consacré à la cave coopérative de Lugny publié dans le bulletin municipal de Lugny pour l'année 2021 (pages 31 et 32).
  11. (fr + en) « Site Internet Vitteaut-Alberti ».
  12. Guide Solar Vert "les vins de France" (Ă©dition de 1998) au no 116
  13. Site du BIVB, page sur la fĂȘte du crĂ©mant Ă  ChĂątillon-sur-Seine, consultĂ© le 31 juillet 2012
  14. Route du crémant

Voir aussi

Bibliographie

Lien externe

Articles connexes

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