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Coupe Stanley

La coupe Stanley[Note 1] (en anglais : Stanley Cup), d'abord appelée Dominion Hockey Challenge Cup, est en Amérique du Nord un trophée de hockey sur glace décerné chaque année depuis 1927 par la Ligue nationale de hockey à l'équipe championne des séries éliminatoires.

Coupe Stanley
Image associée à la récompense
La coupe Stanley en 2015.

Nom original Dominion Hockey Challenge Cup
Stanley Cup
Description Équipe championne des séries
Organisateur Ligue nationale de hockey
Pays Canada
États-Unis
Date de création 1893
Dernier récipiendaire Golden Knights de Vegas

Offerte par Frederick Stanley, la coupe Stanley est remise pour la première fois en 1893 par les trustees, deux hommes désignés par Stanley pour gérer les conflits et protéger au mieux les intérêts du trophée. Entre 1893 et 1914, la Coupe peut être gagnée de deux manières : soit en remportant un défi contre l'équipe championne en titre soit en finissant en tête de la ligue dans laquelle évolue cette équipe.

En 1915, un accord est trouvé entre les dirigeants des plus grandes ligues d'Amérique du Nord de l'époque, l'Association nationale de hockey (ANH) et l'Association de hockey de la Côte du Pacifique (PCHA) : la coupe Stanley récompense le vainqueur d'une série finale entre la meilleure équipe de chaque ligue. Deux ans plus tard, l'ANH est remplacée par la Ligue nationale de hockey (LNH). La finale 1919 est annulée en raison de la pandémie grippale de 1918 et pour la première fois depuis 1893, la coupe Stanley n'est pas remise. En 1921, la Western Canada Hockey League (WCHL) voit le jour et est autorisée à jouer contre la meilleure équipe de la PCHA pour déterminer quelle équipe rencontrera les représentants de la LNH. La PCHA ne survit pas longtemps à cette concurrence et arrête ses activités en 1924. La WCHL connaît le même sort deux ans plus tard, laissant la LNH seule à jouer pour la coupe Stanley.

Entre 1942 et 1967, seulement six Ă©quipes jouent dans la LNH et se partagent la coupe Stanley. Au cours de cette pĂ©riode de 25 ans, les Canadiens de MontrĂ©al remportent 10 titres dont 5 consĂ©cutifs entre 1956 et 1960 ; les Maple Leafs de Toronto sont juste derrière avec 9 conquĂŞtes. En 1967, la LNH doit faire face Ă  la concurrence et double son nombre d'Ă©quipes. Petit Ă  petit, la LNH augmente son nombre d'Ă©quipe pour passer de 12 Ă  32. Depuis 1893, les Canadiens sont l'Ă©quipe la plus titrĂ©e avec 24 victoires Ă  leur actif, Henri Richard Ă©tant le joueur dĂ©tenant le plus grand nombre de coupes, 11, alors que Scott Bowman avec 9 conquĂŞtes est l'entraĂ®neur le plus rĂ©compensĂ©. En 1965, la LNH met en place le trophĂ©e Conn-Smythe afin de rĂ©compenser le meilleur joueur des sĂ©ries de la Coupe Stanley, joueur toujours membre d'une des deux Ă©quipes finalistes.

Histoire

Les origines

Le , Frederick Stanley, Lord Stanley de Preston, est nommé Gouverneur général du Canada par la Reine Victoria. C'est un sportif qui aime la chasse, les chevaux de course et la pêche[1]. La famille Stanley, qui assiste pour la première fois à un match de hockey au cours du Carnaval d'hiver de Montréal de 1889, est conquise[1]. Lord Stanley fait alors construire une patinoire près de sa résidence, Rideau Hall, à Ottawa[2]. En 1892, les fils du Gouverneur parviennent à convaincre leur père d'acheter une coupe en argent pour 10 guinées[3] pour la meilleure équipe du Canada[4]. L'équipe qui remporte le trophée ne peut pas le conserver et doit le remettre en jeu régulièrement. La coupe est nommée initialement Dominion Hockey Challenge Cup avant d'être renommée ensuite coupe Stanley[5].

Frederick Stanley décide que la coupe revient à la meilleure équipe amateur du Canada qui aurait remporté un match de défi d'une autre équipe. Il met en place cinq premières règles :

  1. Les vainqueurs doivent remettre la Coupe en bon état sur demande des trustees qui devraient la remettre à une autre équipe méritant le trophée ;
  2. Chaque équipe championne doit, à ses frais, graver le nom du club ainsi que l'année de la victoire sur la Coupe ;
  3. La Coupe doit rester un trophée de challenge et ne peut pas devenir la propriété d'une équipe, même si cette dernière la remporte plusieurs fois ;
  4. En cas de dispute sur l'attribution de la Coupe, la décision finale revient aux trustees et elle sera absolue ;
  5. Si un des trustees démissionne ou ne peut plus assurer ses fonctions, le trustee restant doit nommer un remplaçant[3] - [6].

Stanley nomme deux personnes de confiance, des trustees ou administrateurs, pour sa Coupe : le shérif John Sweetland et Philip Dansken Ross. Sweetland et Ross remettent pour la première fois le trophée en 1893 à l'Association des athlètes amateurs de Montréal (AAA de Montréal) pour leur section de hockey sur glace, de l'Association de hockey amateur du Canada (AHAC)[6]. Stanley, anticipant l'existence d'autres ligues, demande à ses trustees de prévoir des règles supplémentaires afin de permettre à toute équipe du Canada d'avoir sa chance.

  1. La Coupe revient au vainqueur de la saison de l'AHAC sans qu'un match particulier ne soit joué ;
  2. Les défis en dehors de l'AHAC peuvent être lancés par n'importe quelle équipe senior ayant remporté son championnat, les défis étant joués par ordre des demandes reçues ;
  3. À partir du moment où les trustees approuvent un défi, les deux équipes doivent s'entendre entre elles sur les modalités des rencontres (dates, patinoires, sélection des arbitres, répartition financière, …) ;
  4. Si les deux Ă©quipes ne parviennent pas Ă  se mettre d'accord, les trustees suivent les principes suivants :
    1. La Coupe se joue sur un match ou sur deux victoires en trois rencontres. Ils peuvent aussi décider de faire jouer deux rencontres et de compter le nombre de buts pour déterminer le vainqueur ;
    2. Les matchs ont lieu dans la ville championne en titre, Ă  des dates choisies par les trustees ;
    3. Le produit de la vente de billets est partagé également entre les deux équipes ;
    4. Si aucun arbitre ne convient aux deux clubs, les trustees en nomment un de leur choix et les dépenses liées sont couvertes à égalité par les deux équipes ;
    5. Si les deux Ă©quipes ne se mettent pas d'accord sur les autres officiels, l'arbitre a toute latitude pour s'entourer de personnes de son choix ;
    6. Une ligue ne peut concourir pour la Coupe deux fois au cours d'une mĂŞme saison[6].

Les premières années dominées par les équipes de Montréal (1893-1903)

Champions de la coupe Stanley entre 1893 et 1903
Dates Champion Finaliste RĂ©sultat
AAA de Montréal (AHAC)Champions de la saison
AAA de MontrĂ©al (AHAC)Club de hockey d'Ottawa (AHA)3 buts Ă  1
Victorias de Montréal (AHAC)Champions de la saison régulière
Champions grâce Ă  la victoire des AAA sur Queen's 5 buts Ă  1
Victorias de Winnipeg (MHA)Victorias de MontrĂ©al (AHAC)2 buts Ă  0
Victorias de MontrĂ©al (AHAC)Victorias de Winnipeg (MHA)6 buts Ă  5
Victorias de Montréal (AHAC)Champions de la saison
Victorias de MontrĂ©al (AHAC)Capitals d'Ottawa (CAAA)15 buts Ă  2
Victorias de Montréal (AHAC)Champions de la saison
15 et Victorias de MontrĂ©al (LCHA)Victorias de Winnipeg (MHL)5 buts Ă  3 sur deux rencontres
Shamrocks de Montréal (LCHA)Champions de la saison
Shamrocks de MontrĂ©al (LCHA)UniversitĂ© de Queen's6 buts Ă  2
12, 14 et Shamrocks de MontrĂ©al (LCHA)Victorias de Winnipeg (MHL)2 matchs Ă  1
5 et Shamrocks de MontrĂ©al (LCHA)Crescents de Halifax (MPHL)2 matchs Ă  0
Shamrocks de Montréal (LCHA)Champions de la saison
29-Victorias de Winnipeg (MHL)Shamrocks de MontrĂ©al (LCHA)2 matchs Ă  0
21-Victorias de Winnipeg (MHL)Wellingtons de Toronto (AHO)2 matchs Ă  0
Victorias de Winnipeg (MHL)Champions de la saison
13, 15 et AAA de MontrĂ©al (LCHA)Victorias de Winnipeg (MHL)2 matchs Ă  1
29 et
2 et
AAA de MontrĂ©al (LCHA)Victorias de Winnipeg (MHL)2 matchs Ă  1

À l'époque, aucune ligue n'a de champion désigné par des séries éliminatoires et l'équipe finissant en tête d'un championnat est sacrée championne. Cependant, en 1894, quatre des cinq équipes de l'AHAC finissent en tête du classement avec une fiche de cinq victoires et trois défaites chacune : le Club de hockey de Québec, les AAA de Montréal, les Victorias de Montréal et le Club de hockey d'Ottawa. Après de nombreuses discussions sur les modalités d'un tournoi à quatre équipes, l'équipe de Québec se retire de la compétition[7]. Il est donc décidé de mettre en place un tournoi avec trois équipes, tournoi joué à Montréal et Ottawa, puisqu'elle est la seule équipe jouant à l'extérieur, reçoit un laissez-passer pour la finale. L'équipe des AAA remporte sa demi-finale du sur le score de 3-2 contre les Victorias[8]. Cinq jours plus tard, la première finale de la Coupe Stanley se joue entre Ottawa et les AAA de Montréal, ces derniers s'imposant sur la marque de 3-1[9] - [10]

Le , les Victorias de Montréal finissent la saison de l'AHAC à la première place du classement et ils doivent ainsi remporter la coupe Stanley. Cependant, les trustees ont déjà autorisé un défi lancé aux joueurs de l'AAA par le club de l'université Queen's, défi prévu le . Ils décident alors que si l'AAA gagne son match, la coupe Stanley peut être remise aux Victorias en tant que champions de l'AHAC ; dans le cas contraire, le trophée devient la récompense de l'Association de hockey de l'Ontario dans laquelle évolue l'université. Le match, qui se solde par une victoire des AAA sur le score de 5-1, consacre alors les Victorias de Montréal[11]. Le premier défi lancé avec succès est le fait des Victorias de Winnipeg, champions de la Manitoba Hockey League : le , les Victorias de Montréal sont opposés à ceux de Winnipeg et ce sont ces derniers qui s'imposent sur le score de 2-0 avec un blanchissage[Note 2] de leur gardien George Merritt ; Dan Bain inscrit le premier but et C.J. « Tote » Campbell le second[12]. Les Victorias deviennent la première équipe extérieure au Québec à remporter le trophée[13] et font un retour triomphal à Winnipeg en étant accueillis à la gare du Canadien Pacifique par une foule de partisans[14].

En , alors que les Victorias de Montréal ont une nouvelle fois remporté la coupe Stanley à la fin de la saison de l'AHAC, ils doivent jouer un défi contre l'équipe des Capitals d'Ottawa de la Capital Amateur Athletic Association. Les trustees prévoient initialement une série au meilleur des trois matchs[Note 3] mais après une victoire 15-2 des Victorias lors de la première rencontre, les matchs suivants sont annulés[15]. Les Victorias de Montréal sont encore une fois sacrés champions en 1898 au terme de la dernière saison de l'Association de hockey amateur du Canada. En , ils jouent un défi contre leurs homologues de Winnipeg qu'ils remportent 5-3 après l'abandon de leurs adversaires au cours de la deuxième rencontre en raison d'une décision controversée de l'arbitre[16]. La saison 1899 voit le sacre d'une autre équipe de Montréal, les Shamrocks qui se classent premiers devant les Victorias avec une victoire de plus[17]. Dix jours plus tard, les Shamrocks défendent leur nouveau trophée en battant l'université Queen's sur le score de 6-2[18]. Au cours de la saison 1900, l'équipe des Shamrocks doit faire face à plusieurs défis. Tout d'abord, en , les Shamrocks sont opposés aux Victorias de Winnipeg de la MHL pour un nouveau défi joué au meilleur des trois matchs et les trois rencontres sont jouées en cinq jours. Malgré une victoire 4-3 de Winnipeg lors de la première rencontre, les Victorias s'inclinent face aux Shamrocks 3-2 puis 5-4, le but de la victoire étant inscrit pour les Shamrocks par Harry Trihey[19] - [20]. Le second défi de la saison est joué quelques jours avant la fin de la saison de la CAHL contre les Crescents de Halifax de la Maritime Professional Hockey League et les champions en titre conservent la Coupe avec deux victoires à zéro et un score cumulé de 21 à 2[19] - [21]. Quelques jours plus tard, la saison régulière de la CAHL est terminée, et les Shamrocks finissent en tête avec sept victoires et une défaite[17].

Pour la troisième fois de leur histoire, les Victorias de Winnipeg lancent un défi aux champions de la coupe Stanley en . Dan Bain, le meilleur joueur des Victorias, joue les deux rencontres avec un masque en bois en raison d'un nez cassé, ce qui lui vaut le surnom de « the masked man », « l'homme masqué »[22]. Les joueurs de Winnipeg remportent le premier match 4-3 avec un but de Bain, le but vainqueur étant inscrit par Burke Wood[23] ; à la fin du temps réglementaire du deuxième match, les deux équipes sont à égalité 1-1, les buts étant marqués par Trihey pour Montréal et Bain pour Winnipeg[24]. Finalement, « l'homme masqué » offre la coupe Stanley au Manitoba en inscrivant le but de la victoire au bout de quatre minutes de prolongation[24].

Champions en titre, les joueurs de Winnipeg ne sont pas défiés par le nouveau champion de la CAHL, le club de hockey d'Ottawa en mars mais par les Wellingtons de Toronto de l'AHO en . Avec deux victoires 5-3, les Victorias conservent la coupe Stanley jusqu'à la fin de la saison 1902[25]. L'Association des athlètes amateurs de Montréal gagne le titre de champion de la ligue canadienne de hockey amateur en [17], jette un défi aux Victorias et remporte la Coupe avec deux victoires 5-0 et 2-1 contre une défaite 1-0[26]. Les deux équipes se retrouvent en , les Victorias remportant une nouvelle fois la MHL. Le premier match tourne à l'avantage des joueurs de Montréal surnommés les Little Men of Iron sur le score de 8-1[27]. Le deuxième match se solde par un nul 2-2 alors que les deux équipes jouent en prolongation. Le match doit en effet être arrêté en raison du chabbat[28]. Le troisième match se soldant sur le score de 4-2 pour les Victorias, il est nécessaire de jouer un quatrième match pour déterminer le vainqueur. Cette dernière rencontre est donc jouée le et Montréal en sort vainqueur 4-1[29].

Les succès des Silvers Sevens d'Ottawa (1903-1906)

Champions de la coupe Stanley entre 1903 et 1906
Dates Champion Finaliste RĂ©sultat
Club de hockey d'Ottawa (LCHA)Victorias de MontrĂ©al (LCHA)9 buts Ă  1 sur deux matchs
en finale de la saison
12 et Club de hockey d'Ottawa (LCHA)Thistles de Rat Portage (MNWHA)2 matchs Ă  0

1er et
Silver Seven d'Ottawa (LCHA)Winnipeg Rowing Club (MHA)2 matchs Ă  1
23 et Silver Seven d'Ottawa (LCHA)Marlboros de Toronto (AHO)2 matchs Ă  0
Silver Seven d'Ottawa (LCHA)Wanderers de Montréal (LFAH)Montréal est disqualifié par
les administrateurs
9 et Silver Seven d'Ottawa (LCHA)Club de hockey de Brandon (MNWHA)2 matchs Ă  0
13 et Silver Seven d'Ottawa (LFAH)Nuggets de Dawson City2 matchs Ă  0
Silver Seven d'Ottawa (LFAH)Champions de la saison
7, 9 et Silver Seven d'Ottawa (LFAH)Thistles de Rat Portage2 matchs Ă  1
27 et Silver Seven d'Ottawa (ECAHA)UniversitĂ© Queen's (AHO)2 matchs Ă  0
6 et Silver Seven d'Ottawa (ECAHA)Smiths Falls (LFAH)2 matchs Ă  0

Cette victoire fait revenir la coupe Stanley dans la CAHL dont la saison se finit en mars. Deux équipes sont à égalité en tête : le club de hockey d'Ottawa et les Victorias de Montréal. Pour déterminer le champion, une série de deux matchs est alors jouée dont Ottawa sort vainqueur après un match nul 1-1 puis une victoire 8-0, trois buts étant marqués par Frank McGee[30]. Deux jours plus tard, les nouveaux champions sont défiés par les Thistles de Rat Portage de la Manitoba & Northwestern Hockey Association mais les deux matchs tournent facilement à l'avantage des joueurs de l'Ontario avec des victoires 6-2 et 4-2, deux buts étant inscrits à chaque fois par McGee. La direction du club d'Ottawa offre alors à chaque joueur de l'équipe une pépite d'argent comme récompense ; l'équipe est ensuite surnommée les Silver Seven d'Ottawa[31].

Ils défendent leur coupe Stanley début contre le club d'aviron de Winnipeg, le Winnipeg Rowing Club. Les champions en titre conservent leur trophée[32] même s'ils se font peur en concédant une défaite lors du deuxième match 6-2[33]. Cette saison 1904 est une saison mouvementée pour le hockey sur glace au Canada. Tout d'abord, la Ligue fédérale de hockey amateur (LFAH) voit le jour sous l'impulsion de James Strachan, propriétaire des Wanderers de Montréal, qui se voit refuser l'accès à la CAHL[34]. De plus, fin janvier, les équipes d'Ottawa et des Victorias arrivent en retard lors de plusieurs matchs. Les deux clubs sont sanctionnés par le président de la CAHL, Trihey, qui demande également qu'un match entre les deux équipes soit rejoué. Ottawa accepte mais uniquement en fin de saison, si le classement final de la CAHL peut dépendre de cette rencontre. Les autres équipes refusent la réponse d'Ottawa qui décide en conséquence de quitter la CAHL pour rejoindre la LFAH[35].

QuĂ©bec finissant premier de la saison de cette ligue compte recevoir la coupe Stanley mais les trustees dĂ©cident que mĂŞme si l'Ă©quipe d'Ottawa a quittĂ© la CAHL, elle est toujours en possession du trophĂ©e[36]. Sans ligue officielle, les champions de la coupe Stanley relèvent tout de mĂŞme un dĂ©fi contre les Marlboros de Toronto de l'AHO avec deux victoires 6-3 et 11-2 en [37] - [38]. Ă€ la fin de la saison rĂ©gulière, les Wanderers de MontrĂ©al sont la meilleure formation de la LFAH et un match est organisĂ© entre Wanderers et Silver Seven le . La partie se conclut sur le score de 5-5 après les 60 minutes de jeu[39]. MĂ©contents de l'arbitrage, les joueurs des Wanderers refusent de jouer la prolongation. Les trustees imposent deux nouvelles rencontres jouĂ©es Ă  Ottawa pour dĂ©cider de la sĂ©rie mais MontrĂ©al refuse de participer si une des deux rencontres n'a pas lieu dans leur patinoire. Après de nombreuses discussions, la sĂ©rie est finalement annulĂ©e et Ottawa sacrĂ© champion de la coupe Stanley[40] - [41]. La saison d'Ottawa n'est pas pour autant finie puisqu'ils jouent une dernière sĂ©rie contre l'Ă©quipe des Wheat Cities de Brandon oĂą Ă©volue Lester Patrick. Avec deux victoires 6-3 et 9-3, Ottawa conserve son trophĂ©e[42] alors qu'au cours du premier match, Patrick prend momentanĂ©ment la place de son gardien de but quand Dugald Morrison reçoit une pĂ©nalitĂ©[43].

Les Silver Seven jouent dĂ©sormais officiellement pour la Ligue fĂ©dĂ©rale amateur de hockey pour la saison 1905. Dès janvier, l'Ă©quipe doit dĂ©fendre son titre contre les Nuggets de Dawson City qui traversent l'ensemble du Canada d'Ouest en Est. Le premier match est jouĂ© après environ un mois de voyage pour les Nuggets, le lendemain de leur arrivĂ©e dans la capitale canadienne[44]. Ottawa s'impose 9-2 alors qu'Ă  la fin du match, un attaquant de Dawson City critique Frank McGee annoncĂ© comme un joueur vedette malgrĂ© son unique Ĺ“il valide, mais n'ayant marquĂ© qu'un seul but[45]. VexĂ©, ce dernier inscrit 14 buts lors du deuxième match, une victoire 23-2 d'Ottawa dont quatre buts en 140 secondes[46]. En mars, Ottawa remporte la saison 1905 de la LFAH avec une victoire d'avance sur les Wanderers[17] et peut donc dĂ©fendre sa coupe Stanley quelques jours plus tard contre les Thistles de Rat Portage. McGee manque le premier match de la sĂ©rie, une dĂ©faite d'Ottawa 9-3 mais est de retour pour les matchs suivants, deux nouvelles victoires d'Ottawa 4-2 et 5-4, et marque le dernier but du club de hockey d'Ottawa[47].

Les premiers joueurs professionnels (1906-1910)

Champions de la coupe Stanley entre 1906 et 1910
Dates Champion Finaliste RĂ©sultat
14 et Wanderers de MontrĂ©al (ECAHA)Silver Seven d'Ottawa (ECAHA)12 buts Ă  10 sur deux matchs
27 et Wanderers de MontrĂ©al (ECAHA)Cubs de New Glasgow (MHL)17 buts Ă  5 sur deux matchs
17 et Thistles de Kenora (MHPL)Wanderers de MontrĂ©al (ECAHA)12 buts Ă  8 sur deux matchs
16 et Thistles de Kenora (MHPL)Wheat Cities de Brandon (MPHL)2 matchs Ă  0
23 et Wanderers de MontrĂ©al (ECAHA)Thistles de Kenora (MHPL)12 buts Ă  8 sur deux matchs
9 et Wanderers de MontrĂ©al (ECAHA)Victorias d'Ottawa (LFAH)22 buts Ă  4 sur deux matchs
Wanderers de Montréal (ECAHA)Champions de la saison
10 et Wanderers de MontrĂ©al (ECAHA)Maple Leafs de Winnipeg (MHA)20 buts Ă  8 sur deux matchs
Wanderers de MontrĂ©al (ECAHA)Pros de Toronto (OPHL)6 buts Ă  4
28 et Wanderers de MontrĂ©al (ECHA)Edmonton (AAHA)13 buts Ă  10 sur deux rencontres
SĂ©nateurs d'Ottawa (ECHA)Champions de la saison
5 et SĂ©nateurs d'Ottawa (ACH)Professionnels de Galt (OPHL)15 buts Ă  4 sur deux matchs

Lors du congrès annuel de la Ligue fédérale amateur de hockey en , il est décidé de fusionner la CAHL avec certaines équipes de la LFAH pour former une nouvelle organisation : l'Eastern Canada Amateur Hockey Association[48]. Ottawa joue donc dans cette nouvelle ligue et en février puis en mars, l'équipe remporte deux séries de défis, d'abord contre l'Université Queen's[49] puis contre Smiths Falls à chaque fois en deux matchs[50]. La saison régulière se termine deux jours après le second match contre Smiths Falls ; Ottawa et les Wanderers sont à égalité en tête du classement et une série de deux matchs est organisée entre les deux équipes pour déterminer la meilleure formation[17].

Les Wanderers s'imposent 9-1 lors de la première rencontre : quatre buts de Ernie Russell, trois de Frank Glass et deux d'Ernest « Moose » Johnson. Le deuxième match commence avec but de MontrĂ©al mais très vite Ottawa revient dans le jeu avec un premier but par Frank McGee puis un autre par Harry Smith. McGee inscrit un deuxième but avant la fin de la première mi-temps. De retour au jeu, Ottawa continue Ă  marquer et Ă  dix minutes de la fin du match, les deux Ă©quipes sont Ă  Ă©galitĂ© 10-10 sur l'ensemble des deux rencontres mais Lester Patrick inscrit deux buts pour MontrĂ©al[51]. Avec un score cumulĂ© de 12 buts Ă  10, les Wanderers sont sacrĂ©s champions de la ligue ainsi que de la coupe Stanley 1906[52].

Avant le dĂ©but de la saison 1906-1907, le prĂ©sident des Wanderers demande lors de la rĂ©union annuelle de la ligue que les joueurs professionnels soient admis tout autant que les joueurs amateurs. Seule l'Association des athlètes amateurs de MontrĂ©al vote contre et la proposition est retenue Ă  condition que le statut de chaque joueur soit publiĂ© dans la presse[51]. Les joueurs de MontrĂ©al, dont certains sont devenus professionnels, jouent trois sĂ©ries de dĂ©fis contre d'autres Ă©quipes en 1906-1907, remportant la première contre l'Ă©quipe de New Glasgow en , 17 Ă  5 au cumuls des buts[53], avant de jouer en janvier contre les Thistles de Kenora. Ces derniers comptent dans leurs rangs des joueurs comme Silas Griffis, Art Ross ou encore Tom Phillips[51]. Les deux matchs tournent Ă  l'avantage des Thistles 4-2 puis 8-6[54]. Le capitaine de l'Ă©quipe, Phillips, inscrit 7 des 12 buts de son Ă©quipe Ă  lui tout seul. La ville devient la plus petite ville Ă  remporter la coupe Stanley et Ă©galement la dernière Ă©quipe amateur Ă  le faire[55]. Les 16 et , les joueurs de Kenora dĂ©fendent leur titre contre les Wheat Cities de Brandon en finale de la Manitoba Professional Hockey League. Avec deux victoires 8-6 et 4-1, ils conservent donc leur titre[56] puis rencontrent les Wanderers cinq jours plus tard, sur une patinoire de Winnipeg. MalgrĂ© le renfort de joueurs habituels d'Ottawa[51], les Wanderers s'imposent 12 buts Ă  8 au total[57] - [58] et inscrivent alors 20 noms sur la coupe Stanley, une première dans l'histoire du trophĂ©e[59].

En tant que champions en titre de la coupe Stanley, les Wanderers de Montréal doivent faire face à un premier défi lancé en par les Victorias d'Ottawa de la Ligue fédérale amateur de hockey. Ils conservent leur titre en remportant les deux matchs 9-3 et 13-1[60]. Les joueurs des Wanderers continuent à dominer leur ligue en remportant huit des dix matchs de la saison 1907-1908[17]. Trois jours après la fin de la saison de l'ECAHA, ils sont une nouvelle fois victorieux d'un défi, cette fois contre les Maple Leafs de Winnipeg sur un score cumulé de 20 à 8[61]. Le défi suivant a lieu le , deux jours après la précédente victoire et Montréal bat 6-4 le Club de hockey professionnel de Toronto de l'Ontario Professional Hockey League, équipe dans laquelle évolue Édouard Lalonde[62] - [63]. Après cette saison 1908, l’Eastern Canada Amateur Hockey Association devient officiellement l’Eastern Canada Hockey Association avec l'arrêt des deux dernières équipes de joueurs amateurs du circuit : le MAAA et les Victorias[51]. Pour les joueurs amateurs du Canada, la Coupe Allan se substitue alors à la coupe Stanley qui devient l'emblème de la suprématie du hockey professionnel[64].

Fin , les joueurs des Wanderers résistent à un nouveau défi contre le Club de hockey d'Edmonton de l'Alberta avec un score cumulé de 13 à 10. La première rencontre se solde sur une victoire 7-3 des joueurs de Montréal, cinq buts étant inscrits par Harry Smith et les deux derniers par Frank Glass[65]. Le second match tourne à l'avantage des joueurs d'Edmonton 7-6[66]. Les Wanderers perdent finalement la coupe Stanley à l'issue de la saison de l'ECHA au profit d'Ottawa. Les deux équipes sont à égalité jusqu'à la dernière rencontre et avec une victoire 8-3, les joueurs d'Ottawa, désormais connus sous le nom de Sénateurs, remportent la coupe Stanley[51] - [67]. Lors de cette saison, les Creamery Kings de Renfrew se voient refuser par les administrateurs le droit de jouer contre les champions de la Coupe après avoir déjà essuyé un refus deux ans plus tôt[68].

L'Association nationale de hockey (1910-1914)

Champions de la coupe Stanley entre 1910 et 1914
Dates Champion Finaliste RĂ©sultat
18 et SĂ©nateurs d'Ottawa (ANH)Club de hockey d'Edmonton (AAHA)21 buts Ă  11 sur deux matchs
Wanderers de Montréal (ANH)Champions de la saison
Wanderers de MontrĂ©al (ANH)Dutchmen de Berlin (OPHL)7 buts Ă  3
SĂ©nateurs d'Ottawa (ANH)Champions de la saison
SĂ©nateurs d'Ottawa (ANH)Professionnels de Galt (OPHL)7-4
SĂ©nateurs d'Ottawa (ANH)Bearcats de Port Arthur (NOHA)13-4
Bulldogs de Québec (ANH)Champions de la saison
11 et Bulldogs de QuĂ©bec (ANH)Victorias de Moncton (MaPHL)2 matchs Ă  0
Bulldogs de Québec (ANH)Champions de la saison
8 et Bulldogs de QuĂ©bec (ANH)Millionnaires de Sydney (MaPHL)20 buts Ă  5 sur deux matchs
7 et Club de hockey de Toronto (ANH)Canadiens de MontrĂ©al (ANH)6 buts Ă  2 sur deux matchs,
en finale de l'ANH
14, 17 et Club de hockey de Toronto (ANH)Aristocrats de Victoria (PCHA)3 matchs Ă  0

Le propriĂ©taire de l'Ă©quipe, le SĂ©nateur Michael John O'Brien, envoie alors son fils, John Ambrose O'Brien, Ă  MontrĂ©al pour assister Ă  la rĂ©union annuelle de l'ECHA. Dans le mĂŞme temps, les Wanderers, rachetĂ©s par Patrick J. Doran, souhaitent dĂ©sormais jouer dans l'ArĂ©na JubilĂ©e, plus petite et gĂ©nĂ©rant moins de revenus pour les autres clubs. Les propriĂ©taires des autres Ă©quipes dĂ©cident alors de dissoudre l'ECHA le et de former l'Association canadienne de hockey afin d'exclure Doran et son Ă©quipe[68]. O'Brien et Strachan, reprĂ©sentant des Wanderers, s'entendent pour former ensemble une ligue concurrente : l'Association nationale de hockey[69]. DĂ©but janvier, les SĂ©nateurs d'Ottawa de l'ACH remportent leur dĂ©fi contre les Professionnels de Galt de l'OPHL, 15 buts Ă  4, dont 6 lors du premier match par le seul Marty Walsh[70]. Le , une rĂ©union est organisĂ©e entre l'ACH et l'ANH et la première des deux ligues est finalement dissoute, deux de ses Ă©quipes rejoignant l'ANH pour sa saison inaugurale, les Shamrocks de MontrĂ©al et les SĂ©nateurs[71].

Ottawa relève un nouveau dĂ©fi quelques jours plus tard contre le Club de hockey d'Edmonton avec deux victoires 8-4 et 13-7, Gordie Roberts inscrivant 7 buts au total[72]. Alors que les experts s'attendent Ă  ce que le titre de l'ANH soit remportĂ© par les Creamery Kings ou les SĂ©nateurs, les Wanderers profitent de l'arrivĂ©e de Harry Hyland[73] pour finir en tĂŞte de la saison avec onze victoires et une seule dĂ©faite en douze rencontres[67]. Ils remportent alors le tout nouveau trophĂ©e de la ligue, le TrophĂ©e O'Brien, et sont Ă©galement rĂ©compensĂ©s par la coupe Stanley[73]. Le , les Dutchmen de Berlin lancent un dĂ©fi aux Wanderers mais s'inclinent sur le score de 7-3[74].

À la fin de la saison régulière 1910-1911, l'équipe d'Ottawa finit à la première place du classement avec une fiche de 13 victoires pour seulement trois défaites[75]. Les Sénateurs défendent leur coupe Stanley trois jours après le dernier match du calendrier et disposent des joueurs de Galt sur le score de 7-4[76]. Dans la même semaine, Ottawa bat également les Bearcats de Port Arthur 13-4 avec dix buts pour le seul Walsh[77]. Des changements importants ont lieu dans le monde du hockey sur glace avant le début de la saison 1911-1912 de l'ANH. Tout d'abord, une nouvelle ligue est créée sous l'impulsion de Lester et Frank Patrick, l'Association de hockey de la Côte du Pacifique[78]. Ensuite, l'ANH décide qu'il n'y aura plus que six joueurs pour chaque équipe, le poste de rover étant supprimé[79] et enfin, à la demande des équipes, les défis ne peuvent avoir lieu qu'à la fin de la saison régulière de l'équipe championne en titre afin de ne pas surcharger son calendrier[80].

Derniers de la saison précédente, les joueurs des Bulldogs de Québec, menés par leur capitaine Joe Malone, remportent le titre de champions de l'ANH et de la coupe Stanley avec dix victoires et huit défaites. Ils finissent avec seulement une victoire de plus qu'Ottawa et deux de plus que les Canadiens de Montréal, derniers de la saison. Ottawa et Québec se rencontrent pour la dernière fois de la saison le ; alors qu'il ne reste que sept secondes de jeu dans le match, Joe Malone, inscrit le but égalisateur et plus de vingt minutes sont nécessaires pour départager les deux formations. Joe Hall offre finalement la victoire et la première place à Québec[81]. Quelques jours après la fin du championnat, le nouveau champion de la coupe Stanley doit disputer deux matchs de défi contre les Victorias de Moncton, dont la majorité des joueurs jouait avec Galt en 1911. Québec s'impose après deux victoires faciles sur les scores de 9-3[82] et 8-0[83]. Joe Malone joue toujours avec Québec en 1912-1913 et il mène son équipe à un nouveau titre de champion[84]. Les Bulldogs remportent un nouveau défi contre les Millionaires de Sydney avec une première victoire 14-3 dont neuf buts de Malone[84]. Il ne joue pas le second match car il est grippé mais son équipe s'impose tout de même 6-2, trois buts étant inscrits par Joe Hall[85]. La saison des joueurs de Québec n'est pas pour autant finie puisqu'ils acceptent de jouer un tournoi à New York puis de jouer fin mars contre les Sénateurs de Victoria, champions 1912-1913 de la PCHA. La série tourne à l'avantage des joueurs de Victoria mais heureusement pour Québec, la coupe Stanley n'est alors pas en jeu[86].

Pour la première fois depuis les débuts de l'ANH, deux équipes finissent à égalité de points avec treize victoires à l'issue de la saison 1913-1914 : le Club de hockey de Toronto, les Torontos, et les Canadiens de Montréal. Une série de deux matchs est organisée les 7 et pour les départager. La première rencontre, jouée à Montréal, tourne à l'avantage de l'équipe à domicile 2-0. La deuxième joute a lieu chez les Torontos qui prennent leur revanche en s'imposant sur le score de 6-0[87]. À la fin de la saison 1913-1914 de la PCHA, l'équipe de Victoria, meilleure équipe du circuit de l'Ouest entreprend le voyage jusqu'à Toronto pour jouer contre les champions de l'ANH, mais ayant oublié de faire une demande officielle aux trustees, les joueurs de Victoria ne peuvent pas officiellement prétendre ramener la coupe Stanley chez eux en cas de victoire[88]. Cependant, la série qui se joue au meilleur des cinq matchs voit les joueurs de Toronto remporter les trois rencontres jouées, 5-2, 6-5 et 2-1 et l'ANH conserve la Coupe pour encore un an[89].

Les finales inter-ligues (1914-1926)

Champions de la coupe Stanley 1915-1926
Année Champion Finaliste Résultat[Note 4]
1915Millionnaires de Vancouver (PCHA)SĂ©nateurs d'Ottawa (ANH)3-0
1916Canadiens de Montréal (ANH)Rosebuds de Portland (PCHA)3-2
1917Metropolitans de Seattle (PCHA)Canadiens de Montréal (ANH)3-1
1918Arenas de Toronto (LNH)Millionnaires de Vancouver (PCHA)3-2
1919Canadiens de Montréal (LNH) contre Metropolitans de Seattle (PCHA)
La série est arrêtée en cours à cause de la grippe espagnole
1920SĂ©nateurs d'Ottawa (LNH)Metropolitans de Seattle (PCHA)3-2
1921SĂ©nateurs d'Ottawa (LNH)Millionnaires de Vancouver (PCHA)3-2
1922St-Patricks de Toronto (LNH)Millionnaires de Vancouver (PCHA)3-2
1923SĂ©nateurs d'Ottawa (LNH)Eskimos d'Edmonton (WCHL)2-0
1924Canadiens de Montréal (LNH)Tigers de Calgary (WCHL)2-0
1925Cougars de Victoria (WCHL)Canadiens de Montréal (LNH)3-1
1926Maroons de Montréal (LNH)Cougars de Victoria (WCHL)3-1

Quelques jours après la série entre Victoria et Toronto, un courrier adressé au président de l'ANH, Emmett Quinn, par William Foran, un des deux trustees, déclare que ces derniers sont heureux d'entendre que l'ANH, la PCHA et la ligue Maritime sont d'accord pour faire de la coupe Stanley le symbole du hockey professionnel. Ils donnent leur accord pour que la Coupe soit remise chaque année à la meilleure équipe des trois ligues, équipe désignée par des séries éliminatoires[90]. Cependant, la ligue Maritime qui devient l'Eastern Professional Hockey League pour la saison 1914-1915 arrête ses activités en cours de saison[91].

La première finale de la Coupe Stanley sous sa nouvelle forme oppose donc le champion 1914-1915 de l'ANH, les Sénateurs, à celui de la PCHA, les Millionnaires de Vancouver[67]. Les matchs ont lieu à Vancouver, et malgré l'absence de leur capitaine, Silas Griffis, les Millionnaires deviennent la première équipe de la ville à remporter la coupe Stanley avec trois victoires 6-2, 8-3 et 12-3. Frederick « Cyclone » Taylor, joueur vedette de Vancouver, est le meilleur pointeur de la finale avec sept points en trois matchs[92]. La saison suivante voit la coupe Stanley devenir plus internationale avec la participation à la finale des Rosebuds de Portland, équipe de l'Oregon aux États-Unis et champions 1915-1916 de la PCHA. Ils sont cependant battus en cinq rencontres par les Canadiens de Montréal de l'ANH[92]. Le dernier match décisif se solde sur le score de 2-1, le but de la victoire étant inscrit par George Prodgers au milieu de la troisième période[93].

En , les Metropolitans de Seattle de la PCHA affrontent en finale de la Coupe Stanley les Canadiens, champions en titre et premiers de la saison 1916-1917 de l'ANH. Le premier match est joué le et les Canadiens l'emportent huit buts à quatre grâce dont quatre de Didier Pitre pour Montréal. Les Metropolitans réagissent lors des deux matchs suivant en remportant les deux rencontres 6-1 et 4-1. Le quatrième match se joue le devant une foule compacte et les joueurs locaux de Seattle remportent cette nouvelle confrontation 9-1 et deviennent ainsi la première équipe basée aux États-Unis à remporter la coupe Stanley. Au total, le score est de vingt-trois à onze, avec 14 des buts des vainqueurs inscrits par Bernie Morris – dont six au cours du quatrième match[94].

L'ANH connaît ensuite des saisons difficiles : le monde est plongé dans la Première Guerre mondiale et de nombreux joueurs s'enrôlent dans l'armée du Canada alors que d'autres sont attirés par les salaires élevés de l'Association de hockey de la Côte du Pacifique de la côte Ouest[73]. Ainsi, la saison 1916-1917 de l'ANH est divisée en deux parties alors que le 228e bataillon de Toronto arrête ses activités après la première moitié de saison. L'ANH se réunit pour décider du format de la seconde partie ; Eddie Livingstone insiste pour que les cinq équipes jouent les unes contre les autres mais les autres dirigeants préfèrent finir la saison avec quatre formations et excluent momentanément son équipe, les Blueshirts de Toronto[95]. Lassés des conflits avec Livingstone, les présidents des autres équipes décident de dissoudre l'ANH le et créent une nouvelle structure sans lui : la Ligue nationale de hockey[96]. La première finale à laquelle participe la LNH voit une opposition entre les Arenas de Toronto, qui éliminent les Canadiens en finale de la LNH, et les Millionnaires de Vancouver. Cinq rencontres sont jouées et finalement, ce sont les joueurs de Toronto qui sortent vainqueurs avec une courte victoire 2-1 lors du dernier match, le but de la victoire étant inscrit par Corbett Denneny[97].

Seattle est de retour en finale en 1919 et est opposée aux Canadiens de Montréal. Les deux équipes sont à égalité après cinq matchs joués avec deux victoires de chaque côté et un match nul. Le match décisif est prévu pour le 1er avril mais en raison d'une pandémie de grippe qui affecte cinq joueurs des Canadiens, le match est annulé et pour la première fois de son histoire, la coupe Stanley n'est pas attribuée[98]. Joe Hall, joueur vedette des Canadiens, est hospitalisé d'urgence mais succombe de la maladie le [99]. Les joueurs de Seattle sont une nouvelle fois en finale en 1920, contre Ottawa cette fois-ci. Les Sénateurs s'imposent en cinq matchs dont une victoire 6-1 lors de l'ultime rencontre[100]. Cinq matchs sont nécessaires aux Sénateurs pour remporter une deuxième Coupe de rang en 1921 avec une victoire contre les Millionnaires de Vancouver[100] ; le dernier match se termine sur le score de 2-1, les deux buts d'Ottawa étant inscrits par Jack Darragh[101]. Il s'agit de la dernière finale à laquelle participe la vedette des Millionnaires, Cyclone Taylor[102].

Une nouvelle ligue professionnelle naĂ®t en 1921 dans l'Ouest du Canada avec la crĂ©ation de la Western Canada Hockey League (WCHL). La meilleure Ă©quipe de la WCHL affronte en fin de saison la meilleure formation de la PCHA afin de dĂ©terminer quelle Ă©quipe aura le droit de jouer la finale de la Coupe Stanley 1922. Les Capitals de Regina, menĂ©s par Dick Irvin, affrontent les Millionnaires de Vancouver en finale de l'Ouest mais après une victoire 2-1 lors du premier match, ils sont battus 4-0 au cours de la seconde rencontre par Vancouver. La LNH reste nĂ©anmoins maĂ®tresse de la coupe Stanley avec un succès en cinq matchs des Saint-Patricks de Toronto[103]. Pour la finale 1923, c'est au tour de la meilleure Ă©quipe de la LNH de jouer une demi-finale, contre une Ă©quipe de la PCHA, le vainqueur rencontrant la meilleure Ă©quipe de la WCHL. La demi-finale voit la confrontation des joueurs d'Ottawa de la LNH Ă  ceux des Maroons de Vancouver de la PCHA ; c'est Ă©galement l'occasion de voir deux paires de frères s'affronter : Georges Boucher et Cy Denneny d'Ottawa contre Frank Boucher et Corbett Denneny de Vancouver[104]. Les SĂ©nateurs s'imposent 3 matchs Ă  1 puis gagnent la coupe Stanley en battant en deux rencontres les Eskimos d'Edmonton. Le premier match s'achève sur le score de 2-1 en prolongation, grâce Ă  un but de Cy Denneny[105], puis le second sur le score de 1-0, l'unique but de la soirĂ©e Ă©tant inscrit par Punch Broadbent alors que Clint Benedict rĂ©alise un blanchissage[106].

Léo Dandurand, propriétaire des Canadiens de Montréal, champions 1924 de la LNH, déclare que son équipe est meilleure que celles de la WCHL et de la PCHA. Il souhaite que les deux autres équipes s'affrontent et que les Canadiens ne jouent que contre l'équipe gagnante. Cela ne convient pas au président de la PCHA, Frank Patrick, et les Canadiens doivent affronter les deux autres équipes afin de savoir qui gagnera la Coupe : les Maroons de Vancouver et les Tigers de Calgary[107]. Après avoir battu les Maroons deux matchs à zéro, les Canadiens font face aux Tigers. Le jeune joueur recrue[Note 5] Howie Morenz inscrit un tour du chapeau lors du premier match, une victoire 6-1[108] ; pour le second match, Georges Vézina arrête tous les tirs adverses pour une victoire 3-0 avec des buts de Morenz, Aurèle Joliat et Billy Boucher[104] - [109].

En 1924, la PCHA arrĂŞte ses activitĂ©s et ses deux dernières franchises encore en activitĂ©, Victoria et Vancouver, rejoignent les rangs de la WCHL. La LNH connaĂ®t une saison mouvementĂ©e : les Canadiens sont classĂ©s troisièmes de la saison rĂ©gulière, battent les Saint-Patricks de Toronto en demi-finale. Les Tigers de Hamilton sont la meilleure Ă©quipe de la saison rĂ©gulière mais leurs joueurs profitent de leur première place pour rĂ©clamer une augmentation pour les matchs des sĂ©ries. Frank Calder, le commissaire de la LNH, ne cède pas et Ă  la place, il exclut Hamilton et sacre les Canadiens champions de la LNH[107]. Ces derniers retrouvent en finale de la Coupe Stanley les Cougars de Victoria de la WCHL. La sĂ©rie se joue au meilleur des cinq matchs mais MontrĂ©al ne parvient Ă  gagner que la troisième rencontre et Victoria remporte en quatre matchs sa première coupe Stanley après 12 ans d'existence[107]. La dernière rencontre se termine sur le score de 6-1 avec deux buts de Frank Fredrickson, joueur vedette de Victoria qui a dĂ©jĂ  remportĂ© la Coupe Allan ainsi que les Jeux olympiques avec l'Ă©quipe du Canada en 1920[110]. Les Cougars deviennent la dernière Ă©quipe ne faisant pas partie de la LNH Ă  remporter la coupe Stanley[104].

En effet, la WCHL est confrontĂ©e aux mĂŞmes difficultĂ©s financières qu'a connues la PCHA alors que ses joueurs demandent des salaires de plus en plus Ă©levĂ©s, afin d'atteindre ceux de la LNH[104]. La finale de la Coupe Stanley 1926 voit s'opposer les Maroons de MontrĂ©al de la LNH et les champions en titre, les Cougars. Il s'agit de la première finale dans la future cĂ©lèbre patinoire du Forum de MontrĂ©al et la sĂ©rie tourne Ă  l'avantage des joueurs locaux puisqu'ils remportent les premier, deuxième et quatrième matchs, ne concĂ©dant une dĂ©faite que lors du troisième match sur la marque de 3 buts Ă  2. Les trois victoires des Maroons sont consĂ©cutives Ă  trois blanchissages de leur gardien, Clint Benedict, sur les scores de 3-0, 3-0 et 2-0. Nels Stewart marque 6 des 10 buts inscrits par les siens dont les deux de la dernière rencontre[111] - p. _70_Ă _79_117-0">[112]. Après cette finale, Frank et Lester Patick sont mandatĂ©s par les dirigeants de la WCHL pour aborder un rapprochement avec la LNH et finalement, ils arrivent Ă  un accord Ă  leurs avantages. Les 50 joueurs de la WCHL sont achetĂ©s pour 300 000 dollars, les Cougars deviennent les Cougars de DĂ©troit pour 100 000 dollars et les Rosebuds deviennent les Black Hawks de Chicago pour 150 000 dollars. Les autres Ă©quipes de la WCHL arrĂŞtent leurs activitĂ©s et les joueurs sont vendus par lots aux franchises de la LNH[113].

Les premiers temps (1927-1942)

Champions de la coupe Stanley entre 1927 et 1942
Année Champion Finaliste Résultat
1927SĂ©nateurs d'OttawaBruins de Boston2-0-2[Note 6]
1928Rangers de New YorkMaroons de Montréal3-2
1929Bruins de BostonRangers de New York2-0
1930Canadiens de MontréalBruins de Boston2-0
1931Canadiens de MontréalBlack Hawks de Chicago3-2
1932Maple Leafs de TorontoRangers de New York3-0
1933Rangers de New YorkMaple Leafs de Toronto3-1
1934Black Hawks de ChicagoRed Wings de DĂ©troit3-1
1935Maroons de MontréalMaple Leafs de Toronto3-0
1936Red Wings de DĂ©troitMaple Leafs de Toronto3-1
1937Red Wings de DĂ©troitRangers de New York3-2
1938Black Hawks de ChicagoMaple Leafs de Toronto3-1
1939Bruins de BostonMaple Leafs de Toronto4-1
1940Rangers de New YorkMaple Leafs de Toronto4-2
1941Bruins de BostonRed Wings de DĂ©troit4-0
1942Maple Leafs de TorontoRed Wings de DĂ©troit4-3

La LNH est donc la seule ligue Ă  concourir pour la coupe Stanley dès la saison 1926-1927 et pour cette nouvelle saison, elle compte dĂ©sormais 10 franchises sĂ©parĂ©es en deux divisions. Les trois premières Ă©quipes de chaque division sont qualifiĂ©es pour les sĂ©ries Ă©liminatoires ; les Ă©quipes classĂ©es 2e et 3e jouent un premier tour, le vainqueur de chaque sĂ©rie jouant ensuite une demi-finale contre la meilleure Ă©quipe de sa division. La finale 1927 oppose les SĂ©nateurs d'Ottawa, meilleure formation de la saison, contre les Bruins de Boston, deuxièmes de la division AmĂ©ricaine[107]. Deux victoires sont alors nĂ©cessaires pour remporter la Coupe mais après un premier match nul, Calder dĂ©clare qu'il ne pourra y avoir que cinq matchs maximum et qu'en cas d'Ă©galitĂ©, les deux Ă©quipes se partageront le titre[114]. Il ne faut finalement que quatre rencontres pour voir le sacre d'Ottawa après deux matchs nuls et deux victoires. Il s'agit alors de la neuvième, et dernière, coupe Stanley des SĂ©nateurs[107] - [115]. Pour leur deuxième saison dans la LNH, les Rangers de New York sortent victorieux de la finale de la Coupe Stanley 1928 en battant les Maroons de MontrĂ©al en cinq matchs. Au cours du deuxième match, le gardien des Rangers Lorne Chabot sort sur blessure et ne peut pas finir la rencontre. Le prĂ©sident des Maroons refuse que les Rangers utilisent un joueur ne faisant pas partie de l'Ă©quipe dans les buts[116]. Lester Patrick, entraĂ®neur de l'Ă©quipe âgĂ© de 44 ans, dĂ©cide alors de prendre la place de Chabot. Il ne concède qu'un but et son Ă©quipe s'impose finalement en prolongation 2-1 sur un but de Frank Boucher[117] - [118].

Les séries éliminatoires de la Coupe Stanley changent de format pour l'édition 1929 : désormais les deux meilleures équipes de chaque division jouent l'une contre l'autre en demi-finale alors que les équipes classées deuxième et troisième d'une division sont opposées à leur pendant dans l'autre division lors du tour préliminaire. Pour la première fois de l'histoire du trophée, la finale de la Coupe Stanley 1929 se joue entre deux équipes américaines avec la victoire des Bruins de Boston en deux rencontres 2-0 et 2-1 face aux Rangers, le jeune gardien recrue Tiny Thompson réussissant trois blanchissages sur cinq rencontres jouées par son équipe[118]. Deuxièmes de la division Canadienne en 1929-1930, les Canadiens de Montréal menés par Sylvio Mantha battent en finale les Bruins 3-0 et 4-3 alors que ces derniers étaient favoris après leur première place en saison régulière et leur succès de l'année précédente. À la suite de cette défaite surprenante du favori, la LNH décide de passer la finale au meilleur des cinq matchs[118]. Toujours menée par Morenz, l'équipe de Montréal défend avec succès son titre lors des séries de 1931 face aux Black Hawks de Chicago en cinq matchs[119].

Les doubles champions de la Coupe sont Ă©liminĂ©s en demi-finale des sĂ©ries 1932 par les Rangers mais ce sont les Maple Leafs de Toronto qui sortent victorieux de la finale avec trois victoires Ă  zĂ©ro 6-4, 6-2 et 6-4[120]. Les deux mĂŞmes Ă©quipes se retrouvent lors de la finale suivante, les Rangers prenant leur revanche 3 matchs Ă  1[120], la dernière rencontre se concluant en prolongation avec un but inscrit par Bill Cook[121]. La finale des sĂ©ries de 1934 voit la victoire de l'Ă©quipe de Chicago contre les Red Wings de DĂ©troit en quatre rencontres[120]. Au cours des sĂ©ries, le gardien de Chicago, Charlie Gardiner, connaĂ®t des problèmes de santĂ© de plus en plus important. Ainsi, le , lors d'une rencontre contre les Maroons, il rĂ©alise un blanchissage et est Ă©lu première Ă©toile du match[Note 7] alors qu'il a une fièvre de plus de 38 °C et est obligĂ© de consulter un docteur au cours des pauses entre les tiers-temps[122]. Il meurt finalement le d'une hĂ©morragie intra-cĂ©rĂ©brale provoquĂ©e par une infection aux amygdales[123].

Tommy Gorman est l'entraĂ®neur de Chicago au cours de cette victoire mais il est congĂ©diĂ© peu de temps après et rejoint les Maroons de MontrĂ©al[124]. Ces derniers remportent leur seconde coupe Stanley lors des sĂ©ries de 1935 en battant en finale les Maple Leafs de Toronto 3 rencontres Ă  0[125]. Ils sont sacrĂ©s champions sans avoir perdu un seul match lors des sĂ©ries au cours desquelles Alex Connell, le gardien de MontrĂ©al, ne concède que 8 buts[126]. En 1935-1936, la LNH ne compte plus que huit Ă©quipes et ce sont les Red Wings de DĂ©troit qui sortent victorieux des sĂ©ries 1936[125]. Le premier match de la demi-finale entre DĂ©troit et les Maroons compte 6 prolongations pour une durĂ©e totale de 176 min 30 s, un record pour la LNH[127]. Les Red Wings rĂ©alisent le doublĂ© en battant les Rangers lors de la finale suivante[125].

Meilleure Ă©quipe de la division canadienne en 1937-1938, les Maple Leafs de Toronto sont battus en finale des sĂ©ries 1938 par Chicago[125]. Ils connaissent le mĂŞme sort l'annĂ©e suivante contre les Bruins alors que la LNH ne compte plus qu'une unique division[128]. Les Maple Leafs sont une troisième fois consĂ©cutive en finale de la Coupe Stanley en 1940 mais ils sont une nouvelle fois battus en 6 rencontres par les Rangers dont 3 dĂ©faites en prolongation[128]. Ainsi, mĂŞme si la dernière rencontre commence bien pour eux avec une avance de 2-0 Ă  la mi-match, ils laissent les joueurs de New York revenir au score dans le dernier tiers-temps puis Bryan Hextall inscrit le but du sacre pour les Rangers dès le dĂ©but de la prolongation[129]. Deuxièmes de la saison 1940-1941, les Maple Leafs sont battus au premier tour des sĂ©ries par les Bruins de Boston, champions de la saison rĂ©gulière puis des sĂ©ries après avoir battu en finale 4-0 les Red Wings de DĂ©troit. L'Ă©quipe de Toronto atteint une nouvelle fois la finale en 1942 après avoir Ă©liminĂ© les Rangers, meilleure Ă©quipe de la saison rĂ©gulière et elle y retrouve DĂ©troit, cinquième au classement gĂ©nĂ©ral. Après trois rencontres, les Maple Leafs sont menĂ©s 3 matchs Ă  0. L'entraĂ®neur Hap Day dĂ©cide de bouleverser son Ă©quipe en choisissant de mettre sur le banc Gordie Drillon, Hank Goldup et Bucko McDonald pour faire jouer Don Metz, Gaye Stewart et Ernie Dickens. Cette dĂ©cision rĂ©veille les autres joueurs des Maple Leafs qui renversent la situation et remportent les quatre rencontres suivantes pour finalement remporter la troisième coupe Stanley de l'histoire du club[128] - [130]. C'est la première fois qu'un tel retournement de situation se passe dans le hockey sur glace professionnel Nord-AmĂ©ricain[131].

  • Montage photo de l'Ă©quipe des SĂ©nateurs d'Ottawa qui remporte sa dernière coupe Stanley en 1927.
    Montage photo de l'équipe des Sénateurs d'Ottawa qui remporte sa dernière coupe Stanley en 1927.
  • La coupe Stanley en 1930.
    La coupe Stanley en 1930.

La période des six équipes originales (1942-1967)

Champions de la coupe Stanley entre 1942 et 1967
Année Champion Finaliste Résultat
1942Maple Leafs de TorontoRed Wings de DĂ©troit4-3
1943Red Wings de DĂ©troitBruins de Boston4-0
1944Canadiens de MontréalBlack Hawks de Chicago4-0
1945Maple Leafs de TorontoRed Wings de DĂ©troit4-3
1946Canadiens de MontréalBruins de Boston4-1
1947Maple Leafs de TorontoCanadiens de Montréal4-2
1948Maple Leafs de TorontoRed Wings de DĂ©troit4-0
1949Maple Leafs de TorontoRed Wings de DĂ©troit4-0
1950Red Wings de DĂ©troitRangers de New York4-3
1951Maple Leafs de TorontoCanadiens de Montréal4-1
1952Red Wings de DétroitCanadiens de Montréal4-0
1953Canadiens de MontréalBruins de Boston4-1
1954Red Wings de DétroitCanadiens de Montréal4-3
1955Red Wings de DétroitCanadiens de Montréal4-3
1956Canadiens de MontréalRed Wings de Détroit4-1
1957Canadiens de MontréalBruins de Boston4-1
1958Canadiens de MontréalBruins de Boston4-2
1959Canadiens de MontréalMaple Leafs de Toronto4-1
1960Canadiens de MontréalMaple Leafs de Toronto4-0
1961Black Hawks de ChicagoRed Wings de DĂ©troit4-2
1962Maple Leafs de TorontoBlack Hawks de Chicago4-2
1963Maple Leafs de TorontoRed Wings de DĂ©troit4-1
1964Maple Leafs de TorontoRed Wings de DĂ©troit4-3
1965Canadiens de MontréalBlack Hawks de Chicago4-3
1966Canadiens de MontréalRed Wings de Détroit4-2
1967Maple Leafs de TorontoCanadiens de Montréal4-2

Cette saison 1941-1942 est la dernière avant longtemps avec sept équipes après l'arrêt des Americans de Brooklyn. Cette année 1942 marque aussi le début de ce qui est appelé plus tard la période des « les six équipes originales », The Original Six, et le début de l'ère moderne du hockey Nord-Américain[132].

Après deux dĂ©faites consĂ©cutives en finale, les Red Wings sont la meilleure Ă©quipe de la saison 1942-1943 après avoir fini premiers du classement puis avoir remportĂ© les sĂ©ries en battant 4-0 les Bruins de Boston[133]. Cette saison voit les dĂ©buts de Maurice Richard avec les Canadiens de MontrĂ©al. La saison suivante, aux cĂ´tĂ©s d'Elmer Lach et de Toe Blake, il aide les Canadiens Ă  remporter leur cinquième coupe Stanley avec une victoire en finale 4-0 contre Chicago[134]. Lors du deuxième match de la demi-finale contre Toronto, Richard Ă©tablit un record en marquant 5 buts lors d'un mĂŞme match de sĂ©ries Ă©liminatoires de la LNH ; il reçoit alors les trois Ă©toiles du match. Toe Blake Ă©gale le record du plus grand nombre d'aides dans un match de sĂ©ries en assistant Richard Ă  chacun de ses buts[135].

Toronto élimine Montréal en demi-finale des séries de 1945 puis remporte le titre en battant les Red Wings de Détroit en sept rencontres. Le dernier match de la saison se conclut par une victoire 2-1 des Maple Leafs, le but du titre étant inscrit par Babe Pratt. Montréal et Richard gagne une nouvelle coupe Stanley en 1946 avec une victoire 4-1 contre Boston[136]. Les Maple Leafs de Toronto, sous la direction de Conn Smythe, sont la première équipe de l'histoire à remporter la Coupe trois saisons d'affilée en 1947, 4-2 contre Montréal ainsi qu'en 1948 et 1949, à chaque fois 4-0 contre Détroit[137]. Les Red Wings prennent leur revanche contre Toronto en demi-finale des séries 1950 malgré la blessure de leur joueur vedette Gordie Howe lors du premier match. Les joueurs de Détroit se qualifient en sept rencontres puis gagnent leur quatrième coupe Stanley en battant en finale New York, également en sept matchs, en deuxième prolongation de la dernière rencontre grâce à un but de Pete Babando à la 88e minute de jeu[138].

Les joueurs de Conn Smythe sont de retour en finale en 1951 et ils y battent les Canadiens de MontrĂ©al, les cinq rencontres de la finale se dĂ©cidant en prolongation. Le but du sacre est inscrit par Bill Barilko[139]. Quelque temps après la finale, ce dernier meurt avec un ami lors du crash d'un avion ; malgrĂ©, les recherches intensives et la rĂ©compense de 10 000 $ promise par Smythe, les restes de l'avion ne sont dĂ©couverts que 10 ans plus tard[140]. GuidĂ©s par Howe, meilleur joueur de la saison, les joueurs de DĂ©troit remportent la coupe Stanley 1952 grâce Ă  deux victoires 4 matchs Ă  0 contre Toronto puis MontrĂ©al ; dans les buts de DĂ©troit, Terry Sawchuk rĂ©alise 4 blanchissages au cours des sĂ©ries, Ă©galant un record dĂ©tenu par Dave Kerr (1937 avec les Rangers) et Frank McCool (1945 avec Toronto)[141].

MalgrĂ© sa première place en de la saison rĂ©gulière 1952-1953, l'Ă©quipe de DĂ©troit est Ă©liminĂ©e au premier tour des sĂ©ries par les Bruins mais ces derniers sont battus en finale par les Canadiens de MontrĂ©al en 5 matchs sur un but en prolongation inscrit par Elmer Lach sur une passe de Maurice Richard[142]. Les deux derniers champions de la coupe Stanley se rencontrent ensuite en finale en 1954, 1955 et 1956, les deux premières confrontations tournant Ă  l'avantage de Howe et DĂ©troit Ă  chaque fois en sept matchs[143].

La coupe Stanley 1956 est remportĂ©e par les Canadiens de MontrĂ©al qui comptent dĂ©sormais dans leurs rangs deux Richard avec l'arrivĂ©e du cadet de Maurice, Henri Richard, au cours de l'automne 1955. Ils battent DĂ©troit en cinq rencontres dont un blanchissage de Jacques Plante[144]. Les joueurs de MontrĂ©al remportent les quatre finales suivantes pour Ă©tablir un record de cinq conquĂŞtes d'affilĂ©e, une performance inĂ©galĂ©e. Ils battent deux fois les Bruins en 1957 et 1958 puis deux fois les Maple Leafs en 1959 et 1960. Lors de cette dernière conquĂŞte, les Canadiens rĂ©alisent la mĂŞme performance que les Red Wings en 1952 en gagnant les 8 rencontres jouĂ©es[143] - [145]. Au cours des cinq finales remportĂ©es, Jean BĂ©liveau, Bernard Geoffrion, Doug Harvey, Tom Johnson, Don Marshall, Dickie Moore, Jacques Plante, Claude Provost, Henri Richard, Maurice Richard, Jean-Guy Talbot, Bob Turner, soit 12 joueurs, ainsi que quatre dirigeants, Frank J. Selke, Ken Reardon, Toe Blake et Hector Dubois sont Ă  chaque fois prĂ©sents dans l'organisation des Canadiens[146].

Avant le début de la saison 1960-1961, Maurice Richard annonce sa retraite ; malgré une première place à l'issue de la saison régulière, le quintuple champion en titre de la coupe Stanley est éliminé dès le premier tour des séries contre l'équipe de Chicago, future championne de la Coupe et menée par Bobby Hull, Murray Balfour, Bill Hay et Stan Mikita[145]. L'équipe des Maple Leafs est de retour aux sommets en cette première partie des années 1960 avec trois titres consécutifs en 1962, 1963 et 1964 d'abord contre Chicago puis deux fois contre Détroit[147]. Premiers de la saison 1964-1965, les Red Wings sont éliminés au premier tour des séries 1965 en sept rencontres et ce sont les Canadiens de Montréal qui sont sacrés champions en sept matchs également[148]. Cette saison est la première d'un nouveau trophée remis spécialement pour le meilleur joueur des séries, le trophée Conn-Smythe, dont Jean Béliveau, capitaine de l'équipe championne, est le premier récipiendaire[149]. Malgré une défaite en finale des séries suivantes de Détroit, leur gardien, Roger Crozier, remporte le trophée[149], alors que Montréal gagne sa 14e coupe Stanley. La victoire est acquise en six rencontres, le dernier match se terminant en prolongation sur un but de Henri Richard[148]. Le titre de champion de 1967 revient aux Maple Leafs de Toronto menés par leur joueur centre, Dave Keon, récipiendaire du trophée Conn-Smythe[148].

Au cours des années 1960, les équipes des ligues mineures, notamment les équipes des États-Unis, deviennent de plus en plus compétitives. La Western Hockey League prend de plus en plus d'importance, menace même de devenir une ligue professionnelle et ainsi d'avoir un droit sur la coupe Stanley ce qui pousse la LNH, pour la première fois depuis les années 1920, à accueillir six nouvelles franchises pour la saison 1967-1968[148].

  • Syl Apps et la coupe Stanley en 1942
    Syl Apps et la coupe Stanley en 1942
  • Maurice Richard remporte la coupe Stanley avec MontrĂ©al en 1944, 1946, 1953, 1956, 1957, 1958, 1959 et 1960.
    Maurice Richard remporte la coupe Stanley avec Montréal en 1944, 1946, 1953, 1956, 1957, 1958, 1959 et 1960.
  • Gordie Howe remporte la coupe Stanley avec DĂ©troit en 1950, 1952, 1954 et 1955.
    Gordie Howe remporte la coupe Stanley avec DĂ©troit en 1950, 1952, 1954 et 1955.
  • Clarence Campbell, prĂ©sident de la LNH entre 1946 et 1977, ici en 1957 avec la coupe Stanley.
    Clarence Campbell, président de la LNH entre 1946 et 1977, ici en 1957 avec la coupe Stanley.

Les expansions (1968-2000)

Champions de la coupe Stanley entre 1968 et 2000
Année Champion Finaliste Résultat
1968Canadiens de MontréalBlues de Saint-Louis4-0
1969Canadiens de MontréalBlues de Saint-Louis4-0
1970Bruins de BostonBlues de Saint-Louis4-0
1971Canadiens de MontréalBlack Hawks de Chicago4-3
1972Bruins de BostonRangers de New York4-2
1973Canadiens de MontréalBlack Hawks de Chicago4-2
1974Flyers de PhiladelphieBruins de Boston4-2
1975Flyers de PhiladelphieSabres de Buffalo4-2
1976Canadiens de MontréalFlyers de Philadelphie4-0
1977Canadiens de MontréalBruins de Boston4-0
1978Canadiens de MontréalBruins de Boston4-2
1979Canadiens de MontréalRangers de New York4-1
1980Islanders de New YorkFlyers de Philadelphie4-2
1981Islanders de New YorkNorth Stars du Minnesota4-1
1982Islanders de New YorkCanucks de Vancouver4-0
1983Islanders de New YorkOilers d'Edmonton4-0
1984Oilers d'EdmontonIslanders de New York4-1
1985Oilers d'EdmontonFlyers de Philadelphie4-1
1986Canadiens de MontréalFlames de Calgary4-1
1987Oilers d'EdmontonFlyers de Philadelphie4-3
1988Oilers d'EdmontonBruins de Boston4-0
1989Flames de CalgaryCanadiens de Montréal4-2
1990Oilers d'EdmontonBruins de Boston4-1
1991Penguins de PittsburghNorth Stars du Minnesota4-2
1992Penguins de PittsburghBlackhawks de Chicago4-0
1993Canadiens de MontréalKings de Los Angeles4-1
1994Rangers de New YorkCanucks de Vancouver4-3
1995Devils du New JerseyRed Wings de DĂ©troit4-0
1996Avalanche du ColoradoPanthers de la Floride4-0
1997Red Wings de DĂ©troitFlyers de Philadelphie4-0
1998Red Wings de DĂ©troitCapitals de Washington4-0
1999Stars de DallasSabres de Buffalo4-2
2000Devils du New JerseyStars de Dallas4-2

Cet ajout de six franchises fait changer le format des séries éliminatoires auquel est ajouté un tour supplémentaire. Deux divisions de six équipes sont créées et les quatre meilleures de chacune des divisions jouent un premier tour, premier contre troisième et deuxième contre quatrième. Une finale de division précède donc la finale de la Coupe Stanley et cette première édition voit la victoire des Canadiens de Montréal sur les Blues de Saint-Louis en quatre matchs sans réponse[148]. Comme en 1966 et malgré la défaite sèche des Blues, Glenn Hall, leur gardien de but, est mis en avant en recevant le trophée Conn-Smythe[149]. La finale 1969 est la même que la précédente avec une nouvelle victoire 4-0 de Montréal, le défenseur de l'équipe, Serge Savard recevant le trophée du joueur le plus utile des séries[148].

En 1966, un jeune dĂ©fenseur fait ses dĂ©buts avec les Bruins, Bobby Orr. En 1970, il marque la LNH de son empreinte en recevant les trophĂ©es du meilleur dĂ©fenseur, du meilleur joueur de la saison rĂ©gulière, du meilleur pointeur, le Conn-Smythe[150] ainsi que la coupe Stanley, Saint-Louis Ă©tant pour la troisième annĂ©e consĂ©cutive battue en finale 4-0[151]. Lors du quatrième match, Orr marque le but vainqueur après 40 secondes de jeu en prolongation ; le jeune joueur de 22 ans est dĂ©sĂ©quilibrĂ© juste après par un dĂ©fenseur des Blues, Noel Picard, et tombe en avant. Une photographie prise par Ray Lussier d'Orr en train de tomber les bras levĂ©s en signe de victoire commĂ©more l'Ă©vĂ©nement et est une des photographies les plus connues du monde du hockey[151] - [152].

La saison 1970-1971 voit l'arrivĂ©e de deux nouvelles Ă©quipes dans la LNH qui compte dĂ©sormais 7 franchises dans chaque division mais toujours avec huit Ă©quipes qualifiĂ©es pour les sĂ©ries. MontrĂ©al bat Boston au premier tour puis les North Stars du Minnesota avant de remporter une nouvelle coupe Stanley en sept rencontres contre Chicago[151]. Au cours du septième match, les Canadiens sont menĂ©s 2-0 avant d'Ă©galiser grâce Ă  Jacques Lemaire et Henri Richard. Ce dernier donne la victoire aux Canadiens 3-2 avec son deuxième but du match en troisième pĂ©riode[153]. Orr conduit les Bruins Ă  une nouvelle coupe Stanley en 1972 lors d'une victoire 4-2 en finale contre les Rangers avec, pour le dernier match, un blanchissage de Gerry Cheevers, un but d'Orr et deux de Wayne Cashman[154].

Entretemps, le , une nouvelle ligue professionnelle voit le jour en Amérique du Nord : l'Association mondiale de hockey[155]. Devant cette nouvelle concurrence, la LNH réalise une nouvelle expansion en 1972 avec l'ajout de deux équipes pour la saison 1972-1973[155]. Avec Montréal, Henri Richard remporte sa onzième coupe Stanley personnelle contre les Rangers à l'issue des séries de 1973, un record pour un joueur[156]. Orr et les Bruins sont bien partis pour remporter une troisième coupe Stanley lors des séries éliminatoires de 1974 mais ils sont battus en finale par les Flyers de Philadelphie et ses Broad Street Bullies, formation qui terrorise les joueurs adverses par leur jeu physique. Les Flyers deviennent la première équipe issue d'une expansion à remporter la coupe Stanley[155].

La LNH continue son extension en 1974 avec l'ajout de deux franchises pour un total de 18 formations rĂ©parties en quatre divisions. Un nouveau format est adoptĂ© pour les sĂ©ries Ă©liminatoires : les trois premières Ă©quipes de chaque division sont qualifiĂ©es pour les sĂ©ries, les champions de division Ă©tant exemptĂ©s de premier tour. Pour ce premier tour jouĂ© au meilleur des 3 matchs, un classements des deuxième et troisième Ă©quipes des divisions est Ă©tabli selon le nombre de points marquĂ©s en saison. La première Ă©quipe de ce classement rencontre la huitième, la deuxième est confrontĂ©e Ă  la septième, la troisième Ă  la sixième et la quatrième Ă  la cinquième. Pour le deuxième tour, les Ă©quipes se rencontrent Ă  nouveau en fonction des rĂ©sultats de la saison rĂ©gulière. EmmenĂ©s par Bernie Parent dans les buts, les Flyers rĂ©alisent le doublĂ© en dominant en finale les Sabres de Buffalo 4-2[155]. Les Broad Street Bullies atteignent Ă©galement la finale l'annĂ©e suivante mais ils sont battus en quatre matchs sans rĂ©ponse par les Canadiens de MontrĂ©al menĂ©s par des joueurs comme Guy Lafleur et Steve Shutt en attaque ou encore Larry Robinson en dĂ©fense[155]. C'est le dĂ©but d'une nouvelle pĂ©riode faste pour les Canadiens qui remportent quatre Coupes consĂ©cutives : 4-0 en 1976, 4-0 en 1977 contre les Bruins, 4-2 en 1978 encore contre les Bruins[157] et enfin 4-1 en 1979 contre les Rangers[158].

Après sept saisons, l'AMH ne parvient pas Ă  survivre aux cĂ´tĂ©s de la LNH et après sa dissolution, quatre de ses Ă©quipes rejoignent les rangs de la LNH qui compte dĂ©sormais 21 formations. C'est Ă©galement l'occasion pour la LNH d'accueillir celui qui va devenir un de ses meilleurs joueurs de tous les temps : Wayne Gretzky. Les sĂ©ries Ă©liminatoires de la Coupe Stanley 1980 adoptent un nouveau format afin d'accueillir un plus grand nombre d'Ă©quipes ; 16 franchises sont dĂ©sormais qualifiĂ©es avec un premier tour au meilleur des 5 matchs. Les vainqueurs disputent ensuite les quarts de finale, les demi-finales puis la finale de la Coupe Stanley au meilleur des 7 matchs. Cette dernière se joue entre les Islanders de New York et les Flyers de Philadelphie. MalgrĂ© la première place de ces derniers au cours de la saison rĂ©gulière, ce sont les Islanders qui sortent victorieux après six rencontres[158]. Cette victoire qui semble surprenante au regard du classement (premier contre cinquième) est en fait symptomatique de la montĂ©e en puissance des Islanders qui gagnent les trois finales suivantes : 4-1 en 1981 contre les North Stars du Minnesota, 4-0 en 1982 contre les Canucks de Vancouver et enfin 4-0 en 1983 contre les Oilers d'Edmonton. L'Ă©quipe compte alors dans ses rangs des joueurs comme Butch Goring, Mike Bossy, Denis Potvin ou encore Bryan Trottier, le tout sous la direction de l'entraĂ®neur canadien, Al Arbour[159].

La finale de la sĂ©rie 1984 est la revanche de la finale prĂ©cĂ©dente entre les Islanders et les Oilers mais ces derniers dominent de plus en plus la LNH après avoir finis premiers avec 15 points d'avance sur les deuxièmes. L'Ă©quipe de Gretzky remporte un second trophĂ©e consĂ©cutif en 1985, 4 rencontres Ă  1 contre les Flyers de Philadelphie[160]. Les Oilers ne parviennent pas Ă  enchaĂ®ner une troisième victoire en 1986 en Ă©tant Ă©liminĂ©s par les Flames de Calgary en demi-finale de division. Les Flames sont ensuite battus par les Canadiens de MontrĂ©al guidĂ©s par leur nouveau gardien de but, Patrick Roy[160]. Gretzky et les Oilers sont de retour en finale des sĂ©ries 1987, une nouvelle fois contre les Flyers de Philadelphie. Sept matchs sont nĂ©cessaires pour voir les Oilers gagner une troisième coupe Stanley en quatre ans. Pour la première fois depuis 1981, Gretkzy n'est pas durant la saison 1987-1988 le meilleur pointeur, il est battu par Mario Lemieux des Penguins de Pittsburgh alors que les Oilers sont battus au classement de la saison rĂ©gulière par les Flames et les Canadiens. MalgrĂ© tout, l'Ă©quipe de Gretkzy remporte les sĂ©ries 1988 en battant les Bruins de Boston 4-0 mĂŞme si le match numĂ©ro 4 est reportĂ© en raison d'un problème Ă©lectrique[161].

Les Flames de Calgary finissent premiers de la saison rĂ©gulière puis remportent la finale des sĂ©ries suivantes face aux Canadiens de MontrĂ©al. Ils sont menĂ©s par Al MacInnis, dĂ©fenseur mais Ă©galement meilleur pointeur des sĂ©ries avec un total de 31 points puis rĂ©cipiendaire du trophĂ©e Conn-Smythe[162]. MalgrĂ© le dĂ©part de Gretzky pour les Kings de Los Angeles en , les Oilers remportent une nouvelle coupe Stanley Ă  l'issue des sĂ©ries de 1990 en s'appuyant sur leur gardien de but, Bill Ranford, et en battant les joueurs de Boston en cinq matchs. Les sĂ©ries 1991 et 1992 voient deux victoires en Coupe Stanley pour les Penguins de Pittsburgh. La victoire de 1991 est dĂ©crochĂ©e contre Minnesota 4-2 avec un dernier match se terminant avec un blanchissage de Tom Barrasso sur le score de 8-0, le plus haut total depuis la finale de 1905[162]. En 1992, les Penguins battent Chicago en quatre matchs sans rĂ©ponse[163]. Lemieux reçoit les deux annĂ©es le trophĂ©e Conn-Smythe mĂŞme s'il considère que son gardien aurait dĂ» le gagner lors du deuxième titre[164]. Meilleure Ă©quipe de la saison suivante, les Penguins sont Ă©liminĂ©s dès le deuxième tour des sĂ©ries Ă©liminatoires par les Islanders de New York. Ces derniers perdent au tour suivant face aux Canadiens de MontrĂ©al qui remportent quelques semaines plus tard leur 24e coupe Stanley contre l'Ă©quipe des Kings et leur vedette Wayne Gretzky[163].

Entre 1991 et 1993, la LNH continue ses expansions en ajoutant cinq Ă©quipes dont une nouvelle franchise pour la ville d'Ottawa qui reprend le mĂŞme nom que l'ancienne Ă©quipe Ă  succès du dĂ©but du XXe siècle, les SĂ©nateurs. La Ligue nationale de hockey compte dĂ©sormais 26 Ă©quipes mais le format des sĂ©ries reste inchangĂ©[163]. La finale 1994 des sĂ©ries Ă©liminatoires est une opposition entre les Rangers de New York et les Canucks de Vancouver et après 54 ans sans succès, les Rangers menĂ©s par Brian Leetch et Mark Messier mettent la main sur la quatrième coupe Stanley de leur histoire[165]. Le dĂ©but de la saison 1994-1995 de la LNH est retardĂ© en raison d'un manque d'accord entre les propriĂ©taires des Ă©quipes et les joueurs. Le lock-out prend fin après 103 jours de grève et voit les Red Wings de DĂ©troit finir Ă  la première place de la saison rĂ©gulière. Bien que favoris, ils sont battus en finale des sĂ©ries par les Devils du New Jersey en quatre matchs secs. Ă€ la fin de cette saison, les Nordiques de QuĂ©bec, Ă©quipe ayant rejoint la LNH lors de l'expansion de 1979, dĂ©mĂ©nage et devient l'Avalanche du Colorado. MenĂ©e par Joe Sakic, Peter Forsberg et Valeri Kamenski, l'Ă©quipe remporte les sĂ©ries Ă©liminatoires de la Coupe Stanley 1996 4-0 contre les Panthers de la Floride[165]. Colorado finit premier de la saison suivante mais ne parvient pas Ă  battre les Red Wings en finale d'association. Ces derniers remportent ensuite la Coupe en battant les Flyers qui comptent dans leurs rangs Eric Lindros, meilleur pointeur 1997 des sĂ©ries. DĂ©troit gagne alors sa huitième coupe Stanley, la première depuis 42 ans[166]. L'Ă©quipe remporte sa neuvième coupe Stanley la saison suivante. Ă€ cette occasion, Steve Yzerman, le capitaine emblĂ©matique de la franchise remet le trophĂ©e Ă  Vladimir Konstantinov dont la carrière a pris fin quelques semaines après la conquĂŞte de 1997 au cours d'un accident de voiture[166].

La saison 1998-1999 voit l'incorporation d'une nouvelle franchise alors que les séries 1999 sont dominées par la meilleure formation de la saison régulière, les Stars de Dallas ; ils battent en finale les Sabres de Buffalo, sixième formation de l'association de l'Est. Pour la saison suivante, une nouvelle équipe rejoint la LNH qui compte maintenant 28 formations et ce sont les Devils du New Jersey qui remportent la coupe en battant en finale les Stars 4 rencontres à 2. La victoire est acquise à la suite d'un but inscrit lors de la deuxième prolongation du sixième match par Jason Arnott[167]. Avec l'ajout des Blue Jackets de Columbus et du Wild du Minnesota, la LNH connaît sa dernière expansion en date, passant ainsi pour la saison 2000-2001 à 30 formations.

  • Bobby Orr marque le but de la victoire contre les Blues de Saint-Louis en finale de la Coupe Stanley en 1970.
    Bobby Orr marque le but de la victoire contre les Blues de Saint-Louis en finale de la Coupe Stanley en 1970.
  • Denis Potvin, capitaine des Islanders, mène son Ă©quipe Ă  la victoire en 1980, 1981, 1982 et 1983.
    Denis Potvin, capitaine des Islanders, mène son équipe à la victoire en 1980, 1981, 1982 et 1983.
  • Statue de Wayne Gretzky, vainqueur de la coupe Stanley en 1984, 1985, 1987 et 1988.
    Statue de Wayne Gretzky, vainqueur de la coupe Stanley en 1984, 1985, 1987 et 1988.

Les temps modernes (depuis 2001)

Champions de la coupe Stanley depuis 2001
Année Champion Finaliste Résultat
2001Avalanche du ColoradoDevils du New Jersey4-3
2002Red Wings de DĂ©troitHurricanes de la Caroline4-1
2003Devils du New JerseyMighty Ducks d'Anaheim4-3
2004Lightning de Tampa BayFlames de Calgary4-3
2005Saison et séries annulées en raison d'un lock-out
2006Hurricanes de la CarolineOilers d'Edmonton4-3
2007Ducks d'AnaheimSĂ©nateurs d'Ottawa4-1
2008Red Wings de DĂ©troitPenguins de Pittsburgh4-2
2009Penguins de PittsburghRed Wings de DĂ©troit4-3
2010Blackhawks de ChicagoFlyers de Philadelphie4-2
2011Bruins de BostonCanucks de Vancouver4-3
2012Kings de Los AngelesDevils du New Jersey4-2
2013Blackhawks de ChicagoBruins de Boston4-2
2014Kings de Los AngelesRangers de New York4-1
2015Blackhawks de ChicagoLightning de Tampa Bay4-2
2016Penguins de PittsburghSharks de San José4-2
2017Penguins de PittsburghPredators de Nashville4-2
2018Capitals de WashingtonGolden Knights de Vegas4-1
2019Blues de Saint-LouisBruins de Boston4-3
2020Lightning de Tampa BayStars de Dallas4-2
2021Lightning de Tampa BayCanadiens de Montréal4-1
2022Avalanche du ColoradoLightning de Tampa Bay4-2
2023Golden Knights de VegasPanthers de la Floride4-1

La première finale de la ligue Ă  30 Ă©quipes oppose les Devils du New Jersey Ă  l'Avalanche du Colorado, les deux meilleures Ă©quipes de la saison rĂ©gulière. L'Avalanche remporte sa deuxième coupe Stanley en 7 matchs avec dans ses rangs, le dĂ©fenseur Raymond Bourque, vĂ©tĂ©ran de 22 saisons LNH, qui remporte la première coupe de sa carrière[168]. En 2002, le dĂ©fenseur suĂ©dois Nicklas Lidström remporte avec DĂ©troit sa troisième coupe Stanley ainsi que le trophĂ©e Conn-Smythe alors que son Ă©quipe bat les Hurricanes de la Caroline en cinq rencontres. Dans le mĂŞme temps, Scotty Bowman, entraĂ®neur de DĂ©troit, gagne sa neuvième coupe Ă  ce poste, un record de la LNH[169]. Les Devils sont de retour en finale lors des sĂ©ries de 2003 et cette fois, ils battent en sept rencontres les Mighty Ducks d'Anaheim, septième Ă©quipe de l'Ouest et menĂ©s par leur gardien Jean-SĂ©bastien Giguère qui reçoit le Conn Smythe[170]. En 2003-2004, le Lightning de Tampa Bay, qui compte dans ses rangs le meilleur pointeur de la saison Martin St-Louis, finit en tĂŞte de l'Association de l'Est. La franchise est opposĂ©e en finale aux Flames de Calgary qui, comme les Mighty Ducks l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, sont assez loin dans le classement, sixièmes. L'Ă©quipe de Tampa s'impose en sept rencontres avec une victoire finale 2-1, les deux buts Ă©tant inscrits par Rouslan Fedotenko. Après 1 597 matchs en saison rĂ©gulière, Dave Andreychuk gagne sa première coupe Stanley[171].

En , un conflit oppose les joueurs et les propriétaires des franchises à propos des conventions collectives. Un lock-out débute et, finalement, le , la LNH annule l'intégralité de la saison 2004-2005[172]. La coupe Stanley n'est donc pas décernée à la fin de l'année alors que certains se demandent si le contrôle exclusif de la Coupe doit être détenu par la LNH. Adrienne Clarkson, gouverneur général du Canada, propose comme alternative que la Coupe soit remise à la meilleure équipe féminine. Sa proposition n'étant pas retenue, elle met en place la Coupe Clarkson pour remplir cette fonction[173]. Dans le même temps, un groupe de l'Ontario, connu sous le nom de Wednesday Nighters, dépose une requête auprès de la cour supérieure de la province, affirmant que les administrateurs de la coupe ont outrepassé leurs prérogatives en signant en 1947 un accord avec la LNH donnant à celle-ci le contrôle du trophée et doivent dès lors décerner la récompense sans prendre en compte un possible lock-out[174].

Le , une solution est trouvée dans laquelle le trophée peut être remis à une équipe non-membre de la LNH si cette dernière n'opère pas lors d'une saison. Le conflit dure si longtemps que lorsque celui-ci trouve une résolution, la LNH a repris ses opérations pour la saison 2005-2006 et la coupe Stanley est officiellement non attribuée pour l'année 2004-2005[175]. Au cours des séries 2006, la finale oppose les Oilers aux Hurricanes et ces derniers s'imposent en 7 rencontres pour remporter la première coupe de l'équipe qui est la continuité des Whalers de Hartford[176]. Les Ducks d'Anaheim sont couronnés à l'issue des séries 2007 en battant les Sénateurs d'Ottawa en cinq matchs ; Scott Niedermayer, ancien joueur des Devils et capitaine des Ducks gagne la quatrième coupe Stanley de sa carrière aux côtés de son cadet, Rob Niedermayer[177].

En 2008 et 2009, la finale de la Coupe Stanley oppose les Red Wings de DĂ©troit aux Penguins de Pittsburgh. Henrik Zetterberg, Pavel Datsiouk et Nicklas Lidström remportent la première confrontation en six matchs[178] alors que les Penguins, dĂ©sormais propriĂ©tĂ© de Mario Lemieux et menĂ©s par Sidney Crosby, gagnent la seconde en sept rencontres. Ă€ l'âge de 21 ans, Crosby devient le plus jeune capitaine de l'histoire de la LNH Ă  remporter la coupe Stanley[179]. Les premiers tours des sĂ©ries 2010 voient les Ă©liminations des meilleures Ă©quipes de l'Est par les Canadiens et les Flyers, respectivement 8e et 7e de l'association. Dans l'autre association, les Blackhawks de Chicago parviennent Ă  la finale en battant le champion de l'Ouest en demi-finale, les Sharks de San JosĂ©. La finale oppose les Flyers aux joueurs de Chicago que leur capitaine, Jonathan Toews, mène Ă  la victoire, 49 ans après la prĂ©cĂ©dente. Marián Hossa remporte Ă©galement la coupe Stanley après avoir perdu deux fois en finale lors des saisons prĂ©cĂ©dentes : en 2008 avec les Penguins et en 2009 avec les Red Wings[180].

Lors des sĂ©ries suivantes, c'est au tour des Bruins de Boston de mettre fin Ă  de longues annĂ©es sans victoires avec le premier titre depuis 39 ans en battant les Canucks en sept rencontres dont la dernière sur un blanchissage 4-0 de leur gardien Timothy Thomas[181], nommĂ© meilleur joueur des sĂ©ries[182]. RĂ©gulièrement, une Ă©quipe du bas du classement parvient Ă  surprendre les autres Ă©quipes lors des sĂ©ries mais rarement l'Ă©quipe arrive Ă  ses fins. Les Kings de Los Angeles parviennent Ă  rĂ©ussir l'exploit de battre tous les adversaires qu'ils affrontent lors des sĂ©ries de 2012 ; ils deviennent l'Ă©quipe la moins bien classĂ©e de l'histoire de la LNH Ă  remporter la coupe[183], la première de leur histoire[184]. Chicago et Boston se retrouvent en finale des sĂ©ries 2013 et Toews et les siens remportent une deuxième coupe Stanley trois ans après la prĂ©cĂ©dente, Dave Bolland inscrivant le but de la victoire et de la Coupe Stanley Ă  59 secondes de la fin du sixième match[185].

En , la LNH dĂ©cide d'abandonner les six divisions pour revenir Ă  quatre divisions pour toujours deux associations. L'association de l'Ouest est composĂ©e de 14 Ă©quipes alors que celle de l'Est comporte 16 franchises[186]. Les trois premiers de chaque division sont qualifiĂ©s ainsi que les Ă©quipes classĂ©es aux 7e et 8e places de chaque association, sans distinction de division. La meilleure Ă©quipe de chaque association rencontre la 8e et la première Ă©quipe de l'autre division rencontre la 7e. Les Ă©quipes classĂ©es aux 2e et 3e places de chaque division se rencontrent dans la partie de tableau oĂą se situe le champion de leur division[187]. La finale 2014 de la Coupe Stanley oppose les Rangers aux Kings. Ces derniers mettent la main sur une deuxième coupe Stanley en deux ans lors du cinquième match avec une victoire 3-2 après deux prolongations et un but victorieux inscrit par Alec Martinez[188]. Lors des sĂ©ries de 2015, c'est au tour de Chicago de remporter une nouvelle coupe, la troisième en six ans, en battant Tampa Bay en six matchs[189]. Les Penguins de Pittsburgh remportent leur quatrième et cinquième coupe Stanley en 2016 et 2017. Ils sont la première Ă©quipe Ă  remporter la finale deux annĂ©es de suite depuis 19 ans[190].

En 2018, les Golden Knights de Vegas atteignent la finale lors de leur saison inaugurale mais s'inclinent face aux Capitals de Washington. Ils imitent ainsi les Blues de Saint-Louis, eux aussi finalistes en 1968 pour leur première campagne[191]. Le printemps suivant, ces derniers deviennent la deuxième équipe consécutive à soulever la Coupe pour la première fois, grâce à une victoire lors de la rencontre décisive sur la glace des Bruins de Boston[192].

Pièces commémoratives du 125e anniversaire

Le , à l'occasion du 125e anniversaire de la coupe Stanley, la Monnaie royale canadienne a produit et lancé deux pièces commémoratives[193].

Les administrateurs de la coupe Stanley

Cette section présente les administrateurs de la coupe Stanley, en anglais trustees.

Liste des administrateurs[194]
Nom Période Nommé par
Sheriff John Sweetlandde 1893 au Lord Stanley
Philip D. Rossde 1893 au Lord Stanley
William Forandu au Philip D. Ross
Cooper Smeatondu au Philip D. Ross
Norman Duttondu au Cooper Smeaton
Clarence Campbelldu au Norman Dutton
Willard Esteydu au Norman Dutton
Brian O'Neilldepuis le Willard Estey
Ian Morrisondepuis le Brian O'Neill

La coupe Stanley et les noms gravés

La version originale de la coupe est un bol en argent faisant 18,5 cm de hauteur par 29 cm de diamètre. Au fil des annĂ©es, des anneaux sont ajoutĂ©s pour que les Ă©quipes gravent les noms des vainqueurs dessus. La coupe Stanley prend l'aspect d'un trophĂ©e allongĂ©[195] et est alors rĂ©gulièrement surnommĂ©e Stovepipe Cup, la coupe « tuyau de poĂŞle », alors que les Ă©quipes ajoutent un anneau pour leur sacre au plus près du bol, descendant les autres Ă©quipes vers le bas[196]. En 1962, il est demandĂ© par la LNH au bijoutier Carl Petersen de MontrĂ©al de faire une nouvelle version du trophĂ©e afin d'abandonner cette forme assez peu commune[197] - [198]. La version originale est tout de mĂŞme toujours remise jusqu'en 1970. Elle est conservĂ©e depuis au Temple de la renommĂ©e du hockey[199].

La version actuellement remise est en acier et en alliage de nickel ; elle mesure au total 89,54 cm de haut et est composĂ©e d'un bol faisant 19,05 cm de hauteur et 28,75 cm de diamètre au-dessus d'un premier anneau de 15,87 cm de haut, un autre de 8,25 ainsi qu'une base de 46,35 cm de haut et elle pèse 15,2 kg[195]. La taille actuelle, avec ses cinq bandes, est considĂ©rĂ©e comme Ă©tant la plus esthĂ©tique et facilement maniable. Alors pour ajouter un nouvel anneau, il est dĂ©cidĂ© en 1992 d'enlever la bande la plus ancienne qui est aplatie et exposĂ©e au Temple de la renommĂ©e du hockey. On doit procĂ©der Ă  cet exercice tous les 13 ans : le nom des membres de l'Ă©quipe gagnante reste donc sur le trophĂ©e pendant un minimum de 52 ans[200].

Pour avoir son nom gravĂ© sur la coupe Stanley, aujourd'hui, un joueur doit jouer un minimum de 41 parties avec l'Ă©quipe durant la saison rĂ©gulière, soit au moins la moitiĂ© des matchs (en tenant Ă©videmment pour acquis qu'il fait encore partie de l'Ă©quipe quand celle-ci gagne la Coupe), ou bien avoir pris part Ă  au moins un match de la finale des sĂ©ries. La LNH peut Ă©galement accepter d'autres raisons après une Ă©tude au cas par cas[201]. Après les sĂ©ries de 2015, 2 476 noms sont gravĂ©s sur l'ensemble des anneaux de la coupe Stanley[195].

Fait rare, un ex-membre du personnel d'entraîneurs des Blackhawks de Chicago, Brad Aldrich, voit son nom rayé de la coupe Stanley en 2021 à la suite d'accusations d'agression sexuelle lors de la conquête de l'équipe, en 2010. Auparavant, Basil Pocklington avait également vu son nom rayé, après y avoir été gravé à la suite de la conquête des Oilers en 1984. Père du propriétaire de l'équipe à l'époque, il n'aurait en réalité joué aucun rôle dans l'organisation[202].

Apparitions

Les tableaux ci-dessous donnent les statistiques des équipes ayant joué des matchs de la coupe Stanley au cours des différentes périodes.

Période des défis (1893-1914)

Statistiques des Ă©quipes entre 1893 et 1914
Équipe V D Total Victoires Défaites
Club de hockey d'Ottawa172191903 (2), 1904 (4), 1905 (3), 1906 (2), 1909, 1910 (2), 1911 (3)1894, 1906
Wanderers de Montréal102121906 (2), 1907, 1908 (5), 1910 (2)1904, 1907
Victorias de Winnipeg65111896 (2), 1901 (2), 19021896, 1899, 1900, 1902, 1903
Victorias de Montréal6281895, 1896, 1897 (2), 1898, 18991896, 1903
Shamrocks de Montréal5161899 (2), 1900 (3)1901
Association des athlètes amateurs de Montréal5051893, 1894, 1895, 1902, 1903-
Thistles de Rat Portage
Thistles de Kenora
2351907 (2)1903, 1905, 1907
Bulldogs de Québec4041912 (2), 1913 (2)-
Blueshirts de Toronto2021914 (2)-

PĂ©riodes des finales (depuis 1914)

Statistiques des équipes en activités
Équipe V D Total Victoires Défaites
Canadiens de MontrĂ©al241035[Note 8]1916, 1924, 1930, 1931, 1944, 1946, 1953, 1956, 1957, 1958,
1959, 1960, 1965, 1966, 1968, 1969, 1971, 1973, 1976, 1977,
 1978, 1979, 1986, 1993
1917, 1925, 1947, 1951, 1952, 1954, 1955, 1967, 1989, 2021
Red Wings de DĂ©troit1113241936, 1937, 1943, 1950, 1952, 1954, 1955, 1997, 1998, 2002,
2008
1934, 1941, 1942, 1945, 1948, 1949, 1956, 1961, 1963, 1964,
1966, 1995, 2009
Maple Leafs de Toronto
Arenas de Toronto
St. Patricks de Toronto
138211918 (Arenas), 1922 (St. Patricks), 1932, 1942, 1945, 1947, 1948, 1949, 1951, 1962,
 1963, 1964, 1967
1933, 1935, 1936, 1938, 1939, 1940, 1959, 1960
Bruins de Boston614191929, 1939, 1941, 1970, 1972, 20111927, 1930, 1943, 1946, 1953, 1957, 1958, 1974, 1977, 1978,
 1988, 1990, 2013, 2019
Blackhawks de Chicago67131934, 1938, 1961, 2010, 2013, 20151931, 1944, 1962, 1965, 1971, 1973, 1992
Rangers de New York47111928, 1933, 1940, 19941929, 1932, 1937, 1950, 1972, 1979, 2014
Flyers de Philadelphie2681974, 19751976, 1980, 1985, 1987, 1997, 2010
Oilers d'Edmonton5271984, 1985, 1987, 1988, 19901983, 2006
Penguins de Pittsburgh5161991, 1992, 2009, 2016, 20172008
Islanders de New York4151980, 1981, 1982, 19831984
Devils du New Jersey3251995, 2000, 20032001, 2012
Lightning de Tampa Bay3252004, 2020, 20212015, 2022
Stars de Dallas
North Stars du Minnesota
14519991981 (Minnesota), 1991 (Minnesota), 2000, 2020
Blues de Saint-Louis13420191968, 1969, 1970
Avalanche du Colorado3031996, 2001, 2022-
Kings de Los Angeles2132012, 20141993
Flames de Calgary12319891986, 2004
Canucks de Vancouver033-1982, 1994, 2011
Capitals de Washington11220181998
Ducks d'Anaheim
Mighty Ducks d'Anaheim
11220072003 (Mighty Ducks)
Hurricanes de la Caroline11220062002
Sabres de Buffalo022-1975, 1999
Panthers de la Floride022-1996, 2023
SĂ©nateurs d'Ottawa011-2007
Sharks de San José011-2016
Predators de Nashville011-2017
Golden Knights de Vegas11220232018
Statistiques des Ă©quipes disparues
Équipe Ligue V D Total Années victorieuses Années sans victoires
SĂ©nateurs d'OttawaANH / LNH4151920, 1921, 1923, 19271915
Millionnaires de Vancouver PCHA / WCHL13419151918, 1921, 1922
Maroons de MontréalLNH2131926, 19351928
Metropolitans de SeattlePCHA113[Note 8]19171920
Cougars de VictoriaPCHA / WCHL11219251926

Notes et références

Notes

  1. Quand il s'agit d'un trophée, si le premier nom est suivi – immédiatement ou non – d’un nom propre, il garde la minuscule. Quand il s'agit d'une compétition, le premier nom garde la majuscule.
  2. Un gardien de but effectue un « blanchissage » quand il réussit à ne concéder aucun but durant tout le match. Il faut également qu'il soit le seul gardien de l'équipe à avoir joué.
  3. Une série se jouant au meilleur des trois matchs implique qu'une équipe doit remporter deux matchs pour gagner la série. Ainsi au maximum, la série au meilleur des trois matchs ne peut compter que trois rencontres.
  4. Les résultats sont donnés avec le nombre de victoires pour l'équipe championne en premier.
  5. Le terme « recrue » désigne un joueur dans sa première saison professionnelle, le terme anglais utilisé est celui de « rookie ».
  6. Les Sénateurs gagnent deux matchs et les deux autres à égalité au bout de 20 minutes de prolongation ont été considérés comme nuls.
  7. En Amérique du Nord, les trois meilleurs joueurs d'un match sont désignés par des étoiles, la première étoile étant attribuée au meilleur joueur.
  8. La finale de 1919 est annulée avant sa fin ; elle n'apparaît donc ni dans les statistiques de victoires ou de défaites mais est comptée dans le totaux des Canadiens et des Metropolitans

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Stanley Cup » (voir la liste des auteurs).
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Voir aussi

Liens externes

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Support visuel

  • Hockey : La fiertĂ© d'un peuple (Hockey, a people's history), de Mark Starowicz (prod.) et de David Langer et Jo-Ann Demers (rĂ©al.), 2006, 6 DVD [prĂ©sentation en ligne]
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