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Didier Pitre

Joseph George Didier Pitre, dit Cannonball, né le à Salaberry-de-Valleyfield (Québec, Canada) et mort le à Sault Sainte-Marie (Michigan, États-Unis), est un ailier droit québécois professionnel de hockey sur glace ayant essentiellement joué pour les Canadiens de Montréal dans l'Association nationale de hockey (ANH) et dans la Ligue nationale de hockey (LNH)[1] - [2].

Didier Pitre
Photographie en noir et blanc de Pitre avec le maillot des Canadiens de Montréal
Didier Pitre avec les Canadiens de Montréal au début des années 1910
Surnom(s) Cannonball
Nationalité Drapeau du Canada Canada
Naissance ,
Salaberry-de-Valleyfield, Canada
Décès ,
Sault Sainte-Marie
Joueur décédé
Position Ailier droit
ou DĂ©fenseur
Tirait de la Droitier
A joué pour National de Montréal
Soo Indians du Michigan
Shamrocks de Montréal
Club de hockey d'Edmonton
Millionnaires de Renfrew
Millionnaires de Vancouver
Canadiens de Montréal
Carrière pro. 1908-1928

Temple de la renommée : 1962

Biographie

Avec le National de Montréal

Didier Pitre commence sa carrière avec le National de Montréal en 1904 lors de la première saison de la Ligue fédérale amateur de hockey (également désignée par le sigle de son nom anglais : FAHL pour Federal Amateur Hockey League). Le National joue au cours de cette saison six rencontres et Pitre participe à deux d'entre elles et inscrit un but[3] ; il joue aux côtés de Jean-Baptiste Laviolette[4]. Lors de la saison suivante, le National rejoint les rangs de la Canadian Amateur Hockey League et Pitre participe à deux nouvelles rencontres dans la nouvelle ligue[3].

Entre-temps, Laviolette a quitté le National pour rejoindre les circuits professionnels de la Ligue internationale de hockey et l'équipe des Michigan Soo Indians[4]. Il parle à Pitre de la LIH et le convainc de quitter le Québec pour rejoindre les États-Unis[5]. Les deux joueurs sont censés se retrouver Gare Windsor mais Pitre est retenu par les propriétaires du National qui l'empêchent de rejoindre Laviolette à la gare. Finalement, ce dernier parvient à retrouver son ami, lui fait signer un contrat et les deux joueurs se cachent près de la gare pour pouvoir prendre un train rapidement sans croiser les directeurs du National[6].

Dans la LIH

Pitre rejoint donc la LIH pour la saison 1904-1905 et fait parler de lui dès sa première saison en terminant avec onze buts, parmi les trois premiers de la ligue[6]. En 1905-1906, il inscrit quarante-et-un buts lors des vingt-deux rencontres qu'il joue avec les Indians, le plus haut total de la ligue cette année-là[7]. C'est au cours de ces années qu'il gagne son surnom de Cannonball en rapport avec son tir puissant[6]. Il est nommé dans la première équipe d'étoiles de la ligue, performance qu'il reconduit lors de la saison suivante avec cette fois vingt-cinq buts à son compteur[3]. Après cette saison, les équipes canadiennes décident de se mettre au professionnalisme afin de stopper l'exode de leurs meilleurs joueurs pour les États-Unis[6]. La LIH ne parvient pas à conserver ses éléments alors que les ligues professionnelles se créent un peu partout. Pitre et Laviolette retournent jouer à Montréal et leur choix se porte sur la formation des Shamrocks de Montréal de l'Eastern Canada Amateur Hockey Association[4]. Au cours de la saison, Pitre joue quelques rencontres avec le Club de hockey d'Edmonton dans la ligue de hockey de la ville d'Edmonton[7] puis au cours de la saison 1908-1909, il joue également avec Edmonton mais fait également son retour dans la Ligue fédérale amateur de hockey en jouant pour les Creamery Kings de Renfrew ; il participe à cinq des rencontres de son équipe qui termine à la première place du classement avec six victoires en autant de matchs[8].

Avec les Canadiens de Montréal

Après avoir signé un contrat pour la saison 1909-1910 avec le National de Montréal, Pitre est convaincu par Jean-Baptiste Laviolette de signer un contrat plus payant avec les Canadiens de Montréal pour cette même saison ; les Canadiens lui offrent même de payer l'amende pour rupture de contrat avec le National, le cas échéant[9].

Le 16 décembre, le National obtient une injonction obligeant Pitre à respecter son contrat. L'injonction est ignorée. Le National a recours à la Cour supérieure et, le 4 janvier, à la veille du premier match des Canadiens, obtient une injonction interlocutoire interdisant Pitre à jouer pour les Canadiens. Mais une décision de la Cour d'appel lui permet finalement de jouer. Le 25 février, la Cour d'appel statue que la Cour supérieure n'avait pas le pouvoir d'accorder son injonction dans ces circonstances[10]. Les Canadiens pourront donc bénéficier des services de Pitre.

Lors de la saison inaugurale 1909-1910 des Canadiens de Montréal, Pitre joint ce club en tant que défenseur[11]. L'année suivante, il est affecté à l'aile droite[12].

Pitre établit quelques premières des Canadiens avec qui il jouera l'essentiel de sa carrière. Il marque le but gagnant de la première victoire du club le 7 février, la première victoire de l'histoire de l'équipe de Montréal[NH 1] - [NH 2] et son but en prolongation le 11 mars lui permet de revendiquer le premier tour du chapeau des défenseurs des Canadiens[13]. À sa première partie en joueur d'avant, il devient le premier joueur des Canadiens à marquer cinq buts dans une partie[12].

Pitre est un élément clé lors de la toute première victoire de la Coupe Stanley des Canadiens en 1916. Il est à ce moment l'un des membres de la formation originale de 1909-1910 avec Jean-Baptiste Laviolette, Édouard Lalonde, et George Poulin[14]. Seul Laviolette a participé à toutes les saisons des Canadiens depuis la création du club.

Il est réputé avoir un tir du poignet dévastateur, si bien que le gardien Percy LeSueur des Sénateurs d'Ottawa demande à la Ligue l'autorisation de porter un masque[15]. Il est aussi réputé être un des plus rapides patineurs des ligues majeures avec Frederick « Cyclone » Taylor.

Autre

Pitre a aussi joué pour les Millionnaires de Vancouver dans l'Association de hockey de la Côte du Pacifique.

Il est mort le 29 juillet 1934 à la suite d'une indigestion aiguë[16]. Il est inhumé au Riverside Cemetery de Sault Ste. Marie dans le Michigan aux États-Unis[17].

Il est intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1962[3].

Matchs multipoints

Parenté dans le sport

Il est l'oncle du joueur de hockey professionnel Vic Desjardins[16].

Statistiques

Pour les significations des abréviations, voir statistiques du hockey sur glace.

Statistiques par saison[3] - [7]
Saison Équipe Ligue Saison régulière Séries éliminatoires
PJ B A Pts Pun PJ B A Pts Pun
1904National de MontréalFAHL21010
1905National de MontréalCLAH20000
1904-1905Soo Indians du MichiganLIH13110116
1905-1906Soo Indians du MichiganLIH224104129
1906-1907Soo Indians du MichiganLIH2325113628
1907-1908Shamrocks de MontréalECAHA1030315
1907-1908Club de hockey d'EdmontonE. Sr. HL33030
1908-1909Club de hockey d'EdmontonCoupe Stanley200011
1909Creamery Kings de RenfrewFHL550516
1910Canadiens de MontréalANH10006
1910Canadiens de MontréalANH12110115
1910-1911Canadiens de MontréalANH161901922
1911-1912Canadiens de MontréalANH182702740
1912-1913Canadiens de MontréalANH172402480
1913-1914Millionnaires de VancouverPCHA151421612
1914-1915Canadiens de MontréalANH203043415
1915-1916Canadiens de MontréalANH2424153942
1915-1916Canadiens de MontréalCoupe Stanley540418
1916-1917Canadiens de MontréalANH212162750222432
1916-1917Canadiens de MontréalCoupe Stanley45056
1917-1918Canadiens de MontréalLNH201762329201113
1918-1919Canadiens de MontréalLNH17145191252353
1918-1919Canadiens de MontréalCoupe Stanley50330
1919-1920Canadiens de MontréalLNH221412266
1920-1921Canadiens de MontréalLNH231652125
1921-1922Canadiens de MontréalLNH2324612
1922-1923Canadiens de MontréalLNH22123020000

Notes et références

Notes

    Références

    1. (en) « Didier Pitre hockey statistics & profile », sur The Internet Hockey Database
    2. (en) « Didier Pitre », sur Eliteprospects.com
    3. (en) « Didier Pitre, honoured member », sur Legends of Hockey Net (consulté le )
    4. (en) « Jean-Baptiste Laviolette, honoured member », sur Legends of Hockey Net (consulté le )
    5. McKinley 2000, p. 62
    6. McKinley 2000, p. 63
    7. Diamond 1998, p. 780
    8. Finnigan 1992, p. 48
    9. Bruneau et Normand 2003, p. 20–21
    10. Bruneau et Normand 2003, p. 21
    11. Bruneau et Normand 2003, p. 43
    12. Bruneau et Normand 2003, p. 46
    13. Bruneau et Normand 2003, p. 42
    14. Bruneau et Normand 2003, p. 637, 640, 667 et 668
    15. Bruneau et Normand 2003, p. 50
    16. (en) « Didier Pitre, Canadien Hockey Star From 1910 to '23, Is Dead », The Gazette,‎ , p. 12 (lire en ligne)
    17. (en) « Didier "Cannonball" Pitre (1883 - 1934) - Find A Grave Memorial », sur www.findagrave.com (consulté le )

    Site historique des Canadiens de Montréal

    Description, photos, faits saillants, biographie et plus sur le site historique des Canadiens, Notre Histoire.

    Bibliographie

    • Pierre Bruneau et LĂ©andre Normand, La glorieuse histoire des Canadiens, MontrĂ©al, Éditions de l'Homme, , 823 p. (ISBN 2-7619-1860-6)
    • (en) Michael McKinley, Putting a Roof on Winter: Hockey's Rise from Sport to Spectacle, Vancouver, Colombie-Britannique, Greystone Books, , 320 p. (ISBN 1-55054-798-4)
    • (en) Dan Diamond, Total Hockey: The Official Encyclopedia of the National Hockey League, Total Sports, , 1879 p. (ISBN 978-0836271140)
    • (en) Joan Finnigan, Old Scores, New Goals:The Story of the Ottawa Senators, , 221 p. (ISBN 9781550820416)
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