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Coiffe nantaise

La coiffe nantaise[1] est une coiffe vestimentaire de cérémonie, qui était portée par les femmes du pays nantais en Loire Atlantique.

Coiffe du Pays nantais - carte postale, photo d'Emile Hamonic, réalisée sur ce thème. Cette carte porte le n° 1013.

Historique

Les plus anciens documents sur les costumes bretons datent de 1820. A Nantes, encore visible vers 1907 dans la population artisanale des faubourgs, la coiffe, Ă  partir de cette date, petit Ă  petit disparait[2].

Avant 1900 à Nantes, il existe la Dormeuse, la Câline ou la Dorlotte[1]

  • La Câline est une coiffe plissĂ©e, en calicot, en un tissu dont le tissage formait des carreaux ou encore en grosse finette de coton ou mĂŞme en flanelle dite « mousseline de laine ». Cette coiffe est amidonnĂ©e, plissĂ©e aux doigts, sĂ©chĂ©e pli par pli au fer Ă  braise. On la retrouve dans le Pays de Retz, Saint-Jean de Boiseau ou Bouguenais. C'Ă©tait une coiffe considĂ©rĂ©e comme ordinaire pour le travail comme celui des Poissonnières de Nantes ou Ă  la campagne pour le travail dans les champs. On la portait pour la première messe ou le marchĂ©[3].
  • La Dorlotte est faite en mousseline, non amidonnĂ©e et uniquement plissĂ©e Ă  l'eau. Pour la tenir ferme on portait dessous un faux fond paillĂ© de mĂŞme forme et fait de tulle, de mousseline ou de nansouk, que l'on enfilait en mĂŞme temps. Coiffe considĂ©rĂ©e comme de belle facture et portĂ©e principalement par les femmes aisĂ©es des bourgs. Elle Ă©tait portĂ©e pour sortir[3].
  • La Dormeuse Ă©tait de meilleure facture encore, paillĂ©e et donc amidonnĂ©e, faite gĂ©nĂ©ralement de tulle très fin. Elle est plus longue Ă  repasser que la Dorlotte et plus fragile. On la considĂ©rait comme plus chic[3].


Après 1900 les coiffes à l'eau disparaissent et laissent la place aux seules coiffes paillées[3].

  • La Blanchisseuse - Appartient Ă  une sĂ©rie de cartes postales d'A. Thuret, rĂ©alisĂ©es sur ce thème. Cette carte porte le n° 2.
    La Blanchisseuse - Appartient à une série de cartes postales d'A. Thuret, réalisées sur ce thème. Cette carte porte le n° 2.
  • La Bonne - Appartient Ă  une sĂ©rie de cartes postales d'A. Thuret, rĂ©alisĂ©es sur ce thème. Cette carte porte le n° 3.
    La Bonne - Appartient à une série de cartes postales d'A. Thuret, réalisées sur ce thème. Cette carte porte le n° 3.
  • La Poissonnière - Appartient Ă  une sĂ©rie de cartes postales d'A. Thuret, rĂ©alisĂ©es sur ce thème. Cette carte porte le n° 1.
    La Poissonnière - Appartient à une série de cartes postales d'A. Thuret, réalisées sur ce thème. Cette carte porte le n° 1.

Composition

Les coiffes sont entretenues et montées par des lingères, métier obtenu après deux ans d'apprentissage après lequel l'ouvrière ne connaît qu'un type de coiffe. Son travail est de repasser, confectionner et réparer les coiffes.

La broderie et les ré-applications de broderie ne rentrent pas dans ses qualifications[3].

Coiffe de Nantes - Anonyme - Château des ducs de Bretagne - musée d'histoire de Nantes

Le fond

Le plus souvent de tulle, carré ou rectangulaire suivant les régions. Brodé que d'un seul côté par une couture, le même côté qui est bas, porté sur la nuque. Il est terminé par un ourlet ou gaine d'un centimètre environ de large où coulissent les lacets (Nord du département), liens (Nantes et Vignobles) ou cordons (peu utilisés, trouvés surtout dans le Sud). Ils servent à obtenir un effet de coulisse en tirant sur les extrémités libres[3].

Le dalais

Primitivement tous les fonds de coiffes portaient une bande de tissu, ou de dentelle cousue au bas de l'ourlet, c'est le dalais. Dans tout le Nord du département ce dalais a été supprimé, mais conservé dans le Sud. Pour les coiffes qui en comportent, il se prolonge sans interruption vers l'avant du visage et prend le nom de « devant de coiffe »[3].

Le devant de coiffe

Il encadre le visage d'une oreille à l'autre, mais au dessus de la tête, alors que le dalais se trouve en bas, à l'arrière de la tête. Il se poursuit sur tout le tour de la tête, jusqu'à se raccorder à lui-même. Le but est d'obtenir un arrondi encadrant le visage[3].

Dans la même matière que la coiffe (tissu ou dentelle), ce devant de coiffe permet de coudre la passe[3].

La passe

La passe à proprement dite comporte un ourlet, ou remplit, vers l'avant et un vers l'arrière. Pour les belles coiffes, elle est brodée de motifs assortis à ceux du fond de coiffe[3].

Coiffe Nantaise - 1900-1925 - Château des ducs de Bretagne - musée d'histoire de Nantes

Tissus

Tulle fin (fond et passe), disparu fin de la guerre 39-45 (impossible de s'en procurer en France)

Mousseline

Linon (mousseline double)

Gaze

Plumetis appliqué

Nansouk

Broderies

Broderies de Savoie ou d'Angers.

Les jours au point d'Alençon apparaissent tardivement.

Broderies de pays, type broderie bretonne.

Il était de coutume de mettre sept fleurs (symbolisant les sept vertus requises) sur les coiffes des mariées, qui continuaient à les porter ensuite.

Dentelles

Les plus prestigieuses venaient de Malines ou Bruxelles (dentelle Binche), dentelle assez serrée, la Malines étant encore plus fine.

Pour des coiffes plus ordinaires on utilisait la dentelle de Calais (plus ajourée, faite mécaniquement et formant des fleurs).

Les battants des anciennes coiffes étaient faits de dentelle dite bretonne[3].

Différences régionales[4]

Chaque région a sa propre forme de repassage. Chaque bourg possède son style propre, pouvant varier considérablement à quelques kilomètres près. Il existe cependant des caractéristiques voisines que l'on peut regrouper[3].

Nantes et vignoble

Grande coiffe au fond haut et dalais gaufré, (tuyauté). Son aire s'étend un peu au Nord de la Loire à partir de Sautron, Orvault mais surtout au Sud-Est jusqu'à La Regrippière, Clisson, Montaigu et s'arrête au Sud-Ouest à Saint-Colomban inclus[3].

A Nantes même, la coiffe était assez grande, à fond droit et non tombant. Par contre à Chantenay le fond tombait sur le dalais et le pignon était plus étroit[3].

Toutes ces coiffes se portaient bien appliquées sur la tête.

Mention spéciale pour quelques coiffes :

  • La Câline plissĂ©e des maraĂ®chères de Saint-Donatien-Doulon. Coiffe non amidonnĂ©e, mis Ă  part les liens passĂ©s Ă  l'amidon cru pour former une belle boucle sur la tĂŞte. Elle servait pour le travail, le jardinage et le marchĂ©[3]
  • La Dormeuse de mousseline. PortĂ©e par les maraĂ®chères pour s'habiller, coiffe plissĂ©e Ă  l'eau, Ă  petit fond rond, Ă  dalais et bord de tulle ou de dentelle de Bruxelles. Seuls dentelle, passe et pignon Ă©taient amidonnĂ©s. Elle ouvrait sur les cĂ´tĂ© grâce Ă  deux tresses de cheveux partant des tempes[3].
  • La coiffe des poissardes nantaises. En calicot amidonnĂ©, car un peu plus longue que celle des maraĂ®chères[3].
  • La coiffe des blanchisseuses de Vertou. Calicot amidonnĂ© portĂ© souvent sans rĂ©sille. Cette coiffe Ă©tait assez plate sur le dessus ce qui permettait aux lingères qui la portaient de placer leur sac de linge sur leur tĂŞte[3].

Coiffes à fond triangulaire et rentré[3] - [1]

Aire allant de Basse-Indre, Couëron, jusqu'à Cordemais, Saint-Etienne de Montluc, Vigneux.

Coiffes à dalais à peine resserrés par deux pinces derrière chaque oreille. Passe très longue (35 à 36 cm). Fond plat, lien noués au milieu.

Le tissu du fond est légèrement coupé en biais de chaque côté, ce qui requiert une base très longue. Le fond forme un triangle très large du bas. Il dépasse un peu de chaque côté du cou, quand on regarde la personne de face.

Comme à Nantes la passe est très appliquée sur la tête et ne décolle pas du tout.

Nort sur Erdre et Chateaubriant[3] - [1]

Cela recouvre Ligné, Saffré, Joué sur Erdre, Saint-Mars la Jaille, Saint-Julien de Vouvantes, Moisdon la Rivière. Les fonds des coiffes sont assez grands mais avec des pignons étroits, pointus et tombants. Il n'y a plus de dalais. La passe, ouvrant beaucoup, n'est plus appliquée mais décolle largement de chaque côté du visage. Elle peut ou non arriver un peu plus bas que le fond et le rejoint par un bel arrondi. La coiffe s'arrête en haut des oreilles, elle est décorée d'un ruban. Le territoire de cette coiffe se termine à Ancenis où débute déjà la coiffe angevine.

Nord-Ouest du département et Brière[3] - [1]

A partir de Nozay jusqu'au Grand Fougeray, Lagon et Redon, en passant par Savenay, Campbon, Pontchâteau, Missillac, Dréfféac, Saint-Gildas des Bois, à remonter sur Saint-Dolay, Nivillac et Férel (à l'exclusion de la Roche-Bernard) puis enfin Saint-Malo de Guersac et Saint-Nazaire.

Elles sont beaucoup plus petites, toujours sans dalais, leur fond n'est plus resseré en bas par des plis verticaux et leur paillage, beaucoup plus réduit, descend à peine au dessous de la ligne des cœurs. Le plus grand nombre des coiffes de cette région sont portées sans ruban telles celles de la Brière et parraissent plus nues.

La coiffe de Blain du même style mais non tuyauté était obtenu au moyen d'un gauffre et non de pailles. Le gauffrage, resserant moins le tulle que le paillage, on en arrive à un fond très petit, porté verticalement et fixé à une passe assez large et très ouvrante.

Les coiffes du Croisic et du Pouliguen sont sans dalais mais très grande de fond, ce qui obligeait pour les resserer à pratiquer deux lignes de cœurs supplémentaires au bas du fond. La passe est étroite mais très longue et encadre complètement le visage. Ses coins sont cassés en bas. Ces coiffes étaient gauffrées.

Références

  1. Yann Guesdon, Coiffes de Bretagne, Coop Breizh, (ISBN 978-2-84346-691-5 et 2-84346-691-1, OCLC 900410633, lire en ligne)
  2. J. STANY-GAUTHIER, Folklore de Loire-Atlantique, 3ème partie, Les costumes, Nantes, , 172 p., p. 117
  3. Paul MASSON, La Dormeuse ou l'art de la coiffe nantaise, Paimboeuf, Editions du Pays de Retz, , 124 p., p. 13-29
  4. Padraig Creston, Le costume breton, Champion, (ISBN 2-909924-03-3 et 978-2-909924-03-8, OCLC 937722157, lire en ligne)

Articles connexes

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