Coiffe bigoudène
La coiffe bigoudène est une coiffe vestimentaire, qui était portée par les femmes du Pays bigouden en Bretagne. S'il existe plusieurs coiffes dites bigoudènes selon les époques, la plus connue est la coiffe de cérémonie "haute" (1920/1960), caractérisée par sa taille (une trentaine de centimètres, jusqu'à 40 cm à Penmarc'h) et qui est devenue un symbole de la Bretagne[1].
Historique
Initialement, le mot bigouden, apparu dans les années 1830, désigne la petite pointe qui surmonte la coiffe. Il s'étend par la suite à la coiffe entière, puis au pays où cette coiffe est portée[2].
Contrairement à une légende répandue, faisant de la taille de coiffes une réponse aux clochers coupés lors de la révolte du Papier-timbré (XVIIe siècle), la coiffe bigoudène n’est devenue haute qu’au XXe siècle, notamment dans l'entre deux guerres où elle gagne un centimètre par an[1]. Elle ne commence sa croissance en hauteur qu'à partir de 1920[3]. La hauteur maximale de la coiffe est atteinte au sortir de la Seconde Guerre mondiale, date à laquelle le costume breton devient démodé[1].
La coiffe haute est une coiffe de cérémonie : la coiffe de tous les jours (hors deuil), portée pendant les travaux quotidiens, est le vouloutenn, en fait un simple ruban de velours noir autour du peigne et derrière lequel on dissimulait le chignon[4].
En 1977, 31 % des femmes de plus de 47 ans portent la coiffe[1], chiffre qui passe à 500 femmes (tous âges confondus) en 1993[4]. En 2011, Maria Lambour est l'une des dernières femmes à porter quotidiennement cette coiffe[5]. En 2016 elle n'est portée que lors de manifestations culturelles et par de rares femmes sur une base presque quotidienne[6]. En 2019, hors des cercles folkloriques, on ne recense plus qu'une seule femme de 93 ans l'arborant occasionnellement, Alexia Caoudal[7].
Composition
La partie haute de la coiffe est un rectangle de dentelle, qui doit être amidonnée avant d'être repassée pour acquérir de la tenue[7].
Dans la culture
La coiffe a pu être vue dans des publicités, telles que celles de la marque Tipiak[8] ou Breizh Cola[9] - [10].
Les autocollants de l'entreprise À l'Aise Breizh, symbolisant un petit personnage portant une coiffe bigoudène, collés sur les voitures à plus de 800 000 exemplaires, sont devenus un symbole populaire de reconnaissance des bretons[11].
Dès les années 1950 la coiffe bigoudène (qui ne représente que deux cantons bretons et est inconnue ailleurs dans le costume traditionnel) est devenue le cliché de la Bretonne par excellence dans les caricatures de la presse française, ainsi celles de Plantu, dans le quotidien français Le Monde).
Références
- « L’histoire de la plus célèbre coiffe bretonne… « Musée Bigouden », sur www.ville-pontlabbe.fr (consulté le )
- « Le musée », sur Musée Bigouden - Pont l'Abbé - Pays Bigouden (consulté le )
- Marie-Claude Monchaux, Le Costume breton, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-01508-0, lire en ligne)
- Jean-Louis GUEGADEN, « Karten Bost Coz Giz Bigoudenn », sur kbcgizbigoudenn.franceserv.com (consulté le )
- « Deiz-ha-bloaz laouen Maria ! », Bretons, no 69,‎ , p. 4
- « Léchiagat. Marie Pochat, la bigoudène, fête ses 100 ans », sur Le Telegramme (consulté le )
- « La coiffe bigoudène, une tradition bretonne datant de plus d'un siècle », sur lci.fr,
- Noëlle Cousinié, « Maria la Bigoudène, cent ans, jamais sans sa coiffe », Ouest-France,‎ , Quatrième de couverture (lire en ligne)
- « Breizh Cola débarque à Paris | Pub en stock », sur www.pubenstock.com (consulté le )
- « Les affiches Breizh Cola », sur www.breizhcola.fr (consulté le )
- Didier Déniel, « À l'aise Breizh. La Bigoudène a du ressort », sur www.letelegramme.fr, (consulté le )
Articles connexes
Liens externes
- Le Télégramme, « Centenaire de la Bigoudène Marie Pochat. Les préparatifs, mise en place de la coiffe. », sur Dailymotion (consulté le )