Chloracétone
La chloracétone ou chloroacétone est un composé organique chloré dérivé de l'acétone, de formule C3H5ClO.
Chloracétone | ||
Identification | ||
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Nom systématique | chloropropanone | |
Synonymes |
chlorure d'acétonyle, 1-chloro-2-propanone, monochloroacétone, 1-chloro-2-cétopropane, 1-chloro-2-oxypropane |
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No CAS | ||
No ECHA | 100.001.056 | |
PubChem | 6571 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Apparence | liquide rose clair Ă l'odeur Ăącre[1] | |
Propriétés chimiques | ||
Formule | C3H5ClO [IsomĂšres] |
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Masse molaire[2] | 92,524 ± 0,005 g/mol C 38,94 %, H 5,45 %, Cl 38,32 %, O 17,29 %, |
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Propriétés physiques | ||
T° fusion | â44 °C[1] | |
T° ébullition | 119 °C[1] | |
Solubilité | 100 g·L-1 (eau, (20 °C)[1] | |
Masse volumique | 1,15 g·cm-3 (20 °C)[1] | |
Densité de vapeur | 3,19[1] | |
Densité de vapeur du mélange avec l'air | 1,09[1] | |
T° d'auto-inflammation | 610 °C classe T1[1] |
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Point dâĂ©clair | 35 °C[1] | |
Limites dâexplosivitĂ© dans lâair | 3,4 vol.% - [1] | |
Pression de vapeur saturante | 8 hPa (20 °C) 105 hPa (50 °C) 185 hPa (65 °C)[1] |
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Viscosité dynamique | 1,11 mPa·s (25 °C)[1] | |
Précautions | ||
SGH[1] | ||
H226, H301, H310, H315, H319, H330, H335, H410, P210, P273, P280, P302+P352, P304+P340, P305+P351+P338 et P308+P310 |
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Transport[1] | ||
Ăcotoxicologie | ||
DL50 | 100 ”L·kg-1 (cobaye, dermique)[3] 127 mg·kg-1 (souris, oral)[4] 141 mg·kg-1 (lapin, dermique)[4] 80 mg·kg-1 (rat, i.p.))[5]> 100 mg·kg-1 (rat, oral))[4] |
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CL50 | 262ppm/1H (rat, inhaltion)[4] | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
Propriétés[1]
La chloracétone se présente sous la forme d'un liquide rose clair à l'odeur ùcre. C'est un liquide inflammable, qui peut former des mélanges explosifs avec l'air au-dessus de son point d'éclair (35 °C). Elle est soluble dans l'eau (100g/l), et présente une volatilité moyenne à basse. Elle présente des risques aigus ou chroniques pour la santé, et est dangereuse pour la vie aquatique.
La chloracétone se décompose lorsqu'elle est chauffée, produisant notamment du chlorure d'hydrogÚne, de l'acétone et des aldéhydes. Elle réagit dangereusement avec les agents oxydants et les bases. Lorsqu'elle est stockée pour une longue durée, la chloracétone se polymérise vigoureusement voire de façon explosive. Un échantillon ainsi stocké durant deux ans a explosé peu de temps aprÚs avoir été touché. Pour cette raison, elle et généralement vendue sous forme « stabilisée », par exemple en mélange avec 0,5 % de carbonate de calcium.
Histoire
Pendant la PremiÚre Guerre mondiale, le chloracétone a été utilisée par la France comme lacrymogÚne, d'abord en novembre 1914 sous le nom de « Tonite », puis plus tard en mélange avec le brome sous le nom de « Martonite ».
Production
La chloracĂ©tone est produite par chloration de l'acĂ©tone, par exemple en introduisant du dichlore gazeux dans une suspension de carbonate de calcium dans l'acĂ©tone. Si la chloration est trop forte, d'autres composĂ©s sont Ă©galement produits, des di- ou trichloracĂ©tones. Ceux-ci sont beaucoup plus toxiques mais moins irritants que la (mono-)chloracĂ©tone. Les sous-produits peuvent ensuite ĂȘtre sĂ©parĂ©s par distillation, mais l'opĂ©ration peut s'avĂ©rer dĂ©licate du fait de la proximitĂ© de leurs points d'Ă©bullition respectifs.
La chloracĂ©tone peut Ă©galement ĂȘtre synthĂ©tisĂ©e par rĂ©action entre le dichlore et le dicĂ©tĂšne.
Production accidentelle
En laboratoire, la chloracĂ©tone peut ĂȘtre produite et libĂ©rĂ©e accidentellement dans des rĂ©actions des chloration si de l'acĂ©tone est utilisĂ©e comme solvant, ou si de l'acĂ©tone est utilisĂ©e pour nettoyer du matĂ©riel contaminĂ© par un agent de chloration ou du chlore lui-mĂȘme (sous forme dissoute). Le contact provoque une irritation considĂ©rable, voire des brĂ»lures graves aux yeux et la peau, et les voies respiratoires peuvent Ă©galement touchĂ©es. Lors de la production de peroxyde d'acĂ©tone avec de l'acide chlorhydrique comme catalyseur, de la chloracĂ©tone peut se former si le mĂ©lange rĂ©actionnel devient trop chaud.
Purification
La chloracĂ©tone du commerce contient 5 % d'impuretĂ©s, notamment de l'oxyde de mĂ©sityle qui ne peut ĂȘtre Ă©liminĂ© par distillation. L'oxyde de mĂ©sityle peut ĂȘtre oxydĂ© en utilisant KMnO4 en milieu acide pour former un diol (suivi d'une sĂ©paration avec l'Ă©ther), qui peut ensuite ĂȘtre Ă©liminĂ© par distillation[6].
Applications
La chloracĂ©tone est utilisĂ©e pour faire des coupleurs de colorant (en) en photographie couleur et est un intermĂ©diaire de synthĂšse[7]. La chloracĂ©tone peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e dans la synthese de Feist-Benary (en) de furanes[8] :
La réaction du phénolate avec la chloracétone donne la phénoxyacétone[9] qui est ensuite utilisée pour produire de nombreux composés pharmaceutiques. Une quantité catalytique d'iodure de potassium est également nécessaire pour faciliter une réaction de Finkelstein.
Notes et références
- (en)/(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Chloroaceton » (voir la liste des auteurs) et en allemand « Chloraceton » (voir la liste des auteurs).
- Entrée « 78-95-5 » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accÚs le 13 avril 2020 (JavaScript nécessaire).
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Kodak Company Reports. Vol. 21 mai 1971
- Sargent EV, Kirk GD, Hite M., « Hazard evaluation of monochloroacetone », American Industrial Hygiene Association Journal, vol. 47,â (PMID 3751887)
- Oyo Yakuri. Pharmacometrics. Vol. 33, Pg. 695, 1987.
- Phys. Chem. Chem. Phys., 2000,2, 237-245
- Gloria J. Hathaway et Nick H. Proctor, Proctor and Hughes' Chemical Hazards of the Workplace, Wiley-Interscience, , 143â144 p. (ISBN 978-0-471-26883-3, lire en ligne)
- Jie-Jack Li et E. J. Corey, Name Reactions in Heterocyclic Chemistry, Wiley-Interscience, , 160 p. (ISBN 978-0-471-30215-5, lire en ligne)
- Charles D. Hurd et Percy Perletz, « Aryloxyacetones1 », Journal of the American Chemical Society, vol. 68, no 1,â , p. 38â40 (ISSN 0002-7863, DOI 10.1021/ja01205a012)