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Capri

Ăźle italienne

Pour les articles homonymes, voir Capri (homonymie).

Capri
Vue de Capri.
Vue de Capri.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Localisation Mer Tyrrhénienne
(Mer Méditerranée)
CoordonnĂ©es 40° 33â€Č 00″ N, 14° 14â€Č 00″ E
Superficie 10,4 km2
Point culminant Monte Solaro (589 m)
Administration
Région Drapeau de la région de Campanie Campanie
Province Naples
DĂ©mographie
Plus grande ville Capri
Autres informations
Fuseau horaire UTC+1
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Capri
Capri
Géolocalisation sur la carte : Méditerranée
(Voir situation sur carte : Méditerranée)
Capri
Capri
Géolocalisation sur la carte : Campanie
(Voir situation sur carte : Campanie)
Capri
Capri
Île en Italie

Capri (prononciation en napolitain: /ˈkɑːpri/) est une Ăźle italienne situĂ©e dans la baie de Naples en mer TyrrhĂ©nienne , en face de la pĂ©ninsule de Sorrente.

Pour sa beautĂ©, elle est un lieu de villĂ©giature dĂšs l'Ă©poque romaine. L'Ăźle possĂšde de nombreux centres intĂ©rĂȘts comme la Marina Piccola, le belvĂ©dĂšre de Tragara, la grotte bleue (Grotta Azzurra), la Villa San Michele, la Villa Malaparte ainsi que les ruines des villas impĂ©riales romaines.

Étymologie

Selon Pline l'Ancien, l'Ă©tymologie du nom de Capri remonte aux anciens colons grecs : il ne dĂ©rive donc pas du latin (capreae = chĂšvres), mais du grec ancien ÎșÎŹÏ€ÏÎżÏ‚ (kapros = sanglier). Ces colons seraient des TĂ©lĂ©boens (΀ηλΔÎČόαÎč ; Tēlěbǒae, -ārum), venus des Ăźles TĂ©lĂ©boĂŻdes (Tēlěbǒides insǔlae) proches de Leucade, Ă  savoir Taphias (Taphǐae) et Oxǐae. Le hameau des hauteurs de l'Ăźle s'appelle toujours Anacapri (du grec ano = en altitude).

GĂ©ographie

Carte de Capri.

Longue de six kilomÚtres sur presque trois kilomÚtres de large au maximum, avec 17 kilomÚtres de cÎtes, Capri a une superficie d'environ 10 km2. Son relief montagneux culmine au mont Solaro avec 589 mÚtres d'altitude, suivi du mont Tiberio avec 334 mÚtres, deux massifs situés dans la partie ouest de l'ßle[1].

On la connaĂźt particuliĂšrement pour les stacks, deux rochers Ă©mergeant de la mer.

Contrairement aux autres Ăźles du golfe de Naples, Capri n'est pas d'origine volcanique mais sĂ©dimentaire ; elle est en effet formĂ©e de terrains calcaires datant du CrĂ©tacĂ© et, dans une moindre mesure, de couches remontant Ă  l'ÉocĂšne et de tufs provenant des volcans voisins. Du point de vue gĂ©ologique, elle constitue l'extrĂȘme contrefort du systĂšme montagneux de la pĂ©ninsule de Sorrente, qui est elle aussi de nature calcaire[1].

Sur son territoire se trouvent la commune homonyme de Capri et la commune d'Anacapri[2].

Histoire

Préhistoire

La prĂ©histoire de Capri est un des chapitres les plus intĂ©ressants de celle d’Italie. Elle est surtout utile Ă  la connaissance des plus anciennes vicissitudes gĂ©ologiques de l’üle : depuis le temps oĂč, Ă  l’origine, elle appartenait Ă  la TyrrhĂ©nie, plus tard submergĂ©e, jusqu’à son dĂ©tachement de la terre ferme, sa formation et sa civilisation. Les premiers Ă  dĂ©couvrir la prĂ©histoire de Capri furent les romains. Les architectes et les esclaves employĂ©s aux premiĂšres constructions impĂ©riales avaient fait, en creusant les fondations de grands Ă©difices, une dĂ©couverte singuliĂšre : des os gigantesques d’animaux primordiaux et des armes inconnues en pierre, comme ceux que pouvaient utiliser les hĂ©ros de la lĂ©gende et du mythe. Ces os et ces armes furent montrĂ©s Ă  Auguste et l’empereur, qui n’aimait pas ĂȘtre, chez lui, entourĂ© d’Ɠuvres d’art rares et prĂ©cieuses, voulut au contraire conserver dans sa villa de Capri ces Ă©tranges et exceptionnels monuments des origines de l’üle. C’est ainsi que le premier musĂ©e de palĂ©ontologie et de palĂ©o-ethnologie se constitua dans la maison d’Auguste. SuĂ©tone nous le raconte comme une des choses les plus singuliĂšres de la vie et du caractĂšre de l’empereur, soulignant l’intĂ©rĂȘt de naturaliste portĂ© par celui-ci Ă  la dĂ©couverte. Et rapportĂ© comme suit par lui : (SuĂ©t.,Vie d’Aug., 72): “ ...qualia sunt Capreis immanium belluarum ferarumque membra praegrandia, quae dicuntur gigantum ossa, et arma heroum...),,(“Il s’intĂ©ressa de maniĂšre, particuliĂšre de choses singuliĂšres par leur anciennetĂ© et raretĂ©, les armes des hĂ©ros...). D’autres os gigantesques et d’autres armes en pierre, enfouis et entremĂȘlĂ©s dans le limon dessĂ©chĂ© d’un ancien bassin lacustre. Il s’agissait d’os d’animaux disparus, tels que l’Elephas primigenius (mammouth) le Rhinoceros Merckii, l’Ursus spelaeus et d’armes d’attaque et de dĂ©fense, tels que les pointes de silex et de quartzite taillĂ©es et affilĂ©es, triangulaires ou amygdaloĂŻdes, de type chellĂ©en et moustĂ©rien, instruments de l’art primitif de la guerre. Ce fut un mĂ©decin naturaliste, Ignazio Cerio, qui reconnut et recueillit, dans les tranchĂ©es de fondation, les nouveaux et prĂ©cieux monuments de la vie palĂ©ozoĂŻque de Capri, remontant de milliers d’annĂ©es dans la prĂ©histoire.

Antiquité et époque romaine

Ancienne carte.

L'Ăźle fut habitĂ©e Ă  une Ă©poque trĂšs reculĂ©e. Les preuves d'une installation humaine trĂšs ancienne furent trouvĂ©es Ă  l'Ă©poque romaine ; selon SuĂ©tone (Vie des douze cĂ©sars, Auguste, LXXII, 6), lorsque furent creusĂ©es les fondations de la villa d'Auguste, « des os de gĂ©ants et des armes des hĂ©ros » furent mis au jour. L'empereur ordonna que ces objets soient exposĂ©s dans les jardins de sa rĂ©sidence principale, le Palais de la Mer, et parce que le calcaire de l'Ăźle remonte au CrĂ©tacĂ©, on peut penser qu'il s'agissait de fossiles de reptiles marins. Des fouilles rĂ©alisĂ©es Ă  l'Ă©poque moderne ont montrĂ© qu'une prĂ©sence humaine sur l'Ăźle peut ĂȘtre attestĂ©e au NĂ©olithique et Ă  l'Ăąge du bronze[3].

Tacite Ă©crit qu'il y avait 12 villas impĂ©riales Ă  Capri. Les ruines de celle de Tragara pouvaient encore ĂȘtre vues au XIXe siĂšcle.

TibÚre, le successeur d'Auguste, construisit aussi une série de villas à Capri, la plus connue étant la villa Jovis ; il y passe sans interruption les dix derniÚres années de son rÚgne (de 27 à 37). Depuis la petite église de la Madonna del Soccorso, qui s'élÚve désormais sur les ruines de l'antique demeure, la vue est à couper le souffle : elle balaie Ischia, Procida, la baie de Naples et la péninsule de Sorrente.

Moyen Âge et Ă©poque moderne

Lorsque le marĂ©chal Murat succĂšde Ă  son beau-frĂšre Joseph Bonaparte sur le trĂŽne du royaume de Naples, le gĂ©nĂ©ral Jean Maximilien Lamarque est chargĂ© le 18 dĂ©cembre 1808 de prendre l'Ăźle de Capri. En effet, sa garnison anglaise aux ordres d'Hudson Lowe, le futur geĂŽlier de l'Empereur Ă  Sainte-HĂ©lĂšne, narguait la prĂ©sence française, le drapeau britannique Ă©tant visible des fenĂȘtres mĂȘmes du palais royal. De par sa configuration naturelle, l'Ăźle semblait inexpugnable. EntourĂ©e de rochers Ă  pic couronnĂ©s par les dĂ©fenses ennemies, fortement armĂ©es d'artillerie, on ne pouvait l'investir que par escalade et sous le feu nourri d'une garnison nombreuse. Lamarque en entreprit l'escalade Ă  la tĂȘte de ses hommes, faisant enlever les Ă©chelles et retirer les navires pour ĂŽter toute possibilitĂ© de repli ; il ne restait donc plus aux Français qu'Ă  se faire dĂ©cimer sur place ou Ă  vaincre, et c'est baĂŻonnette au canon qu'ils rĂ©ussirent aprĂšs plusieurs tentatives Ă  enfoncer les dĂ©fenses anglaises, imposant Ă  l'ennemi une capitulation laissant aux mains des troupes françaises magasins, munitions et ateliers. Rendant hommage Ă  la valeur de ses adversaires, le gĂ©nĂ©ral Lamarque accorda la libertĂ© aux Anglais qui quittĂšrent l'Ăźle sans armes ni bagages.

Histoire contemporaine

Affiche publicitaire.

À partir du XIXe siĂšcle, Capri devient une destination de villĂ©giature pour l'aristocratie romaine, aux saisons oĂč la tempĂ©rature est trop Ă©levĂ©e dans la capitale. L'Ăźle est frĂ©quentĂ©e par de nombreuses personnalitĂ©s (Henry James, Oscar Wilde, Rainer Maria Rilke, Maxime Gorki, Victoria de Bade ou encore Curzio Malaparte ; des artistes allemands, des lesbiennes amĂ©ricaines et des rĂ©volutionnaires russes y Ă©lisent Ă©galement un temps domicile). Le mĂ©decin Axel Munthe fait restaurer la villa San Michele et Fritz Krupp, hĂ©ritier des aciĂ©ries prussiennes, fait construire un chemin escarpĂ© jusqu'Ă  sa villa, ainsi qu'une grotte artificielle dans le port de Marina Piccola[4].

Capri connaĂźt un regain de popularitĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1930, mais surtout dans les annĂ©es 1950-1960, oĂč elle devient une destination prisĂ©e de la jet-set (le prince Rainier et Grace Kelly, la duchesse de Windsor, Richard Burton et Elizabeth Taylor, Marisa Berenson, Penelope Tree, David Bailey, Valentino, Aristote Onassis et Jackie Kennedy, etc.). L'Ăźle donne naissance Ă  un style vestimentaire issu de l'artisanat local (gros colliers en corail et turquoises, spartiates ou encore le pantalon capri), inspirant les crĂ©ateurs de mode (Dolce & Gabbana par exemple). Laurent Cotta, chargĂ© de la crĂ©ation contemporaine au palais Galliera, musĂ©e de la Mode de la Ville de Paris note : « En pleine Trente Glorieuses, tout le monde dĂ©file ici
 Il suffit d'avoir un yacht. On se fĂ©licite de l'ambiance (soi-disant) conviviale, comme Ă  Saint-Tropez oĂč on joue aux boules avec le poissonnier. Une sorte de mixitĂ© sociale de vacances »[4].

Capri dans la culture

Art et littérature

L'ßle a accueilli de nombreux hÎtes illustres comme Jean Cocteau, André Gide, Maxime Gorki qui vint en exil à Capri entre les deux révolutions russes de 1905 et 1917 et y écrivit Enfance, Oscar Wilde, Jacques d'AdelswÀrd-Fersen, Pablo Picasso, et elle est devenue une destination trÚs prisée des touristes. On y visite notamment la villa San Michele et ses collections, qui appartenaient au médecin et écrivain suédois Axel Munthe (1857-1949), ainsi que la villa Malaparte, ou encore la villa Vismara, transformée en hÎtel.

Cuisine

Salade caprese.

Personnalités

Tourisme

Lors de la saison touristique, en été, l'ßle est trÚs fréquentée. En revanche, pendant les jours fériés et pendant l'hiver, les visiteurs peuvent se promener toute la journée sans presque rencontrer personne.

Notes et références

  1. « Guide touristique », sur capritourism.com (consulté le )
  2. http://www.capri.com/en/anacapri
  3. Adelia Pelosi : Parcorsi archeologici dell'isola di Capri, ed. La Conchiglia 2003.
  4. HélÚne Guillaume, « Et mon ßle, tu l'aimes mon ßle ? », Le Figaro, mardi 15 juillet 2014, page 12.

Voir aussi

Articles connexes