Capri (vĂȘtement)
Un capri aussi appelĂ© corsaire ou pantacourt, parfois « pantalon cigarette », est un bas de vĂȘtement qui s'arrĂȘte entre le genou et le mollet, Ă mi-chemin entre le pantalon et le short. Bien que trouvant l'origine de son nom dans l'Ăźle de Capri, il est appelĂ© « pinocchietto » en Italie.
Description et historique
Le capri pants s'arrĂȘte soit Ă mi-mollet, soit juste en dessous du mollet, voire en dessous du genou.
Bien qu'à l'origine le capri ait été conçu pour les femmes, il est devenu parfois porté par les hommes dans plusieurs pays, notamment en Europe.
Le capri est conçu en 1948 par la styliste Sonja de Lennart (en) sous le nom de « capri pants »[1] et popularisé l'année suivante par Bunny Roger (en) alors en vacances sur l'ßle de Capri[2]. En France, c'est Brigitte Bardot qui le popularise dans les années 1950 portant à l'écran un capri en Vichy[3]. Son usage, ces années là , vient en parallÚle de la démocratisation du pantalon pour les femmes, ainsi que de l'apparition d'une mode plus confortable[4].
Il devient en vogue aux Ătats-Unis dans les annĂ©es 1960 Ă cause de la sĂ©rie The Dick Van Dyke Show. En effet l'actrice Mary Tyler Moore qui y jouait le rĂŽle de la jeune femme au foyer y portait ce capri, ce qui fit alors sensation. Mary Tyler Moore prĂ©cise que « c'est moi qui ai imaginĂ© que Laura Petrie, mon personnage dans The Dick Van Dyke Show, puisse ĂȘtre en pantalon dans les scĂšnes d'intĂ©rieur, car je savais ce que portaient les femmes au foyer amĂ©ricaines au dĂ©but des annĂ©es 1960 : un pantalon court. je crois avoir Ă©tĂ© la premiĂšre femme dans une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Ă ne pas porter de robe Ă fleurs et de talons pour passer l'aspirateur dans le salon. Car ce n'Ă©tait pas la vĂ©ritĂ©[5]. » Les sĆurs Fontana crĂ©ent, Ă la demande d'Edith Head, des vĂȘtements « style Capri » pour Audrey Hepburn dans le film Vacances romaines ; Edith Head va dĂ©cliner le « style Capri » en dessinant la jupe Capri, la chemise Capri, la ceinture Capri, mais seul le pantalon restera notable[6]. L'annĂ©e suivante, c'est Hubert de Givenchy qui rĂ©alise un pantalon court pour l'actrice dans Sabrina[1]. La mode italienne (en) est sur le devant de la scĂšne dans les annĂ©es 1960. Emilio Pucci inclut nombre de pantalons capri colorĂ©s Ă ses collections[7].
Le pull noir, pantacourt bien serré, chaussures plates, cheveux longs et yeux de biches comme Juliette Gréco devient un classique, particuliÚrement dans les rues de Paris[8]. Mais toutes les classes de la société, internationalement, adoptent alors le capri[8].
AprÚs le capri subit une baisse de popularité entre 1970 et 2000, bien qu'Uma Thurman l'ait porté dans le film Pulp Fiction sorti en 1994 ou Rafael Nadal lors de nombreux matchs[8].
Références
- Mancinelli 2011, p. 412.
- (en) Clive Fisher, « Obituary: Bunny Roger », sur independent.co.uk, (version du 7 avril 2011 sur Internet Archive)
- Christine Bard, Une histoire politique du pantalon, Le Seuil, (ISBN 978-2-02-103243-7, lire en ligne)
- Alexandra Bosc et al., « Les paradoxes de la mode des années 1950, entre nostalgie et modernité », dans Palais Galliera, Olivier Saillard, Les années 50 : la mode en France 1947 - 1957, Paris Musées, (ISBN 978-2-7596-0254-4), p. 235
- Mancinelli 2011, p. 411.
- Mancinelli 2011, p. 412 Ă 413.
- Marnie Fogg (dir.) et al. (trad. de l'anglais par Denis-Armand Canal et al., prĂ©f. Valerie Steele), Tout sur la mode : Panorama des chefs-dâĆuvre et des techniques, Paris, Flammarion, coll. « Histoire de l'art », (1re Ă©d. 2013 Thames & Hudson), 576 p. (ISBN 978-2-08-130907-4), « Le stylisme italien de l'aprĂšs-guerre », p. 335
- Mancinelli 2011, p. 413.
Source
- Antonio Mancinelli (trad. de l'italien), Fashion Box : les icĂŽnes de la mode, Paris, Ăditions du ChĂȘne, , 480 p. (ISBN 978-2-8123-0426-2), « Pantacourt ou Capri pants », p. 410 Ă 435.