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Alain Cuny

Alain Cuny, de son vrai nom René Xavier Marie Alain Cuny[1] est un acteur français, né le à Saint-Malo et mort le dans le 14e arrondissement de Paris.

Alain Cuny
Description de cette image, également commentée ci-après
Alain Cuny à Paris en 1979.
Nom de naissance René Xavier Marie Alain Cuny
Naissance
Saint-Malo (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 85 ans)
14e arrondissement de Paris (France)
Profession Acteur, réalisateur
Films notables Les Visiteurs du soir
Notre-Dame de Paris
La dolce vita
La Voie lactée
Emmanuelle
Détective

Il est l'un des compagnons de la première heure de Jean Vilar au Théâtre national populaire et au Festival d'Avignon.

Biographie

Alain Cuny en 1945 (photo studio Harcourt).

Fils d'Albert Cuny, avoué à Saint-Malo et de Marguerite Soudée, Alain Cuny est élevé par une tante très rigoriste et passe une grande partie de son enfance auprès d'elle, à Boucey. Il grandit dans un orphelinat où ses parents l'ont placé (cf. le livret du cd : Joseph Haydn. Les Sept dernières paroles du Christ, paru en 1992).

Très tôt, il s'intéresse au dessin et à la peinture. En 1923, il est élève de l’école des Beaux-Arts de Paris. Encore très jeune, il réalise des décors et dessine des affiches pour le théâtre et le cinéma (en particulier pour La Rue sans joie de Pabst en 1925, Gribiche de Jacques Feyder en 1926). Il s'intéresse aussi à la psychanalyse, signe des articles avant de devenir un disciple fervent de Lacan et au surréalisme, fréquente André Breton, Roger Vitrac, Antonin Artaud avec Roger Blin, Robert Desnos et, par l'intermédiaire de Pierre Reverdy dont il devient l'ami, rencontre Georges Braque et Pablo Picasso.

Tandis qu'il poursuit une carrière de décorateur, il découvre le métier de comédien par une amie norvégienne et devient l'élève de Charles Dullin qui lui déclare : « Tu peux te consacrer au théâtre si tu le veux[2]. » En 1939, Édouard Bourdet, administrateur de la Comédie-Française, lui signe un engagement pour jouer dans Phèdre aux côtés de Marie Bell. Mais la guerre interrompt le projet. C'est la même année que, déjà connu dans le monde du théâtre, il fait ses premières apparitions au cinéma dans Remorques de Jean Grémillon et Madame Sans-Gêne de Roger Richebé. La révélation auprès du public vient en 1942, dans Les Visiteurs du soir de Marcel Carné où il tient le rôle du ménestrel Gilles qui a passé un contrat avec le Diable. Il apparaît encore dans Le Baron fantôme, de Jean Cocteau, en 1943. Pendant la guerre, il rencontre Paul Claudel qui le choisit, en 1944, pour incarner Pierre de Craon dans L'Annonce faite à Marie. C'est le début d'une passion pour Claudel qui durera jusqu'à la fin de sa vie.

Après la guerre, Cuny participe au Festival d'Avignon et rejoint le Théâtre national populaire de Jean Vilar, où il joue Shakespeare, Anouilh, Sartre, Pirandello, Claudel. Il continue parallèlement d'apparaître à l'écran, dans le cinéma français comme dans le cinéma italien : sa carrière en Italie débute en 1950, lorsque Curzio Malaparte le fait jouer dans Le Christ interdit. Il travaille ensuite avec Michelangelo Antonioni (La Dame sans camélia, 1953) et Federico Fellini (La dolce vita, 1959). En 1956, il incarne Frollo dans Notre-Dame de Paris, de Jean Delannoy. À la fin des années 1950, il rejoint la compagnie Renaud-Barrault où il incarne notamment Simon Agnel, dans Tête d’Or de Claudel. En 1960, durant la guerre d'Algérie, il compte au nombre des signataires du Manifeste des 121.

Lors du festival de Cannes 1960, auquel il assiste en tant qu'interprète de La dolce vita, Alain Cuny provoque un incident : choqué par le mauvais accueil réservé au film L'avventura, de Michelangelo Antonioni, il assiste le soir même à un dîner de gala pendant lequel se produit le chanteur Dario Moreno. Ne supportant pas que l'on fasse un triomphe au « pitre » Moreno après avoir hué Antonioni, Alain Cuny invective publiquement le chanteur. Il est alors exclu du festival par le délégué général Robert Favre Le Bret[3] - [4].

En 1969, il interprète Lichas dans le film Satyricon de Fellini.

En 1974, Alain Cuny tient le rôle de Mario, théoricien de l'amour libre, dans le film Emmanuelle où il cite à foison Gaston Bachelard. Il déclarera par la suite : « J'ai joué dans Emmanuelle pour me débarrasser de l'estime des gens que je n'estimais pas[5]. »

À partir du milieu des années 1970, il espace ses apparitions, tant sur les planches qu'à l'écran. Il se produit plusieurs fois dans des lectures de textes au Festival d'Avignon et, au cinéma, apparaît chez Francesco Rosi ou Jean-Luc Godard. En 1988, il interprète dans Camille Claudel le rôle du père de Paul Claudel, ce qui lui vaut d'être nommé l'année suivante pour le César du meilleur acteur dans un second rôle. À quatre-vingt-deux ans, il passe à la mise en scène de cinéma et réalise L'Annonce faite à Marie, d'après la pièce de Claudel. Il tient son dernier rôle à l'écran en 1992, dans le film Le Retour de Casanova.

Vie privée

En 1962, il épouse Marie-Blanche Guidicelli. Le couple divorce en 1969.

Alain Cuny est inhumé à Civry-la-Forêt. La messe de funérailles se tient en l'église Saint-Roch, agrémentée d'une lecture par Jean Négroni, autre grande voix du cinéma français.

Théâtre

Filmographie

Cinéma

Télévision

Notes et références

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès de René Xavier Marie Alain Cuny », sur MatchID
  2. « Alain Cuny »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur encinematheque.net.
  3. Festival de Cannes : les Palmes de la discorde !, Allociné, 22 mai 2013
  4. Gérard Camy, Alain Riou, 50 films qui ont fait scandale, Corlet-Télérama, 2002, page 238
  5. Agora – « les aventuriers de l'esprit », Éditions la Manufacture, 1991, page 209

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain Cuny, Le Désir de parole, conversations et rencontres avec Alfred Simon, La Manufacture, 1989

Liens externes

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