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Aire de conservation du Ngorongoro

L’aire de conservation du Ngorongoro, en anglais : Ngorongoro Conservation Area (NCA[1]), est une zone protégée située dans le Nord de la Tanzanie, au sud-est du parc national du Serengeti. L'aire de conservation couvre des plateaux et des savanes ainsi que la totalité du massif du Ngorongoro dont le cratère du Ngorongoro qui a donné son nom à l'aire.

Aire de conservation du Ngorongoro
GĂ©ographie
Pays
RĂ©gion
District
Coordonnées
3° 12′ 36″ S, 35° 27′ 36″ E
Ville proche
Karatu
Superficie
8 288 km2
Administration
Nom local
(en) Ngorongoro Conservation Area
WDPA
Création
Patrimonialité
Réserve mondiale de biosphère (1981, Serengeti-Ngorongoro)
Visiteurs par an
500 000
Administration
Ngorongoro Conservation Area Authority
Site web
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
GĂ©olocalisation sur la carte : Tanzanie
(Voir situation sur carte : Tanzanie)
Zone de conservation de Ngorongoro *
Pays Drapeau de la Tanzanie Tanzanie
Type Mixte
Critères (vi) (vii) (viii) (ix) (x)
Numéro
d’identification
39
Zone géographique Afrique **
Année d’inscription 1979 (3e session)
Année d’extension 2010 (34e session)
Image illustrative de l’article Aire de conservation du Ngorongoro
Carte topographique de l'aire de conservation du Ngorongoro montrant le massif du Ngorongoro.
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

GĂ©ographie

L'aire de conservation du Ngorongoro est situĂ©e dans le Nord de la Tanzanie, Ă  180 kilomètres Ă  l'ouest d'Arusha, dans le district de Ngorongoro de la rĂ©gion d'Arusha. Elle est entourĂ©e par les parcs nationaux de Manyara et de Tarangire au sud-est, les parcs nationaux d'Arusha et du Kilimandjaro Ă  l'est, le site Ramsar du lac Natron au nord-est, le parc national du Serengeti qui constitue sa frontière au nord-ouest et le lac Eyasi qui constitue sa frontière au sud.

La plus grande partie de l'aire est constituĂ©e du massif du Ngorongoro, chaĂ®ne de montagnes, de cratères et de plateaux d'origine volcanique faisant partie de la vallĂ©e du Grand Rift. Ces reliefs stoppent les nuages venant du sud et de l'est qui dĂ©versent leurs prĂ©cipitations (de 500 Ă  1 700 millimètres par an) qui, associĂ©es aux tempĂ©ratures tropicales (jusqu'Ă  35 °C), permettent l'Ă©tablissement d'une flore et d'une faune tropicale. Cette zone montagneuse est encadrĂ©e au sud par le lac Eyasi, au nord-est par le bassin du lac Natron et au nord et Ă  l'ouest par la plaine du Serengeti.

D'une Ă©tendue de 8 288 km2, l'aire de conservation s'Ă©tend d'environ 960 mètres Ă  3 648 mètres d'altitude (mont Loolmalasin).

Parmi les différents sites de l'aire de conservation du Ngorongoro, les plus remarquables sont les cratères du Ngorongoro et d'Empakaai, le volcan Ol Doinyo Lengaï, les rives du lac Eyasi et les sites archéologiques des gorges d'Olduvai et de Laetoli.

Flore

La diversitĂ© des paysages entraĂ®nant des variations climatiques importantes sont Ă  l'origine de la formation de nombreux Ă©cosystèmes prĂ©servĂ©s. En dessous de 1 300 mètres d'altitude, la savane herbeuse est prĂ©dominante Ă  cause des faibles prĂ©cipitations. Au-delĂ , elle laisse place Ă  des broussailles puis une forĂŞt tropicale dense formĂ©e de Croton species, Acacia lahai, Acacia seyal, Albizia gummifera, Podocarpus latifolius, Hagenia abyssinica et Olea chrysophylla. Yushania alpina couvre les pentes du mont Oldeani tandis que des genĂ©vriers d'Afrique se trouve sur le mont Makarut.

L'intérieur du cratère du Ngorongoro est occupé par une savane parsemée de lacs et de marais plus ou moins temporaires ainsi que de deux petites forêts de Acacia xanthophloea et Rauvolfia caffra (forêt de Lerai) et de Cassipourea malosana, Albizzia gummifera et Acacia lahai (forêt de Laiyanai). L'extrémité Est de la plaine du Serengeti qui se trouve dans l'aire de conservation du Ngorongoro est formée d'une savane parsemée de Acacia tortilis et Commiphora africana. Les bords du lac Eyasi sont couverts de Acacia mellifera et Dalbergia melanoxylon qui résistent bien aux conditions plus arides.

Faune

SituĂ© dans une zone densĂ©ment peuplĂ©e par une faune variĂ©e, l'aire de conservation du Ngorongoro est un lieu de transit et de sĂ©jour de nombreux animaux migrateurs, principalement des mammifères. Ces animaux se dĂ©placent au fil des saisons entre le cratère du Ngorongoro, la plaine du Serengeti et le Kenya. En Ă©tĂ©, 1,7 million de gnous, 470 000 gazelles, 260 000 zèbres et des milliers d'autres mammifères, prĂ©dateurs et oiseaux, fuyant les conditions arides qui s'installent et recherchant des pâturages, quittent la plaine du Serengeti pour se rĂ©unir dans l'aire de conservation du Ngorongoro et plus particulièrement dans le cratère du mĂŞme nom.

Ces mammifères sont surtout représentés par des ongulés comme le rhinocéros noir, l'éléphant, le Redunca fulvorufula (Cobe de montagne), le buffle, l'hippopotame, le gnou, le zèbre, l'éland, la gazelle de Grant et la gazelle de Thomson mais aussi par les prédateurs qui les suivent. Ainsi, le cratère du Ngorongoro abrite de nombreux léopards, chacals, hyènes, chats dorés africains, guépards et la plus forte concentration de lions d'Afrique tandis que les lycaons se font de plus en plus rares.

L'avifaune compte plus de 500 espèces d'oiseaux dont les plus communs sont l'autruche, le pélican, le flamant rose et le flamant nain mais aussi des espèces moins connues comme des rapaces (gypaète barbu, aigle de Verreaux, vautour percnoptère, busard pâle, faucon crécerellette, faucon taita, etc), des perroquets (inséparable de Fischer, etc), des passereaux (rouge-gorge européen, souimanga à ailes dorées, souimanga du Kilimandjaro, etc) et des oiseaux d'eau (tantale ibis, spatule africaine, avocette élégante, mouette à tête grise, etc).

Le Papilio sjoestedti, une espèce rare de papillon, se rencontre dans le cratère du Ngorongoro en plus du Kilimandjaro et du mont Méru.

Histoire

Pancarte de l'aire de conservation du Ngorongoro.

L'aire de conservation du Ngorongoro, aujourd'hui gĂ©rĂ©e par le Ngorongoro Conservation Area Authority, est l'hĂ©ritière d'une sĂ©rie de mesures en faveur de la protection de la nature qui dĂ©bute en 1928 avec l'interdiction de la chasse dans la zone. L'annĂ©e suivante, la rĂ©serve de chasse du Serengeti couvrant 2 286 km2 est crĂ©Ă©e et est transformĂ©e en parc national en 1951 en incluant la future aire de conservation du Ngorongoro. Cette dernière est dĂ©tachĂ©e du parc en 1959 par l'ordonnance 413 afin de permettre le pastoralisme masaĂŻ jusqu'alors interdit dans la zone suivant le statut des parcs nationaux.

Des mesures sont alors prises pour renforcer la protection de l'aire de conservation : interdiction des cultures et du pastoralisme dans le cratère du Ngorongoro en 1975 par le Game Parks Law Act 14, inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1979[2], reconnaissance internationale de la réserve de biosphère du Serengeti-Ngorongoro en 1981 et enfin lancement du programme de développement et de protection du Ngorongoro (Ngorongoro Conservation & Development Program) en 1985.

Population

L'aire de conservation du Ngorongoro est une zone très peu urbanisée et peuplée, la majorité des habitants étant des éleveurs semi-nomades masaï. Ces derniers, qui ont commencé à s'aventurer dans le cratère du Ngorongoro vers 1850, ont mal supporté les mesures de protection mises en place au XXe siècle qui restreignent les espaces dévolus aux pâturages. Les relations sont alors tendues entre la population pastorale et l'administration de l'aire de conservation. Ces tensions se sont aggravées avec l'augmentation de la population sans compter l'interdiction du pastoralisme dans les cratères du Ngorongoro et d'Empakaai ainsi que dans les secteurs forestiers.

La population est passĂ©e de 8 700 en 1966 Ă  une estimation de 40 000 MasaĂŻ en 1994, soit le quart de la population masaĂŻ de Tanzanie, possĂ©dant 300 000 tĂŞtes de bĂ©tail qui occupent les trois quarts de la superficie de l'aire de conservation. Une autre estimation effectuĂ©e en 1996 comptabilise 26 000 Ă©leveurs et 285 000 tĂŞtes de bĂ©tail. MalgrĂ© le tourisme qui s'est dĂ©veloppĂ© dans la rĂ©gion, les MasaĂŻ s'appauvrissent et le cheptel domestique diminue d'annĂ©e en annĂ©e.

Tourisme

L'aire de conservation du Ngorongoro constitue l'un des sites majeurs du tourisme en Tanzanie avec plusieurs dizaines de milliers de visiteurs par an qui viennent principalement pour la faune sauvage mais aussi pour les paysages, la population et les sites archéologiques.

En effet, le site de l'aire de conservation du Ngorongoro abrite plusieurs sites archéologiques dont quatre principaux : les gorges d'Olduvai, Laetoli, le lac Ndutu et l'abri sous roche de Nasera qui renferment des os fossiles d’Australopithecus boisei (1,75 million d'années), d'Homo habilis et de nombreuses espèces animales éteintes ainsi que des empreintes de pas d'hominidé datant de 3,6 millions d'années trouvées en 1975.

Le quart des visiteurs (35 130 en 1983, 140 000 en 1989 avec 30 000 vĂ©hicules, 562 205 entre 1998 et 2001 dont plus du tiers sont des Tanzaniens) qui traversent l'aire de conservation s'arrĂŞte au cratère du Ngorongoro qui possède des infrastructures touristiques : hĂ´tels (quatre au bord du cratère et un dans la plaine du Serengeti), piste d'atterrissage, pistes carrossables pour les vĂ©hicules tout-terrain, centres d'interprĂ©tation etc. Tous ces amĂ©nagements combinĂ©s Ă  un nombre Ă©levĂ© de visiteurs entraĂ®nent des dĂ©gradations Ă©cologiques (pollutions de l'eau, de l'air, sonore et visuelle, dĂ©rangement de la faune, destruction des milieux, etc).

Notes et références

Annexes

Source

Article connexe

Lien externe

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