Administration territoriale de la GĂ©orgie
De droit, telle qu'elle est reconnue par la communautĂ© internationale et l'ONU, la GĂ©orgie se subdivise en deux rĂ©publiques autonomes (en gĂ©orgien : áááąááááááŁá á á ááĄááŁááááá, phonĂ©tiquement : avtonomiuri respublica), neuf provinces administratives (en gĂ©orgien : ááźáá á, phonĂ©tiquement : mkhare) - elles-mĂȘmes subdivisĂ©es en arrondissements (en gĂ©orgien : á ááááá, phonĂ©tiquement : raĂŻoni) et en municipalitĂ©s (en gĂ©orgien : ááŁáááȘááááááąááąá, phonĂ©tiquement : mounitsipalitĂ©ti).
RĂ©gions administratives de droit de GĂ©orgie, avec leurs chefs-lieux
- Abkhazie - Soukhoumi
- Mingrélie-et-Haute-Svanétie - Zougdidi
- Gourie - Ozourguéti
- Adjarie - Batoumi
- Ratcha-Letchkhoumie et Basse Svanétie - Ambrolaouri
- Iméréthie - Koutaïssi
- Samtskhé-Djavakhétie - Akhaltsikhé
- Kartlie intérieure - Gori
- Mtskhéta-Mtianétie - Mtskhéta
- Basse Kartlie - Roustavi
- Kakhétie - Télavi
- Tbilissi - Tbilissi
Mise en place
L'essentiel de cette organisation territoriale date de la période soviétique qui a aussi légué le terme raïoni[Note 1], mais sa configuration actuelle est issue des décrets présidentiels émis de 1994 à 1996, sur une base qui restera provisoire tant que les conflits sécessionnistes commencés en 1990 en Abkhazie et en Ossétie du Sud ne s'apaiseront pas[1].
RĂ©publiques autonomes
Les deux républiques autonomes d'Abkhazie et d'Adjarie sont reconnues par la constitution géorgienne. Une troisiÚme l'a été avant l'indépendance de la Géorgie : c'est l'Ossétie du Sud ou Samachablie, mais elle ne l'est plus depuis qu'ayant fait sécession fin 1990, elle s'est placée de fait sous la protection de l'armée russe.
De fait Ă©galement, l'Abkhazie est une rĂ©publique sĂ©paratiste depuis 1992, gouvernĂ©e par un prĂ©sident Ă©lu localement, mais son indĂ©pendance n'est pas reconnue par la communautĂ© internationale Ă l'exception de la Russie, du Venezuela, du Nicaragua et de Nauru (2008) ; de droit, ce territoire est gouvernĂ© par le chef du conseil suprĂȘme, en exil en GĂ©orgie[2].
L'Adjarie est gouvernée par un président de conseil des ministres, responsable devant un parlement régional, pleinement loyal aux autorités géorgiennes, aprÚs expulsion en 2004 de son chef séparatiste Aslan Abachidze[3].
RĂ©gions administratives (mkhare)
MĂȘme s'il est parfois dĂ©nommĂ© de maniĂšre identique, le territoire des rĂ©gions administratives modernes ne correspond pas toujours Ă celui des anciennes provinces historiques du royaume de GĂ©orgie dont les principales sont l'Adjarie, la DjavakhĂ©tie, la Ratchanie, l'Ertso-Tianetie, la Gourie, l'HĂ©rĂ©thie, la KakhĂ©tie, la Karthlie, la Letchkhoumie, la MeskhĂ©tie, la MingrĂ©lie, la Moukhranie, la MtioulĂ©tie, la Pchavie, la Samachablie, la Samourzakanie, la TouchĂ©tie et la Trialetie). L'administration rĂ©gionale de chaque mkhare est prĂ©sidĂ©e par un prĂ©fet nommĂ© par le prĂ©sident de GĂ©orgie et nommĂ© « commissaire d'Ătat » (autre terme soviĂ©tique, en gĂ©orgien : áĄááźááááŹáá€á á áŹááŁááááŁáá, appelĂ© de maniĂšre informelle « gouverneur »).
Districts (raïoni et mounitsipalitéti)
Les rĂ©gions sont elles-mĂȘmes subdivisĂ©es en districts, dĂ©nommĂ©s mounitsipalitĂ©ti (en gĂ©orgien : ááŁáááȘááááááąááąá)[4] pour les mkhare et en arrondissements dĂ©nommĂ©s raĂŻoni (en gĂ©orgien : á ááááá)[5] pour les rĂ©publiques autonomes et la capitale Tbilissi.
En droit, les arrondissements se répartissent dans l'ordre alphabétique ci-dessous ; certains d'entre eux se trouvent partiellement (marque ±) ou entiÚrement (marque tilde ~) hors de la souveraineté géorgienne, étant administrés de fait par une entité séparatiste protégée par la Russie :
- ~ Abkhazie : ~ Gagra, ~ Gali, ~ Goudaouta, ~ Goulrypchi, ~ Otchamtchiré et ~Soukhoumi,
- Adjarie : Chouakhévi, Kéda, Kobouléti, Khelvatchaouri et Khoulo,
- Basse Kartlie : Bolnissi, Dmanissi, Gardabani, Marnéouli, Tetriskaro et Tsalka,
- ± Iméréthie : Baghdati, Kharagaouli, Khoni, ± Satchkhéré, Samtrédia, Tchiatoura, Terdjola, Tkibouli, Tskhaltubo, Vani et Zestafoni,
- Kakhétie : Akhméta, Dédoplistskaro, Gourdjaani, Kvaréli, Lagodékhi, Sagarédjo, Sighnaghi et Télavi,
- ± Kartlie intérieure : ~ Djava, ± Gori, Kaspi, ± Karéli et Khachouri,
- ± Mtskheta-Mtianetie : ~ Akhalgori, Douchéti, Mtskhéta, Kazbégui et Tianéti,
Villes autonomes administrativement
Elles sont au nombre de douze : Batoumi, ~ Gagra, Gori, KoutaĂŻssi, Poti, Roustavi, ~ Soukhoumi, Tbilissi, Tchiatoura, Tkibouli, Tskhaltubo, ~ Tskhinvali.
Cas particulier de l'Ossétie du Sud
Le statut de l'ancienne rĂ©gion autonome d'OssĂ©tie du Sud (ou RĂ©gion de Tskhinvali) crĂ©Ă©e au sein de la RSS de GĂ©orgie le et abolie le , n'a pas trouvĂ© d'accord entre le gouvernement sĂ©paratiste en 1991 et les autoritĂ©s gĂ©orgiennes, dĂ©clenchant la premiĂšre guerre d'OssĂ©tie du Sud. La rĂ©publique autoproclamĂ©e d'OssĂ©tie du Sud revendique son indĂ©pendance vis-Ă -vis de la GĂ©orgie, mais en mĂȘme temps son union Ă l'OssĂ©tie du Nord russe, donc, de fait, Ă la Russie[6], dont l'armĂ©e occupe un territoire gĂ©orgien dĂ©passant l'ancienne rĂ©gion autonome soviĂ©tique, et incluant la ville autonome de Tskhinvali, la partie nord de la rĂ©gion de Kartlie intĂ©rieure (district de Djava, district de Kareli pour partie, district de Gori pour moitiĂ©), le district d'Akhalgori et les districts d'Oni et de Satchkhere pour partie[7]. On retyrouve le mĂȘme type de situation en Moldavie avec la Transnistrie depuis la guerre du Dniestr (1992) et en Ukraine avec la zone sĂ©cessionniste « novorusse » depuis la crise ukrainienne (2014) et l'invasion russe (2022). Les sĂ©paratistes d'OssĂ©tie du Sud ont sĂ©parĂ© ces territoires gĂ©orgiens du reste du pays par des frontiĂšres Ă©lectrifiĂ©es et fortifiĂ©es en 2008. Comme la Transnistrie, Donetsk, Lougansk, la CrimĂ©e et l'Abkhazie, l'OssĂ©tie du Sud n'est reconnue ni par l'ONU ni par la communautĂ© internationale, mais ces six entitĂ©s auto-proclamĂ©es se reconnaissent mutuellement entre elles et Ă part la premiĂšre, sont Ă©galement reconnues par la Russie[8], ainsi que, pour l'Abkhazie et l'OssĂ©tie du Sud, par Nauru, le Nicaragua et le Venezuela[9].
Notes
- Selon Wikipédia en langue géorgienne, le mot raïoni avec un i final en géorgien, est issu du français « rayon », repris en russe à l'époque tsariste par les apiculteurs pour leurs ruches, et par l'URSS pour désigner un arrondissement territorial dans un rayon d'une journée de marche autour de son chef-lieu.
Références
- (ka) ááźáá á(consultĂ© le 17 janvier 2017)
- L'Express : « L'Abkhazie, une république séparatiste géorgienne, élit son président », 24 août 2014
- RFI : « Adjarie : Abachidze jette l'éponge », 6 mai 2004
- (ka) ááŁáááȘááááááąááąá(consultĂ© le 17 janvier 2017)
- (ka) á ááááá (consultĂ© le 17 janvier 201Ăš)
- Le Courrier de Russie : « Effet CrimĂ©e. Pourquoi lâOssĂ©tie du Sud veut-elle se rattacher Ă la Russie ? », 19 avril 2016
- Le Figaro : « Medvedev n'a pas peur d'une nouvelle guerre froide », 26 août 2008
- En outre, onze pays membres de l'ONU reconnaissent l'annexion de la CrimĂ©e par la Russie : Afghanistan, BiĂ©lorussie, Bolivie, CorĂ©e du Nord, Cuba, Kirghizistan, Nicaragua, Syrie, Soudan, Venezuela et Zimbabwe : voir (ru) « ĐĐĐĐ ĐŸĐŽĐŸĐ±ŃОла ĐżŃĐžŃĐŸĐ”ĐŽĐžĐœĐ”ĐœĐžĐ” ĐŃŃĐŒĐ° Đș Đ ĐŸŃŃОО », sur lenta.ru,â (consultĂ© le ) et (en) « Abkhazian president hails Russia-Crimea reunion », sur voiceofrussia.com, (consultĂ© le ).
- Le Monde : « Le tour de force de Dmitri Medvedev », 26 août 2008