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Économie du Togo

L'Ă©conomie du Togo, avec un PIB de 1 400 $ par habitant en paritĂ© de pouvoir d'achat, est une Ă©conomie d'un pays en voie de dĂ©veloppement. L'agriculture y tient un rĂ´le prĂ©dominant : elle occupe la majoritĂ© de la population et produit 42 % de la richesse nationale.

Économie du Togo
Image illustrative de l’article Économie du Togo
Champ de manioc près de Sokodé

Monnaie Franc CFA
Année fiscale Année calendaire
Organisations internationales OMC, UA, CEDEAO
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 500 000 $ (2009)
Croissance du PIB 1,8 % (2008)
PIB par habitant en PPA 900 $ (2008)
PIB par secteur agriculture : 47,4 % (2009)
industrie : 25,4 % (2009)
services : 27,2 % (2009)
Inflation (IPC) 3,3 % (2009)
Pop. sous le seuil de pauvreté 32 % (1989)
Indice de développement humain (IDH) en augmentation 0,539 (faible ; 162e) (2021)[1]
Population active 2,595 million (2007)
Commerce extérieur
Exportations 729 million $ (2009)
Importations 1,399 milliards $ (2009)
Finances publiques
Recettes publiques 468,7 millions $
DĂ©penses publiques 535,4 millions $
Sources :
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/to.html

Lomé, la capitale, est le principal centre industriel et commercial du pays.

Agriculture

Chargement de balles de coton (1885)

Le territoire du Togo est à 25 % cultivé (cela va du petit champ de mil, au nord du pays, aux terres argileuses du sud du Togo, qui produisent des patates douces et du maïs) et est parvenu à une autosuffisance alimentaire à peu près complète.

L'agriculture assure en grande partie la sécurité alimentaire des Togolais, le secteur rural fait vivre encore environ 80 % de la population.

Les cultures sont très diverses : mil, sorgho, maïs, manioc, ignames, cacao, café, karité. Le coton est la principale culture industrielle et le premier produit d'exportation agricole. On remarque aussi que ce sont les petites et moyennes exploitations qui dominent.

Par ailleurs, les fortes densités au Togo ont conduit à un besoin accru en bois combustible, qui est la cause d'un des taux les plus élevés de déforestation en Afrique.

En , on note un élan d'industrialisation de l'agriculture par le gouvernement togolais qui entame (à nouveau) la motorisation de l'agriculture, jusque-là pratiquée par les paysans au moyen de la force manuelle avec des outils traditionnels comme la houe et la daba.

Richesses naturelles

Mine de phosphate, Société Nouvelle des Phosphates de Togo, décembre 2007.

Le pays possède du pétrole en offshore et aussi du marbre, des attapulgites, du manganèse, du calcaire, du fer, de la tourbe, de l'or, de l'uranium, mais surtout un très important gisement de phosphates qui représente plus de 40 % des recettes d'exportation.

Le Togo est d'ailleurs le cinquième producteur mondial de phosphates.

L'extraction est effectuĂ©e Ă  ciel ouvert dans les mines d'HahotĂ© et d'Akoumape. L'usine de traitement est situĂ©e Ă  KpĂ©mĂ©, près d'un important quai d'embarquement (1 200 mètres de long) et dispose d'une capacitĂ© de production de 3,4 millions de tonnes par an.

La production de phosphates a dĂ©clinĂ© entre 2007 et 2010[2], faute d’investissements substantiels et Ă  cause d’une gestion dĂ©fectueuse. En rĂ©action, les pouvoirs publics togolais ont crĂ©Ă© la SociĂ©tĂ© nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) dont l’ambition est de porter la production Ă  2 millions 500 000 tonnes par an la production (contre 695 150 tonnes en 2010 d'après la BCEAO). Depuis, la production a rĂ©gulièrement dĂ©passĂ© les 1 million 100 000 tonnes par an en 2012, 2013, 2014 et 2015[2].

Énergie

Le barrage hydroélectrique de Nangbéto, sur le fleuve Mono (réalisation conjointe du Bénin et du Togo) fournit entre le quart et le tiers des besoins en électricité des deux pays. Le Togo et le Bénin dépendent pour 70 % du Ghana. De plus une centrale thermique existe sur le territoire du Port Autonome de Lomé, contribuant à réduire le déficit énergétique du pays. Les besoins restent néanmoins nettement supérieurs à l'offre. En , EDF et l’entreprise britannique d’électrification BBOXX s’accordent sur une participation du français à l’électrification du pays. Le pays souhaite atteindre une électrification de l’ordre de 50 % aux alentours de 2020 et de 90 % vers 2030[3]

En avril 2021, la centrale de Kékéli Efficient Power voit le jour et devrait aider le pays à couvrir à 100 % les besoins en électricité de l'ensemble du territoire[4]. Le projet est porté à 75 % par Eranove et à 25 % par l'Etat du Togo[5].

Infrastructures

Infrastructures portuaires

Le port autonome de LomĂ© est le seul port en eau profonde de la sous-rĂ©gion (tirant d'eau de 13 mètres), il dispose d'infrastructures et d'Ă©quipement adaptĂ©s Ă  des trafics diversifiĂ©s.

Le trafic conteneurisĂ© (par conteneurs) Ă  LomĂ© a doublĂ© en trois ans pour atteindre 212 000 EVP (Ă©quivalent vingt pieds) en 2005. Le port autonome de LomĂ© est le seul port en eau profonde de la sous-rĂ©gion Ouest-africain avec un tirant d'eau de 15 mètres. D'importants investissement ont Ă©tĂ© consacrĂ©s pour accroĂ®tre sa production et amĂ©liorer sa compĂ©titivitĂ© face Ă  ses grands concurrents que sont le port autonome d'Abidjan et le port autonome de Dakar. Le port autonome de LomĂ© a modernisĂ© ses infrastructures et est devenu un des ports les plus modernes du golfe de GuinĂ©e. L'armateur MSC y a Ă©tabli sont hub ouest africain. d'autres armateurs de rĂ©fĂ©rence tels que Maersk, CMACGM et PIL y sont aussi prĂ©sents.

Infrastructures routières et ferroviaires

L'axe Nord-Sud, qui relie Lomé à Dapaong et à la frontière burkinabè, constitue pour le Togo son principal axe de communication, favorisant les échanges commerciaux avec les pays sahéliens.

Le rĂ©seau ferroviaire comprend 340 km de voies ferrĂ©es, dont le principal tronçon est de 276 km : LomĂ©/AtakpamĂ©/Blitta (vers le Nord).

Câble de fibre optique de Google

En mars 2022, Google annonce avoir choisi le Togo pour installer la première partie en Afrique d'Equiano, son câble de fibre optique[6].

Zone franche

Comme de nombreux pays africains (Sénégal, Maurice, Namibie), le Togo s’est doté d’une zone franche dès la fin des années 1980.

La réglementation togolaise concernant l’implantation en zone franche est souple.

En plus des nombreux avantages qu'accorde le code des investissements, la zone franche du Togo offre aux entreprises exportatrices agréées un des meilleurs environnements réglementaires d’Afrique de l’Ouest.

Cet espace permet :

  • Aucun impĂ´t pendant les 10 premières annĂ©es d’activitĂ© et stabilisation du taux Ă  15 % Ă  partir de la onzième annĂ©e
  • ExonĂ©ration de tous les droits de taxes lors de l’exportation des produits importĂ©s ou fabriquĂ©s dans la zone franche
  • ExonĂ©ration de tous droits et taxes Ă  l’importation sur les matières premières ainsi que sur le matĂ©riel et l’équipement de l’usine (les vĂ©hicules utilitaires bĂ©nĂ©ficient d’une rĂ©duction de 50 % des mĂŞmes droits et taxes)
  • ExonĂ©ration de l’impĂ´t sur les dividendes pendant les dix premières annĂ©es pour les actionnaires non Togolais
  • Stabilisation de l’impĂ´t sur les salaires au taux rĂ©duit de 2 % pendant la durĂ©e de la vie de l’entreprise
  • Tarifs prĂ©fĂ©rentiels sur les prestations des services publics (Ă©lectricitĂ©, eau, tĂ©lĂ©phone, port)
  • PossibilitĂ© de dĂ©tention de comptes bancaires en devises
  • LibertĂ© de transfert de capitaux

D’autres mesures incitatives soutiennent les activités de ces entreprises :

  • Garantie de protection contre la nationalisation des biens des investisseurs Ă©trangers
  • Absence de quota d’exportation du Togo vers les États-Unis
  • Appartenance du Togo Ă  la Convention de LomĂ© lui garantissant un accès prĂ©fĂ©rentiel aux marchĂ©s europĂ©ens

D'autre part, le statut de zone franche de transformation pour l’exportation peut être accordé à des zones physiquement délimitées, clôturées et isolées. Il peut être également accordé à titre individuel à toute entreprise exportatrice dûment enregistrée au Togo, quel que soit son lieu d’implantation sur le territoire national. La création d’une telle zone franche se fait par décret.

L’administration des zones franches est assurée par une société d’économie mixte, la SAZOF, qui a pour attribution l’identification et la délimitation des zones, la recherche des promoteurs, la réalisation des infrastructures de base, l’accomplissement des formalités administratives pour les promoteurs, la coordination des zones, l’instruction et l’analyse des dossiers d’agrément.

Pour être éligibles au statut de zone franche les entreprises doivent garantir l’exportation de leur production, donner la priorité des emplois permanents aux Togolais et entrer dans une ou plusieurs catégories ci-après :

  • entreprises Ă  forte densitĂ© de main d’œuvre ;
  • entreprises Ă  technologie de pointe ;
  • entreprises axĂ©es sur l’utilisation de matières premières locales ;
  • entreprises exportatrices pratiquant la sous-traitance internationale ;
  • entreprises produisant des intrants pour des compagnies Ă©numĂ©rĂ©es ci-dessus ;
  • entreprises de services pour les autres sociĂ©tĂ©s de la zone franche ou pour des clients internationaux.

Les entreprises implantées en zone franche : chaussures, ordinateurs, cd, peintures ou pâtes alimentaires…

La SAZOF a favorisé l’arrivée de nombreuses entreprises en zone franche aux activités très diverses. La liste des entreprises en activité donne une idée très précise des secteurs industriels ou de services ayant bénéficié des avantages de la zone.

Ainsi, sont implantĂ©s des sociĂ©tĂ©s pharmaceutiques, des fabricants d’huiles vĂ©gĂ©tales, des assembleurs informatique, des distributeurs de produits cosmĂ©tiques, des prothĂ©sistes dentaires ou des entreprises de transport routier … En 2010 le pays a rĂ©ussi Ă  atteindre le point l'achèvement de l'initiative « PPTE Â» (pays pauvres très endettĂ©s). Dès lors s'ouvre une nouvelle ère de relance Ă©conomique pour le pays, d'importants chantiers d'infrastructure voient le jour dans le pays notamment la construction d'un 3e quai au port autonome de LomĂ© par le groupe français BollorĂ©, l'amĂ©nagement et l'extension de l'aĂ©rogare de LomĂ©, ainsi que la construction de plusieurs axes routiers dans le pays. Dans cette mĂŞme dynamique le gouvernement togolais a procĂ©dĂ© Ă  la fusion de deux rĂ©gies financières importantes que sont la Douane et les impĂ´ts, pour donner naissance Ă  l'office togolais des recettes (O.T.R). L'objectif de cette fusion est de lutter contre les fraudes fiscales, la corruption, et l'augmentation des recettes fiscales du pays, l’économie togolaise depuis lors est en nette croissance.

Services

Vendeur de souvenirs, avril 2015.

Notes et références

  1. (en) « Human Development Reports | Specific country data | TGO » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | TGO »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
  2. http://edenpub.bceao.int/rapport.php Chiffres de la production de phosphates en tonnes, au Togo, sur le site de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO)
  3. « Togo: EDF investit dans le solaire «local» », sur Franceinfo, (consulté le )
  4. « Togo : ce que change la centrale Kékéli Efficient Power d’Eranove – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  5. ERANOVE, « « Mise en opération » de la turbine à gaz de la centrale électrique de Kékéli Efficient Power par Faure Gnassingbé », sur Agence Ecofin (consulté le )
  6. « Fibre optique : le Togo, premier point de chute du câble Equiano de Google – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (fr) « Togo », in Bilan Économie 2010. L'atlas de 179 pays, hors-sĂ©rie Le Monde, p. 100
  • (fr) « Togo : continuitĂ© Ă  la tĂŞte de l'État », in L'État de l'Afrique 2010, hors-sĂ©rie Jeune Afrique no 24, p. 121

Articles connexes

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