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Éruption du mont Saint Helens en 1980

L’éruption du mont Saint Helens en 1980, dans l'État de Washington, est l’éruption volcanique la plus importante jamais enregistrĂ©e aux États-Unis dans les 48 États contigus[N 1]. Avec un indice d’explosivitĂ© volcanique de 5 et 1,2 km3 de matière rejetĂ©e, elle a dĂ©passĂ© en puissance destructrice et en volume de matière rejetĂ©e l’éruption de 1915 du pic Lassen en Californie.

Éruption du mont Saint Helens en 1980
Image illustrative de l’article Éruption du mont Saint Helens en 1980
Panache volcanique au-dessus du volcan le .
Localisation
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Volcan Mont Saint Helens
Zone d'activité Cratère sommital et flanc Nord
Dates Du 18 mai 1980 au 28 octobre 1986 (6 ans, 5 mois et 10 jours)
Caractéristiques
Type d'Ă©ruption Plinienne
Phénomènes Nuées ardentes et lahars
Volume Ă©mis 0,74 km3 de tĂ©phra et 1,2 km3 de lave
Échelle VEI 5
Conséquences
Régions affectées État de Washington
Nombre de morts 57
Coût financier 2 à 3 milliards de dollars
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Éruption du mont Saint Helens en 1980
GĂ©olocalisation sur la carte : Washington
(Voir situation sur carte : Washington)
Éruption du mont Saint Helens en 1980

L’éruption fut précédée par deux mois de séries de tremblements de terre et de jets de vapeur résultant de l’infiltration de magma à faible profondeur en dessous de la montagne. Le magma provoqua un réseau de fractures et de déformations dans la face nord du volcan. Le à 8 h 32[1], un tremblement de terre déclencha un glissement de terrain majeur sur la face nord, exposant du même coup la roche à moitié en fusion, riche en gaz et en vapeur, à des pressions plus basses. En moins de vingt secondes, le magma explosa sous forme d’un mélange de matériaux volcaniques très chauds. Cette nuée ardente se dirigea vers le lac Spirit à une vitesse telle qu’elle dépassa rapidement le glissement de terrain de la face nord.

Une colonne de cendres s’éleva alors dans l’atmosphère pour retomber sur le territoire de onze États américains. Dans le même temps, la neige et la glace de plusieurs glaciers présents sur le sommet se mirent à fondre, causant d’importantes coulées de boue, les lahars, qui atteignirent le lit du Columbia. Des épisodes volcaniques suivirent le lendemain, ainsi que d'autres éruptions moins destructrices au cours de l'année 1980.

On dĂ©nombra 57 morts[1], dont le gĂ©ologue David A. Johnston. Des milliers d’animaux furent tuĂ©s. Près de trois milliards de mètres cubes de roches (l’équivalent d’un cube de 1 400 m de cĂ´tĂ©) dĂ©valèrent en avalanche le versant nord et comblèrent en grande partie la vallĂ©e de la rivière Toutle. Sur une Ă©tendue de 380 km2, les forĂŞts furent remplacĂ©es par des collines arides et grises. Les dĂ©gâts furent estimĂ©s Ă  2 ou 3 milliards de dollars US de l'Ă©poque et le mont Saint Helens affichait dĂ©sormais une plaie bĂ©ante sur sa face nord. La zone est depuis prĂ©servĂ©e en l’état, dans le cadre du Mount St. Helens National Volcanic Monument.

Photo du cratère.
Le cratère du mont Saint Helens vu depuis Monitor Ridge. La photo de gauche est prise depuis Spirit Lake avant l’explosion, et celle de droite selon plus ou moins le même angle après l'éruption.

Vers la catastrophe

Le mont Saint Helens le 17 mai 1980.
Mont St. Helens, .

Le , plusieurs petits tremblements de terre révèlent de possibles mouvements de magma[2]. Le 20 mars, à 3 h 47 (heure locale), un tremblement de terre superficiel de magnitude 4,2 sur l’échelle de Richter, dont l’épicentre se trouve sous le flanc nord de la montagne, confirme que le volcan est bien en train de se réveiller après un sommeil de 123 ans[2]. Une série de secousses de plus en plus violentes sature les sismographes de la région. La phase de secousses la plus intense débute le 25 mars à la mi-journée et des pics d'amplitude sont atteints à plusieurs reprises au cours des deux jours suivants. Au total, 174 secousses de 2,6 et plus sur l’échelle de Richter sont enregistrées durant ces deux jours[3]. Des secousses chaque fois un peu plus violentes, de magnitude 3,2 et plus, se produisent au cours des mois d’avril et de mai. Cinq tremblements de terre de magnitude 4 et plus sont enregistrés chaque jour au début avril, et huit par jour au cours de la semaine précédant le 18 mai[4]. Les observations ne montrent aucun signe direct d’une éruption prochaine, mais ces petits tremblements de terre déclenchent des avalanches de neige et de glace. Les observations atmosphériques en font état.

Le 27 mars une, peut-ĂŞtre deux Ă©ruptions phrĂ©atiques[N 2] simultanĂ©es provoquent l’expulsion de dĂ©bris de roche du cratère principal, crĂ©ant un nouveau cratère de 76 m de profondeur et une colonne de cendres s’élève Ă  18 000 m. Le mĂŞme jour, une fracture orientĂ©e vers l’est s’ouvre dans la zone du sommet du volcan[5]. Ce phĂ©nomène est suivi d’une nouvelle sĂ©rie de tremblements de terre et d’explosions de vapeur d’eau qui projettent des cendres Ă  3 050-3 350 m au-dessus de leur conduit[4]. La majeure partie des cendres retombe dans un rayon de 5 Ă  19 km, mais certaines retombĂ©es sont observĂ©es au sud de Bend (Oregon) et Ă  l’est de Spokane (État de Washington), respectivement Ă  240 et 460 km de leur point de dĂ©part[6].

Un second cratère est observé le 29 mars. Une grande flamme bleue (probablement des gaz en combustion) jaillit des deux cratères[6] - [7]. Le nuage de cendres en mouvement génère de l’électricité statique qui descend le long des parois de la montagne et provoque des éclairs de plus de km de long[6]. 93 phénomènes violents sont répertoriés le 30 mars, et des vibrations harmoniques de plus en plus intenses sont détectées le 3 avril. Elles inquiètent grandement les géologues et poussent le gouverneur à déclarer l’état d’urgence[8].

Photo du mont Saint Helens.
Photo de l’USGS montrant une éruption pré-avalanche le 10 avril.

Les deux cratères se rejoignent le 8 avril pour n’en former qu’un de 520 m sur 260 m[9]. Une Ă©quipe du Bureau amĂ©ricain des recherches gĂ©ologiques (USGS) a calculĂ© qu’au cours de la dernière semaine d’avril, une partie du flanc nord du mont Saint Helens a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e d’au moins 80 m[5]. Fin avril et dĂ©but mai, cette bosse grandit de 1,50 Ă  1,80 m par jour. Ă€ la mi-mai, elle gagne 120 m au nord[5]. Au fur et Ă  mesure de son dĂ©placement vers le nord, le sommet de la montagne commence Ă  s’effondrer, ces blocs formant un graben. Le 30 avril, les gĂ©ologues annoncent que le dĂ©placement de la bosse constitue le plus grand danger immĂ©diat, et qu’un tel glissement de terrain pourrait provoquer une Ă©ruption. Au total, les dĂ©formations du volcan augmentent son volume de 125 000 000 m3 Ă  la mi-mai[10] Ce gonflement correspond sans doute au volume de magma qui exerce une pression sur la surface et provoque sa dĂ©formation. Le magma infiltrĂ© dans la croĂ»te terrestre reste sous la surface et n'est donc pas directement visible. C’est pourquoi les observateurs de l’époque le qualifièrent de cryptodome plutĂ´t que de dĂ´me de lave (qui apparaĂ®t Ă  la surface).

Photo du renflement.
Photo montrant le renflement le 27 avril.

Le 7 mai, des Ă©ruptions similaires Ă  celles observĂ©es en mars et avril se produisent. Dans les jours suivants, la dĂ©formation s'accroĂ®t dans des proportions gigantesques[11]. Cependant, l'activitĂ© reste confinĂ©e sous le sommet vieux de 350 ans et ne provoque pas de jaillissement de magma. Au total, environ 10 000 tremblements de terre sont enregistrĂ©s avant les Ă©vènements du 18 mai. La plupart d'entre eux ont leur Ă©picentre dans un petit pĂ©rimètre de 2,6 km situĂ© juste sous la bosse[10]. Les Ă©ruptions directement visibles s'arrĂŞtent cependant le 16 mai. L'intĂ©rĂŞt du public retombe et des spectateurs quittent la zone[12]. Le 17 mai, sous la pression grandissante de la population, les autoritĂ©s permettent Ă  un nombre limitĂ© de rĂ©sidents de pĂ©nĂ©trer dans la zone dangereuse pour sauver tout ce qu'ils peuvent emporter[12]. Un nouveau voyage est programmĂ© pour 10 heures le lendemain. Ă€ l'apogĂ©e de l'Ă©ruption, on estime que 0,11 km3 de magma dacitique s'est introduit dans le volcan. La montĂ©e du magma provoque une Ă©lĂ©vation de 150 m du flanc nord du volcan et augmente la tempĂ©rature de son système hydrogĂ©ologique ce qui provoque des explosions de vapeur d'eau (Ă©ruptions phrĂ©atiques).

Effondrement du flanc nord

SĂ©quence de l'Ă©ruption du mont Saint Helens.
Séquence de l'éruption du mont Saint Helens du 18 mai 1980. Légende : S = dôme sommital, C = dôme profond, G = dôme du bouc (?), L = glissement de terrain, E = premières explosions, V = colonne d’éruption verticale.

Ă€ 7 heures, le 18 mai, le volcanologue de l’USGS David A. Johnston, en permanence de nuit sur un poste d’observation Ă  près de 10 km au nord du mont, transmet par radio les rĂ©sultats de mesures laser qu'il vient de rĂ©aliser[13]. L'activitĂ© du mont Saint Helens ce jour ne montre aucun changement par rapport au modèle du mois prĂ©cĂ©dent. Ni la vitesse de gonflement du volcan, ni les Ă©missions de dioxyde de soufre, ni l'Ă©volution de la tempĂ©rature du sol ne laissent prĂ©sager une Ă©ruption catastrophique.

La vallée de North Fork River.
La vallée de la North Fork Toutle River comblée par des dépôts de glissement de terrain.

Ă€ 8 h 32, un tremblement de terre de magnitude 5,1[14] fait s'effondrer, environ 10 secondes après (entre 7 et 20 secondes)[13], la face nord de la montagne[15]. C'est l'un des plus grands glissements de terrain connus de l'histoire. Il progresse Ă  vive allure, entre 175 et 250 km/h, et traverse le bras ouest du lac Spirit ; une partie du glissement atteint une crĂŞte de 350 m de haut Ă  quelque 9,5 km au nord[13]. Une partie du glissement passe par-dessus la crĂŞte, mais la majeure partie s'Ă©coule 21 km en contrebas, le long de la rivière North Fork Toutle, recouvrant la vallĂ©e d'une couche de dĂ©bris Ă©paisse de plus de 180 m[15]. Une surface de près de 62 km2 est recouverte et le volume total des dĂ©pĂ´ts atteint 2,9 km3[13].

La majeure partie de l'ancienne face nord du mont Saint Helens n'est plus qu'un amas de gravats de 27 km de long, pour une Ă©paisseur moyenne de 46 m. L'effondrement, large de 1,6 km au niveau du lac Spirit, s'affine dans son extrĂ©mitĂ© occidentale[13]. L'eau du lac Spirit, temporairement dĂ©placĂ©e par le glissement de terrain, gĂ©nère une vague de 180 m de haut qui va s'Ă©craser contre la crĂŞte au nord du lac[16] et ajoute 90 m de gravats Ă  l’ancien lit du lac, Ă©levant sa surface de près de 60 m[13]. Quand l'eau revient dans son bassin, elle charrie des milliers d'arbres abattus par la coulĂ©e pyroclastique qui est passĂ©e quelques secondes après l'Ă©boulement.

Coulées pyroclastiques

Première nuée latérale

Représentation 3D du recouvrement du glissement de terrain.
Représentation 3D du recouvrement du glissement de terrain du 18 mai (en vert) par le premier écoulement pyroclastique (en rouge).

Ă€ la suite d'un glissement de terrain, la pression du magma dacitique dans le cratère de Saint Helens chute soudainement, provoquant l’explosion immĂ©diate des gaz magmatiques et de la vapeur d’eau sus-jacente. L’explosion projette une partie des dĂ©bris rocheux du glissement de terrain vers le nord. Une nuĂ©e ardente composĂ©e de gaz surchauffĂ©s, de cendre, de pierre ponce et de roche pulvĂ©risĂ©e s’échappe latĂ©ralement Ă  une vitesse initiale de 350 km/h et accĂ©lère rapidement pour atteindre les 1 080 km/h (elle peut dĂ©passer brièvement la vitesse du son)[13] - [15].

Une zone en forme d’éventail de 30 km de long est dĂ©vastĂ©e[15]. En tout, près de 600 km2 de forĂŞt disparaissent[15] et la fournaise tue les arbres bien au-delĂ  de la zone d’impact direct. L’explosion latĂ©rale ne dure probablement qu’une trentaine de secondes mais le rayonnement de chaleur en direction du nord se poursuit pendant une minute environ.

L’écoulement pyroclastique provoque l’évaporation instantanée de l’eau du lac Spirit et de la rivière North Fork Toutle, cause d’une explosion secondaire encore plus importante, entendue jusqu’en Colombie-Britannique[17], au Montana, dans l’Idaho et dans le Nord de la Californie. Paradoxalement, l’explosion passe inaperçue dans des zones plus proches de l’éruption (par exemple Portland, dans l’Oregon). La zone dite « de tranquillité » s’étend radialement sur quelques dizaines de kilomètres autour du volcan. Elle résulte de la propagation complexe d’une onde sonore dans une atmosphère soumise à un gradient de température et à d’importants mouvements de masses d’air. Elle s’explique également, dans une moindre mesure, par la topographie locale.

Dégâts engendrés par le premier écoulement

Les personnes prĂ©sentes dans la « zone de tranquillitĂ© » assistent alors Ă  l'Ă©lĂ©vation des cendres depuis la base nord du volcan. La nuĂ©e latĂ©rale, se dĂ©plaçant Ă  une vitesse quasi-supersonique et composĂ©e de dĂ©bris, dĂ©vaste la rĂ©gion sur plus de 30 km. La zone touchĂ©e peut ĂŞtre divisĂ©e en trois rĂ©gions Ă  peu près concentriques[13] :

  1. zone directe, la plus proche du volcan avec un rayon d'environ 13 km. La destruction y est presque totale, que ce soit pour les Ă©lĂ©ments naturels ou les constructions qui sont soufflĂ©es[13]. Cette zone est par la suite appelĂ©e la tree-removal zone (littĂ©ralement « la zone des arbres disparus »). Le transport des dĂ©bris par la nuĂ©e ne fut pas dĂ©tournĂ© par la topologie des lieux.
  2. zone canalisĂ©e, la zone intermĂ©diaire sur un rayon de 30 km. La nuĂ©e aplatit tout sur son passage mais est Ă©galement en partie canalisĂ©e par le relief[13]. Dans cette zone, la force et la direction du souffle peuvent ĂŞtre estimĂ©es en regardant l'alignement des troncs sur le sol. Les arbres sont cassĂ©s Ă  leur base et tombent dans la direction empruntĂ©e par l'Ă©coulement. La zone sera nommĂ©e tree-down zone (« la zone des arbres tombĂ©s »)
  3. zone desséchée, la frange externe de la région touchée par le souffle. Les arbres restent debout mais sont brûlés par les gaz dont la température s’élève à plusieurs centaines de degrés[13]. On lui attribua ensuite le nom de standing dead zone, soit la « zone des morts-debout ».

Des Ă©tudes ultĂ©rieures montrèrent qu'environ un tiers des 188 000 000 m3 de la matière prĂ©sente dans la nuĂ©e Ă©tait de la lave rĂ©cente, le reste Ă©tant composĂ© de roches plus anciennes et fragmentĂ©es[17].

Photo d'une voiture entourée de lave solidifiée.
La voiture du photographe Reid Blackburn après l’éruption.

Au moment où la nuée ardente atteint ses premières victimes humaines, sa température est de l’ordre de 360 °C. Elle est composée de gaz suffocants et de projectiles pointus[17]. La plupart des victimes meurent par asphyxie, les autres périssent des suites de leurs brûlures.

Coulées postérieures

Les épanchements ultérieurs de matériaux pyroclastiques, provenant de la brèche laissée par le glissement de terrain, sont essentiellement constitués par de nouveaux débris magmatiques plutôt que par des fragments de roches volcaniques préexistantes. Les dépôts résultants forment un motif en éventail de couches, langues et lobes superposés. L'éruption du 18 mai engendre au moins 17 coulées pyroclastiques différentes, d'un volume total d'environ 208 millions de mètres cubes[13].

Les dépôts de la coulée sont encore à une température comprise entre 300 et 420 °C deux semaines après leur éruption[13]. Des éruptions secondaires de jets de vapeur, nourris par la chaleur, créent des cavités dans les dépôts de coulées pyroclastiques situées dans la partie nord, au bord sud du lac Spirit et le long de la partie la plus au nord de la rivière North Fork Toutle. Ces explosions de vapeur perdurent sporadiquement pendant des mois, la dernière connue se produit environ un an après, le [13].

Colonne de cendres

Photo de la partie basse de la colonne de cendres.
Photo de la partie basse de la colonne de cendres (18 mai).

Alors que l’avalanche et la nuĂ©e ardente initiale avancent toujours, une Ă©norme colonne de cendres s’élève en moins de dix minutes jusqu’à une altitude de 19 km au-dessus du cratère et rejette des Ă©jectas dans la stratosphère pendant 10 heures de suite[17]. Ă€ proximitĂ© du volcan, les cendres en suspension dans l’atmosphère causent des dĂ©charges de foudre qui dĂ©clenchent de nombreux feux de forĂŞt. Pendant ce temps, une partie du nuage de cendres — qui a pris la forme d’un champignon — retombe, augmentant encore les coulĂ©es pyroclastiques sur les flancs du mont Saint Helens. Plus tard, d’autres coulĂ©es, plus lentes, s’écoulent directement depuis le cratère, composĂ©es de bombes volcaniques de pierre ponce et de cendres très chaudes. Certaines de ces coulĂ©es couvrent des Ă©tendues d’eau ou de glaces qui s’évaporent, crĂ©ant ainsi des cratères d’un diamètre allant jusqu’à 20 m et envoyant des cendres Ă  2 000 m au-dessus du sol[18].

Carte des États-Unis de la distribution spatiale des cendres.
Carte de la distribution spatiale des cendres.

Des vents forts de haute altitude transportent une masse de cendres volcaniques selon une direction nord-nord-est, Ă  une vitesse moyenne de 100 km/h. Ă€ 9 h 45, elles ont atteint Yakima, distante de 150 km, et Ă  11 h 45, elles survolent la ville de Spokane[13]. Une Ă©paisseur totale de 10 Ă  13 cm de cendres tombent sur Yakima et des zones aussi Ă©loignĂ©es Ă  l’est que Spokane sont plongĂ©es dans l’obscuritĂ© Ă  midi : la visibilitĂ© est rĂ©duite Ă  m et cm de cendres tombent[17]. Quelques heures après l'Ă©ruption, la ville d'Ephrata, situĂ©e au nord‑est du volcan Ă  plus de 200 km du cratère, vit un crĂ©puscule insolite : l'horizon devient tout rose et dans le ciel de lourdes nuĂ©es de cendres grisâtres laissent filtrer une lumière irrĂ©elle. Continuant vers l'est, les cendres du mont Saint Helens atteignent l’Ouest du parc national de Yellowstone vers 22 h 15 puis Denver le lendemain[17]. Ă€ terme, les cendres se propageront jusque dans le Minnesota et l’Oklahoma, et une partie parcourra le globe dans les deux semaines qui suivirent.

Pendant les 9 heures d’activitĂ© Ă©ruptive intense, environ 540 millions de tonnes de cendres sont dĂ©versĂ©es sur plus de 60 000 km2[13]. Le volume total des cendres avant qu’elles ne soient compactĂ©es par la pluie est de 1,3 km3, soit l’équivalent d’un cube de 1,1 km de cĂ´tĂ©, ce qui reprĂ©sente 7 % du volume des avalanches de dĂ©bris[13]. Le 18 mai vers 17 h 30, la colonne de cendres s'affaiblit, bien que des Ă©jections moins violentes continuent dans la nuit et les jours qui suivent[19].

Coulées de boue descendant le réseau hydrologique

Photo d'une coulée de boue.
Coulée de boue près de Muddy River issue des lahars de 1980.

De la matière chaude et explosive sortant du volcan se disloque pour se mĂ©langer avec la neige recouvrant les glaciers environnants. Comme dans la plupart des Ă©ruptions prĂ©cĂ©dentes du mont Saint Helens, ceci entraĂ®ne la formation d'Ă©normes lahars (coulĂ©es de boue volcanique) et de torrents de boue qui affectent trois des quatre rĂ©seaux hydrologiques de la montagne dès 8 h 50[18] - [16]. Les lahars descendent Ă  plus de 145 km/h depuis le haut du volcan avant de progressivement ralentir jusqu'Ă  la vitesse de 5 km/h dans les parties plus plates et larges des rivières[13]. Les coulĂ©es de boue sur les flancs sud et est du volcan ont la consistance du bĂ©ton humide alors qu'elles descendent les rivières Muddy, Pine Creek et Smith Creek jusqu'Ă  leur confluence avec la rivière Lewis. Les premiers ponts sont atteints Ă  l'embouchure de Pine Creek et du rĂ©servoir Swift, qui s'Ă©lève de 80 cm vers midi[18] pour accueillir près de 13 millions de mètres cubes d'eau, boue et dĂ©bris supplĂ©mentaires[13].

La neige fondue des glaciers se mĂ©lange avec les tĂ©phras prĂ©sents sur la pente nord-est du volcan pour crĂ©er de plus larges lahars. Ces coulĂ©es de boue descendent les bras nord et sud de la rivière Toutle avant de se rejoindre au confluent des bras des rivières Toutle et Cowlitz près de Castle Rock dans l'État de Washington aux alentours de 13 h. Quatre-vingt-dix minutes après l'Ă©ruption, la première coulĂ©e de boue a parcouru 43 km de rivières alors que des observateurs Ă  Weyerhaeuser's Camp voient passer un mur de boue et de dĂ©bris de 3,7 m de haut[16]. Près de la confluence des bras nord et sud de la Toutle Ă  Silver Lake, le record de 7,16 m est enregistrĂ©[16].

Une large mais plus lente coulĂ©e de boue, d'une consistance dĂ©vastatrice, se crĂ©e au dĂ©but de l'après-midi en amont de la North Fork Toutle. Vers 14 h 30 l'imposante coulĂ©e de boue dĂ©truit Camp Baker exploitĂ© par les industries forestières Weyerhauser[16], les heures suivantes sept ponts sont Ă  leur tour emportĂ©s. Une partie de la coulĂ©e se fige km après ĂŞtre entrĂ©e dans la rivière Cowlitz mais le plus gros continue Ă  descendre le courant. Après un parcours supplĂ©mentaire de 27 km, environ trois millions de mètres cubes de matière se dĂ©posent dans le lit du fleuve Columbia, rĂ©duisant la profondeur de la rivière de 7,6 m sur une Ă©tendue de km[16]. La rivière rĂ©sultante (de m de profondeur) obstrue temporairement le canal très frĂ©quentĂ© par les navires cargos allant vers l'ocĂ©an ; ce qui entraĂ®nera une perte Ă©conomique estimĂ©e Ă  5 millions de dollars US pour la ville de Portland dans l'Oregon[19]. Finalement, plus de cinquante millions de mètres cubes de sĂ©diments seront dĂ©chargĂ©s dans la rivière Cowlitz et le fleuve Columbia[13].

Retombées

Conséquences directes

Carte des dépôts de l’éruption de 1980.
Carte des dépôts de l’éruption de 1980.

L'Ă©ruption volcanique du fut la plus destructrice de l'histoire des États-Unis, aussi bien humainement qu'Ă©conomiquement[13]. Cinquante-sept personnes trouvèrent la mort et 200 habitations, 47 ponts, 24 km de chemin de fer et 300 km de routes furent dĂ©truits. Le prĂ©sident amĂ©ricain Jimmy Carter vint reconnaĂ®tre les dommages et dĂ©clara que le paysage paraissait plus dĂ©solĂ© que la surface de la Lune. Une Ă©quipe de cinĂ©ma fut dĂ©posĂ©e en hĂ©licoptère sur le mont Saint Helens le 23 mai pour tourner un documentaire sur la destruction. Cependant, leurs boussoles ne cessaient de tourner et ils se perdirent rapidement. Une seconde Ă©ruption eut lieu le lendemain, mais l'Ă©quipe survĂ©cut et fut secourue deux jours plus tard.

Au total, le mont Saint Helens libĂ©ra une quantitĂ© d'Ă©nergie Ă©quivalente Ă  1 600 fois celle de la bombe d'Hiroshima et Ă©jecta plus de km3 de matière[20] - [21]. Un quart de ce volume Ă©tait constituĂ© de lave sous forme de cendres et de pierre ponce, tandis que le reste consistait en fragments de roches plus anciennes[20]. La disparition de la partie nord de la montagne rĂ©duisit l'altitude du mont d'environ 400 m et laissa un cratère large de 2 Ă  km et profond de 640 m, Ă  l'extrĂ©mitĂ© nord ouverte en une large brèche[20].

Photo du mont Saint Helens en septembre 1980.
Le mont Saint Helens en septembre 1980.

Plus de 9,4 millions de m3 de bois furent endommagĂ©s ou dĂ©truits[13], d'abord par l'explosion latĂ©rale. Au moins le quart du bois endommagĂ© fut rĂ©cupĂ©rĂ© après septembre 1980. Aux endroits abritĂ©s du vent par le volcan, oĂą les cendres s'Ă©taient accumulĂ©es, de nombreuses plantations agricoles produisant du blĂ©, des pommes, des pommes de terre et de la luzerne furent dĂ©truites. Pas moins de 1 500 Ă©lans et 5 000 cerfs furent tuĂ©s, et on estime Ă  12 millions le nombre d'alevins de saumons Chinook et Coho qui pĂ©rirent dans la destruction de leurs Ă©levages[13]. Environ 40 000 autres jeunes saumons furent tuĂ©s par les pales des turbines des gĂ©nĂ©rateurs hydroĂ©lectriques, car le niveau des rĂ©servoirs le long de la rivière Lewis devait rester bas pour faire face Ă  d'Ă©ventuelles coulĂ©es de boue ou inondations[13]. Enfin, les spĂ©cialistes ont calculĂ© que l'Ă©ruption a libĂ©rĂ© quelque 540 000 tonnes d'aĂ©rosols dans l'atmosphère ce qui a fait baisser de 0,1 °C la tempĂ©rature moyenne de l'hĂ©misphère nord[22].

DĂ©blayage

La pluie de cendres causa des problèmes majeurs, mais limités dans le temps, pour les moyens de transport, l’évacuation des eaux usées et les équipements de traitement de l'eau. La visibilité grandement réduite durant la pluie de cendres, nécessita la fermeture des autoroutes et des routes. L'autoroute 90 allant de Seattle à Spokane a été fermée pendant une semaine[13]. Les transports aériens ont été interrompus de quelques jours à deux semaines, plusieurs aéroports à l'est de l'État de Washington étant fermés pour cause de l'accumulation de cendres et de la faible visibilité. Plus de mille vols commerciaux furent annulés à la suite de ces fermetures[13]. Les cendres à grain fin ou graveleuses ont causé des problèmes substantiels aux moteurs à explosion et aux mécanismes et équipements électriques. La cendre contaminait les circuits d'huile, obturait les filtres à air et rayait les surfaces de glissement. Les cendres fines provoquaient des courts-circuits dans les transformateurs électriques qui à leur tour provoquaient des pannes d'électricité.

L'enlèvement et le stockage des cendres ont constituĂ© une tâche monumentale pour certaines communes Ă  l'est de l'État de Washington. L'État et les agences fĂ©dĂ©rales ont estimĂ© que 1,8 million de mètres cubes de cendres — Ă©quivalentes Ă  environ 900 000 tonnes — furent retirĂ©es des autoroutes et des aĂ©roports dans l'État de Washington. Le ramassage des cendres coĂ»ta 2,2 millions de dollars et prit 10 semaines Ă  Yakima[13]. La nĂ©cessitĂ© de ramasser rapidement les cendres des routes et des ouvrages publics dicta le choix des sites d'entreposage. Certaines villes utilisèrent de vieilles carrières ou des dĂ©charges existantes ; d'autres créèrent des sites de stockage. Afin d'empĂŞcher la dispersion des cendres par le vent, la surface de certains sites d'entreposage fut recouverte d'humus et rĂ©ensemencĂ©e avec de l'herbe.

Coût

Photo d'une maison détruite.
Une des deux cents maisons détruites par l’éruption.

Les premières estimations du coût de l'éruption se situaient entre 2 et 3 milliards de dollars[13]. Plus tard, l'International Trade Commission détermina à la demande du Congrès qu'elle avait coûté 1,1 milliard[13]. Une enveloppe supplémentaire pour catastrophe naturelle de 951 millions de dollars fut votée par le Congrès : la majeure partie de cette somme alla à la Small Business Administration, au U.S. Army Corps of Engineers, et à la Federal Emergency Management Agency[13].

L'éruption eut également des conséquences indirectes profondes. Le taux de chômage dans la région du mont Saint Helens fut multiplié par dix dans les semaines qui suivirent l'éruption. Il retomba pratiquement à son taux antérieur après le début des opérations de nettoyage des cendres et de coupe des arbres. Seul un faible pourcentage de résidents quitta la région en raison de la perte de leur emploi à la suite de l'éruption[13]. Quelques mois après le 18 mai, certains résidents souffrirent de stress et de problèmes émotionnels, bien qu'ils n'eussent pas connu de tels problèmes sur le moment. Les comtés de la région demandèrent des fonds supplémentaires pour des programmes de traitement des problèmes psychologiques.

La réaction initiale du public à l'éruption du eut un effet dévastateur sur l'industrie touristique de l'État de Washington, très importante dans cette région. Non seulement, le tourisme chuta dans la Mount St. Helens-Gifford Pinchot National Forest, mais les conventions, réunions et événement sociaux furent également annulés ou déplacés dans d'autres villes ou stations de l'État de Washington ou de l'Oregon. Cet impact sur le tourisme fut toutefois temporaire. Le mont Saint Helens a regagné son attrait touristique, peut-être en raison de son réveil. Le National Forest Service et l'État de Washington ouvrirent des centres d'accueil pour les visiteurs et permirent à ceux-ci de voir les dégâts causés par le volcan[13].

Éruptions postérieures

Le mont Saint Helens subit cinq autres éruptions explosives durant l'été et l'automne de l'année 1980. Au cours des premiers mois de l'année, un total d'au moins 21 séquences d'activité éruptive ont eu lieu. Le volcan est resté actif, produisant de petites éruptions se caractérisant par des éjections fortes de cendres et un écoulement de lave épaisse construisant un nouveau dôme, et ce, jusqu'en 2005.

Photo de l'Ă©ruption.
Éruption du .

Une Ă©ruption se produisit le Ă  2 h 30, propulsant une colonne de cendres Ă  14 km dans l'atmosphère[20]. L'Ă©ruption eut lieu au cours d'un orage de pluie et fut prĂ©cĂ©dĂ©e par une soudaine augmentation de l'activitĂ© sismique. Les vents irrĂ©guliers de l'orage portèrent les cendres de l'Ă©ruption vers le sud et l'ouest, dĂ©posant un voile de poussières sur de larges portions de l'Ouest de l'État de Washington et de l'Oregon. Les Ă©coulements pyroclastiques s'Ă©chappèrent par la brèche nord et couvrirent les dĂ©bris d'avalanche et autres Ă©coulements pyroclastiques de l'Ă©ruption du [20].

Ă€ 19 h 5, le 12 juin, un panache de cendres s'Ă©leva Ă  km au-dessus du volcan. Ă€ 21 h 9, une explosion bien plus forte envoya une colonne de cendres Ă  près de 16 km dans les airs[23]. Un dĂ´me de dacite se forma depuis le fond du cratère, grossissant jusqu'Ă  atteindre une hauteur de 60 m pour une largeur de 365 m en l'espace d'une semaine[23].

Une sĂ©rie de fortes explosions le 22 juillet rompit plus d'un mois de calme relatif. L'Ă©pisode Ă©ruptif de juillet fut prĂ©cĂ©dĂ© par plusieurs jours d'expansion mesurable de la zone du sommet, une activitĂ© sismique augmentĂ©e et un taux d'Ă©mission de dioxyde de soufre (anhydride sulfureux) et de dioxyde de carbone modifiĂ©. La première Ă©tape, Ă  17 h 14, fut une colonne de cendres expulsĂ©e Ă  16 km, et fut suivie par une dĂ©tonation plus vĂ©loce Ă  18 h 25 qui poussa la colonne plus haut que son altitude maximale prĂ©cĂ©dente en seulement 7,5 min[23]. L'explosion finale dĂ©buta Ă  19 h 1 et dura plus de deux heures[23]. Quand la quantitĂ©, relativement faible, de cendres se dĂ©posa sur l'Est de l'État de Washington, le dĂ´me construit en juin avait disparu[24].

Photo d'un dĂ´me de croissance.
Le 3e dĂ´me en croissance, le .

L'activitĂ© sismique et l'Ă©mission de gaz s'accrurent de façon constante au dĂ©but du mois d'aoĂ»t, et le 7 aoĂ»t Ă  16 h 26, un nuage de cendres s'Ă©tendit lentement jusqu'Ă  13 km d'altitude[24]. De petits Ă©coulements pyroclastiques sortirent par la brèche nord et un Ă©panchement plus faible de cendres s'Ă©leva depuis le cratère. Cela perdura jusqu'Ă  22 h 32 lorsqu'une seconde dĂ©tonation projeta les cendres haut dans les airs. Un second dĂ´me de dacite emplit la cavitĂ© quelques jours plus tard.

Les 2 mois de repos suivants virent leur terme lors d'une longue Ă©ruption entre le 16 octobre et le 18 octobre. Cet Ă©vĂ©nement volatilisa le second dĂ´me, propulsa ces cendres Ă  16 km dans les airs et crĂ©a de petits Ă©coulements pyroclastiques rouge ardent[24]. Un troisième dĂ´me commença Ă  se former dans les 30 minutes suivant l'explosion finale du , et en quelques jours, il atteignit environ 275 m de large et 40 m de haut.

Toutes ces Ă©ruptions postĂ©rieures furent calmes, se caractĂ©risant par des Ă©jections fortes de cendres et un Ă©coulement de lave Ă©paisse construisant un nouveau dĂ´me, la première d'entre elles Ă©tant l'Ă©pisode qui s'Ă©tira du au . En 1987, le 3e dĂ´me avait dĂ©passĂ© les 900 m de largeur et les 240 m de hauteur[24]. Ă€ cette vitesse et en supposant l'absence d'Ă©ruptions destructives, le sommet du mont Saint Helens devrait ĂŞtre reconstituĂ© dans la seconde moitiĂ© du XXIIe siècle.

Notes et références

Notes

  1. L’éruption du Novarupta en 1912, en Alaska, fut plus puissante encore.
  2. Il s’agit d’une explosion d’eau souterraine transformée en vapeur.

Références

  1. Bernard Henry et Christian Heeb, USA : les États de l’Ouest, Bruxelles, Artis-Historia, (ISBN 2-87391-116-6), p. 109.
  2. « Mount St. Helens Precursory Activity: March 15–21, 1980 », United States Geological Survey, (consulté le ).
  3. « Mount St. Helens Precursory Activity: March 22–28, 1980 », United States Geological Survey, (consulté le ).
  4. Harris 1988, p. 202.
  5. Harris 1988, p. 204.
  6. Harris 1988, p. 203.
  7. « Cascades Volcano Observatory », USGS Mount St. Helens Precursory Activity.
  8. « Mount St. Helens Precursory Activity: March 29–April 4, 1980 », United States Geological Survey, (consulté le ).
  9. « Mount St. Helens Precursory Activity: April 5–11, 1980 », United States Geological Survey, (consulté le ).
  10. « Reawakening and Initial Activity », United States Geological Survey, (consulté le ).
  11. « Mount St. Helens Precursory Activity: May 3–9, 1980 », United States Geological Survey, (consulté le ).
  12. « Mount St. Helens Precursory Activity: May 10–17, 1980 », United States Geological Survey, (consulté le ).
  13. Tilling, Robert I., Topinka, Lyn and Swanson, Donald A., « Eruptions of Mount St. Helens: Past, Present, and Future », U.S. Geological Survey (Special Interest Publication), (consulté le ).
  14. (en) « 18 mai 1980, éruption du Mont St. Helens », USDA Forest Service (consulté le ).
  15. Harris 1988, p. 205.
  16. Harris 1988, p. 209.
  17. Harris 1988, p. 206.
  18. Harris 1988, p. 208.
  19. Harris 1988, p. 210.
  20. Harris 1988, p. 211.
  21. (en) « Mount St. Helens – From the 1980 Eruption to 2000 », sur USGS (consulté le ).
  22. Emmanuel Garnier, « Laki : une catastrophe européenne », L’Histoire, no 343,‎ , p. 76 (ISSN 0182-2411).
  23. Harris 1988, p. 212.
  24. Harris 1988, p. 213.

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Stephen L. Harris, Fire Mountains of the West: The Cascade and Mono Lake Volcanoes, Missoula, Mountain Press Publishing Company, (ISBN 0-87842-220-X). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

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