Accueil🇫🇷Chercher

Zingage

Le zingage est un terme général désignant tout traitement de surface entraînant la formation d'un revêtement métallique de zinc. L'objectif est d'empêcher la dégradation du métal recouvert par corrosion. En effet, le zinc est un métal très réducteur qui est donc oxydé à la place du métal qu'il protège. Le langage courant utilise une terminologie spéciale suivant le procédé de zingage :

  • zingage Ă©lectrolytique : dĂ©position Ă©lectrolytique de zinc. Les produits ainsi revĂŞtus sont appelĂ©s produits Ă©lectrozinguĂ©s[1] ;
  • shĂ©rardisation : nom donnĂ© Ă  un procĂ©dĂ© thermochimique de diffusion superficielle de zinc dans l'acier[2] ;
  • galvanisation Ă  chaud : recouvrement par immersion dans un bain de zinc fondu. Les produits ainsi revĂŞtus sont appelĂ©s produits galvanisĂ©s[1] ;
  • zingage par projection Ă  chaud : recouvrement par projection de zinc fondu au pistolet. Les produits ainsi revĂŞtus sont appelĂ©s mĂ©tallisĂ©s au zinc[1].
Tuyau galvanisé à chaud laissant apparaître la cristallisation du zinc.

L'application de peinture contenant de la poudre ou poussière de zinc est exclue des dénominations de zingage, galvanisation, projection à chaud. Pour désigner ces couches de peinture, l'emploi des termes « peinture métallique au zinc » ou « peinture métallique riche en zinc » évite toute ambiguïté.

Zingage Ă©lectrolytique

Le zingage électrolytique occupe une position dominante dans le domaine de la galvanoplastie par le tonnage de métal électro-déposé[3]. Depuis le début du XXe siècle les procédés cyanurés utilisent des affineurs de grain[4] capables de brillanter les dépôts. Les dépôts de zinc brillants sont très largement répandus et les électrolytes se sont développés pour donner aux dépôts des propriétés recherchées en termes d’aspect décoratif, de résistance à la corrosion et d’aptitude à la passivation au chrome.

Utilité

Le zingage électrolytique est appliqué pour résister d’abord à la corrosion avant toute considération esthétique ou fonctionnelle. Au début du XXe, les premiers électrolytes faisaient appel au cyanure[5], complexe très efficace mais très toxique pour l’environnement. Les premiers dépôts très brillants ne sont apparus qu’en 1966 avec l’invention des bains acides au chlorure de zinc et l’incorporation de cétones comme agent de brillance. Dans les années 80, les bains alcalins au zincate[6] ont progressivement remplacé les vieux bains cyanurés et dominé le marché par leurs excellentes aptitudes à l’anticorrosion. L’accélération de l’abandon des procédés cyanurés correspond aussi à l’application des Directives Européennes, qui a banni le chrome hexavalent dans les passivations du zinc[7]. Le dépôt de zinc alcalin sans cyanure contient peu de brillanteurs organiques et sa structure colonnaire permet une passivation épaisse plus protectrice.

Procédés

La protection contre la corrosion de l’acier est d’abord le fait de la différence de potentiel anodique entre le zinc (Potentiel standard du couple (Zn/Zn2+) = environ -760 mV/ESH) et le fer contenu dans l'acier (Potentiel standard du couple (Fe/Fe2+) = environ -440 mV/ESH). L’acier est ainsi protégé par protection cathodique aussi longtemps que le zinc ne sera pas complètement oxydé. La capacité du dépôt à réduire la vitesse de corrosion se résume simplement à 4 variables :

  • l’épaisseur du dĂ©pĂ´t communĂ©ment situĂ©e Ă  10 µm aujourd’hui[8] ;
  • sa capacitĂ© Ă  recevoir des couches de conversion protectrices d’épaisseurs de l’ordre de 200 Ă  400 nm dans le cas des conversions au chrome trivalent ;
  • la diminution de la diffĂ©rence de potentiel avec l’acier par l’utilisation d’alliages plus nobles tels que le Zn-Ni Ă  12-15 % en nickel ;
  • le dĂ©pĂ´t d’une finition renforcĂ©e de type organo-minĂ©rale utilisant de la silice, des lubrifiants et des inhibiteurs sur une Ă©paisseur de 1 µm.

Les électrolytes de zingage se répartissent en deux types : alcalins ou acides.

Bains alcalins

  • CyanurĂ©s : ils contiennent du zinc, du cyanure de sodium et de l'hydroxyde de sodium (soude caustique). Le zinc est soluble sous forme de Na2Zn(CN)4 mais aussi sous forme zincate Na2Zn(OH)4. L’entretien consiste au contrĂ´le rĂ©gulier de la teneur en Zn, en NaOH et en NaCN. Le ratio NaCN/Zn peut varier de 2 Ă  3 en fonction de la tempĂ©rature du bain. Le tableau suivant montre les valeurs usuelles Ă  respecter Ă  tempĂ©rature ambiante :
Composition des Ă©lectrolytes
Zinc Hydroxyde de sodium Cyanure de sodium
faible cyanure 6-10 g/l 75-90 g/l 10-20 g/l
moyen cyanure 15-20 g/l 75-90 g/l 25-45 g/l
haut cyanure 25-35 g/l 75-90 g/l 80-100 g/l

Les brillanteurs disponibles dans le commerce utilisent des affineurs de grain aminés et du nicotinate de benzyle. À cause des risques importants d’hygiène et sécurité que font courir les bains cyanurés, ces électrolytes sont remplacés par les bains alcalins sans cyanure.

  • Alcalins sans cyanure : ils sont constituĂ©s de zinc et de soude. Les affineurs de grain sont les mĂŞmes que ceux des procĂ©dĂ©s cyanurĂ©s mais ils contiennent aussi des ammoniums quaternaires capables de rĂ©duire les diffĂ©rences d’épaisseur entre les zones de densitĂ©s de courant diffĂ©rentes. Le contrĂ´le s’effectue par le suivi rigoureux du zinc et de la soude selon le tableau ci-dessous. Une forte teneur en zinc privilĂ©gie le rendement faradique mais diminue le pouvoir de pĂ©nĂ©tration des dĂ©pĂ´ts aux faibles densitĂ©s de courant.
Composition des Ă©lectrolytes
Zinc Soude
meilleure distribution métallique 6-14 g/l 120 g/l
meilleure productivité 14-25 g/l 120 g/l

Bains acides[9]

  • Bains Ă  très haute vitesse : ils sont rĂ©servĂ©s au traitement en continu de fil, de feuillard ou de tube. Le substrat dĂ©file Ă  très haute vitesse jusqu’à 200 m/min et impose des temps de zingage particulièrement courts. Les bains sont composĂ©s de sulfate ou de chlorure de zinc jusqu’aux limites de solubilitĂ©. Une addition d’acide borique pour les faibles concentrations permet de limiter la brĂ»lure aux fortes densitĂ©s de courant et joue un effet tampon sur le pH. Ils contiennent peu d’affineurs de grains dont le saccharinate de sodium.
  • Bains traditionnels au chlorure : ce sont les plus rĂ©pandus. D’abord lancĂ©s avec des bases ammonium, ces procĂ©dĂ©s ont Ă©voluĂ© avec des bases potassium en Occident principalement Ă  cause de la contamination des eaux usĂ©es. Ils contiennent du chlorure de zinc, du chlorure d’ammonium ou de potassium et de l’acide borique pour les bains potassiques. La teneur en zinc dĂ©pend du degrĂ© de productivitĂ© recherchĂ©e en traitement en vrac ou Ă  l’attache. Elle varie en gĂ©nĂ©ral de 20 g/L Ă  50 g/L. Le pH est de 4,8.
Composition usuelle d’un bain au chlorure
Paramètres Teneur en gramme/litre
Zinc 40 g/l
Chlorure total 125 g/l
Chlorure de zinc anhydre 80 g/l
Chlorure de potassium 180 g/l
Acide borique 25 g/l

Les affineurs de grain sont des cétones ou des aldéhydes peu solubles. Il faut les solubiliser dans des solvants alcooliques ou mieux avec des tensio-actifs hydrotropes. Ces molécules sont co-déposées avec le zinc et génèrent une brillance très élevée mais gênent la passivation et réduisent le pouvoir protecteur du zinc.

Marchés

  • Industrie automobile
  • Bâtiment
  • AĂ©ronautique
  • Constructions mĂ©caniques
  • Visserie-boulonnerie

Notes et références

  1. Désignations commerciales simplifiées
  2. Terme dérivé du nom de l'inventeur d'un procédé à l'origine de cette méthode
  3. « zinc.org/basics/zinc_productio… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  4. « OMPI - Recherche dans les collections de brevets nationales et internationales », sur wipo.int (consulté le ).
  5. document sur docs.google.com
  6. (en) « HugeDomains », sur HugeDomains (consulté le ).
  7. Directive 2000/53 relative aux véhicules hors d’usage ou VHU
  8. « Electrozingage d'une pièce en acier ( bac S Reunion 2009) », sur chimix.com (consulté le ).
  9. document sur docs.google.com

Bibliographie

  • JJ. Duprat (Coventya), Mike Kelly (Coventya), « Dedicated processes for electroplating on fasteners », Fasteners Technology International, August 2010, p. 56-60
  • Amandine Ibled, « Toujours rĂ©actifs face aux exigences du marchĂ© », Galvano-Organo, no 800, , p. 50-52
  • R.Venz, F. Raulin, L. Thiery : « État d’avancement des procĂ©dĂ©s de substitution », Galvano-Organo, 766 (2007) 34-36
  • Modern Electroplating, 5th Edition
  • H. Geduld, « Zinc Plating », Finishing Publications, 1988

Voir aussi

  • Cr(III): Conversion Layers on Zinc and Zinc Alloys: Evolution and Perspectives by Lionel Thiery (Coventya S.A.S Clichy, France)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.