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Waterberg

Le Waterberg (Thaba Meetse en langue sotho du Nord) est un massif situĂ© au nord-est de l'Afrique du Sud dans la province du Limpopo. Depuis 2001, le Waterberg comprend une rĂ©serve de biosphère au sens de l'UNESCO, de 6 540 km2[1]. Son altitude moyenne est de 600 m ; quelques sommets dĂ©passent 1 400 m. Cette vaste formation rocheuse a Ă©tĂ© façonnĂ©e par des centaines de millions d'annĂ©es d'Ă©rosion fluviale qui ont crĂ©Ă© divers reliefs escarpĂ©s ou en forme de buttes[2]. L'Ă©cosystème est celui d'une forĂŞt caduque sèche (bushveld). Le Waterberg a livrĂ© des traces archĂ©ologiques datant de l'âge de pierre et, Ă  proximitĂ©, ont Ă©tĂ© faites des dĂ©couvertes relatives aux premiers instants de l'histoire de l'Ă©volution humaine.

Waterberg
Vue satellite de la partie nord-est du Waterberg.
Vue satellite de la partie nord-est du Waterberg.
GĂ©ographie
Altitude 1 830 m, Geelhoutkop
Massif Drakensberg
Superficie 15 000 km2
Administration
Pays Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
Province Limpopo
GĂ©ologie
Âge Néoarchéen
Roches roches magmatiques, grès

La ville de Vaalwater est située dans le nord du massif.

Toponymie

Waterberg signifie littĂ©ralement la « montagne de l'eau Â» en afrikaans.

GĂ©ographie

GĂ©ologie

Rive de la Sandrivier près de Vaalwater. L'escarpement est constitué de grès jaune à grains grossiers.

Le socle rocheux est celui du craton du Kaapvaal, formĂ© il y a environ 2,7 milliards d'annĂ©es. Cette formation crustale est devenue la base du Waterberg, ultĂ©rieurement transformĂ©e par l'extrusion verticale de roches magmatiques[3]. Celles-ci constituent le complexe ignĂ© du Bushveld (Bushveld Igneous Complex, BIC), riche en minĂ©raux tels que le vanadium et le platine. L'extension de l’épanchement magmatique est d'environ 250 000 km2, quelquefois appelĂ© Waterberg Supergroup.

Les dĂ©pĂ´ts sĂ©dimentaires des rivières traversant le Waterberg se sont poursuivis jusqu'Ă , environ, 1,5 milliard d'annĂ©es. Plus rĂ©cemment, il y a environ 250 millions d'annĂ©es, le craton du Kaapvaal est entrĂ© en collision avec le supercontinent du Gondwana, ce qui le fractura pour former les continents actuels. Le Waterberg prĂ©sente des reliefs de mesas, de buttes et quelques kopjes. Certaines falaises surplombent de 550 m la plaine qu'elles dominent, exposant des grès multicolores.

Faune et flore

Loriot masqué : un mâle et une femelle au cours d'une parade amoureuse, zone riparienne du Waterberg central.

Il y a plusieurs sous-habitats dans la biosphère du Waterberg, qui est globalement une forêt sèche à feuilles caduques. Michaël Hogan distingue la savane du haut plateau, une végétation ombragée de falaises et une zone riparienne, associée à des marais[2].

La savane est constituée de prairies et de forêts semi-caduques, avec des arbres tels que Kirkia wilmsii, Terminalia sericea (Terminalia sp.), Heteropyxis natalensis. La canopée est pratiquement dépourvue de feuilles durant la saison sèche (hiver austral). Quelques habitats isolés de Pachypodium existent près des kopjes. La végétation herbeuse comprend les espèces Eleusine indica, Brachiaria serrata (Brachiaria sp.) et de la bruyère.

Les prairies permettent le pâturage d'espèces telles que l'Impala, le Grand koudou, l'Oréotrague et le Gnou bleu. Les autres mammifères typiques sont la Girafe, le Rhinocéros blanc et le Phacochère. Les serpents sont représentés par le Mamba noir et le Cobra cracheur. En 1905, Eugène Marais étudia les serpents du Waterberg[4]. Concernant les oiseaux, on rencontre des Loriots masqués et des Vautours africains[5]. Les principaux prédateurs sont les léopards, les hyènes et les lions.

La végétation des falaises est abondante dans le Waterberg du fait d'une érosion fluviale très ancienne. Le porc-épic africain utilise les grottes qu'on y trouve. Certains arbres s'accrochent aux parois des falaises, tels Albizia tanganyicensis (Albizia sp.) qui présente des écailles d'écorce pendant de son tronc épais. Un autre arbre représentatif de ce type d'habitat végétal est l'arbre à fièvre, considéré par les Bochimans comme ayant des pouvoirs particuliers permettant la communication avec les morts. On le trouve sur les falaises au-dessus de la rivière Palala, notamment dans un site utilisé pour des cérémonies à l'époque préhistorique, présentant par ailleurs des peintures rupestres intactes.

La zone riparienne est associée aux divers cours d'eau qui parcourent le Waterberg. Ce sont tous des affluents du Limpopo qui coule vers l'est et se jette dans l'océan Indien. On y trouve le saule des rivières (Combretum erythrophyllum). Ces zones sont des refuges pour les oiseaux, les reptiles et les mammifères qui ont besoin de plus d'eau que les espèces vivant sur le plateau. Les rives sont habitées par des superprédateurs, tels le crocodile du Nil et l'hippopotame. Ces habitats humides ont un nombre réduit d'insectes aquatiques et le Waterberg est considéré comme exempt de paludisme.

  • Faune et flore de la rĂ©serve de biosphère du Waterberg
  • Kirkia wilmsii.
    Kirkia wilmsii.
  • Terminalia sericea avec son feuillage de printemps.
    Terminalia sericea avec son feuillage de printemps.
  • Terminalia sericea avec son feuillage d'hiver.
    Terminalia sericea avec son feuillage d'hiver.
  • Heteropyxis natalensis.
    Heteropyxis natalensis.
  • Eleusine indica.
    Eleusine indica.
  • Brachiaria.
    Brachiaria.
  • Pachypodium namaquanum.
    Pachypodium namaquanum.
  • Impala.
    Impala.
  • Grand koudou mâle.
    Grand koudou mâle.
  • OrĂ©otrague.
    Oréotrague.
  • Gnou bleu.
    Gnou bleu.
  • Girafe.
    Girafe.
  • RhinocĂ©ros blanc.
    Rhinocéros blanc.
  • Phacochère.
    Phacochère.
  • Mamba noir.
    Mamba noir.
  • Cobra cracheur rouge d'Afrique.
    Cobra cracheur rouge d'Afrique.
  • Loriot masquĂ©.
    Loriot masqué.
  • LĂ©opard d'Afrique.
    LĂ©opard d'Afrique.
  • Hyène tachetĂ©e.
    Hyène tachetée.
  • Lion.
    Lion.
  • Porc-Ă©pic.
    Porc-Ă©pic.
  • Albizia tanganyicensis.
    Albizia tanganyicensis.
  • Arbre Ă  fièvre.
    Arbre à fièvre.
  • Combretum erythrophyllum.
    Combretum erythrophyllum.
  • Crocodile du Nil.
    Crocodile du Nil.
  • Hippopotame.
    Hippopotame.

Histoire

Peintures rupestres réalisées par des Bochimans de l'âge de pierre (Lapalala Wilderness).

Les formations gréseuses étaient sans doute suffisantes pour retenir les eaux souterraines et créer un environnement approprié pour les premiers hommes. Les falaises en surplomb leur fournissaient des abris naturels. Les ancêtres des premiers humains se trouvaient sans doute dans le Waterberg trois millions d'années auparavant ; le site de Makapansgat, à une quarantaine de kilomètres, abritait des squelettes d'Australopithecus africanus[2]. Michaël Hogan suggère que Homo erectus, dont des traces ont été découvertes à Makapansgat, « pourrait s'être déplacé de manière saisonnière sur les hauteurs du Waterberg durant l'été (décembre à mars)[trad 1]. »

Les Bochimans arrivèrent au Waterberg il y a environ deux mille ans. Ils rĂ©alisèrent des peintures rupestres Ă  Lapalala, qui montrent des rhinocĂ©ros et des antilopes. Ă€ l'âge du fer ancien, les bantous vinrent s'installer Ă  cet endroit, introduisant les techniques d'Ă©levage du bĂ©tail. Cette arrivĂ©e provoqua des changements au Waterbeg ; le bĂ©tail rĂ©duisit les plaines herbeuses qui laissèrent place Ă  des broussailles, ce qui provoqua une prolifĂ©ration de la mouche tsĂ©-tsĂ© et consĂ©quemment une Ă©pidĂ©mie de trypanosomiase. S'ensuivit une dĂ©population des plaines, tandis que les populations situĂ©es en altitude rĂ©sistèrent, la mouche ne pouvant vivre Ă  une altitude supĂ©rieure Ă  600 m.

Les populations arrivées ultérieurement laissèrent les premiers artefacts de l'âge de pierre trouvés dans le Nord de l'Afrique du Sud. Arrivés aux alentours de 1300, les Ngunis apportèrent de nouvelles techniques, telles la construction en pierres sèches, qui fut utilisée pour des ouvrages de défense à l'époque de l'âge du fer, dont on conserve quelques murs aujourd'hui. Les archéologues continuent à fouiller le Waterberg afin d'apporter de nouvelles lumières sur la culture Nguni et son architecture de pierres sèches.

Les premiers colons blancs arrivèrent au Waterberg en 1808 et le premier naturaliste, un Suédois, arriva au milieu du XIXe siècle. Au cours du XIXe siècle, un groupe de Néerlandais venus du Cap, à la recherche de Jérusalem, arrivèrent au Waterberg. Mésestimant les distances, ils crurent avoir atteint l'Égypte.

Après les affrontements entre les Néerlandais et les populations locales, la cohabitation dura jusqu'en 1900 environ. Les Néerlandais développèrent une agriculture de pâturage, ce qui multiplia les effets sur les autochtones. Au début du XXe siècle, il y avait environ deux mille habitants dans l'ouest du Waterberg[6] et la régression des plaines herbeuses commença à avoir des effets négatifs importants sur la faune sauvage.

Gestion environnementale

En 2006, environ 80 000 personnes vivaient sur le plateau du Waterberg. Après les ravages Ă©cologiques causĂ©s par le pâturage du bĂ©tail au milieu des annĂ©es 1900, les propriĂ©taires fonciers de la rĂ©gion prirent conscience de l'intĂ©rĂŞt de restaurer la zone pour attirer et protĂ©ger les antilopes, rhinocĂ©ros et autres espèces dont le nombre avait chutĂ© drastiquement Ă  cause de ce surpâturage. Le dĂ©veloppement de l'Ă©cotourisme stimula l'intĂ©rĂŞt quant aux pratiques de restauration des sols permettant de faire revenir les espèces herbeuses d'origine. Ce sont des pratiques coĂ»teuses mais les propriĂ©taires sont payĂ©s en retour par le dĂ©veloppement de la vie animale sauvage. Il y a aussi une tendance Ă  ouvrir les espaces en Ă´tant les clĂ´tures. Cela permet les migrations des grands mammifères et dĂ©veloppe la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique.

La rĂ©serve de biosphère du Waterberg contient un grand nombre de zones protĂ©gĂ©es. Ainsi, le parc national de Marakele s'Ă©tend sur 67 000 ha Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud-ouest du plateau du Waterberg. La rĂ©serve animalière de Welgevonden (Welgevonden Game Reserve), adjacente, couvre 37 500 ha[7] ; la rĂ©serve de Kololo (Kololo Game Reserve) couvre 3 000 ha[8] Ă  l'intĂ©rieur de la partie protĂ©gĂ©e de la rĂ©serve de Welgevonden. Dans la partie nord-ouest se trouvent trois zones protĂ©gĂ©es contiguĂ«s : le sanctuaire de vie sauvage de Thiane (Thiane Wildlife Sanctuary), la rĂ©serve naturelle de Grootwater (Grootwater Nature Reserve) et celle du barrage de Mokolo (Mokolo Dam Nature Reserve). Dans la partie mĂ©ridionale du plateau se trouve la rĂ©serve animalière de la rivière Vier-en-Twintig (Vier-en-Twintig riviere Game Reserve). La rĂ©serve sauvage de Tafelkop (Tafelkop Wilderness Reserve) est situĂ©e Ă  l'est. Sur l'escarpement sud-est du plateau se trouve la rĂ©serve naturelle (ou rĂ©serve animalière) de Ntambeni (ou Entabeni). Au nord-est, plusieurs zones protĂ©gĂ©es sont Ă©galement adjacentes : les rĂ©serves sauvages de Kwalata, Lapala, Touchstone, Keta et les rĂ©serves naturelles de Moepel Farms et de Masebe.

Notes et références

Citations originales

  1. (en) « may have purposefully moved into the higher areas of the Waterberg for summer (December to March) game »

Références

  1. (en) « Waterberg », sur unesco.org (consulté le )
  2. (en) C. Michael Hogan, Mark L. Cooke et Helen Murray, « The Waterberg Biosphere », Lumina Technologies, (consulté le ).
  3. (en) William Taylor, Gerald Hinde et David Holt-Biddle, The Waterberg, Le Cap, Struik Publishers, (ISBN 1-86872-822-6).
  4. (en) Eugène Marais, Soul of the Ape, Human and Rousseau, .
  5. (en) Tracey Hawthorne, Common Birds of South Africa, Struik Publishing, (ISBN 1-86872-120-5).
  6. (en) The Encyclopedic History of the Transvaal, Johannesberg, Praagh and Lloyd, .
  7. (en) « Welgevonden Game Reserve »
  8. (en) « Kololo Game Reserve »

Liens externes

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