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Australopithecus africanus

Australopithecus africanus est une espèce Ă©teinte du genre Australopithèque, qui vivait en Afrique australe du Pliocène final jusqu'au dĂ©but du PlĂ©istocène, il y a entre 2,8 et 2,3 millions d’annĂ©es. Les restes fossiles de cette espèce ont Ă©tĂ© dĂ©couverts en Afrique du Sud. Aucune industrie lithique n’a Ă©tĂ© mise au jour en relation avec les fossiles.

Historique

L’enfant de Taung.

Raymond Dart se trouvait à Taung, près de Kimberley, en Afrique du Sud, quand l’un de ses collègues déposa en 1924 quelques fragments d’os et un crâne sur le bureau d’un carrier. Le crâne évoquait une créature étrange associant des traits simiens et humains, tels que la forme des orbites oculaires, les dents et, plus important, la position avancée du foramen magnum (le trou à la base du crâne permettant la communication entre le canal vertébral et la boîte crânienne), indiquant une posture verticale et donc un mode locomoteur bipède.

À partir de ce fossile, Raymond Dart définit en 1925 un nouveau genre et une nouvelle espèce : Australopithecus africanus, le singe sud-africain[1]. Il considérait que ce fossile correspondait à une espèce intermédiaire entre les singes et les humains. Cette idée fut rejetée par la majorité de la communauté scientifique d’alors, qui préférait se focaliser sur l'Homme de Piltdown. L'anthropologue anglais Arthur Keith suggéra notamment que le crâne devait correspondre à un jeune singe, probablement un gorille.

Charles Darwin avait suggéré en 1871 que la lignée humaine était apparue en Afrique à cause de la proche parenté de l'Homme avec les chimpanzés et les gorilles[2]. Cependant, de la fin du XIXe siècle jusqu'à la première moitié du XXe siècle, de nombreux anthropologues imaginaient plutôt les origines de l’Homme en Asie du Sud-Est, d'abord à cause de la présence des gibbons et des orang-outans, puis à la suite des découvertes de fossiles humains archaïques réalisées en Indonésie et en Chine dans les années 1930[3]. L'origine africaine de la lignée humaine n'est admise que depuis les nombreuses découvertes de fossiles réalisées à partir de 1960 en Afrique de l'Est, à Laetoli, Olduvaï (Tanzanie), autour du lac Turkana (Kenya), ou dans la vallée de l'Awash (Éthiopie).

Morphologie

Australopithecus africanus est relativement gracile. Il prĂ©sente un volume crânien un peu plus Ă©levĂ© qu’Australopithecus afarensis (de 450 Ă  550 cm3). Il conserve des traits archaĂŻques, tels que des phalanges courbes adaptĂ©es au grimper. Le pelvis d’A. africanus est lĂ©gèrement mieux adaptĂ© Ă  la bipĂ©die que celui d’A. afarensis.

Principaux fossiles

STS 60 et Tm 1511

En 1936, le sud-africain Robert Broom attribua un moulage endocrânien d’une capacitĂ© de 485 cm3, dĂ©couvert Ă  Sterkfontein par G. W. Barlow, Ă  un nouveau taxon : Plesianthropus transvaalensis[4]. Le spĂ©cimen se dĂ©compose en un moulage endocrânien (Sts 60) indĂ©pendant de sa gangue qui contient le maxillaire gauche et une partie du crâne (Tm 1511). Ce fossile a Ă©tĂ© rĂ©attribuĂ© depuis Ă  Australopithecus africanus.

Mrs. Ples

Le , Robert Broom et John T. Robinson découvrirent un crâne appartenant à une femelle d’âge moyen à Sterkfontein (Sts 5). Ce fossile fut également attribué à Plesianthropus transvaalensis et fut surnommé Mrs. Ples par la presse (en fait, il est apparu depuis que le crâne pourrait correspondre à un jeune mâle). Le faible prognathisme de la face de ce fossile et de l’enfant de Taung a été souligné par R. Dart ; ce trait les éloigne des chimpanzés et les rapproche des Homo. Comme le précédent, ce fossile a été réattribué à A. africanus.

STS 71

Il s'agit d'un hĂ©mi-crâne droit qui se distingue par une conformation plus moderne que celle de Mrs. Ples, un relatif orthognatisme (une faible projection du visage vers l'avant), une capacitĂ© crânienne de 428 cm3. La taille des canines est un trait de dimorphisme sexuel comme pour les autres espèces d'Australopithecus africanus[5] ; le spĂ©cimen est considĂ©rĂ© comme un mâle du fait notamment de la grande taille de ses dents.

Galerie

Notes et références

  1. Raymond Dart, 1925, « Australopithecus africanus : the Man-Ape of South Africa », Nature, no 2884, vol. 115, p. 195-199
  2. (en) Charles Darwin, The Descent of Man, and Selection in Relation to Sex,
  3. L. Manouvrier, « Discussion sur le "Pithecanthropus erectus" comme précurseur présumé de l'homme », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, 6,‎ , p. 12-47
  4. Robert Broom, 1936, « A new fossil anthropoid skull from South Africa », Nature, vol. 138, p. 486-488
  5. Robert Boyd et Joan Silk, L'aventure humaine: Des molécules à la culture, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8041-4333-6, lire en ligne), p. 291

Bibliographie

  • Dominique Grimaud-HervĂ©, FrĂ©dĂ©ric Serre, Jean-Jacques Bahain et al., Histoire d'ancĂŞtres : La grande aventure de la PrĂ©histoire, Paris IVe, Errance, coll. « Guides de la prĂ©histoire mondiale », , 5e Ă©d., 144 p. (ISBN 978-2-87772-590-3)
  • B. Hilton-Barber et Lee Rogers Berger (2004), Field guide to the cradle of humankind, Sterkfontein, Swartkrans, Kromdraai & environs world heritage site, 2nd revised edition, Struik, (ISBN 1-77007-065-6)
  • H.M. McHenry et Lee Rogers Berger (1998), Body proportions in Australopithecus afarensis and A. africanus and the origin of the genus Homo, Journal of Human Evolution, 35, p. 1-22

Liens externes

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