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Vote Ă©lectronique en France

Cette page présente le vote électronique en France.

Les machines à voter ont été utilisées de maniÚre expérimentale à partir de 2002. Une centaine de communes en ont fait l'acquisition jusqu'en 2007, et certaines continuent de les utiliser pour les différents scrutins. En revanche l'implantation de nouvelles machines à voter est gelée par les gouvernements successifs depuis 2008.

Par ailleurs, quelques expériences ont été menées sur l'utilisation du vote par internet, mais cela ne concerne de maniÚre ponctuelle que les Français de l'étranger.

Histoire

PremiĂšres utilisations

En 1969, le ministre de l'Intérieur Raymond Marcellin fait autoriser l'utilisation de machines à voter, objet alors entiÚrement mécanique. En raison de pannes importantes et de la non-diminution des fraudes, ces machines tombent en désuétude, mais la modification faite au code électoral reste[1].

2002-2006

La France, Ă  l’occasion de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2002, teste dans trois villes le vote Ă©lectronique (appelĂ©e « urne Ă©lectronique ») : Ă  MĂ©rignac en Gironde, Ă  VandƓuvre-lĂšs-Nancy en Lorraine et Ă  Paris dans le 18e arrondissement. Il s'agit lĂ  d'une expĂ©rience en parallĂšle du vote traditionnel seul Ă  ĂȘtre pris en compte. VandƓuvre-lĂšs-Nancy a renouvelĂ© l'expĂ©rience pour les Ă©lections lĂ©gislatives de 2002. Encore une fois il s'agissait d'un vote parallĂšle. Le , le Forum des droits sur l'internet a remis des recommandations[2] au ministre de l'IntĂ©rieur ayant pour objectif de dĂ©terminer les conditions de mise en place du vote Ă©lectronique en France. À partir d’une analyse critique des expĂ©rimentations de vote Ă©lectronique en France et Ă  l’étranger, cette recommandation propose un plan de dĂ©ploiement du vote Ă©lectronique en France et dĂ©termine les modalitĂ©s pratiques devant permettre un vote sĂ©curisĂ© et fiable.

Une premiĂšre expĂ©rience de vote par Internet pour des Ă©lections nationales a eu lieu en 2003 sur les deux circonscriptions des États-Unis lors de l'Ă©lection des reprĂ©sentants Ă  l'AssemblĂ©e des Français de l'Ă©tranger. Elle a Ă©tĂ© reconduite en 2006 sur l'ensemble des circonscriptions Ă©lectorales d'Europe, d'Asie et du Levant. Les deux associations des Français de l'Ă©tranger les plus reprĂ©sentatives, l'ADFE et l'UFE, ont chacune missionnĂ© un expert pour auditer ce systĂšme. Tant le rapport de l'ADFE[3] que celui de l'UFE[4], Ă©mettent de sĂ©rieuses rĂ©serves sur la possibilitĂ© de rĂ©aliser un scrutin sincĂšre et fiable lorsque le suffrage de l'Ă©lecteur est entiĂšrement dĂ©matĂ©rialisĂ©. Selon eux, le recours Ă  l'isoloir dans un espace contrĂŽlĂ© tel qu'un bureau de vote reste le meilleur garant du secret, et donc de la libertĂ©, du vote de l'Ă©lecteur, ainsi que de la sincĂ©ritĂ© du processus Ă©lectoral. Le vote Ă©lectronique a nĂ©anmoins Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ© en 2014 pour les Ă©lections consulaires.

En 2003, Nicolas Sarkozy, ministre de l’IntĂ©rieur, met en place des agrĂ©ments permettant d'utiliser de nouvelles machines Ă  voter[5] - [6]. Brest a Ă©tĂ© la premiĂšre ville Ă  imposer sans dĂ©bat les machines Ă  voter Ă  ses Ă©lecteurs en lieu et place des urnes traditionnelles pour les Ă©lections cantonales et rĂ©gionales des 21 et . Plusieurs villes dont VandƓuvre-lĂšs-Nancy ont ensuite utilisĂ© les machines Ă  voter pour les Ă©lections europĂ©ennes.

En , un rapport français explique les dangers du vote électronique[7]. En 2005, Pierre Muller découvre ce problÚme et crée l'association « Recul démocratique ». Cette association est ensuite renommée « Ordinateurs de Vote » et cherche à pointer les problÚmes posés par les machines à voter[8].

En septembre 2006, Patrick Bloche, député PS, pose une série de questions au gouvernement en séance à l'Assemblée nationale sur le vote électronique[9].

Machine à voter ESF1 utilisée à Stains (Seine-Saint-Denis) pour le 1er tour des élections départementales le 22 mars 2015.

Le contexte conduisant à recourir à l'utilisation de machines à voter est caractérisé par « la difficulté à composer les bureaux de vote et à trouver des scrutateurs bénévoles acceptant de participer au dépouillement »[10]. Les statistiques montrent néanmoins que les machines à voter favorisent le vote blanc[11] et que les files d'attente sont plus longues car il n'y a qu'un seul isoloir par bureau de vote.

2007

En fĂ©vrier 2007, une pĂ©tition est lancĂ©e contre l'utilisation de ces machines Ă  voter et pour le maintien du vote papier. Cette pĂ©tition a dĂ©passĂ© les 85 000 signataires[12].

Également en fĂ©vrier 2007, Ă  Issy-les-Moulineaux, AndrĂ© Santini, dĂ©putĂ© et maire de la ville, fĂ©ru de nouvelles technologies, fait voter par le conseil municipal l’achat de 60 machines Ă  voter. Un conseiller municipal d'opposition, Laurent Pieuchot, tente de s'y opposer et prend la tĂȘte du mouvement contre l'utilisation de ces machines dans cette ville.

En , le bureau national du Parti socialiste demande un moratoire[13] sur les machines Ă  voter. Cela ne se produit qu'aprĂšs que d'autres partis ont dĂ©jĂ  marquĂ© leur opposition, notamment les Verts, le Parti Communiste, l'altermondialiste JosĂ© BovĂ© et l’UDF. En rĂ©ponse, le Conseil constitutionnel publie un communiquĂ© de presse prenant parti en faveur des machines Ă  voter sous prĂ©texte de leur agrĂ©ment[14]. En se basant sur ce communiquĂ©, sans valeur juridique, diffĂ©rentes autoritĂ©s locales promeuvent Ă  leur tour les machines Ă  voter, rassurant les Ă©lecteurs. Le , aprĂšs publication par le site internet betapolitique.fr d'articles[15] invitant les Ă©lecteurs Ă  faire porter leurs griefs sur le procĂšs-verbal des bureaux de vote utilisant une machine Ă  voter, des professeurs de droit avocats et juristes informent de la possibilitĂ© d’utiliser la procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ©-libertĂ© dans les tribunaux administratifs afin de leur faire prendre parti sur la lĂ©galitĂ© Ă©ventuelle des machines Ă  voter, Ă  la connaissance des remarques fournies dans l'article. Le , un dĂ©pĂŽt collectif de plaintes est organisĂ© au tribunal de Versailles. Plusieurs mĂ©dias relaient cette information. Du 18 au , les autoritĂ©s locales Ă©mettent des communiquĂ©s demandant aux Ă©lecteurs de faire confiance dans les machines Ă  voter. AndrĂ© Santini fait condamner des opposants[16], mais il est dĂ©boutĂ© en appel[17]. Les tribunaux rejettent les plaintes, tout en reconnaissant implicitement les problĂšmes posĂ©s par les machines Ă  voter[18].

Le , le Conseil constitutionnel publie un nouveau communiquĂ©. Ce communiquĂ© soutient l'utilisation des machines Ă  voter, tout en occultant les problĂšmes d'anonymat et de fraude potentielle spĂ©cifique Ă  ce type de machine[19]. Le , en mĂȘme temps qu'il donne les rĂ©sultats officiels, le Conseil constitutionnel dresse un bilan[20] finalement mitigĂ©, mais jugĂ© par les opposants aux machines comme parfois tendancieux[21] sur l'utilisation des machines Ă  voter pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle. Pour le second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, quatre communes (Saint-Malo, Ifs, Le Perreux-sur-Marne et Noisy-le-Sec) dĂ©cident de ne pas utiliser les machines de vote Ă©lectronique[22] et de revenir au vote papier. Cette dĂ©cision fait suite, non Ă  des problĂšmes techniques ou des suspicions de fraude, mais au temps pour la validation de chaque vote et au fort allongement des files d'attentes que cela occasionne, problĂšmes rencontrĂ©s lors du premier tour.

L'utilisation des machines Ă  voter dans 82 communes[23] de plus de 3 500 habitants pourrait toucher 5 % du corps Ă©lectoral (1,4 million d'Ă©lecteurs) et ainsi jouer un rĂŽle non nĂ©gligeable dans le choix du prĂ©sident de la rĂ©publique[24]. Face aux accusations de fraudes possibles, le dĂ©putĂ© AndrĂ© Santini affirme qu'« on fraude bien en Corse »[25]. Pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle, certaines communes dont Issy-les-Moulineaux ont tentĂ© d'utiliser des machines Ă  voter dotĂ©es d'un logiciel diffĂ©rent de celui validĂ© par l'administration[26]. Cette non-conformitĂ© est dĂ©couverte et dĂ©noncĂ©e par les opposants. Les machines sont alors remplacĂ©es de maniĂšre que le logiciel utilisĂ© soit le mĂȘme que le logiciel validĂ© (des opposants indiquent qu'ils n'ont pu avoir une certitude sur la conformitĂ© du nouveau logiciel).

Lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2007, huit des douze candidats ont pris position pour un moratoire sur le vote Ă©lectronique[27]. Trois n'ont pas pris position[28] et un seul a soutenu le vote Ă©lectronique : Nicolas Sarkozy[29]. Plusieurs partis politiques Ă©mettent des doutes sur l'utilisation de ces machines[30]. En 2007, certains d'entre eux voyaient un risque dans les machines Ă  voter, notamment les Verts[31], le PS[32] avec son mouvement de jeunesse[30], Marine Le Pen (Front national)[33], et François Bayrou (UDF)[34], ainsi que des mandataires locaux[35]. Remarquons que plusieurs partis politiques utilisent ou ont utilisĂ© le vote Ă©lectronique pour les scrutins internes Ă  leur structure politique (citons par exemple l'UMP, le MoDem et DĂ©sir d'Avenir). NĂ©anmoins en 2012 le bureau politique de l’UMP a entĂ©rinĂ© le retour au vote manuel et l’abandon du vote Ă©lectronique[36].

Le jour du premier tour de la présidentielle de 2007, le candidat Philippe de Villiers a critiqué ces « machines de hasard » / « machines à tricher ». Pour lui, « Dans l'urne démocratique, il n'y a pas la possibilité de tricher. La machine à voter c'est beaucoup plus compliqué et on peut trafiquer la matrice » tout en émettant un doute sur la transparence des opérations[37].

2012

Un arrĂȘtĂ© du dĂ©finit les modalitĂ©s du traitement automatique des donnĂ©es dans le cadre des Ă©lections[38].

En , les Français de l'étranger participent à un scrutin numérique pour une consultation nationale en France[39] - [40]. L'expérience avait valeur de test[41].

Lors de l'élection présidentielle française de 2012, on note une baisse sensible de l'utilisation des machines à voter (82 communes en 2007 pour 1,5 million d'électeurs, 64 communes en 2012 pour un million d'électeurs)[42]. Par exemple, la ville de Lorient n'y recourt plus afin d'éviter les éventuels soupçons, ou réticences, et permettre une meilleure visibilité des différentes candidatures[43], à l'inverse d'Antibes dont les contrats feront passer de 15 à 20 le nombre de machines à voter[44]. La liste comprend de nombreuses communes des Alpes-Maritimes ou des Hauts-de-Seine, comme Issy-les-Moulineaux[45], néanmoins, aucune nouvelle autorisation n'a été donnée depuis 2007, d'autant plus que, d'aprÚs le ministÚre de l'Intérieur, « un scrutin avec une forte participation comme la présidentielle n'est pas forcément le meilleur moment ».

Le , le Parti pirate dĂ©pose une requĂȘte auprĂšs de Conseil d’État demandant l'annulation de l'arrĂȘtĂ© du . Le risque de fraude et en particulier le risque de pression exercĂ©e sur les Ă©lecteurs votant Ă  distance est mis en avant[46] - [47] - [48].

Depuis 2012

Panneau d'information devant un bureau de vote dans le Val-de-Marne, expliquant comment utiliser la machine à voter pour l'élection présidentielle de 2022.

En 2014, les sĂ©nateurs ont Ă©tabli un rapport faisant l'Ă©tat des carences liĂ©es au vote Ă©lectronique (« l’épineux dossier des machines Ă  voter »)[49]. L'UMP a reconnu que « par nature, le vote papier peut assurer une parfaite transparence de la procĂ©dure ». Pour les rapporteurs de l'UMP, « le risque d’atteinte au secret et Ă  la sincĂ©ritĂ© du vote ne peut ĂȘtre sous-estimĂ©. Nul ne saura si la personne ayant votĂ© depuis son ordinateur est bien celle inscrite sur la liste Ă©lectorale, ni si son vote a Ă©tĂ© contraint, monnayĂ© ou libre »[50].

Le , Philippe Kaltenbach, a prĂ©sentĂ© une proposition de loi « visant Ă  supprimer le recours aux machines Ă  voter pour les Ă©lections gĂ©nĂ©rales »[51]. En 2015, le sĂ©nateur Kaltenbach a proposĂ© une loi visant Ă  interdire les machines Ă  voter en France au vu des problĂšmes inhĂ©rents au concept. En plus des arguments habituels avancĂ©s, Philippe Kaltenbach indique qu'en raison de la technologie, les personnes ĂągĂ©es sont obligĂ©es de se faire aider. La technologie des machines Ă  voter ne permet pas d'aider ces personnes sans voir ce qu'elles votent, ce qui casse une fois de plus le secret du vote[52]. Pour lui, le dĂ©veloppement des machines Ă  voter dans les scrutins officiels serait principalement motivĂ© par un marchĂ© Ă©norme dans lequel chacune des machines Ă  voter vaut aux alentours de 3 000 euros.

Le , François Rochebloine a prĂ©sentĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale une proposition de loi « visant Ă  interdire l’utilisation des machines Ă  voter pour tous les scrutins rĂ©gis par le code Ă©lectoral »[53]. Durant la mĂȘme pĂ©riode, le gouvernement prĂ©fĂšre rester dans le statu quo[54]. Le , le Conseil d’État rejette la requĂȘte dĂ©posĂ©e trois ans plus tĂŽt par le Parti pirate[55].

La loi Travail votée en 2016 comporte un décret paru en qui facilite l'adoption du vote électronique par l'employeur au sein de son entreprise dans le cadre des élections professionnelles y compris sans l'accord des syndicats quand il s'agit de l'élection des représentants du personnel au sein du comité d'entreprise (CE)[56].

La fin de l'annĂ©e 2016 est marquĂ©e par l'Ă©lection de Donald Trump Ă  la prĂ©sidence des États-Unis et la suspicion Ă  l'Ă©gard de la Russie, accusĂ©e d'avoir menĂ© des attaques et des interfĂ©rences au cours de la campagne qui a prĂ©cĂ©dĂ© ce rĂ©sultat. Dans ce contexte, le ministĂšre de l'IntĂ©rieur a exclu en le recours au vote Ă©lectronique pour les citoyens français de l'Ă©tranger pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle française d'avril-[57].

En 2018, une nouvelle mission d’information de la commission des lois du SĂ©nat est consacrĂ©e au vote Ă©lectronique. Le rapport rĂ©sultant de cette mission est contestĂ© par un chercheur en informatique qui avait Ă©tĂ© auditionnĂ© Ă  cette occasion [58].

En septembre 2021, 10 700 expatriés français se portent volontaires pour une nouvelle expérimentation de vote en ligne, en prévision des élections législatives du printemps 2022. Le Virus informatique, magazine spécialisé sur les actualités numériques, publie ses doutes concernant la sécurité du dispositif et apporte des éléments de comparaison avec le fonctionnement du dispositif estonien[59].

Liste des communes utilisant ou ayant utilisé les machines à voter

En 2007, 82 communes ont utilisé les machines à voter[60] :

  • Alpes-Maritimes (06) : Antibes, Mandelieu la Napoule, Mougins, Saint Laurent du Var, Valbonne, Vence, Villeneuve Loubet.
  • Bouches-du-RhĂŽne (13) : Marignane.
  • Calvados (14) : Ifs.
  • Cher (18) : Bourges, Saint-Amand-Montrond.
  • CĂŽtes-d'Armor (22) : TrĂ©gueux.
  • FinistĂšre (29) : Brest.
  • Haute-Garonne (31) : Castanet-Tolosan.
  • HĂ©rault (34) : Juvignac, Valras-Plage, Villeneuve-les-BĂ©ziers, Palavas-Les-Flots.
  • Ille-et-Vilaine (35) : Saint Malo,
  • IsĂšre (38) : Voiron, Voreppe.,Meylan
  • Landes (40) : Mimizan.
  • Loire (42) : Saint-Chamond.
  • Loire-Atlantique (44) : Blain, Pornichet, Orvault, Coueron.
  • Marne (51) : Reims, Epernay.
  • Morbihan (56) : Lorient, Ploemeur, Ploermel, Questembert, Theix.
  • NiĂšvre (58) : Nevers.
  • Nord (59) : CondĂ©-sur-l'Escaut, Annoeullin, Hazebrouck, Saint-Pol-sur-Mer.
  • Oise (60) : Noyon.
  • Orne (61) : Alençon.
  • Haut-Rhin (68) : Mulhouse, Wintzenheim, Riedisheim.
  • RhĂŽne (69) : Chazay d'Azergues.
  • Sarthe (72) : Le Mans.
  • Haute-Savoie (74) : Thiez.
  • Seine-Maritime (76) : Le Havre.
  • Seine-et-Marne (77) : Cesson, Montereau-Fault-Yonne, Moissy-Cramayel, Villenoy, Savigny-le-Temple.
  • Somme (80) : Amiens.
  • Vaucluse (84) : Orange.
  • VendĂ©e (85) : Les Herbiers.
  • Essonne (91) : Wissous.
  • Hauts-de-Seine (92) : Antony, Bois Colombes, Boulogne-Billancourt, Chatenay-Malabry, Chaville, Colombes, Courbevoie, Garches, Issy-les-Moulineaux, SĂšvres, Suresnes, Ville d'Avray, Vaucresson.
  • Seine-Saint-Denis (93) : Aulnay-sous-Bois, Bagnolet, Noisy-le-Sec, Rosny-sous-Bois, Stains.
  • Val-de-Marne (94) : Arcueil, Bry sur Marne, Le Perreux sur Marne, Villeneuve le Roi.
  • Val d'Oise (95) : Courdimanche, VaurĂ©al.

En 2014, un rapport du Sénat présente une liste de 64 communes[61].

Cadre légal

Le , le Conseil constitutionnel a estimĂ© « que l'utilisation des machines Ă  voter pour les Ă©lections, notamment prĂ©sidentielles, est autorisĂ©e par le lĂ©gislateur depuis 1969 » et que « ce recours aux machines Ă  voter dans les conditions fixĂ©es par l'article L. 57-1 du code Ă©lectoral a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© conforme Ă  la Constitution ». Pour le professeur de droit constitutionnel Gilles Guglielmi, « le communiquĂ© de presse du Conseil n'a aucune valeur juridique » et repose sur un « raisonnement juridique » contestable. « L'utilisation des machines Ă  voter pourrait, sans aucun abus du droit de recours, ĂȘtre juridiquement contestĂ©e devant les juridictions françaises »[62] (voir aussi la page RĂ©glementation du vote Ă©lectronique en France).

Trois agréments sont en cours de validité, sans que cela signifie que toutes les exigences soient respectées[63] :

Aucune nouvelle demande d’agrĂ©ment n’est en cours, selon le ministĂšre de l’intĂ©rieur (en date du )[64]. Toutefois, neuf mois plus tard, de nouvelles machines ont Ă©tĂ© agrĂ©Ă©es, dans les jours prĂ©cĂ©dant l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2007[65].

Certains fabricants de machines à voter se réservent le droit de modifier les spécifications techniques sans notification préalable (« Indra reserves the right to alter technical specifications without prior notification »)[66].

La DĂ©libĂ©ration no 2010-371 du de la CNIL[67] a fixĂ© les garanties minimales indispensables Ă  la garantie des principes d’intĂ©gritĂ©, d’unicitĂ©, d’anonymat et de confidentialitĂ© du vote. Les points Ă  respecter pour garantir la fiabilitĂ© de tout systĂšme de vote par internet sont les suivants Ă  minima :

  • l'expertise indĂ©pendante des systĂšmes des codes sources, des mĂ©canismes de scellement et de chiffrement par un expert indĂ©pendant formĂ© par la CNIL ;
  • la sĂ©paration, dĂšs le poste de l'Ă©lecteur, des informations sur son identitĂ© et du dĂ©tail de son vote et la transmission par des canaux sĂ©curisĂ©s ;
  • la mise en place de mesures physiques et logiques garantissant la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es personnelles (systĂšmes informatiques indĂ©pendants et algorithmes publics de chiffrement rĂ©putĂ©s forts) ;
  • la possibilitĂ© donnĂ©e Ă  une commission Ă©lectorale indĂ©pendante de contrĂŽler Ă  tout moment l'effectivitĂ© des mesures de sĂ©curitĂ©.

Les modÚles de machines à voter utilisés

Les machines principalement utilisées en France sont : Point & Vote, ESF1 et IVotronic.

Point & Vote et Point & Vote Plus sont des modĂšles de machines Ă  voter, de la marque de la compagnie espagnole Indra Sistemas et importĂ©es en France par le groupe Berger-Levrault[68]. Son logiciel de vote est stockĂ© sur un disque dur qui est une mĂ©moire modifiable, donc altĂ©rable. Or, l’exigence 45 du rĂšglement technique français spĂ©cifie Ă  propos des machines Ă  voter que « les programmes nĂ©cessaires Ă  la rĂ©alisation de ces fonctions doivent ĂȘtre des modules indĂ©pendants et stockĂ©s sous forme inaltĂ©rable »[69].

Ces systÚme serait une cible privilégiée de hackers[69]. D'aprÚs un électeur, « le ticket, censé valider le vote, sortait de la machine de façon trÚs aléatoire »[70].

Concernant le coĂ»t, il est difficile d'avoir des Ă©lĂ©ments prĂ©cis. Le ministĂšre de l'IntĂ©rieur a estimĂ© en 2004 le coĂ»t en France des machines Ă  voter Ă  2 000 euros chacune en moyenne[71], mais fin 2007 selon le rapport du Forum des droits sur l'internet, ce coĂ»t moyen s'est en fait Ă©levĂ© pour les communes entre 3 000 et 6 000 euros hors taxe par machine, avec un prix moyen de 4 400 euros[72]. Une autre source donne entre 5 000 et 6 000 euros hors taxe par machine[73].

La machine se compose d'un processeur Ă  basse consommation Ă©lectrique, d'un Ă©cran interactif de 15 pouces, lecteur-graveur de carte de mĂ©moire flash, disque dur, 256 mĂ©gaoctets de RAM, dĂ©tecteur de prĂ©sence, modem interne, imprimante thermique interne, systĂšme d'exploitation Windows 2000[74]. L'alimentation Ă©lectrique peut ĂȘtre faite avec des tensions diffĂ©rentes ainsi qu'avec une batterie interne. Le site web du fournisseur indique que la machine Point & Vote a d'autres interfaces, notamment : 1 port parallĂšle, 2 ports sĂ©rie, un port clavier port PS/2, un port souris PS/2, une prise de tĂ©lĂ©phonie RJ11, une prise rĂ©seau Ethernet RJ45[66]. La batterie de secours fonctionne en 24 volts, et dĂ©livre/consomme 7 ampĂšres-heures. Le clavier braille est en option.

Élections professionnelles

Si l'utilisation du vote électronique lors des élections professionnelles CSE a bien un statut légal (existence d'un accord syndical majoritaire ou décision unilatérale de l'employeur), à moins de mesures particuliÚres (vote en présentiel avec émargement, par exemple), celui-ci ne permet pas de garantir que le vote est bien personnel[75].
Contrairement à ce qui est l'usage pour les élections politiques régies par le Code électoral, le Code du travail exclut tout recours au vote par procuration[75] - [76].
À diffĂ©rentes reprises[77] - [75], bien que rĂ©guliĂšrement favorable au vote Ă©lectronique, la Cour de cassation a rĂ©affirmĂ© l'illĂ©galitĂ© du vote par procuration lors d'Ă©lections professionnelles, sans pour autant les annuler, au motif que la fraude constatĂ©e n'avait pas pour autant modifiĂ© de maniĂšre significative[78] le rĂ©sultat du scrutin, conformĂ©ment aux dispositions prĂ©vues par le Code du Travail.
Il n'existe cependant pas de moyen d'établir factuellement une telle fraude. Seule la conjonction d'un protocole préélectoral laissant ouverte la possibilité d'une telle fraude et au moins une attestation d'électeur affirmant avoir eu recours à ce moyen (acteur actif ou passif), rend un tel dépÎt de plainte recevable, dans le cas du vote électronique[75].

Notes et références

  1. voir site non accessible le 24 janvier 2013, dont le contenu ne semble pas toujours avoir été vérifié, sur le site betapolitique.fr
  2. recommandations, sur le site foruminternet.org
  3. Rapport Pellegrini sur vote par Internet, sur le site ordinateurs-de-vote.org
  4. Rapport B.Lang sur l'usage du vote Ă©lectronique par Internet, sur le site traitdunion.homeip.net
  5. Petite histoire incomplĂšte des machines Ă  voter Sur le site temps-reels.net
  6. [PDF] RÈGLEMENT TECHNIQUE FIXANT LES CONDITIONS D’AGRÉMENT DES MACHINES À VOTER Sur le site conseil-constitutionnel.fr
  7. utilité de cette ref? - 24 janvier 2013
  8. Citoyens et informaticiens pour un vote vĂ©rifiĂ© par l’électeur, sur le site ordinateurs-de-vote.org
  9. Le vote électronique, danger pour la démocratie ? - Nico & Co., sur le site nicolas.barcet.com
  10. INSTRUCTION PERMANENTE RELATIVE AUX MACHINES A VOTER NOR/INT/A/04/00065/C
  11. Les machines Ă  voter lavent plus blanc, sur le site tempsreel.nouvelobs.com
  12. PĂ©tition pour le maintien du vote papier, sur le site ordinateurs-de-vote.org
  13. le parti socialiste demande un moratoire sur 1%, sur le site presse.parti-socialiste.fr - "Bad Request" le 24 janvier 2013
  14. Élection prĂ©sidentielle 2007, Conseil constitutionnel, CommuniquĂ© du 29 mars 2007 sur les machines Ă  voter
  15. Betapolitique - Le jour du scrutin : mode d’emploi pour protester contre les machines à voter
  16. Betapolitique - Exclusif : André Santini obtient la condamnation de deux personnes qui agissaient contre les machines à voter
  17. Betapolitique - Machines Ă  voter : AndrĂ© Santini dĂ©boutĂ© en appel, victoire pour la libertĂ© d’expression
  18. Betapolitique - Gilles J. Guglielmi : Violer une disposition lĂ©gislative du Code Ă©lectoral n’est pas une atteinte grave au droit de suffrage
  19. Déclaration du 25 avril 2007 - Résultats du premier tour de scrutin de l'élection du Président de la République - Communiqué de presse
  20. Élection prĂ©sidentielle 2007 - second tour
  21. Betapolitique - Machines Ă  voter : D’oĂč vient alors la persistance des rĂ©ticences constatĂ©es au second tour ?
  22. Moins de machines Ă  voter au second tour, VOTE ELECTRONIQUE
  23. La liste des 82 communes équipées de machines à voter sur le site de ZDNet.fr
  24. Inquiétantes machines à voter : plus d'1,4 million d'électeurs concernés
  25. Article sur la ligue Odebi.org
  26. Un loupé pour la machine à voter - Société - News.fr
  27. Par nombre décroissant de voix au premier tour : SégolÚne Royal, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen, Philippe de Villiers, Marie-George Buffet, Dominique Voynet, Arlette Laguiller et José Bové.
  28. Olivier Besancenot, Frédéric Nihous et Gérard Schivardi,
  29. Sources : pages 38 à 44 de Vote électronique : les boßtes noires de la démocratie et réponses des candidats au questionnaire de l'association Ordinateurs-de-Vote.org
  30. Mouvement des jeunes socialistes - Fiers d’ĂȘtre socialistes
  31. Les Verts - Les Verts demandent l’interdiction des machines Ă  voter pour l’élection prĂ©sidentielle.
  32. Le blog du secrĂ©tariat national aux NTIC du Parti socialiste » Blog Archive » Le Parti socialiste demande un moratoire sur l’utilisation des machines Ă  voter lors des Ă©lections prĂ©sidentielles et lĂ©gislatives.
  33. La Provence - Marine Le Pen n'a pas « confiance » dans le vote électronique
  34. Les machines à voter n'emportent pas les suffrages, Le Monde pour Matin Plus | 13.04.07 | 06h24 ‱ Mis à jour le 13.04.07 | 06h24
  35. Recours auprĂšs du prĂ©fet et de la justice LEMONDE.FR | 18.04.07 | 05h21 ‱ Mis Ă  jour le 18.04.07 | 11h18
  36. Pour garder l’UMP, CopĂ© veut l’appareil mĂ©nager, LibĂ©ration du 19 juillet 2012
  37. Le baptĂȘme du feu des machines Ă  voter ne se passe pas sans accrocs, Le Monde du 22 avril 2007
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Voir aussi

Bibliographie

  • Chantal Enguehard et Jean-Didier Graton, « Machines Ă  voter et Ă©lections politiques en France : Étude quantitative de la prĂ©cision des bureaux de vote », Cahiers Droit, Sciences & Technologies, no 4 « Statistiques et normes »,‎ , p. 159–198 (DOI 10.4000/cdst.326, lire en ligne).

Articles connexes

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