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Vol Kenya Airways 507

Le Vol Kenya Airways 507 était un vol affrété par la compagnie Kenya Airways reliant les villes de Douala, au Cameroun, à Nairobi, au Kenya, qui s'est écrasé en pleine nuit le , peu après son décollage. On ne compte aucun survivant parmi les 114 passagers et membres d'équipage à bord de l'appareil.

Vol Kenya Airways 507
5Y-KYA, l'appareil impliqué dans l'accident, ici à l'aéroport international OR Tambo en janvier 2007
5Y-KYA, l'appareil impliqué dans l'accident, ici à l'aéroport international OR Tambo en janvier 2007
Caractéristiques de l'accident
Date
TypePerte de contrĂ´le en vol
CausesErreur de pilotage, désorientation spatiale, manque de gestion des ressources de l'équipage
SitePrés de l'aéroport international de Douala, au Cameroun
CoordonnĂ©es 3° 57′ 04″ nord, 9° 44′ 02″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilBoeing 737-800
CompagnieKenya Airways
No d'identification5Y-KYA
Lieu d'origineAéroport international Félix-Houphouët-Boigny, à Abidjan, en Côte d'Ivoire
Lieu de destinationAĂ©roport international Jomo-Kenyatta, Ă  Nairobi, au Kenya
PhaseMontée
Passagers105
Équipage9
Morts114
Survivants0

GĂ©olocalisation sur la carte : Cameroun
(Voir situation sur carte : Cameroun)
Vol Kenya Airways 507

Circonstance de l'accident

L'avion, un Boeing 737-800 qui avait décollé de l'aéroport international de Douala vers minuit 10, heure locale, et devait effectuer le trajet à destination de l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi (Kenya) où il devait arriver vers 6 heures 10 du matin, avec 114 personnes, 105 passagers dont 34 de nationalité camerounaise, 9 membres d'équipage, a disparu des écrans radar quelques instants après avoir décollé.

L'avion avait dĂ©collĂ© de la piste de l'aĂ©roport international de Douala par un temps orageux. Cette nuit du 4 au , il faisait très mauvais temps Ă  Douala, notamment une forte pluie avec des vents très violents. MalgrĂ© les rĂ©serves de la tour de contrĂ´le par rapport au temps, le pilote de Kenya Airways dĂ©cida de dĂ©coller. Mais, peu après, le contact avec la tour de contrĂ´le se rompit. Au petit matin du , la nouvelle se rĂ©pandit Ă  travers le monde et des Ă©quipes de recherches au dĂ©part de Douala et de YaoundĂ© furent dĂ©ployĂ©es sur l'itinĂ©raire que devaient emprunter l'avion. Le Centre de recherche par satellite de Toulouse (France) indiquant qu'il avait captĂ© un signal de dĂ©tresse dans le Sud du Cameroun. AussitĂ´t, les Ă©quipes de recherches se dirigèrent vers la province du Sud notamment Ă  Kribi et Mvengue, Ă  près de 200 km de Douala. Sur place, des pĂŞcheurs de Kribi rapportèrent qu'ils avaient entendu une explosion au large de la ville dans la nuit. On commença alors Ă  penser que l'avion s'Ă©tait abĂ®mĂ© en mer. Mais, aucune trace de l'Ă©pave ne fut trouvĂ©e. Les Ă©quipes continuaient les recherches en remontant vers Douala. Mais, la nuit tomba sans rĂ©sultat.

Ce n'est qu'en début de soirée du qu'un chasseur de la région de Douala découvrit le lieu du crash à Mbanga Pongo, une mangrove située à moins de km du bout de la piste de l'aéroport international de Douala. Les difficultés pour retrouver ce site étaient de deux ordres: d'une part, l'on ne savait pas combien de temps l'avion avait encore mis en vol après sa dernière communication avec la tour de contrôle. D'autre part, la végétation abondante au lieu du crash n'a pas permis aux avions de recherche qui l'avaient survolé de le remarquer.

L'enquĂŞte

L'Autorité aéronautique du Cameroun a créé le rapport d'enquête.

Les résultats officiels de l'enquête technique ouverte quelques jours après l'accident ont été rendus publics en . Ils révèlent que l’équipage du vol KQ 507 de Kenya Airways avait été victime d’une désorientation spatiale. Après avoir négligé les procédures de vol et fait preuve d’une collaboration insuffisante.

Le rapport d’enquête est formel. Dans le deuxième paragraphe de sa conclusion consacrée aux « causes probables » en page 57, l’on peut lire : « L’avion s’est crashé après une perte de contrôle par l’équipage résultant d’une désorientation spatiale (…) après une longue et lente inclinaison pendant laquelle aucune vérification des instruments de bord n’a été effectuée, et en l’absence de repères visuels dans une nuit noire. » Ce paragraphe continue d’ailleurs : « un contrôle opérationnel inadéquat, manque de coordination de la part de l’équipage, associés au non-respect des procédures de vol, confusion dans l’utilisation du pilote automatique ont également contribué à causer cette situation ».

La conclusion dudit rapport d’enquĂŞte est accompagnĂ©e d’une relation des diffĂ©rents faits qui ont marquĂ© les derniers instants de ce vol, depuis la piste jusqu’au moment oĂą il s’écrase dans la mangrove de Mbanga Pongo. Il apparaĂ®t au regard de cette conclusion de l’enquĂŞte que dès le dĂ©part, le pilote (âgĂ© de 52 ans et totalisant 8 682 heures de vol) « ne vĂ©rifie pas ses instruments de vol » comme il est d’usage. Ensuite, il lance la procĂ©dure de dĂ©collage Ă  0 h 06 min sans autorisation de la tour de contrĂ´le.

NĂ©anmoins, jusqu’à une altitude de 1 000 pieds (305 m) il parvient Ă  maĂ®triser l’avion (sorti d’usine en 2006) qui a tendance Ă  s’incliner progressivement vers la droite. C’est Ă  cette altitude qu’intervient l’erreur qui attire le plus l’attention dans les conclusions de ce rapport. En effet, l’enquĂŞte rĂ©vèle qu’à partir de cette altitude-lĂ , le pilote relâche les commandes de l’avion pendant 55 secondes, sans avoir au prĂ©alable branchĂ© le pilote automatique qu’il annonce pourtant comme Ă©tant en marche. Mais, assis Ă  ses cĂ´tĂ©s, le copilote (âgĂ© de 23 ans et totalisant 831 heures de vol) « qui est de nature rĂ©servĂ© n’attire pas l’attention du commandant de bord sur ces erreurs de pilotage », relève l’enquĂŞte.

Toujours est-il que l’angle d’inclinaison de l’avion sur la droite continue à s’accroître lentement sans que le pilote ne s’en rende compte. Il ne le constate qu’au moment où l’inclinaison atteint un seuil critique et juste avant le déclenchement d’une alarme prévue à cet effet. Il reprend alors soudain le contrôle et, dans la confusion, il augmente plutôt l’angle d’inclinaison qui passe de 34° à 50°. C’est alors qu’il branche le pilote automatique qui stabilise l’inclinaison.

Cependant, cette stabilisation ne suffit pas et le pilote reprend le contrôle et l’angle d’inclinaison de l’appareil passe à 70°. Il s’écrie alors : « On va s'écraser ! », ce que confirme aussitôt le copilote. Tentant de reprendre la situation en main, le commandant de bord actionne vers la droite et de manière prolongée la gouverne de direction, pièce verticale située sur la queue de l’avion. Cette manœuvre a deux inconvénients : elle fait passer l’angle d’inclinaison à 90° ; puis, l’avion décroche et commence à descendre en vrille. C’est alors que le copilote lui demande d’actionner les ailerons à droite, avant de corriger aussitôt : « à gauche, à gauche, à gauche, commandant. » Peu après, l’avion revient à une inclinaison de 70°. Mais il est déjà trop tard et l’appareil percute le sol à environ 0 h 08 min, ne laissant aucune chance de survie à ses 114 occupants…

Voici les termes dans lesquels l'enquête se conclut: "L’avion s’est écrasé après que l’équipage a perdu le contrôle en raison d’une désorientation spatiale (de type non reconnu ou subtil qui tend vers une désorientation spatiale reconnue), après un long et lent roulis au cours duquel il n’y a pas eu de balayage visuel des instruments, et en l’absence de repères visuels externes en pleine nuit. Cette situation peut également s’expliquer par un contrôle inapproprié des opérations, un manque de coordination entre les membres de l’équipage, associé à un non-respect des procédures de surveillance de vol et à une confusion dans l’utilisation de l’AP."

MĂ©moire

10 jours après l'accident, une cérémonie interreligieuse fut organisée à l'entrée de la vaste mangrove où l'accident avait eu lieu. Elle regroupait des représentants de toutes les communautés dont des membres avaient péri dans le crash. Parmi les victimes de l'accident, il y avait M. Utton Campbell, alors directeur général de MTN Cameroon, le directeur général de la filiale camerounaise de MTN, société sud-africaine de téléphonie mobile. D'autres cadres de cette société étaient également à bord. MTN Cameroon s'était promis d'ailleurs de financer la construction d'un mémorial à la mémoire des victimes de cette tragédie. Mais, en , les travaux n'ont toujours pas commencé.

Secours

Selon l'aviation civile kényane, la carcasse de l'appareil a été localisée. Et d'après la radio publique camerounaise, le crash s'est produit dans le sud du pays, à Niete. Une information encore non confirmée de source officielle.

Deux hélicoptères de l'armée de l'air camerounaise ont commencé à survoler un large secteur situé au sud d'une ligne reliant Douala à Yaoundé et les brigades de gendarmerie de cette zone ont été mobilisées pour tenter de retrouver l'appareil. Plusieurs centres opérationnels d’urgence ont été activés. La plupart des passagers devaient prendre des correspondances à Nairobi et se rendre dans d'autres pays.

L'appareil

L'appareil était un avion de ligne de type Boeing 737-800 immatriculé 5Y-KYA, sorti d'usine en 2006.

Nationalités des passagers et membres d'équipage

Les 6 membres d'équipage étaient kényans. Parmi les passagers se trouvaient un mécanicien navigant et un membre d'équipage de positionnement de cabine[1].

MĂ©dias

L'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série télévisée Air Crash nommé « Équipage tempétueux » (saison 20 - épisode 9).

Notes

  1. Rapport officiel (français)/Rapport officiel (anglais) (28 avril 2010) - Autorité aéronautique du Cameroun. 15-16/58 (Français: 15-16/59, Anglais: 15-16/89). Consulté le 11 mai 2011.

Voir aussi

Liens externes

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