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Tucker (film)

Tucker (Tucker: The Man and His Dream), aussi connu sous le titre Tucker : L'homme et son rĂȘve, est un film amĂ©ricain rĂ©alisĂ© par Francis Ford Coppola, sorti en 1988. Il s'agit d'un film biographique sur le concepteur et constructeur d'automobiles amĂ©ricain Preston Tucker.

Tucker
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Titre original Tucker: The Man and His Dream
RĂ©alisation Francis Ford Coppola
Scénario Arnold Schulman
David Seidler
Musique Joe Jackson
Acteurs principaux
Sociétés de production Lucasfilm Ltd.
Zoetrope Studios
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Comédie dramatique
Biographie
Durée 110 minutes
Sortie 1988

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Face avant de la Tucker '48 avec ses trois phares.

En 1948, le jeune ingénieur américain Preston Tucker conçoit une automobile révolutionnaire, la Tucker '48.

Le succĂšs prĂ©visible dĂ©clenche une contre-attaque immĂ©diate du Big Three — General Motors, Chrysler et Ford — pour tuer le projet dans l'Ɠuf. Mais Tucker est dĂ©cidĂ© Ă  ne pas se laisser faire et Ă  rĂ©aliser son rĂȘve : il doit absolument rĂ©aliser cinquante exemplaires de sa voiture pour que celle-ci existe de fait.

Fiche technique

IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.

Drapeau des États-Unis États-Unis :
Drapeau de la France France :

Distribution

Production

GenÚse et développement

DĂšs sa jeunesse, Francis Ford Coppola a voulu faire un film sur les voitures Tucker[2]. Son pĂšre, Carmine Coppola, avait investi dans la production de la voiture[3].

Lors de ses Ă©tudes Ă  l'UniversitĂ© de Californie Ă  Los Angeles dans les annĂ©es 1960, Francis Ford Coppola commence Ă  dĂ©velopper son film sur Preston Tucker[4]. En , durant le tournage du Parrain, 2e partie (1974), il annonce son intention de dĂ©velopper le projet via sa sociĂ©tĂ© American Zoetrope. Il propose alors le rĂŽle Ă  Marlon Brando[5]. Il acquiert les droits auprĂšs de Tucker Estate en 1976[6]. Il discute alors du rĂŽle principal avec Jack Nicholson[7], puis envisage un temps Burt Reynolds[8]. En s'inspirant de Citizen Kane (1941), du thĂ©Ăątre Kabuki et de l’Ɠuvre de Bertolt Brecht, le rĂ©alisateur veut initialement faire de Tucker un film musical sombre[4].

Francis Ford Coppola souhaite inclure dans son films des sĂ©quences avec d'autres inventeurs comme Thomas Edison, Henry Ford, Harvey Samuel Firestone et Andrew Carnegie. Leonard Bernstein donne son accord pour Ă©crire la musique, avec des paroles de Betty Comden et Adolph Green. Tous passent une semaine dans la maison californienne du rĂ©alisateur pour planifier la musique du film. Il en rĂ©sulte une chanson[9]. Francis Ford Coppola contacte ensuite Gene Kelly pour l'engager comme consultant pour les chorĂ©graphies[5]. Cependant, le rĂ©alisateur peine Ă  financer Tucker, aprĂšs les Ă©checs de ses deux films musicaux, Coup de cƓur (1982) et Cotton Club (1984)[4] - [10]. Il l'abandonne alors au profit d'un autre projet, Peggy Sue s'est mariĂ©e (1986)[6].

En 1986, durant le tournage du film pour l'attraction Disney Captain Eo (1986), son ami George Lucas l'encourage Ă  relancer Tucker, arguant que c'est l'un de ses meilleurs projets[6]. George Lucas accepte mĂȘme de participer Ă  la production avec l'aide de ses entreprises Lucasfilm et Industrial Light & Magic[11]. Il le convainc par ailleurs d'oublier l'aspect musical, pour plutĂŽt en faire un hommage aux films de Frank Capra, notamment Monsieur Smith au SĂ©nat (1939)[6]. Francis Ford Coppola contactera Frank Capra pour qu'il participe Ă  la production du film. Pas emballĂ© par l'idĂ©e, Capra refuse[8].

Francis Ford Coppola souhaite initialement Ă©crire lui-mĂȘme le scĂ©nario, mais il est trop occupĂ© par le tournage de Jardins de pierre (1987). Il engage alors Arnold Schulman, auteur du scĂ©nario de Un trou dans la tĂȘte (1959) de Frank Capra. Arnold Schulman sera par la suite trĂšs Ă©nervĂ© que David Seidler, scĂ©nariste ayant prĂ©cĂ©demment participĂ© au projet, soit crĂ©ditĂ© au gĂ©nĂ©rique par la Writers Guild of America[12]. Francis Ford Coppola est Ă©galement dĂ©routĂ© par le crĂ©dit de David Seidler : « Ils l'ont crĂ©ditĂ© comme scĂ©nariste alors qu'il n'y a rien dans son script que j'ai utilisĂ© »[13].

Francis Ford Coppola a longtemps insisté auprÚs de la Securities and Exchange Commission, l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrÎle des marchés financiers, pour avoir des informations sur Preston Tucker. Le réalisateur-scénariste s'appuie alors sur la loi Freedom of Information Act qui offre une liberté d'accÚs aux documents administratifs[14].

Alors que Francis Ford Coppola et son Ă©quipe souhaitent un budget de 24 millions de dollars, les studios comme Universal Pictures, Walt Disney Pictures, TriStar et Paramount Pictures n'offrent que 15 millions. Les distributeurs sont alors inquiets de travailler avec George Lucas, aprĂšs les Ă©checs de ses productions Labyrinthe et Howard... une nouvelle race de hĂ©ros sorties en 1986[4]. George Lucas dĂ©cide donc de couvrir lui-mĂȘme les 24 milions du budget[6].

Attribution des rĂŽles

Francis Ford Coppola propose initialement le rÎle principal à Marlon Brando, puis à Jack Nicholson et Burt Reynolds. Il revient finalement à Jeff Bridges. Le pÚre de ce dernier, Lloyd Bridges, incarne un sénateur[14].

Tournage

Le tournage a lieu d'avril à . Il se déroule entiÚrement en Californie : San Francisco (hÎtel de ville, Civic Center), Petaluma, Sonoma, mont Tamalpais, Oakland (Paramount Theatre, Fox Oakland Theatre), Pittsburg, Novato (Hamilton Air Force Base), Richmond, San Bruno ou encore San Rafael[15].

Quatre répliques de Tucker sont construites sur des chùssis Ford de 1974[14].

Bande originale

Tucker: The Man and His Dream
Original Motion Picture Soundtrack
Bande originale de Joe Jackson
Sortie novembre 1988
Enregistré 1988
Durée 44:25
Genre musique de film, rock
Compositeur Joe Jackson, Carmine Coppola
Label A&M Records
Critique

La musique du film est initialement composée par John Williams mais sa partition n'est pas conservée[14]. Il est remplacé par le Britannique Joe Jackson.

Liste des titres

Tous les morceaux sont écrits, arrangés et produits par Joe Jackson, sauf exceptions notées[17]

No Titre Durée
1. Captain of Industry (Overture) 2:32
2. The Car of Tomorrow – Today! 1:34
3. No Chance Blues 2:30
4. (He's a) Shape in a Drape (avec le saxophoniste Pete Thomas) 2:59
5. Factory 1:08
6. Vera 2:30
7. It Pays to Advertise 0:41
8. Tiger Rag 2:09
9. Showtime In Chicago 2:46
10. Lone Bank Loan Blues (avec le saxophoniste Pete Thomas) 1:11
11. Speedway 2:40
12. Marilee 3:03
13. Hangin' In Howard Hughes' Hangar 2:37
14. Toast of the Town 1:25
15. Abe's Blues 2:42
16. The Trial 6:46
17. Freedom Swing/Tucker Jingle (Tucker Jingle composé par Carmine Coppola) 1:38
18. Rhythm Delivery (avec Dave Bitelli) 3:24
44:25

Accueil

Critique

Tucker reçoit un accueil critique globalement positif.

Sur le site agrĂ©gateur amĂ©ricain Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 83 % d'opinions favorables, sur la base de 42 critiques collectĂ©es et une note moyenne de 7,2⁄10[18]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne pondĂ©rĂ©e de 74⁄100, sur la base de 13 critiques collectĂ©es[19].

Richard Schickel du magazine Time apprécie notamment le style kitsch exagéré du film et écrit que le rÎle de Preston Tucker est la meilleure prestation de Jeff Bridges[20]. Janet Maslin de The New York Times écrit quant à elle que, malgré ses précédent films plutÎt sombres, Francis Ford Coppola a réussi à trouver la façon de faire un bon feel-good movie[21]. Roger Ebert du Chicago Sun-Times écrit quant à lui une critique mitigée[2].

Box-office

Lors de sa sortie aux Etats-Unis, le film n'obtient pas un succĂšs commercial, rapportant seulement 19 652 638 $ de recettes totales[22]. En France, il n'attire que 461 707 spectateurs en salles[1].

Distinctions

  • Nomination aux Oscars du meilleur second rĂŽle masculin (Martin Landau), meilleurs dĂ©cors et direction artistique (Dean Tavoularis et Armin Ganz) et meilleurs costumes (Milena Canonero) en 1989.
  • Prix des meilleurs dĂ©cors lors des BAFTA Awards 1989.
  • Golden Globe du meilleur second rĂŽle masculin (Martin Landau) en 1989.
  • Nomination au prix de la meilleure bande originale de film lors des Grammy Award 1989.
  • Nomination au Grand Prix de l'Union de la critique de cinĂ©ma 1990.

Autour du film

Tucker est le premier film à avoir fait l'objet d'une audiodescription, procédé qui permet de rendre un film accessible aux aveugles ou malvoyants.

Le réalisateur George Lucas, producteur du film, possÚde l'une des 51 voitures produites par Tucker, et Francis Ford Coppola en possÚde deux[14].

On peut voir sur une table une bouteille de vin Rubicon, produite sur un vignoble appartenant au réalisateur[14].

Le film est dédié à la mémoire de Gian-Carlo Coppola, le fils du réalisateur, décédé en .

Au cours du film, Preston Tucker (Jeff Bridges) passe devant une affiche « Tesla electromagnetism », figurant l'inventeur et ingĂ©nieur Nikola Tesla. On aurait pu croire Ă  un clin d’Ɠil cinĂ©matographique aux vision futuristes de l'automobile, et donc Ă  la marque de voitures Tesla, mais c'est impossible puisque ce film date de 1988, les voitures Tesla n'ayant Ă©tĂ© inventĂ©es que plus tard en 2003, avec la sociĂ©tĂ© fondĂ©e par Elon Musk.

Notes et références

  1. « Tucker », sur JP's Box-office (consulté le )
  2. Ebert, Roger. "Tucker: A Man and His Dream". Chicago Sun-Times, August 12, 1988. Retrieved: May 27, 2009.
  3. (en)LaFrance, J.D. "Cinematic Pleasures: Tucker, The Man and His Dream". Erasing Clouds, Issue 25, July/August 2004.
  4. Baxter 1999, pp. 367–371.
  5. Schumacher 1999, pp. 183, 283, 324.
  6. (en)Robert Lindsey "Francis Ford Coppola: Promises to Keep". The New York Times, 24 juillet 1988
  7. (en) Richard Corliss et Jean McDowell."How Bridges Fights Boredom". Time, 15 août 1988
  8. (en)Schumacher 1999, pp. 396–399, 402.
  9. Coppola, Francis Ford. Tucker: The Man and the Car (1988) commentaire audio du DVD du film sorti en 2000 - American Zoetrope / Paramount Home Video, 2000.
  10. Mottram, James. "Interview: Francis Ford Coppola on the film he couldn't refuse". The Independent, November 16, 2007. Retrieved: May 25, 2009.
  11. Hearn 2005, pp. 158–159.
  12. (en) « Backstory 3 »
  13. Schumacher 1999, p. 324.
  14. (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
  15. (en) Locations sur l’Internet Movie Database
  16. (en) Joe Jackson Tucker (Original Soundtrack) - AllMusic
  17. (en) Martin C. Strong, The Great Rock Discography, Édimbourg, Mojo Books, , 5e Ă©d., 485–486 p. (ISBN 1-84195-017-3)
  18. (en) « Tucker: The Man and His Dream (1988) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  19. (en) « Tucker: The Man and His Dream Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  20. (en) Schickel, Richard. "On The Road to Utopia". Time, August 15, 1988. Retrieved: May 27, 2009.
  21. Maslin, Janet. "Tucker: The Man and His Dream". The New York Times, August 12, 1988. Retrieved: May 27, 2009.
  22. (en) « Tucker: A Man and His Dream », sur Box Office Mojo (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Baxter, John. Mythmaker: The Life and Work of George Lucas. New York: Spike Books, 1999. (ISBN 0-380-97833-4) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Schumacher, Michael. Francis Ford Coppola: A Filmmaker's Life. New York: Three Rivers Press, 1999. (ISBN 0-609-80677-7) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Liens externes

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