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Surbourg

Surbourg [syʁbuʁ] (SĂŒrburi en alsacien, Surburg en allemand) est une commune française situĂ©e dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la CollectivitĂ© europĂ©enne d'Alsace, en rĂ©gion Grand Est.

Surbourg
Surbourg
Abbatiale Saint-Arbogast.
Blason de Surbourg
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Haguenau-Wissembourg
IntercommunalitĂ© CommunautĂ© de communes de l'Outre-ForĂȘt
Maire
Mandat
Olivier Roux
2020-2026
Code postal 67250
Code commune 67487
DĂ©mographie
Population
municipale
1 715 hab. (2020 en augmentation de 3,63 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 164 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 54â€Č 35″ nord, 7° 50â€Č 55″ est
Altitude Min. 144 m
Max. 218 m
Superficie 10,46 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Haguenau
(commune de la couronne)
Élections
DĂ©partementales Canton de Wissembourg
LĂ©gislatives HuitiĂšme circonscription
Localisation
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Surbourg
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Surbourg
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Surbourg

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    GĂ©ographie

    Entre Haguenau et Wissembourg, Ă  la lisiĂšre septentrionale de la forĂȘt de Haguenau et sur la rive gauche de la Sauer, s'Ă©tend l'agglomĂ©ration de Surbourg. SituĂ© dans le canton de Soultz-sous-ForĂȘts, arrondissement de Wissembourg, dĂ©partement du Bas-Rhin, Surbourg fait partie de la rĂ©gion naturelle Outre-ForĂȘt[1].

    Urbanisme

    Typologie

    Surbourg est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Haguenau, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de 50 000 Ă  moins de 200 000 habitants[5] - [6].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (76,5 % en 2018), une proportion sensiblement Ă©quivalente Ă  celle de 1990 (78 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : terres arables (40,8 %), prairies (24,5 %), forĂȘts (11,8 %), zones urbanisĂ©es (11,7 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (5,9 %), cultures permanentes (5,3 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Du suffixe -burg, « place forte » prĂ©cĂ©dĂ© du nom alĂ©manique de la Sauer, « d'SĂŒr », riviĂšre sur laquelle est situĂ©e la citĂ©. Il s'agissait sans doute d'une station gallo-romaine sur la voie antique menant de Seltz Ă  la Lorraine, relayĂ©e au VIe siĂšcle par une abbaye (la plus ancienne d'Alsace) fondĂ©e par saint Arbogast, futur Ă©vĂȘque de Strasbourg.

    Son nom actuel dont la prononciation ne soulÚve aucune difficulté, s'écrivait Sourbourg dans les anciens actes officiels, notamment d'état-civil[9], rédigés en patois local jusqu'au XVIIIe siÚcle et en français au siÚcle suivant. Comme tous les noms des communes annexées par le Reich allemand, il a été germanisé en Surburg en 1871. En redevenant français en 1918, il a partiellement conservé la déformation allemande qui le rapproche de ses appellations aux époques gallo-romaine Suraburgos et mérovingienne Suraburc[10].

    Histoire

    Avant l'an mil

    Un poste sur la route du sel –de Seltz Ă  Niederbronn–, est implantĂ© sur le site de Surbourg Ă  l’époque gauloise, au cours du Ier millĂ©naire avant notre Ăšre.

    Au dĂ©but de l’ùre chrĂ©tienne, Ă  l’époque gallo-romaine consĂ©cutive Ă  l'invasion des Germains outre-Rhin, des villae dont on a retrouvĂ© les vestiges, existent aux abords de Surbourg. Les Romains d’abord, les Francs ensuite, repoussent les incursions germaniques successives, refoulant Ă  chaque fois les envahisseurs sur l’autre rive du Rhin. C’est Ă  la suite de l’un de ces Ă©pisodes, que Clovis roi des Francs, ayant vaincu les Alamans Ă  Tolbiac en 496, se convertit au christianisme et fonda le royaume de France.

    Vers 570, saint Arbogast, le premier Ă©vĂȘque de Strasbourg, implante Ă  Surbourg une abbaye, le premier couvent d’Alsace[11]. Le couvent fut placĂ© sous le patronage de sainte Marie et de saint Martin ; plus tard on y ajoutera saint Arbogast. L’église Ă©tait dĂ©diĂ©e Ă  saint Jean-Baptiste, que l’on retrouve sur le blason du village, habillĂ© d’un manteau en poils de chameau, tenant de la main droite une croix haute et de la main gauche un agneau couchĂ© sur un livre.

    L'abbaye de Surbourg possédait des biens étendus, à Surbourg et dans plusieurs villages voisins, offerts par plusieurs rois mérovingiens. L'influence de Surbourg s'étendait à l'origine jusqu'à Niederbronn et Wissembourg.

    L’abbatiale, reconstruite au XIIe siĂšcle en style roman, existe toujours (photo ci-dessus). Elle est devenue en 1838, l’église du village.

    Tandis que le roi de France Charles le Chauve combat les Vikings qui attaquent l’Ouest du royaume, Louis le Germanique s’empare en 870, des pays situĂ©s entre le Rhin et la Meuse, dont Surbourg. Au Xe siĂšcle, l’abbaye est sĂ©cularisĂ©e. Les chanoines construisent des maisons et peu Ă  peu le village se forme autour de l’abbaye.

    Jusqu'à la Révolution française

    L'abbaye et le village subirent plusieurs destructions : en 1525 au cours de la RĂ©volte des Paysans, mais surtout lors de la guerre de Trente Ans.

    Le 15 fĂ©vrier 1632, Max von Rollinger et ses cavaliers attaquent le village. Les habitants qui le purent se rĂ©fugiĂšrent dans la forĂȘt. Les maisons sont saccagĂ©es, le bĂ©tail enlevĂ© ou tuĂ©, la collĂ©giale Saint-Arbogast dĂ©vastĂ©e. Le 4 mars 1633, des cavaliers suĂ©dois cantonnĂ©s Ă  Seltz se jettent sur le village et le dĂ©truisent.

    Enfin, en 1648, par le traité de Westphalie, la paix est rétablie.

    À Surbourg, tout est Ă  reconstruire. Le Doyen Rural de Haguenau qui visite la collĂ©giale de Surbourg Ă©crit : « le plancher est entiĂšrement ruinĂ© et prest de tomber [...] le toit est aussi tout ruinĂ© et les fenestres sont fort en dĂ©sordre aussi bien que les portes [...] le ChƓur est tout creuvĂ© ». L’état du village est pire encore, les maisons sont dĂ©truites et le ban tout en broussailles.

    TrÚs peu de Surbourgeois ont survécu, les autres ont péri au cours de la guerre.

    La paix revenue, le repeuplement encouragĂ©, la bonne gestion des Intendants de Louis XIV fit le reste. Il fallut quand mĂȘme prĂšs d’un siĂšcle avant que Surbourg ne retrouve une vie normale.

    La Révolution française

    La RĂ©volution et les promesses qu’elle reprĂ©sente, sont bien acceptĂ©es Ă  Surbourg.

    Mais en 1793, Surbourg est occupĂ© par les Autrichiens qui assiĂšgent dĂ©jĂ  Landau et Wissembourg et parviendront jusqu’aux faubourgs de Strasbourg. Hoche dĂ©livre l’Alsace et les villes assiĂ©gĂ©es. L’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, Kellermann avait arrĂȘtĂ© les Prussiens Ă  Valmy. Les victoires en Allemagne de Moreau, puis de NapolĂ©on, Ă©loignent le risque toujours latent de nouvelles invasions.

    Au XIXe siĂšcle

    Abbatiale Saint-Jean-Baptiste, relief « Saint Arbogast ressuscitant Sigebert IV, fils du roi Dagobert II ».

    De nombreux Surbourgeois participent aux campagnes napolĂ©oniennes. Et en 1809 dans le sillage de la Grande ArmĂ©e, quelques villageois s’expatrient en Ukraine et en CrimĂ©e. D'autres Ă©migreront aux États-Unis, vers 1850, tel Louis Messmer, dont une avenue de Los Angeles porte le nom. Une cinquantaine de personnes quitteront Ă©galement le village pour s'installer en AlgĂ©rie.

    François Joseph Brand, Louis Donius, Jean Horny, Marc Levy, Louis Philippe Scharrenberger et Georges Ziegler, six Surbourgeois du XIXe siĂšcle, sont faits chevaliers de la LĂ©gion d'honneur. La sĂ©pulture de Jean Horny, dĂ©cĂ©dĂ© en 1866, est encore visible au cimetiĂšre communal. François Joseph Brand (dĂ©jĂ  citĂ©), Georges Juchs, deux autres Surbourgeois de cette mĂȘme Ă©poque, sont dĂ©corĂ©s de la MĂ©daille militaire[12].

    Le village subit les pillages, les réquisitions et les brimades, lors des deux occupations prussiennes de 1813, puis de 1814 à 1816.

    Sous le Second Empire, Surbourg obtient que la ligne de chemin de fer en construction vers Wissembourg passe par le village. Des Surbourgeois deviennent cheminots ou employés du « télégraphe ».

    À Surbourg vivait une importante communautĂ© juive depuis 1550. ReconstituĂ©e en 1700, la communautĂ© s’étiola au XIXe siĂšcle et le rabbinat fut transfĂ©rĂ© Ă  Soultz-sous-ForĂȘts en 1865. La synagogue qui existait Ă  Surbourg depuis 1770 a aujourd’hui disparu.

    Le 6 aoĂ»t 1870 durant la bataille de WƓrth, une vingtaine d'habitants de Gunstett – un village du champ de bataille Ă  quelques kilomĂštres de Surbourg –, sont enfermĂ©s dans la cave de la mairie de Surbourg. Bravant la dĂ©fense qui avait Ă©tĂ© faite, trompant la vigilance des gardes, des villageois apportĂšrent du pain et de l’eau Ă  ces pauvres gens. On sut plus tard que d’autres civils, dont une femme, avaient Ă©tĂ© fusillĂ©s Ă  Gunstett sur le parvis de l’église. L’invasion de 1870 Ă©tait la cinquiĂšme en moins de 80 ans.

    DĂšs l'automne 1870, bien avant la fin des hostilitĂ©s, les instituteurs communaux de Surbourg sont expulsĂ©s, ainsi que l’unique fonctionnaire habitant au village, tous Alsaciens.

    Quand l'annexion fut certaine, d'autres Surbourgeois choisissent d’abandonner maison, linge, meubles et vaisselle, atelier et outils, champs et bĂ©tail – empĂȘchĂ©s de vendre les uns et d’emporter les autres – et de partir avec un maigre baluchon « pour ne pas ĂȘtre Prussien ». Des jeunes gens s’engagent dans l’armĂ©e française. Et d’autres – jusqu’en 1918 –, au reçu de leur convocation dans l’armĂ©e du Kaiser, iront se prĂ©senter dans les casernes françaises de Saint-DiĂ© ou de Nancy, s’interdisant ainsi toute possibilitĂ© de retour. Comme toutes les autres communes alsaciennes, Surbourg Ă©lit un dĂ©putĂ© contestataire.

    Au début du XXe siÚcle

    En 1918, quand Surbourg redevint française, de nombreuses familles envoient leurs enfants travailler Ă  l’IntĂ©rieur (expression locale qui dĂ©signe la France d’Outre-Vosges) pour apprendre le français, proscrit depuis 48 ans. En 1922, le Gouvernement français offre de nouvelles cloches Ă  l’abbatiale de Surbourg, les prĂ©cĂ©dentes ayant Ă©tĂ© enlevĂ©es par les Allemands.

    En 1930, de nouvelles menaces apparaissent. Des ouvrages de dĂ©fense, que l’attaque allemande contournera sans les rĂ©duire, sont construits Ă  proximitĂ©.

    La Seconde Guerre mondiale

    AprĂšs avoir infligĂ© de lourdes pertes Ă  l’ennemi en mai et juin 1940, ces ouvrages invaincus et demeurĂ©s intacts malgrĂ© les nombreux bombardements de trĂšs gros calibre, rĂ©sisteront encore huit jours aprĂšs l’Armistice et devront ĂȘtre livrĂ©s aux Allemands le 1er juillet, sur l’ordre formel du nouveau gouvernement français.

    DĂšs aoĂ»t 1940, Robert Wagner le Gauleiter – gouverneur –, un Badois chargĂ© de germaniser l’Alsace, impose la langue allemande obligatoire et interdit l'usage du français – mĂȘme en dialecte : de nombreux mots d’usage aussi courant que bonjour, au revoir, merci, salut, etc. intĂ©grĂ©s depuis fort longtemps aux patois alsaciens, sont interdits–, sous peine d’une amende de 2 RM par mot, voire un internement au camp disciplinaire de Schirmeck, ou encore d’ĂȘtre expulsĂ© « lĂ  oĂč on parle français ».

    Il oblige Ă  germaniser les enseignes des magasins – coiffeur devient Friseur–, les noms des rues – Adolf Hitler-Straße– et des communes – Surbourg devient SĂŒrburg –. Les habitants portant nom et/ou prĂ©nom(s) Ă  consonance non germanique sont invitĂ©s Ă  en changer ; au besoin, l’administration s’en charge : RenĂ© devient Renatus, Jacqueline devient Jacobin. Le bĂ©ret basque, appelĂ© Hirnverdunkelungskappe – traduction littĂ©rale : Bonnet Ă  obscurcir le cerveau –, est formellement interdit.

    La population est encadrĂ©e et Ă©troitement surveillĂ©e. À Surbourg Alfred B., l’instituteur, accepte un poste difficile, refrĂšne les exaltĂ©s du nouveau rĂ©gime et Ă©pargne bien des tourments Ă  la population. D’autres s’engagent dans la RĂ©sistance, tel Emile L. qui sera citĂ© et dĂ©corĂ© de la Croix de guerre, ou maintiennent le souvenir de la France en dĂ©pit des dangers. Un jeune garçon, Raymond L., qui n’a encore que 16 ans, est fusillĂ© par les Allemands.

    Une rue de Surbourg s’appelait avant la derniĂšre guerre la rue de DerriĂšre. Elle a Ă©tĂ© rebaptisĂ©e rue de la Marseillaise Ă  la LibĂ©ration, en raison des Ă©pisodes Ă©mouvants et extrĂȘmement courageux car particuliĂšrement dangereux, dont elle a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre durant la derniĂšre invasion allemande, la septiĂšme en moins de 150 ans.

    Dans cette rue se trouvait la petite Ă©picerie de Mme B., oĂč on parlait français en cachette des occupants. Ce qui Ă©tait formellement interdit et trĂšs sĂ©vĂšrement sanctionnĂ©. Des articles menaçants, Ă  l’encontre des rĂ©calcitrants, paraissaient rĂ©guliĂšrement dans le journal local. Le cafĂ©-restaurant de la famille S. se trouvait Ă©galement dans cette rue de DerriĂšre. LĂ  aussi on parlait français en cachette. Et surtout, plusieurs fois on y a chantĂ© La Marseillaise avec sĂ»rement autant d’enthousiasme et d’émotion que Rouget de l'Isle et le maire Dietrich. C’était, tous le savaient, rigoureusement interdit. La police allemande Ă  l’affĂ»t et ses tribunaux sans aucune clĂ©mence rendaient, nul ne l’ignorait, ces manifestations extrĂȘmement dangereuses non seulement pour les participants, mais aussi pour les simples tĂ©moins et mĂȘme pour tous les membres de leurs familles.

    Les Allemands ordonnent la destruction du monument qui rappelle, Ă  l’entrĂ©e du village, le sacrifice de Francis Kermina, un aviateur français tuĂ© ici le 4 janvier 1918. AloĂŻse M., chargĂ© de cette destruction, trompe l’occupant, dĂ©monte soigneusement les pierres et les met en sĂ©curitĂ©. Le monument sera reconstruit en 1945. La synagogue de Surbourg est dĂ©truite par un incendie et les trois derniĂšres familles juives, des trĂšs vieilles gens, disparaissent en camps d’extermination.

    À partir de 1942, les Alsaciens sont enrĂŽlĂ©s de force (les MalgrĂ©-Nous) dans l’armĂ©e allemande. La Marseillaise fuse au dĂ©part des trains et parfois un drapeau français flotte Ă  la fenĂȘtre d’un wagon, malgrĂ© les risques que cela prĂ©sente pour leurs auteurs, et plus encore pour leurs familles. Trente trois Surbourgeois ne reviendront pas, tuĂ©s ou disparus sous un uniforme qui n’est pas le leur.

    En 1944-45, Surbourg aura le triste privilĂšge d’ĂȘtre libĂ©rĂ© deux fois. EntraĂźnĂ©es en Alsace par la chevauchĂ©e de Leclerc sur Strasbourg, les troupes amĂ©ricaines entrent sans combat Ă  Surbourg le 16 dĂ©cembre 1944. AprĂšs une discussion fort tendue entre Charles de Gaulle et Dwight David Eisenhower qui voulait abandonner toute l’Alsace, les AmĂ©ricains tiendront au sud de la Moder. Ils se replient sur Haguenau le 8 janvier 1945. Les Allemands revenus ne reçoivent pas l’accueil enthousiaste que la population avait rĂ©servĂ© aux libĂ©rateurs et manifestent leur courroux. Ils veulent aussi enrĂŽler les jeunes gens et pourchassent les MalgrĂ©-Nous permissionnaires qui profitent de la situation pour oublier de rejoindre leur unitĂ©. La population abrite les deserteuren dans les caves, les greniers ou les granges, avec la complicitĂ© de l'instituteur Alfred B. qui ferme les yeux et conseille judicieusement.

    Durant cet automne-hiver 1944-1945, Surbourg subit quatre bombardements aĂ©riens, allemands ou amĂ©ricains, qui font d’importants dĂ©gĂąts dans le village et surtout dix neuf victimes civiles tuĂ©es et des blessĂ©s. Le verglas qui recouvre les rues en cet hiver fort rigoureux, provoque des dĂ©rapages de chars qui emportent quelques façades dans l’actuelle rue du GĂ©nĂ©ral-de-Gaulle. Les familles sont sans nouvelles des blessĂ©s des premiers bombardements, soignĂ©s par le Service de santĂ© amĂ©ricain et Ă©vacuĂ©s avec le repli de leurs troupes.

    Enfin, le 18 mars 1945, les troupes amĂ©ricaines reprennent l’offensive, dĂ©livrent Surbourg, dĂ©finitivement cette fois, et atteignent la Lauter, libĂ©rant le dernier morceau d'Alsace.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    1945 1947 René Hecker Gendarme à la retraite
    1947 1971 Albert Schmitz Employé de bureau puis restaurateur
    1971 1983 Charles Schlick Employé de l'enregistrement
    1983 2008 Jean-Paul Schneider Employé de la Sécurité sociale
    mars 2008 mai 2020 Christophe Scharrenberger[13] Agriculteur
    mai 2020 En cours Olivier Roux [14]
    Les données manquantes sont à compléter.

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2006[16].

    En 2020, la commune comptait 1 715 habitants[Note 3], en augmentation de 3,63 % par rapport Ă  2014 (Bas-Rhin : +3,17 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 2061 4691 6551 8172 2172 1952 1292 1111 984
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    1 6781 5621 5841 5291 4501 3731 2991 2231 233
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2701 3051 3131 2401 2741 3361 3611 3321 324
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    1 4181 3941 3411 4481 4641 5281 5811 6111 679
    2020 - - - - - - - -
    1 715--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee Ă  partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Abside romane (XIIe) de l'Ă©glise abbatiale Saint-Jean-Baptiste.
      Abside romane (XIIe) de l'Ă©glise abbatiale Saint-Jean-Baptiste.
    • Portail principal avec linteau roman.
      Portail principal avec linteau roman.
    • Porte latĂ©rale avec linteau roman.
      Porte latérale avec linteau roman.
    • Vue intĂ©rieure de la nefvers le chƓur.
      Vue intérieure de la nef
      vers le chƓur.
    • Stalles du chƓur et porte de la sacristie (XVIIIe).
      Stalles du chƓur et porte de la sacristie (XVIIIe).
    • Vue intĂ©rieure de la nefvers la tribune d'orgue.
      Vue intérieure de la nef
      vers la tribune d'orgue.
    • Stalles et lambris du dĂ©but du XVIIIe siĂšcle.
    • Ancienne « maison canoniale » du XVIe siĂšcle, rue de l'Église[22].
    • StĂšle de Jean-Georges Merckel, prĂ©vĂŽt de 1680 Ă  1718 et dĂ©cĂ©dĂ© en 1728.
    • Oratoire Saint-Arbogast[23].
    • Ancienne tannerie.
    • Moulin, scierie dit Mittelmuhl[24].
    • Gare de Hoelschloch[25].
    • Site de production H.B Fuller
    • Maison (1724), 4 rue du GĂ©nĂ©ral-Leclerc avec inscriptions hĂ©braĂŻques.
      Maison (1724), 4 rue du Général-Leclerc avec inscriptions hébraïques.
    • Maison de chanoines (1572), 10 rue de l'Église.
      Maison de chanoines (1572), 10 rue de l'Église.
    • Ancienne ferme, 9 rue de l'Église.
      Ancienne ferme, 9 rue de l'Église.
    • Ancienne ferme, 9 rue de l'Église, relief « TĂȘte » encastrĂ© dans le mur.
      Ancienne ferme, 9 rue de l'Église, relief « TĂȘte » encastrĂ© dans le mur.
    • Maisons Ă  colombages, rue du Docteur-Deutsch.
      Maisons Ă  colombages, rue du Docteur-Deutsch.
    • Oratoire Saint-Arbogast (1608), rue du Docteur-Deutsch.
      Oratoire Saint-Arbogast (1608), rue du Docteur-Deutsch.
    • Mairie, 2 rue du GĂ©nĂ©ral-de-Gaulle.
      Mairie, 2 rue du Général-de-Gaulle.

    Personnalités liées à la commune

    HĂ©raldique

    Blason de Surbourg Blason
    D'azur Ă  saint Jean Baptiste nimbĂ© et vĂȘtu d'une peau de chameau, tenant de sa senestre un agneau couchĂ© sur un livre, tous d'or, tenant de sa dextre une croix haute de sable, et posĂ© sur une terrasse de sinople[26].
    DĂ©tails
    Inspiré des armes attribuées par Charles d'Hozier à la fin du XVIIe siÚcle.
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Littérature

    Surbourg est le lieu oĂč se dĂ©roule le second acte de la piĂšce Guten Tag, Gutenberg ! de Jacques Aeschlimann (1956).

    Annexes

    Bibliographie

    • Leonhard Fischer, « Notice sur la collĂ©giale de Surbourg », in Revue catholique d'Alsace, Rixheim, 1894, p. 503-520
    • Robert Weiss, Surbourg : son passĂ©, son prĂ©sent, CarrĂ© Blanc, Strasbourg, 2004, 144 p. (ISBN 2-84488-064-9)

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. « Outre-ForĂȘt », in Alsace, Gallimard, Paris, 2007, p. 204-205
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de l’Insee (consultĂ© le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Haguenau », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
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    9. Registres d'Etat-civil de la Commune de Surbourg
    10. Bulletin municipal de Surbourg juillet 1973
    11. Notice no IA00119028, base MĂ©rimĂ©e, ministĂšre français de la Culture Le village, site gallo-romain, se dĂ©veloppe au VIe siĂšcle autour d'un ermitage oĂč aurait sĂ©journĂ© saint Arbogast, et au VIIe siĂšcle grĂące Ă  des donations de Dagobert II
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    13. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
    14. « RĂ©pertoire national des Ă©lus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des donnĂ©es publiques de l'État (consultĂ© le ).
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    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    19. Notice no IA00119029, base Mérimée, ministÚre français de la Culture Collégiale Saint-Martin, Saint-Arbogast
    20. Notice no PA00085200, base Mérimée, ministÚre français de la Culture Ancienne collégiale Saint-Arbogast
    21. Notice no IM67005332, base Palissy, ministÚre français de la Culture orgue (grand orgue) collégiale, église paroissiale Saint-Arbogast
    22. Notice no IA00119033, base Mérimée, ministÚre français de la Culture Maison de chanoines
    23. Notice no IA00119044, base Mérimée, ministÚre français de la Culture Oratoire Saint-Arbogast
    24. Notice no IA00119040, base Mérimée, ministÚre français de la Culture Moulin, Scierie dit Mittelmuhl
    25. Notice no IA00119039, base Mérimée, ministÚre français de la Culture Gare
    26. « 67487 Surbourg (Bas-Rhin) », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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