Accueil🇫🇷Chercher

Sommet du G20 de 2009 (Royaume-Uni)

Le G20 de Londres du est un forum du G20 programmé le à Londres[1] au Royaume-Uni avec l'objectif de renforcer la coordination principalement dans quatre domaines : plans de relance économique, assainissement du système bancaire, dispositifs et règles de surveillance du secteur financier et aide aux pays émergents les plus touchés par la crise. L'idée qu'il est nécessaire de lutter contre les paradis fiscaux représente la principale conséquence du sommet[2].

Sommet du G20 de 2009 (Royaume-Uni)
« Photo de famille » des dirigeants des pays du G20.
« Photo de famille » des dirigeants des pays du G20.

Type Conférence diplomatique
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Localisation Londres
Date
Participant(s) Groupe des vingt, pays invités et cinq organisations internationales

Participants[3]

Groupe des vingt

Pays invités

Institutions internationales

Les syndicats ont déploré l'absence de l'Organisation internationale du travail[4].

Le communiqué final

« Une crise globale nécessite une solution globale.

Nous partons du principe que la prospérité est indivisible et que la croissance pour être durable doit être partagée (...). Nous pensons que la seule fondation sûre d'une mondialisation soutenable et l'augmentation de la prospérité pour tous est une économie ouverte fondée sur le principe de marché, une régulation efficace et des institutions mondiales solides.

Nous nous sommes par conséquent engagés à faire tout le nécessaire pour :

  • rĂ©tablir la confiance, la croissance et l'emploi ;
  • rĂ©parer le système financier pour restaurer les flux normaux de crĂ©dit ;
  • renforcer les règlementations financières pour rĂ©tablir la confiance ;
  • financer et rĂ©former nos institutions financières internationales afin de juguler cette crise et en empĂŞcher de nouvelles ;
  • promouvoir le commerce international et l'investissement et rejeter le protectionnisme, pour servir de socle Ă  l'Ă©tablissement de la prospĂ©ritĂ© ;
  • bâtir une croissance universelle, verte et soutenable ; »

Les présidents Lula (Brésil) et Cristina Kirchner (Argentine) ont obtenu que la déclaration finale ne fasse pas référence à la « flexibilité du marché du travail », invoquant ses conséquences négatives dans le passé de ces pays[5].

Les décisions prises pour renforcer le système financier

Ă€ court terme

Dans l'immédiat, les dirigeants des grands pays développés et émergents, réunis à Londres pour « affronter le plus grand défi auquel fait face l'économie mondiale dans les temps modernes », ont décidé

  • De tripler les ressources du Fonds monĂ©taire international (FMI) Ă  750 milliards de dollars, d'autoriser le Fonds Ă  Ă©mettre des Droits de tirage spĂ©ciaux (DTS) pour 250 milliards de dollars et Ă  vendre de l'or[note 1].
  • De crĂ©er un nouveau « Conseil de StabilitĂ© Financière[note 2] ». Ce Conseil collaborera avec le FMI pour anticiper les risques Ă©conomiques et financiers et prendre les mesures nĂ©cessaires.
  • De rĂ©former les systèmes de contrĂ´le

Ă€ long terme

Une fois la reprise assurée, il est prévu :

  • Que les systèmes de contrĂ´le devront empĂŞcher les opĂ©rations financières Ă  effet de levier excessif et avoir constituĂ© suffisamment tĂ´t le matelas de ressources financières suffisantes pour intervenir en cas de besoin.
  • D'agir contre les paradis fiscaux.
  • De crĂ©er d'urgence de nouvelles normes comptables de haute qualitĂ© tant en matière de valorisation des actifs que de provisions comptables et tenant mieux compte des engagements hors-bilan[6].
  • De s'assurer que les agences de notation respectent le code international de bonne pratique et en particulier qu'elles sont bien indĂ©pendantes et non pas sujettes Ă  des conflits d'intĂ©rĂŞt.

Critiques et réserves

Sur les paradis fiscaux

Pour le Comité catholique contre la faim et pour le développement :

  • « Épargner Hong Kong, la City de Londres ou l'État du Delaware aux États-Unis enlève toute crĂ©dibilitĂ© Ă  l'exercice »
  • « N'est retenu que le critère de bonne coopĂ©ration avec les administrations fiscales et pas avec les systèmes judiciaires »
  • « La dissimulation des ayants droit de comptes Ă  l'Ă©tranger peut en effet s'opĂ©rer par d'autres techniques, comme la crĂ©ation de "trusts" ou de fondations, sociĂ©tĂ©s-Ă©crans crĂ©Ă©es sans aucune formalitĂ© et en quelques heures. »[7]

D'après Daniel Lebègue interviewé par Le Point : « on ne peut pas dire qu'on va reconstruire un système financier plus stable, plus transparent, mieux régulé, s'il y a des pays dans le monde, des acteurs financiers, des sociétés de gestion d'actifs qui, de facto, ne sont soumis à aucune règle, aucune surveillance sérieuse, aucune transparence »[8].

Pour Jean-Marie Messier « les paradis fiscaux sont le trou noir de l'information, c'est ce qui fait que vous ne savez pas où vont les produits et les placements Madoff et que, au moment où Lehman Brothers fait faillite, vous ne voyez pas où sont les risques et où sont les contreparties. Il faut bien comprendre que le problème des paradis fiscaux n'est pas tant la fiscalité que l'information. La traçabilité, c'est la clé du contrôle, de la lutte contre les excès. »[9]

Agir rapidement

D'après La Libre Belgique « Il convient maintenant de transformer l'essai et de convertir ces promesses et engagements – pris la main sur le cœur hier à Londres – en actes ».

Selon The Guardian les engagements, pris le à Londres, sont compliqués et « Brown a dû se battre pour expliquer ce que les engagements changeront pour des Britanniques inquiets pour leur emploi et leur maison ».

D'après The Economist nombre de dirigeants n'ont pas de réelle marge de manœuvre budgétaire et fiscale[10].

Actifs toxiques

Les leaders du G20 sont en train de passer à côté de la véritable urgence, selon Dominique Strauss-Kahn : nettoyer le système bancaire de ses actifs toxiques, qui risquent d'aggraver et de prolonger la récession mondiale[11].

Notes et références

Notes

  1. dans le but d'Ă©viter la faillite de certains Ă©tats comme l'Islande ou certains pays Ă©mergents ou d'Europe centrale
  2. Ce Conseil de Stabilité Financière remplace l'ancien « Forum de stabilité financière » et inclut outre les membres du G20 l'Espagne

Références

  1. « G20, le sommet de Londres », www.monde-diplomatique.fr,‎ (lire en ligne)
  2. AFP
  3. The London Summit: Who Will Attend the London Summit
  4. Les syndicats réclament une meilleure prise en compte des droits sociaux, Le Monde, 1er avril 2009, page 15
  5. Brasil y Argentina logran excluir del acuerdo alusiĂłn a flexibilidad laboral, El Economista, 2 avril 2009
  6. Il a en effet été reproché aux normes comptables (en particulier à celle de la juste valeur basée sur les cours de bourse) adoptées en 2005 d'induire de fortes dépréciations d'actifs pouvant conduire des entreprises saines à la faillite
  7. L'Express : L'accord au G20 sur les paradis fiscaux suscite des réserves
  8. Le Point : les comportements vont changer.
  9. BFM : interview JM Messier
  10. Le Monde : il faut maintenant transformer l'essai
  11. La Tribune : G20 : pour DSK, la priorité est de nettoyer le système financier

Voir aussi

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.