Senigallia
Senigallia (ou Sinigaglia) est une ville italienne d'environ 44 267 habitants, située dans la province d'AncÎne, dans la région Marches, en Italie centrale.
Senigallia | |
Administration | |
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Pays | Italie |
RĂ©gion | Marches |
Province | AncĂŽne |
Code postal | 60019 |
Code ISTAT | 042045 |
Code cadastral | I608 |
Préfixe tel. | 071 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | senigalliesi |
Population | 44 267 hab. (31-10-2020[1]) |
Densité | 385 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 43° 43âČ 00âł nord, 13° 13âČ 00âł est |
Altitude | Min. 5 m Max. 5 m |
Superficie | 11 500 ha = 115 km2 |
Divers | |
Saint patron | San Paolino |
FĂȘte patronale | 4 mai |
Localisation | |
Localisation dans la province d'AncĂŽne. | |
Liens | |
Site web | Site officiel |
Toponymie
Senigallia tire son nom d'une déformation romaine du nom Seni de la tribu des Sénons, et gallia signifiant en latin : Gaule.
Donc littéralement : Sénons de la Gaule, en référence aux migrations gauloises au nord de l'Italie du IVe siÚcle av. J.-C.
Plusieurs tribus gauloises ont eu le nom de SĂ©nons, qui signifie "anciens".
GĂ©ographie
Il se trouve sur la cĂŽte mĂ©dio-adriatique Ă lâembouchure du fleuve Misa entre AncĂŽne, Ă environ 35 km vers le Sud, et Pesaro, Ă 30 km vers le Nord.
Son territoire est principalement plat, mais entouré de collines en pente douce vers la mer. Le centre historique suit le schéma urbanistique de la ville romaine ayant été fondée sur une colline au sud de la riviÚre Misa.
Son panorama est particulier depuis la rive : contrairement Ă dâautres localitĂ©s de lâAdriatique, avec un littoral rectiligne, de Senigallia le panorama est constituĂ© par le Golfe dâAncĂŽne.
Climat
En hiver, le climat est froid et humide (moyenne de 4,6 % en janvier), en Ă©tĂ©, il est chaud et Ă©touffant (moyenne dâaoĂ»t : 24,1). Les prĂ©cipitations moyennes sont de 797 mm au printemps et en automne, mais plus probable en janvier et fĂ©vrier. Les Ă©vĂ©nements avec des chutes de neige sont soit absents soit rĂ©duites habituellement Ă 3-5 jours par an, et les Ă©paisseurs du manteau neigeux au sol sont gĂ©nĂ©ralement de moins de 20 cm.« La cittĂ di Sinigaglia da questa radice de' monti si discosta poco piĂč che il tirare d'uno arco, e da la marina Ăš distante meno d'uno miglio. A canto a questa corre un picciolo fiume, che le bagna quella parte delle mura che in verso Fano riguardano. La strada per tanto che propinqua a Sinigaglia arriva, viene per buono spazio di cammino lungo e monti, e giunta a el fiume che passa lungo Sinigaglia, si volta in su la man sinistra lungo la riva di quello; tanto che, andato per spazio d'una arcata, arriva a un ponte el quale passa quel fiume e quasi attesta con la porta ch'entra in Sinigaglia, non per retta linea ma transversalmente. Avanti a la porta Ăš un borgo di case con una piazza, davanti alla quale l'argine del fiume da l'uno de' lati fa spalle.
Ce qui peut se traduire par : La ville de Sinigaglia sâĂ©carte de la racine des montagnes d'Ă peine plus que le tir dâun arc, et de la marine, elle est Ă moins dâun mille.
A ses cÎtés, court un petit fleuve qui lui mouille cette partie des murs qui regarde vers Fano.
La route qui mĂšne arrive Ă Sinigaglia qui vient aprĂšs un bon espace dâune longue marche et de montagnes, et atteint le fleuve qui lui passe tout du long et se tourne vers le haut de la main gauche le long de la rive; si bien que, en allant plus avant, lâespace dâune arcade, nous arrivons Ă un pont qui passe ce fleuve oĂč une porte atteste que nous entrons dans la Ville, non par ligne droite mais transversalement. En avant de la porte se trouve un village de maisons avec une place, devant laquelle la rive du fleuve de lâun des cĂŽtĂ©s nous fait dos. » Nicolas Machiavel, Descrizione del modo tenuto dal Duca Valentino nello ammazzare Vitellozzo Vitelli, Oliverotto da Fermo, il Signor Pagolo e il duca di Gravina Orsini)
Histoire
Senigallia, ville gauloise
Senigallia a Ă©tĂ© fondĂ©e entre 389 et 383 av. J.-C., par la tribu gauloise des SĂ©nons qui sâĂ©taient installĂ©s dans le nord des Marches jusquâĂ la vallĂ©e du fleuve Esino, dans lâactuelle province dâAncĂŽne : probablement le choix, fait selon la lĂ©gende par le chef de la tribu Brennus, a Ă©tĂ© dictĂ©e par la prĂ©sence dâune basse colline face Ă la mer et dominant le guĂ© existant.
De lĂ , appelĂ©e la "capitale" des Gaulois en Italie. Ă Sa tĂȘte, Brennus, sâavança contre Rome en vainquant ses armĂ©es et en se retirant seulement aprĂšs le paiement dâun lourd tribut.
Senigallia, ville romaine
AprĂšs la bataille de Sentinum (295 av. J.-C.), les Romains eurent le contrĂŽle dĂ©finitif sur les rĂ©gions de la Campanie, de lâĂtrurie, de lâOmbrie et prĂ©cisĂ©ment sur le territoire entre le fleuve Esino et Ariminum (Rimini) peuplĂ© par les Gaulois SĂ©nons qui fut appelĂ© Ă partir de ce moment Ager Gallicus.
En 284 av J.-C., sous la pression du Consul Manius Curius Dentatus (qui a battu Pyrrhus Ă BenĂ©vent), les Romains instituĂšrent la colonie romaine de Sena Gallica, la premiĂšre sur lâAdriatique, Ă la place de ce qui Ă©tait la "capitale" des Gaulois en Italie, pour la distinguer de lâautre colonie Sena (aujourd'hui Sienne) situĂ©e en Ătrurie, lâactuelle Toscane.
En 207 av. J.-C., la ville fut le point de dĂ©part des troupes romaines qui frappĂšrent durement les Carthaginois sur les rives du fleuve Metauro en vainquant Hasdrubal Barca, le frĂšre dâHannibal, qui venait Ă son aide.
Dans la rĂ©organisation RĂ©gions de lâItalie d'Auguste, Sena Gallica fait partie avec lâAger Gallicus de la Regio VI Umbria.
On ne signale pas dâautres faits particuliers pendant lâĂ©poque rĂ©publicaine et impĂ©riale pour la ville.
PĂ©riode byzantine et Wisigoth
La ville fut pillĂ©e par les Wisigoths dâAlaric Ier en 400.
En 551, la bataille de Sena Gallica, importante bataille navale qui a eu lieu pendant la guerre entre Byzantins de l'Empire romain dâOrient et les Goths, sâest dĂ©roulĂ©e de lâautre cĂŽtĂ© des eaux.
AprĂšs lâinvasion lombarde de l'Italie de 568, la ville resta sous domination byzantine au contrĂŽle direct de lâExarchat de Ravenne, constituant avec AncĂŽne, Fanum Fortunae (Fano), Pisaurum (Pesaro) et Ariminum (Rimini) ladite Pentapole byzantine et en suivant tous les Ă©vĂ©nements historiques jusquâĂ la donation de la Pentapole Ă la domination du Pape de Rome.
Alors que le diocĂšse et lâĂ©vĂȘchĂ© sont instituĂ©s depuis longtemps, la ville connut un intĂ©ressant dĂ©veloppement Ă©conomique, qui vit lâinstitution de la Foire de la Maddalena autour du XIIIe siĂšcle.
Mais au Moyen Ăge, Senigallia se heurta aux intĂ©rĂȘts des villes voisines, en particulier Fano, Jesi et AncĂŽne Ă cause des luttes entre factions guelfes et gibelines en Italie.
Dans la deuxiÚme moitié du XIII°siÚcle, Senigallia fut conquise, et en grande partie détruite, par les troupes de Manfred Ier de Sicile, qui en firent abattre les murs.
Pour aggraver la situation, une vieille saline du sud de la ville fut abandonnĂ©e Ă elle-mĂȘme, et la ville dut supporter un marĂ©cage malsain et insalubre. Ces Ă©vĂ©nements rĂ©duisirent la ville Ă un peu plus dâun bourg perchĂ© autour dâune ancienne forteresse Ă©difiĂ©e sur les restes dâune ancienne tour de guet romaine.
Senigallia (connue Ă lâĂ©poque sous le nom de Sinigaglia ou Sinigallia) survĂ©cut Ă lâabandon jusquâĂ ce que le pape GrĂ©goire XI (dernier pape français) dĂ©cide pendant sa papautĂ© (1370 - 1378) de ramener le siĂšge pontifical dâAvignon Ă Rome, oĂč il avait entre-temps Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©.
Il dĂ©lĂšgue le cardinal Egidio Albornoz Ă la restauration de lâautoritĂ© pontificale sur le territoire des Ătats pontificaux : ce dernier visite Ă©galement "le bourg" et dĂ©cide dâune sĂ©rie de travaux Ă rĂ©aliser, en particulier le dĂ©but de lâassĂšchement du marais saumĂątre construit Ă la place des anciennes salines et le renforcement de la forteresse qui Ă©tait encore une tour de guet utile sur la mer.
Les Malatesta
La Forteresse Roveresque fut achevĂ©e en 1480 par Baccio Pontelli sous lâinfluence de Luciano Laurana.
Dans la premiĂšre moitiĂ© du XVe siĂšcle, la ville, qui continuait lentement Ă se rĂ©tablir, devint objet dâintĂ©rĂȘt pour la domination de la famille Malatesta de Rimini grĂące Ă sa position stratĂ©gique Ă peu prĂšs Ă©gale entre Pesaro et AncĂŽne.
Ce fut prĂ©cisĂ©ment Sigismondo Pandolfo Malatesta en particulier qui sâintĂ©ressa Ă Senigallia, au point dâĂȘtre considĂ©rĂ© comme le "refondateur" de la ville.
Il dĂ©cida de reconstruire les remparts et les remparts dĂ©fensifs, en suivant en partie lâancien tracĂ© des murs abattus et en rĂ©alisant ainsi une ville fortifiĂ©e de forme rectangulaire, selon un projet qui avait comme base le cardo et le decumanus de la ville romaine et la ville du XIIIe siĂšcle, englobant dans les nouvelles dĂ©fenses le fortin rĂ©alisĂ© par Albornoz, qui Ă partir de ce moment devint le noyau sur lequel sera successivement Ă©difiĂ©e la Forteresse Roveresque.
En plus de rĂ©nover la ville, il Ă©tait nĂ©cessaire de la repeupler et de la dĂ©velopper, câest pourquoi Sigismond donna une nouvelle impulsion Ă lâancienne Foire de la Maddalena et Ă©tablit des avantages fiscaux pour ceux qui dĂ©sirĂšrent sâinstaller dans la "nouvelle ville ». Ce qui attira beaucoup de gens de toutes les rĂ©gions dâItalie.
La reconstruction fut cependant si coĂ»teuse quâelle força Malatesta Ă contracter des dettes auprĂšs du pape Pie II, qui lui prit la possession de la ville pour la transmettre Ă Antonio Piccolomini. La nomination au pape de Sixte IV fera transfĂ©rer le contrĂŽle de Senigallia Ă Giovanni della Rovere, neveu du pape, qui prit le titre de duc : de ce passage reste encore un signe dans les inscriptions IO DVX IO PRE [Giovanni, duc (de Sora et Arce) et prĂ©fet (de Rome)] gravĂ© dans les pierres Ă lâintĂ©rieur de la Forteresse appelĂ©e pour cette raison "roveresque".
Dans les annĂ©es suivantes, Jean della Rovere Ă©pousera Giovanna da Montefeltro, fille du Duc FrĂ©dĂ©ric III de Montefeltro, chef de lâancienne et prestigieuse famille qui dominait la ville dâUrbino et tout le nord des Marches.
Jean mourut en 1501 aprĂšs 27 ans de rĂšgne, laissant la ville modernisĂ©e, crĂ©ant un cadastre, agrandissant les murs et donnant vie Ă la forteresse pour se dĂ©fendre du cĂŽtĂ© de la mer et perfectionnant les travaux dâassainissement du marais. Les architectes Gentile Veterani (qui conçut le rivellino), Luciano Laurana (auteur de plusieurs modifications de lâintĂ©rieur) et Baccio Pontelli (crĂ©ateur des quatre tours situĂ©es aux coins de la structure) sâoccupent de la Forteresse.
Ce dernier sâengagea Ă©galement dans la conception dâun nouveau couvent et de lâĂ©glise de Santa Maria delle Grazie, commencĂ©e en 1491.
Au tournant des XVe et XVIe siĂšcles, Senigallia tomba briĂšvement sous la domination de Cesare Borgia, passĂ© Ă lâhistoire comme le duc de Valentinois, dĂ©crit comme un exemple dâhomo novus dans Le Prince de Machiavel. En quelques annĂ©es, secondĂ© par son pĂšre le pape Alexandre VI, il rĂ©ussit Ă crĂ©er un domaine personnel qui allait de lâactuelle Romagne jusquâĂ une partie du nord des Marches, devenant de fait une puissance locale.
CĂ©lĂšbre personnage des chroniques historiques de Machiavel[2], il proposa une rencontre Ă ses anciens alliĂ©s, mais, traĂźtres et adversaires de la rĂ©gion, ceux qui finirent par se repentir et se concilier, furent priĂ©s de venir en ville afin de parvenir Ă un arrangement stable et pacifique. Et lâaffaire se conclut par une vengeance impitoyable (ou selon Paul Jove par un admirable stratagĂšme) connue sous le nom de massacre de Senigallia, dans lequel le Duc fit provisoirement arrĂȘter puis tuer tous ses hĂŽtes par ses armuriers.
LâexpĂ©rience du Valentinois sâachĂšve en 1503, quand une simple maladie lâempĂȘche de participer aux intrigues pour lâĂ©lection du nouveau Pape successeur de son dĂ©funt pĂšre. Au trĂŽne de saint Pierre monta Jules II della Rovere, qui lui enleva les domaines obtenus jusquâĂ prĂ©sent en les rendant Ă ses parents.
En effet, du mariage de Giovanni Della Rovere et Giovanna da Montefeltro Ă©tait nĂ© entre-temps (1490) Francesco Maria I Della Rovere, qui sera adoptĂ© par le dernier duc de Montefeltro, Guidobaldo, et il unira les domaines des deux familles en devenant Duc dâUrbino en 1508 et Seigneur de Senigallia.
Ă partir de ce moment, les Della Rovere gouvernĂšrent sur le duchĂ© dâUrbino (avec Pesaro) et sur Senigallia jusquâĂ la mort du dernier mĂąle de la dynastie, survenue en 1631 : selon la loi salique, faute dâhĂ©ritier mĂąle, le duchĂ© fut rĂ©intĂ©grĂ© dans les domaines directs de la papautĂ©. Le palais ducal, lâhĂŽtel de ville, lâĂ©glise de la Croix ont Ă©tĂ© construits et on a inclus dans les murs pentagonaux une partie de la rive gauche de la riviĂšre Misa, câest-Ă -dire le quartier du port.
Entre-temps, la Foire de la Maddalena, devenue Foire franche (parce quâon ne payait pas de droits de douane), sâĂ©tait imposĂ©e comme lâune des foires les plus importantes du pays, avec des Ă©changes de marchandises provenant de tous les coins de la MĂ©diterranĂ©e.
Settecento
Au XVIIIe siĂšcle, la Foire avait ainsi pris le dessus dans les activitĂ©s commerciales de la ville (il y avait 14 consulats Ă©trangers pour protĂ©ger les intĂ©rĂȘts des marchands) quâil a fallu pourvoir Ă un premier agrandissement de la ville, en abattant le tronçon des murs qui longeaient la rive droite du fleuve Misa, afin de rĂ©aliser les premiers portiques, dĂ©diĂ©s au cardinal Luigi Ercolani qui suivit les travaux.
Ă ce premier agrandissement, jugĂ© insuffisant, suivit, au XVIIIe siĂšcle, un autre qui a vu la construction de la derniĂšre partie du centre historique pour arriver Ă la configuration actuelle jusquâĂ la caserne actuelle de la police dâĂtat, et des arcades le long du fleuve (qui se poursuivirent jusquâau pont prĂšs de la nouvelle cathĂ©drale Saint-Pierre apĂŽtre, commencĂ©e en 1762) jusquâĂ lâactuelle avenue Leopardi.
Le projet prĂ©voyait Ă©galement lâextension des murs sur la rive gauche du fleuve et la rĂ©alisation de nouveaux blocs urbains et du nouveau portique sur toute la rive gauche du Misa, Mais Ă©tant donnĂ© le coĂ»t excessif de toutes ces interventions, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de les rĂ©duire.
Sur lâun des remparts vers le sud, agrandi par les travaux dâagrandissement, fut rĂ©alisĂ© le thĂ©Ăątre de la ville "La Fenice", homonyme du plus cĂ©lĂšbre thĂ©Ăątre vĂ©nitien.
Il est Ă noter que dans un premier temps, il a Ă©tĂ© envisagĂ© dâagrandir la ville "en lâĂ©tirant" vers AncĂŽne, mais lâidĂ©e a Ă©tĂ© rejetĂ©e : il aura une mise en Ćuvre avec lâexpansion de la ville aprĂšs le tremblement de terre de 1930.
Ottocento et Unité de l'Italie
Les annĂ©es du XVIIIe et XIXe siĂšcles virent la domination napolĂ©onienne en Italie et la restauration ultĂ©rieure du pouvoir pontifical, mais virent aussi la naissance du rejeton de la noble famille locale Mastai Ferretti, le jeune Jean-Marie qui passa Ă lâhistoire comme pape Pie IX, Bienheureux depuis le , et dernier roi des Ătats pontificaux. MontĂ© au trĂŽne pontifical en 1846, son pontificat dura 32 ans et fut le plus long de lâhistoire aprĂšs celui qui est traditionnellement reconnu Ă Pierre apĂŽtre.
Câest prĂ©cisĂ©ment dans les annĂ©es du XVIIIe et du XIXe siĂšcle que commence la crise de la "Foire franche", causĂ©e par de multiples facteurs : le dĂ©placement toujours plus important des principaux commerces dans lâAtlantique, avec pour consĂ©quence une baisse considĂ©rable des Ă©changes (le blocus continental Ă©conomique mis en place par NapolĂ©on pour "vaincre" Ă©conomiquement lâEmpire britannique) fut Ă©galement opĂ©rationnel, le passage dâĂ©pidĂ©mies et lâenfouissement progressif du lit de la riviĂšre.
Pour se rendre compte de lâimpact de ce dernier, il suffit de penser quâĂ lâĂ©poque le quai Ă©tait proche de lâactuel Forum Annonario, qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© prĂ©cisĂ©ment dans ces annĂ©es, soit environ 500 mĂštres de la pointe du quai actuel.
Lâimportance de la foire pour Senigallia et pour les senigalliesi est dĂ©montrĂ©e par la saison thĂ©Ăątrale de cette Ă©poque, qui coĂŻncidait avec la pĂ©riode de la foire pour la promouvoir et "lâencourager".
En effet, la saison du thĂ©Ăątre "La Fenice" Ă©tait trĂšs connue et de nombreux artistes illustres ont prĂ©sentĂ© des Ćuvres aussi connues.
Avec lâUnitĂ© dâItalie, Senigallia (avec Monterado, Castel Colonna et Ripe) ne fut pas rĂ©intĂ©grĂ©e dans la nouvelle province de Pesaro et Urbino (comme la quasi-totalitĂ© de la dĂ©lĂ©gation apostolique dâUrbino et Pesaro dont elle faisait partie) mais dans la province dâAncĂŽne.
Mais pour Senigallia, lâunitĂ© nationale entraĂźna aussi la perte dĂ©finitive de la Foire Franche (officiellement en 1869, mais dĂ©jĂ en dĂ©clin depuis de nombreuses annĂ©es), supplantĂ©e par le tourisme comme activitĂ© Ă©conomique dominante :
Senigallia fut parmi les premiÚres villes à se promouvoir au niveau national et international comme lieu de loisirs et de repos, profitant de la plage qui, quelques années plus tard, sera surnommée plage de velours (spiaggia di Velluto) et qui est encore le symbole touristique de la Ville.
En 1853, fut rĂ©alisĂ© le premier Ă©tablissement balnĂ©aire qui, de fait, donna le dĂ©part Ă lâhistoire touristique de la ville de Senigallia, Ă laquelle on associait la saison thĂ©Ăątrale.
VingtiĂšme siĂšcle
Au tournant des XIXe et XXe siĂšcles, Senigallia avait donc dĂ©jĂ une importante valeur touristique qui augmenta dans les annĂ©es suivantes : symbole de ce phĂ©nomĂšne (en plus de lâactivitĂ© du thĂ©Ăątre "La Fenice", dotĂ© dâune scĂšne de dimensions similaires Ă celle de la Scala)
Ce furent lâĂtablissement Bagni (aujourdâhui abandonnĂ©) et la Rotonda a Mare, autrefois pilotĂ© devant lâEtablissement Bagni Ă son usage propre et rĂ©Ă©difiĂ© dans sa position actuelle en bĂ©ton armĂ© en 1933 aprĂšs le tremblement de terre de 1930.
La confirmation du rĂŽle important que la ville avait assumĂ© dans le domaine touristique, en 1928, Senigallia avec Cortina dâAmpezzo fut reconnue comme siĂšge de la premiĂšre Entreprise autonome de sĂ©jour et de soins dâItalie.
Entre-temps, la ville continuait Ă se dĂ©velopper urbanistiquement avec les premiers quartiers populaires hors les murs et, signe des temps de paix, il fut dĂ©cidĂ© dâenterrer lâancien fossĂ© extĂ©rieur qui existait encore tout autour de la ville et aussi du canal appelĂ© Penna, situĂ© lĂ oĂč passe aujourdâhui lâavenue IV Novembre et qui jusque-lĂ avait servi Ă rĂ©guler le flux des inondations qui submergeait la ville : celles-ci avaient considĂ©rablement diminuĂ© en nombre avec lâĂ©largissement et lâendiguement de la riviĂšre comme nous le voyons aujourdâhui, dans les annĂ©es 1920 et 1920.
Câest dans cette situation que Senigallia fut frappĂ©e par un trĂšs fort tremblement de terre le 30 octobre 1930, dont les dommages furent importants notamment pour la ville : le thĂ©Ăątre subit de graves dommages, lâancien sĂ©minaire Ă©piscopal dut ĂȘtre dĂ©moli et transfĂ©rĂ© hors de la ville, un couvent de religieuses cloĂźtrĂ©es (oĂč historiquement a eu lieu le cĂ©lĂšbre massacre du duc Valentino) fut complĂštement dĂ©moli pour faire place Ă lâactuelle Ă©cole primaire G. Pascoli, Porta Saffi (situĂ©e au dĂ©but du Cours II Juin) a Ă©tĂ© dĂ©molie en ouvrant visuellement le Corso au reste de la ville en dehors des murs.
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, toute la ville subit des dommages de sorte quâil fallut rĂ©duire la hauteur de presque tous les bĂątiments du centre historique actuel et dâen changer radicalement la morphologie.
LâĂ©vĂ©nement sismique eut comme autre consĂ©quence lâouverture de la ville Ă lâextĂ©rieur, avec lâurbanisation de la zone au sud des murs historiques jusquâĂ la nouvelle Ă©glise du Portone "Santa Maria della Neve", la construction des quartiers populaires le long de la route nationale 16 Adriatique et de lâactuelle I.A.C.P. et en gĂ©nĂ©ral la construction de villas supplĂ©mentaires dans la zone faisant face Ă la mer, dans le style Art Nouveau qui Ă©tait en vogue dans ces annĂ©es.
Lâouverture de la ville Ă lâextĂ©rieur rendit encore plus claire la vogue touristique qui prenait la ville, et pourtant il maintenait une zone portuaire dĂ©diĂ©e Ă la pĂȘche, avec la cimenterie.
Les événements de guerre de la PremiÚre et de la Seconde Guerre mondiale ont heureusement laissé peu de signes dans la ville : les impacts de balles qui se trouvent au Forum Annonario, la démolition et la reconstruction des principaux ponts de la ville.
Par la suite la ville traversa une forte période de croissance et le signe de la reprise fut le retour du tourisme.
Encore dans les annĂ©es cinquante et soixante, Senigallia rivalisait avec Rimini comme principal centre balnĂ©aire national, auquel sâassociait la saison des sports mĂ©caniques et des spectacles.
Pendant ce temps, la ville continua son expansion vers le nord et le sud, en suivant la ligne de cĂŽte, et vers lâarriĂšre-pays jusquâĂ ce quâelle franchisse la ligne de lâautoroute.
Nouveau millénaire
Les derniĂšres annĂ©es ont vu des Ă©vĂ©nements "urbanistiques historiques" pour la ville : lâagrandissement du port de plaisance vers la mer et sa sĂ©paration dĂ©finitive du lit de la riviĂšre qui, depuis la fondation de la ville, en avait Ă©tĂ© "le port" et la dĂ©molition de lâimmense complexe de bĂątiments qui constituaient lâancienne cimenterie dâItalcementi, toujours dans la zone du port de la ville.
Ăconomie
Parmi les principales ressources, il y a le secteur touristique liĂ© Ă lâactivitĂ© balnĂ©aire, la commune depuis 1997 se vante sans interruption du Drapeau Bleu, reconnaissance confĂ©rĂ©e par la FEE aux meilleures villes cĂŽtiĂšres europĂ©ennes.
Senigallia est la localitĂ© la plus visitĂ©e de la rĂ©gion : 183.589 touristes y ont sĂ©journĂ© en 2017, et le nombre total de touristes sâĂ©lĂšve Ă 1.147.822[3]
Culture
Musées
- MusĂ©e dâart moderne, dâinformation et de photographie
- MusĂ©e dâhistoire du mĂ©tayage "Sergio Anselmi », cloĂźtre des GrĂąces
- Palazzo Mastai - MusĂ©e Pie IX. La famille Mastai y vĂ©cut jusquâau dĂ©but du XXe siĂšcle, et câest ici que naquit Pie IX. Le salon de la fin du XVIIe siĂšcle est dĂ©corĂ© de toiles, de coffres peints et de prĂ©cieux meubles dâĂ©poque, auxquels sâajoutent des reliques familiales et personnelles du pape.
- PinacothĂšque diocĂ©saine dâart sacrĂ©. Ouverte depuis le 16 mai 1992, la pinacothĂšque abrite de nombreux exemples dâart sacrĂ© datant du XVIe au XIXe siĂšcle. Trois toiles de Federico Barocci et des Ćuvres dâAndrea Lilli, quatre de Claudio Ridolfi, Giovanni Anastasi, Johann Friedrich Overbeck, Masteletta...
- Musée du Jouet Antique (Senigallia) Collection Turchi Schiavoni Palazzo Monti Malvezzi
Peinture
Au monastĂšre dit delle Grazie, pendant des siĂšcles a Ă©tĂ© tenu le cĂ©lĂšbre tableau "Notre-Dame de Senigallia" de Piero della Francesca, lâun des principaux chefs-dâĆuvre de la Renaissance italienne, jusquâĂ son transfert dĂ©finitif au musĂ©e du Palais Ducal d'Urbino en 1917.
Une copie de lâĆuvre se trouve encore Ă lâintĂ©rieur de lâĂ©glise.
Dans l'Ă©glise Saint-Martin, l'on peut admirer la Vierge Ă l'Enfant et la Sainte Anne du Guerchin
Théùtre
- Dans la ville se trouve, dans le centre historique, le thĂ©Ăątre La Fenice. Construit en 1830, il a acquis son nom actuel lorsquâil a Ă©tĂ© reconstruit aprĂšs quâun incendie lâait complĂštement dĂ©truit en 1838. Les dimensions de la scĂšne Ă©taient comparables Ă celles du thĂ©Ăątre vĂ©nitien du mĂȘme nom et plus illustre. InutilisĂ© depuis le tremblement de terre de 1930, il a Ă©tĂ© entiĂšrement reconstruit Ă la fin du XXe siĂšcle.
- Le Teatro Fatati est lâun des plus petits ThĂ©Ăątres des Marches. DĂ©diĂ© Ă la famille noble dâAncĂŽne Fatati en mĂ©moire de la derniĂšre reprĂ©sentante Luisa vĂ©cue au siĂšcle dernier dont le musĂ©e conserve dâimportantes reliques, le petit thĂ©Ăątre est situĂ© dans les Ă©curies de lâancien palais du XVIIIe siĂšcle Monti Malvezzi, Le ThĂ©Ăątre se trouve Ă lâintĂ©rieur du MusĂ©e du Jouet Antique collection Turchi Schiavoni. Note historique : ici, en 1728, a Ă©tĂ© mis en place le premier thĂ©Ăątre privĂ© de la ville par la famille Monti. De nombreux artistes de renommĂ©e internationale ont jouĂ© au Teatro Fatati parmi dâautres le claveciniste Ennio Cominetti et les guitaristes Dodi Battaglia Maurizio Di Fulvio Giuseppe Continenza Josep Manzano.
BibliothĂšque
Dans la ville, il y a quatre bibliothĂšques : la bibliothĂšque municipale Antonelliana (la plus grande et la plus importante), la bibliothĂšque du sĂ©minaire Ă©piscopal, la bibliothĂšque diocĂ©saine "Mastai Ferretti" (avec un riche patrimoine dâhistoire locale de tout le diocĂšse de Senigallia) et la bibliothĂšque "Luca Orciari", cette derniĂšre unique Ă ne pas ĂȘtre dans le centre historique mais Ă la pĂ©riphĂ©rie, est en effet situĂ©e dans la fraction "Marzocca".
Monuments et patrimoine
Architecture Roveresque
Le monument le plus important de Senigallia est la Rocca Roveresca.
D'autres monuments de l'Ă©poque de la famille Della Rovere (1474-1631) sont remarquables :
Architectures du XVIIIe et XIXe siĂšcles
- La cathédrale,
- Les arcades Ercolani,
- Le Foro Annonario,
- L'Ă©glise Saint-Martin
- L'Ă©glise Sainte-Madeleine,
- L'Ă©glise dell'Assunta,
- La porte Lambertina,
- La porte Madeleine.
En outre à Senigallia se trouvent le palais Mastai, résidence des comtes Mastai Ferretti, dans lequel naquit le pape Pie IX, et l'aire archéologique La Fenice.
- Cathédrale (Duomo) de Senigallia, place Garibaldi
- Forum Annonario
- Porte Lambertina
Parmi les architectures modernes, il faut remarquer la Rotonda a mare de l'année 1933 :
- La Rotonda a Mare sous la neige
- La Rotonda a Mare dans le bleu.
- La Rotonda a Mare
Hameaux
Bettolelle ; Borgo Bicchia ; Borgo Catena ; Borgo Coltellone ; Borgo Passera ; Brugnetto ; Cannella ; Castellaro ; Cesanella ; Cesano ; Ciarnin ; Filetto ; Gabriella ; Grottino ; Mandriola ; Marzocca ; Montignano ; Roncitelli ; SantâAngelo ; San Silvestro ; Scapezzano ; Vallone
Communes limitrophes
Belvedere Ostrense, Mondolfo (PU), Monte San Vito, Montemarciano, Morro d'Alba, Ostra, Trecastelli
Personnalités liées à Senigallia
- Brennus (vers -420- vers -380), Roi gaulois qui fait rendrer Senigallia dans l'Histoire
- Manfred Ier de Sicile (1231-1266), Empereur de Sicile qui détruisit la ville
- Vitelozzo Vitelli (1458-1502) lâun des plus talentueux Condottiere de la Renaissance
- Giovanna della Rovere (1463-1514), fille du Duc d'Urbino qui embellit la ville pour elle
- Francesco Arsilli (1470-1540), médecin, poÚte
- Cesare Borgia (1475-1507), prince italien qui s'empare de Senigallia, 1502
- Grazia Mendes (Nassi, 1510-1569), puissante négociante et armatrice en Méditerranée, elle installa a Senigallia et Pesaro les familles juives persécutées à Ancone aprÚs l'auto-da-fé de 1556
- Alexandrine de Bleschamp (1778-1855), princesse de Canino, Ă©pouse de Lucien Bonaparte, s'installe avec ses enfants Ă Senigallia aprĂšs l'Empire
- Angelica Catalani (1779-1849), cantatrice
- Pie IX (1792-1878), pape
- Josefa Ruiz GarcĂa (1803-1850) mezzo-soprano espagnole, en tournĂ©e le role de Giuletta a l'opera de Senigallia, La Fenice en 1834
- Gaetano Bedini (), cardinal et diplomate italien.
- Maria Malibran (1808-1836) mezzo-soprano en tournée triomphale à Senigallia en 1834 (La Somnanbula)
- Alfredo Panzini (1863-1939), Ă©crivain italien.
- Le Maestre di Senigallia, dix maitresses d'Ă©cole de Senigallia, premiĂšres femmes italiennes Ă obtenir le droit de vote en 1906 Ă la suite de l'appel de Maria Montessori
- Giuseppe Cavalli (1904-1961), photographe
- Feruccio Ferronni (1920-2007), avocat, photographe
- Mario Giacomelli (1925-2000), typographe, photographe
- Sergio Anselmi, (1924-2003) historien et académicien.
Notes et références
- (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
- Description de la façon dont le duc de Valentinois a tué Vitellozzo Vitelli, Oliverotto da Fermo, le signor Pagolo et le duc de Gravina Orsini, de Nicolas Machiavel
- Netservice sas Senigallia-Grafica Web Informazione- http://www.netservice.biz, 183.589 i turisti che hanno alloggiato a Senigallia nel 2017 - Senigallia Notizie, su senigallianotizie.it. URL consultato il 12 luglio 2021.