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Pentapole byzantine

La Pentapole[1] dite Pentapole byzantine est un duchĂ© italien de l'empire byzantin qui regroupe les villes d'AncĂ´ne, Fano, Pesaro, Rimini et Senigallia. Elle se trouve au bord de la mer Adriatique entre les fleuves Marecchia et Musone, au sud du territoire principal de l'exarchat de Ravenne, Ă  l'est du duchĂ© byzantin de PĂ©rouse et au nord du duchĂ© lombard de Spolète.

Pentapole byzantine
Ducatus Pentapolis
Δουκάτον Πενταπόλεως

554–752

Description de cette image, également commentée ci-après
En rouge, les cinq villes de la Pentapole.
Informations générales
Statut Duché de l'empire byzantin
Capitale Rimini
Religion Christianisme
Histoire et événements
554 Duché créé à l'issue de la Guerre des Goths (535-553)
752 Conquis par Aistolf
754 Reconquis par PĂ©pin le Bref

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La Pentapole s'Ă©tend Ă  l'intĂ©rieur des terres, peut-ĂŞtre au-delĂ  des Apennins, et jusqu'Ă  la rive nord du Musone[2]. Sa capitale est Rimini oĂą un duc cumule l'autoritĂ© civile et militaire[3].

Du fait de sa position sur la côte, elle porte également le nom de Pentapole maritime qui la distingue de la Pentapole annonaire créée ultérieurement à l'intérieur des terres.

Histoire

La Pentapole est un des fragments de la province d'Italie, reconquise par l'empire byzantin Ă  l'issue de la guerre des Goths (535-553) sous Justinien, qui restent sous l'autoritĂ© byzantine malgrĂ© l'extension du royaume lombard dans la plaine du PĂ´ et dans le duchĂ© de Spolète. Elle dĂ©pend de la prĂ©fecture du prĂ©toire d'Italie de 554 Ă  584 puis de l'exarchat de Ravenne de 584 Ă  751. C'est une rĂ©gion au commerce dynamique malgrĂ© le morcellement de l'Italie byzantine au VIIe siècle[4].

L'historien lombard Paul Diacre relève qu'en 725 dĂ©jĂ , l'exarque Paul lève difficilement des troupes en vue d'une expĂ©dition punitive contre le duchĂ© de Rome oĂą le pape GrĂ©goire II et les romains ont destituĂ© le duc rĂ©gnant, l'expĂ©dition est finalement un Ă©chec[5] - [6] - [7]. En 726, l'empereur LĂ©on III l'Isaurien veut faire appliquer en Italie un dĂ©cret hostile au culte des icĂ´nes mais l'exarque s'avère incapable d'imposer son autoritĂ© Ă  Rome et, l'annĂ©e suivante, la rĂ©gion de Ravenne, la Pentapole et la VĂ©nĂ©tie se rĂ©voltent pour protĂ©ger le pape.

En 738, alors qu'il traverse la Pentapole en direction de Spolète, le roi lombard Liutprand, se fait attaquer par un groupe d'habitants, peut-ĂŞtre incitĂ©s par une alliance entre l'exarque Eutychius et le duc Transamond II de Spolète[8]. Il est certain en tous cas que, malgrĂ© les tensions entre territoires byzantins, l'incursion lombarde ne passe pas pour une « libĂ©ration » dans la Pentapole[9]. En 743 Liutprand s'attaque directement Ă  Ravenne et Ă  Cesena sur la via Aemilia probablement dans le but de contrĂ´ler un passage Ă  travers le territoire byzantin vers Spolète. Son successeur, Ratchis, attaque la Pentapole et PĂ©rouse en 749 avant de se retirer et devenir moine[10].

C'est en 752 finalement que le roi lombard Aistolf conquiert la Pentapole[11]. Toutefois, l'annexion de la Pentapole au royaume lombard est de courte durĂ©e. Dès 754, PĂ©pin le Bref traverse les Alpes, vainc Aistolf, et donne au pape la rĂ©gion de Ravenne, la Pentapole, ainsi que les terres qu'Aistolf avait arrachĂ© au duchĂ© de Rome[12].

La Pentapole est par la suite incorporée aux États pontificaux. Son nom reste utilisé au Haut Moyen Âge pour désigner la région des Marches.

Références

  1. Du grec πεντάπολις signifiant « cinq villes ».
  2. Hallenbeck 1982, p. 7.
  3. Hutton et Sund 1913, p. 119.
  4. Noble 1984, p. 3–5.
  5. Noble 1984, p. 29–30.
  6. Liber Pontificalis.
  7. Histoire des Lombards de Paul Diacre.
  8. Noble 1984, p. 44.
  9. Noble 1984, p. 35.
  10. Noble 1984, p. 56–58.
  11. Noble 1984, p. 71.
  12. Kampers 1911.

Bibliographie

  • (en) Jan T. Hallenbeck, « Pavia and Rome: The Lombard Monarchy and the Papacy in the Eighth Century », Transactions of the American Philosophical Society, Philadelphia, Pennsylvania, vol. 72, no 4,‎ , p. 1–186 (DOI 10.2307/1006429)
  • (en) Edward Hutton et Harald Sund, Ravenna : A Study, London, United Kingdom and Toronto, Canada, J. M. Dent and Sons Ltd, (lire en ligne)
  • (en) Franz Kampers, « Pepin the Short », dans Catholic Encyclopedia, vol. vol. 11, New York, Robert Appleton, (lire en ligne)
  • (en) Thomas F. X. Noble, The Republic of St. Peter : The Birth of the Papal State, 680–825, Philadelphia, Pennsylvania, University of Pennsylvania Press, , 374 p. (ISBN 0-8122-1239-8, lire en ligne)

Voir aussi

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