Gil Ălvarez Carrillo de Albornoz
Gil Ălvarez Carrillo de Albornoz (Carrascosa del Campo, 1310 - Viterbe, 1367) est un cardinal espagnol qui fut Ă©galement condottiere et homme dâĂtat. Il est Ă©galement connu sous le nom de Egidio Albornoz.
Gil Ălvarez Carrillo de Albornoz Egidio Albornoz | ||
Portrait par MatĂas Moreno (XIXe siĂšcle, musĂ©e du Prado) | ||
Biographie | ||
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Naissance | Carrascosa del Campo - Couronne de Castille |
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Ordre religieux | Chanoines réguliers de saint Augustin | |
DĂ©cĂšs | Viterbe - Ătats pontificaux |
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Cardinal de l'Ăglise catholique | ||
Créé cardinal |
par le pape Clément VI |
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Titre cardinalice | Cardinal-Ă©vĂȘque de Sabina-Poggio Mirteto |
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ĂvĂȘque de l'Ăglise catholique | ||
Ordination Ă©piscopale | ||
Fonctions Ă©piscopales | ArchevĂȘque de TolĂšde (Espagne) | |
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||
Biographie
Ses années espagnoles
Gil Ălvarez Carrillo de Albornoz est le fils de Don Garcia descendant du roi Alphonse V de LeĂłn et de Teresa de Luna, de la maison royale d'Aragon.
Il est Ă©levĂ© Ă Saragosse et Ă©tudie ensuite le droit Ă Toulouse. La grande influence de sa famille le fait nommer trĂšs jeune archidiacre de Calatrava et membre du Conseil du roi. Le , il est nommĂ© archevĂȘque de TolĂšde, succĂ©dant ainsi Ă son oncle maternel Jimeno de Luna, qui l'avait fait entrer dans la carriĂšre ecclĂ©siastique.
En 1340 il participe à la campagne d'Alphonse XI de Castille contre les Maures, il sauve la vie du roi pendant la bataille du Rio Salado le , et participe à la prise d'Algésiras en 1344.
En tant quâarchevĂȘque de TolĂšde il participe Ă deux synodes, lâun Ă TolĂšde en mai 1339, l'autre Ă AlcalĂĄ de Henares, en avril 1347.
En 1343 le pape ClĂ©ment VI lâenvoie Ă Avignon pour nĂ©gocier une concession dâimpĂŽt sur les revenus de lâĂglise pour les Croisades. Ses compĂ©tences militaires et diplomatiques le font remarquer par le pape qui le nomme cardinal en 1350. La mĂȘme annĂ©e, Pierre Ier de Castille dit le Cruel succĂšde Ă son pĂšre Alphonse XI; sa mĂ©sentente avec le nouveau roi entraĂźne Albornoz Ă fuir lâEspagne pour ne jamais y revenir.
PremiĂšre campagne dâItalie
En 1353 Innocent VI lâenvoie comme lĂ©gat en Italie, Ă la tĂȘte dâune petite armĂ©e de mercenaires en vue de restaurer lâautoritĂ© papale sur les Ătats pontificaux. AprĂšs avoir reçu lâappui de lâarchevĂȘque de Milan, Giovanni Visconti et de ceux de Pise, Florence et Sienne, il commence une campagne contre le seigneur de Viterbe Giovanni di Vico qui avait usurpĂ© la plupart des territoires du Pape dans le Latium et en Ombrie.
Giovanni di Vico est battu Ă la bataille de Viterbe le et signe un acte de soumission.
Pour marquer son autorité sur Viterbe, il décide aussitÎt d'y faire construire un palais proche de l'église San Faustino[1].
Albornoz se dĂ©place alors vers les Marches et la Romagne contre les Malatesta de Rimini et les Ordelaffi de ForlĂŹ. Il soumet ensuite les Montefeltro dâUrbino et les da Polenta de Ravenne ainsi que les villes de Senigallia et dâAncĂŽne.
En 1355 il est nommĂ© Ă©vĂȘque de Sabina-Poggio Mirteto.
En 1357 il publie la Constitutiones SanctĂŠ Matris EcclesiĂŠ qui restera la constitution des Ătats pontificaux jusquâen 1816.
Seconde campagne dâItalie
En 1357, il est rappelĂ© Ă Avignon oĂč il est nommĂ© "PĂšre de lâĂglise". Son sĂ©jour en Avignon fut court car Giovanni di Vico et Francesco II Ordelaffi, qui avaient louĂ© les services des Grandes compagnies du condottiere Konrad von Landau, menaçaient lâĂ©quilibre fragile de ses derniĂšres conquĂȘtes. Revenu en Italie, Albornoz trouve un accord avec Landau qui force les Ordelaffi Ă se soumettre. Il promulgue alors au nom du pape les Constitutiones Sanctae Matri Ecclesiae, rĂšglement gĂ©nĂ©ral de l'administration pontificale du domaine de Saint-Pierre[2].
Le clan Ordelaffi ayant renoncĂ©, il ne manquait plus que Bologne pour recrĂ©er les Ătats pontificaux. Lorsque la ville fut menacĂ©e par BarnabĂ© Visconti de Milan, son gouverneur, Giovanni Visconti dâOleggio dĂ©cida de la remettre Ă Albornoz aprĂšs que ce dernier ait dĂ©truit en partie la ville rebelle de Forlimpopoli[2].
Entre 1354 et 1357, il soumet Orvieto en rĂ©formant les statuts de la citĂ© pour rĂ©duire les pouvoirs du tyran Giovanni de Vico. Il rĂ©git alors toutes les initiatives militaires et administratives dans le domaine de Saint-Pierre en rĂ©tablissant l'Ă©quitĂ© et la justice, sans esprit despotique. Il demande le rĂ©tablissement des exilĂ©s, limite les intrigues partisanes et encourage l'Ă©lection de conseillers municipaux honnĂȘtes. Lorsque la peste de 1363 emporte plus de 8 000 habitants, Orvieto dispose d'une garnison de 1390 mercenaires. Le cardinal y ordonne la construction d'une forteresse dont le chantier est dirigĂ© par Ugolino de Montemarte, ainsi que les amĂ©nagements architecturaux de la cathĂ©drale[2].
à la mort d'Innocent VI en 1362, Albornoz fut pressenti pour lui succéder mais refusa la tiare. Le nouveau pape fut Urbain V qui signa un pacte avec Barnabé Visconti en 1364 afin de pouvoir se consacrer à la croisade contre les Turcs.
Ses derniÚres années
En tant que lĂ©gat, Albornoz continue Ă agir en faveur du retour de la papautĂ© Ă Rome. En 1367 Urbain V prend la route de Rome. Albornoz le reçoit Ă Viterbe, mais meurt peu aprĂšs, avant mĂȘme qu'Urbain V ne soit rentrĂ© Ă Rome. Selon ses souhaits, il est dâabord inhumĂ© dans la basilique de saint François Ă Assise. Quatre ans plus tard ses restes sont transfĂ©rĂ©s Ă la cathĂ©drale de TolĂšde.
HĂ©raldique
Les armes du cardinal Gil Albornoz sont d'or Ă la bande de sinople.
Notes et références
- Connu aujourd'hui sous le nom de palazzo Lomellino di Aragona-Carnevalini, ce palais a été restauré aprÚs les dégùts subis en 1944. Il abrite le musée d'art étrusque.
- Sophie Cassagnes-Brouquet, Bernard Doumerc, Les CondottiÚres, Capitaines, princes et mécÚnes en Italie, XIIIe-XVIe siÚcle, Paris, Ellipses, , 551 p. (ISBN 978-2-7298-6345-6), Gil Albornoz, "condottiere espagnol" du pape (page 57)
Annexes
Bibliographie
- (la) De Vita et Rebus Gestis Aegidii Albornotii, in Sepulveda's Opera Omnia, vol. IV. 1780.