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Saunders-Roe SR.53

Le Saunders-Roe SR.53 était un prototype britannique d'intercepteur à propulsion mixte par turboréacteur et moteur-fusée, conçu par Saunders-Roe pour la Royal Air Force au début des années 1950[1]. Tel qu'initialement prévu, le SR.53 aurait été utilisé comme appareil d'interception, utilisant sa propulsion par moteur-fusée pour rapidement prendre de l'altitude et aller à la rencontre de bombardiers ennemis effectuant des intrusions à grande vitesse au-dessus du territoire britannique. Après sa passe d'attaque, l'avion aurait pu rentrer à sa base en utilisant son turboréacteur, considéré comme le moyen de propulsion secondaire.

Saunders-Roe SR.53
Vue de l'avion.
Le second exemplaire du SR.53, exposé au Salon aéronautique de Farnborough de .

Constructeur Saunders-Roe
RĂ´le Prototype d'intercepteur Ă  motorisation mixte
Statut Projet annulé
Premier vol
Nombre construits 2 exemplaires
Variantes ou dérivés Saunders-Roe SR.177

Bien que le SR.53 ait dĂ©montrĂ© des performances prometteuses pendant ses essais en vol, le besoin pour un tel appareil fut rattrapĂ© par les avancĂ©es rapides dans la technologie des missiles sol-air, menant Ă  une rĂ©-Ă©tude de l'objectif principal de l'avion. En , le programme de dĂ©veloppement fut formellement annulĂ©, alors qu'un total de 56 vols d'essais avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s[2]. Deux prototypes du SR.53 avaient Ă©tĂ© construits et utilisĂ©s pour les essais en vol. L'un d'eux fut dĂ©truit au cours d'un de ces vols, en . L'autre, le premier appareil construit, survĂ©cut aux essais et fut prĂ©servĂ©. Il est actuellement exposĂ© au MusĂ©e de la Royal Air Force de Cosford[3], au Royaume-Uni.

Conception et développement

Contexte

La Seconde Guerre mondiale avait démontré au champ de bataille moderne l'importance du bombardement stratégique et, alors que la Guerre froide émergeait, le développement de défenses aériennes nouvelles et plus efficaces contre de larges vagues de bombardiers hostiles armés de bombes nucléaires devint une priorité pour de nombreuses nations. Pendant la guerre, l'Allemagne nazie avait développé de manière intensive ses propres avions propulsés par moteur-fusée pour améliorer ses capacités d'interception. Pendant les deux dernières années de la guerre, elle avait été capable de déployer des avions tels le Messerschmitt Me 163 Komet[4] et le Bachem Ba 349 Natter qui, grâce à leur propulsion par moteur-fusée, démontrèrent des vitesses ascensionnelles sans précédent, leur permettant — en théorie — de rapidement décoller pour intercepter les bombardiers ennemis avant qu'ils atteignent leurs cibles. Comme les performances de ces appareils étaient devenues de mieux en mieux connues par les Alliés, les experts de la Royal Air Force (RAF) furent pressés de connaître et comprendre la technologie se cachant sous ces performances impressionnantes[5].

Ă€ la suite de la guerre, la technologie de fusĂ©es allemande fut Ă©tudiĂ©e en profondeur par divers membres des anciennes nations alliĂ©es. Le Royaume-Uni avait rapidement choisi de dĂ©marrer un programme visant Ă  dĂ©velopper des moteurs-fusĂ©es Ă  ergols liquides avec comme objectif d'aider les avions Ă  accĂ©lĂ©rer pendant la phase de dĂ©collage, un procĂ©dĂ© connu au sein de la RAF sous le nom de rocket-assisted take-off gear (RATOG), puis pendant la phase de montĂ©e jusqu'Ă  l'altitude d'interception[5]. En 1946, les travaux dĂ©butèrent sur deux nouveaux moteurs-fusĂ©es de construction britannique : le De Havilland Sprite, avec une poussĂ©e maximale de 22 kN, et l'Armstrong Siddeley Snarler, d'une poussĂ©e maximale de 8,9 kN. Ces moteurs faisaient usage d'ergols diffĂ©rents : le Sprite utilisait un monergol, le HTP, alors que le Snarler employait un mĂ©lange de mĂ©thanol, d'eau et d'oxygène liquide. Au dĂ©but des annĂ©es 1950, les deux moteurs atteignirent la phase des essais en vol. Toutefois, le besoin pour ces moteurs dans leur rĂ´le d'amĂ©lioration des performances fut rapidement Ă©clipsĂ© par la performance sans-cesse amĂ©liorĂ©e des turborĂ©acteurs, qui commençaient alors Ă  ĂŞtre Ă©quipĂ©s de systèmes de postcombustion[5].

En , faisant face au potentiel et Ă  la menace posĂ©s par la flotte grandissante des bombardiers stratĂ©giques soviĂ©tiques, ainsi que les armes atomiques nouvellement dĂ©veloppĂ©es par cette nation, le Ministère de l'Air britannique (en anglais : Air Ministry) procĂ©da Ă  la rĂ©daction d'un besoin opĂ©rationnel (OR, pour « Operational Requirement »), l'OR 301, qui dĂ©crivait les caractĂ©ristiques d'un intercepteur propulsĂ© par moteur-fusĂ©e capable d'atteindre une altitude de 18 000 m en seulement 2 min 30 s[6]. La plupart des requĂŞtes de performances prĂ©sentĂ©es par l'OR 301 Ă©taient directement liĂ©es Ă  l'anticipation des amĂ©liorations rapides des performances des avions adverses. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, il fut en effet suspectĂ© que les bombardiers soviĂ©tiques puissent ĂŞtre capables d'atteindre des vitesses supersoniques allant jusqu'Ă  Mach 2, avec une altitude opĂ©rationnelle pouvant atteindre 24 000 m[7]. Par consĂ©quent, un intercepteur de dĂ©fense performant pouvant participer aux mesures de la Nation pour contrer cette menace devrait ĂŞtre capable d'atteindre des vitesses similaires et devait disposer d'une vitesse ascensionnelle exceptionnellement Ă©levĂ©e pour espĂ©rer atteindre des bombardiers de haute altitude Ă  temps[6] - [8].

Le développement des Sprite et Snarler avaient mené à l'éventualité du développement d'un moteur-fusée encore plus puissant comme système de propulsion envisagé pour un intercepteur de défense ponctuelle « viable »[9]. Les besoins de l'OR 301 furent considérés onéreux, incluant une rampe de lancement et un atterrissage sur un patin et, avec l'accord des compagnies qui avaient effectué une approche pour répondre à un appel d'offres, la Specification F124T, qui autorisait une configuration à propulsion mixte, fut amendée[9]. Le , la Specification révisée F124T fut diffusée vers une demi-douzaine de constructeurs aéronautiques britanniques divers pour solliciter leurs propositions[10].

Propositions et sélection

Le turboréacteur Armstrong Siddeley Viper.

Saunders-Roe n'avait pas fait partie des compagnies ayant reçu la Specification. Cela fut probablement dĂ» au fait que le Ministry of Supply (en) (MoS, Ministère de l'Aprrovisionnement) ne les considĂ©rait pas comme « viables » pour ce type de projet, la firme ayant surtout un passĂ© riche en conception d'hydravions[10]. Toutefois, Saunders-Roe Ă©tait en fait intĂ©ressĂ© par le nouveau besoin opĂ©rationnel, ayant dĂ©jĂ  menĂ© indĂ©pendamment des Ă©tudes dans le domaine des vols Ă  hautes vitesses et altitudes. Maurice Brennan (en), le concepteur en chef de la compagnie, avait dĂ©jĂ  donnĂ© des directives aux membres de son Ă©quipe pour Ă©tudier les caractĂ©ristiques d'avions propulsĂ©s par moteur-fusĂ©e capables de voler Ă  des altitudes atteignant 30 000 m et avait publiĂ© un document intitulĂ© « EnquĂŞte sur les problèmes liĂ©s aux chasseurs propulsĂ©s par fusĂ©e »[Note 1] au mĂŞme moment que le Ministère avait publiĂ© la Specification F124T[10] - [11]. Saunders-Roe contacta le Ministère sur son Ă©chec Ă  suivre une conduite commerciale, pour le fait de n'avoir diffusĂ© ni la Specification, ni mĂŞme une invitation vers la sociĂ©tĂ© Saunders-Roe. Par consĂ©quent, le , le Ministère demanda Ă  la compagnie de proposer ses concepts, parmi ceux des autres compĂ©titeurs[12].

Ă€ la fin du mois d', Saunders-Roe avait prĂ©sentĂ© sa proposition dĂ©taillĂ©e[12]. Le monoplace proposĂ©, dĂ©signĂ© « SR.53 », Ă©tait capable d'atteindre des vitesses très Ă©levĂ©es, Ă©tant thĂ©oriquement capable d'une vitesse maximale de Mach 2,44 (2 550 km/h) Ă  une altitude de 18 000 m et d'une vitesse ascensionnelle de 16 000 m/min Ă  une altitude de 15 000 m [12]. Un train d'atterrissage largable et des moteurs-fusĂ©es Ă  base de cordite pourraient ĂŞtre utilisĂ©s pour les dĂ©collages. En cas d'urgence, la cabine aurait entièrement Ă©tĂ© Ă©jectĂ©e, servant de système de sauvetage pour le pilote. En raison du travail nĂ©cessaire Ă  son dĂ©veloppement, cette cabine fut ensuite remplacĂ©e par un système Ă  base de siège Ă©jectable bien plus conventionnel[13]. La sociĂ©tĂ© identifia rapidement les approches en vol planĂ© pour revenir Ă  la base comme Ă©tant dangereuses et coĂ»teuses. Elle proposa donc au Ministère un engin Ă©quipĂ© de deux moteurs, le deuxième très lĂ©ger et Ă  la poussĂ©e relativement modeste[4], ayant surtout pour but de ramener l'avion Ă  sa base[6]. Le Ministère fut enthousiasmĂ© par cette idĂ©e et, en , il fut demandĂ© Ă  toutes les compagnies intĂ©ressĂ©es d'examiner cette solution technique[12].

Un moteur-fusée De Havilland Spectre.

Le SR.53 Ă©tait un avion aux lignes effilĂ©es, avec un nez très pointu, des ailes basses de type « delta » et une dĂ©rive en T[6] - [14] - [15]. Il Ă©tait propulsĂ© par une combinaison d'un turborĂ©acteur Armstrong Siddeley Viper et d'un moteur-fusĂ©e De Havilland Spectre (en)[14], dont les Ă©chappements Ă©taient montĂ©s l'un au-dessus de l'autre Ă  l'arrière du fuselage en dessous de la queue[4] - [13] - [15]. Saunders-Roe avait initialement proposĂ© de dĂ©velopper son propre moteur-fusĂ©e pour propulser le SR.53, n'ayant au dĂ©part pas Ă©tĂ© sĂ©duite par la performance du Spectre ou du Screamer. Il fut toutefois reconnu que ce dĂ©veloppement prendrait un temps non nĂ©gligeable[13]. En , la conception basique de l'avion avait Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e, remplaçant les ailerons et volets combinĂ©s de la première proposition par des volets Ă  fente. Le moteur Viper fut repositionnĂ© plus haut et Ă©tait suivi d'un conduit d'Ă©chappement droit, Ă  la place du modèle sinueux du premier concept. La gouverne horizontale fut Ă©galement rehaussĂ©e, Ă©tant dĂ©sormais placĂ©e en haut de la dĂ©rive[16]. La propulsion pendant les phases d'accĂ©lĂ©ration jusqu'Ă  l'interception devait ĂŞtre assurĂ©e par le moteur-fusĂ©e Spectre, produisant Ă  lui-seul une poussĂ©e de 35,59 kN, alors que le retour Ă  la base Ă  faible vitesse devait ĂŞtre effectuĂ© Ă  l'aide du turborĂ©acteur Viper, qui ne dĂ©veloppait qu'une poussĂ©e assez faible, de 7,13 kN[14].

Le , la compagnie reçut du Ministère l'ordre de lancer la production de trois prototypes[16]. Le , de nouvelles retouches sur le concept menèrent à la publication de la Specification OR.337[17]. Les changements de la spécification définie tournaient essentiellement autour de l'armement de l'appareil, adoptant les missiles air-air à guidage infrarouge Blue Jay (en), en remplacement des batteries de roquettes rétractables de deux pouces initialement prévues[6] - [16] - [18]. Pendant les quatre premiers mois de l'année 1953, Saunders-Roe dut effectuer une reconception structurelle du fuselage des ailes et du train d'atterrissage du SR.53 , en raison d'une détermination par le Royal Aircraft Establishment (RAE) que l'aile nécessitait un dièdre négatif plus prononcé qu'initialement prévu[16].

Le , une conférence consultative technique fut tenue au Ministry of Supply, se focalisant sur le SR.53. Trois jours plus tard, un contrat formel pour la production des trois prototypes fut émis[19]. En raison de doutes au sein de la RAF et du Ministère sur les moteurs et les carburants corrects à employer sur l'avion afin de répondre à la Specification, il fut décidé de publier une Specification modifiée, puis un contrat de développement, à A.V. Roe, qui commençait alors à travailler sur son propre intercepteur à moteur-fusée, désigné Avro 720 (en). Sur les six compagnies qui avaient effectué des propositions, deux furent sélectionnées pour des contrats de développement : A.V. Roe, avec le 720, et Saunders-Roe, avec le SR.53[17] - [19].

Problèmes et propositions

Dès la réception du contrat de production pour les trois prototypes, Saunders-Roe, reconnaissant qu'elle devrait battre le concurrent Avro 720 si le SR.53 devait survivre, mit en place un plan qui prévoyait un premier vol à effectuer en , ainsi qu'une date d'entrée en service en 1957[20] - [21]. Toutefois, l'auteur aéronautique Derek Wood observe que ces plans furent bien trop ambitieux, ne laissant pas le temps aux concepteurs de cerner toute la complexité de l'avion et ne tenant pas compte des potentiels délais de livraison du moteur Spectre, produit séparément[21]. Des problèmes non résolus avec certains éléments du concept causèrent une série de contretemps, parmi lesquels un incident notable sous la forme d'une explosion se produisant lors d'essais au sol avec le moteur Spectre[6]. La construction du premier prototype du SR.53 prît plus de temps que prévu, en partie à cause des problèmes de la société De Havilland à livrer le moteur Spectre dans les temps. L'installation des équipements auxiliaires prit également du temps[22]. Par conséquent, le vol inaugural du SR.53 commença à dériver de plus en plus loin des prévisions initiales[17] - [21].

La date du premier vol fut une première fois repoussée au mois de , puis à l'année 1957[23]. Des défis sans précédent furent posés par l'ergol HTP (du peroxyde d'hydrogène à forte concentration), incluant le développement de réservoirs de stockage et d'un mélangeur de carburant adaptés[23]. En , le Ministère réduisit sa commande de trois prototypes du SR.53 à seulement deux, qui furent construits côte-à-côte dans l'usine de Saunders-Roe de Cowes[24]. Le développement de l'Avro 720, le compétiteur du SR.53, se déroula plus calmement ; En 1956, son prototype fut virtuellement achevé et était envisagé comme capable de prendre l'air un an avant le SR.53, enlisé dans les ennuis[25].

En , le programme de développement de ces avions fut passé au crible, en raison d'un besoin de réduire les coûts liés à leur développement. Conséquence directe de cet examen, le programme de l'Avro 720 fut finalement annulé. L'une des raisons pour la préférence du SR.53 était que, bien que l'avion avait pris du retard, son utilisation du peroxyde d'hydrogène comme oxydant fut estimée comme étant moins problématique que l'emploi de l'oxygène liquide prévu sur l'Avro 720, qui posait des risques d'incendie[20]. D'après Derek Wood, il y avait une préférence pour l'approche « HTP », telle qu'elle avait été employée par le SR.53, ainsi qu'un soihait de ne plus vouloir continuer à soutenir le développement de deux programmes de carburants différents[24]. Toutefois, la validité de cette raison reste quelque-peu sujette à caution, car Avro était en train de proposer de basculer sur un avion utilisant du HTP et le même moteur Spectre que celui utilisé par le SR.53[26]. Un autre facteur qui influença l'annulation fut l'hésitation de la RAF à soutenir l'un ou l'autre des deux projets. Le service avait apparemment souhaité attendre que les essais en vol aient été effectués avant de déterminer lequel aurait sa préférence[21].

À la fin de l'année 1953, Saunders-Roe commença à travailler sur un concept dérivé, qui fut désigné « SR.177 »[6]. Brennan considérait que l'absence de radar embarqué sur les SR.53 et Avro 720 avait été un défaut catastrophique — bien que cet équipement ne fût pas intégré à la Specification — laissant le pilote dépendant de sa seule acuité visuelle et des indications fournies par les stations radar terrestre pour trouver sa cible[21]. Brennan avait également été déçu de l'emploi qui avait été fait du turboréacteur. Il estimait qu'un moteur plus gros devait pouvoir procurer une vitesse de croisière supersonique à l'avion, alors que le moteur-fusée ne serait à la place utilisé que pour les montées, virages et accélérations rapides. Par conséquent, le SR.177 fut un avion bien plus gros et plus sophistiqué, capable d'une performance et d'un rayon d'action supérieurs à ceux du SR.53[27]. I fut dimensionné pour embarquer un radar aéroporté utile, que Brennan avait estimé comme étant essentiel pour les opérations d'interception aux altitudes élevées auxquelles le nouveau chasseur devrait évoluer. Le nouvel avion, plus grand, devait également être développé en versions séparées : une pour la Royal Air Force, une pour un emploi naval par la Royal Navy et une pour l'Allemagne de l'Ouest[28]. Saunders-Roe travailla en même temps sur le SR.53 et le SR.177, ce dernier étant développé dans un nouveau département nommé « High Speed Development Section »[29].

Histoire opérationnelle

Dessin en couleurs du premier SR.53.

En , Saunders-Roe obtint des installations sur la base aérienne de Hurn (RAF Hurn), dans le Dorset, pour soutenir l'utilisation du site comme base pour les essais en vol du SR.53[30]. Cette mesure avait été rendue nécessaire par le manque d'aérodromes adaptés sur l'Île de Wight, lieu où était basé la compagnie et à partir duquel elle menait habituellement ses développements. À ces fins, la société construisit un entrepôt de stockage de HTP sur le site de Hurn. Des aides radio spécialisées furent également installées et testées initialement à l'aide d'un Gloster Meteor spécialement modifié qui avait été prêté par le Ministère de l'Approvisionnement[31]. Toutes ces installations ne furent finalement jamais utilisées, les essais en vol ayant en fait été centralisés sur la base aérienne de Boscombe Down (RAF Boscombe Down)[32].

Le , le premier prototype achevé, le XD145, fut expédié pour assemblage par l'Aeroplane and Armament Experimental Establishment vers la base de Boscombe Down[32]. Le fut réalisé le premier test au sol de son moteur-fusée Spectre. Ce test fut suivi, le , par le premier test au sol de son turboréacteur Viper. Le , le XD145 effectua le premier essai de roulage du SR.53[32].

Le , le Squadron leader (DFC) John S. Booth (en) prit les commandes du XD145 pour le premier essai en vol, suivi par le premier vol du second prototype (XD151), le [6] - [14] - [17] - [32]. Les premières impressions lors des essais donnent « un avion extrĂŞmement docile et excessivement agrĂ©able Ă  piloter, avec des contrĂ´les très bien harmonisĂ©s »[6] - [14] - [9]. Les deux prototypes effectuèrent un total de 56 vols, pour une durĂ©e totale de 22 h 20 min[6], avec des vitesses de Mach 1,33 atteintes pendant les essais[2].

Lors des essais depuis la base de Boscombe Down, le XD151 s'écrasa pendant un décollage avorté le , au cours de son douzième vol. Apparemment faisant suite à une défaillance du moteur-fusée, l'avion a manqué de puissance pour décoller mais n'avait plus assez de longueur de piste pour freiner. Il a alors fini sa course par une sortie de piste, heurtant au passage un pylône en béton et explosant à l'impact, tuant le pilote d'essais John S. Booth[6] - [14] - [32] - [33]. Les essais continuèrement sur le XD150 — le premier prototype — avec le Lieutenant commander Peter Lamb aux commandes jusqu'au bout du programme d'essais en vol.[6] - [2].

Annulation

Il fallut attendre l'année 1957 avant que le premier SR.53 prenne l'air[1], soit juste un mois après la publication du célèbre Livret blanc de la Défense de 1957 (en)[34], qui appelait à une profonde modification de la doctrine de défense aérienne du Royaume-Uni, essentiellement par le remplacement des avions de combat pilotés par des missiles. Dans le même intervalle de temps, les progrès sur le développement des moteurs à réaction avaient fait un grand bond en avant depuis les premières esquisses du SR.53, six ans auparavant. Ajouté au fait que les améliorations dans la technologie des radars signifiaient que désormais, n'importe-quel bombardier ennemi pouvait être détecté plus tôt, le besoin pour un appareil comme le SR.53 disparut presque totalement, et le projet fut annulé le . Le troisième prototype ne fut jamais construit[2] - [6] - [14].

Exemplaire préservé

Le premier appareil construit, XD150, survécut aux essais et fut préservé. Il est actuellement exposé au Musée de la Royal Air Force de Cosford[3], au Royaume-Uni.

Utilisateurs

Specifications techniques

Données de Aviations-Militaires.net[6], The British Fighter since 1912[35].

Caractéristiques générales

Performances

Armement

Notes et références

Notes

  1. « Investigation of Problems of Pure Rocket Fighter Aircraft ».

Références

  1. (en) « Mixed-Power Intercepter : An Introduction to the Saunders-Roe Rocket/Turbojet Prototype », Flight International magazine, Flight Global/Archives, vol. 71, no 2522,‎ , p. 697–700 (lire en ligne [PDF]).
  2. (en) London 2010, p. 34.
  3. (en) « Saunders-Roe SR53 », RAF Museum Cosford (consulté le ).
  4. (en) Robert Craig Johnson, « Star Fighter from the Isle of Wight: The Saunders-Roe SR.177 », sur worldatwar.net, Wolrd at War, (consulté le )
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  6. « Saunders-Roe SR.53 », Aviations Militaires.net, (consulté le )
  7. (en) Wood 1975, p. 53–54.
  8. (en) Wood 1975, p. 54–55.
  9. (en) London 2010, p. 29.
  10. (en) Wood 1975, p. 54.
  11. (en) Dancey 2015.
  12. (en) Wood 1975, p. 55.
  13. (en) Wood 1975, p. 55–56.
  14. « Saunders-Roe SR.53 : « Un étonnant prototype d'intercepteur britannique » », sur www.avionslegendaires.net, Avions Légendaires, (consulté le ).
  15. (en) Winchester 2005, p. 223.
  16. (en) Wood 1975, p. 56.
  17. (en) London 2010, p. 31.
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  20. (en) London 2010, p. 30.
  21. (en) Wood 1975, p. 57.
  22. (en) Wood 1975, p. 60–62.
  23. (en) Wood 1975, p. 60.
  24. (en) Wood 1975, p. 61.
  25. (en) Wood 1975, p. 60–61.
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  30. (en) Wood 1975, p. 62.
  31. (en) Wood 1975, p. 62–63.
  32. (en) Wood 1975, p. 63.
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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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Articles

  • (en) Peter London, « Saunders-Roe's Rocket Fighters », Aircraft, vol. 43, no 7,‎ . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Barry Jones, « Saro's Mixed Power Saga », Aeroplane Monthly, Londres (Royaume-Uni), PC, vol. 22, no 11,‎ (ISSN 0143-7240). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Liens externes

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