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Sprite (moteur-fusée)

Le moteur-fusée Sprite a été conçu au début des années 1950 par la société de Havilland pour le décollage assisté par fusée (JATO). La version Super Sprite, de poussée moindre mais d'autonomie plus grande, a été fabriquée jusqu'en octobre 1960.

Conception et développement

Pour l'assistance au dĂ©collage par rĂ©action, on peut se contenter d'une propulsion de durĂ©e limitĂ©e, ce qui permet un Ă©quipement simple et lĂ©ger. Le Sprite Ă©tait destinĂ© Ă  assister les longs-courriers de Havilland Comet 1 (on considĂ©rait en effet au dĂ©but des annĂ©es 1950 que les opĂ©rations hot and high Ă  travers l'Empire britannique Ă©taient prioritaires) et les porteurs de bombes nuclĂ©aires V bombers au dĂ©collage [1] - [2] - [3]. Il brĂ»lait un comburant Ă  peroxyde d'hydrogène, dĂ©composĂ© en oxygène et vapeur d'eau au contact d'un catalyseur en calcium mĂ©tal. Sa poussĂ©e maximum Ă©tait de 22,25 kN, atteinte en 16 secondes et se maintenait pendant 550 s[4]. Les 30 premiers vols d'essai avec des Comets, commencĂ©s en mai 1951, furent rĂ©ussis, mais comme simultanĂ©ment, la technologie des turbines progressait, le moteur-fusĂ©e perdait de son importance.

C'est alors qu'une innovation permit d'optimiser la décomposition et le flux des gaz : un nouveau catalyseur fait de lits de mousse de nickel plaquée à l'argent, utilisé systématiquement par la suite. Au mois d'avril 1952, le DSpr.2 montra toute l'efficacité de cette invention : le sillage du Comet était parfaitement blanc, sans trace de fumée. Les progrès s'enchaînèrent avec le Super Sprite (DSpr.4), avec une simplification permettant d'injecter du kérosène une fois que la pression interne était stabilisée par la catalyse stationnaire du flux de peroxyde. Au mois d'août 1953, on reprit pour le bombardier V Vickers Valiant l'éjection des fusées en fin de propulsion avec parachute, pour les récupérer et les réutiliser[5].

Variantes

Super Sprite monté sur nacelle avec son parachute, exposition de Rolls-Royce Heritage à Derby.
Sprite DSpr.1
Sprite DSpr.2
Silver-plated nickel-gauze catalyst, tested in Comets during April 1952
Sprite DSpr.3
Super Sprite DSpr.4

Le Super Sprite

Le Super Sprite était une évolution du Sprite fondée sur une technologie de carburation à régime nettement supérieur, du type de celle utilisée pour le moteur-fusée Bristol Siddeley Gamma, utilisant un mélange de peroxyde d’hydrogène et de kérosène[6] - [7]. Malgré une limitation de la poussée maximale, l'autonomie du moteur était multipliée par 2,5 ce qui accroissait d'autant la quantité de mouvement.

Le moteur se passait de pompes à propergol : les réservoirs se vidaient sous l'action de jets d'azote pressurisée distribués par neuf soupapes réparties autour de la chambre de combustion[4]. Le Super Sprite était livré prêt à l'emploi avec sa propre nacelle, et il était récupérable après largage grâce à son parachute, et à des membranes auto-gonflables qui limitaient les dégâts à l'impact. Afin d'optimiser la séparation avec l'appareil au largage, l'ogive des moteurs-fusées du Vickers Valiant était munie d'un aileron à plan canard, faisant basculer la fusée vers l'avant au largage.

La société De Havilland traitait les 166 propulseurs Super Sprite qu'elle avait livrés comme un produit de série, bénéficiant d'un service après-vente au même titre que ses moteurs à piston et ses réacteurs d'avion. Ce fut le premier moteur-fusée homologué[8].

Le projet Super Sprite a Ă©tĂ© annulĂ© en octobre 1960 : son coĂ»t s'Ă©levait Ă  850 000 ÂŁ[9].

Applications

Notes

  1. (en) « Enterprise in Rocketry Activity at De Havilland Engine Co. », The Aeroplane,‎ (lire en ligne)
  2. (en) « More About the Super Sprite », The Aeroplane,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Super Sprite. The First British Production Type A.T.O. Rocket Motor », Flight,‎ , p. 183–188 (lire en ligne)
  4. (en) E. Ower et J. Nayler, High Speed Flight, Londres, Hutchinson's, , p. 97–98
  5. « Super Sprite », Flight,‎ , p. 392 (lire en ligne)
  6. (en) « Super Sprite », Flight,‎ , p. 298 (lire en ligne)
  7. (en) « Super Sprite », Flight,‎ , p. 337 (lire en ligne)
  8. (en) « Hydrogen Peroxide as a Source of Energy. », de Havilland Engine Co., (version du 15 février 2006 sur Internet Archive)
  9. (en) « Cancelled projects: the list up-dated », Flight,‎ , p. 262 (lire en ligne)
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