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Gloster Meteor

Le Gloster Meteor fut le premier avion à réaction militaire mis en service par le Royaume-Uni, et le seul avion de ce type utilisé par les forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut fabriqué à près de 4 000 exemplaires, dont une partie sous licence, et utilisé par une dizaine de pays, essentiellement durant les années 1950.

Gloster Meteor F.3
Vue de l'avion.
Un Meteor F.Mk.4 de la RAF

Constructeur Gloster Aircraft Ltd.
Rôle Avion de chasse
Premier vol
Mise en service
Nombre construits 4263
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Rolls-Royce W.2B/23C Welland 1
Nombre 2
Type turboréacteur
Poussée unitaire 906 kgp
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 13,11 m
Longueur 12,58 m
Hauteur 3,96 m
Surface alaire 34,74 m2
Masses
À vide 4 771 kg
Maximale 6 314 kg
Performances
Vitesse maximale 768 km/h (à 3 000 m)
Plafond 13 100 m
Armement
Interne 4 canons de 20 mm

Conception

À la suite de l'avancement des travaux de Frank Whittle sur les premiers réacteurs de conception anglaise, en 1940 le ministère de l'Air britannique émit une demande pour un avion de chasse propulsé par un réacteur. Gloster proposa alors un biréacteur (désigné G.41 en interne), qui fut accepté en novembre de cette même année.

Huit prototypes du Gloster Meteor furent réalisés, utilisant plusieurs des premiers réacteurs en cours de développement à l'époque : le Metrovick F.2 sur le troisième prototype, le De Havilland Halford H.1 sur le cinquième, le De Havilland Goblin sur le sixième, le Rolls-Royce Derwent Mk.I sur le huitième, et le Rolls-Royce W.2B sur tous les autres. Le premier prototype accomplit son vol inaugural le . L'avion était d'une conception plutôt conventionnelle et identique à celle de son équivalent allemand, le Me 262 : monoplace en métal à ailes basses et droites, équipé de deux nacelles moteurs, il disposait d'un train tricycle rétractable. Pressés par les rapports signalant l'avancement des travaux allemands, 20 Meteor Mk.I de présérie suivirent début 1944, propulsés par des Rolls-Royce W.2B / Welland Mk.I de 7,55 kN de poussée.

Meteor Mk.III

Un exemplaire fut échangé avec les Américains contre un Bell XP-59X Airacomet et quelques autres furent utilisés pour des essais, tandis que les autres furent mis en service en dans le Squadron 616 de la Royal Air Force. Le Meteor Mk.I était cependant sous-motorisé, ses canons s'enrayaient facilement, le pilote n'avait pas un champ de vision très étendu sur les côtés et l'arrière, et l'avion était lourd à piloter. En commencèrent les livraisons de la version Mk.III, avec une structure renforcée, plus de carburant, une verrière modifiée et des réacteurs Rolls-Royce Derwent Mk.I de 8,83 kN de poussée. Un combat simulé fut organisé avec un Hawker Tempest, et le Meteor s'avèra supérieur dans presque tous les domaines. Le Meteor Mk.III était la première version de série, produite à 210 exemplaires, et remplaça très vite le Mk.I.

Différents essais montrant que les nacelles des réacteurs posaient des problèmes aérodynamiques, celles-ci furent donc redessinées et allongées sur les derniers Mk.III construits. Désignée F.4, la version suivante reçut, en plus des réacteurs Rolls-Royce Derwent Mk.5 de 15,6 kN de poussée, des ailes tronquées, une structure renforcée et d'autres améliorations. À cause du flottement induit par la fin de la Seconde Guerre mondiale, la production de cette version ne commença pas avant 1947. La version F.8 effectua son premier vol le . Le fuselage était allongé de 76 cm pour corriger les problèmes de centre de gravité dont souffrait le Meteor depuis le début, et qui avaient conduit à installer jusqu'à 450 kg de lest dans la version F.4. Une nouvelle dérive résolut également des problèmes de stabilité. Enfin, des réacteurs Derwent Mk.8 de 16 kN de poussée, un siège éjectable et une nouvelle verrière furent installés. Cette version pouvait emporter deux bombes de 454 kg ou 16 roquettes.

Outre la version biplace d'entraînement Meteor T.7, deux versions de reconnaissance furent également construites : le FR.9 (Meteor F.8 avec une caméra dans le nez) et le PR.10 (Meteor F.8 sans canons avec 3 caméras et des ailes allongées). Il faut également ajouter un certain nombre de versions expérimentales et la conversion d'environ 350 avions en drones télécommandés pour l'entraînement au tir.

En 1950 apparut la version NF.11, construite par Armstrong-Whitworth : il s'agissait d'un chasseur de nuit / chasseur tout-temps dérivé du biplace T.7, avec un fuselage allongé de 1,50 m pour permettre l'installation d'un radar AI Mk. X dans le nez. Les canons étaient déplacés dans les ailes. Trois autres versions en furent dérivées :

  • le NF.12, avec des réacteurs Derwent Mk.9 de 16,9 kN de poussée et un fuselage à nouveau allongé pour installer un radar américain AN/APS-21,
  • le NF.13, avec un radiocompas, des entrées d'air agrandies, et mieux adapté à l'emploi dans des pays chauds,
  • le NF.14, encore allongé pour installer un radar AN/APQ-43, et équipé d'une nouvelle verrière offrant plus de visibilité.

Records

Le , un prototype de la version F.4 avec les canons démontés et des moteurs modifiés établit un nouveau record mondial de vitesse en atteignant 975 km/h. Presque un an plus tard, le , un Meteor F.4 avec des ailes tronquées (envergure réduite de 1,47 mètre) battit à nouveau le record avec 991 km/h.

Historique

Les Gloster Meteor Mk.I furent utilisés contre les bombes volantes allemandes V1. Les deux premières victoires furent obtenues le , et un total de quatorze V1 furent abattus avant l'arrêt des tirs allemands. Les Gloster Meteor Mk.III furent déployés aux Pays-Bas début 1945. Ils n'effectuèrent que des missions d'attaque au sol et avaient reçu l'ordre de ne pas survoler les territoires contrôlés par les Allemands, pour éviter que ceux-ci ne s'emparent d'éventuels avions abattus ou accidentés. Les Gloster Meteor n'eurent jamais l'occasion de combattre leurs équivalents allemands, les chasseurs biréacteurs Messerschmitt 262[1].

L'Australie déploya une centaine de Gloster Meteor F.8 lors de la guerre de Corée. D'abord utilisés pour escorter les bombardiers, les Meteor se révélèrent vite surclassés par les MiG-15, entre autres lors de la bataille aérienne de Suncheon. Dès la fin 1951, ne furent plus employés que pour des missions d'attaque au sol. Une trentaine d'avions furent perdus au combat.

Le , durant la tentative de coup d'état connue sous le nom de bombardement de la place de Mai, quatre Meteor de la force aérienne argentine abattent un North American T-6 Texan rebelle avant de se faire capturer de retour à leur base puis utiliser par les putschistes pour bombarder Buenos aires.

La Royal Air Force engagea ses Meteor PR.9 lors de la crise du canal de Suez en 1956.

L'Équateur acheta 12 exemplaires et les utilisa jusqu'aux années 1980 comme chasseur.

Les deux derniers exemplaires encore en service officiaient pour Martin-Baker, pour l'essai des nouveaux sièges éjectables, faisant de lui l'appareil le plus ancien de la RAF jusqu'en 1987.

Le dernier Gloster Meteor en état de navigabilité a effectué son dernier vol à l'aérodrome de Bruntinghorpe dans le Leicestershire en janvier 2019. Il a depuis rejoint la Classic British Jets Collection (en), où il est maintenu en état de marche[2].

Versions

Un Meteor NF.11 conservé en état de vol, ici photographié lors des journées portes ouvertes de la base aérienne de Twente, aux Pays-Bas, le .
Gloster Meteor T7
  • F.9/40 : Prototype équipé d'un moteur expérimental Power Jets W.2 ;
  • G.41 : Prototypes (8 exemplaires) ;
  • Mk.I : Version de présérie (20 exemplaires), équipés de moteurs Power Jets W.2 ;
  • Mk.III : Réacteurs Derwent I, nouvelle verrière, produit à (210 exemplaires). Vitesse de 793 km/h à 9 145 mètres[3]. Les premiers modèles étaient dotés d'un Power Jets W.2 ;
  • F.4 : Réacteurs Derwent Mk.5, ailes tronquées (753 exemplaires) ;
  • T.7 : Biplace d'entraînement (650 exemplaires) ;
  • F.8 : Réacteurs Derwent Mk.8, fuselage allongé, etc. (1 550 exemplaires dont 300 sous licence par Fokker) ;
  • FR.9 : Version de reconnaissance du F.8 (126 exemplaires) ;
  • PR.10 : Version de reconnaissance à haute altitude du F.8 (59 exemplaires) ;
  • NF.11 : Chasseur de nuit / chasseur tout-temps dérivé du T.7 (307 exemplaires) ;
  • NF.12 : Réacteurs Derwent Mk.9, nouveau radar (100 exemplaires) ;
  • NF.13 : Adaptée à l'emploi dans des pays chauds (40 exemplaires) ;
  • NF.14 : Nouveau radar, nouvelle verrière (100 exemplaires) ;
  • U.15 : Meteor F.4 convertis en drones (90 exemplaires) ;
  • U.16 : Meteor F.8 convertis en drones (250 exemplaires) ;
  • Trent Meteor : Meteor équipé de turbopropulseurs Rolls-Royce RB.50 Trent (un exemplaire).

Pays utilisateurs

Un Meteor de l'armée de l'air danoise, exposé au musée de l'aviation Dansk Veteranflysambling.

Voir aussi

Bibliographie

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0387-5), p. 92-93.
  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi (trad. de l'italien), Les avions, t. 5 : L'ère des engins à réaction, Paris/Bruxelles, Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », , 316 p. (ISBN 2-8003-0344-1), p. 143-145.

Article connexe

Lien externe

Notes et références

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