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Sangkum Reastr Niyum

Le Sangkum Reastr Niyum (en khmer : សង្គមរាស្រ្តនិយម), plus communĂ©ment appelĂ© Sangkum, Ă©tait une organisation politique cambodgienne, crĂ©ation du prince Norodom Sihanouk et qui lui a permis d’exercer le pouvoir de 1955 Ă  1970. Par analogie, on peut aussi dĂ©signer par ce terme la pĂ©riode de l’histoire du Cambodge qui va du (indĂ©pendance du pays) au (dĂ©position de Norodom Sihanouk), Ă©poque pendant laquelle le Sangkum fut un acteur clĂ© de la scĂšne politique[1].

Sangkum Reastr Niyum
Communauté socialiste populaire
(km) សង្គមរាស្រ្តនិយម
Présentation
Leader Norodom Sihanouk
Fondation
Disparition
Religion Bouddhisme Theravāda
Positionnement Centre Ă  centre droit
Idéologie Nationalisme khmer
Conservatisme
Social-démocratie
Royalisme
Socialisme bouddhiste (en)

Si plusieurs traductions existent concernant le nom du mouvement, le terme « Communauté socialiste populaire » semble communément admis[2] - [3] - [4] - [5] - [6] ; toutefois, on trouve également « Communauté du peuple »[7], ou Communauté qui aime le peuple-sujet[8].

Historique

L’indĂ©pendance acquise, Norodom Sihanouk s’aperçut rapidement que la fonction de roi Ă©tait honorifique et ne lui donnait pas les moyens de diriger le pays comme il l'entendait.

Le , afin de pouvoir mieux se consacrer Ă  la politique, le roi abdique en faveur de son pĂšre, Norodom Suramarit[9].

En , Norodom Sihanouk fonde le Sangkum Reastr Niyum dans le but de participer – et gagner – les Ă©lections parlementaires du 11 septembre, les premiĂšres depuis l’indĂ©pendance. Par analogie avec le terme socialiste, le nom du parti visait Ă  couper l'herbe sous le pied des partis de gauche[7], tout en s'appuyant sur trois principes traditionnels, la Race, la Religion et le TrĂŽne royal (Cheat, Sassna, Reach balang, en khmer : ជាតិ សាសនា រាជបល្ល័ង្ក)[8].

Les statuts du mouvement dĂ©clarait que « notre association doit rĂ©pondre aux aspirations du petit peuple, le vrai peuple du Royaume du Cambodge que nous aimons. Notre communautĂ© 
 veut lutter contre l’injustice, la corruption, les exactions, l’oppression et la trahison contre notre peuple et notre pays ». Tout membre du Sangkum devait s’engager Ă  ne pas faire partie d’une formation politique[10].

DĂšs le dĂ©part, le recrutement pour le Sangkum bat son plein dans les administrations provinciales et les officines gouvernementales. DĂ©but , les membres de diffĂ©rents partis monarchistes de droite se joignent au mouvement ; c’est tout d’abord le Parti de la rĂ©novation khmĂšre de Lon Nol (លន់ នល់) et Nhiek Tioulong (ញ៉ážčក áž‡ážŒážĄáž»áž„), alliĂ© Ă  Sihanouk depuis 1951, qui se dissout, suivi peu aprĂšs du Parti populaire de Sam Nhean (សម ញាណ) et de celui du Nord-Est victorieux de Dap Chhuon (ដាប ឈវន), un ancien rebelle Khmer Issarak (ខ្មែរងស្សរៈ) de la rĂ©gion de Siem Reap qui avait luttĂ© contre les autoritĂ©s coloniales et avait rejoint avec grand fracas le camp de Sihanouk Ă  la fin des annĂ©es 1940. Ce dernier est Ă©galement nommĂ© directeur de la sĂ©curitĂ© nationale – un nouveau titre – avec la responsabilitĂ© de superviser les Ă©lections, tĂąche dont il allait s’acquitter d’une maniĂšre singuliĂšre[11].

En effet, la police et la milice aux ordres de Dap Chhuon n’allait pas tarder Ă  multiplier les brutalitĂ©s et autres mesures d’intimidation. Alors que les caciques du Sangkum dĂ©ploraient devant l’ambassadeur des États-Unis la mort de deux de leurs militants en province, les actes Ă  l’encontre des partisans dĂ©mocrates et de la gauche communiste (Pracheachon, en khmer : បក្សប្រជាជន), qui n’étaient pas rendu publics, Ă©taient d’une toute autre ampleur. Plusieurs journaux indĂ©pendants furent fermĂ©s et leurs propriĂ©taires emprisonnĂ©s alors que dans les provinces, de nombreux communistes et dĂ©mocrates furent incarcĂ©rĂ©s puis libĂ©rĂ©s aprĂšs le scrutin, sans avoir Ă©tĂ© jugĂ©s. Ailleurs, des villageois Ă©taient rassemblĂ©s Ă  la pagode oĂč ils devaient jurer devant des moines de voter pour le Sangkum alors que dans certains districts, les candidats royalistes auraient Ă©tĂ© avertis par leur direction que pour garantir leur avenir, ils devaient assurer Ă  leur formation au moins 80 % des suffrages. Les bruits quant aux actes de violence qui se rĂ©pandaient Ă  travers le pays par le bouche Ă  oreille suffisaient dans la plupart des cas Ă  contenir les vellĂ©itĂ©s de contestation[12].

MĂȘme si les campagnes prĂ©cĂ©dentes avaient dĂ©jĂ  vĂ©cu des abus de toutes sortes, les exactions observĂ©es en 1955 Ă©taient d’une toute autre nature. Pour la premiĂšre fois l’appareil d’État, la famille royale et les mĂ©dias se liguaient pour dĂ©fendre une liste de candidats. De plus, le choix de certains candidats du Sangkum pouvait prĂȘter Ă  sourire ; Ă  Battambang, un responsable du Parti dĂ©mocrate se rappelait d’un « sino-khmer qui aurait eu du mal Ă  lire un seul mot de cambodgien » alors qu’à Svay Rieng, le mouvement Ă©tait reprĂ©sentĂ© par un jeune chanteur populaire de 19 ans qui avait attirĂ© l’attention de Sihanouk. Ailleurs, on rencontrait d’anciens membres du parti de la rĂ©novation khmĂšre, battus lors des Ă©lections prĂ©cĂ©dentes de 1947 et 1951[13].

Le mĂ©lange de terreur, de favoritisme, de propagande et de mĂ©pris pour les Ă©lites qui sĂ©vissait alors allait devenir monnaie courante dans les annĂ©es qui suivront. AprĂšs 1955, la contestation allait ĂȘtre Ă©touffĂ©e et les dissidents emprisonnĂ©s. MalgrĂ© tout, la campagne continuait et pour contrer les dĂ©mocrates, la presse proche du Sangkum dĂ©veloppait une approche originale du malaise social, prĂ©textant que les indigents devaient leur pauvretĂ© Ă  leurs mĂ©faits commis dans leurs vies prĂ©cĂ©dentes alors que les plus aisĂ©s jouissaient du fruit des bonnes actions de leurs existences passĂ©es. Cette affirmation allait par la suite devenir un des piliers du « socialisme bouddhiste » prĂŽnĂ© par le Sangkum[14].

Quand la date du scrutin arriva, le rĂ©sultat ne faisait aucun doute. Mais l’ampleur du score des candidats du Sangkum – crĂ©ditĂ© de 82 % des voix et la totalitĂ© des siĂšges –avait surpris la plupart des tĂ©moins de l’époque. Outre les irrĂ©gularitĂ©s dĂ©jĂ  citĂ©e et sous-estimĂ©es par les observateurs, le fait que 309 candidats concourraient pour 91 siĂšges explique en partie que beaucoup ne s’attendaient pas Ă  un tel raz de marĂ©e[15].

MĂȘme des dĂ©cennies aprĂšs les faits, il n’est pas possible de savoir quel score la formation sihanoukiste aurait obtenu sans les manƓuvres d’intimidation citĂ©e plus haut, mais il semble probable que le Sangkum aurait quand mĂȘme atteint une majoritĂ© confortable. Toutefois, le prince aurait dĂ» affronter une partie de l’assemblĂ©e rĂ©solument hostile. L’idĂ©e d’une telle opposition, mĂȘme stĂ©rile lui Ă©tait impensable et il aurait voulu en exclure toute possibilitĂ©. Devenu tout naturellement Premier ministre du Cambodge et grisĂ© par sa victoire, Sihanouk rĂ©unissait un congrĂšs du Sangkum Ă  Phnom Penh. Plusieurs milliers de membres votaient alors Ă  main levĂ©e la rĂ©forme constitutionnelle que le prince avait tentĂ© de faire accepter en dĂ©but d’annĂ©e. Cette rĂ©forme comprenait une Ă©mancipation des femmes, la crĂ©ation d’assemblĂ©e provinciales et la possibilitĂ© pour les Ă©lecteurs de rĂ©voquer leur dĂ©putĂ© si celui-ci ne leur donnait pas satisfaction. Ce vote Ă©vitait de devoir discuter ou modifier la rĂ©forme devant l’assemblĂ©e. Pour Sihanouk, le congrĂšs suivait le mode de fonctionnement de la dĂ©mocratie dans la GrĂšce antique et ces rĂ©unions allaient devenir courantes dans les annĂ©es Ă  venir[16].

La plupart des Cambodgiens Ă©taient alors prĂȘt Ă  accepter que leur monarque, ĂągĂ© de 33 ans rĂ©forme un rĂ©gime parlementaire dont ils n’avaient pas pu percevoir les avantages pendant les neuf annĂ©es Ă©coulĂ©es[17].

Le mouvement remporta Ă  nouveau les Ă©lections de 1958 et du , oĂč, seul parti reprĂ©sentĂ© il rafla Ă  nouveau la totalitĂ© des siĂšges.

Il restera au pouvoir jusqu’en 1970.

Plusieurs communistes importants tels Hu Nim (ហ៊ឌ នážčម), Hou Yuon (ហ៊ឌ យន់) et Khieu SamphĂąn (ខៀវ សំផន) acceptĂšrent des postes au sein du Sangkum. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, Khieu SamphĂąn – futur chef de l’État sous les khmers rouges – fut appelĂ© par Norodom Sihanouk pour mettre en Ɠuvre une sĂ©rie de rĂ©formes Ă©conomiques inspirĂ©es de la thĂšse qu’il avait soutenue en 1955 Ă  Montpellier.

À droite, alors que les rĂ©publicains progressistes du parti dĂ©mocratique – principale force politique avant la crĂ©ation du Sangkum – furent intĂ©grĂ©s dĂšs 1957, beaucoup de rĂ©publicains modĂ©rĂ©s choisirent de se retirer de la vie politique jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1970. D’autres dĂ©cidĂšrent de rejoindre Son Ngoc Thanh (សážșង ង៉ុកថាញ់) dans la clandestinitĂ©.

Norodom Sihanouk appela cette opposition armĂ©e de droite les « khmers bleus », par opposition aux opposants de gauche qui avaient eux aussi pris le maquis et qu’il appelait "khmers rouges". Toutefois, il semble que jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1960, la rĂ©pression de ces oppositions n’était pas trĂšs violente et que l’ensemble du pays bĂ©nĂ©ficiait d’une relative stabilitĂ©.

À partir du milieu des annĂ©es 1960, des lignes de fracture apparurent au sein du rĂ©gime. Les Ă©lections de 1966 amenĂšrent une victoire Ă©crasante de l’aile droite emmenĂ©e notamment par Lon Nol et le prince Sisowath Sirik Matak (ស៊ឞសុវត្ថិ សិរិមតៈ) ; Norodom Sihanouk y rĂ©pondit en crĂ©ant un contre-gouvernement de gauche - inspirĂ© du Cabinet fantĂŽme britannique - pour empĂȘcher l’éclatement du mouvement. La violence de la rĂ©pression contre les gens de gauche qui suivit, conduite par Lon Nol et l’armĂ©e au nom de Norodom Sihanouk, aliĂ©na le soutien des derniers communistes modĂ©rĂ©s, notamment la faction proche de Sihanouk et soutenue par le Vietnam et le ViĂȘt Minh. Les critiques publiques de Sihanouk Ă  l’encontre des « Khmer ViĂȘt Minh » aboutirent Ă  accroitre le pouvoir de l’aile dure du Parti Communiste du KampuchĂ©a emmenĂ©e par Pol Pot, fĂ©rocement antivietnamienne mais aussi antimonarchiste.

La rĂ©pression brutale des activistes de gauche aux frontiĂšres et Ă  l’intĂ©rieur du pays, notamment les rĂ©voltes paysannes de Samlaut (សម្លឌត), dans la province de Battambang au dĂ©but de 1967, prĂ©sageaient des exactions qui seront commises pendant la guerre civile cambodgienne.

Alors que l’instabilitĂ© politique se faisait croissante, Norodom Sihanouk fut dĂ©posĂ© le par Lon Nol et l’aile droite du parti contrĂŽlĂ©e par In Tam (ážąáŸŠáž·áž“ តាំ) et le prince Sisowath Sirik Matak. Les maquis de gauche se renforcĂšrent alors des partisans du monarque dĂ©chu et purent continuer la lutte en son nom.

Le Sangkum, quant Ă  lui ne se remettra pas de la dĂ©position de son fondateur et malgrĂ© la nomination le de Trinh Hoanh (ទិ្រញ វ៉ាញ) au poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral par le nouveau pouvoir, il disparaitra du paysage politique.

Une dizaine d’annĂ©es plus tard, des membres du Sangkum reviendront sur le devant de la scĂšne au cĂŽtĂ© de Norodom Sihanouk lors de la crĂ©ation du FUNCINPEC et de l’ArmĂ©e Nationale Sihanoukiste (ANS) qui contrĂŽla rapidement une large part de la population rurale cambodgienne dans les annĂ©es 1980.

Liste des gouvernements du Sangkum

Date Chef du gouvernement
DĂ©but Fin
Leng Ngeth (ឡេង ង៉ែត)
Norodom Sihanouk (នរោត្តម សឞហនុ)
Oum Cheang Sun (ážąáŸŠáž»áŸ† ឈាងស៊ុន)
Norodom Sihanouk (នរោត្តម សឞហនុ)
Khim Tit (ឃážčម ទិត)
Norodom Sihanouk (នរោត្តម សឞហនុ)
Sam Yun (សាន យន់)
Norodom Sihanouk (នរោត្តម សឞហនុ)
Sim Var (ស៊ážčម វ៉ា)
Ek Yi Oun (ឯក áž™ážžážąáŸŠáž»áž“)
Penn Nouth (ប៉ែន នុត)
Sim Var (ស៊ážčម វ៉ា)
Norodom Sihanouk (នរោត្តម សឞហនុ)
Pho Proeung (ផឌ ព្រឿង)
Penn Nouth (ប៉ែន នុត)
Norodom Sihanouk (នរោត្តម សឞហនុ)
Nhiek Tioulong (ញ៉ážčក áž‡ážŒážĄáž»áž„)
Chau Sen Cocsal (ចៅ សែនកុសល)
Norodom Kantol (នរោត្តម កន្តុល)
Lon Nol (លន់ នល់)
Son Sann (សážșន សាន)
Penn Nouth (ប៉ែន នុត)
Lon Nol (លន់ នល់)

Politique intérieure

Un mouvement au-dessus des partis

À la fondation du SRN, Norodom Sihanouk le dĂ©finissait comme un mouvement (les membres devaient renoncer Ă  appartenir Ă  tout groupe politique) et non comme un parti. Ce prĂ©cepte, trĂšs gaullien, n’empĂȘchait le Sangkum de fonctionner en fait comme un parti sihanoukiste.

Le mouvement affichait deux objectifs principaux : « rĂ©aliser l’unitĂ© des enfants de la patrie khmĂšre compromise par la prolifĂ©ration des partis politiques » (lĂ  encore on retrouve l’influence gaullienne) et « faire naĂźtre au Cambodge une vĂ©ritable dĂ©mocratie socialiste et Ă©galitaire ».

MĂȘme s’il se revendiquait du socialisme et qu’une partie de ses membres adhĂ©rait Ă  ce courant de pensĂ©e, il rassemblait aussi des personnes issues du conservatisme, du nationalisme, du Bouddhisme theravāda et mĂȘme d’une forme populiste de fascisme.

Il s’agissait en fait de passer par-dessus les partis et d’établir une dĂ©mocratie directe par le biais de vastes congrĂšs nationaux convoquĂ©s deux fois par an et qui devaient juger de l’action du prince, du gouvernement et des fonctionnaires. Dans la pratique, c’étaient des grands-messes qui cĂ©lĂ©braient et approuvaient la politique du prince.

Le socialisme bouddhique

Au pouvoir, le Sangkum se reconnaissait dans le « socialisme bouddhique », une notion assez abstraite qui tout en prĂ©tendant dĂ©fendre des buts progressistes et vouloir lutter contre l’injustice sociale, Ă©tait plus fondĂ©e sur le respect des valeurs religieuses et des traditions sociales cambodgiennes. Toutefois, mĂȘme si le bouddhisme Ă©tait au cƓur du systĂšme, les autres religions (islam, christianisme, 
) Ă©taient tolĂ©rĂ©es.

PlutĂŽt que de vouloir abolir la propriĂ©tĂ© privĂ©e, le « socialisme bouddhique » encourageait les riches Ă  donner aux pauvres afin de gagner des mĂ©rites qui leur serviront dans leurs vies futures. Les fonctionnaires se devaient d’ĂȘtre redevables auprĂšs du public, transparents financiĂšrement dans leurs affaires et Ă©taient encouragĂ©s Ă  prendre rĂ©guliĂšrement des congĂ©s pour se rapprocher du peuple des campagnes en s’adonnant aux travaux de la ferme. Norodom Sihanouk se faisait ainsi souvent photographier en train de labourer un champ lors de ses visites sur les chantiers des projets de dĂ©veloppement.

En rĂ©alitĂ©, la gestion Ă©conomique dĂ©veloppait une forme de « copinage socialiste » pas trĂšs Ă©loignĂ©e du clientĂ©lisme de certains systĂšmes capitalistes : les entreprises d’État Ă©taient crĂ©Ă©es et dirigĂ©es par des hauts dignitaires du Sangkum, souvent dans leur seul intĂ©rĂȘt et en toute opacitĂ©.

L’opposition

Les mĂ©thodes de Norodom Sihanouk consistaient Ă  tantĂŽt critiquer les adversaires lors de diffĂ©rentes rĂ©unions publiques, tantĂŽt de leur offrir des postes au sein du Sangkum afin de les faire participer Ă  la construction du pays. Elles avaient le double effet de crĂ©er des dissensions et d’intĂ©grer l’opposition dans le rĂ©gime. On peut dire que ces mĂ©thodes ont permis d’absorber beaucoup d’élĂ©ments de droite et du centre de la politique cambodgienne, ainsi que des sihanoukistes de gauche et des communistes modĂ©rĂ©s.

À gauche, seuls les adeptes de la ligne dure du Parti Communiste du KampuchĂ©a ne collaborĂšrent pas au rĂ©gime. À droite, les « Khmers SereĂŻ », antimonarchistes et nationalistes, commandĂ©s par Son Ngoc Thanh, avaient eux aussi pris le maquis oĂč ils Ă©taient soutenus principalement par la ThaĂŻlande et le Sud-Vietnam.

La communauté vietnamienne

Les conditions de vie des 400 000 Vietnamiens du Cambodge se dĂ©gradĂšrent notablement aprĂšs l’indĂ©pendance. Pour rester, ils devaient avoir une carte de rĂ©sident Ă©tranger et payer une taxe annuelle. De plus, les relations tendues avec le Vietnam incitĂšrent vingt mille d’entre eux Ă  retourner dans leur pays d’origine.

L’éducation

L’une de mesures phare du Sangkum fut de promouvoir la langue khmĂšre au dĂ©triment du français. DĂšs 1959, elle devient obligatoire dans l’enseignement primaire et Ă  partir de 1967 dans le secondaire. Seules les Ă©tudes supĂ©rieures Ă©taient encore dispensĂ©es en français.

Dans l’administration, la rĂ©forme pour faire du khmer la seule langue officielle est mise en place dĂšs 1957.

Une forte campagne d’alphabĂ©tisation vit le jour et de nombreux Ă©tablissements scolaires furent Ă©rigĂ©s. Il Ă©tait prĂ©vu qu’aucune Ă©cole ne devait ĂȘtre inaccessible aux enfants, chaque chef-lieu de canton devait possĂ©der son collĂšge, chaque province son lycĂ©e. Cette campagne vaudra au pays, Ă  la fin des annĂ©es 1960, une palme d’or de l’UNESCO.

NĂ©anmoins, le revers de la mĂ©daille est que ce systĂšme engendrera un nombre important de diplĂŽmĂ©s qui malheureusement ne pourront intĂ©grer le marchĂ© du travail d’un pays pas encore assez industrialisĂ©. Beaucoup, déçus, deviendront alors plus sensibles Ă  la propagande rĂ©volutionnaire.

Le développement économique

L’aide Ă©trangĂšre permit un essor que le pays n’avait encore jamais connu.

Un port en eaux profondes est édifié par la France en 1960 à Sihanoukville, qui permet un accÚs à la haute mer.

La Raffinerie de Sihanoukville est construite par la Société KhmÚre de Raffinage de Pétrole.

Une route, construite par les Américains et une voie de chemin de fer relient ce port à la capitale.

Des usines, grñce notamment à l’aide chinoise sortirent de terre, mais l’essor de l’industrie demeura globalement modeste.

Toutefois, malgrĂ© des exportations de riz qui progressent d’annĂ©e en annĂ©e, surtout grĂące au climat de paix qui rĂšgne, l’écart de niveau de vie se creuse entre les villes et les campagnes qui profitent moins du dĂ©veloppement.

Politique extérieure

Sur le plan international, une politique de neutralitĂ© avait Ă©tĂ© adoptĂ©e. Le Cambodge voulait alors donner l’image d’une « perle du Sud-est asiatique », d’un oasis de paix et de stabilitĂ© sociale au milieu des affres du second conflit indochinois qui affectait le reste de la rĂ©gion.

À la fin de 1954, des entrevues avec les premiers ministres indien Jawaharlal Nehru et birman U Nu, avaient convaincu Norodom Sihanouk de rejoindre le camp des non alignĂ©s. Il Ă©tait de plus rĂ©fractaire Ă  l’idĂ©e un temps entrevue de rejoindre une alliance avec les États-Unis dans laquelle ne manquerait pas de figurer la ThaĂŻlande et le Sud-Vietnam, les deux ennemis hĂ©rĂ©ditaires qui offraient de plus l’asile Ă  des opposants au monarque.

À la confĂ©rence de Bandung, en avril 1955, Norodom Sihanouk eut des conversations privĂ©es avec Zhou Enlai, premier ministre chinois, et PháșĄm Văn Đồng, ministre des affaires Ă©trangĂšres du Nord-Vietnam. Tous deux lui assurĂšrent que leurs pays respecteraient l’indĂ©pendance et l’intĂ©gritĂ© territoriale du Cambodge. Concernant les AmĂ©ricains, son expĂ©rience auprĂšs des Français l'amena Ă  conclure que les États-Unis, comme la France, devraient un jour quitter l’Asie du Sud-est. De ce point de vue, la prĂ©sence occidentale dans la pĂ©ninsule indochinoise n’était qu’une parenthĂšse dans les processus d’expansion du Vietnam et de la ThaĂŻlande au dĂ©triment du Cambodge. La ThaĂŻlande, notamment, n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  rĂ©clamer les provinces du Nord-ouest qu’elle avait occupĂ©es au dĂ©but du XXe siĂšcle et dans les annĂ©es 1940. Elle avait mĂȘme investi le temple de Preah Vihear avant de devoir le rendre en 1962, Ă  la suite de la dĂ©cision de la Cour internationale de justice d’en attribuer la jouissance au Cambodge. De leur cĂŽtĂ©, les Sud-Vietnamiens contestaient les frontiĂšres maritimes. De ce fait, les accords avec le Nord-Vietnam et les liens Ă©troits avec la Chine Ă  la fin des annĂ©es 1950 et durant toutes les annĂ©es 1960 permettaient de contrer cette dynamique.

Les accords avec la Chine, prĂ©sentaient des avantages pour les deux parties. Norodom Sihanouk espĂ©rait que PĂ©kin pourrait contrecarrer les prĂ©tentions vietnamiennes et thaĂŻlandaises sur le Cambodge. La Chine, en retour, voyait dans la poursuite du non alignement du Cambodge un bon moyen d’éviter de se retrouver isolĂ©e dans la rĂ©gion face aux États-Unis et Ă  leurs alliĂ©s. Quand Zhou Enlai visita Phnom Penh en 1956, il demanda aux 300 000 reprĂ©sentants de la communautĂ© chinoise de coopĂ©rer au dĂ©veloppement du Cambodge, de se tenir Ă  l’écart de la politique et d’adopter la citoyennetĂ© cambodgienne. En 1960, les deux pays signĂšrent un traitĂ© d’amitiĂ© et de non-agression. Lorsque plus tard, des dissensions apparaĂźtront entre l’URSS et la Chine, les relations sino-cambodgiennes contribueront Ă  refroidir celles entre Phnom Penh et Moscou.

La Chine n’était pas la seule puissance auprĂšs de qui Norodom Sihanouk cherchait de l’aide. En effet, la demande cambodgienne pour bĂątir la nation et amĂ©liorer sa sĂ©curitĂ© incitait le prince Ă  chercher de l’assistance hors d’Asie et d’accepter tout donneur pour peu qu’il ne cherche pas Ă  menacer la souverainetĂ© nationale. Avec cette idĂ©e, le monarque se tourna dĂšs 1955 vers les États-Unis et nĂ©gocia une aide militaire de financement et d’équipement pour les Forces ArmĂ©es Royales KhmĂšres. Un groupe amĂ©ricain de conseil en aide militaire s’établit Ă  Phnom Penh pour superviser la livraison et l’utilisation du matĂ©riel amĂ©ricain qui arrivait des États-Unis. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, l’aide de Washington constituait 30 % du budget de la dĂ©fense cambodgienne et 14 % des importations du pays.

Mais les relations avec les États-Unis tournĂšrent assez vite Ă  l’orage. Les officiels amĂ©ricains, aussi bien Ă  Washington qu’à Phnom Penh, sous-estimaient le prince, le prenant pour un personnage fantasque qui nĂ©gligeait la menace du communisme asiatique. La dĂ©fiance Ă©tait rĂ©ciproque et plusieurs raisons faisaient craindre Ă  Norodom Sihanouk que l’assistance ne lui devienne prĂ©judiciable.

Une de ces raisons Ă©tait l’ascendant grandissant des États-Unis sur les forces armĂ©es cambodgiennes. La livraison de l’équipement et la formation du personnel cambodgien avaient permis de tisser des liens entre les conseillers amĂ©ricains et les militaires du royaume khmer. Les officiers des deux nations partageaient la mĂȘme apprĂ©hension vis-Ă -vis de l’expansion du communisme dans l’Asie du Sud-est. Norodom Sihanouk considĂ©rait que dans son pays, les FARK Ă©taient l’appui le plus puissant Ă  Washington. Le prince craignait aussi que beaucoup de hauts gradĂ©s de droite, conduits par Lon Nol deviennent trop puissants et Ă  cause de leur affinitĂ© avec les États-Unis et fassent basculer le Cambodge dans le camp amĂ©ricain.

Une seconde raison Ă©tait la recrudescence des survols de l’espace aĂ©rien par des avions sud-vietnamiens et amĂ©ricains ainsi que les incursions rĂ©pĂ©tĂ©es de troupes sud-vietnamiennes sur le territoire, Ă  la poursuite d’insurgĂ©s ViĂȘt-Cong qui se repliaient au Cambodge quand la pression militaire contre eux devenait trop forte. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, la rĂ©pĂ©tition de ces problĂšmes sensibles contribua Ă  dĂ©tĂ©riorer encore plus les relations entre Phnom Penh et Washington.

Une troisiĂšme raison Ă©tait que le prince soupçonnait les services secrets amĂ©ricains de vouloir l’évincer au profit d’un responsable plus proche de leurs vues. Ces craintes furent confortĂ©es quand, en 1959, le gouvernement prĂ©tendit avoir dĂ©couvert un complot visant Ă  renverser Norodom Sihanouk. La conspiration aurait impliquĂ© plusieurs chefs cambodgiens soupçonnĂ©s de sympathie avec les AmĂ©ricains. À leur tĂȘte aurait figurĂ© Sam Sary, chef des Khmers Serey basĂ©s au Sud-Vietnam, Son Ngoc Thanh, l’ancien dirigeant nationaliste exilĂ© en ThaĂŻlande et Dap Chhuon, le gouverneur militaire de la province de Siem Reap. Un autre complot, prĂ©tendument fomentĂ© par Dap Chhuon, aurait prĂ©vu d’instaurer un État « libre » comprenant les provinces de Siem Reap, de Kampong Thum et les rĂ©gions mĂ©ridionales du Laos alors contrĂŽlĂ©es par la droite laotienne aux ordres du prince Bou Oum.

Ces raisons firent croĂźtre la suspicion de Norodom Sihanouk et finalement amenĂšrent Ă  dĂ©tĂ©riorer les relations entre Phnom Penh et Washington. En novembre 1963, le prince accuse les États-Unis de soutenir les activitĂ©s subversives des Khmers Serey depuis la ThaĂŻlande et le Sud-Vietnam et annonce l’arrĂȘt immĂ©diat du programme d’aide amĂ©ricain au Cambodge. Les relations continuĂšrent de se dĂ©grader et la rupture intervint le , lorsqu’il n’était plus possible de nier les violations frĂ©quentes de l’espace aĂ©rien par l’aviation sud-vietnamienne et amĂ©ricaine et les nombreux accrochages entre l’armĂ©e de la RĂ©publique du Vietnam et les troupes ViĂȘt-Cong dans les zones frontaliĂšres cambodgiennes.

Dans le mĂȘme temps, les relations entre d’un cĂŽtĂ© le Cambodge, de l’autre le Nord-Vietnam et le Sud-Vietnam ainsi que la rupture avec Washington montrent les efforts faits par Norodom Sihanouk pour s’adapter aux rĂ©alitĂ©s gĂ©opolitiques du Sud-est asiatique et laisser son pays en dehors du conflit qui s’envenimait dans le Vietnam voisin. Au milieu des annĂ©es 1960, ces efforts penchĂšrent en faveur de HanoĂŻ, alors que le gouvernement de SaĂŻgon basculait de plus en plus vers l’anarchie. Dans les villes, l’administration de Ngo Dinh Diem et des rĂ©gimes militaires qui lui succĂ©dĂšrent devenait de moins en moins efficaces et stables, alors que dans les campagnes, les forces gouvernementales perdaient irrĂ©mĂ©diablement du terrain au profit des insurgĂ©s soutenus par HanoĂŻ. À Phnom Penh, on doutait de la viabilitĂ© Ă  court terme du Sud-ViĂȘt Nam, ce qui amena la politique Ă©trangĂšre cambodgienne Ă  changer de bord. Tout d’abord, les relations diplomatiques avec SaĂŻgon furent rompues le . En mars 1964, Norodom Sihanouk annonce son intention d’établir des relations diplomatiques avec le Nord-Vietnam et de nĂ©gocier un accord frontalier directement avec HanoĂŻ. Ces plans ne pourront toutefois pas ĂȘtre rapidement menĂ©s Ă  bien, car les Nord-Vietnamiens prĂ©cisĂšrent au prince que tous les litiges concernant la frontiĂšre avec le Sud-ViĂȘt Nam devaient ĂȘtre rĂ©glĂ©s directement avec le Front National de LibĂ©ration du Sud-ViĂȘt Nam (FLNSV). Les tractations avec le front s’ouvrirent au milieu de 1966 et aboutirent Ă  la reconnaissance de l’inviolabilitĂ© de la frontiĂšre un an plus tard. Le Nord Vietnam ne fut pas long Ă  suivre. Le Cambodge devint le premier pays Ă©tranger Ă  reconnaitre le Gouvernement RĂ©volutionnaire Provisoire du FNLSV, le . Norodom Sihanouk fut aussi le seul chef d’État Ă©tranger Ă  assister aux obsĂšques d’Ho Chi Minh, le dirigeant Nord-Vietnamien dĂ©cĂ©dĂ© le .

À la fin des annĂ©es 1960, alors qu’il prĂ©serve ses relations avec la Chine et le Nord-Vietnam, Norodom Sihanouk, dans un nouveau souci d’équilibre, renoue des liens avec l’Occident. Il s’agit lĂ  d’une nouvelle tentative du prince visant Ă  s’adapter Ă  la situation en Asie du Sud-est. Les Nord-Vietnamiens et les forces ViĂȘt-Cong accentuaient l’implantation de leurs sanctuaires en territoire cambodgien, lequel territoire Ă©tait aussi le terminus de la piste Ho Chi Minh, leur route d’approvisionnement depuis le Nord-Vietnam. La neutralitĂ© du Cambodge Ă©tait de ce fait mise Ă  mal et la Chine, occupĂ©e par sa rĂ©volution culturelle, ne pouvait intervenir auprĂšs d’HanoĂŻ. À l’est, le Sud-ViĂȘt Nam, contre toute attente ne s’était pas effondrĂ©, mĂȘme lors de l’offensive du TĂȘt en 1968, et le gouvernement du prĂ©sident Nguyen Van Thieu arrivait Ă  stabiliser un pays ravagĂ© par la guerre. Le gouvernement de Phnom Penh commençait aussi Ă  ressentir les effets de la fin de l’aide Ă©conomique et militaire des États-Unis, qui de 1955 Ă  1963 avait fourni pour prĂšs de 400 millions de dollars de matĂ©riel. Le manque de piĂšces de rechange n’était pas compensĂ© par la faible qualitĂ© et les trop petites quantitĂ©s de produits soviĂ©tiques, chinois et français.

À la fin de 1967 et au dĂ©but de 1968, Norodom Sihanouk fit savoir qu’il ne formulerait pas d’objection en cas de poursuites des forces communistes par les troupes sud-vietnamienne ou amĂ©ricaine sur le territoire cambodgien. Washington, dans le mĂȘme temps, acceptait de suivre les recommandations du commandement militaire au Vietnam et, en mars 1969, ordonna une sĂ©rie de bombardements aĂ©riens (nommĂ© « opĂ©ration Menu ») contre les sanctuaires cambodgiens des Nord-Vietnamiens et des troupes du ViĂȘt-Cong. Que ces bombardements aient Ă©tĂ© autorisĂ©s ou non a alimentĂ© nombre de controverses, et les affirmations de l’administration Nixon comme quoi Norodom Sihanouk les aurait « permis » sinon « encouragĂ©s » sont contestĂ©es par plusieurs sources, dont le journaliste britannique William Shawcross. D’un point de vue diplomatique, toutefois, l’opĂ©ration Menu n’empĂȘcha pas les relations bilatĂ©rales d’aller Ă  leurs termes. Le , Richard Nixon envoya une note au prince Norodom Sihanouk dans laquelle il affirmait que les États-Unis reconnaissaient et respectaient « la souverainetĂ©, la neutralitĂ© et l’intĂ©gritĂ© territoriale du royaume du Cambodge dans ses frontiĂšres actuelles ». Peu aprĂšs, le , des relations diplomatiques pleines et entiĂšres sont rĂ©tablies entre Phnom Penh et Washington.

Bilan

Les opinions sur le Sangkum et Norodom Sihanouk restent trĂšs partagĂ©es et suscitent souvent nostalgie ou rancƓur.

Certains font remarquer qu’il a Ă©normĂ©ment contribuĂ© Ă  impliquer les Cambodgiens dans la dĂ©mocratie et le dĂ©crivent comme un mouvement pragmatique qui a essayĂ© d’apporter le dĂ©veloppement au Cambodge.

D’autres, essentiellement Ă  gauche et parmi les opposants de Norodom Sihanouk, y ont vu un mouvement conservateur qui a utilisĂ© l’autoritarisme pour se maintenir au pouvoir. Si le caractĂšre autocratique du pouvoir du monarque ne fait aucun doute, il faut toutefois le replacer dans le contexte de l’époque, qui Ă©tait, surtout dans les pays nouvellement indĂ©pendants, aux "pĂšres de la nation" qui profitait du besoin de consolider la cohĂ©sion nationale pour exercer un pouvoir personnel et museler l’opposition.

Il est d’autre part indĂ©niable que la pĂ©riode du Sangkum gĂ©nĂšre chez la plupart des Cambodgiens qui l’ont connue, une certaine nostalgie, notamment vue la relative stabilitĂ© des annĂ©es 1955 – 1965, surtout quand on compare aux pĂ©riodes qui suivront.

Force est de constater que Norodom Sihanouk avait su redonner un sursaut de fierté nationale à son peuple.

AprÚs le rÚglement de la crise politique en 1991 et la restauration du roi Norodom Sihanouk en 1993, on vit fleurir plusieurs partis politiques cambodgiens qui voulaient utiliser le terme "Sangkum" pour faire référence à cette période.

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Sangkum » (voir la liste des auteurs).
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  • François Ponchaud, Une BrĂšve Histoire du Cambodge, SiloĂ«, (ISBN 978-0300102628)
  • UniversitĂ© de Sherbrooke - Chefs de l'Etat cambodgiens
  • Alain Forest (dir.) et al., Cambodge contemporain, Les Indes savantes, , 525 p. (ISBN 9782846541930)

Notes et références

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