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Rue des Francs-Bourgeois

La rue des Francs-Bourgeois est située à Paris, dans le quartier du Marais, marquant la limite entre le 3e et le 4e arrondissement.

3e, 4e arrts
Rue des Francs-Bourgeois
Voir la photo.
Vue vers l'est.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 3e
4e
Quartiers Archives
Arsenal
Saint-Gervais
DĂ©but Place des Vosges
Fin Rue des Archives
Morphologie
Longueur 705 m
Largeur 8 Ă  13 m
Historique
Création 1500
DĂ©nomination Des Francs-Bourgeois
GĂ©ocodification
Ville de Paris 3833
DGI 3820
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
rue des Francs-Bourgeois
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Situation et accès

Elle va de la place des Vosges au carrefour de la rue Rambuteau et de la rue des Archives.

Cette rue sépare en partie les 3e et 4e arrondissements de Paris, les numéros impairs appartenant au 4e et les pairs au 3e. Les velléités d'élargissement de la voirie parisienne au XIXe siècle ont obligé à bâtir les immeubles de cette époque en retrait de l'alignement ancien de la rue. Beaucoup de vieux bâtiments y subsistant, les ruptures d'alignement sont fréquentes au long de la rue, formant des recoins qui servent généralement au stationnement.

  • Vues de la rue
  • En direction de la rue Payenne.
    En direction de la rue Payenne.
  • La rue des Francs-Bourgeois, vers la Place des Vosges.
    La rue des Francs-Bourgeois, vers la Place des Vosges.
  • No 9 : boutiques dans une vieille maison.
    No 9 : boutiques dans une vieille maison.
  • No 39 : boutique dans une ancienne maison.
    No 39 : boutique dans une ancienne maison.

Ce site est desservi par la ligne (M) (8) à la station de métro Chemin Vert, par la ligne (M) (1) à la station Saint-Paul et par les lignes (M) (1) (11) à la station Hôtel de Ville.

Origine du nom

Son nom provient de « maisons d'aumônes » ouvertes dans cette rue pour de pauvres gens qui étaient exemptés de taxes en raison de leur indigence[1].

Historique

Cette rue qui est attestée dès le XIVe siècle, est citée sous le nom de « rue des Francz bourgeois » dans un manuscrit de 1636.
Cette vieille rue qui longeait en partie l'enceinte de Philippe Auguste, se nomma d'abord « rue des Poulies », « rue des Viez Poulies » ou « rue des Vieilles Poulies », « rue Richard des Poulies », « rue Ferri des Poulies », à cause de ses métiers de tisserands. Elle a pris son nom actuel après que furent fondées, en 1334, des « maisons d'aumônes » dont les occupants, affranchis de taxes en raison de leurs faibles ressources, étaient appelés « francs-bourgeois », et dont l'une, qui se nommait « maison des Francs-Bourgeois », était un hôpital pour bourgeois miséreux.

Ancien carrefour de la rue des Francs-Bourgeois (« rue de Paradis ») et de la rue des Archives (« rue de la chapelle de Braques ») vers 1550 (plan de Truschet et Hoyau).

La partie à proximité de la « rue du Grand Chantier » (rue des Archives actuelle) portait le nom de « rue de Paradis » sur le plan de Truschet et Hoyau de 1550.

Elle fut prolongée en 1545, parmi les voies créées pour desservir le lotissement de la culture Sainte-Catherine, sous le nom de rue Neuve-Sainte-Catherine de la rue des Trois-Pavillons, actuelle rue Elzévir, à la rue de la Couture Sainte-Catherine, actuelle rue de Sévigné, puis en 1549 jusqu'à la rue de l'égout, actuelle rue de Turenne[2].

La partie de la rue entre la rue de Turenne et la place des Vosges était la rue de l'Écharpe.

Rue des Francs-Bourgeois (façade du 19 place des Vosges). Ancienne rue de l'Écharpe. Mars 2021.

En 1609, Vassalieu constate la persistance de deux odonymes puisqu'il la nomme dans son entier « rue des Poulies ou Franc Bourgeois ». « Rue du Paradis » est alors toujours le nom de la partie qui s'étend à l'est de la Vieille Rue du Temple.

On donna à la rue le nom de « rue des Francs Citoyens » pendant la Révolution, sans pourtant que le vocable « bourgeois » ne renvoie de quelque façon aux institutions d'Ancien Régime.

DĂ©molition de maisons rue des Francs-Bourgeois Ă  Paris
Johan Barthold Jongkind, 1868.
Musée d'Art de La Haye.

À l'origine, la rue des Francs-Bourgeois allait de la rue Vieille-du-Temple à la rue Payenne. Sous le Second Empire, son nom fut donné aux rues qui la prolongeaient et dont les noms disparurent de ce fait : rue de Paradis-au-Marais, entre la rue Vieille-du-Temple et l'actuelle rue des Archives, rue Neuve-Sainte-Catherine, entre les rues Payenne et de Turenne et rue de l'Écharpe entre la rue de Turenne et la place des Vosges.

Les voies qu'elle a absorbées au XIXe siècle, dans le prolongement du tronçon historique, sont presque toutes de la même époque.

Longtemps les hôtels et bâtiments qui la bordent ont été occupés par des ateliers et des industries qui en rendaient la fréquentation peu agréable ; cette rue est désormais une voie très commerçante avec de nombreux magasins de mode haut de gamme.

En 2018, l'intersection avec la rue Vieille-du-Temple prend le nom de « place Monique-Antoine ».

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

La rue abrite de nombreux hĂ´tels particuliers :

  • No 1 : l'immeuble actuel, qui date de 1929, se trouve Ă  l'emplacement d'un pavillon construit en 1607 Ă  l'arrière de la place des Vosges qui avait Ă©tĂ© classĂ© monument historique le 22 septembre 1922 avec l'ensemble de la place des Vosges.
  • Nos 2 : immeuble de la fin du XVIIe siècle refaçadĂ© vers 1800.
  • Nos 3 Ă  19 (cĂ´tĂ© impair) : maisons du XVIIe siècle.
  • No 8 : hĂ´tel d'Argouges de la première moitiĂ© du XVIIe siècle. Plaque commĂ©morative indiquant le lieu comme logement de Louis Daniel Beauperthuy durant ses Ă©tudes.
  • No 12 : emplacement de la caserne des Francs-Bourgeois qui fut occupĂ©e par la gendarmerie[3].
  • No 14 : Ă  partir de , de retour de Bordeaux, le rĂ©volutionnaire Jean-Lambert Tallien y habite[4].
La voie longe ensuite la façade latérale de l'hôtel Carnavalet (côté pair) et celle de l'hôtel d'Angoulême Lamoignon (côté impair). L'entrée du premier est situé rue Sévigné, celui du second rue Pavée. Le jardin de l'Hôtel-Lamoignon - Mark Ashton, accessible par la rue des Francs-Bourgeois, est ouvert au public.
  • Nos 20 (et 1 et 3, rue Payenne) : emplacement occupĂ© de 1632 Ă  1687 par un des corps de bâtiment du couvent des Petites-Cordelières ou religieuses de Sainte-Claire de la NativitĂ©-de-JĂ©sus, une dĂ©pendance du couvent des Cordelières du faubourg Saint-Marcel. Le porche ouvrait sur la rue PavĂ©e[1] (voir Ă  cette adresse).
  • No 24: Isidore Kargeman, un des Enfants d'Izieu, y habite avec son père, Szlama Krgeman, et sa mère, Sonia Kargeman. Ils sont tous les trois dĂ©portĂ©s Ă  Auschwitz, oĂą ils sont assassinĂ©s.
  • No 26 : hĂ´tel Mortier de Sandreville, appelĂ© Ă©galement « hĂ´tel Mortier », « hĂ´tel de Sandreville » ou « hĂ´tel Le Meyrat[1] » : construit en 1585, puis remaniĂ© en 1767, il est classĂ© depuis 1981 comme monument historique[5].
  • No 28 : campus « Le Marais Â» du groupe IONIS.
  • EntrĂ©e du campus IONIS au no 28.
    Entrée du campus IONIS au no 28.
  • Façade, cĂ´tĂ© rue.
    Façade, côté rue.
  • EntrĂ©e de l'hĂ´tel particulier.
    Entrée de l'hôtel particulier.
  • Nos 29 bis et 31 : hĂ´tel d'Albret. La première pierre de cet Ă©difice est posĂ©e par le connĂ©table Anne de Montmorency vers 1550. Devenu la propriĂ©tĂ© d'Henri du Plessis-GuĂ©nĂ©gaud, il subit des transformations sous la direction de François Mansart. GuĂ©nĂ©gaud le cède Ă  son beau-frère, CĂ©sar PhĹ“bus d'Albret. En 1700, la façade est refaite en l'Ă©tat actuel par Vautrain. Ă€ la fin du XVIIIe siècle, l'hĂ´tel est transformĂ© en atelier de fabrique de luminaires. Il est rachetĂ© par la ville de Paris en 1989. Après restauration, il devient le siège de la direction des affaires culturelles de la ville de Paris.
  • EntrĂ©e du no 29 bis (hĂ´tel d'Albret).
    Entrée du no 29 bis (hôtel d'Albret).
  • EntrĂ©e de l'hĂ´tel d'Albret au no 31.
    Entrée de l'hôtel d'Albret au no 31.
  • EntrĂ©e de l'hĂ´tel d'AlmĂ©ras au no 30.
    Entrée de l'hôtel d'Alméras au no 30.
  • No 33 : hĂ´tel Barbes, ancien hĂ´tel de SerĂ©, datant du XVIIe siècle. Le bâtiment sur rue est dĂ©truit en 1868 et remplacĂ© par un immeuble en retrait correspondant Ă  l'alignement de la rue dĂ©cidĂ© Ă  cette Ă©poque. Le bâtiment arrière qui jouxte l'actuel jardin des Rosiers menacĂ© de dĂ©molition en 1961 fut sauvĂ© grâce Ă  une pĂ©tition des Amis du Marais. Cet hĂ´tel abrita, de 1701 Ă  1713, François-Joseph de SerĂ© (ou Jean-Joseph[6] de SerĂ©), connu aujourd'hui sous le nom de Jean de SerrĂ© de Rieux (1668-1747)[7], conseiller au Parlement de Paris, poète (Les Dons des enfans de Latone, 1734), « grand amateur, surtout de la musique italienne[8] », et protecteur du compositeur Jean-Baptiste Morin (1677-1745), crĂ©ateur de la « cantate françoise ». De leur collaboration est nĂ©, en [9], le Divertissement (ou « petit opĂ©ra »)[10] intitulĂ© La Chasse du cerf.
  • Nos 34 et 36 : hĂ´tel de Poussepin, Centre culturel suisse,
  • Nos 35 et 37 : hĂ´tel de Coulanges et Maison de l'Europe de Paris. Le jardin des Rosiers - Joseph-Migneret est accessible par le hall de la Maison de l'Europe Ă  ces numĂ©ros.
  • EntrĂ©e de l'hĂ´tel de Coulanges.
    Entrée de l'hôtel de Coulanges.
  • Base de la cheminĂ©e d'usine au no 39.
    Base de la cheminée d'usine au no 39.
  • No 39 : la SociĂ©tĂ© des Cendres (1866), usine de fonderie oĂą l'on rĂ©cupĂ©rait les mĂ©taux prĂ©cieux se trouvant parmi les dĂ©chets des bijoutiers et orfèvres. RĂ©habilitĂ© en 2014 en magasin de vente de vĂŞtements[11]. Au sous-sol, un petit musĂ©e expose quelques Ă©lĂ©ments de l'ancienne installation[12] (outils, meules et machines). Une cheminĂ©e de 35 mètres de hauteur dressĂ©e au cĹ“ur du magasin mais invisible depuis la rue a aussi Ă©tĂ© conservĂ©e. Le livre La sociĂ©tĂ© des cendres (Ă©d. Studyrama, 2014) raconte l'histoire du site[13].
  • No 44 : hĂ´tel HĂ©rouet (au coin de la rue Vieille-du-Temple), ayant appartenu Ă  Jean HĂ©rouet.
  • No 47 : emplacement des anciens hĂ´tels Le Noirat et de Ligny, dĂ©molis en 1939 et remplacĂ©s par l'immeuble actuel en briques rouges, Ĺ“uvre de l'architecte Henri Bans.
  • No 51 : pour accĂ©der aux entrĂ©es A, B, C et D de leur immeuble, les rĂ©sidents doivent emprunter une allĂ©e en Ă©querre allant de la rue de l’AbbĂ©-Migne Ă  la rue des Blancs-Manteaux.
    • Dans la fiction, le 51, rue des Francs-Bourgeois est reconnaissable sous l’appellation « 53, rue des Citoyens » (dont les entrĂ©es passent de 4 Ă  6 : A-F) sous la plume du romancier Jacques Roubaud[14] : la rue des Francs-Bourgeois a portĂ© le nom de « rue des Francs-Citoyens » sous la RĂ©volution[15] et l’écrivain s’est intĂ©ressĂ© au nombre 53[16], ainsi qu’au nombre 6 (et plus spĂ©cialement Ă  la sextine).
  • Le no 51 de la rue des Francs-Bourgeois est apposĂ© au coin de la rue de l’AbbĂ©-Migne, accompagnĂ© de conseils pour s’orienter.
    Le no 51 de la rue des Francs-Bourgeois est apposé au coin de la rue de l’Abbé-Migne, accompagné de conseils pour s’orienter.
  • Plaque signalant l’entrĂ©e de l’église.
    Plaque signalant l’entrée de l’église.
  • No 57 vu de la rue.
    No 57 vu de la rue.
  • Tour Pierre-Alvart surmontĂ©e d'une partie plus rĂ©cente.
    Tour Pierre-Alvart surmontée d'une partie plus récente.
  • Vestiges de la tour restaurĂ©e en 2014.
    Vestiges de la tour restaurée en 2014.
  • No 56 : maison Claustrier, bâtie sur les plans de Mansart de Sagonne, et hĂ´tel de Fontenay, occupĂ© par le Service interministĂ©riel des archives de France.
  • No 58 : hĂ´tel Le Tonnelier de Breteuil, datant de 1626, annexĂ© Ă  l'hĂ´tel de Soubise en 1862.
  • No 58 bis : hĂ´tel d'Assy, ancien hĂ´tel Marin de la Châtaigneraie, de 1701, Ă©galement annexĂ© Ă  l'hĂ´tel de Soubise.
  • No 60 : hĂ´tel de Soubise (Archives nationales).
  • HĂ´tel de Soubise au no 60.
    HĂ´tel de Soubise au no 60.

Notes et références

  1. Jacques Hillairet, Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re Ă©d. 1960), 1 476 p., 2 vol. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117) T1, p. 548.
  2. Danielle Chadych, Le Marais : Ă©volution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 637 p. (ISBN 978-2-84096-683-8), p. 427-428
  3. Manuel de l'Ă©tranger Ă  Paris et aux environs.
  4. Isabelle Calabre, « Paris d'en haut et d'en bas », p. 17, in « Votre quartier sous la Révolution », Le Nouvel Obs Paris - Île-de-France, no 2213, semaine du 5 au 11 avril 2007, p. 12-21.
  5. « Hôtel Mortier de Sandreville », notice no PA00086152, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. Paris. BnF, Ms. fr. 32933, folio 181 v°. Seule apparition ancienne (1735) du prénom de Jean.
  7. François Turellier, « Le compositeur orléanais Jean-Baptiste Morin », Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, nouvelle série, no 115, juin 1997 ; Jean-Baptiste Morin, compositeur français, thèse, Paris-Sorbonne, 1999.
  8. SĂ©bastien de Brossard, Catalogue, p. 25.
  9. Pierre Dole, Jean-Baptiste Morin et la genèse de la cantate française, mémoire de maîtrise, Paris-Sorbonne, 1989.
  10. Nathalie Berton, Le Petit Opéra (1668-1723). Aux marges de la cantate et de l’opéra, thèse, Université de Tours, 1996.
  11. « La dernière usine du Marais en travaux », www.youtube.com.
  12. « Fils patrimoine », www.magaliroucaut.com.
  13. Bernard Hasquenoph, « Quand Paris était peuplé d’usines », sur louvrepourtous.fr, (consulté le ).
  14. Jacques Roubaud, La Belle Hortense, Paris, Ramsay, 1985 : voir le plan des lieux reproduit au chapitre 7 (« Le narrateur ») ; édition Seuil, coll. « Points », 1996 (ISBN 978-2-02-024546-3), plan en p. 71.
  15. « Rue des Francs-Bourgeois », site de la ville de Paris, www.v2asp.paris.fr (page consultée le 23 novembre 2015).
  16. Jacques Roubaud a publié 53 jours, roman inachevé de Georges Perec, publié à titre posthume en 1989.

Bibliographie

  • BĂ©atrice de Andia, La Rue des Francs-Bourgeois, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, 1992 (ISBN 2-90511-843-1), p. 244-247.
  • Alexandre Gady, Le Marais. Guide historique et architectural, Paris, Éditions Le passage, 2002, 368 p. (ISBN 978-2847420050).
  • Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, Paris, Éditions Princesse, 1978, 256 p. (ISBN 2-85961-019-7), p. 150.
  • Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos, Le Guide du Patrimoine, Paris, Hachette, 1994, 587 p. (ISBN 2-01016-812-7), p. 94-95.
  • Michel Poisson, Paris monuments, Minerva, 463 p. (ISBN 2-8307-0442-8), p. 95.
  • La sociĂ©tĂ© des cendres, Ă©d. Studyrama, 2014.

Annexes

Article connexe

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