Blancs-Manteaux
Le terme Blancs-Manteaux est, à l'origine, le surnom donné à Paris de 1258 à 1277, à l'ordre mendiant des serviteurs de la Sainte Vierge en raison de la couleur de leur habit blanc.
Après la suppression de l'ordre, ce surnom de « Blancs-Manteaux » est donné aux Guillemites, puis aux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. Ce terme s'applique aujourd'hui, à Paris, dans le quartier du Marais à une église, à une rue, à un ancien marché et à un théâtre.
Utilisation du nom des Blancs-Manteaux
Lieux publics
Å’uvres artistiques
- Rue des Blancs-Manteaux, chanson écrite par Jean-Paul Sartre, musique de Joseph Kosma
- La première des Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet par Jean-François Parot s'intitule L'Énigme des Blancs-Manteaux (Lattès, 2000 réédité en poche)
Historique
Le couvent et son église
En 1258, Saint Louis donne à l'ordre des serviteurs de la Sainte Vierge un couvent situé à Paris dans l'actuel IVe arrondissement, rue de la Parcheminerie, l'actuelle rue des Blancs-Manteaux qui porte encore leur nom[1]. L'ordre est suspendu en 1274 à la suite du deuxième concile de Lyon[2]. Le monastère est attribué aux moines de l’ordre de Saint-Guillaume. Ils portent un habit entièrement noir mais le surnom de « Blancs-Manteaux » reste attaché à ce lieu, et les Guillemites sont désormais désignés sous l'appellation de Blancs-Manteaux[3]. En 1618, le couvent est réformé par les Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur.
Une première église parallèle à la rue des Blancs-Manteaux est inaugurée en 1397 par Charles VI qui réside tout près dans l'hôtel Saint-Pol. Elle est reconstruite de 1685 à 1690 perpendiculairement à la rue cette fois, mais reste inachevée car sans façade. À la suite de la Révolution, elle est ouverte, en 1801, au culte et devient une église paroissiale tandis que la rue des Guillemites est percée à travers le cloître (1802). En 1863, Baltard lui donne enfin une façade : celle de l'église des Barnabites dans l'île de la Cité. Un bombardement détruit en 1944, outre les vitraux de l'église, l'immeuble qui avait remplacé le bâtiment principal du couvent. Sur l'emplacement du cloître est finalement aménagé le square Charles-Victor-Langlois qui est bordé à l'est par un nouvel immeuble de rapport (1955)[3].
L'espace culturel
Dans le cadre du réaménagement de la capitale à la suite de la Révolution, et plus précisément à l'initiative de la création de cinq marchés parisiens, un marché couvert est édifié de 1813 à 1819 rue Vieille-du-Temple, au début même de la rue des Blancs-Manteaux.
Ce marché occupe l'ancien hôtel d'O qui avait été reconverti en hospice. Cet hôtel avait la particularité d'avoir des entrées sur trois rues, ce qui permit d'ouvrir trois nouvelles rues qui bordent depuis le marché :
- la rue des Hospitalières-Saint-Gervais à l'arrière,
- la rue du Marché-des-Blancs-Manteaux, dont chacun des deux tronçons relient la rue Vieille du Temple à la rue des Hospitalières-de-Saint-Gervais.
Le marché est reconverti en 1992 en espace culturel municipal qui accueille notamment des manifestations temporaires.
Notes et références
- Cf. Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, Payot/Rivages, 1993.
- Ordo Servorum Mariae
- Danielle Chadych, Le Marais, Parigramme, 2005
Voir aussi
Bibliographie
- Dom Michel Germain, Matériaux du Monasticon Gallicanum, ms. Latin 11820, 3 planches (voir)
Liens externes
- Épitaphier du vieux Paris, depuis le moyen âge jusqu'à la fin du XVIIIe siècle Par Marie-André-Alfred-Émile Raunié (1854-1911), tome II, 1893. Notice « Couvent des Blancs-Manteaux ». Sur le site de la BnF (page 25)