François Mansart
François Mansart, né le à Paris et mort le [1] dans la même ville, paroisse Saint-Paul, est un architecte français.
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Décès |
(Ă 68 ans) Paris |
Activité | |
Parentèle |
Jules Hardouin-Mansart (petit-neveu) |
Mouvement | |
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Maître |
Il est considéré comme le principal précurseur de l’architecture classique en France.
Biographie
Né dans le faubourg Saint-Victor, il est le fils d’Absalon Mansart, maître charpentier au service du roi[2], et de Michelle Le Roy, elle-même issue d’une famille d'architectes et d'ingénieurs dont Philibert Le Roy, l'architecte du Versailles de Louis XIII[3]. Il est le quatrième de sept enfants. Son père meurt en 1610 alors qu’il n’est âgé que de 12 ans[1].
Formation
De 1612 à 1617, sculpteur et architecte de la ville de Rennes. C'est à cette occasion qu'il rencontre Salomon de Brosse et Charles du Ry (de)[3]. De 1618 à 1621, représentant son oncle Marcel Le Roy, il mène les travaux de reconstruction du Pont-Neuf de Toulouse sur les plans de Jacques Lemercier. En 1621 il part en Normandie pour accomplir une mission semblable sur le pont de Rouen[4].
Son oncle lui laisse une totale autonomie, ces constructions marquent l'achèvement de sa formation[3] - [1].
Mansart n'a pas eu l'occasion d'aller en Italie car il ne pouvait pas interrompre son activité[5], il a donc appris l'architecture grâce à sa vaste bibliothèque qui lui faisait connaître l'architecture française du XVIe siècle et l'architecture italienne[6].
Carrière
Sa première réalisation notable est la façade de l'église des Feuillants, dont il fournit le dessin en 1623[1]. Cette composition rencontre un certain succès[3] en son temps et est très inspirée de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais (1616) de Salomon de Brosse[7] - [5]. La même année il participe à la rénovation du château de Berny[1]. Cette rénovation plaît à Jean de Choisy, chancelier du duc d'Orléans, qui décide de lui confier la construction du château de Balleroy en 1631. Ce château présente déjà toutes les particularités du style de Mansart, les volumes sont pyramidants, les toits sont écrêtés et coiffés de lanternons et l'escalier est suspendu grâce à une importante maîtrise de la stéréotomie[7]. Cette composition reprend le plan du château du Plessis-Belleville (1628) qu'il avait réalisé, il reprend également le même système d'escalier en pierre de taille logé dans un pavillon central[8]. De plus, il crée ici une terrasse côté cour et côté jardin, ce qui ouvre le château sur le jardin; cette formule est très souvent reprise par la suite[5]. En 1634, Gaston d'Orléans décide de faire appel à lui pour créer un nouveau château de Blois dont seulement une partie a été réalisée (il s'agit de l'actuelle aile Gaston d'Orléans), il s'agit d'un projet colossal abandonné en 1638, à la naissance du futur roi Louis XIV car Gaston d'Orléans cesse dès lors d'être l'héritier du trône[7]. Ici aussi il emploie des toits écrêtés, et réalise une composition pyramidante[7]. En 1641, René de Longueil fait construire son château de Maisons par Mansart, qui reprend de nombreux éléments du château de Balleroy et qui établit véritablement la renommée de l'architecte et qui devient un véritable modèle pour l'architecture ultérieure, comme l'indique Jacques-François Blondel dans son Cours d'Architecture (1771). La renommée de l'architecte s'établit aussi sur les frais de construction qu'il occasionne, en effet il n'hésite pas à détruire ce qu'il juge mal construit pour le reconstruire, c'est ainsi qu'après avoir construit une aile du château de Maisons, il la fit détruire et reconstruire pour obtenir un résultat le satisfaisant[9]. L'arrestation de René de Longueil fait suspendre les travaux, qui reprennent en 1658[5]. Finalement, alors que ses constructions sont très appréciées, le chantier du Val-de-Grâce, qui lui avait été confié en 1645, lui est repris et donné à Jacques Lemercier en raison des frais que son exigence engendrait[3].
Fin de vie
À sa mort, de maladie, au 5 rue Payenne à Paris, où il avait toujours vécu, François Mansart a été inhumé à Saint-Paul[10].
Il ne s’était pas marié et n’eut pas d’enfants.
Ĺ’uvres
François Mansart est crédité des réalisations suivantes :
Châteaux et palais
- 1623-1627 : Château de Berny
- 1627-1628 : Château de Pamfou
- 1628-1630 / 1655-1656 : Château du Plessis-Belleville
- 1631 : Château de Balleroy
- 1631-1632 : Château de Montrouge
- 1631-1649 : Château de Coulommiers en Brie (parachèvement)
- 1633-1662 : Château de Pontchartrain
- 1635-1638 : Aile Gaston d’Orléans du château de Blois, construite pour Gaston d’Orléans et qui servira de modèle pour le Palais du Luxembourg
- 1638-1651 : Château de Limours (avant-cour et jardins)
- 1639-1642 : Château de Chambord (travaux pour Gaston d'Orléans)
- 1642-1643 : Château du Haut-Fontenay à Fontenay-le-Fleury
- 1641-1650 / 1658-1660 : Château de Maisons-Laffitte, reconnu comme le chef-d’œuvre de Mansart et un modèle d’architecture classique, copié dans toute l’Europe
- 1644-1645 : Galerie Mazarine de l'actuelle Bibliothèque nationale, site Richelieu
- 1644-1666 : Château de Fresnes
- 1646-1648 : Château de Petit-Bourg (jardins)
- 1648-1652 : Hôtel de Guénégaud (Paris, rive gauche)
- 1656-1659 : Château de la Ferté à Reuilly
- vers 1660 : Château de Gesvres à Crouy-sur-Ourcq[11]
- vers 1660 : Château de Soisy
- Premiers plans (repris par Hardouin-Mansart) du château de Pomponne[12]
- Plusieurs projets inachevés pour l'aménagement du palais du Louvre , dont une nouvelle façade orientale (1664-1666)[13]
- Château de Guiry, à Guiry-en-Vexin, achevé en 1665.
- Château de Villette à Condécourt, achevé vers 1669 par son neveu, Jules Hardouin-Mansart
Édifices religieux
- 1623-1625 : Façade de l'église du couvent des Feuillants de Paris
- 1632-1634 : Temple du Marais (ancienne chapelle du couvent de la Visitation Sainte-Marie), à Paris. Sa construction a été assurée par l’entrepreneur maître-maçon Michel Villedo
- 1632-1637 : La Visitation du Faubourg Saint-Jacques
- 1645-1646 : Église Notre-Dame du Val-de-Grâce, à Paris
- 1657-1665 : "portail" de l'Ă©glise des Minimes
HĂ´tels particuliers et maisons
- 1631-1632 : HĂ´tel de Montmorency, rue Sainte-Avoye
- 1635-1650 : Hôtel de la Vrillière "renommé" Hôtel de Toulouse, siège actuel de la Banque de France (1635), et sa Galerie dorée, pour Louis Ier Phélypeaux à Paris
- 1642-1643 : HĂ´tel de Chavigny, rue du Roi-de-Sicile
- 1642 : La maison de Mansart, rue Payenne
- 1644 : Hôtel de Blérancourt, place Royale
- 1648 : HĂ´tel de Jars, rue de Richelieu
- après 1648 - vers 1660 : Hôtel de Guénégaud du Plessis
- 1651-1653 : Hôtel de Guénégaud, rue des Archives à Paris
- avant 1651-1665 : Hôtel de Condé au faubourg Saint-Germain
- avant 1652 : Hôtel dit de Châteauneuf, rue Coquillière, Paris
- 1653-1658 : Hôtel de La Bazinière, quai Malaquais
- 1660-1661 : Hôtel Carnavalet, surélévation de trois ailes de l'hôtel du XVIe siècle et création d'un escalier (v. 1650)
- 1660-1664 : Maison de La Bazinière à Issy
Autels
- 1624-1628 : Autel de Saint-Martin-des-Champs
- 1628 : Autel de la Vierge dans la cathédrale Notre-Dame de Paris
Monuments funéraires
- 1655-1657 : Tombeau de Nicolas de Bailleul
- 1656 : Tombeau des L'Aubespine
- 1664-1665 : Mausolée des Bourbons à Saint-Denis (projet)
Postérité
François Mansart était un architecte français connu pour la noblesse et la majesté de son architecture. Il s’efforçait de perfectionner les modèles de l’Antiquité et avait un profil précis et correct. Il était également doué pour concevoir la distribution générale d’un plan. Cependant, certains lui ont reproché d’être tombé dans la pesanteur en s’éloignant de l’élégance et de la grâce caractéristiques du siècle de François Ier et en exagérant la noblesse et la dignité pour donner plus de grandeur à ses édifices. Malgré cela, il avait un esprit solide, une imagination féconde, le sentiment du beau et une aversion pour le mauvais goût. Il était également modeste et souvent insatisfait de ses dessins, même lorsqu’ils étaient appréciés par les connaisseurs. La plupart des nombreux édifices érigés par Mansart ont presque tous disparu et ne sont connus que par les gravures ou par une liste laissée par Charles Perrault. Aujourd’hui, pour apprécier le talent de François Mansart, il ne reste plus que le château de Maisons-Laffitte, gravé en sept planches par Mariette, la façade restaurée de l’hôtel Carnavalet à Paris, le temple protestant du Marais et l’hôtel de Guénégaud.
Mansart a popularisé l’usage des mansardes. Les mansardes sont des fenêtres en saillie sur un toit en pente qui permettent d’aménager des pièces sous les combles. Elles sont souvent associées à l’architecture française du XVIIe siècle.
François Mansart a vécu au XVIIe siècle (1598-1666) et a été considéré comme l’un des premiers architectes français. Parmi les autres architectes célèbres de son temps, on peut citer Louis Le Vau, Claude Perrault et Jules Hardouin-Mansart.
Notes et références
- Jacques Marec, « François Mansart, précurseur de l'architecture classique en France », sur www.maisonslaffitte.net, (consulté le ).
- Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, A. Daly fils et Cie, , 842 p. (lire en ligne), p. 415.
- Éditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - François Mansart », sur www.larousse.fr (consulté le ).
- Costa, 1994, p. 463.
- Jean-Pierre Babelon et Claude Mignot, François Mansart : le génie de l’architecture, Paris, Gallimard, , 303 p. (ISBN 2-07-011592-5).
- Encyclopédie de l'art, Paris, Librairie générale française, (ISBN 978-2-253-13025-3), p. 629.
- Jean-Marie Pérouse de Montclos, Histoire de l'architecture française. De la Renaissance à la Révolution, Paris, Mengès, , 511 p. (ISBN 2-85620-374-4).
- Claude Mignot, « Le château du Plessis-Belleville : François Mansart copie François Mansart », Bulletin Monumental, no 3,‎ , p. 209-220 (lire en ligne).
- (en) Gerhard Gietmann, Catholic Encyclopedia, vol. 9, (lire en ligne), François Mansard.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. 2, Paris, Les Éditions de Minuit, , p. 479.
- « Etudes Mansart Architecture XVIIe-XVIIIe Recherche et communication patrimoniale », sur e-monsite.com (consulté le ).
- Rémi Mathis, « Travaux au château de Pomponne » Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), dir. A. Gady, Paris, Maison des sciences de l'homme, 2010, p. 305-306.
- Jean-Claude Daufresne, Louvre & Tuileries: architectures de papier, Paris, Liège/Bruxelles, Mardaga, 1987, p. 61-66 ; William Peter Jackson Smith, « MANSART FRANÇOIS - », Encyclopædia Universalis [en ligne], "Projets pour le Louvre et la chapelle des Bourbons à Saint-Denis".
- « Hôtels de Guénégaud et de Mongelas ; Club de la chasse et de la nature ».
Annexes
Bibliographie et sources
- Philippe Cachau, Les Mansart. Trois générations de génies de l'architecture, 2021, lire en ligne : http://philippecachau.e-monsite.com/pages/mes-etudes.html
- Claude Mignot, François Mansart : un architecte artiste au siècle de Louis XIII et de Louis XIV, Paris, Le Passage, , 238 p. (ISBN 978-2-84742-344-0, lire en ligne)
- Jean-Pierre Babelon et Claude Mignot, François Mansart, le génie de l'architecture, Paris, Gallimard, .
- Georges Costa, « François Mansart à Toulouse », in Bulletin Monumental, 1994-4, p. 459-470, (lire en ligne).
- Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, André, Daly fils et Cie, , p. 395-6.
- Anatole de Montaiglon, « La Mansarade, satire contre François Mansart suivi d'un arrêt de Louis XIV en faveur de la gravure », Archives de l'art français, 2e série, t. 2,‎ , p. 242-266 (lire en ligne).
- Charles Perrault, « François Mansart architecte », Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, Paris, Antoine Dezallier, t. 1,‎ , p. 87-88 (lire en ligne)
- Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, Michaud frères, , p. 502-3.
- Victor Ruprich-Robert, L’Église et le monastère du Val-de-Grâce, Paris, Ve A. Morel et Cie, , p. 81-9.
Articles connexes
- Une mansarde, ou toit « à la Mansart », contient terrasson et brisis
- Les architectes Jules Hardouin-Mansart et Pierre Delisle-Mansart ses petits-neveux et ont ajouté son nom de famille aux leurs par opportunisme.
- Les architectes Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne et Jean Mansart de Jouy sont ses arrière-arrière-petits-neveux.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) British Museum
- (en + sv) Nationalmuseum
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- http://philippecachau.e-monsite.com
- François Mansart, précurseur de l’architecture classique en France
- François Mansart sur Structuræ