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Rue des Acacias (Paris)

La rue des Acacias est une rue du 17e arrondissement de Paris.

17e arrt
Rue des Acacias
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Rue des Acacias vue depuis l'avenue Mac-Mahon.
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Situation
Arrondissement 17e
Quartier Ternes
DĂ©but Place Yvon-et-Claire-Morandat
Fin 35, avenue Mac-Mahon
Morphologie
Longueur 420 m
Largeur 15 m
GĂ©ocodification
Ville de Paris 0042
DGI 0045
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue des Acacias
GĂ©olocalisation sur la carte : 17e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 17e arrondissement de Paris)
Rue des Acacias
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Situation et accès

La rue commence au 36, avenue de la Grande-Armée, plus précisément place Yvon-et-Claire-Morandat, elle rencontre ensuite la rue Villaret-de-Joyeuse, la villa de la Grande-Armée, la rue du Colonel-Moll, la villa Guizot, elle passe entre l'avenue Carnot et la rue d'Armaillé, puis au bout de la rue de l'Arc-de-Triomphe et du passage des Acacias pour se terminer au 35, avenue Mac-Mahon.

Origine du nom

Son nom vient de la présence d'une ancienne plantation d'acacias dans la rue, elle figure sous ce nom dès 1825 sur le plan cadastral correspondant[1].

Historique

Rue des Acacias en 1820, sur le plan de Girard.

Ouverte en 1814, la « rue des Acacias » est une des plus anciennes rues du quartier alors sur le territoire de Neuilly-sur-Seine[2]. À l'époque, c'était la pleine campagne et la rue n'était qu'un chemin qui permettait de rejoindre la rue des Dames-de-Montmartre (aujourd'hui rue Poncelet) à la route de Saint-Germain (aujourd'hui avenue de la Grande-Armée).
Rattachée à Paris en 1860, la voie garde son nom d'origine[2].

Les acacias formaient deux rangées d’arbustes qui couraient sur toute la longueur de cette rue et ce jusqu'aux environs de 1880, date à laquelle ils ont disparu (peut-être par la faute de Haussmann, ou peut-être à la suite des grands froids de 1879)[3]. Ils n’ont jamais été replantés (il faut noter qu'à de rares exceptions près, les avenues de Paris sont arborées mais pas les rues).

En 1875, l'avenue Mac-Mahon[4] a été ouverte, au carrefour de la rue avec la route de Neuilly (aujourd'hui avenue des Ternes). Elle formait l'une des radiantes montant jusqu'à la place de l’Étoile.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 1 : cet immeuble aurait hĂ©bergĂ© dans les annĂ©es 1980 l'Ă©nigmatique Baron noir, pilote d'un mystĂ©rieux avion fantĂ´me survolant Paris Ă  très basse altitude, tous feux Ă©teints, une fois la nuit tombĂ©e[5].
  • No 3 : immeuble oĂą est nĂ© Jean Dutourd et oĂą son père avait son domicile et son cabinet de chirurgien-dentiste[6].
  • No 10 : Roland Garros y a vĂ©cu dans une chambre de bonne[7].
  • Nos 16 et 31 : deux petits bâtiments Ă  un seul Ă©tage, des survivants du dĂ©but des constructions dans la rue. Ils figurent Ă  l’identique, sur des cartes postales de 1900.
  • Entre les nos 13 et 15, c’est-Ă -dire exactement Ă  l'emplacement actuel de la rue du Colonel-Moll se trouvaient jusqu’en 1910 les remises et les Ă©curies de L'Urbaine et la Seine. Ce dĂ©pĂ´t dit de l’Étoile Ă©tait l’un des plus importants dĂ©pĂ´ts de la compagnie avec ses nombreux chevaux (en 1884, on y comptait plus de 180 voitures)[8].
  • No 17 : un immeuble Art dĂ©co construit en 1931 par Jean Beaugrand.
  • No 27 : cet immeuble de six Ă©tages est censĂ©, selon la chanson de Mireille et Jean Nohain (27 rue des Acacias), abriter au septième Ă©tage la chambre d'une certaine Ida.
  • No 32 : BĂ©atrix Excoffon, rĂ©sidente Ă  cette adresse, rĂ©quisitionne pour les besoins du club de la Boule Noire, une association fĂ©ministe pendant la Commune de Paris, un appartement dans cet immeuble[9] - [10].
  • No 45 : l’archiduc autrichien en exil Guillaume de Habsbourg-Lorraine (1895-1948) y loua un appartement en [11], avant de fuir la France en 1935.
  • No 45 bis : ancien cinĂ©ma Studio des Acacias ouvert en 1933 avec 310 places. Il ferme en 1936 pour devenir le CinĂ©rire des Ternes qui fermera de nouveau en 1941. Il se transformera en CinĂ©-Acacias, et enfin il redeviendra Studio des Acacias en 1982 pour fermer dĂ©finitivement en 1984[12]. Le rez-de-chaussĂ©e est aujourd'hui une supĂ©rette et les Ă©tages abritent l'ambassade du NĂ©pal.
  • No 54 : au fond de la cour, Ă  gauche, une ancienne Ă©curie a Ă©tĂ© transformĂ©e en salle de boxe dans les annĂ©es 1930. Elle a reçu les plus grands noms du noble art : Carpentier et Cerdan, notamment, qui avaient conquis leurs titres salle Wagram, de l’autre cĂ´tĂ© de l’avenue Mac-Mahon (sur laquelle s'ouvrait un passage murĂ© depuis). Un studio de photo nommĂ© le Studio Mac Mahon y est fondĂ© en 1954, il Ă©tait cĂ©lèbre dans la grande couture, de Marc Bohan et de Louis FĂ©raud Ă  Pierre Cardin. C’est lĂ , aussi qu’une nouvelle presse est nĂ©e : Salut les copains, Lui, Mademoiselle Ă‚ge Tendre … Toutes les grandes stars de l’époque yĂ©-yĂ© — Johnny, Sylvie, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Claude François, Sheila — y ont trouvĂ© leur première image publique. C’est dans ce studio que Daniel Filipacchi, grand reporter pour Match, et Jean-Marie PĂ©rier ont enfantĂ© des mythes[13] (la « Photo du siècle » y fut prise). Aujourd'hui modernisĂ© et hyper Ă©quipĂ©, le studio travaille pour la mode, la communication, la presse, la publicitĂ©, la vidĂ©o, le web…
  • No 54 : au fond de la cour, Ă  droite, juste en face, une ancienne salle de bal devenue un atelier qui crĂ©Ă©e et restaure des objets en laque depuis près d'un siècle[14]. Cet atelier fut crĂ©Ă© en 1919 par Louis Midavaine après la Grande Guerre pendant laquelle il est grièvement blessĂ© aux jambes et au bassin. Il est soignĂ© dans un hĂ´pital en Allemagne, oĂą il dĂ©couvre le travail de la laque auprès d'ouvriers chinois, venus protĂ©ger les hĂ©lices des avions allemands. Après l'armistice, Louis rentre en France. MalgrĂ© son Ă©tat, il dĂ©cide de fonder un atelier de laque et engage des artisans qui, comme lui, sont des mutilĂ©s de guerre. Ensemble, ils font prospĂ©rer leur entreprise[15]. Son fils puis sa petite-fille lui succèdent. L'atelier est encore aujourd'hui incontournable dans le monde de la laque et il a reçu le label EPV (Entreprise du patrimoine vivant). Il reste l'un des derniers laqueurs de Paris.
  • No 56 : passage des Acacias.
  • EntrĂ©e de cochers dans un dĂ©pĂ´t de l'Urbaine en 1884
    Entrée de cochers dans un dépôt de l'Urbaine en 1884.
  • Ours ateliermidavaine
    Panneau Aux Ours de l'atelier Midavaine.
  • Faisan atelier midavaine
    Faisans de l'atelier Midavaine.
  • La rue des Acacias vers 1910.
    La rue des Acacias vers 1910.

Les autres acacias de Paris

Acacias dans le Jardin des Plantes
Acacias dans le Jardin des plantes.
  • Ă€ partir de 1790 a Ă©tĂ© ouverte une « grande rue des Acacias » dans le 7e arrondissement de Paris proche de l'hĂ´pital Necker; elle fut renommĂ©e « rue Bertrand » en 1847, puis en 1963, « rue du GĂ©nĂ©ral-Bertrand[16] ».
  • Ă€ Montmartre existait une « rue des Acacias », renommĂ©e depuis « rue d'Orsel ».
  • Dans le bois de Boulogne, la longue allĂ©e de Longchamp (km) qui va de la porte Maillot jusqu'Ă  l’hippodrome de Longchamp s'est appelĂ©e autrefois « allĂ©e des Acacias ». C'Ă©tait l'une des allĂ©es les plus frĂ©quentĂ©es et Ă©lĂ©gantes (ce nom figure sur de nombreux plans et cartes postales anciens mais il est aujourd'hui tombĂ© en dĂ©suĂ©tude).
  • Au cimetière du Père-Lachaise, il y a un « chemin des Acacias » Ă  l'angle du chemin MassĂ©na, oĂą se trouve la tombe du marĂ©chal Ney, avec sa statue en pied.
  • Jusqu’en 1936, au niveau du no 21 de la rue s’ouvrait l'impasse des Acacias, renommĂ©e depuis « villa Guizot ».
  • Au no 56, on trouve le passage des Acacias qui est long de 36 m et large de 3,5 m. Il se termine vers l'avenue Mac-Mahon par un escalier de 8 marches.

Le 27, rue des Acacias en chanson

Poster de Columbia pour un disque de Mireille (1930).

27, rue des Acacias est le titre d'un chanson écrite en 1933 par Jean Nohain, mise en musique et chantée pendant des années par Mireille[17]. La chanson débute par :

Le 2, c'est une boulangerie
Le 6, c'est un brocanteur
Le 12, c'est une charcuterie
Le 16, un marchand de couleurs

Il ne faut cependant pas prendre la description de la rue des Acacias pour autre chose que de la poésie. En effet, les amateurs d'histoires d'amour immortelles risquent fort d'être déçus : elle chante « Y'a qu'au septième qu'il y a de l'ivresse » mais au no 27 il n'y a que 6 étages ; le boulanger est au no 31, le brocanteur au no 41, le charcutier au no 27 et il y a certes un atelier de laque mais il est au no 54 et ne vend pas de couleurs[18].

Références

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re Ă©d. 1960), 1 476 p., 2 vol. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117).
  2. Correspondance des anciens noms de rues de Neuilly-sur-Seine et nouveaux noms de rues de Paris 17e
  3. L'hiver 1879 est le plus froid jamais recensé en France (au moins depuis l’hiver 1709). La Seine est entièrement prise par les glaces, comme également le lac Léman. Au dégel, les débâcles sur la Seine et la Loire occasionnent d’énormes dégâts : le pont des Invalides qui est emporté par des glaçons de plus d’un mètre d’épaisseur, « voir en ligne » (consulté le ).
  4. Elle célèbre le comte Patrice de Mac Mahon (1808-1893), elle a donc été baptisée de son vivant, alors qu’il occupait la fonction de président la République.
  5. Largement raconté dans Paris mon village Rue des Acacias sur le site apophtegme.com.
  6. L’académicien Jean Dutourd raconte la vie du quartier dans son deuxième roman, Le Déjeuner du lundi, publié en 1947 par Robert Laffont.
  7. Jean-Pierre Lefèvre-Garros, Roland Garros. La tête dans les nuages, la vie aventureuse et passionnée d'un pionnier de l'aviation, Ananké/Lefrancq, , p. 32-33.
  8. « Détails sur l'histoire de la Compagnie parisienne de voitures L’Urbaine », sur www.cparama.com, (consulté le ).
  9. « Excoffon Béatrix [née Euvrie Julia] », sur Le Maitron, (consulté le ).
  10. Edith Thomas, Les pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 227
  11. Snyder 2013, p. 184.
  12. Studio des Acacias,« voir en ligne sur le site Paris et ses cinémas de quartier disparus » (consulté le ).
  13. Site du Studio Mac Mahon, « Studio Mac Mahon » (consulté le ).
  14. L'atelier et son histoire, « voir en ligne » (consulté le ).
  15. Un film, Quand la guerre sera loin, diffusé sur France 3 le 1er février 2014, retrace cette épopée.
  16. Le nom de cette dernière proviendrait de Victor, Lambert, Joseph Bertrand (1857-1931), héros de la Première Guerre mondiale. C'est aussi le nom de la rue où Marcel Proust situait l'hôtel particulier de Swann dans la Recherche.
  17. « Danièle Evenou, 27, rue des Acacias et petit trou de mémoire », Le Petit Conservatoire de la chanson du 17 août 1974, INA (voir et écouter en ligne).
  18. Texte de la chanson 27, rue des Acacias, « voir en ligne » (consulté le ).
  • Timothy Snyder (trad. de l'anglais par Olivier Salvatori), Le Prince rouge : les vies secrètes d'un archiduc de Habsbourg [« The Red Prince: The Secret Lives of a Habsburg Archduke »], Paris, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 384 p. (ISBN 978-2-07-013972-9).

Articles connexes

Liens externes

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