Marc Bohan
Marc Roger Maurice Louis Bohan, né le à Paris, est un grand couturier français ayant passé une trentaine d'années chez Dior.
Nom de naissance | Marc Roger Maurice Louis Bohan |
---|---|
Naissance |
Paris |
Nationalité | Française |
Pays de résidence | France |
Profession | |
Activité principale |
Haute couture |
Conjoint |
Dominique Gaborit (1950 à 1962, décès de celle-ci) Huguette Rinjonneau (décédée) |
Descendants |
une fille, Marie-Anne |
Biographie
Après ses études secondaires au Lycée Lakanal de Sceaux (Hauts-de-Seine) de 1940 à 1944, sa famille l'incite à suivre des cours pour être financier, études qu'il abandonne rapidement pour débuter chez Jean Patou puis devenir assistant-modéliste de Robert Piguet en 1946[n 1] jusqu'à ce qu'il parte effectuer son service militaire à Chambéry en 1948.
Un an après, Piguet allant fermer sa maison de couture, il devient modéliste chez Edward Molyneux où il restera jusqu'en 1951. Il travaille l'année suivante pour Madeleine de Rauch, un bref passage[1], l'une des couturières « tendance » d'après-guerre, avant de faire un coup d'essai en 1953 en ouvrant sa propre maison de couture[2] avenue George-V et en y présentant sa première collection. Bien que la première collection soit un succès[1] - [n 2], il fermera rapidement sa maison à cause d'erreurs de gestion[3] et retournera dans la maison de couture Jean Patou ; il est ensuite directeur artistique de celle-ci, de 1954 à 1957[n 3]. Mais les héritiers de Patou sont trop prudent aux yeux de Marc Bohan, ce qui l'amène à regarder vers Dior[3]. Alice Chavane de Dalmassy, journaliste à Elle, lui fait rencontrer le couturier alors en pleine gloire[3].
Chez Christian Dior
Après une dernière collection Automne-Hiver chez Patou, il intègre à 31 ans la Maison Dior en 1957, avec pour première mission de remplacer le couturier pour les voyages et de mettre en place les contrats de licence[3].
Après la mort de Christian Dior il reprend son métier de créateur dans la succursale londonienne de Dior où il sera directeur artistique du prêt-à -porter de la maison[2], et superviseur des créations de la filiale new-yorkaise jusqu'en 1959. Il quitte peu de temps Dior pour aller chez Revillon[4].
Fin octobre 1960, il est convoqué par Marcel Boussac, le propriétaire de Dior, qui lui propose de prendre la place laissée libre par Yves Saint Laurent[2] alors hospitalisé[n 4].
Marc Bohan devient le directeur artistique de la haute couture. Dès le départ, il travaille avec son ami, Philippe Guibourgé[4], qui le suivra de nombreuses années.
Début 1961, il présente la première[n 5] d'une très longue série de collections haute couture et lance Baby Dior puis Christian Dior Monsieur peu après. Au cours des années, il sait s'adapter aux évolutions de la mode et de la haute couture qui verra arriver la nouvelle génération mais également à celles de l'entreprise : le manque de finances puis la chute de Marcel Boussac en 1978, la multiplication anarchique des produits Dior sous licence[2].
Les années 1980 marquent une rupture pour Marc Bohan[6]. En 1983, Marc Bohan reçoit son premier Dé d'or[6].
Fin de l'année suivante, après plusieurs années de péripéties financières, Bernard Arnault prend la tête de l'entreprise sur les ruines du Groupe Boussac Saint-Frères. Le chef d'entreprises observera et maintiendra Marc Bohan à son poste. Celui-ci est récompensé d'un second Dé d'or en 1988[2] ; cette même année, il signe la dernière collection haute couture en juillet[5] la cinquante-septième pour Dior[7].
Il cède la place l'année suivante à l'un des représentants de la mode italienne, Gianfranco Ferré.
Chez Norman Hartnell
En 1990, il devient directeur artistique de la maison londonienne Norman Hartnell (en), poste qu'il occupera jusqu'en 1992. À cette occasion, il habillera notamment plusieurs membres de la famille royale.
Ses grandes créations chez Dior
- 1961 : Slim Look, sa première collection griffée Dior
- 1967 : Miss Dior, première ligne française de prêt-à -porter Dior, une création de son assistant Philippe Guibourgé[8] ; au départ de ce dernier, Marc Bohan reprendra la direction de la ligne[9].
- 1967 : Baby Dior, boutique pour enfants inaugurée par Grace de Monaco
- 1970 : Christian Dior Monsieur, ligne homme (devenue Dior Homme par la suite)
Chez Dior, durant trois décennies, il habille femmes de chefs d'État, de la noblesse et quelques têtes couronnées : Farah Diba, Jackie Kennedy, les princesses de Monaco (Grace, Caroline, et Stéphanie qui travailla un temps comme styliste à ses côtés[10]), la reine Silvia de Suède, la duchesse de Windsor...
Il vêtira également de nombreuses stars du cinéma aux Arts lyriques en passant par les arts de la scène : Isabelle Adjani, Brigitte Bardot, Maria Callas, Margot Fonteyn, Olivia de Havilland, Vivien Leigh, Michèle Morgan, Elizabeth Taylor, Sylvie Vartan, etc.[11] - [12]
Distinctions
- 1963 : Prix du styliste de l'année par le magazine Sports Illustrated
- 1963 : primé par le Schiffli Lace and Embroidery Institute
- 1973 : chevalier de la Légion d’honneur
- 1979 : chevalier de l’ordre de Saint-Charles
- 1983 : Dé d’or pour sa collection haute couture Printemps-Été
- 1988 : Dé d’or pour sa collection haute couture Automne-Hiver 1988-1989
Exposition
- 2009 : Les Années Bohan, trois décennies de styles et de stars, Musée Christian-Dior, Granville (Manche), présentée du 1er mai au . présentation en ligne
Bibliographie
- Jean-Luc Dufresne, Musée Christian-Dior et al., Dior, les années Bohan, Versailles, Art Lys Eds, , 112 p. (ISBN 978-2-85495-373-2)
Filmographie
- 1962 : Phaedra de Jules Dassin : lui-mĂŞme
- 1963 : What's My Line?, série télévisée américaine de Paul Alter et Frank Satenstein : lui-même dans l'épisode diffusé le
- 1964 : La Femme de paille (Woman of Straw) de Basil Dearden : robe « Nuit Boréale » pour Gina Lollobrigida
- 1966 : Arabesque de Stanley Donen : robes pour Sophia Loren
- 1967 : La Comtesse de Hong-Kong (A Countess from Hong Kong) de Charlie Chaplin : robes pour Sophia Loren
- 1968 : Cérémonie secrète (Secret Ceremony) de Joseph Losey : robes pour Elizabeth Taylor
- 1970 : La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil (The Lady in the Car with Glasses and a Gun) d'Anatole Litvak : robes pour Stéphane Audran et Samantha Eggar
- 1973 : Rude journée pour la reine de René Allio : robes « Beau mariage » et « Présidente » pour Simone Signoret
- 1982 : Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau : robes pour Isabelle Adjani
- 1983 : La Lune dans le caniveau de Jean-Jacques Beineix : robes pour Nastassja Kinski
- 1985 : Bras de fer de Gérard Vergez : reconstitution de modèles originaux créés par Christian Dior
Théâtre
- 1963 : La Robe mauve de Valentine de Françoise Sagan, mise en scène d'Yves Robert, Théâtre des Ambassadeurs : robes de Danielle Darrieux
- 1965 : Après la chute d'Arthur Miller, mise en scène de Luchino Visconti, Théâtre du Gymnase Marie Bell : robes d'Annie Girardot
Notes et références
Notes
- Marc Bohan entre chez Piguet en mĂŞme temps qu'Hubert de Givenchy.
- Il fera, entre autres, la couverture de Elle de la fin d'année 1953 avec Fiona Campbell-Walter comme modèle.
- Il signe huit collections pour la maison Patou.
- Marc Bohan a été informé préalablement par Edmonde Charles-Roux du Vogue français des intentions de la maison Dior[4].
- La première collection printemps-été 1961 de 200 modèles qu'il signe pour Dior, nouveau style habillant la femme avec plus de liberté, sera baptisée « Slim Look » et rencontre immédiatement le succès[5].
Références
- Les années Bohan 2009, Bohan avant Dior p. 13
- Patrick Cabasset, « Marc Bohan 1960-1989 », L'Officiel, Éditions Jalou « 1000 modèles », no 81 « Dior 60 ans de création »,‎ , p. 68 (ISSN 1290-9645)
- Les années Bohan 2009, Bohan avant Dior p. 14
- Les années Bohan 2009, Innovations et licences p. 17
- Les années Bohan 2009, Trois décennies de style p. 43
- Les années Bohan 2009, Trois décennies de style p. 44
- Les années Bohan 2009, Trois décennies de style p. 48
- « Philippe Guibourgé », sur jalougallery.com, Éditions Jalou, (consulté le )
- Didier Grumbach, Histoires de la mode, Paris, Éditions du Regard, (1re éd. 1993 Éditions du Seuil), 452 p. (ISBN 978-2-84105-223-3), « Le prêt-à -porter des couturiers », p. 259
- article publié le 4 juillet 2010 sur le site Noblesse et Royautés
- extrait de l'article de Véronique Lorelle paru dans Le Monde du 2 août 2009
- Musée Christian Dior Musée Christian Dior
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) National Gallery of Victoria
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
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- Ressource relative Ă la mode :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :