Baby Dior
Baby Dior est une marque de vêtements pour enfants fondée en 1967, qui appartient à l’entreprise Christian Dior Couture.
Historique
Préambule
Durant sa carrière, Christian Dior créé quelques vêtements pour les enfants de ses proches[1], ainsi que pour répondre à la demande de quelques clientes[2]. Début 1957, Grace de Monaco demande au couturier de dessiner un trousseau de naissance pour sa fille Caroline[3]. Celle ci, encore bébé, apparaitra deux ans plus tard sur les photos officielles habillée en Dior[N 1]. Cette même année 1957, alors que Christian Dior meurt au mois d'octobre, Marc Bohan devient directeur artistique pour le prêt-à -porter de Dior à Londres, alors qu'Yves Saint Laurent est chargé de la haute couture à Paris. Au début des années 1960, Saint Laurent quitte Dior, Marc Bohan le remplace à Paris. Avec son expérience passée du prêt-à porter, il va être l'instigateur de la création d'une collection pour bébés et jeunes enfants[N 2].
La marque
Le 7 novembre 1967, la première boutique Baby Dior de 20 m2 ouvre ses portes avenue Montaigne dans les locaux de Dior au numéro 28[6]. Décorée par Victor Grandpierre qui avait déjà décoré l'hôtel particulier de la maison Dior[7], elle est inaugurée par Grace de Monaco[N 3]. Dior est précurseur[9] - [10] - [11] - [12]. Il y est vendu des ballons, des peluches, des hochets, des médailles, des poupées, des couffins, de la vaisselle[11], des couvertures et draps, des serviettes de bain[7], des mules brodées des initiales BD, des cintres, embauchoirs ou sacs à chaussures[13]. Et bien évidemment des vêtements pour enfants, de la naissance à quatre ans[14] - [N 4], dont des robes de baptême ou des robes de cortège en plus des habits plus classiques[6]. Trois ans plus tard est commercialisé, avec finalement peu de réussite, le premier parfum pour enfants à base d'eau de Cologne sous le nom de Baby Dior également[16].
Les premières collection sont fabriquées à Redon par l'entreprise Nanouchka[7]. Dans les années 1970, Baby Dior est une licence concédée par Dior et exploitée par l'entreprise bretonne Les Ateliers Modèles. Des partenariats de distribution sont établis avec Petit Bateau bien plus tard[17]. Dès 1987, le nombre de boutiques s'étend et la griffe pour enfants est distribuée dans le monde entier[6].
Gianfranco Ferré succède à Marc Bohan à la direction artistique, suivi quelques années après par John Galliano. Ce dernier modernise avec succès les collections Baby Dior[11] - [12]. Celles-ci sont divisées en deux collections par tranches d'âge : la gamme pour les nouveau-nés jusqu'à deux ans, toujours commercialisée au 28, avenue Montaigne, et une gamme de deux à douze ans vendue dans une nouvelle boutique[18] tout à côté au numéro 26, composée de deux lignes principales de produits : Exclu, et la ligne Actu identique à la ligne prêt-à -porter pour femme[11].
En 2005, Baby Dior ouvre sa plus grande boutique d'Europe à Londres[19]. L'année suivante, la ligne Baby Dior est réintégrée au sein du groupe[6] et début 2007, Dior rachète Les Ateliers Modèles[11].
La marque propose des vêtements inspirés des collections féminines[20] ou de Dior Homme[3] - [14] - [21], et offre la possibilité de faire confectionner sur-mesure[11] - [22].
Dans les années 2010, Baby Dior est distribué dans plusieurs centaines de points de vente au monde, et dispose de cinq boutiques en propre en Europe.
Notes et références
Notes
- Anecdotiquement : en 1979, Caroline de Monaco inaugurera la nouvelle boutique Christian Dior avenue Montaigne[4] et sera habillée par Dior pour ses deux premiers mariages[5].
- Peu de temps après, il lancera également Christian Dior Monsieur.
- Pour l'inauguration, la Princesse Grace de Monaco sera bien évidemment habillée par Dior[8] - [7].
- En décembre 1957, L'Officiel de la couture et de la mode de Paris, magazine de référence de la mode du milieu de XXe siècle, écrivait l'article suivant :
« Une boutique « Baby Dior » vient de s'ouvrir au 28 de l'avenue Montaigne, à deux pas du célèbre petit hôtel connu dans le monde entier. Sa marraine, comme dans les contes de fées, est la plus belle et la plus heureuse des mères : S.A.S. la Princesse Grâce de Monaco. Le 7 novembre dernier, elle a coupé le ruban symbolique et ouvert la ravissante boutique où s'habilleront désormais, de un jour à quatre ans, les tout-petits à qui le goût de l'élégance sera donné en naissant. C'était un vrai baptême : velours noir et collerette blanche, Delphine de Rohan Chabot et Hubert Chalmeton de Croy ont distribué des dragées. Après en avoir croqué quelques-unes. Le magicien de la boutique « Baby Dior » est Victor Grandpierre, décorateur attitré de la maison Dior. Il l'a habillée de vannerie immaculée et de piqué blanc et, emprisonnée dans les brillantes glaces de la vitrine, une immense cigogne qui ouvre ses ailes de tricot blanc, toute prête à porter dans son bec un poupon emmailloté de ses langes. Christian Dior, qui prévoyait tous les devenirs de sa maison, avait déjà tous les projets d'extension qui se sont peu à peu réalisés. Ce « children corner » l'aurait charmé par son climat de tendresse, de féerie. Aux murs, des étagères où brillent des assiettes à bouillie, où sont piqués, comme des papillons, robes de broderie, béguins, bavoirs et ces mille babioles enfantines si touchantes. Des jouets nouveaux, facilement attrapables pour les petites mains et une robe de baptême comme en portaient les dauphins au temps des contes de Charles Perrault.
Parmi les charmants modèles de Baby Dior, nous avons sélectionné ici quelques créations particulièrement délicieuses. Costume de cérémonie en velours noir éclairé d'un col et de poignets en organdi blanc amovibles. Une robe de fête en broderie anglaise avec pouf de velours noir. Une poupée de chiffon au visage peint à la main et un ballon en peluche aux quartiers en couleurs faciles à saisir pour les menottes encore malhabiles permettant aux petits de jouer en sécurité[15]. »
Références
- Dior, les années Bohan 2009, p. 26
- Dior, les années Bohan 2009, p. 27 L'ouvrage Dior, les années Bohan comporte plusieurs photos et références concernant les créations pour enfants de Christian Dior.
- « Baby Couture », Magazine, sur le site officiel dior.com, Christian Dior Couture, (consulté le )
- « Christian Dior : deux nouvelles boutiques au 26 et 32 avenue Montaigne », L'Officiel, Éditions Jalou, no 655,‎ , p. 118 à 121 (ISSN 0030-0403)
- Barbara Schwarm, « Caroline de Monaco », L'Officiel, Éditions Jalou « Méli-Mélo », no 655,‎ , p. 74 (ISSN 0030-0403) « Pour la petite histoire, on se souviendra que lors de ses 2 premiers mariages, elle avait été habillée par Marc Bohan, à l'époque créateur chez Christian Dior et, surtout, un des proches amis de la princesse. »
- Catherine Örmen, Dior for ever, Larousse, coll. « Les documents de l'Histoire », , 128 p. (ISBN 978-2035893604), « 1967 - baby Dior », p. 80 à 81
- Dior, les années Bohan 2009, p. 28
« […] S.A.S la princess de Monaco, venue pour l'événement vêtue de son tailleur Dior San Francisco aux côtés de Marc Bohan, le créateur et ami, et Jacques Rouët, directeur général. »
- [image] « La Princesse Grace de Monaco portant le tailleur San Francisco de Marc Bohan pour Dior », Media, sur puretrend.com, (consulté le )
- Claire Mabrut, « Rhabillées pour l’hiver », Style, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ) : « Cette maison de couture sait de quoi elle parle, puisqu’elle fut l’une des premières à créer des collections pour bébés et enfants. »
- Claire Mabrut, « Dior, les stars et Marc Bohan », Style, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ) : « Durant trois décennies, Marc Bohan a présidé aux destinées couture de Christian Dior. Sous ses ciseaux, des silhouettes inoubliables, des concepts inédits pour l’époque (Baby Dior). »
- Caroline Rousseau, « Baby Dior, premier de la classe », sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
- « Quand bébé devient une « fashion victim » », Loisirs, sur ladepeche.fr, La Dépêche du Midi, (consulté le ) : « Chez Dior, qui a été un précurseur en la matière, […] l'arrivée de Galliano a révolutionné le style. »
- Dior, les années Bohan 2009, p. 29
- Pauline Penicaud, « Saga des marques : l'histoire de Baby Dior », sur plurielles.fr, e-TF1, (consulté le )
- « Après Miss Dior, Baby Dior », L'Officiel, Éditions Jalou, nos 549-550,‎ , p. 102 (ISSN 0030-0403)
- Guillaume Crouzet, « Comment choisir un parfum pour enfant? », Beauté, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ) : « En 1970, c'est sous le même nom de Baby Dior qu'est apparu le premier parfum pour enfant dans l'Hexagone, conçu sur une base d'eau de Cologne, mais dans une version peu alcoolisée compte tenu de sa destination pour le plus jeune âge. »
- Rosy Verdier, « Interview Paul Audrain : Dior New Look », L'Officiel, Éditions Jalou, no 710,‎ , p. 334 (ISSN 0030-0403) « D'autre part, nous avons signé plusieurs contrats pour des opérations de diffusion. L'un avec petit bateau pour Baby Dior et Dior Junior, […] »
- « Jouer la carte transgénérationnelle », Études/tendances, sur strategies.fr, Stratégies, (consulté le ) : « Dior vient ainsi d'ouvrir à Paris sa deuxième boutique Baby Dior, consacrée cette fois aux 2-12 ans. »
- « Dior baby », L'Officiel, Éditions Jalou « supplément Le Petit Officiel - Spécial Mode enfants », no 898,‎ , p. 12 (ISSN 0030-0403)
« Si frenchy, mais so international, la marque Baby Dior présente sa toute nouvelle boutique londonienne, désormais la plus grande d'Europe avec ses 80 m2 sur deux étages. Elle est située dans le plus chic des quartiers, face à Louis Vuitton, et voisine avec les autres grands du luxe, car rien n'est trop beau pour les fashion addicts en herbe d'outre-manche. Les mamans trouveront ici, entre autres, quelques craquantes reproductions exactes, en taille mini, des modèles de la collection créée pour elles par John Galliano, ainsi que la ligne haute joaillerie pour enfants. »
- Paquita Paquin, Cédric Saint-André Perrin, « Enfants couverts de marques », Next, sur liberation.fr, Libération, (consulté le ) : « Avec Baby Dior, le phénomène atteint son paroxysme. Cette saison, la marque décline les T-shirts à inscription «J'adore Dior» du dernier défilé John Galliano en taille fillette. »
- Marie Anne Bruschi, « Les tenues de cortège ne sont plus à la traîne », Style, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ) : « Quant à Baby Dior, il dégaine son smoking noir et ses derbys vernis calqués sur le modèle homme de Kris Van Assche. »
- Emilie Lanez, Caroline Puel, Gwendoline Bériou, « « Fashion victims » dès la naissance », Société, sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ) : « Chez Baby Dior, les petits jeans imprimés aux motifs exclusifs John Galliano, répliques exactes de la ligne adulte. »
Voir aussi
Bibliographie
- Barbara Jeauffroy-Mairet et Musée Christian-Dior, Dior, les années Bohan, Versailles, Art Lys Eds, , 96 p. (ISBN 978-2-85495-373-2), « Baby Dior », p. 26 à 29
Liens externes
- Site officiel
- Amandine Maziers, « Kid is beautiful », Société, sur lalibre.be, La Libre Belgique , (consulté le )